L’efficacité des dépistages a été démontré pour certains cancer: ceux du col de l’utérus, du
colon ou encore du sein.
La pratique de ces dépistages à la bonne fréquence permet de diminuer la mortalité.
La mortalité du cancer du col de l’utérus a baissé de 90 % en appliquant une fréquence d’un frottis
tout les 3 ans.
Celle du cancer du sein, ou celle du colon ont diminué de 15 a 30 % en effectuant tout les 2 ans un
dépistage. (par mammographie pour le sein et par test hemoccult pour le colon)
Pour certains cancer, on sait que le dépistage est inefficace.
Pour le cancer du poumon, effectuer des radio (et/ou cytologie) ne change pas la mortalité.
Pour le neuroblastome, le dosage des catécholamines urinaires entraîne un sur – diagnostic*, et ne
change pas l’incidence des formes graves.
*Sur- diagnostic : Un faux positif (ou) Une maladie dépisté qui ne modifie ni qualité, ni la durée de
vie du patient.
Le dépistage du cancer de la prostate par dosage PSA respecte une partie des critères d’efficacités :
- C’est un problème de santé publique
- Il possède un stade latent identifiable
- Son histoire naturelle est comprise
- Un traitement efficace est disponible
- Le test est performant et acceptable (dosage sanguin d’une molécule produite lors d’un
cancer)
- Cependant, son bilan économique n’est pas fait
- Et son efficacité en terme de diminution de la mortalité n’est pas prouvée
. Le cancer de la prostate est un cancer que l’on diagnostique le plus souvent chez les personnes
âgées (après 70 ans). Si on devrait faire une analyse autopsique des prostates des personnes mortes
à 80 ans, on verrai que 80 % d’entre eux avaient un cancer de la prostate.
. Le cancer de la prostate a la particularité d’avoir une évolution très lente. La plupart des hommes
meurent sans savoir qu’ils avaient un cancer de la prostate. Si on va chercher a dépister des
hommes de 50 ans pour le cancer de la prostate, on va trouver des cancers. Mais si on était pas
aller les chercher, la personne n’aurait jamais su qu’elle avait un cancer. C’est ce qu’on appelle
faire du surdiagnostic.
La personne diagnostiqué devra alors effectué un traitement lourd (chirurgie ou radiothérapie) qui
présente des pourcentages de complications non négligeables (20 a 30 % d’impuissance, 15 a 20 %
d’incontinence urinaire).
On s’est rendu compte que le dépistage du cancer de la prostate augmente le surdiagnostic, ainsi
que le coût de sur-traitement (cad traiter des personnes qui n’avaient en théorie pas besoin) et que
son efficacité en terme de diminution de la mortalité n’a pas fait ces preuves.
Depuis le milieu des années 2000, on refait marche arrière : on ne traite pas tout cancer
diagnostiqué, on n’oriente plus les jeunes vers la surveillance et on a baissé ce dépistage.