28 mars 2013 Appliations Linéaires I Dénitions et exemples I.A Dénition d'une appliation linéaire Dénition 1. Soient E et F deux K-espaes vetoriels et f : E Ñ F une appliation. On dit que f est une appliation linéaire de E dans F si : @~u, ~v P E, @λ, µ P K on a f pλ~u ` µ~v q “ λf p~uq ` µf p~v q On note LK pE, F q l'ensemble des appliations linéaires de E dans F . (noté aussi LpE, F q) Remarque 1. suivantes : Si f est une appliation linéaire, on déduit assez failement de la dénition i-dessus les propriétés 1. f est linéaire si et seulement si @λ P R, @~u, ~v P E : " f pλ~uq “ λf p~uq f p~u ` ~v q “ f p~uq ` f p~v q 2. f p~0E q “ ~0F . 3. @λ1 , λ2 , . . . , λn P K, @~u1 , ~u2 , . . . , ~un P E : fp n ÿ λi ~ui q “ i“1 n ÿ λi f p~ui q k“1 Dénition 2. Une appliation linéaire de E dans E est appelée endomorphisme de E . L'ensemble des endomorphismes de E se note : LK pE, Eq “ LK pEq “ LpEq Dénition 3. Une appliation linéaire bijetive de E dans F est appelée isomorphisme de E sur F . E et F sont dits isomorphes s'il existe un isomorphisme de E sur F . On note alors E „ F . Un endomorphisme bijetif de E est appelé automorphisme de E . Exemples 1. Voii quelques exemples usuels d'appliations linéaires dans un K-ev E quelonque : E Ñ F 1. f : est une appliation linéaire. ~u ÞÑ ~0F " E Ñ E est un endomorphisme de E appelé homothétie vetorielle de rapport 2. Si α P K, alors f : ~u ÞÑ α~u α. " E Ñ E En partiulier, IdE : est une appliation linéaire. ~u ÞÑ ~u " Exemples 2 (Autres exemples). 1. Dans le R-espae vetoriel R : " " R Ñ R R Ñ R f: est linéaire alors que g : ne l'est pas. x ÞÑ 2x x Ñ Þ sin x 2. Dans le K-espae vetoriel KrXs : " KrXs Ñ KrXs Φ: est linéaire. P ÞÑ P1 3. Toute isométrie vetorielle du plan, omme par exemple une rotation vetorielle (voir hapitre géométrie du plan ), est une appliation linéaire. Lyée Jean Perrin 2012/2013 1 / 11 Appliations Linéaires I.B Composée de deux appliations linéaires 28 mars 2013 Démonstration. 1. @x, y P R, @λ, µ P R, on a : π π ` q 2 2 π π gp q ` gp q 2 2 En revanhe, gp Exerie I.1. Les appliations " aq f : " cq h : " fq j : f pλx ` µyq “ 2pλx ` µyq “ λp2xq ` µp2yq “ λf pxq ` µf pyq π π sinp ` q “ sin π “ 0 2 2 π π π π “ sin ` sin “ 2 ‰ gp ` q 2 2 2 2 “ suivantes sont-elles linéaires ? Justier. " R Ñ R R Ñ R bq g : x ÞÑ 4x ´ 3 x ÞÑ 2x2 " R Ñ R R2 Ñ R2 dq i : x ÞÑ |x| px, yq ÞÑ py, xq " 2 R2 Ñ R3 R Ñ R eq k : px, yq ÞÑ p2x, x ` y, 2yq px, yq ÞÑ xy Proposition 1. LK pE, F q est un K-espae vetoriel, d'élément neutre l'appliation nulle de E dans F (~u ÞÑ ~0F ), pour les lois usuelles ` et . dénies pour les appliations. Dénition 4. Si F “ K, f P LpE, Kq est appelée forme linéaire de E (sur K). Exemples 3. " R2 px, yq " KrXs 2. Ψ : P 1. Φ : Ñ R est une forme linéaire de R2 ÞÑ x Ñ K est une forme linéaire de KrXs. ÞÑ P p1q I.B Composée de deux appliations linéaires Proposition 2. Démonstration. La omposée de deux appliations linéaires est une appliation linéaire. Soient f : E Ñ F et g : F Ñ G deux appliations linéaires. Si λ, µ P K et ~u, ~v P E , on a : pg ˝ f qpλ~ u ` µ~ v q “ grf pλ~ u ` µ~ v qs “ grλf p~ uq ` µf p~ v qs (ar f est linéaire) “ λgrf p~ uqs ` µgrf p~ v qs (ar g est linéaire) pg ˝ f qpλ~ u ` µ~ vq Conséquene : “ λpg ˝ f qp~ uq ` µpg ˝ f qp~ vq La omposée de deux endomorphismes de E est un endomorphisme de E . Proposition 3. Si f : E Ñ F est un isomorphisme, alors f ´1 : F Ñ E est aussi une appliation linéaire (don un isomorphisme). Démonstration. Soit f : E Ñ F un isomorphisme. Si λ, µ P K et ~u1 , ~v1 P F, a-t-on : f ´1 pλ~ u1 ` µ~ v1 q “ λf ´1 p~ u1 q ` µf ´1 p~ v1 q ? 1 ~ “ f p~ uq et ~ v “ f p~ v q (ar f est surjetive). Don : On sait qu'il existe ~u, ~v P E tels que u 1 D'où, ave la relation f ´1 f ´1 pλ~ u1 ` µ~ v1 q “ f ´1 pλf p~ uq ` µf p~ v qq “ f ´1 rf pλ~ u ` µ~ v qs ar f est linéaire. ˝ f “ IdE : f ´1 pλ~ u1 ` µ~ v1 q “ λ~ u ` µ~ v “ λf ´1 p~ u1 q ` µf ´1 p~ v1 q Dénition 5. On note GLpEq l'ensemble des automorphismes de E. pGLpEq, ˝q est un groupe (non ommutatif) appelé groupe linéaire de E (d'élément neutre IdE ). Remarque 2. L'ensemble des homothéties de rapport non nul (appliations ~u ÞÑ α~u ave α ‰ 0) forme un sous-groupe de GLpEq. Lyée Jean Perrin 2012/2013 2 / 11 Appliations Linéaires I.C Noyau et image d'une appliation linéaire 28 mars 2013 I.C Noyau et image d'une appliation linéaire Dénition 6. Soit f P LpE, F q. 1. On appelle noyau de f , l'ensemble noté : Kerf “ f ´1 pt~0F uq “ t~u P E{ f p~uq “ ~0F u 2. On appelle image de f, l'ensemble noté : Im f “ f pEq “ t~v P F { D~u P E, ~v “ f p~uqu Exemples 4 (Les exemples triviaux). 1. Soit f P LpE, F q. Si f est l'appliation nulle, alors Kerf “ E et Imf “ t~0F u. 2. Soit f P LpEq. Si f “ IdE , alors Kerf “ t~0E u et Imf “ E . Proposition 4. Si f P LpE, F q, alors Kerf (resp Imf ) est un sous-espae vetoriel de E (resp. de F ). Exerie Démonstration. Exemple 5. tpx, y, zq P R3 { x ` 2y ` z “ 0u est un s.e.v. de R3 ar il s'agit du noyau de la forme linéaire Φ : px, y, zq ÞÑ x ` 2y ` z . Proposition 5. Soient E, F deux K-e.v. et f P LpE, F q, alors : (i) f est injetive si et seulement si Kerf “ t~0E u. (ii) f est surjetive si et seulement si Im f “ F . Démonstration. (i) (ñ) Supposons f injetive. Cherhons Ker f . Si ~u P Ker f alors f p~uq “ f p~0q, don ~u “ ~0 (ar f est injetive). En onlusion, on a Ker f “ t~0u. (ð) Supposons Ker f “ t~0u. Montrons que f est injetive. Soient ~u et ~v P E tels que f p~uq “ f p~v q, alors f p~uq ´ f p~v q “ 0 “ f p~ u ´ ~v q. D'où ~ u ´ ~v P Ker f , e qui montre ~ u´~ v “ 0 et ~ u“~ v . Don f est injetive. (ii) Évident. Exemple 6. Φ: " R3 Ñ R est surjetive ar @α P R, on a α “ Φppα, 0, 0qq, et non injetive px, y, zq ÞÑ x ` 2y ` z ar Φpp1, 0, ´1qq “ p0, 0, 0q par exemple. Exerie I.2. " KrXs Ñ KrXs est surjetive et non injetive. 1. Montrer que l'appliation linéaire Φ : P ÞÑ P1 " KrXs Ñ KrXs 2. Montrer que l'appliation Ψ : est linéaire, injetive et non surjetive. P ÞÑ XP Solution. 1. Si P “ n ÿ ak X k alors P “ Φ k“0 ˜ 2. @P, Q P KrXs, @λ, µ P K, on a : n ÿ k“0 ak X k`1 k`1 ¸ don Φ est surjetive. De plus, Φp1q “ 0 don Φ n'est pas injetive. ΨpλP ` µQq “ XpλP ` µQq “ λXP ` µXQ “ λΨpP q ` µΨpQq don Ψ est linéaire. De plus : ΨpP q “ 0 ñ XP “ 0 ñ P “ 0 Don Ψ est injetive, mais Ψ n'est pas surjetive ar le polynme Q “ 1, par exemple, n'a pas d'antéédent par Ψ (@P P KrXs, on a XP “ 1 ñ X | 1 e qui est absurde, don Q ne peut être image de P par Ψ). Exerie I.3. Montrer que les appliations suivantes sont des automorphismes : " " RrXs Ñ RrXs R2 Ñ R2 bq g : aq f : P ÞÑ P ` P 1 px, yq ÞÑ px ` y, x ´ yq Lyée Jean Perrin 2012/2013 3 / 11 Appliations Linéaires I.D Projeteurs et symétries 28 mars 2013 I.D Projeteurs et symétries I.D.1 Projeteurs Dénition 7. Soient F et G deux s.e.v. supplémentaires de E . i.e. @~u P E, D!p~u1 , ~u2 q P F ˆ G tel que ~u “ ~u1 ` ~u2 On appelle projetion sur F parallèlement à G (ou projeteur ) l'appliation : G p: " E ~u Ñ E Þ Ñ ~u1 ~ u ~ u2 u1 “ pp~ ~ uq F Projetion sur F parallèlement à G Remarques 3. 1. Un projeteur est un endomorphisme de E . 2. Si E “ F ‘ G, alors l'endomorphisme p est la projetion sur F parallèlement à G si et seulement si " @~u P F pp~uq “ ~u @~u P G pp~uq “ 0 Exemple 7. On note p~i, ~j, ~kq la base anonique de R3 . " R3 Ñ R3 p: px, y, zq ÞÑ px, y, 0q est la projetion sur le plan Vectp~i, ~jq parallèlement à la droite R~k Proposition 6. Soit p P LpEq, alors : p est un projeteur ô p ˝ p “ p Dans e as, p est la projetion sur Imp parallèlement à Kerp. (on a alors E “ Kerp ‘ Imp ) Démonstration. Si p ˝ p “ p, alors montrons tout d'abord que E “ Ker p ‘ Im p : pðq ‚: Soit ~ x P Ker p X Im p : ~ x P Im p don D~ y P E tel que ~ x “ pp~ y q, et ~ x P ker p don pp~ xq “ 0. Or : pp~ xq “ p ˝ pp~ y q “ pp~ yq “ ~ x Don ~x “ ~0 don Ker p ‘ Im p x P E alors : ‚ Soit ~ ~ x “ lopp~ xoqn ` ~ x ´ pp~ xq omo loooomoooon P Im p P Ker p Don E “ Ker p ‘ Im p. La projetion sur Im p parallèlement à Ker p est alors l'appliation ~x ÞÑ pp~xq, 'est à dire p. pñq : Si p est la projetion sur F parallèlement à G et si ~ x P E , on a : ~ x “ loo~ xmo xmo 1on ` loo~ 2 on PF PG On a alors pp~xq “ ~x1 et p ˝ pp~xq “ pp~x1 q “ ~x1 , don p ˝ p “ p. Lyée Jean Perrin 2012/2013 4 / 11 Appliations Linéaires 28 mars 2013 I.D.2 Symétries Dénition 8. Soient F et G deux s.e.v. supplémentaires de E . i.e. @~u P E, D!p~u1 , ~u2 q P F ˆ G tel que ~u “ ~u1 ` ~u2 On appelle symétrie par rapport à F parallèlement à G l'appliation : G s: " E ~u Ñ E Þ Ñ ~u1 ´ ~u2 ~ u ~ u2 u1 ~ F sp~ uq ´~ u2 Symétrie par rapport à F parallèlement à G Remarques 4. 1. Une symétrie est un endomorphisme de E . 2. Si E “ F ‘ G, alors l'endomorphisme s est la symétrie par rapport à F parallèlement à G si et seulement " @~u P F sp~uq “ ~u si @~u P G sp~uq “ ´~u Exemple 8. On note p~i, ~j, ~kq la base anonique de R3 . " R3 Ñ R3 s: px, y, zq ÞÑ px, y, ´zq est la symétrie par rapport au plan Vectp~i, ~jq parallèlement à la droite R~k Proposition 7. Soit s P LpEq, alors : s est une symétrie ô s ˝ s “ IdE Démonstration. admis. Exerie I.4. Montrer que les endomorphismes suivants sont des symétries. On déterminera les éléments aratéristiques de elles-i : " C Ñ C 1. Conjugaison : dans le R-e.v. C. z ÞÑ z " KrXs Ñ KrXs 2. Φ : P pXq ÞÑ P p´Xq Solution. 1. Cette appliation est lairement R-linéaire. De plus, @z P C on a pzq “ z , don la onjugaison est une symétrie. Enn, z “ z si et seulement si z P R, et z “ ´z si et seulement si z P iR, don s est la symétrie par rapport à R parallèlement à iR. 2. On montre de façon similaire que Φ est la symétrie par rapport au s.e.v des polynmes pairs parallèlement au s.e.v des polynmes impairs. II Appliations linéaires en dimension nie E est un K-espae vetoriel de dimension nie Lyée Jean Perrin 2012/2013 5 / 11 Appliations Linéaires II.A Le théoréme fondamental 28 mars 2013 II.A Le théoréme fondamental Théorème 1. Une appliation linéaire est déterminée de manière unique par les images des éléments d'une base quelonque du K-e.v. E de départ, 'est à dire : si E et F sont deux K-e.v. (E de dimension nie), p~e1 , ~e2 , . . . , ~en q une base de E et pf~1 , f~2 , . . . , f~n q n veteurs de F , il existe une appliation linéaire Φ et une seule telle que : @i P rr1, nss , Φp~ei q “ f~i Remarque 5. Autrement dit, pour onnaître (resp. dénir) une appliation f P LpE, F q, il sut de onnaître (resp. dénir) les images d'une base de E par ette appliation. Démonstration. Uniité : Soit u ~ P E , il existe λ1 , λ2 , . . . , λn P K tels que : ~ u“ n ÿ λi~ ei i“1 Si Φ P LpE, F q vérie Φp~ei q “ f~i @i, alors : Φp~ uq “ Φ ˜ Don Φ est bien dénie de manière unique. Existene : On pose : n ÿ λi~ ei i“1 ¸ “ n ÿ λi Φp~ ei q “ n ÿ λi f~i i“1 i“1 Φp~ uq “ n ÿ λi f~i i“1 où pλ1 , λ2 , . . . , λn q sont les oordonnées de ~u dans la base p~e1 , ~e2 , . . . , ~en q. Φ est lairement une appliation. De plus, Φ est linéaire, ar si ~u “ n ÿ λi~ ei , ~v “ i“1 n ÿ µi ~ ei et λ, µ P K, on a : i“1 Φpλ~ u ` µ~ vq “ Φ ˜ n ÿ pλλi ` µµi q~ ei i“1 ¸ “ n ÿ pλλi ` µµi qf~i “ λ i“1 n ÿ i“1 Enn, l'appliation Φ vérie la ondition du théorème 1 : λi f~i ` µ n ÿ µi f~i “ λΦp~ uq ` µΦp~ vq i“1 @i P rr1, nss , Φp~ ei q “ 0.f~1 ` 0.f~2 ` ¨ ¨ ¨ ` 0.f~i´1 ` 1.f~i ` 0.f~i`1 ` ¨ ¨ ¨ ` 0.f~n “ f~i Exemples 9. 1. On prend E “ F “ R3 . p~e1 , ~e2 , ~e3 q étant la base suivante : $ & Φp~e1 q Φp~e2 q Φ: % Φp~e3 q anonique, on dénit une appliation de la manière “ “ “ p1, 3, 1q p0, 0, 0q p2, 1, 0q On a alors, @px, y, zq P R3 : Φppx, y, zqq “ “ “ Φppx~e1 ` y~e2 ` z~e3 qq “ xΦp~e1 q ` yΦp~e2 q ` zΦp~e3 q px, 3x, xq ` p0, 0, 0q ` p2z, z, 0q “ px ` 2z, 3x ` z, xq Don Φ est l'appliation : px, y, zq ÞÑ px ` 2z, 3x ` z, xq. 2. L'appliation linéaire : Φ: est aussi dénie par : " Kn rXs Ñ Kn rXs P ÞÑ P1 Φp1q “ 0, ΦpXq “ 1, ΦpX 2 q “ 2X, . . . , ΦpX n q “ nX n´1 Ainsi Φp n ÿ ak X k q “ k“0 Proposition 8. de Imf . Lyée Jean Perrin 2012/2013 n ÿ k“0 ak ΦpX k q “ n ÿ kak X k´1 . k“0 Si p~e1 , ~e2 , . . . , ~en q est une base de E , alors pf p~e1 q, f p~e2 q, . . . , f p~en qq est une famille génératrie 6 / 11 Appliations Linéaires II.B Isomorphismes entre espaes vetoriels de dimension nie Démonstration. 28 mars 2013 soit ~v P Im f , alors ~v “ f p~uq ave ~u “ λ1~~e1 ` λ2 ~~e2 ` ¨ ¨ ¨ ` λn~~en P E . On peut ainsi érire : ~v “ f pλ1 ~e1 ` λ2 ~ e2 ` ¨ ¨ ¨ ` λn~en q “ λ1 f p~ e1 q ` λ2 f p~ e2 q ` ¨ ¨ ¨ ` λn f p~ en q Don Im f est bien engendré par la famille pf p~e1 q, f p~e2 q, . . . , f p~en qq. Attention ! Le résultat de la proposition 8 est à retenir ar souvent utilisé dans les exeries. Exerie II.1. Soit f un endomorphisme d'un R-e.v. de dimension 3 de base p~i, ~j, ~kq, déni par : f p~iq “ 3~i ` 4~j ´ 5~k f p~jq “ ´4~i ´ 7~j ` 10~k f p~kq “ ´2~i ´ 4~j ` 6~k et ~ , dont on Démontrer que f est une projetion sur un plan vetoriel P~ parallèlement à une droite vetorielle D déterminera des bases. Solution. Commençons par déterminer l'expression analytique de f . Soit ~u “ x~i ` y~j ` z~k, alors : f p~ uq f px~i ` y~j ` z~kq “ xf p~iq ` yf p~jq ` zf p~kq xp3~i ` 4~j ´ 5~kq ` yp´4~i ´ 7~j ` 10~kq ` zp´2~i ´ 4~j ` 6~kq p3x ´ 4y ´ 2zq~i ` p4x ´ 7y ´ 4zq~j ` p´5x ` 10y ` 6zq~k “ “ “ On sait que f est un projeteur si et seulement si f ˝ f “ f . Or : f ˝ f p~ uq “ “ f ˝ f p~ uq “ ` ˘ f p3x ´ 4y ´ 2zq~i ` p4x ´ 7y ´ 4zq~j ` p´5x ` 10y ` 6zq~k ` ˘ 3p3x ´ 4y ´ 2zq ´ 4p4x ´ 7y ´ 4zq ´ 2p´5x ` 10y ` 6zq ~i ` ˘ ` 4p3x ´ 4y ´ 2zq ´ 7p4x ´ 7y ´ 4zq ´ 4p´5x ` 10y ` 6zq ~j ` ˘ ` ´ 5p3x ´ 4y ´ 2zq ` 10p4x ´ 7y ´ 4zq ` 6p´5x ` 10y ` 6zq ~k p3x ´ 4y ´ 2zq~i ` p4x ´ 7y ´ 4zq~j ` p´5x ` 10y ` 6zq~k “ f p~ uq f est don un projeteur. On peut alors déterminer Ker f : ~ u P Ker f si et de ~u vérient le système : $ “ & 3x ´ 4y ´ 2z 4x ´ 7y ´ 4z “ pSq : % ´5x ` 10y ` 6z “ $ " & 3x ´ 4y ´ 2z “ 0 p1q Ð p1q 3x ´ 4y ´ 2z “ ´2x ` y “ 0 p2q Ð p2q ´ 2p1q ô pSq ô y “ % 4x ´ 2y “ 0 p3q Ð p3q ` 3p1q seulement si f puq “ 0, 'est à dire ssi les oordonnées p1q p2q p3q 0 0 0 0 2x 5 On a nalement pSq ô y “ 2x et z “ ´ x, don Ker f “ Rp2~i ` 4~j ´ 5~kq. Le veteur 2~i ` 4~j ´ 5~k est don un veteur direteur de 2 ~ . De plus, P ~ “ V ectpf p~iq, f p~jq, f p~kqq. On remarque ainsi que p3~i ` 4~j ´ 5~k, ´4~i ´ 7~j ` 10~kq est une base de P ~. D II.B Isomorphismes entre espaes vetoriels de dimension nie Proposition 9. Alors : Soient E et F deux K-e.v. de dimension nie, p~e1 , ~e2 , . . . , ~en q une base de E , et f P LpE, F q. 1. f est injetive si et seulement si pf p~e1 q, f p~e2 q, . . . , f p~en qq est une famille libre de F . 2. f est surjetive si et seulement si pf p~e1 q, f p~e2 q, . . . , f p~en qq est une famille génératrie de F . 3. f est bijetive si et seulement si pf p~e1 q, f p~e2 q, . . . , f p~en qq est une base de F . Le troisième point étant une onséquene des deux premiers, il reste à montrer 1q et 2q : 1. On suppose que f est injetive. Montrons que pf p~e1 q, f p~e2 q, . . . , f p~en qq est une famille libre de F . Soit λ1 , λ2 , . . . , λn P K tels que λ1 f p~e1 q ` λ2 f p~e2 q ` ¨ ¨ ¨ ` λn f p~en q “ ~0F . Par linéarité de f , on a : Démonstration. f pλ1 ~ e1 ` λ2~e2 ` ¨ ¨ ¨ ` λn~ en q “ ~0F Don λ1~e1 ` λ2~e2 ` ¨ ¨ ¨ ` λn ~en P Ker f et omme f est injetive, on a : λ1~ e1 ` λ2~e2 ` ¨ ¨ ¨ ` λn~ en “ ~0E Enn, p~e1 , ~e2 , . . . , ~en q étant une base de E , on en déduit : λ1 “ λ2 “ ¨ ¨ ¨ “ λn “ 0 La famille pf p~e1 q, f p~e2 q, . . . , f p~en qq est don une famille libre de F . Réiproquement, on suppose que pf p~e1 q, f p~e2 q, . . . , f p~en qq est une famille libre de F . Soit ~u “ λ1~~e1 ` λ2~~e2 ` ¨ ¨ ¨ ` λn~~en , alors : u P Ker f ~ ô ~ en q “ ~0F ~ e2 ` ¨ ¨ ¨ ` λn ~ ~e1 ` λ2 ~ f pλ1~ ô λ1 f p~ e1 q ` λ2 f p~ e2 q ` ¨ ¨ ¨ ` λn f p~ en q “ ~0F Comme pf p~e1 q, f p~e2 q, . . . , f p~en qq est une famille libre de F , ette dernière ondition équivaut à : λ1 “ λ2 “ . . . “ λn “ 0 Don ~u “ ~0E . f est don injetive. Lyée Jean Perrin 2012/2013 7 / 11 Appliations Linéaires II.C Théorème du rang et onséquenes 28 mars 2013 2. On sait, d'après la proposition 8, que Im f “ Vectpf p~e1 q, f p~e2 q, . . . , f p~en qq. Or f est surjetive si et seulement si Im f “ F . Don f est surjetive si et seulement si F “ Vectpf p~e1 q, f p~e2 q, . . . , f p~en qq, e qui est le résultat annoné. Théorème 2. Soient E et F deux K-e.v. de dimension nie. Alors E et F sont isomorphes si et seulement si dim E “ dim F . Montrons les impliations réiproques. pðq : On suppose que dim E “ dim F . Les bases de es deux espaes ont don le même nombre d'éléments. Soit p~ e1 , ~ e2 , . . . , ~en q et pf~1 , f~2 , . . . , f~n q des bases respetives de E et F . On sait d'après le théorème fondamental qu'il existe une appliation linéaire ϕ : E ÞÑ F vériant : Démonstration. @i P rr1, nss , ϕp~ ei q “ f~i Comme de plus pϕp~e1 q, ϕp~e2 q, . . . , ϕp~en qq “ pf~1 , f~2 , . . . , f~n q est une base de F alors, d'après la proposition 9, l'appliation ϕ est bijetive, don 'est un isomorphisme. pñq : On suppose qu'il existe un isomorphisme ϕ : E ÞÑ F . D'après la proposition 9, si p~ e1 , ~e2 , . . . , ~ en q est une base de E , alors pf p~ e1 q, f p~ e2 q, . . . , f p~ en qq est une base de F . Ces bases respetives de E et F omptent le même nombre d'éléments, don dim E “ dim F . Conséquenes : Deux e.v. de dimensions diérentes ne sont pas isomorphes. Par exemple, R2 et R2 rXs ne sont pas isomorphes. En revanhe on a R3 „ R2 rXs, ar es deux espaes ont même dimension (et l'isomorphisme anonique est pa, b, cq ÞÑ aX 2 ` bX ` c). II.C Théorème du rang et onséquenes Théorème 3 (théorème du rang). Soit f P LpE, F q, alors : dim E “ dimpKer f q ` dimpIm f q Démonstration. Admise Proposition 10. Si dim E “ dim F et f P LpE, F q, alors : f bijetive ô f injetive ô f surjetive Il sut de montrer : f injetive ô f surjetive. Or, f est injetive si et seulement si Ker f “ t~0u 'est à dire dimp Ker f q “ 0. D'après le théorème 3, ei équivaut à : Démonstration. dimp Im f q “ dim E “ dim F don à Im f “ F et f est surjetive. Remarques 6. 1. Si dim E ‰ dim F , auune appliation linéaire f P LpE, F q n'est évidemment bijetive. 2. Cas partiulier des endomorphismes, si E est de dimension nie et f P LpEq, alors la proposition 10 s'applique. Attention ! 'est faux en dimension innie omme on le voit à l'exerie I.2.1) pour f : " KrXs Ñ KrXs . P ÞÑ P 1 Exerie II.2. Démontrer que l'appliation : " R3 Ñ R2 rXs Φ: pa, b, cq ÞÑ pa ` bqX 2 ` pb ` cqX ` pa ` b ` cq est un isomorphisme. Lyée Jean Perrin 2012/2013 8 / 11 Appliations Linéaires II.D Rang d'une appliation linéaire 28 mars 2013 On vérie failement que f est linéaire. On remarque que : dim R3 “ dim R2 rXs “ 3 Cherhons Ker f . Solution. Soit pa, b, cq P Ker f , on a Φpa, b, cq “ 0, don pa ` bqX 2 ` pb ` cqX ` pa ` b ` cq “ 0, e qui donne, par identiation, le système : $ & a`b b`c % a`b`c “ “ “ 0 0 0 D'où a “ ´b “ c et a ` b ` c “ ´b ` b ´ b “ ´b “ 0, don a “ b “ c “ 0. Ainsi, Ker f “ tp0, 0, 0qu don f est injetive. Don f est un isomorphisme. Exerie II.3. Soient a1 , a2 , . . . , an P R deux à deux distints et " Rn´1 rXs Ñ Rn Φ: P ÞÑ pP pa1 q, P pa2 q, . . . , P pan qq Montrer que Φ est un isomorphisme. Φ est lairement une appliation linéaire. Si ΦpP q “ 0, alors P est un polynme de degré ď n ´ 1 qui admet n raines distintes, don P est le polynme nul d'où Ker Φ “ t0u. Comme de plus dim Rn´1 rXs “ dim Rn , Φ est don un isomorphisme. Solution. II.D Rang d'une appliation linéaire Dénition 9. Soit f P LpE, F q. On appelle rang de f , la dimension de Imf . Notation : rg f “ dimpIm f q. Proposition 11. Soit f P LpE, F q et p~e1 , ~e2 , . . . , ~enq une base de E . Alors le rang de f est égal au rang de la famille pf p~e1 q, f p~e2 q, . . . , f p~en qq. Démonstration. C'est évident d'après la proposition 8. Exerie II.4. Soit f: " R3 Ñ R3 px, y, zq ÞÑ px ` y, y ´ z, z ` xq Déterminer le rang de l'appliation f , ainsi qu'une base de Im f . On alule : f pp1, 0, 0qq “ p1, 0, 1q, f pp0, 1, 0qq “ p1, 1, 0q, f pp0, 0, 1qq “ p0, ´1, 1q D'après la proposition 11, on a alors : rg f “ rgpp1, 0, 1q, p1, 1, 0q, p0, ´1, 1qq et on onstate la relation : p0, ´1, 1q “ p1, 0, 1q ´ p1, 1, 0q, don rg f “ rgpp1, 0, 1q, p1, 1, 0qq “ 2 et une base de Im f est pp1, 0, 1q, p1, 1, 0qq. Solution. II.E Noyau d'une forme linéaire, hyperplans Dénition 10. Soit E un K-e.v. (de dimension nie ou innie). On appelle hyperplan de E tout s.e.v. de E qui admet un s.e.v. supplémentaire de dimension 1. Remarques 7. 1. Si dim E “ n, 2. Si n “ 3 : Si n “ 2 : Si n “ 1 : les hyperplans de E sont les s.e.v. de E de dimension n ´ 1. les hyperplans sont les plans vetoriels. les hyperplans sont les droites vetorielles. le seul hyperplan est t~0E u. Théorème 4. Soit E un K-e.v. de dimension nie et H une partie de E . Alors H est un hyperplan de E si et seulement si H est le noyau d'une forme linéaire non nulle. Lyée Jean Perrin 2012/2013 9 / 11 Appliations Linéaires II.E Noyau d'une forme linéaire, hyperplans 28 mars 2013 Démonstration. ð : Soit Φ : E Ñ K une forme linéaire non nulle, alors Im Φ ‰ t0u. Im Φ est don un s.e.v. de K de dimension ě 1, don dimp Im Φq “ 1 et Im Φ “ K (ar dim K “ 1 et Im Φ Ă K). D'après le théorème 3, on a : dimp Ker Φq “ dim E ´ dimp Im Φq “ n ´ 1 Don H “ ker Φ est un hyperplan de E . ñ : Soit H un hyperplan de E , alors dim H “ n ´ 1. On hoisit une base p~ e1 , ~ e2 , . . . , ~ en´1 q de H , qu'on omplète en une base p~ e1 , ~ e2 , . . . , ~ en´1 , ~en q de E . On dénit alors la forme linéaire Φ par : Φp~ ei q “ 0 @i P rr1, n ´ 1ss et Φp~ en q “ 1 Φ est non nulle don dimp Ker Φq “ n ´ 1 “ dim H . De plus, H Ă Ker Φ ar @~u “ λ1~e1 ` λ2 ~e2 ` ¨ ¨ ¨ ` λn´1~en´1 P H , on a : Φp~ uq “ “ Φpλ1 ~ e1 ` λ2~e2 ` ¨ ¨ ¨ ` λn´1~en´1 q λ1 Φp~ e1 q ` λ2 Φp~ e2 q ` ¨ ¨ ¨ ` λn´1 Φp~ en´1 q “ 0 Don H “ ker Φ. Dénition 11. Soit Φ : E Ñ K une forme linéaire non nulle de noyau l'hyperplan H . On dit que l'équation Φp~uq “ 0 est une équation artésienne de H . Remarque 8. Soit p~e1 , ~e2 , . . . , ~en q une base du K-e.v. E et Φ : E Ñ K une forme linéaire non nulle, ave H “ KerΦ. On pose ai “ Φp~ei q @i P rr1, nss. On a alors : ~u P H ô Φp~uq “ 0 ô Φpx1~e1 ` x2~e2 ` ¨ ¨ ¨ ` xn~en q “ 0 ô x1 Φp~e1 q ` x2 Φp~e2 q ` ¨ ¨ ¨ ` xn Φp~en q “ 0 Don, ave les notations préédentes, l'équation de H s'érit : a1 ~x1 ` a2 ~x2 ` ¨ ¨ ¨ ` an ~xn “ 0 (ave pa1 , a2 , . . . , an q ‰ p0, 0, . . . , 0q, ar Φ est non nulle). Cas partiuliers : n “ 2 : L'équation artésienne d'une droite vetorielle est de la forme ax ` by “ 0 ave pa, bq ‰ p0, 0q, px, yq étant les oordonnées d'un veteur dans une base p~e1 , ~e2 q quelonque. n “ 3 : L'équation artésienne d'un plan vetoriel est de la forme ax ` by ` cz “ 0 ave pa, b, cq ‰ p0, 0, 0q, px, y, zq étant les oordonnées d'un veteur dans une base p~e1 , ~e2 , ~e3 q quelonque. " R4 ÞÑ R Exerie II.5. 1. Soit φ : px, y, z, tq Ñ x ` y ` z ` t Déterminer une base de Kerφ. ` ˘ 2. Soit H “ Vect p2, 1, 0q, p1, 1, 1q . Déterminer une équation artésienne de H . Lyée Jean Perrin 2012/2013 10 / 11 Appliations Linéaires TABLE DES MATIÈRES 28 mars 2013 Table des matières I Dénitions et exemples I.A I.B I.C I.D Dénition d'une appliation linéaire . . . Composée de deux appliations linéaires . Noyau et image d'une appliation linéaire Projeteurs et symétries . . . . . . . . . . I.D.1 Projeteurs . . . . . . . . . . . . . I.D.2 Symétries . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le théoréme fondamental . . . . . . . . . . . . . . . . . . Isomorphismes entre espaes vetoriels de dimension nie Théorème du rang et onséquenes . . . . . . . . . . . . . Rang d'une appliation linéaire . . . . . . . . . . . . . . . Noyau d'une forme linéaire, hyperplans . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . II Appliations linéaires en dimension nie II.A II.B II.C II.D II.E Lyée Jean Perrin 2012/2013 11 / 11 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 1 2 3 4 4 5 5 6 7 8 9 9 Appliations Linéaires