C ELEMENTS DE CORRECTION SUJETS SES METROPOLE JUIN 2010

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ELEMENTS DE CORRECTION
SUJETS SES METROPOLE JUIN 2010
Sujets de tronc commun
DEVOIR DE SYNTHESE
C
e sujet prend appui :
sur l’introduction et le lien entre croissance et développement
sur le thème 1 avec les sources et les limites de la croissance
économique
sur le thème 6 avec la mondialisation de l’économie.
I – Travail préparatoire
Question 1 :
Au Mexique en 2005, les produits manufacturés représentaient plus des ¾ des exportations de
marchandises (sur 100 € de marchandises exportées, les produits manufacturés en
représentaient 77 €).
Question 2 :
Les pays dont l’insertion dans le commerce mondial s’est renforcée depuis le début des
années 90 connaissent un niveau de croissance économique par habitant plus élevé (tenir
compte néanmoins de la croissance démographique). Ainsi, la Thaïlande a vu le poids de ses
exportations de biens et services dans le PIB multiplié par plus de 2 (34 à 74 %) alors que sa
croissance par habitant a augmenté de 2.7 % par an en moyenne. C’est le même cas pour la
Chine parce que sa croissance moyenne par habitant connaît une progression spectaculaire de
8.8 % par an en moyenne alors que le poids des exportations dans le PIB est passé de 19 à 37
% de son PIB (près de 100 % de progression). Ce constat est surtout marquant pour la zone
asiatique, l’Afrique semblant connaître une insertion beaucoup plus inégale et une croissance
moindre.
Question 3 :
La Chine connaît une forte progression de sa croissance économique depuis une vingtaine
d’années. Cette situation s’appuie essentiellement sur un modèle de croissance extraverti : la
stratégie de promotions des exportations favorise la conquête des marchés extérieurs grâce à
des avantages comparatifs favorables en termes de coûts de production et grâce à une
monnaie sous évaluée. La demande extérieure et les exportations en produits manufacturés
progressent de manière continue. Par le jeu des IDE (investissement direct à l’étranger) les
firmes multinationales s’installent dans ce pays, ce qui accroît la production industrielle et
génère une hausse régulière de la croissance économique. Le revenu national progresse, ce qui
permet la hausse (mesurée) de la demande intérieure et du niveau de l’épargne nationale.
Question 4 :
La croissance chinoise s’appuie essentiellement sur la forte progression de la production
industrielle de produits manufacturés dont le niveau technologique évolue favorablement.
Cette production est plus intensive en mobilisant de plus en plus de facteur capital fixe ou
circulant (machines et matières premières). Les importations chinoise progressent ainsi
fortement et la demande mondiale de produits primaires progresse ce qui crée alors des
tensions inflationnistes. Le prix des produits importés augmente plus vite que le prix des
produits exportés d’où une dégradation des termes de l’échange pour la Chine : à quantité
constante de produits exportés, la balance commerciale se dégrade. Il leur faut donc exporter
plus de produits pour pouvoir importer la même quantité de produits. Cela renforce
inévitablement la tendance de ce pays à s’insérer de manière toujours plus importante dans le
commerce international, source essentielle de sa croissance interne.
Question 5 :
L’insertion au commerce mondial est un condition indispensable mais pas suffisante de la
croissance économique et du développement. Le 1er document montre par exemple la
situation du Nigéria ou de la Côte d’Ivoire avec une progression de l’insertion au commerce
mondial favorable mais une croissance économique par habitant faible voire négative. La
hausse des exportations peut être concentrée dans un secteur peu productif et essentiellement
assis sur les matières premières. Le niveau de valeur ajoutée créée est faible et la volatilité des
prix est telle qu’elle empêche la mise en place de politiques sur le long terme. Par ailleurs,
l’instabilité politique et la corruption des élites affaiblissent le rôle des Etats dont les moyens
restent limités. Enfin, la répartition des richesses dans le pays et un niveau limité des
inégalités constituent le dernier élément indispensable pour que la hausse des richesses
induites par l’insertion au commerce mondial se transforme en changements structurels
qualitatifs.
Question 6 :
Le niveau de l’IDH a progressé fortement en Chine depuis 20 ans en passant de 0.607 à 0.754.
Comme toutes les moyennes, cet indicateur présente la faiblesse de synthétiser une situation
qui comporte de nombreuses disparités. En effet, le niveaux des inégalités intra-territoriales
est élevé entre villes et campagnes comme le montre de nombreux indicateurs centraux :
l’espérance de vie diffère de 6 ans, près d’un habitant sur 12 n’a reçu aucune instruction en
campagne contre 1 sur 50 en ville, le revenu par habitant est 3 fois plus élevé en ville, le taux
de mortalité juvénile est 2.5 fois plus élevé en campagne, les structures médicales sont
insuffisantes en campagne puisque le nombre de médecins pour 1000 habitants y est trois fois
plus faible etc. … . La hausse de la croissance est donc un phénomène assez concentré, qui
avantage les villes et les zones côtières, d’où des migrations internes de population assez
fortes.
II – Devoir de synthèse
Introduction
Contexte actuel de la crise mondiale et du ralentissement de la croissance.
Rôle central de l’insertion au commerce mondial comme voie de sortie de crise (exemple en
Europe du commerce extérieur allemand, moteur de la croissance dans ce pays)
Problématiser le sujet : comment la stratégie de promotion des exportations et l’extraversion
favorisent-elles la hausse des richesses et la modification structurelle des économies ?
Plan : cette insertion est source de développement (I) mais elle présente de nombreuses
limites (II)
I – L’insertion au commerce mondial favorise le développement …
A – Un constat évident : liens chiffrés positifs ou négatifs (questions 1 et 2)
B – Des explications théoriques
1 – liens extraversion – croissance (question 3)
2 – liens croissance – développement (cours)
II – …. mais elle comporte de nombreuses limites
A – Répartition des richesses et les inégalités
1 – Exemple des inégalités internes chinoises (question 6)
2 – Le rôle de l’Etat dans la répartition des richesses : inégalités, corruption
(question 5)
B – Faiblesses d’une croissance trop extravertie
1 – Tensions inflationnistes et dégradation des termes de l’échange (question 4)
2 – Modèle de croissance non durable (pression environnementale)
3 – Coûts salariaux faibles et conditions de travail dégradées qui mettent en
concurrence les territoires au niveau international
DISSERTATION PAGE SUIVANTE
DISSERTATION
C
e sujet prend appui sur le thème 5 consacré à l’intégration et au
rôle des pouvoirs publics, en particulier dans le cadre de la
protection sociale
Il pose le problème de la solidarité dans notre pays, de sa philosophie,
de son niveau jugé collectivement souhaitable et des différentes
instances et institutions qui y participent.
Il s’inscrit également dans les transformations contemporaines des
valeurs qui gouvernent la cité, à savoir la généralisation des procédures
marchandes et l’essor du libéralisme mais aussi le niveau
d’individualisme qui s’y attache (solidarité publique ou privée).
Enfin, le sujet appelle à recontextualiser la question dans le cadre actuel
des difficultés de financement des pouvoirs publics et des
transformations que cela entraîne depuis des années par rapport à
leurs marges d’actions.
Quelques éléments à développer dans le plan
1 – Une solidarité qui s’est construite grâce à l’intervention des pouvoirs
publics
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mise en place de la société salariale et des protections qui s’y rattachent
volonté d’égalisation des conditions sociales, aspiration à l’égalité (Tocqueville)
Etat et protection sociale dans un cadre bismarckien ou beveridgien
Le modèle français assis sur un financement par le travail et une évolution
contemporaine vers la fiscalité
Le rôle de la redistribution par les cotisations sociales et les prestations sociales
La diversité des risques couverts, solidarité intergénérationnelle, protection face au
travail ou à la maladie
Rôle de la protection sociale dans la moyennisation des années 60-80
Une évolution de la philosophie de la protection sociale avec la réflexion entre égalité
et équité (Rawls et l’équité)
2 – Contraintes financières publiques et essor d’une solidarité plus
individuelle et privée qui présente des risques
• Forte progression des dépenses sociales face au ralentissement de la croissance depuis
30 ans, face à la dégradation de l’intégration par le travail, face au vieillissement
démographique et au financement des retraites ou des dépenses de santé
• Transformation des modes de financement qui en découle
• Concurrence mondiale accrue et pression à la baisse sur le coût du travail
• Remise en cause des solidarités publiques, critiques des effets désincitatifs de la
protection sociale, risque d’évasion fiscale, courbe de Laffer,
• Essor des solidarités privées et de proximité : familles, association, groupes des pairs,
essor de la solidarité caritative,
• Répartition très inégale de la solidarité dans les familles : solidarité financière,
échanges de services, rôle du capital social, solidarité intergénérationnelle ascendante
(par la protection sociale et les retraites) et descendante (par les transferts financiers
privés)
• Risques de réduction du rôle des solidarités publiques et épuisement du rôle des
solidarités privées, notamment dans les catégories défavorisées
• Risques accrus de dilution du lien social, de l’individualisme exacerbé, amplification
des inégalités sociales.
SUJETS DE SPECIALITE PAGE SUIVANTE
Sujets de spécialité
SUJET A : TOCQUEVILLE
Question 1 :
Présentation de l’auteur et du processus d’égalisation des conditions
Risques de cette égalisation : conformisme des idées, goûts, valeurs, manières d’être et d’agir
Essor du poids de l’opinion publique et du groupe sur l’individu, affaiblissement des idées et
opinions divergentes, risque de tyrannie de la majorité.
Essor d’un Etat tentaculaire qui prend en charge une part croissante de la vie sociale, les
individus privilégiant l’égalité à la liberté. Le désintérêt pour la chose publique progresse.
Question 2 :
Comme en économie, les prophéties sont auto-réalisatrices : la majorité pense et agit de telle
ou telle manière et l’individu adapte son comportement par rapport à ce qui se passe autour
de lui. Le conformisme aveugle son jugement et aliène une partie de son entendement. Le
contrôle social informe est ainsi très puissant.
Question 3 :
2 exemples contradictoires :
Le rôle des sondages qui jour après jour fabriquent ou influencent l’opinion et servent de
point d’ancrage aux politiques publiques.
L’individualisme contemporain dissout le contrôle social informel, la déviance progresse et
elle peut générer une nouvelle norme. Les règles collectives constitutives de l’intégration
s’affaiblissent. L’individu est moins soumis à des forces extérieures qui le contraignent. Il se
construit plus dans l’interaction et le changement social est plus rapide.
SUJET B : KEYNES
Question 1 :
Présentation de l’auteur.
Loi psychologique fondamentale : tous les revenus gagnés ne sont pas dépensés et quand le
revenu global augmente, la propension à épargner augmente.
Conséquence : la faiblesse de la croissance provient d’un insuffisant niveau de la demande
effective qui comprend la consommation finale et l’investissement.
Le rôle de l’investissement est déterminant parce qu’il influence le niveau du revenu global
grâce au multiplicateur keynésien :
la hausse du revenu Y = k x la hausse de l’investissement avec k = l’inverse de la propension
marginale à épargner ou 1/1-c
La hausse de l’investissement notamment public génère une hausse du revenu global donc de
l’emploi donc de la consommation et de l’investissement (effet d’accélérateur) et finalement
de la croissance économique. Effet vertueux.
Question 2 :
Critique explicite de la main invisible de Smith selon laquelle la somme des comportements
individuels concourt à la formation de l’intérêt général mais surtout la Loi des débouchés de
Say selon laquelle, l’offre suscite sa propre demande.
Pour Keynes, rien ne permet d’assurer le plein emploi des facteurs de production. Au
contraire, il peut y avoir un équilibre de sous emploi, ce qui génère un chômage involontaire.
L’intervention publique est alors légitime pour relancer l’économie, notamment par
l’investissement public (exemples des politiques de grands travaux).
Question 3 :
Le document nuance l’effet des relances qui sont tardifs et prennent du temps et
renforceraient finalement les cycles économiques (effets procycliques) alors qu’ils sont
conçus au départ pour agir en sens inverse (effets contracycliques). Les effets keynésiens des
plans de relance sont certes reconnus mais progressifs, utilisés de manière inégale selon les
pays et les périodes.
Pourtant, la seule voie de sortie de crise utilisée dans l’urgence fin 2008 et début 2009 fut la
mise en place de plans de relance massifs en Europe et aux Etats-Unis.
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