mais on doit aussi vous parler d`argent. mais on

publicité
Mensuel de l’Église catholique de l’Eure
4 € - n° 37 - Avril 2015
Dossier Denier de l’Eglise :
mais on doit aussi
vous parler d’argent.
› page 11
vie dU diocèse
Le Synode extraordinaire
sur les familles
› page 6
ÉGLISE UNIVERSELLE
Mgr Oscar Romero
› pages 16 et 17
VIE DES
COMMUNAUTÉS
Retraite dans la vie
› page 19
VIE DES MOUVEMENTS
Travailler au vivre
ensemble
› page 29
sommaire
ÉDITORIAL ›› Le mystère de Pâques
3
VIE DU DIOCÈSE
› › Nominations4
› › Obsèques des Pères Raoul et Bigo
5
› › Le Synode extraordinaire sur les familles
6
› › L’Évangile, un chemin de bonheur 7
› › Projet oecuménique
8
›› Magna Carta
9
›› Tous témoins de la joie de l’évangile
10
ÉGLISE UNIVERSELLE
›› Mgr Oscar Romero
16 et 17
VIE DES COMMUNAUTÉS ›› Paroisse Estuaire Pays d’Auge
›› Retraite dans la vie
›› Frères et soeurs de St Benoit Labre
›› Chapitre Général
18
19
20
21
VIE DES MOUVEMENTS
› › Carême 2015
›› Travailler au vivre ensemble
› › La Charité d’Heudreville évolue
› › Vivants… et Fragiles
28
29
30
31
SPÉCIAL JEUNES
› › La joie de transmettre
33
› › Agenda33
DOSSIERS
› › Denier de l’Eglise
›› Service diocésain du Catéchuménat
11
24
›› Le pardon : exigence évangélique
15
›› 50ème anniversaire du Concile :
Presbyterorum Ordinis23
›› Religion32
RUBRIQUES
› › Revue de presse
34
›› Les familles, l’Eglise et la société 35
› › Médiathèque35
› › Eglise Sainte Foy de Conches
36
› › Quelques clefs pour bien communiquer
37
2 - Église d’Évreux avril 2015
Image sous licence par Depositphotos.com©RuslandLarin
BILLETS
Éditorial
Père Guy Touchard
Le mystère de Pâques
P
our beaucoup de nos contemporains, l’évocation de ce mot fait penser à un week-end
prolongé, aux vacances, au début du printemps,
éventuellement aux œufs dispersés dans les
jardins et les cours.
Pour nous, chrétiens, c’est la plus grande fête
de l’année. Elle marque de façon définitive la
victoire de la Vie sur la mort.
Abandonné à lui-même, l’homme se heurte à
ce mur qui semble marquer la fin de toute espérance : la mort.
D’ailleurs, pour ne pas affronter cette dure
réalité qui marque la limite de nos pouvoirs,
l’homme n’en parle pas. Il fait comme si elle
n’existait pas. « L’homme n’ayant pu résoudre la
question de la mort, a décidé de ne plus en parler » pourrait-on dire en s’inspirant de Pascal.
Il en supprime donc les signes extérieurs, si visibles autrefois et pratique la politique de l’autruche. Mais ce n’est pas parce qu’on ignore un
problème qu’il n’existe pas.
Vous connaissez sans doute ce poème chilien où
les oiseaux s’évertuent à rompre un filet qui se
trouve au-dessus de leur tête. Mais ils ont beau
faire, ils n’arrivent pas à rompre les mailles.
Et voici qu’un oiseau arrive. A coups de bec
et d’ongles, il finit par le trouer. Il est tout
ensanglanté. Mais les oiseaux tout heureux
s’échappent par cette brèche inespérée.
Cet oiseau qui au prix de sa vie accomplit cet
exploit, c’est bien sûr le Christ.
La mort n’est donc plus une énigme indéchiffrable, elle devient un passage vers la vie éternelle, la vie en abondance qui n’aura pas de fin.
Merci Seigneur en cette fête de Pâques de nous
donner cette espérance qui manque si cruellement au monde d’aujourd’hui.
Comme les chrétiens orthodoxes, n’hésitons
pas à dire en ce jour de Pâques avec une joie
sans bornes : « Christ est ressuscité » en nous
rappelant les paroles de Saint Paul : « Si le Christ
n’est pas ressuscité, vaine est notre foi (…)
Mais non ! le Christ est ressuscité des morts ».
Alléluia !
Abbé Guy Touchard
3
VIE DU DIOCèSE
Agenda de l’évêque
2 avril
›› Prêtres secteur Centre
›› Célébration de la Sainte Cène
à St Taurin
3 avril
›› Conseil épiscopal
›› Chemin de Croix au Centre
de Détention de Val de Reuil
›› Office de la Passion
à la Cathédrale
4 avril
›› Vigile pascale à la Cathédrale
5 avril
›› Messe à la Maison d’arrêt
d’Evreux
›› Messe à la Cathédrale
7 avril
Rencontre confirmands
secteur Centre
8 avril
Echange pèlerinage
à l’Ile Maurice
9 avril
Rencontre confirmands
secteur Sud
10 avril
›› Conseil épiscopal élargi
›› Engagement dans le chemin
d’alliance Carmel St Joseph
St Georges Motel
12 avril
Confirmation à Pont Audemer
Nominations
Par décision de l’Evêque d’Evreux, Monseigneur Christian
Nourrichard, sont nommés :
Au service de l’évêché :
Le Père Guy Touchard, adjoint au Chancelier du diocèse d’Evreux.
Membres de l’Equipe d’Animation Pastorale :
Au service de la paroisse Sainte Marie du Pays de Verneuil,
sous la responsabilité du Père Julien Palcoux, M. René Carouana
jusqu’à la fin du mandat, le 1er septembre 2017.
Au service de la paroisse Saint Jean Baptiste du Val Iton, sous
la responsabilité du Père Franck Legros, Mmes Carole Legrand et
Agnès Montier, MM. Daniel Bernet et Xavier Fauvette jusqu’au
1er mars 2018.
Au service de la paroisse Gaillard sur Seine, sous la responsabilité
du Père Olivier Lemesle, Mmes Brigitte Blier et Odile Devenyns,
M. Christian Varille, jusqu’au 1er mars 2018.
[[
Sont entrés dans la paix du Seigneur :
Le père Paul Bigo le 26 février 2015 chez les sœurs de la Providence à Evreux à l’âge 84 ans. La célébration de ses obsèques a eu
lieu, le 3 mars 2015 en la cathédrale d’Evreux.
Paul, passionné des arts, était officier des Arts et des Lettres.
Le père Pierre Lavenir Biyong le 6 mars 2015 au Centre Hospitalier
Universitaire Charles Nicolle à Rouen, à l’âge de 49 ans. Pierre est
arrivé dans le diocèse d’Evreux en septembre 2013, prêtre coopérateur à la paroisse Avre et Iton.
Une messe a été célébrée à son intention à l’église de Breteuil sur
Iton le 16 mars 2015. Il est inhumé au Cameroun.
14 avril
Séminaire d’Issy les Moulineaux
Nous assurons leurs familles, les prêtres diocésains, les
paroisses Avre et Iton et Notre Dame - Saint Taurin de notre
amitié et de notre prière.
15 avril
Commission Prêtres venus
d’ailleurs à Paris
Quête du Vendredi Saint
16 avril
›› Récollection au Centre
diocésain St Jean
›› Equipes Notre Dame
L’Eglise catholique réunie le Vendredi Saint exprime par la prière
et par la quête son soutien aux communautés des fidèles et aux
Lieux Saints, spécialement en ce moment dramatique pour toute
la région du Moyen Orient.
[[
Cardinal Léonardo Sandri
4 - Église d’Évreux avril 2015
VIE DU DIOCèSE
Obsèques du Père Paul Raoul
Agenda de l’évêque
Elles ont eu lieu à Damville le 19 février 2015. C’est le Père
Henri Budin qui a prononcé l’homélie. En voici un extrait :
17 avril
Conseil épiscopal
secteur Nord-Est
«P
ère, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis,
eux aussi soient avec moi, et qu’ils contemplent ma
gloire… ». Pour chacun de nous, voilà la source de notre espérance, et pour Paul Raoul, comme pour ceux et celles qui sont
consacrés en réponse à l’appel du Christ, cette espérance est lumineuse, elle nous garde dans la paix.
18 avril
Confirmation à Louviers
C’est dans cette lumière aussi que nous rappelons quelques traits
de la personnalité de Paul et du dynamisme déployé par lui dans
l’instruction et dans son ministère paroissial, comme pour l’épanouissement des jeunes dont il avait la charge.
Paul avait un grand sens de l’organisation et des prévisions, et ce
temps de vie avec les jeunes volontaires était pour tous un temps
d’échanges et d’entraide. En 1964, après vingt années au Petit
Séminaire, Paul est nommé à Damville pour aider le Père Galtier.
Paul a pu organiser des camps de vacances en Bretagne et ailleurs.
Ces camps sont devenus « les camps de Popaul ».
Forts des promesses de Jésus, nous le confions à Dieu, notre
Père, qu’il a aimé et servi dans l’attention et l’action pour ceux
qui l’entouraient. Nous le remettons entre les bras du Christ ressuscité ».
Père Henri Budin
21 avril
Conseil de tutelle de
l’Enseignement catholique
Père Paul Bigo
19 avril
Retraite au Bec-Hellouin
avec néophytes, confirmands,
confirmés
22 avril
Bureau du Conseil presbytéral
23 avril
Groupe « signes
de miséricorde »
24 avril
›› Conseil épiscopal
›› Assemblée Générale du
Conseil diocésain de pastorale
25 avril
Confirmation à St André
26 avril
Confirmation à Gaillon
Vous trouverez le texte complet de l’homélie du Père Pascal Le Roux sur le site internet du
diocèse (http://evreux.catholique.fr). Voici le mot d’accueil de sa nièce :
P
aul Bigo était issu d’une grande famille picarde qu’il aimait voir réunie, autour d’un repas, bien sûr. Mais ses amis, peintres, musiciens,
amateurs d’Art Sacré, paroissiens, c’était aussi sa
famille.
Avec mon oncle Paul, nous avons vécu des balades touristiques et artistiques dans la région,
allant d’église en église, découvrant des chapelles
et des vitraux. Il nous a éveillés à l’art de toutes
les époques, et à l’art contemporain en particulier.
Il y a moins d’un an, nous parcourions les rues
de Rome, avec le pèlerinage diocésain. En fait,
il nous faussait compagnie pour aller voir tel
tableau dans tel musée.
Ces quatre dernières semaines ont été marquées par le souci d’offrir aux uns et aux autres,
aux musées de Bernay et d’Évreux, quelques
uns de ses « trésors ».
Il a souhaité aussi vous faire cadeau de cette
célébration dont il a choisi les textes, les chants
et les musiques.
Il avait hâte de partir « à l’étage supérieur »,
comme il disait, mais il savait que là-bas, on
n’emporte que ce que l’on a offert.
Nathalie Lisneuf
5
VIE DU DIOCèSE
Le Synode extraordinaire
sur les familles
Le responsable diocésain de la Pastorale des Familles resitue dans l’histoire le prochain synode.
E
n ce temps inter-synodal, prenons quelques
instants pour le situer et regarder ses originalités.
Contexte :
L’Église considère la famille comme une composante constitutive de toute société. Déjà
Gaudium et Spes (1965) signale que la santé de
la personne et de la société tant humaine que
chrétienne est étroitement liée à la prospérité
de la communauté conjugale et familiale.
Paul VI souligne la source sacrée du mariage
dans l’encyclique Humanae Vitae sur le mariage
et la régulation des naissances (1968) :
L’amour conjugal révèle sa vraie nature et sa
vraie noblesse quand on le considère dans sa
source suprême, Dieu qui est amour, « le Père
de qui toute paternité tire son nom, au ciel et
sur la terre ».
Suite au synode des Familles Chrétiennes, JeanPaul II publie l’exhortation Familiaris Consortio
(1981), base de la pastorale familiale depuis
trente-cinq ans. Il considère déjà les cas de
souffrance : migrants, familles marginalisées
ou divisées, handicap, addiction, vieillesse, mariages mixtes, mariages à l’essai, unions libres,
couples séparés, divorcés-remariés...
Depuis 1981, notre monde a évolué. Le nombre
des mariages en Occident chute. Le nombre
des divorces explose. Les modèles des familles
s’éloignent de celles préconisées par l’Église.
Il est temps de revoir ce domaine.
Et le pape François ?
Pour le pape, la famille est au centre de la mission. La mission de la famille chrétienne, aujourd’hui comme hier, est d’annoncer au monde
l’amour de Dieu, avec la force du Sacrement du
mariage. C’est à partir de cette annonce même
que naît et se construit une famille, qui place
6 - Église d’Évreux avril 2015
le foyer de l’amour au centre de tout son dynamisme humain et spirituel.
Il nous appelle à rejeter « une mentalité mondaine, individualiste, consumériste, hédoniste
pour nous recentrer sur les vérités essentielles
qui sont les points de force sur lesquels repose
le noyau familial ».
Originalités et ressentis :
Le synode extraordinaire est remarquable par
les nouveautés de sa méthodologie : prendre le
temps pour consulter et écouter le Peuple de
Dieu, pour écouter les réalités de notre société ; accepter, et même encourager tous les avis
et écouter les différences (au risque d’être malinterprétés par les médias).
Passer autant de temps à l’écoute (deux consultations plus l’année inter-synodale) peut donner l’impression que rien n’avance. Mais grâce
à cette écoute, le synode a déjà pu identifier les
priorités familiales profondément différentes
vécues par les pays. Par exemple, la question du
divorce et remariage qui est beaucoup moins
d’actualité en Afrique et Asie qu’en Europe.
Enjeux :
Portons attention au titre donné au synode extraordinaire : « Les Défis Pastoraux de la Famille
dans le Contexte de l’Évangélisation ». Le but
n’est pas de lancer des débats théologico-doctrinaux dans un premier temps, mais d’abord
d’étudier les réalités des familles aujourd’hui
et de chercher comment les accompagner en
toute situation, de rendre présent le Christ en
leur sein, peu importe où elles se trouvent par
rapport à l’Église. Et ceci pour les aider à rendre
le Christ présent dans le monde : qu’elles évangélisent à leur tour.
Roman Stawski
Dossier complet sur : http ://evreux.catholique.fr
VIE DU DIOCèSE
L’Évangile,
Agenda
un chemin de bonheur
Une série de vidéos est proposée par le diocèse. Regardons-les
et faisons-les circuler !
C
haque mois, dans une vidéo de quatre minutes, Mgr Christian Nourrichard évêque d’Evreux, commentera une parole de
l’Évangile qui exprime l’accueil et l’amour inconditionnel de Dieu
pour tous, quelle que soit leur situation sociale ou religieuse.
Ce travail est l’émanation
d’un petit groupe dénommé
« Signes de miséricorde ».
Tout a commencé par une
lettre adressée à l’évêque et
à ses conseils, par quelques
laïcs exprimant leur souffrance que l’Église apparaisse trop souvent comme excluant ceux
qui sont dans des situations non conformes à la loi de l’Église, et
leur souhait qu’elle reflète davantage la miséricorde du Christ envers tous.
Le 19 avril 2013, l’évêque d’Evreux répondait à cette interpellation en réunissant un petit groupe de quatre laïcs, un diacre et un
prêtre pour porter avec lui ce souci.
Le pape François nous trace la voie, par ses paroles et par ses attitudes, par la bonté joyeuse dont il rayonne ; il nous invite à nous
mettre à l’école de la miséricorde de Jésus dans l’Évangile. Sans
renier la loi de l’Église, il accueille toutes les personnes dans la
réalité de leur situation, et il fait confiance en la possibilité de chacun d’entendre à un moment ou à l’autre l’amour et l’invitation
du Christ.
La vidéo que nous vous présentons, ainsi que les suivantes est une
des réalisations de ce groupe.
Nous comptons sur vous pour la faire circuler, partager largement
et sans modération à vos réseaux.
Pour visionner cette vidéo : https://www.youtube.com/
watch?feature=player_detailpage&v=NNT9-CK5cF8.
Signes de miséricorde, CS 40165 - 27001 Evreux cedex
[email protected]
Jacotte Faivre du Paigre
Messes pour les
vocations
9 avril, 18h30
Evreux et Pinterville
13 avril, 17h à Bernay
Tous les vendredis, 17h30
Collégiale Vernon
Messes suivies de
l’adoration pour les
vocations.
Contact : [email protected]
Vendredi 10 avril, 9h30
Ephata Parcours de sensibilisation
à la foi chrétienne pour des
croyants intéressés par la
proposition de la foi à des
incroyants bienveillants
aussi bien qu’à des croyants
éloignés de la foi et/ou de
l’Eglise au Centre St Jean.
Contact : 02.32.36.32.28
Béatrix et Antoine Joly
Samedi 11 avril 14h
Aller vers
les périphéries
Première Annonce de la
Foi à l’Espace Nétreville à
Evreux, formation proposée
par la catéchèse.
Contact : Béatrice Durand
02 32 62 19 94
Du 27 avril au 6 mai
Pèlerinage
en Terre Sainte
Allez aux sources de la foi
Contact : 02.32.62.19.87
Service diocésain des
pèlerinages - M. Dominique
Masson
7
VIE DU DIOCèSE
Projet oecuménique
Le responsable de l’église anglicane a confié le lancement de la communauté Saint Anselm
(le 28 janvier 2015, à Lambeth Palace à Londres) à un prêtre anglican et une soeur de la
Communauté du Chemin Neuf.
C
’est un projet inédit, qui se prépare
depuis quelques mois
déjà, et qui commence
à s’incarner davantage
avec l’intronisation d’un
prieur et d’une directrice
pour la communauté
Saint Anselm. Cette communauté, c’est celle que
vont former les dizaines
de jeunes chrétiens du
monde entier qui répondront à l’appel de Justin Welby de « passer une
année au rythme de Dieu » en vivant et priant
ensemble à Lambeth Palace, à Londres, au
coeur de l’Eglise anglicane. Cette année proposera une formation biblique, spirituelle, et
communautaire, en vivant la vie fraternelle et
la prière commune.
Le 28 janvier 2015, l’archévêque de Canterbury
a officiellement confié la préparation et l’organisation de cette communauté au Révérend
Anders Litzell et à Soeur Sonia Béranger, respectivement supérieur et directeur de la communauté Saint Anselm. C’est lors d’une célébration oecuménique réunissant clergé, religieux
et laïcs de différentes Eglises chrétiennes que
les deux responsables ont pu être présentés et
bénis, et ont pu bénéficier de la prière de leurs
frères et soeurs.
Anders Litzell, prêtre anglican de Suède, a une
bonne connaissance des Eglises luthériennes
et pentecôtistes. Après avoir étudié aux EtatsUnis, il a notamment dirigé le bureau d’Alpha en
Suède, avant de venir travailler à Londres pour
Alpha international. Il dirigera la prière et le travail de la communauté Saint Anselm.
8 - Église d’Évreux avril 2015
Soeur Sonia Béranger est membre de la Communauté du Chemin Neuf, et a une grande
expérience dans la formation spirituelle des
jeunes de différents continents. Elle était auparavant responsable de l’abbaye de Hautecombe,
où elle gérait notamment la formation et la vie
commune d’une cinquantaine de jeunes chrétiens. Elle sera responsable de la formation spirituelle et de la vie communautaire de la communauté Saint Anselm.
L’archêveque Justin Welby a affirmé : « C’est le
lancement d’une aventure extraordinaire. On
ne sait pas quels en seront les résultats. C’est
entre les mains de l’Esprit Saint, et c’est donc
un très bon endroit ! » et a ajouté « Notre espérance et notre vision c’est que ces jeunes qui
viendront ici seront tellement renouvelés par
leur rencontre avec le Christ que dans vingt ou
trente ans, ils changeront le monde. »
Durant la cérémonie, l’archevêque Justin Welby
a invité à l’humilité, face notamment à la présence de Soeur Sonia Béranger, la communauté
du Chemin Neuf « prêtant » ainsi une de ses
responsables pour servir et gérer cette aventure dans une autre église que la sienne. La
présence de Sonia Béranger répond à la volonté
de la communauté du Chemin Neuf de partager
à l’Eglise ses trésors, ses compétences et son
expérience.
La communauté Saint Anselm accueillera sa
première promotion en septembre 2015,
jusqu’à juin 2016, mais les inscriptions ont débuté fin février 2015. Déjà 706 personnes se
sont dites intéressées pour suivre l’actualité de
cette toute nouvelle communauté.
Extrait de la Lettre d’information de
la communauté du Chemin Neuf, février 2015
VIE DU DIOCèSE
Magna Carta
Depuis 1985, le diocèse anglican de Salisbury et le diocèse d’Evreux entretiennent des relations
de dialogue oeucuménique. Le jumelage des deux diocèses est né au moment du synode
diocésain. L’anniversaire des 800 ans de la Magna Carta sera célébré à Salysbury cette année.
I
l s’agit de la Grande Charte des libertés d’Angleterre comprenant soixante-trois articles
qui certifient le droit à la liberté individuelle.
Elle est écrite en latin et limite l’arbitraire royal
en garantissant les droits féodaux et les libertés des villes, et en instituant le contrôle de
l’impôt par le Grand Conseil du Royaume. C’est
ainsi qu’elle empêche, entre autres, l’emprisonnement arbitraire. Elle est l’un des documents
les plus célèbres d’Angleterre où elle est considérée comme la pierre d’angle des libertés et
de la démocratie ; son autorité s’étend encore
aujourd’hui dans le monde anglo-saxon.
La Magna Carta est signée par le roi Jean d’Angleterre (Jean sans Terre) le 15 juin 1215 à Runnymede près du château de Windsor et à la
demande pressante des barons exaspérés par
les exigences financières et militaires du roi.
Elle précise ainsi ses destinataires :
Jean, par la grâce de Dieu, roi d’Angleterre, seigneur d’Irlande, duc de Normandie et d’Aquitaine, et comte d’Anjou, à l’archevêque, aux
évêques, abbés, comtes, barons, justiciers, forestiers, policiers, intendants, fonctionnaires et
à tous ses baillis et sujets liges, salutations.
Suivent ensuite au long des 63 articles les dispositions nouvelles sur lesquelles le roi s’engage.
On peut les organiser en différentes parties.
Les premières clauses concernent la place de
l’Eglise catholique en Angleterre, les suivantes
prévoient que le roi Jean soit moins exigeant
avec les barons, enfin de nombreuses clauses
concernent le système juridique anglais. La Magna Carta prévoit que chacun puisse avoir accès
à la justice et que l’argent ne doit pas être un
problème si quelqu’un veut se rendre devant
les tribunaux.
Elle statue également qu’aucun homme libre ne
puisse être emprisonné ou puni sans avoir préalablement été condamné par la juridiction compétente. Les dernières sections précisent les
modalités d’application de la Grande Charte ;
vingt-cinq barons ont la responsabilité de s’assurer que le roi respecte les clauses de la Charte
et, dans le cas contraire, le document prévoit
qu’ils puissent l’y contraindre par la force.
L’influence de la Grande Charte hors d’Angleterre peut se déceler dans la Constitution des
États-Unis et la Déclaration universelle des
droits de l’homme. On retrouve des traces de la
Magna Carta dans les lois d’Australie, de Nouvelle-Zélande, du Canada (hors Québec) et des
ex-Afrique du Sud et Rhodésie du Sud. La Magna Carta est devenue le symbole de la liberté
et de la démocratie dans le monde.
La copie conservée à la cathédrale de Salisbury
est sans doute la mieux préservée des quatre
documents restants. Deux des autres exemplaires sont détenus par la British Library (Bibliothèque britannique) et un à Lincoln Castle
(Lincolnshire).
Cette année, la cathédrale de Salisbury, avec
laquelle notre diocèse est jumelé, fête le 800ème
anniversaire de la Charte. Le point d’orgue de
ces festivités prendra la forme d’un pèlerinage
de quatre kilomètres qui partira de la vieille
ville de Salisbury pour se rendre à la cathédrale.
Roland Brierre
9
VIE DU DIOCèSE
Tous témoins de la joie de l’évangile
Voici quelques nouvelles de Sœur Colette Deschamps, soeur des Campagnes, en mission à
Copargo au Bénin.
«T
torale.
ous témoins de la joie de l’évangile »,
tel est le thème de notre année pas-
Nous sommes invités à réfléchir sur ce thème
en cherchant comment vivre et témoigner de
cette joie de l’évangile autour de nous :
Joie des enfants :
›› une fiche technique invite les enfants à réfléchir sur ce thème,
›› en catéchèse, joie de célébrer avec les catéchistes, cherchant avec les enfants quels pas
ils peuvent faire pour accueillir Jésus.
Joie d’accueillir : Martine Perret de l’association franco - béninoise est venue au prieuré du
5 novembre au 14 décembre nous proposant
ses compétences en matière d’animation avec
les femmes. Martine est assistante sociale tout
juste à la retraite. Avec Sœur Bernadette et
moi-même, nous sommes allées dans plusieurs
villages pour une animation autour des prêts
sur la gestion et le budget familial.
Joie de voir notre communauté s’agrandir :
Nadège et Alida, nos postulantes sont avec
nous depuis le 17 novembre pour un stage de
trois mois.
Joie de rencontrer des femmes dans les vil-
lage lors des sessions : le thème de cette année
était sur l’hygiène de l’eau. L’eau, c’est la vie,
elle est indispensable dans le quotidien. Comment peut-on obtenir de l’eau potable à partir
du marigot ? Cette question revient souvent car
il y a des villages sans puits.
Sœur Bernadette Paul nous dit : « Ces sessions
dans les villages ont été pour moi source d’épanouissement et lieux de vie fraternelle avec mes
collaborateurs (trices) et avec tous ceux que je
rencontre. Je peux dire qu’elles m’ont permis
de rencontrer beaucoup de personnes, de dis-
10 - Église d’Évreux avril 2015
cuter avec elles pour sentir leurs besoins, leur
soif de progresser et d’améliorer leur façon de
faire et de voir les choses. J’ai fait l’expérience
des pistes difficilement praticables. J’ai touché
du doigt les réalités des villages. Cette formation des femmes a toute sa place, elle incarne
vraiment notre charisme, notre mission. »
Avec les enfants de la catéchèse, nous adressons
cette prière : « Seigneur Jésus, nous suivons ton
étoile, nous voulons témoigner de ta joie.
Merci de nous rassembler auprès de Toi, nous
sommes heureux de fêter ta naissance.
Apprends-nous à être des étoiles dans la vie
de nos frères. Apprends-nous à faire briller ton
amour, ta joie, pour tous les hommes. »
Soeur Colette Deschamps
Des nouvelles de l’Eglise
de Djougou (Bénin)
Le père Gilles Vissoukpo, directeur diocésain
des mass media de Djougou nous écrit.
Le père Gilles, tient, à travers ce petit mot,
à nous exprimer la gratitude du diocèse de
Djougou pour tous les numéros de la revue
« Eglise d’Evreux » qui lui sont régulièrement envoyés. Il avoue y puiser d’immenses
richesses au plan de l’apostolat pour leur
marche en Eglise-Famille.
De son côté, il nous fera parvenir leur revue
diocésaine « Laabari » qui paraît tous les
deux mois et nous l’en remercions.
Il nous informe enfin que le père Michel
Guichard, chargé des mass media et de la
formation permanente dans le diocèse est
actuellement en France où il continue sa
mission au sein de la Société des Missions
Africaines de Lyon (SMA).
denier de l’eglise
Le Denier de l’Eglise :
première ressource financière du diocèse
L’économe diocésain dresse pour Eglise d’Evreux le bilan de la Campagne 2014 du Denier
de l’Eglise.
A
vec 1,3 millions d’euros, le Denier de
l’Eglise représente 21 % des
recettes du diocèse. En 2014,
la collecte a diminué. Trouver de nouveaux donateurs
en 2015 est plus que jamais
d’actualité.
2014 : sous la barre
des 1,3 millions,
mais un nombre de
donateurs stable.
Alors que les dons dépassaient les 1,3 millions
de 2011 à 2013, 1,293
millions d’euros de dons
ont pu être enregistrés en
2014, soit une diminution
de 2,6 % en un an (chiffres quasi définitifs).
Par contre, le nombre des donateurs est resté
sensiblement équivalent à celui de 2013 (6785),
alors que nous avions perdu plus de 1000 donateurs entre 2011 et 2013. Cette stabilité est
encourageante car la croissance du nombre de
donateurs est l’enjeu majeur des années à venir.
A quoi attribuer ce phénomène ? Il est difficile
d’être affirmatif, mais deux évènements de 2014
ont eu très certainement une influence favorable
auprès des catholiques pratiquants ou non :
›› la campagne médiatique « Adopte un curé »
en mai 2014, qui, par le relais auprès du grand
public, a atteint sa cible : faire connaitre le
denier auprès des plus jeunes générations,
les « 18-40 ans ».
›› et surtout, la démarche synodale, lancée fin
2013, qui, en associant les catholiques du diocèse à construire l’Eglise de l’Eure de demain,
a mobilisé de nouveaux donateurs mais aussi
d’anciens donateurs « reconquis ».
2015 : on doit aussi vous parler d’argent
Nos lecteurs ont découvert dans les églises,
dans les salles paroissiales, dans les presbytères, les « visuels » pour 2015. Comme les
années précédentes, les diocèses normands
font cause commune pour mutualiser les frais
de communication et choisir les mêmes visuels.
C’est en partant sur un triptyque mettant en
avant les trois vertus théologales (foi, espérance, charité) que s’appuie la campagne de
communication 2015. Progressivement, les dépliants et enveloppes vont être distribués dans
les boîtes aux lettres grâce à l’action de dizaines
de bénévoles dans les paroisses.
L’objectif de 2015 est d’aller chercher de nouveaux donateurs… et de les conserver.
Et les donateurs potentiels ne sont pas loin :
on estime qu’environ la moitié des pratiquants
réguliers ou occasionnels ne sont pas donateurs
au denier. Les prêtres et les laïcs en paroisse en
charge du denier sont invités à communiquer
sur les finances de la paroisse et sur les ressources comme le denier : c’est quand on sait,
quand on comprend, que l’on agit et donc que
l’on donne. Le support audio-visuel « La vérité
sur les finances de l’Eglise » disponible dans les
paroisses est un bon outil pour cela. C’est également dans ce souci de transparence que sont
commentés les comptes du diocèse.
Mais au fait pourquoi donne-t-on ? Parce qu’un
don nous procure le sentiment que nous permettons la réalisation de quelque chose ou que
nous pouvons changer les choses.
Nous tous, catholiques de l’Eure, sommes coresponsables des finances de l’Eglise diocésaine, notre bien commun.
Jérôme Gaubey
11
denier de l’eglise
Les comptes du diocèse en 2013
Ils sont donnés en millions d’euros.
L
e résultat « net » (différence entre les produits et les charges) est excédentaire en
2013 de 0,3 M€. Cet excédent servira au financement des travaux d’entretien à venir qu’il
faudra faire sur les bâtiments. Cependant, le
résultat des « opérations courantes » est déficitaire (- 0,1 M€).
Les charges en 2013 ont été du même niveau
qu’en 2012 : les rémunérations (prêtres, laïcs
salariés aux services de l’évêché et en paroisses, religieuses) s’élèvent à 1,9 M€. Les
charges de fonctionnement (dont le premier
poste concerne l’énergie pour les bâtiments)
sont stables. Les charges sur l’immobilier
(principalement travaux d’entretien, amortissement des immeubles) représentent en 2013
environ 0,9 M€.
minution (quêtes et troncs). En revanche, les
legs et donations reçus en 2013 (0,9 M€) ont
été supérieurs à ce que le diocèse a perçu en
2012 (0,3 M€ seulement).
Les produits 2013 sont en augmentation de
0,3 M€. Les recettes « courantes » sont en di-
Les placements financiers du diocèse ont
généré 0,5 M€ de produits.
12 - Église d’Évreux avril 2015
2013
PAROISSES (données provisoires)
nombre de
donateurs
2014
montant (€)
nombre de
donateurs
montant (€)
%
évolution
montant
Andelle Pays de Lyons
189
25 610
172
22 815
-11%
Avre et Iton
332
69 474
307
58 805
-15%
46
16 802
48
16 885
0%
Estuaire Pays d'Auge
210
22 248
190
19 532
-12%
Gaillard sur Seine
290
38 658
254
37 608
-3%
Gisors Vallée d'Epte
253
50 286
269
45 855
-9%
La Madeleine-Nétreville
102
33 375
120
34 648
4%
La Trinité Sur Risle
160
30 865
160
20 330
-34%
Le Plateau d'Etrépagny
128
21 271
135
21 806
3%
Lieuvin Sud et Pays d'Ouche
242
32 491
228
33 216
2%
Montgeoly
167
23 183
143
23 570
2%
Notre Dame de Bonne Espérance
154
37 319
181
38 482
3%
Notre Dame de Charentonne
346
57 469
330
56 551
-2%
Notre Dame de l'Alliance
208
40 453
220
41 627
3%
Notre Dame de Seine Andelle
143
16 061
140
16 650
4%
Notre dame des Bois Pays de Louviers
121
25 707
122
27 513
7%
Notre Dame du Grand Sud D'Evreux
137
23 041
154
24 967
8%
Notre Dame du Roumois
280
42 104
299
44 216
5%
Notre Dame-Saint Taurin
354
101 205
358
100 980
0%
Notre-Dame Risle Seine
245
40 310
256
40 072
-1%
Pacy Vallée d'Eure
242
57 593
206
53 703
-7%
Pays de conches
143
25 496
158
37 326
46%
Pére Laval-Louviers-Boucle de Seine
189
45 047
211
40 494
-10%
Plateau du Neubourg
191
31 168
212
30 883
-1%
Roum'Oison
176
33 985
188
34 809
2%
Saint André-Mesnilliers
158
29 947
167
28 274
-6%
Saint Louis Pays de Vernon
413
102 240
406
100 375
-2%
Saint Martin de la Risle
216
27 749
219
25 179
-9%
Saint Nicaise du Vexin Normand
256
53 194
242
48 671
-9%
Sainte Marie du Pays de Verneuil
259
38 061
245
33 754
-11%
Saint-Jean-Baptiste-du-Val-Iton
254
44 960
253
39 930
-11%
Saint-Pierre des Deux Rives
165
21 814
169
24 538
12%
Ecouis
13
Billet spirituel
Le pardon : exigence évangélique
P
ourquoi ce dimanche aussitôt après Pâques
qualifié de « Divine Miséricorde » ? C‘est
d’abord et surtout parce que sainte Faustine l’a
demandé. Mais aussi à cause de Jésus aussitôt
après la résurrection : « Tout homme à qui vous
remettrez ses péchés ils lui seront remis ; tout
homme à qui vous maintiendrez ses péchés ils
lui seront maintenus ». Dès sa résurrection le
Christ ressuscité donne pouvoir aux apôtres de
pardonner les péchés. C’est la plus belle libération qui soit possible.
Bien sûr chacun est libre. On ne peut forcer au
pardon même si Jésus dit qu’il faut pardonner
soixante dix fois sept fois. Pardonner ! Peut-être
la chose la plus difficile à faire en ce monde.
Ceux qui ne veulent pas du pardon sont libres
de refuser ; ceux-là « leurs péchés leur seront
maintenus ». Mais ce que dit et souhaite le
Christ ressuscité, c’est de se continuer à travers
les apôtres pour pardonner, pour faire appel au
bien et à la liberté. Pour y parvenir Jésus leur
dit : « Recevez l’Esprit Saint ». C’est lui l’Esprit
Saint qui agit à travers de pauvres hommes.
Pour ceux qui y croient, c’est un des plus beaux
ministères. Grâce au sacrement du pardon, celui ou celle qui le reçoit vit la pleine liberté des
enfants de Dieu. Chaque fois que l’un ou l’autre
pardonne à son frère, c’est la liberté intérieure
qui gagne.
Jésus a tellement conscience de l’importance
du pardon dans nos vies que c’est son premier
message de ressuscité avec le don de la paix.
« De même que le Père m’a envoyé, moi aussi,
je vous envoie... tous ceux à qui vous remettrez
leurs péchés ils leur seront remis ».
On retrouve tous les ans cet évangile pour le
deuxième dimanche de Pâques. On rappelle
que Thomas n’était pas présent lors de la première apparition de Jésus à ses disciples. Thomas, lui aussi, a besoin de pardon car il n’a pas
cru ses amis.
Le premier geste de Jésus pour lui n’est pas un
geste de rejet ou de reproche. Au contraire il
l’invite à approcher. En signe de pardon pour
son manque de foi il lui dit de toucher ses plaies.
Thomas est guéri de son incrédulité : « Mon Seigneur et mon Dieu ».
Saint Jean arrête là son témoignage. Mais il
laisse la porte ouverte vers l’infini : « Il y a beaucoup d’autres signes que Jésus a faits. Ceux-là
ont été mis afin que vous croyiez que Jésus est
le Messie, le Fils de Dieu ».
Parcours d’Evangile, 2007
Frère Claude Chanteloup
15
ÉGLISE
ÉGLISE UNIVERSELLE
UNIVERSELLE
Monseigneur Oscar Romero
L’évêque salvadorien a été reconnu martyr, le 3 février, par un décret signé par le pape.
Il sera prochainement béatifié.
M
gr Paglia, Président du Conseil pontifical
pour la famille et postulateur de cette
cause de béatification, a évoqué la vie, l’oeuvre
et le martyre d’Oscar Arnulfo Romero y Galdámez, l’archevêque de San Salvador (photo),
assassiné en 1980. Le pape François a reconnu
qu’il est mort en haine de la foi.
« C’est un don extraordinaire
pour toute l’Eglise en ce début de millénaire que de voir
sanctifié un pasteur ayant
offert sa vie pour son peuple,
a estimé Mgr Vincenzo Paglia. Il est un exemple pour
tous les chrétiens, comme en
témoigne l’Eglise anglicane
qui a placé sa statue sur la
façade de la cathédrale de
Westminster aux côtés de
celles du Pasteur Martin Luther King et du Pasteur Dietrich Bonhoeffer. Il est aussi
un symbole pour la société
tout entière qui voit en lui
un champion des pauvres
et de la paix. Notre gratitude doit également
aller à Benoît XVI, qui a suivi l’affaire depuis le
début et qui, le 20 décembre 2012 a décidé de
débloquer la procédure canonique. Le travail
de la Congrégation pour les causes des saints a
été attentif et précis. A l’unanimité de la commission des cardinaux et de la commission des
théologiens, le martyre a été confirmé comme
subi en haine de la foi. Le martyre de Mgr Romero a donné espoir et force aux nombreuses
familles salvadoriennes qui avaient perdu des
parents et des amis durant la guerre civile. Son
souvenir est devenu immédiatement celui des
autres victimes moins connues.
Après un long processus qui a connu beaucoup
de difficultés et même des oppositions à propos
16 - Église d’Évreux avril 2015
de la pensée et de l’action pastorale du prélat.
Enfin a été résolu le climat conflictuel qui s’était
créé autour de sa figure. Désormais, Mgr Romero devient comme le premier d’une longue
liste de nouveaux martyrs contemporains. Le
24 mars, jour de sa mort, sera pour la Conférence épiscopale italienne une Journée de
prière pour les missionnaires
martyrs. Les Nations-Unies
ont pour leur part proclamé
la Journée internationale
pour le droit à la vérité en
rapport aux graves violations
des droits humains fondamentaux et de la dignité des
victimes.
Le monde a beaucoup changé depuis ce lointain 1980,
mais le pasteur d’un petit
pays d’Amérique centrale,
continue de parler avec
force. Et il est significatif
que sa béatification ait lieu
alors que la chaire de Pierre
est, pour la première fois dans l’histoire, occupée par un latino-américain qui veut une Eglise
pauvre pour les pauvres. C’est là une coïncidence providentielle.
Défenseur des pauvres contre la répression féroce.
Oscar Romero croyait dans sa mission d’évêque.
Il se sentait responsable des gens, surtout des
plus pauvres. C’est pourquoi il se chargea de
leur sang, de leurs souffrances en dénonçant
causes et coupables lors de ses prédications
charismatiques du dimanche sur la radio nationale. On pourrait dire que c’était une conversion pastorale dans laquelle il se chargeait
d’une force indispensable face à la crise qui
affectait le pays.
ÉGLISE
ÉGLISE UNIVERSELLE
UNIVERSELLE
Il se fit le défenseur des gens, dans la tradition
des pères de l’Eglise, qui ont défendu le clergé
persécuté, protégé les pauvres et défendu le
droit des personnes. Au Salvador, le climat de
persécution était palpable, et Mgr Romero n’a
pas hésité à devenir le défenseur des pauvres
contre la répression féroce. Après deux ans
d’épiscopat à San Salvador, Mgr Romero avait
perdu trente de ses prêtres, tués, expulsés ou
renvoyés pour échapper à la mort. Les escadrons de la mort ont également assassiné des
dizaines de catéchistes et de nombreux fidèles
des communautés de base ont disparu. L’Eglise
a été la principale accusée, mais aussi la plus
attaquée. Oscar Romero a résisté et a accepté
de donner sa vie pour défendre son peuple.
Il a été tué à l’autel, car ses bourreaux voulaient
blesser l’Eglise rénovée par Vatican II. Sa mort
a été causée non seulement par des motifs
politiques mais surtout par la haine envers une
foi caritative luttant contre les injustices qu’on
faisait pleuvoir impitoyablement et cruellement sur les pauvres et leurs défenseurs. Sa
mort à l’autel constituait pour ses assassins
un symbole, un terrible avertissement à quiconque voulait agir dans ce sens. Jean-Paul II,
qui connaissait très bien les deux autres saints
morts sur l’autel, Stanislas de Cracovie et Thomas de Canterbury, a souligné qu’Oscar de San
Salvador avait été tué au moment le plus saint,
au cours de l’acte le plus divin… en offrant l’Eucharistie. Il a plusieurs fois répété haut et fort
que Romero est nôtre, que Romero est l’Eglise.
Romero a toujours aimé les pauvres.
Il fut accusé de communisme parce qu’il demandait aux riches des salaires équitables pour
les agriculteurs du café. Il répondit qu’en agissant ainsi, c’est eux qui ont ouvert la porte au
communisme. (…) Mettre les pauvres au centre
des préoccupations pastorales de l’Eglise et
donc aussi de tous les chrétiens, y compris les
riches, était la nouvelle forme de la pastorale.
L’amour préférentiel pour les pauvres, non seulement n’a pas étouffé l’amour de Romero pour
son pays, mais, au contraire l’a soutenu. En ce
sens, Romero n’était pas un homme de parti (…)
mais un pasteur qui voulait le bien commun de
tous, et surtout des pauvres. Il n’a jamais cessé
de chercher le moyen de pacifier son pays.
Homme de Dieu et de prière.
Avant tout Mgr Romero était un homme de
Dieu, un homme de prière, obéissant à l’amour
envers autrui. Il priait beaucoup et était dur
pour lui-même, attaché qu’il était à une spiritualité traditionnelle faite de sacrifices. Il fut
linéaire en dépit d’un caractère difficile, strict
avec lui-même et sans compromis. Si sa vie spirituelle fut tourmentée, la prière était son repos, sa paix et sa force. Ce fut un évêque fidèle
au Magistère. Ses écrits montrent clairement
familiarité avec les documents de Vatican II,
Medellin et Puebla, avec la doctrine sociale de
l’Eglise et les autres textes pontificaux.
On a souvent dit qu’Oscar Romero avait été subjugué par la théologie de la libération. Quand
un journaliste lui a demandé s’il adhérait à la
théologie de la libération, il avait répondu :
« Oui, bien sûr, mais il y a deux théologies de la
libération. Une ne voit que la libération matérielle. L’autre est celle de Paul VI et moi je suis
avec Paul VI ».
Vatican Information Service du 4 février 2015
17
VIE Des communautÉs
Paroisse Estuaire Pays d’Auge
Fêter la Saint Valentin à la source de l’Amour de Dieu, tel était le défi relevé par cette paroisse
le 14 février dernier.
L
e 14 février 2014, le pape François avait donné rendez-vous aux amoureux et aux fiancés
sur la place saint Pierre de Rome pour fêter la
saint Valentin. Une façon pour le pape de rechristianiser la Saint Valentin.
Extraits des témoignages
Eric, vieux routard et Bénédicte jeune infirmière
se sont rencontrés à Lourdes dans le service de
l’Hospitalité. Ils ont fait ressortir deux points
importants pour leur couple :
›› la prière qui les a souvent aidés et qui les
aident toujours dans leurs difficultés.
›› les engagements dans l’Eglise (Foyers Notre
Dame, Hospitalité de Lourdes, préparation
au baptême) et dans la vie associative... La
fécondité du couple déborde naturellement
du cadre familial.
Cet évènement ainsi que des initiatives dans
notre diocèse d’Evreux et autres diocèses nous
ont incités à prévoir une action pour 2015. Ainsi
les fiancés qui se marient cette année ont été
invités à vivre une célébration ce samedi 14
février à 18h à l’église saint Hélier de Beuzeville. Nous avons souhaité que cette célébration
soit incluse dans le programme des rencontres
prévues habituellement. A la fin de la première
rencontre de la préparation au mariage, une
invitation a été remise aux fiancés.
Accompagnés par quelques personnes de la
communauté chrétienne et les membres de
la préparation au mariage, cette célébration a
été vécue dans la joie : chants, Parole de Dieu,
Notre Père, prières des fiancés, témoignages
de deux couples Eric et Bénédicte, Guillaume
et Agathe (19 et 21 ans de mariage), louange,
bénédiction et remise de trois souvenirs : une
lettre d’amour de Dieu imprimée sur papier
parchemin, une bougie et une rose.
18 - Église d’Évreux avril 2015
Guillaume a excusé Agathe restée au foyer
avec leurs six enfants. Au moment de l’adolescence, Guillaume s’est éloigné de l’Eglise et a
cessé toute pratique. A l’âge de 20-21 ans un
signe fort lui est donné. Poussé par l’Esprit, il se
retrouve dans la chapelle Notre Dame de Grâce
à Honfleur, il est profondément touché par la
grâce, il pleure devant un portrait de Sainte
Thérèse de Lisieux.
Ce sera son nouveau départ dans la foi. Guillaume et Agathe se rencontreront et vivront
pour un temps ensemble à Paris. Après avoir
vécus le sacrement de Réconciliation, Guillaume et Agathe décideront de régulariser leur
situation et prendront la décision de s’engager
dans le sacrement du mariage. Aujourd’hui, ils
sont engagés dans l’Eglise. Guillaume a insisté
sur le pardon. Le sacrement de Réconciliation
est vital pour leur couple.
Il est important de montrer aux fiancés qu’ils
peuvent compter sur l’amour de Dieu et cheminer avec le Christ, accompagnés et soutenus
par la communauté chrétienne dans cette dernière étape avant le sacrement de mariage.
Père Jean-Pierre Cremonesi
et Yves diacre et Agnès Cormier
VIE Des communautÉs
Retraite dans la vie
Mise en place en 2003 par le service de la Vie Spirituelle,
cette proposition permet à tous de nourrir et d’approfondir
leur relation à Dieu. Elle était proposée cette année dans la
paroisse Avre et Iton. Deux retraitantes nous livrent leurs
impressions.
L
a retraite dans la vie nous a été proposée par notre curé JeanLouis Rattier et nous ne pouvons que l’en remercier, car si pour
certains d’entre nous l’engagement sur cinq semaines semblait
difficile à envisager, celles et ceux qui se sont inscrits ne le regrettent vraiment pas.
Cette retraite nous ouvre un chemin d’intériorité que ne nous
permettent pas toujours nos engagements en paroisse. La prière
commune chaque lundi, animée par l’équipe de la Vie Spirituelle,
et notre prière personnelle quotidienne, sont des temps privilégiés de resourcement et d’enrichissement de notre relation à
Dieu : nous allons
vers Lui tels que
nous sommes,
dans la réalité
de nos vies, pour
mieux aller ensuite
vers les autres.
Nous relisons nos
vies en nous appuyant sur des textes bibliques qui sont autant de fils conducteurs
nous mettant en condition pour nous regarder de l’intérieur, en
vérité, et découvrir que le Seigneur est toujours avec nous, même
si rien ne semble se passer.
Nos rencontres avec nos accompagnateurs(trices) sont essentielles et précieuses ; une confiance totale et une écoute réciproques nous mènent à un réel « coeur à coeur » avec le Seigneur.
Sentir qu’il est là auprès de nous pour nous donner sa force.
C’est une expérience incroyable et une joie immense que de vivre
ensemble ces moments forts au cours desquels nous prenons du
temps pour Dieu, du temps pour Lui parler, pour Lui dire notre colère ou notre joie, Lui demander son aide ou Lui rendre grâce pour
les bonheurs qui nous arrivent. Chacun devrait pouvoir vivre cette
« parenthèse » qui vivifie notre foi, donne un sens profond à notre
prière, pour que la joie que nous en éprouvons, rayonne dans nos
rencontres humaines. Il nous reste encore deux semaines, et nous
savons déjà que l’après sera tout autre. Si une telle opportunité se
présente à vous... saisissez-là !
Marie-Françoise Tisserant et Evelyne Breyton
Agenda
Lundi 30 mars, 17h
Le Livre de Jérémie
Au Prieuré N.D. Des Bois
Les Landes Canappeville.
Contact : 01.43.33.44.54
Lundi 6, 13 et 20 avril, 20h30
A l’école de l’Esprit
Démarche de l’effusion de
l’Esprit Saint, église de St
Michel à Evreux.
Contact : 02.32.33.04.58
Samedi 11 avril, 10h
Halte spirituelle
Chemin d’alliance
Au Carmel St Joseph à
St Georges Motel.
Contact : Sr Nicole Chahhoud
[email protected]
Mardi 14 avril 20h30
Vers la sainteté !
Répondre à cet appel en
fréquentant l’enseignement
des saints, 3 rue Pierre
Mendès France à Louviers.
Contact : 02.32.40.01.35
Mercredi 15 avril, 20h30
Ecole d’évangélisation
Oser proposer le Christ avec
tendresse et joie.
Contact : 02.32.33.04.58
Paroisse St Jean Baptiste
du Val Iton.
19
VIE Des communautÉs
Frères et soeurs de St Benoit Labre
En cette année de la Vie Consacrée, nous poursuivons notre présentation des communautés
religieuses du diocèse.
S
t Benoît-Joseph Labre est né à Amettes, village du diocèse d’Arras, le 26 mars 1748.
Dès sa prime enfance, il se sent attiré par une
vie consacrée à Dieu. Après une solide éducation délivrée par ses oncles prêtres, il fait des
essais de vie religieuse en Chartreuse, puis à la
Trappe de Sept-Fons, dans l’Allier. Ces essais se
soldent par des échecs. C’est alors qu’à l’âge de
vingt ans, il découvre sa vocation d’ « ermite
pèlerin » ; il va parcourir les chemins d’Europe à
pied, allant de sanctuaire en sanctuaire, surtout
en Italie, à Rome, à Lorette où il se rendra onze
années de suite.
Ce « pauvre qui trouva la joie » va vivre, en marchant (30 000 kms), en demeurant des heures
à genoux devant le tabernacle, dans l’intimité
de la présence de Dieu et le souci des hommes.
Il meurt le 16 avril 1783, et est inhumé dans
l’église Ste Marie des Monts à Rome (près du
Colisée). Il a été béatifié le 20 mai 1860 et canonisé le 8 décembre 1881. C’est le seul saint français dont le corps repose à Rome.
Relevée, en France la nuit de Noël 1981 par
Fr. Benoît-Joseph Weytens († 29 mai 2009), la
Fraternité « labrienne » en France, se compose
aujourd’hui de deux communautés, l’une de
frères au Prieuré Stella Maris à Chaignes, l’autre
de soeurs au Prieuré du Magnificat à Vernon.
Certains, « Consacrés », prononcent des voeux
20 - Église d’Évreux avril 2015
religieux, après plusieurs années de formation,
et vivent constamment en communauté, sous
la Règle de St Benoît ; d’autres, « Donnés », rattachés à l’une des communautés, continuent
à demeurer dans leurs conditions d’existence
préalables, en suivant également la Règle de
St Benoît dans leur vie et renouvellent chaque
année leur engagement.
Nous vivons de la Parole de Dieu, du Christ Eucharistie, de son Adoration au Saint Sacrement,
de notre participation à la louange de l’Eglise
par la psalmodie de l’Office Divin, et du pain
partagé de la tendresse humaine, faisant nôtre
la parole attribuée à St Benoît-Joseph Labre :
« l’Eucharistie et le prochain, c’est tout un ».
Notre Fraternité a été reconnue Association
publique de fidèles par Mgr Nourrichard le 17
novembre 2008.
Nos missions ont évolué au cours des années.
Par le passé, nous avons accompagné des personnes malades du sida, participé à un accueil
de nuit pour des personnes sans-abri à Chatou
et accompagné des familles de prisonniers.
Actuellement, certains d’entre nous visitent des
personnes malades, l’un d’entre nous soutient
des familles de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Un de nos frères fait de l’accompagnement spirituel. L’un d’entre nous fait
partie de l’équipe d’aumônerie de la prison de
Val de Reuil. Les soeurs professes ont diverses
missions dans la paroisse de Vernon. Un de nos
frères anime une équipe de funérailles.
Le testament spirituel de St Benoît-Joseph
Labre s’intitule la prière des Trois Coeurs :
« Pour aimer Dieu, il faut trois coeurs en un
seul : le premier doit être de feu envers Dieu, le
second de chair envers le prochain, le troisième
de bronze, rigoureux pour soi-même ».
Frère Samuel
VIE Des communautÉs
Chapitre Général
Chapitre Général des frères et soeurs de St Benoit Labre, il s’est déroulé en février.
S
elon nos statuts canoniques reconnus par
Mgr Christian Nourrichard, qui a érigé notre
Institut comme Association diocésaine publique de fidèles par un décret du 17 novembre
2008, « le Chapitre Général est l’organe décisionnel de l’Institut... Il comprend l’ensemble
des frères et soeurs ayant fait
une profession simple, ou perpétuelle ainsi que les donnés
temporaires et se réunit tous
les six ans ».
Ce Chapitre s’est déroulé les
21 et 22 février dernier chez
les soeurs du Carmel St Joseph
à St Georges Motel, sous la
présidence de notre évêque,
présent avec nous la journée
du samedi. Nous étions onze
frères et soeurs, deux d’entre
elles ne pouvant être physiquement présentes et ayant
donné procuration pour les
votes. Nous avons commencé
par rendre hommage à notre Fr Benoît-Joseph
Weytens, le refondateur de notre Institut, décédé le 29 mai 2009, soit trois mois et demi après
notre dernier Chapitre Général.
Nous avions trois sessions :
1.Synthèse des six années écoulées depuis le
dernier Chapitre Général, et débat sur des
questions de fond.
2.Votes pour élire les charges majeures.
3.Grandes orientations définies par le nouveau
ministre (responsable pour l’ensemble des
frères et soeurs), et attribution des charges
de fonctionnement (par ex : liturgiste ou
chantre).
Avant les sessions, l’ensemble des capitulants
a renouvelé la consécration de l’Institut au
Sacré-Coeur de Jésus, puis Fr Samuel, en tant
que ministre sortant a présenté une synthèse
du sextennat écoulé, à partir des réponses au
questionnaire envoyé à chaque frère et soeur.
Nous avons ensuite débattu d’une question
de fond, avec l’écoute attentive de Mgr Nourrichard et son éclairage extérieur. La première session s’est
achevée par la messe votive
au Saint Esprit dans la chapelle
des soeurs du Carmel, en leur
présence.
La seconde session s’est déroulée le samedi après-midi.
Les votes se sont faits à bulletins secrets, Fr Géry étant le
garant de leur validité. Fr Samuel a été réélu ministre, et
dans l’oratoire, a prononcé
son engagement entre les
mains de notre évêque, celuici lui donnant sa bénédiction ;
l’ensemble des frères et soeurs
a fait obédience entre les mains du nouveau
ministre.
Après quoi, ce dernier a nommé Fr Sébastien
prieur des frères et Sr Marie-Dominique prieure
des soeurs ; nous avons chanté le Te Deum. Ensuite, les votes ont repris ; a été élue Maître de
formation, Sr Marie-Véronique, et quatrième
conseiller : Fr Luc-Marie. Le Conseil de Fraternité a donc cinq membres. Puis ont été élus :
Sr Claire-Elisabeth, économe et Fr Géry : secrétaire. Le samedi s’est terminé par les Vêpres
avec les soeurs du Carmel et par un partage fraternel avant le dîner.
Le dimanche a vu s’achever la troisième session
après la messe en l’église d’Illiers l’Evêque, présidée par Fr Justin, Lazariste.
Frère Samuel
21
vatican ii
Quelques enjeux et l’actualité de
Presbyterorum Ordinis
A
u Concile Vatican II, l’Eglise redécouvre sa
nature missionnaire, qui est, « par l’annonce de l’Evangile, de faire briller sur tous les
hommes la clarté du Christ qui resplendit sur le
visage de l’Eglise » (LG 1). Dans cette mission,
les prêtres ont un rôle important à jouer.
Par l’ordination et la mission reçues des
évêques, les prêtres sont mis au service du
Christ Docteur, Prêtre et Roi ; ils participent à
son ministère, qui, de jour en jour, construit
ici-bas l’Eglise pour qu’elle soit peuple de Dieu,
Corps du Christ, Temple du Saint-Esprit (PO 1).
Notre décret entend venir en aide aux prêtres
dont les conditions de vie et de ministère se
sont modifiées (PO 14). Que deviennent le
ministère et la vie des prêtres ? Quelle est leur
mission spécifique face aux laïcs ? Pourquoi
l’Eglise ne peut se passer de prêtres ?
Dès le début du Concile, les Pères ont voulu un
document pour les prêtres. Les évêques avec le
pape n’ont cessé de souligner la vocation irremplaçable des prêtres dans la mission de l’Eglise.
Mais cela ne suffit pas. Il fallait un texte !
Le décret sera pourtant un des derniers documents votés le 7 décembre 1965.
L’histoire de ce décret est l’histoire du Concile.
Il s’est élaboré dans la prière et la réflexion
théologique (biblique, patristique, sacramentaire et liturgique) au long du Concile.
PO aide théologiquement à dépasser l’opposition stérile entre le culte et la mission, voire la
concurrence mortifère entre prêtre et laïc. Voici
quelques enjeux :
›› Ce qui fait l’ordination, c’est le don de l’Esprit
saint par l’imposition des mains de l’Evêque.
Les prêtres sont un don de Dieu à l’Eglise
et non une simple délégation ou fonction.
Don à recevoir, à demander dans la prière.
›› PO définit le prêtre comme appartenant à
un ordo. Le prêtre entre par son ordination
dans un presbyterium, ensemble des prêtres
du diocèse. La fraternité sacerdotale est un
signe missionnaire.
›› Les prêtres sont les premiers collaborateurs
de l’Evêque, dont la mission première est
l’annonce à tout homme de l’Evangile. Cette
annonce se fait dans la catéchèse, la liturgie,
la vie pastorale et le témoignage de vie.
›› Tout baptisé doit aimer ; pour le prêtre,
l’amour reçu par l’ordination est la charité
pastorale qui le pousse à se donner sans mesure et sans réserve.
›› Le Concile appelle les prêtres à la sainteté.
Remercions l’Esprit Saint de nous soutenir
car la situation des prêtres, 50 ans après,
s’est encore bien modifiée, mais la solution
est la même : s’unir personnellement au
Christ Docteur, Prêtre et Pasteur.
Presbyterorum Ordinis est à travailler, à méditer (grâce aux références bibliques). Il est une
vraie contemplation du Christ toujours vivant
qui bâtit et édifie son Eglise et qui s’appuie sur
ses amis (cf. Jn 15, 13), que sont les Apôtres et
leurs successeurs, les évêques et les prêtres.
PO 14 Aujourd’hui, on doit faire face à tant de
tâches, on est pressé par tant de problèmes qu’on
risque plus d’une fois d’aboutir à la dispersion. Les
prêtres, eux, sont engagés dans les multiples obligations, ils sont tiraillés, et ils peuvent se demander, non sans angoisse, comment faire l’unité entre
leur vie intérieure et les exigences de l’action extérieure. Cette unité de vie ne peut être réalisée (...)
qu’à l’exemple du Christ Seigneur, dont la nourriture était de faire la volonté de celui qui l’a envoyé
et d’accomplir son oeuvre. C’est donc le Christ qui
demeure toujours la source et le principe de l’unité
de leur vie. Les prêtres réaliseront cette unité de
vie en s’unissant au Christ, (...) menant ainsi la vie
même du Bon Pasteur (...) qui découle avant tout
du sacrifice eucharistique.
Père Jérôme Payre
23
catéchuménat
Devenir chrétien, c’est possible à tout âge !
« On ne naît pas chrétien, on le devient » ainsi parlait Tertullien, un des premiers théologiens
de l’Église du IIème siècle. Aujourd’hui, beaucoup de personnes frappent à la porte de l’Eglise
pour commencer une démarche personnelle en vue de découvrir la foi chrétienne et de
recevoir le baptême, la confirmation et l’eucharistie, appelés les sacrements de l’initiation
chrétienne*.
«I
l y a six mois j’ai vécu un drame horrible,
le décès de mon mari. Cela m’a amenée à aller beaucoup à l’église pour prier. Ça
me fait du bien et m’aide à avancer, avec l’aide
des paroissiens et du père Eric. J’ai l’impression
de me retrouver en famille. N’étant pas baptisée, je ressens donc le besoin de passer par le
baptême pour aller encore plus loin. » ainsi témoigne Brigitte, catéchumène* en chemin vers
le baptême depuis quelques mois.
Le catéchuménat, comment ça se passe ?
Le Catéchuménat
(en latin catechumenus, dérivé du grec
ancien κατηχοὐμενος
/ katêkhoúmenos, de
κατηχέω / katêkhéô,
« faire retentir aux
oreilles », d’où « instruire de vive voix »)
est le temps proposé aux adultes
qui désirent devenir
chrétiens. Dès qu’elle
formule sa demande,
la personne va cheminer au rythme des
rencontres, pour entrer en relation personnelle
et vivante avec le Christ.
Il n’y a pas d’âge pour découvrir l’amour de Jésus Christ pour tous les hommes et suivre son
chemin. Quel que soit le parcours de vie, jeunes
(à partir de 15 ans) ou adultes qui formulent le
souhait de commencer cette démarche sont
accueillis et accompagnés de façon appropriée.
24 - Église d’Évreux avril 2015
Temps ordinaire
Je demande un sacrement (le baptême),
on m’en propose trois !
En effet c’est par les trois sacrements : baptême, confirmation et eucharistie que nous
sommes initiés à la vie chrétienne. « Nés à une
vie nouvelle par le baptême, les fidèles sont fortifiés par le sacrement de la confirmation, et reçoivent dans l’eucharistie le pain de la vie » (Catéchisme de l’Eglise Catholique n° 1212). Dans
l’unité de ces trois sacrements, on retrouve une
certaine analogie avec l’origine, la croissance et
le soutien de la vie naturelle.
La préparation au baptême, qui inclut la préparation à la confirmation et à l’eucharistie peut
prendre deux ans, et varie selon le cheminement de la personne, son parcours et ses conditions de vie. Il s’agit d’un temps suffisamment
long pour favoriser la maturation, la conversion
et l’approfondissement du désir de vivre à la
suite du Christ.
Cette préparation se vit en paroisse avec un accompagnateur (un fidèle baptisé affermi dans
la foi) et une équipe composée d’autres catéchumènes, de baptisés et d’un prêtre dans la
mesure du possible. Elle est ponctuée par les
étapes liturgiques.
On parle souvent des étapes vers le baptême,
or il s’agit d’étapes du baptême, qui permettent
aux catéchumènes de vivre déjà de leur baptême. Comment ?
A leur entrée en Eglise*, les catéchumènes sont
marqués du signe de la croix, ils reçoivent la
Parole de Dieu et sont accueillis dans leur communauté, ce que nous vivons déjà nous les baptisés. Lors de la deuxième étape, ils répondent à
l’appel de l’évêque * (voir zoom page 26).
Pendant le Carême, ils vivent, dans leurs paroisses, trois célébrations des scrutins* aux
3ème, 4ème et 5ème dimanches du Carême. Par ce
rite, l’Eglise se propose de soutenir leur marche
et de leur donner la force de vaincre la tentation, ce dont nous avons besoin aussi dans
notre marche de baptisés.
Le dimanche des Rameaux, ils reçoivent
l’Onction d’huile des catéchumènes* et vivent
le rite de l’Effetah* pour ouvrir leurs cœurs et
leurs oreilles à la Parole et leur donner la force
de la proclamer, et c’est notre mission à tous.
A la Veillée pascale, dans leur communauté paroissiale, ils sont baptisés, confirmés et ils communient pour la première fois, c’est le début de
leur vie nouvelle de baptisés.
Pendant le temps pascal, les néophytes* participeront pleinement aux célébrations des dimanches de Pâques pour continuer à vivre de
leur baptême.
Je demande un sacrement (l’eucharistie),
on m’en propose deux !
En effet, quand une personne demande à se préparer à la première communion, on lui propose de
recevoir la confirmation
pour les mêmes raisons
citées précédemment. (initiées par les trois sacrements).
Le service du catéchuménat
propose un cheminement
vers la confirmation avec
des étapes à vivre dans l’ensemble en paroisse ; elles
visent à déployer les différentes composantes
du baptême : l’accueil dans une communauté
chrétienne, la profession de foi, le sacrement
du pardon, pour renouveler l’engagement de
leur baptême lors de la Veillée pascale.
Le sacrement de la confirmation est célébré
pour jeunes et adultes pendant le temps pascal
en secteur.
G l ossa i re
Appel décisif et Inscription du nom :
Le premier dimanche de Carême, les catéchumènes sont appelés au baptême par l’Evêque
qui agit au nom de l’Eglise. A l’appel de son nom,
chacun répond « me voici ». Parrain et marraine
témoignent de la disposition intérieure de leur
filleul(le). Ceux-ci inscrivent et signent leur nom
sur le registre des catéchumènes du diocèse.
Catéchumène : Jeune (à partir de 15 ans)
ou adulte qui demande le baptême.
Confirmand : Jeune (à partir de 15 ans) ou
adulte qui demande la confirmation.
Entrée en Eglise : Après un temps de cheminement et de conversion, cette célébration est
la première démarche publique du catéchumène
en Église : elle lui permet d’exprimer, devant toute
la communauté rassemblée, son désir de poursuivre sa découverte du Christ. Il est marqué du
signe de la croix et il reçoit le livre des Évangiles.
Effetah : Rite au cours duquel l’évêque impose
les mains sur chacun des catéchumènes en disant
«ouvre-toi». Par son symbolisme propre, ce rite
exprime la nécessité de la grâce pour entendre la
Parole de Dieu et la proclamer. On trouve ce geste
de Jésus dans la guérison du sourd-muet. (Mc 7,
31-37).
Initiation chrétienne : Processus par le-
quel une personne devient chrétienne et membre
de l’Eglise par la réception des trois sacrements
dits sacrements d’initiation : le baptême, la confirmation et l’eucharistie. Cette initiation suppose
différents seuils de préparation, de formation, de
célébrations liturgiques et d’accompagnement.
Néophyte : du grec «neos», nouveau et
«phutos» plante de «phuein», naître. Souvent traduit par «nouvelles ou jeunes plantes» : nouveau
baptisé.
Scrutins : Dans le vocabulaire ecclésial, le mot
« scrutin » rassemble trois sens : c’est une célébration au cours de laquelle le candidat au baptême est appelé à se placer devant la grandeur de
l’appel de Dieu, examiné sur sa progression dans la
vie chrétienne et encouragé à lutter contre le mal.
1 è re éta p e : e nt ré e e n E g l i s e
Temps ordinaire
(après 6 -9 m ois)
25
catéchuménat
Zoom sur l’appel décisif
L’appel décisif est la deuxième étape du baptême. Sa célébration constitue un temps fort
dans la vie du catéchumène. Lors de cette journée (le premier dimanche de Carême), tous
les catéchumènes du diocèse, leurs parrains/
marraines, familles et accompagnateurs sont
rassemblés autour de l’évêque. Pendant cette
célébration, chaque catéchumène, à l’appel
de son nom formulé par l’évêque, se lève et sa
réponse résonne publiquement « Me voici ». Ils
expriment leur désir d’être initiés par les sacrements du Christ, appelés aussi les sacrements
de Pâques ou encore sacrements de l’Eglise.
Ils reçoivent une écharpe violette de la main
de l’évêque, et signent le registre des catéchumènes du diocèse, que l’évêque signe aussi.
Ce dimanche 22 février 2015, en l’église Notre
Dame de Louviers, ils étaient trente et un à
répondre à l’appel. Des paroissiens sont venus
partager cette journée avec les catéchumènes.
Cela leur a permis de manifester leur intérêt et
leur implication. Cette démarche est essentielle
dans l’intégration des catéchumènes dans la vie
de l’Eglise : se sentir entourés, accompagnés,
rassurés par les paroissiens, permet aux catéchumènes de tisser des liens et ainsi de trouver
leur place dans leurs communautés respectives.
26
Après le repas
partagé fraternel et convivial au collège
Saint Louis, ils
ont été sollicités pour relire
la célébration
qu’ils venaient
de vivre et réfléchir aux questions posées aux
parrains / marraines : la fidélité à l’écoute de la
Parole de Dieu, vivre dans la présence de Dieu en
gardant sa parole, et enfin vie fraternelle et prière.
Afin de les aider dans leur réflexion et cheminement, trois personnes sont venues témoigner
de ce qu’elles vivent au quotidien, chacune en
lien avec l’un des trois thèmes.
Romain, baptisé en 2014, a partagé son expérience, son cheminement avec ses joies mais
aussi les difficultés rencontrées. En référence
à l’évangile de la Cananéenne, (Mt 15, 21-28),
lorsque Jésus dit à la femme « il n’est pas
bien de prendre le pain des enfants pour le
jeter aux petits chiens » la femme répond en
disant « c’est vrai Seigneur, et justement, les
petits chiens mangent les miettes qui tombent
de la table de leurs maîtres ». Romain nous a
interpellés « mangez du pain, et faites plein de
miettes ! pour que beaucoup puissent en être
rassasiés ».
Sœur Hélène, religieuse à Montreuil l’Argillé, a
parlé de la Parole Vivante, une façon d’accueillir
la Parole de Dieu dans tout son corps et de se
laisser transformer par elle.
Martine, a partagé son expérience de vie fraternelle et de prière. « Je vis en baptisée lorsque
je me donne à la prière, lorsque je donne de ma
personne dans les services ». Prier ensemble est
constitutif de notre foi chrétienne.
Chacun a pu ensuite échanger avec le père
évêque, en toute liberté et convivialité.
2 è m e éta p e : ap p e l d é c i s i f
Carême
En qu e l qu e s
chiff re s :
En 2014 dans notre diocèse
•
•
•
•
Nous avons accueilli
52 baptisés adultes.
Nous avons accompagné
37 confirmands adultes.
Nous avons proposé
deux formations
aux 51 accompagnateurs.
Nous avons organisé
quatre rencontres avec les accompagnateurs, catéchumènes,
confirmands, parrains/marraines.
L’équipe
Actuellement, l’équipe du Service Diocésain
du Catéchuménat est constituée de plusieurs
membres : Christiane Dalion, Xavier Fauvette,
Céline Marchand, Françoise Mollet, Bernard
Fagoo diacre permanent, avec Sœur Nicole
Chahhoud, responsable, et le père Michel Daubanes, prêtre accompagnateur.
Sa mission est multiple. Il lui revient d’accueillir
et d’accompagner les catéchumènes et confirmands en leur proposant des temps forts diocésains : célébrations, rencontres, partage avec
l’évêque, retraite… Elle est en charge également
de former et soutenir les accompagnateurs
pour leur permettre d’assurer pleinement leur
mission.
« J’ai reçu de mon Baptême, le plus grand
amour que l’on peut recevoir et c’est l’amour
de notre Seigneur... Me voici donc porteuse de
la bonne nouvelle, et à mon tour maintenant
de l’annoncer.
Le dernier commandement de Jésus était « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai
aimés». A mon tour de le suivre et de vivre au
plus près de son enseignement. »
Cendrine, baptisée et confirmée en 2013
S up p o r t s
Les accompagnateurs peuvent
gratuitement se procurer les
documents de référence auprès
du service du catéchuménat.
Et après ?
Pendant un an après le baptême et/ou la confirmation le Service du Catéchuménat propose
des temps forts diocésains pour approfondir et
déployer la grâce baptismale dans toutes ses
conséquences pour la vie chrétienne : retraite,
sacrement de réconciliation, service du frère…
3 ème éta p e:
Ve il lée pa sca l e
et ré c ept ion d es
sacrements
Service diocésain du catéchuménat
CS 40165 - 27001 Evreux cedex
02.32.62.19.93
[email protected]
Pe nte cô te
Temps pascal
Temps ordinaire
27
27
VIE DES MOUVEMENTS
Carême 2015
Le Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement - Terre Solidaire nous a
adressé un appel vibrant au partage un ce Carême.
N
ous, mouvements de laïcs, instituts religieux, services d’Église, membres de la
collégialité du CCFD-Terre Solidaire (Comité
Catholique contre la faim et pour le Développement) lançons un appel aux catholiques de
France, dans ce temps de conversion et de partage qu’est le carême :
Plus que jamais, ensemble, mettons-nous
au service de la solidarité internationale.
Cet appel s’inscrit dans la démarche Diaconia
2013, lancée par les évêques de France : le service du frère est intimement lié à la manière de
vivre à la suite du Christ. Nous avons reçu avec
joie le discours du Pape François sur la solidarité (Rencontre des mouvements populaires en
octobre 2014 au Vatican) : « Solidarité, c’est un
mot qui signifie beaucoup plus que quelques
actes de générosité sporadiques ».
Faisons un pas de plus sur ce chemin de fraternité ! À l’heure de la mondialisation, les interdépendances entre les différentes parties du
monde nous appellent à multiplier les alliances
et les partenariats. Agir sur les causes de pauvreté chez nous et dans le monde nous invite à
interroger les systèmes qui provoquent de telles
injustices et à proposer de nouvelles initiatives.
À l’heure de la prise de conscience des déséquilibres écologiques qu’entraîne notre modèle
de développement occidental, il y a urgence à
changer nos modes de vie et à pratiquer une
heureuse sobriété. Il y a urgence aussi à mobiliser toutes les forces de la société contre ces
déséquilibres écologiques (la conférence Paris
Climat/COP 21 décembre 2015 sur les dérèglements climatiques).
À la suite de Jésus, l’Eglise affirme son option
préférentielle pour les pauvres et nous pousse
à passer d’une interdépendance subie à une
mondialisation solidaire. « Une terre, un toit
28 - Église d’Évreux avril 2015
et un travail, ce pourquoi, vous luttez, sont
des droits sacrés. Exiger cela n’est pas du tout
étrange, c’est la doctrine sociale de l’Église.
Car l’appel de Paul VI dans l’Encyclique Populorum Progressio en 1967 reste d’actualité : Les
peuples de la faim interpellent de façon dramatique les peuples de l’opulence : aujourd’hui,
ces peuples de la faim et de l’opulence sont répartis dans les différentes nations » (Pape François, rencontre des mouvements populaires en
octobre 2014 au Vatican).
Nous, mouvements, instituts religieux et services d’Église, membres de la collégialité du
CCFD-Terre Solidaire, réaffirmons avec force
notre engagement en faveur de la solidarité
internationale, ancré dans l’Évangile et l’enseignement social de l’Église.
Nous croyons à la force des projets de solidarité développés dans le respect des personnes,
sans se substituer à elles et sans les dépouiller
de leurs propres capacités. « Vivre ensemble »
est possible, au-delà des différences culturelles,
religieuses, au-delà même des conflits passés.
Notre engagement pour la solidarité internationale peut devenir chemin d’Évangélisation pour
nos contemporains et en particulier pour des
jeunes qui retrouvent ainsi le goût d’une appartenance d’Église.
Le CCFD-Terre Solidaire allie le soutien à des
projets précis de développement dans les pays
du sud à des actions en France pour sensibiliser
et pour convaincre les décideurs d’agir sur les
causes du mal développement. Le CCFD-Terre
Solidaire est signe, pour le monde et pour notre
Église, et nous aide à porter la Bonne Nouvelle
aux périphéries.
Oui, ensemble, plus que jamais
au service de la solidarité internationale.
Collectif CCFD-Terre Solidaire
VIE DES MOUVEMENTS
Travailler au vivre ensemble
L’actualité du mois de janvier a largement alimenté la réflexion du Carrefour des cités.
La rencontre du 21 février en témoigne.
L
e Carrefour des cités, réuni à l’Espace Nétreville à Évreux a invité ses membres à relire
les événements de janvier (attentats, rassemblements, rencontres…).
sieurs villes, des groupes de dialogue interreligieux se sont constitués.
« Peur, colère, ne pas mettre des étiquettes sur
les personnes, respect, aller vers les autres… »,
voilà quelques expressions échangées lors de la
rencontre du Carrefour des cités du 21 février.
La petite trentaine de participants (la grippe a
entraîné des absences…) a pu exprimer son ressenti, la manière dont chacun a vécu les événements de janvier dans les différents quartiers et
cités du diocèse.
Beaucoup ont rapporté combien les attentats
ont choqué, aussi bien les citoyens, les croyants
qu’ils soient chrétiens ou musulmans comme
les non-croyants en Dieu. La peur aussi, « les
musulmans ont peur, les gens dans les quartiers ont peur ». Des paroles violentes ont été
entendues… Mais aussi les rassemblements
nombreux, les actes d’amitié et de paix entre
personnes et entre groupes.
Dans un village, une marche s’est organisée
spontanément. Des personnes ont invité la
femme de l’épicier qui est musulmane. Plusieurs ont fait référence au rassemblement du
13 janvier à Evreux avec les représentants des
différentes religions à l’invitation de l’évêque
et aussi à celui des Andelys où la mission ouvrière qui fêtait l’Épiphanie avait modifié son
programme pour participer au rassemblement
l’après-midi. Olivier Lemesle, curé des Andelys
et délégué diocésain à la mission ouvrière, y est
intervenu. En fin de matinée, des responsables
d’associations musulmanes avaient participé au
verre de l’amitié servi après la messe.
À Bernay, beaucoup de monde s’est rassemblé
car un policier tué était bernayen. Dans plu-
Au-delà de l’émotion, nous devons aller à la
rencontre de l’autre dans la vie quotidienne,
refuser les étiquettes et changer notre regard
sur les personnes, « regarder l’autre comme
il est avec ce qu’il a à me dire ». Un extrait de
l’exhortation apostolique du pape François, « La
Joie de l’Évangile » n° 24, nous a invités à être
une « Église en sortie » où nous avons à « sentir
l’odeur des brebis ». Jean-François Berjonneau
conclut la matinée autour de quatre points d’attention :
›› la laïcité : c’est le cadre qui garantit la liberté
de chacun, donnons-lui un contenu participatif et interactif ;
›› trouver des espaces pour dire nos peurs et
poser des mots sur les maux ;
›› travailler au développement du lien social et
de l’intégration des jeunes dans les quartiers ;
›› la liberté d’expression à conjuguer avec respect, à réfléchir à nouveaux frais...
La prochaine rencontre du Carrefour des cités
aura lieu le 18 avril à Bernay.
Paul Magnan
29
VIE DES MOUVEMENTS
La Charité d’Heudreville évolue
A nouveau cette Charité est dans l’actualité : ce dimanche 22 février, pour la première fois,
la remise d’un chaperon à une dame...
Hervé Garçon, qui a déjà pris la mesure de ses
responsabilités, a reçu le chaperon officialisant
sa nomination des mains de Michel de Vaumas.
Le second a été la remise de son chaperon à
Madame Christine Thomas. Cet évènement
ordinaire pour beaucoup de Charités est exceptionnel pour celle d’Heudreville : elle est la première femme des temps modernes à être accueillie dans notre Charité. Après qu’elle se soit
engagée à servir l’Église, l’évêque et la paroisse,
le chaperon lui a été remis par Hervé Garçon.
T
rop souvent présentées comme des vestiges
du passé, les Confréries de Charité sont porteuses de nombreux siècles au service du frère,
la diaconie bien avant Diaconia.
Elles sont toujours vivantes et accueillent celles
et ceux qui souhaitent mettre leur foi au service
des autres.
À Heudreville sur Eure, dans une église bien
remplie, la messe des familles et avec quelque
retard, la Saint Sébastien, patron de la Confrérie, était célébrée par Frère Louis Biotteau.
Michel De Vaumas, Grand Maître des Charités
du Diocèse d’Évreux et de Haute-Normandie
et de nombreux représentants des Confréries
voisines étaient présents à cette célébration où
se sont produits trois évènements importants
pour la charité :
Le premier a été le changement du Maître de
cette Charité. René Godefroy a succédé, comme
Maître de la Charité, à Moïse Laplanche dont
les quatre fils sont aujourd’hui Frères dans cette
Charité. Il a exercé cette fonction pendant de
nombreuses années et souhaitait être remplacé.
30 - Église d’Évreux avril 2015
Le dernier évènement tout aussi exceptionnel a
été la remise des médailles par le Grand Maître.
Ont été faits Chevaliers dans l’ordre des Confréries : Roger d’Orglandes, Xavier, Mauxe et Hervé Laplanche. René Godefroy, quant à lui, a reçu
des mains de Michel De Vaumas la médaille de
Grand Officier dans l’ordre des Confréries pour
services exceptionnels. Très discret et très présent dans la paroisse, René a su maintenir la tradition du service du frère et de la présence vers
les familles dans la
douleur. Pour ses
qualités humaines,
pour les services
rendus à toutes et à
tous, il en a été très
chaleureusement
remercié.
Avant le terme de
la messe, le pain
offert par les Charitons a été béni par
le prêtre et distribué aux fidèles présents à cet office.
Jean-Pierre Riquois
VIE DES MOUVEMENTS
Vivants… et Fragiles
Tel était le thème du dimanche de la santé ce 8 février, à la
Maison d’Harcourt.
L
a préparation de cette journée a été l’occasion d’impliquer largement, chacun de nous étant d’une façon ou d’une autre habité par sa propre « fragilité ». Le personnel
soignant qui a préparé les personnes ayant
des difficultés à se déplacer, les bénévoles de
l’Aumônerie, ont permis pour cette journée
symbolique de rassembler un grand nombre
de résidents.
Tous rassemblés et unis, nous avons participé à la messe concélébrée par le père
Mainbourg, qui a donné au cours de cette
célébration aux personnes qui le souhaitaient
l’onction des malades. Ils étaient nombreux à
demander ce sacrement ; pour un réconfort,
un soutien dans l’épreuve et recevoir la paix
du Seigneur. Des images concernant le « Sacrement des Malades »
et « Vivants… et fragiles », en souvenir de cette journée leur ont
été distribuées.
L’après-midi, une animation était prévue afin de rassembler tous
les résidents et à notre grande joie leur famille aussi était présente. La grande salle polyvalente était comble. Virginie, responsable animatrice, veillait à ce que chacun soit à son aise pour
assister au spectacle.
La chorale d’Ailly composée de trente chanteuses et chanteurs
ont « allumé le feu », avec un répertoire permettant à chacun de
« voyager » dans le temps et ses souvenirs. Chansons connues
que tous pouvaient chanter… Découverte de chants venus d’ailleurs : airs populaires : croate, tchèque … Solos, chorale à l’unisson, accordéon, ils ont mis la joie et fait « entrer le soleil » dans
les cœurs.
L’alchimie était parfaite : ils nous donnaient du plaisir et ils en prenaient aussi à chanter pour nous (c’est ce qu’ils nous ont affirmé).
Après une collation bien méritée et un échange de nos émotions avec la chorale, nous nous sommes séparés en promettant de nous revoir l’année prochaine. D’ailleurs, le rendezvous est déjà pris.
Agenda
Samedi 4 avril, 16h
Cercle du Silence
L’étranger est mon frère.
Ce cercle est ouvert à tous,
croyant ou non.
Chaque 1er samedi du
mois de 16h à 17h devant
la médiathèque centrale
d’Evreux.
Mardi 7 avril, 20h30
Université de la vie
Tous les lundis à Vernon,
formation bioéthique
organisée par Alliance Vita.
Contact : M-V Crestani
[email protected]
Les 10 et 11 avril
Pèlerinage du
Monastère Invisible
A Nevers avec Sainte
Bernadette à l’occasion
de l’année de la vie
consacrée.
Contact : monastereinvisible.
[email protected]
Jeudi 16 avril, 9h30
Des sacrements
pour les malades
Formation à l’Espace
Nétreville à Evreux.
Pour les équipes
d’aumôneries des hôpitaux
et maisons de retraite,
et service évangélique des
malades, et l’hospitalité ND
d’Evreux.
Contact : M.M. Lisneuf :
02.32.62.82.34 - Jean-Louis
Dalleinne : 06.80.04.96.76
Pas besoin de plus de phrases pour dire combien cette journée a
été appréciée de tous… seulement merci !
Liliane, bénévole
31
Billet d’HUMEUR
Religion
e verbe latin « religare », qui donne en français « relier », est la racine du mot « religion ». La religion est donc le lien qui relie
l’homme au sacré, avec des rites, un culte, des
lois, une conduite morale en cohérence avec
eux. La religion est essentiellement reliante :
elle relie l’homme au sacré, au divin, à Dieu ;
elle relie les hommes entre
eux, puisque le culte est toujours communautaire ; elle
relie l’homme terreux à son
mystère le plus intime, son
origine et sa fin, au-delà de
lui. Les traces de rites sacrés,
que l’on peut découvrir, par
exemple, près de sépultures
très primitives, sont l’indice
d’un début d’hominisation.
Nier ou dénigrer cette identité religieuse de l’homme
serait alors l’indice d’une régression. Le soi-disant progrès
des sociétés qui se flattent de
s’être émancipées de l’obscurantisme religieux cache un
recul inquiétant.
On gagnerait à respecter les religions, à les
écouter : leur parole, aujourd’hui, vaut de
beaucoup celle des politiques. Mais on préfère
dénigrer leurs propos, jeter le discrédit sur leurs
positions, ridiculiser leurs pratiques, tant leur
parole fausse les calculs pernicieux du « tout
économique » et interroge... l’idéologie subtile
du « tout permis ». Finalement, on a peur de
la vérité, et cette peur engendre l’exclusion de
ceux qui ne cessent de la rappeler. Je lis que,
depuis janvier, le pourcentage des Gaulois qui
estiment l’Islam dangereux pour la France a
augmenté. On a beau rassurer les Juifs et leur
dire qu’ils ont leur place en France, assurer aux
Musulmans que l’on ne fait pas d’amalgame
entre leur religion et le djihadisme, ce discours
32 - Église d’Évreux avril 2015
est, pour une large part, politique, puisqu’en
face, on juge sans intérêt la pensée chrétienne, cherchant même parfois à la dénigrer.
Il est vrai que les chrétiens sont plutôt mous et
qu’on peut profaner leurs cimetières, attenter
à la pudeur dans leurs églises, les massacrer
même, en Egypte ou ailleurs, sans gros risques
de les voir réagir et fomenter
des émeutes. D’ailleurs, ils
font toujours profil bas et se
gardent bien de faire parler
d’eux, quémandant presque
la permission d’exister.
Quand comprendrons-nous
que la laïcité est au service
d’un meilleur « vivre ensemble » ? Or, nous en avons
fait un dogme : l’homme se
suffit à lui-même ; les divinités sont des êtres imaginaires
qui pallient aux insuffisances
intellectuelles ou morales
des faibles ; le fait religieux
n’est tolérable que s’il reste
privé. Le résultat, c’est qu’on
ne parvient pas à intégrer les
musulmans, qu’on se prive de l’expérience inter
culturelle des chrétiens, qu’on se met à dos
ceux dont on a besoin pour remplir des tâches
salissantes, qu’on alimente, enfin, les rancœurs
et les suspicions entre français. On parle d’intégrer mais on tolère et on entretient encore des
ghettos ; on manifeste massivement pour défendre la liberté d’expression mais on légifère,
dans le même temps, sur le port d’un voile, qui
n’est qu’un bout de tissu à la signification plus
culturelle que religieuse ? Le mal ne viendrait-il
pas, en partie, de ce que la laïcité à la française
ressemble à une religion nationale, avec certaines caractéristiques sectaires ?
Frère Paul Emmanuel
Image sous licence par Depositphotos.com©Ilolab
L
spÉcial Jeunes
La joie de transmettre
Dimanche 15 février, les jeunes collégiens de l’Aumônerie de l’Enseignement Public ont vécu une belle et grande journée à Fécamp.
M
ise en route avec la messe à l’église St Etienne en présence
de la communauté locale : ce fut le partage d’un beau moment de spiritualité. Nos jeunes ont ensuite vécu deux moments
privilégiés en prenant part à l’atelier calligraphie où ils se sont initiés avec plaisir et enthousiasme à l’art d’écrire la Parole, puis la
visite de l’abbatiale de la Ste Trinité qui les a impressionnés, tant
par sa grandeur que par la lumière qui la baigne. Ils se sont sentis
en présence de Jésus et ont exprimé leur désir d’aller plus loin.
Et si l’on parlait de l’Abbatiale et tout
ce que nous avons retenu !
L’Abbatiale de Fécamp : imposante à l’extérieur, sa hauteur, ses grands vitraux très lumineux, aussi longue que Notre Dame de Paris et d’une grande beauté sous ce ciel bleu.
Nous sommes entrés à l’intérieur et surprise, nous n’avons pas monté de marches
comme souvent nous le faisons dans nos
églises mais nous les avons descendues. La
ville de Fécamp est en pente.
L’intérieur est très lumineux, le plafond est
en courbe en arc brisé du style gothique.
Cette abbatiale a été construite au 12ème
siècle en cinquante et un ans, époque où tous les gens étaient
croyants mais ne savaient ni lire ni écrire.
Le plan au sol représente une croix et l’église est tournée vers
l’est. Plus on avançait et plus les allées étaient lumineuses. Nous
nous sommes déplacés dans de longs couloirs sans aller au cœur
de l’abbatiale, pour ainsi ne pas déranger les offices. Au centre
de l’abbatiale nous avons pu admirer la tour Lanterne, « forme
gothique » qui se situe au dessus des cloches et dont la toiture est
tout en plomb. Ce plomb tant convoité pendant la seconde guerre
mondiale pour fabriquer des armes et qui a été épargné.
Notre guide posait très souvent des questions, et les jeunes n’hésitaient pas à y répondre avec enthousiasme. Un peu d’humour,
des comparaisons, la joie de transmettre et pour les jeunes la
joie de recevoir : n’est-ce pas un message de Dieu pour tous les
hommes ?
Agenda
Samedi 11 avril, 9h
Rassemblement
provincial
Rassemblement des
jeunes de 6ème et 5ème des
six diocèses normands,
Conçu et organisé par
les délégués à la Mission
Universelle-Coopération
Missionnaire à Lisieux.
Contact : Martine Hue
06.78.35.36.29
Mardi 14 avril
Rassemblement
A Rouen des 1éres de
l’Enseignement Catholique
Contact : 06.03.31.83.53
Père Jérôme Payre
Samedi 18 avril 20h30
Veillée de prière
avec le groupe Hosanna
à St Michel Evreux.
Contact : Marie Bories
06.12.14.29.43
Samedi 25 avril, 15h
Katorin
Faire connaître et aimer
Jésus, le Christ le Fils de
Dieu par l’amitié, le jeu
et la prière au Collège St
Louis à Louviers.
Contact : David Briaud
[email protected]
Du 26 avril au 3 mai
Camp Taizé
Organisé par l’Aumônerie
de l’Enseignement Public
pour les 15/18 ans.
Contact : aep27@
evreux.catholique.fr
Isabelle Amelot
33
Revue de presse
Scolariser les petits africains
Extrait de Paris-Normandie 19 février 2015
D
epuis plusieurs années, l’association Bernay Burkina-Faso s’engage pour le développement du pays. Elle finance ainsi la construction
de trois classes au village de Sankondé. Peu à peu,
le projet prend forme :
« Après l’ouverture de la 2ème classe en 2013, nous
avons financé en 2014 un deuxième logement
pour les instituteurs », s’est félicitée la présidente,
lors de l’assemblée générale de l’association.
« Finalement l’état burkinabé ayant débloqué le
financement de trois classes supplémentaires,
l’école de Sankondé sera composée dans un avenir proche de six classes. Nos partenaires à commencer par le chef du village, font preuve d’une
réelle motivation ».
Les habitants apportent leur pierre à l’édifice, en
livrant notamment des « cailloux sauvages », qui
seront réduits en gravillons. Les effectifs actuels
sont de 45 élèves en CP1 (classe d’apprentissage
du français) et 27 élèves en CE1.
L’association s’efforce aussi de faire connaître la
culture africaine à Bernay. L’exposition « Voyage
en art africain » à la médiathèque a aussi mis en
valeur l’artisanat local.
Un méchoui pour un puits
Action de solidarité à la Halle des expos - Extrait d’Eure Infos du 10 février 2015
L’association Euromaroc organise, le 28 février,
une soirée de solidarité destinée à financer le
forage d’un puits dans un petit village isolé de la
région de Chyadma au Maroc.
Quand ils ne s’occupent pas de donner des cours
de soutien scolaire aux enfants ou qu’ils ne participent pas à l’alphabétisation d’une trentaine
de femmes, les bénévoles de l’association Euromaroc donnent de leur temps pour mener des
actions de solidarité en direction de la population du royaume alaouite.
Après avoir expédié un premier container de
couvertures et vêtements à destination des victimes des inondations qui ont frappé le sud marocain en novembre dernier (avec le soutien du
Secours Populaire) financé l’achat d’une poussette pour une personne en situation de handicap l’association se lance dans un nouveau projet humanitaire.
34 - Église d’Évreux avril 2015
« Nous voulons équiper un village isolé, situé
entre Essaouira et Safi, d’un puits pour alimenter la population en eau potable » explique
Zakaria Bertoune, le président de l’association.
« C’est un petit douar où il y a souvent des problèmes d’approvisionnement en eau, précise
Djamel Settar, les villageois sont régulièrement
obligés de faire des kilomètres pour remplir des
citernes ».
Un budget de 5 000 euros
Études de terrain, forage, installation d’une
pompe électrique alimentée par des panneaux
solaires, l’opération a été évaluée à près de
5 000 euros. « Nous allons mener ce projet du
début jusqu’à la fin », assure Zakaria Bertoune.
Pour le financer, l’association compte sur la solidarité des Ebroïciens.
En savoir plus – www.euromaroc-evreux.fr
Recension
Les familles, l’Eglise et la
société : la nouvelle donne
Un évêque prend la parole et alimente la réflexion dans le cadre
du Synode romain pour les familles.
D
ans un livre d’entretien, Mgr Jean-Luc Brunin, évêque du Havre et président du conseil
« Famille et Société » de la conférence des
évêques de France, nous livre sa réflexion sur les
défis que nous sommes amenés à relever à propos de la famille.
Comme chacun d’entre nous, que ce soit autour
de nous ou dans sa propre famille, il fait le constat
d’une nouvelle donne à ce propos. Le constat n’a
rien de surprenant pour qui demeure attentif aux
évolutions sociales de la question familiale.
Il caractérise cette nouvelle donne par le passage
d’une situation où il était parlé de « la famille » à une situation où
il est parlé « des familles ». Ce passage du singulier au pluriel est
celui des dernières décennies. Notre situation actuelle est marquée du sceau du pluralisme. Une prise en compte plus soutenue
de l’histoire aurait peut-être permis de relativiser le constat. En
effet, la famille n’a pas toujours été homogène.
Une fois ce constat établi, l’auteur est conduit à revenir à « l’horizon » de nos vies familiales. La famille est fondée sur le mariage,
sur l’échange des consentements dont la visée réside dans la fécondité. Ce projet ne peut trouver pleine réalisation que dans la
prise en compte de la liberté, de la fidélité, de la stabilité. Cette
étape dans la pensée de l’auteur n’a rien d’original dans la mesure
où elle reprend les fondamentaux de la théologie du mariage. Il
nous faut chercher un intérêt à ce propos, non pas dans l’exposé classique de cette théologie mais dans l’invitation de l’auteur
à prendre en compte la destinataire de celle-ci. Cette théologie
exprime la promesse d’une vie bonne vers laquelle nous sommes
invités à tendre. Cette manière d’envisager la vie de nos familles
permet à l’auteur de montrer qu’il existe une réelle tension à
maintenir entre le rappel des exigences de la loi, et l’exercice
indispensable de la miséricorde. Il reste encore un bout de chemin à accomplir pour que nos familles soient réalisation pleine et
entière de cette promesse.
Mgr Brunin rappelle ici que la famille est un projet à construire et
quelque chose à bâtir dans le temps qui nous est donné.
Père Jean-Luc Védrine
Editions Bayard
Livre disponible à la médiathèque diocésaine
Médiathèque
En marche vers le
baptême
DVD 54 mn
Des adultes, que l’on
appelle des catéchumènes,
un mot d’origine grec
qui signifie « celui aux
oreilles duquel a résonné
la parole ». S’appuyant
sur des témoignages de
catéchumènes,
ce film retrace les étapes
liturgiques qui conduisent
au baptême.
C’est l’aventure
passionnante de ceux
qui découvrent le chemin
de la foi.
Les nouveaux
convertis
de Monique Hébrard
Des témoignages d’hommes
et de femmes qui, par des
chemins divers et souvent
surprenants, ont rencontré
le Dieu des chrétiens et
ont demandé le baptême
à 25 ou 40 ans : autant de
personnalités différentes,
de tous âges et de tous
milieux, qui racontent
avec beaucoup d’émotion
leur parcours et leur foi
nouvelle.
L’auteur montre combien
la préparation au baptême
est pour la plupart un
chemin d’épanouissement
individuel, voire de
guérison, qui leur donne
une incroyable force de vie
et de liberté.
Médiathèque diocésaine
Centre St Jean - 11bis rue J. Bart
Évreux - 02.32.62.82.35
35
EglisE saintE-foy dE ConChEs
Pour avril, plusieurs thèmes auraient pu être retenus. Nous avons choisi
celui de l’Eucharistie, peu présent dans les vitraux, mais que nous trouvons
dans l’église Sainte-Foy de Conches, superbe écrin pour un magnifique livre
d’images et de lumière : ses vitraux anciens.
La baie 10 nous présente un arc de triomphe de l’Eucharistie.
Cette oeuvre, offerte en 1540 par Guillaume Papelard, représente les donateurs
en partie inférieure.
Au centre le Christ tient un calice ; il est entouré d’anges. En haut figurent à
gauche l’évangéliste Jean avec son aigle, à droite Matthieu avec son taureau.
(Extrait du Corpus Vitrearum - Les Vitraux de Haute-Normandie, page 132)
Pierre Roussel, pour l’AMSE (Amis des Monuments et Sites de l’Eure)
COMMUNICATION
Quelques clefs
Fondée le 22 mars 1879
pour bien communiquer...
Apres la revue et le site... Les réseaux sociaux et blogs.
S
ur la page Facebook et le compte
Twitter du diocèse, utilisés pour vos
informer et annoncer des évènements,
les fêtes liturgiques, assurer une présence pastorale sur le net, vous pouvez
« liker » ou « j’aime », partager et promouvoir les actualités. Plus
vous partagez, plus de personnes voient les publications. Sans le
soutien et le partage de chacun, l’information ne peut circuler.
Il y a là un enjeu pour rejoindre nos contemporains. Ces pages (non
pas profil comme pour une personne) ou comptes peuvent servir à diffuser vos informations de services, de mouvements ou de
paroisses… Le diocèse peut alors et à son tour partager votre information sur son réseau.
La présence sur un réseau social peut se limiter à un groupe (ex
fictif : groupe des chorales cathos) comme espace dédié pour partager des compétences, des documents, des liens… Il reste privé
s’il est fermé. Les publications ne seront alors pas visibles de tous.
A contrario, elles le deviennent pour un groupe ouvert à tous.
De nombreux catholiques ont leur profil personnel et des blogs.
Ils sont des espaces de discussions, mais ne peuvent engager la
paroisse, le mouvement ou le service. Il faut toujours veiller à parler en son nom propre et ne pas mélanger les profils. Ils peuvent
aussi soutenir et partager les informations diffusées sur un site, un
profil et ainsi être un relais de notre communication.
https://twitter.com/
https://www.facebook.com/EGLISE.CATHOLIQUE.EURE
Jacotte Faivre du Paigre
Journal Église d’Évreux
Association diocésaine
Bulletin mensuel du diocèse d’Évreux
http://evreux.catholique.fr
Directeur de la Publication :
Père Michel Daubanes
Rédaction :
Mme Yvette Delacour
Composition, mise en page, abonnement :
Mme Laure Poitras
Centre diocésain St Jean
11 bis rue J. Bart - CS 40165
27001 Évreux cedex
02 32 62 82 30
CPPAP : 1213 l 84070
ISSN : 0295-1282
Dépôt légal n° 18471
2ème trimestre 2015
Imprimerie :
Vert Village - 27000 Évreux
Couverture :
Denier de l’Eglise©Alteriade
Photos :
©EE : p. 3, 5, 7
©Roland Brierre : p. 9
©Alteriade : p. 11 - ©InterMirifica : p. 15
©Agnès Cormier : p. 18
©Fr. Labriens : p. 20
©M-F Tisserant : p. 19
©Catéchuménat : p. 24 à 27
©P. Magnan : p. 29 - ©J-P Riquois : p. 30
©ADAEP : p. 33
Calendrier de Rédaction
n° 38 - mai : 1er avril
n° 39 - juin : 7 mai
Pour le prochain numéro,
Merci d’envoyer textes et photos
pour le 31 mars au plus tard :
[email protected]
[email protected]
Abonnez-vous - réabonnez-vous à Église d’Evreux
Revue mensuelle de la vie du diocèse (11 numéros par an) : avec la vie des communautés, paroisses,
mouvements, services, ainsi que des textes, documents et dossiers sur des sujets importants.
Abonnement normal : 40 €
Abonnement de soutien :
à partir de
50 €
Nom et prénom : ......................................................................................................................................................
Adresse :....................................................................................................................................................................
CP :................................................................ Ville : .................................................................................................
Je joins un chèque à l’ordre de l’Association diocésaine.
A adresser à Église d’Evreux Abon. - Centre St Jean - CS 40165 - 27001 Evreux cedex
37
Image sous licence par Depositphotos.com©Subbotina
En avant de notre amour
Au matin du premier jour, les femmes inquiètes
courent vers le jardin clos. Comme tombeau.
Elles ont peur de ne pouvoir pénétrer dans le rocher…
Seigneur, Tu es toujours au-delà de nos attentes et de nos peurs,
En avant de notre amour.
Voici que la terre a tremblé et que la pierre est roulée.
Quand elles entrent, elles ne voient rien
Qu’un éclat blanc qui parle…
Toi, Tu es éveillé comme le jour, Tu es avec nous pour toujours
Et en avant de notre amour.
Et femmes de courir dans le jardin, à travers le petit matin ;
Et Pierre de se hâter à son tour en compagnie de Jean, avide :
Dans la tombe il n’y a que des linges limpides…
Toi, Celui que mon cœur aime, Tu ne laisses dans le matin blême
Que des traces de ton passage, des signes sur la voie,
de Toi qui es en avant de notre amour.
Et Marie reste seule et pleure : On a enlevé son Seigneur.
Et voici que, près d’elle, soudain le Jardinier se tient :
« Ne pleure pas, Marie… »
Tu nous entraînes, Seigneur, sur le chemin,
Toi, le Vivant que nul ne retient.
Donne, Rabbouni, à notre amour de te suivre chaque jour.
Roger Bichelberger, écrivain
Téléchargement