WEF HEC 2007.doc 05/11/2007 5:03
L’examen plus approfondi du pilier « efficience du marché du travail » (pour lequel les Etats-
Unis occupent la première place) montre bien que 113 critères, c’est peut-être suffisant pour
repérer les atouts et faiblesses, mais non pour orienter précisément les réformes.
En France, l’inefficience de ce marché est indéniable, comme le montre en particulier la
résistance du chômage. Cependant, le score exceptionnel américain doit être nuancé. En effet, le
WEF prend appui, outre l’enquête de perceptions, sur le rapport Doing Business de la banque
mondiale qui se focalise sur les réglementations fédérales (alors que les pratiques, par exemple
en matière de congés payés sont définies par des contrats privés entre employeurs et salariés)
Méthodologie du classement
Pour le Forum Economique Mondial, la compétitivité est l’ensemble des institutions, des politiques et des
facteurs qui déterminent à terme le niveau de productivité, et donc le niveau de vie, d’un pays.
De cette définition découle l’examen d’un grand nombre de critères corrélés avec le niveau de vie : au
total, 113 critères, dont 34 statistiques ou indicateurs internationalement reconnus (« hard data ») et 79
réponses à une enquête de perception. Début 2007, le WEF a interrogé 11.400 cadres et dirigeants
d’entreprises dans 131 pays, ce qui représente un effort considérable, soutenu par des institutions-
partenaires comme HEC en France. Toutefois, cet échantillon ne représente, en moyenne, que 87
personnes interrogées par pays.
Les 113 critères sont organisés en « 12 piliers de la compétitivité », eux-mêmes regroupés en 3 « sous-
indices ». Les institutions, les infrastructures, la stabilité macroéconomique, la santé et l’éducation
primaires (« conditions de base ») ne sont considérés prioritaires qu’aux premiers stades du
développement et ne pèsent que 20% dans le classement des pays développés comme la France.
L’éducation supérieure, l’efficience des marchés de biens et du marché du travail, la sophistication des
marchés financiers, l’agilité technologique et la taille des marchés (« facteurs dynamiseurs ») sont
considérés comme le plus important pour un pays développé, et sont affectés d’un poids de 50%. Enfin, la
sophistication des entreprises et l’innovation reçoivent un poids nettement plus grand dans le classement
des économies développées (30%) que pour les économies en développement (5%). Les premières sont
dites « tirées par l’innovation » tandis que les secondes doivent avant tout, selon le WEF, s’efforcer
d’implanter les innovations étrangères.
Le modèle est très riche, mais pourrait être instable, du fait d’erreurs statistiques ou d’évolutions
soudaines dans les perceptions qui ne pourraient refléter correctement une réalité forcément moins
malléable. Pour mieux stabiliser le modèle, le Forum a introduit depuis cette année un lissage des données
d’enquêtes sur deux ans. En conséquence, les résultats du rapport 2007-2008 portent en fait plutôt sur
2006, et les évolutions sur une comparaison 2005/2006.
D’autre part, le WEF a cette année donné le statut de « pilier », et donc une pondération plus grande, à la
taille de l’économie et à chacun des trois marchés : de biens, du travail, des flux financiers. Les Etats-
Unis bénéficient à plein de cette nouveauté. La nouvelle méthode de calcul bénéficie aussi à la France,
3ème économie en Europe, mais dans une moindre mesure du fait de l’inefficience relative de son marché
du travail. En conséquence de tous ces ajustements méthodologiques, les résultats ne sont pas
comparables à ceux de l’an dernier. Le Forum a rétropolé les résultats 2006 et devraient bientôt recalculer
les résultats 2005.
Le rapport du Forum Economic Mondial présente un deuxième indice composite, appelé « Indice de la
compétitivité des entreprises », plus centré sur les variables microéconomiques. Contrairement aux
années précédentes, cet indice donne des résultats très proches de l’Indicateur de compétitivité globale en
ce qui concerne la France.
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