Dossier D’accompagnement Un amoUr impossiBLe d’après le roman de adapté par l’auteur

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DOSSIER D’ACCOMPAGNEMENT
UN AMOUR IMPOSSIBLE
d’après le roman de Christine Angot
adapté par l’auteur
mise en scène Célie Pauthe
25 février – 26 mars
Berthier 17e
HORAIRES
du mardi au samedi à 20h
le dimanche à 15h
relâche les dimanches 26 février et 12 mars
Ateliers Berthier
1 rue André Suarès (angle du bd Berthier)
Paris 17e
SERVICE DU DÉVELOPPEMENT DES PUBLICS
PUBLIC DE L’ENSEIGNEMENT
Clémence Bordier / 01 44 85 40 39
clemence.bordier@theatre-odeon.fr
Coralba Marrocco / 01 44 85 41 18
coralba.marrocco@theatre-odeon.fr
© Élisabeth Carecchio
Théâtre de l’Europe
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SOMMAIRE
Générique du spectacle (ci-contre)
1re PARTIE
LE PROJET DE MISE EN SCÈNE
A. Genèses :
– Extrait de la quatrième de couverture d’Un amour impossible
– « Dire ce qu’est cet amour », par Christine Angot
– « Les mots d’un amour indicible », par Célie Pauthe
– Extrait d’ Un amour impossible : Acte 1, scène 1
B. « Jouer de cet accordéon des mémoires affectives » :
entretien avec Célie Pauthe
C. La scénographie : « Des îlots dans un territoire »
entretien avec le scénographe, Guillaume Delaveau – Croquis
2e PARTIE
LA RELATION MÈRE-FILLE
A. Extrait d’Un amour impossible, de Christine Angot
B. Échos littéraires : extraits d’Electre de Sophocle, Sonate d’automne
d’Ingmar Bergman et Une femme d’Annie Ernaux
3e PARTIE
ÉCRITURE ET CRÉATION
A. Christine Angot
– Entretien : « Je recherche le vrai, et c’est le vrai qui crée l’émotion »
– Extraits de textes de Christine Angot
B. Célie Pauthe
– Extraits d’entretien : Du désir de mise en scène
– Balade dans le théâtre de Célie Pauthe
QUELQUES REPÈRES
BIOGRAPHIQUES
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UN AMOUR IMPOSSIBLE
d’après le roman de Christine Angot
adapté par l’auteur
mise en scène Célie Pauthe
25 février – 26 mars
Berthier 17e
collaboration artistique
Denis Loubaton
assistante à la mise en scène
Marie Fortuit
scénographie
Guillaume Delaveau
lumière
Sébastien Michaud
musique et son
Aline Loustalot
vidéo
François Weber
costumes
Anaïs Romand
et l’équipe technique de
l’Odéon-Théâtre de l’Europe
avec
Maria de Medeiros
Bulle Ogier
construction du décor
Jean-Michel Arbogast,
David Chazelet, Dominique
Lainé, Pedro Noguera, Antoine
Peccard
peinture du décor
Denis Cavalli, Ghislaine Joli-
vet-Cavalli, Sybil Kepeklian
réalisation des costumes
Margot Destrade-Loustau,
Anne Versel
réalisation des accessoires
Florence Bruchon (assistée
de Manon Flamion), Mathias
Jacques
et l’équipe technique
intermittente
du CDN Besancon
Franche-Comté
direction technique
karl Auer
direction technique adjointe
Céline Luc
durée
1h40
créé le
7 décembre 2016 au CDN
Besançon Franche-Comté
production
CDN Besançon Franche-Comté
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1re PARTIE
LE PROJET DE MISE EN SCÈNE
A. Genèses
QUATRIÈME DE COUVERTURE
Pierre et Rachel vivent une liaison courte mais intense à Châteauroux
à la n des années 1950. Pierre, érudit, issu d’une famille bourgeoise,
fascine Rachel, employée à la Sécurité sociale. Il refuse de l’épouser,
mais ils font un enfant. L’amour maternel devient pour Rachel et Christine
le socle d’une vie heureuse. Pierre voit sa lle épisodiquement. Des
années plus tard, Rachel apprend qu’il la viole. Le choc est immense.
Un sentiment de culpabilité s’immisce progressivement entre la mère et
la lle. Christine Angot entreprend ici de mettre à nu une relation des plus
complexes, entre amour inconditionnel pour la mère et ressentiment,
dépeignant sans concession une guerre sociale amoureuse et le
parcours d’une femme, détruite par son péché originel : la passion
vouée à l’homme qui aura nalement anéanti tous les repères qu’elle
s’était construits.
Quatrième de couverture d’Un amour impossible, Christine Angot
Flammarion, coll. « Littérature française », 2015. Prix Décembre 2015
« DIRE CE QU’EST CET AMOUR », PAR CHRISTINE ANGOT
Entre deux livres, j’ai toujours pensé, à un moment ou à un autre : ma
mère, faire un livre où on la verrait. Où on verrait ce que c’est avoir une
mère. Dire ce qu’est cet amour. Et ce qu’il devient. Écrire ce que je sais,
depuis que je suis à son contact, c’est-à-dire toujours. Je pense à un
tel livre depuis trente ans, depuis que j’écris. Pas un livre sur ma mère.
Ça ce n’était pas possible. « Vous faites un livre sur quoi ? » On entend
souvent les gens dire ça. Je ne comprends pas, un livre sur quelque
chose, ou sur quelqu’un, un livre au-dessus, en surplomb, le discours
sur, l’auteur au-dessus de la chose. Non. Essayer d’écrire, pour moi,
c’est essayer de me souvenir que j’ai été dedans. Dans les choses. À
l’intérieur des moments. Sans surplomb. En train de vivre. Pas d’avoir
un discours sur. Sur la mère c’est particulièrement impossible. Mais, à
travers la connaissance que j’en ai, je voulais écrire ce que c’est avoir
une mère. La percevoir en mots. Et percevoir, en mots, l’amour qu’on
a pour elle. Pourquoi ? Pourquoi je voulais faire ça ? Parce que c’est
l’amour qui est à la base de ceux qui viennent après. Je pensais ce livre
impossible à faire. Pas seulement à réussir. Par quel bout le prendre ?
Trop difcile. Ma mère. Une femme. Un monde. Un rapport. L’amour
pour la mère. Le lien dont sont tissés tous les autres liens. [...] Je me
dis : Ce qu’il faut c’est montrer comment cet amour dirige tout, le tracer
comme une ligne du début à la n, comme une vie. Une vie en fonction
de la mère, et faire apparaître tous les autres personnages comme des
personnages secondaires, des gurants, qui entrent en scène, sur cette
ligne. Voilà ce qu’il faut faire. J’essaye. Ça marche moyen. Je n’arrive
pas à trouver le début. Ou alors je trouve un début, mais après pas la
suite. Il n’y a pas de continuité, pas de pensée. Juste des moments.
Pourquoi ? Parce que je n’ai pas encore trouvé le fond de vérité qui mêle
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intime, politique, social, physique, l’instant, et ce qui est permanent,
toutes ces vies de ma mère, pour fonder une équivalence avec ce qui
s’est tissé entre le lecteur et sa mère. Il faut que je trouve ce lien. Quelle
est sa tragédie. De quelle folie terrestre, de quel conit il est la trace ?
Qu’est-ce qui le dévore ? Pourquoi, quand les années passent, quelque
chose altère le sentiment des enfants ? Où est parti notre amour ? Notre
vie pour toujours ? Est-il parti ? Je n’ai pas fait la synthèse de tout ça. Le
livre est encore à l’état d’intention, et de quelques phrases que j’efface,
les unes après les autres. C’est que la vérité doit être complète. Elle
ne peut pas se présenter par morceaux, il faut toute la pelote de laine.
Emmêlée. Puis déroulée. Telle que l’auteur la ressent, la sait.
Christine Angot, extraits de « Conférence à New York »,
parue dans La Nouvelle Revue Française, n°614, Gallimard, septembre 2015.
« LES MOTS D’UN AMOUR INDICIBLE », PAR CÉLIE PAUTHE
J’ai été bouleversée par la lecture du dernier roman de Christine Angot,
Un amour impossible. Sans doute, comme beaucoup d’autres, m’y
suis-je en grande partie reconnue, y ai-je trouvé les mots d’un amour
indicible avec ma propre mère, l’explosion d’une émotion intacte et
pourtant si enfouie. Je crois n’avoir jamais ressenti cela à la lecture d’un
livre : c’était comme si les mots écrits faisaient remonter, parallèlement
aux situations si singulières, précises et personnelles que je découvrais,
des pans entiers de souvenirs (scènes, paysages, odeurs, échanges...)
tout aussi précis, et pourtant si différents. Il est très rare qu’un livre
soit l’occasion de telles retrouvailles. Et puis arrivèrent les vingt-cinq
dernières pages, – la « logique de fer » – , qui rebattent toutes les cartes,
qui poussent chacun d’entre nous à se penser, à se repenser, sujet
d’une histoire collective, politique, ancestrale, dont nous sommes tous,
tout à la fois, les héritiers, les victimes et les acteurs. Ces vingt-cinq
dernières pages furent pour moi, dans mon chemin de lecture, une
force immense, la transformation d’un « je » en « nous », l’écriture d’une
histoire en mouvement, donc en devenir. L’envie de porter à la scène
Un Amour impossible, a pris forme dès la lecture achevée, et trouve en
moi sa nécessité précisément dans un désir de partage, dans ces rares
endroits de ressentis vécus en commun que sont encore les théâtres.
Célie Pauthe, 15 octobre 2015
EXTRAIT DE LA PIÈCE : ACTE I, SCÈNE I.
Mort du père.
RACHEL – Ça va ?
CHRISTINE – Non, pas très bien.
RACHEL – Qui t’a prévenue ?
CHRISTINE – Mon demi-frère a appelé chez mon éditeur, et j’étais là.
Il avait appelé plusieurs fois, on lui avait dit à quel moment j’allais passer.
Il m’a dit : « Bonjour. C’est Fabrice. Notre père est mort ». Voilà. Et il m’a
donné la date de l’enterrement.
RACHEL – C’est quand ?
CHRISTINE – Vendredi. Je m’y attendais pas maman tu vois, mais ça
me fait quelque chose d’apprendre sa mort. Et toi ? Ça te fait quelque
chose ?
RACHEL – Non.
CHRISTINE – Ça te fait rien ?
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