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Les propriétés psychométriques (validité, fidélité et sensibilité/spécificité)
d’un instrument sont essentielles afin d’en évaluer la valeur et l’utilité. Or, très peu
de recherches ont été faites sur la validité de l’ASR et aucune n’a porté sur la version
canadienne-française. C’est pourquoi cette recherche visait à étudier de la validité
critériée des échelles de syndromes de l’adaptation canadienne-française du
questionnaire ASR.
Pour vérifier la validité critériée de l’ASR, deux échantillons distincts ont
été sélectionnés, soit un échantillon de personnes hospitalisées en psychiatrie (n =
132) et un échantillon de personnes étudiantes universitaires (n = 290). Pour
l’échantillon psychiatrique, le recrutement a eu lieu au service de psychiatrie dans un
hôpital situé au Québec et l’échantillon universitaire provient de quatre provinces
différentes du Canada (Manitoba, Nouveau-Brunswick, Ontario et Québec). Cet
échantillon est tiré d’une récente étude portant sur l’équivalence entre la version
originale anglaise et l’adaptation canadienne-française de l’ASR (Le Corff et al.,
2014).
Des analyses bivariées et multivariées ont été effectuées et ont donné lieu à
des résultats appuyant la validité critériée de l’ASR. Les résultats des analyses
bivariées (test t) ont révélé des différences statistiquement significatives entre les
deux échantillons pour chacune des échelles à l’étude. Ces différences de moyennes
(évaluées avec le d de Cohen) sont toutes d’un écart-type ou plus, ce qui correspond
à des effets statistiques de grande taille. Une analyse discriminante a été réalisée en
entrant les huit échelles de syndrome comme variables dépendantes et le groupe
d’appartenance comme variable indépendante. Cette analyse a révélé que l’ensemble
des échelles de syndromes a la capacité de différencier les deux échantillons avec un
bon taux de classifications (83,2 %). Certaines échelles distinguent mieux les deux
groupes d’échantillons, notamment l’échelle du comportement délinquant et l’échelle
de la dépression-anxiété. Également, la sensibilité des échelles de syndrome est
acceptable, avec 59,8 % des personnes hospitalisées en psychiatrie classées