Les freins au développement de la chirurgie ambulatoire de la cataracte au CHU de Toulouse en 2015.
NGUYEN G*, SUAREZ C, SENTIS V, TOLOU C, LAJOIE J, MALECAZE F, SOLER V (Toulouse)
Introduction : La chirurgie de la cataracte est la plus pratiquée en France, elle est la candidate parfaite à une pratique ambulatoire.
En 2015, au CHU de Toulouse, le taux de chirurgie ambulatoire concernant la phacoémulsification était de 86,5%. Le but de notre
étude est d’identifier les obstacles au développement de la pratique ambulatoire de la chirurgie de la cataracte dans notre
établissement.
Matériels et Méthodes : Pour cette étude rétrospective, mono-centrique, les critères d’inclusion sont les patients opérés pour
phacoémulsification en hospitalisation traditionnelle au cours de l’année 2015 (code CCAM : BFGA004), réalisée au CHU de
Toulouse. Nous avons exclu les séjours pour lesquels les dossiers médicaux, infirmiers et anesthésiques, ainsi que les fiches
correspondantes de programmation opératoire, étaient incomplets. Les séjours ont été classés selon les indications
d’hospitalisation traditionnelle et selon le type de chirurgie, cataracte simple ou cataracte geste combiné. L’analyse des résultats a
été menée sur l’ensemble des patients opérés avec une analyse en sous-groupes des différents motifs d’hospitalisation.
Résultats : Notre étude a porté sur 186 séjours avec un âge moyen des patients de 68,3±11.6 ans et un sex-ratio homme/femme de
0,55. L’hospitalisation traditionnelle basée sur des critères sociaux, chirurgicaux et anesthésiques était pratiquée dans les
proportions respectives suivantes : 44, 20 et 9 % des cas. L’isolement social représentait 71% (n=91) des motifs sociaux. Les échecs
de la prise en charge en ambulatoire représentaient 12% des cas.
Discussion : Nous avons mené une étude similaire au sein du CHU de Toulouse en 2013. La comparaison des résultats de 2013 et
2015 montre une nette augmentation du taux de chirurgie ambulatoire pour l’ensemble de la chirurgie ophtalmologique d’une
part (58% vs 74,4%) et de la chirurgie de la cataracte d‘autre part (75,3 vs 86,5 %) en 2015. Nos chirurgiens posent moins
l’indication de l’hospitalisation traditionnelle pour une chirurgie de cataracte, comparé à 2013 (20,4% vs 34%). Par ailleurs, le
pourcentage de patients hospitalisés pour des motifs sociaux est comparable entre les deux études mais l’isolement social a
diminué depuis 2013 (71% vs 89 %), et représente le motif principal d’hospitalisation traditionnelle. Ces patients isolés ont un âge
moyen plus élevé que celui de l’ensemble des patients opérés. L’hospitalisation pour motif social représente ainsi une perte de
recettes non négligeable pour les services hospitaliers.
Conclusion : L’isolement social des patients seniors est une situation fréquente impliquant une prise en charge adaptée, il
concerne tous les acteurs de la filière de soin.
What were the obstacles to the development of outpatient cataract surgery in Toulouse University Hospital in 2015?.
Evaluation du coût de l’enseignement de la chirurgie de la cataracte dans un établissement public de santé.
BENZEKRI R*, MARIE-LOUISE J, TOURABALY M, CHAHED S (Eaubonne)
Introduction : La phako-émulsification représente la technique de référence en chirurgie de la cataracte. Une part importante de la
formation a lieu au bloc opératoire, où les internes et les assistants opèrent en conditions réelles, supervisés par les chirurgiens
séniors. L’objectif de cette étude était double : - chiffrer le coût financier induit par l’enseignement de la chirurgie de la cataracte
par le biais de l’allongement du temps opératoire. - comparer la survenue de complications chez les différents intervenants.
Matériels et Méthodes : Une étude rétrospective monocentrique a été réalisée au Centre Hospitalier Simone Veil, Eaubonne-
Montmorency, France. Sur une période de 13 semaines consécutives de Janvier à Mars 2016, tous les patients ayant bénéficié
d’une chirurgie de type phako-émulsification pour phacoexcerèse ont été inclus. Selon l’opérateur les patients ont été répartis en 3
groupes : Groupe S pour sénior, représenté par 2 chirurgiens réalisant ensemble plus de 500 chirurgies par an ; le groupe A pour
assistant était constitué de 3 jeunes chirurgiens qui effectuaient moins de 500 chirurgies par an ; enfin 2 internes constituaient le
groupe I. L’infirmière de bloc opératoire relevait l’heure de début et de fin de la chirurgie en minutes. Le coût d’une minute au bloc
opératoire était estimé à 10,8€/minute d’après une étude nationale des coûts. L’occurrence d’une complication peropératoire était
consignée dans le compte-rendu opératoire.
Résultats : 408 chirurgies de la cataracte ont été réalisées durant la période de l’étude, réparties en 156 yeux dans le groupe S, 142
dans le groupe A et 110 chirurgies dans le groupe I. L’âge moyen lors de la chirurgie était de 74,1 ± 9 ans (39-95), comparable dans
les 3 groupes. Le temps opératoire était significativement plus court dans le groupe S (11,7 min) que chez A (18,7 min ; p<0,001) et
que chez I (18,8 min ; p<0,001). Le taux de complication était plus élevé dans le groupe I que dans le groupe S (p=0,03). Le surcoût
lié à l’allongement de la durée opératoire était chiffré en moyenne par procédure à 75,6 euros pour le groupe A et à 76,7 euros
pour le groupe I, soit 19172 euros pour les 252 procédures des groupes A et I.
Discussion : Le forfait hospitalier pour une chirurgie de cataracte est plus élevé dans le secteur public que dans le secteur privé, il
permettrait d’absorber le coût de la formation universitaire. Les complications sont préjudiciables à la fois pour les patients et pour
les chirurgiens en voie de formation.
Conclusion : L’enseignement chirurgical de la cataracte entraîne un surcoût financier pour l’hôpital chez les assistants et les
internes. Il est également responsable d’un surcoût humain par un plus grand nombre de complications opératoires chez les
internes.
Teaching cataract surgery in a public hospital has human and money costs.