Philosophie du langage, Martine Nida-Rümelin

publicité
1
[Philosophie du langage, Martine Nida-Rümelin]
Digression: La sémantique des mondes possibles (15ième cours)
handout concernant le cours du mardi 21 mai 2002
2.11. L'erreur dans l'argument erroné mentionné au début
(1) "Je n'existe pas" ne peut pas être vrai.
(2) Ce qui ne peut pas être vrai est nécessairement faux.
(3) "Je n'existe pas " est nécessairement faux. (de (1) et (2))
(4) Si "¬p" est nécessairement faux, alors il est nécessaire que p.
(5) J'existe nécessairement. (de (3) et (4))
Deux interprétations de (1):
(1a) Pour tous les contextes c, ce que "Je n'existe pas" exprime dans le contexte c est faux dans
tous les mondes d'évaluation. (ce qui est dit est nécessairement vrai)
(1b) Dans tous les contextes c ce que "Je n'existe pas" exprime dans le contexte c est faux dans le
monde du contexte. (la phrase est a priori)
(1a) est fausse, (1b) est vraie. Mais seule (1a) peut être utilisée dans un argument valide pour la
conclusion (5) dans l'interprétation problématique
(5a) Pour tous les contextes c, ce que "J'existe" exprime dans c, est vrai dans tous les mondes
possibles.
La prémisse (1b) peut être utilisée dans un argument valide seulement pour démontrer (5) dans son
interprétation (5b) (qui n'est pas problématique):
(5b) Pour tous les contextes c, ce que "J'existe" exprime dans c, est vrai dans le monde c
d'évaluation.
2 interprétations de l'argument
Première interprétation
(1a) Pour tous les contextes c, ce que "Je n'existe pas" exprime dans le contexte c est faux dans
tous les mondes d'évaluation. (ce qui est dit est nécessairement vrai)
(2a) Lorsqu’une phrase p est telle que pour tous les contextes c, ce qu'elle exprime dans le contexte c
est faux dans tous les mondes possibles, alors pour tous les contextes c ce que la phrase exprime
dans c est nécessairement faux.
(3a) Pour tous les contextes c ce que la phrase "Je n'existe pas" exprime dans le contexte c est
nécessairement faux. (de (1a) et (2a))
(4a) Si une phrase "¬p" est telle que pour tous les contextes c, ce qu'elle exprime dans le contexte c
est nécessairement faux, alors pour tous les contextes c ce que "p" exprime dans le contexte c est
nécessairement vrai.
(5a) Pour tous les contextes c, ce que "J'existe" exprime dans c est nécessairement vrai. (de 3a et 4a)
2
Deuxième interprétation de l'argument
(1a) Pour tous les contextes c, ce que "Je n'existe pas" exprime dans le contexte c est faux dans le
monde du contexte correspondant mc. (la phrase "je n'existe pas est à priori)
[(2a) Lorsqu’une phrase p est telle que pour tous les contextes c, ce qu'elle exprime dans le contexte
c est faux dans le monde du contexte mc, alors pour tous les contextes c ce que la phrase exprime
dans c est faux dans le monde du contexte mc.
(3a) Pour tous les contextes c ce que la phrase "Je n'existe pas" exprime dans le contexte c faux dans
le monde du contexte correspondant mc. (de (1a) et (2a))]
(4a) Si une phrase "¬p" est telle que pour tous les contextes c, ce qu'elle exprime dans le contexte c
est faux dans le monde du contexte mc, alors pour tous les contextes c ce que "p" exprime dans le
contexte c est vrai dans le monde du contexte mc. .
(5a) Pour tous les contextes c, ce que "J'existe" exprime dans c, est vrai dans le monde du contexte
mc . (de 1a et 4a)
Résumé:
Les deux arguments sont valides.
La conclusion du premier argument est inacceptable (en faite fausse), mais ceci n'est pas étonnant:
Sa première prémisse est fausse.
Le deuxième argument (avec la bonne interprétation de la première prémisse) ne conduit plus à un
résultat inacceptable.
Téléchargement