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Faits saillants
Ce document s’inscrit dans le cadre d’un programme de recherche de l’IRÉC sur le nance-
ment de la transition écologique de l’économie québécoise. En nous appuyant sur l’exemple d’un
instrument d’épargne développé en France et dédié spéciquement à la politique de l’habitation,
nous avons formulé un ensemble de propositions pour amorcer au Québec une transition écologi-
que dans ce secteur.
Le domaine de l’habitation, comme ceux du transport et de l’énergie, peut jouer un rôle
névralgique pour une reconguration soutenable du modèle québécois de développement. Il se
prête particulièrement bien à l’élaboration d’un cadre stratégique apte à répondre aux deux princi-
paux dés qui se posent à lui: 1) trouver les voies susceptibles de faciliter à court terme le change-
ment de base énergétique d’une consommation plus responsable et 2) fournir un modèle productif
contribuant à améliorer ses bilans social et environnemental. Aujourd’hui, on compte un peu plus
de 110000 logements sociaux au Québec. C’est relativement peu en proportion du nombre total
de ménages locataires (autour de 8,8%). On comprend dès lors que la liste des ménages en attente
d’un logement social gravite, bon an mal an, autour de 40000. Par ailleurs, le secteur de l’habita-
tion (résidentiel, commercial et institutionnel) est responsable de 10,8% des émissions de GES au
Québec, se situant comme le troisième émetteur en importance.
Dans cette optique, il nous apparaît important que, pour la première fois, le gouvernement
du Québec aille au-delà d’objectifs ad hoc sporadiques formulés par la Société d’habitation du
Québec (SHQ) en formulant les grands principes que le Québec devrait suivre pour la réalisation
d’une véritable politique de l’habitation durable. Parmi ces principes, nous trouvons les aspects
suivants: 1) la réponse aux besoins; 2) la mixité des projets et 3) la diminution des impacts sur
l’environnement.
Pour nancer cette politique, nous proposons une innovation nancière réaliste: une adap-
tation québécoise du compte d’épargne libre d’impôt (CÉLI). Les dépenses scales rattachées au
CÉLI c’est-à-dire les revenus scaux non perçus par les gouvernements en raison de cette mesure
scale sont d’ores et déjà importantes. Le gouvernement fédéral estime les dépenses scales de 2012
pour le CÉLI à 305 millions $. En se limitant aux dépenses scales attribuables aux seuls actifs
québécois, le manque à gagner pour 2012 serait d’environ 73,2 millions $ pour le gouvernement
canadien et de 61 millions $ pour le gouvernement québécois.
Dépenses scales liées au CÉLI, Millions $
Estimation Projection
2009 2010 2011 2012
Gouv. fédéral - Total Canada 65 165 155 305
Gouv. fédéral - Part imputée au
Québec 15,4 39,6 37,2 73,2
Gouv. du Québec 15 37 49 61
Sources: Gouvernement du Québec, Dépenses scales - Édition2012; ministère des Finances du Canada, Dépenses scales et
évaluations2012; calcul des auteurs.