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III. Le concept d'autonomie
A. Définition
"Autonome" vient du grec auto : par soi, en propre et de nomos : la loi.
La personne autonome est capable de se donner sa propre loi. L’autonomie est le contraire de
l’hétéronomie (hétéro : de l’autre) qui est une loi imposée par autrui.
Le concept d’autonomie a été mis en valeur par Emmanuel Kant « d’autonomie de la raison ».
« L’autonomie de la volonté est le principe unique de toutes les lois morales et des devoirs qui
y sont conformes; au contraire toute hétéronomie du libre choix, non seulement n’est la base
d’aucune obligation, mais elle est plutôt opposée au principe l’obligation et à la moralité de la
volonté. »
Cette forme d’autonomie kantienne renvoie à une éthique du devoir, c’est-à-dire déontologique,
car la loi morale vient de sa raison mais elle s’impose à soi.
Une personne (un patient en ce qui nous concerne) est dite autonome si elle est libre et capable
:
- Libre des interférences que pourrait avoir autrui sur elle-même : elle n’est pas sous
influence, ou il a été vérifié qu’elle avait les moyens de s’y soustraire. Par exemple, un
patient autonome peut imposer sa volonté de prendre ou non son traitement, peut faire
un autre choix thérapeutique.
- Capable = « compétente » : non entravée par des circonstances physiques,
psychologiques ou mentales, susceptibles d’invalider son jugement. Ainsi le patient
grabataire ne s'inscrit plus dans l'autonomie, entravé par des circonstances physiques,
il n'est plus soumis à sa propre volonté, mais à celle des autres. Pour certains patients,
il faut une personne de confiance.
Respecter l’autonomie d’autrui suppose quelques conditions :
- Que l’on donne toute l’information nécessaire à une prise de décision éclairée.
- Que l’on ait vérifié que cette information à été comprise. Il est souvent reproché aux
médecins de parler dans des termes trop compliqués, affectant ainsi la compréhension
et la capacité du patient à décider pleinement. Si l’on dit à une patiente qu'elle a un
"nodule" au sein, ce n'est pas sûr qu'elle comprenne de quoi il s'agit.
- Que l’on s’assure de la capacité de la personne malade à vouloir décider.
- Que la décision prise soit cohérente avec ces trois préalables.
En fonction du contexte, il faut vérifier le degré d'autonomie du patient pour savoir ce qui peut
ou non lui être laissé comme choix. En réanimation par exemple, certains patients ne sont plus