Mensuel de l’Église catholique de l’Eure 4 € - n° 37 - Avril 2015 Dossier Denier de l’Eglise : mais on doit aussi vous parler d’argent. › page 11 vie dU diocèse Le Synode extraordinaire sur les familles › page 6 ÉGLISE UNIVERSELLE Mgr Oscar Romero › pages 16 et 17 VIE DES COMMUNAUTÉS Retraite dans la vie › page 19 VIE DES MOUVEMENTS Travailler au vivre ensemble › page 29 sommaire ÉDITORIAL ›› Le mystère de Pâques 3 VIE DU DIOCÈSE › › Nominations4 › › Obsèques des Pères Raoul et Bigo 5 › › Le Synode extraordinaire sur les familles 6 › › L’Évangile, un chemin de bonheur 7 › › Projet oecuménique 8 ›› Magna Carta 9 ›› Tous témoins de la joie de l’évangile 10 ÉGLISE UNIVERSELLE ›› Mgr Oscar Romero 16 et 17 VIE DES COMMUNAUTÉS ›› Paroisse Estuaire Pays d’Auge ›› Retraite dans la vie ›› Frères et soeurs de St Benoit Labre ›› Chapitre Général 18 19 20 21 VIE DES MOUVEMENTS › › Carême 2015 ›› Travailler au vivre ensemble › › La Charité d’Heudreville évolue › › Vivants… et Fragiles 28 29 30 31 SPÉCIAL JEUNES › › La joie de transmettre 33 › › Agenda33 DOSSIERS › › Denier de l’Eglise ›› Service diocésain du Catéchuménat 11 24 ›› Le pardon : exigence évangélique 15 ›› 50ème anniversaire du Concile : Presbyterorum Ordinis23 ›› Religion32 RUBRIQUES › › Revue de presse 34 ›› Les familles, l’Eglise et la société 35 › › Médiathèque35 › › Eglise Sainte Foy de Conches 36 › › Quelques clefs pour bien communiquer 37 2 - Église d’Évreux avril 2015 Image sous licence par Depositphotos.com©RuslandLarin BILLETS Éditorial Père Guy Touchard Le mystère de Pâques P our beaucoup de nos contemporains, l’évocation de ce mot fait penser à un week-end prolongé, aux vacances, au début du printemps, éventuellement aux œufs dispersés dans les jardins et les cours. Pour nous, chrétiens, c’est la plus grande fête de l’année. Elle marque de façon définitive la victoire de la Vie sur la mort. Abandonné à lui-même, l’homme se heurte à ce mur qui semble marquer la fin de toute espérance : la mort. D’ailleurs, pour ne pas affronter cette dure réalité qui marque la limite de nos pouvoirs, l’homme n’en parle pas. Il fait comme si elle n’existait pas. « L’homme n’ayant pu résoudre la question de la mort, a décidé de ne plus en parler » pourrait-on dire en s’inspirant de Pascal. Il en supprime donc les signes extérieurs, si visibles autrefois et pratique la politique de l’autruche. Mais ce n’est pas parce qu’on ignore un problème qu’il n’existe pas. Vous connaissez sans doute ce poème chilien où les oiseaux s’évertuent à rompre un filet qui se trouve au-dessus de leur tête. Mais ils ont beau faire, ils n’arrivent pas à rompre les mailles. Et voici qu’un oiseau arrive. A coups de bec et d’ongles, il finit par le trouer. Il est tout ensanglanté. Mais les oiseaux tout heureux s’échappent par cette brèche inespérée. Cet oiseau qui au prix de sa vie accomplit cet exploit, c’est bien sûr le Christ. La mort n’est donc plus une énigme indéchiffrable, elle devient un passage vers la vie éternelle, la vie en abondance qui n’aura pas de fin. Merci Seigneur en cette fête de Pâques de nous donner cette espérance qui manque si cruellement au monde d’aujourd’hui. Comme les chrétiens orthodoxes, n’hésitons pas à dire en ce jour de Pâques avec une joie sans bornes : « Christ est ressuscité » en nous rappelant les paroles de Saint Paul : « Si le Christ n’est pas ressuscité, vaine est notre foi (…) Mais non ! le Christ est ressuscité des morts ». Alléluia ! Abbé Guy Touchard 3 VIE DU DIOCèSE Agenda de l’évêque 2 avril ›› Prêtres secteur Centre ›› Célébration de la Sainte Cène à St Taurin 3 avril ›› Conseil épiscopal ›› Chemin de Croix au Centre de Détention de Val de Reuil ›› Office de la Passion à la Cathédrale 4 avril ›› Vigile pascale à la Cathédrale 5 avril ›› Messe à la Maison d’arrêt d’Evreux ›› Messe à la Cathédrale 7 avril Rencontre confirmands secteur Centre 8 avril Echange pèlerinage à l’Ile Maurice 9 avril Rencontre confirmands secteur Sud 10 avril ›› Conseil épiscopal élargi ›› Engagement dans le chemin d’alliance Carmel St Joseph St Georges Motel 12 avril Confirmation à Pont Audemer Nominations Par décision de l’Evêque d’Evreux, Monseigneur Christian Nourrichard, sont nommés : Au service de l’évêché : Le Père Guy Touchard, adjoint au Chancelier du diocèse d’Evreux. Membres de l’Equipe d’Animation Pastorale : Au service de la paroisse Sainte Marie du Pays de Verneuil, sous la responsabilité du Père Julien Palcoux, M. René Carouana jusqu’à la fin du mandat, le 1er septembre 2017. Au service de la paroisse Saint Jean Baptiste du Val Iton, sous la responsabilité du Père Franck Legros, Mmes Carole Legrand et Agnès Montier, MM. Daniel Bernet et Xavier Fauvette jusqu’au 1er mars 2018. Au service de la paroisse Gaillard sur Seine, sous la responsabilité du Père Olivier Lemesle, Mmes Brigitte Blier et Odile Devenyns, M. Christian Varille, jusqu’au 1er mars 2018. [[ Sont entrés dans la paix du Seigneur : Le père Paul Bigo le 26 février 2015 chez les sœurs de la Providence à Evreux à l’âge 84 ans. La célébration de ses obsèques a eu lieu, le 3 mars 2015 en la cathédrale d’Evreux. Paul, passionné des arts, était officier des Arts et des Lettres. Le père Pierre Lavenir Biyong le 6 mars 2015 au Centre Hospitalier Universitaire Charles Nicolle à Rouen, à l’âge de 49 ans. Pierre est arrivé dans le diocèse d’Evreux en septembre 2013, prêtre coopérateur à la paroisse Avre et Iton. Une messe a été célébrée à son intention à l’église de Breteuil sur Iton le 16 mars 2015. Il est inhumé au Cameroun. 14 avril Séminaire d’Issy les Moulineaux Nous assurons leurs familles, les prêtres diocésains, les paroisses Avre et Iton et Notre Dame - Saint Taurin de notre amitié et de notre prière. 15 avril Commission Prêtres venus d’ailleurs à Paris Quête du Vendredi Saint 16 avril ›› Récollection au Centre diocésain St Jean ›› Equipes Notre Dame L’Eglise catholique réunie le Vendredi Saint exprime par la prière et par la quête son soutien aux communautés des fidèles et aux Lieux Saints, spécialement en ce moment dramatique pour toute la région du Moyen Orient. [[ Cardinal Léonardo Sandri 4 - Église d’Évreux avril 2015 VIE DU DIOCèSE Obsèques du Père Paul Raoul Agenda de l’évêque Elles ont eu lieu à Damville le 19 février 2015. C’est le Père Henri Budin qui a prononcé l’homélie. En voici un extrait : 17 avril Conseil épiscopal secteur Nord-Est «P ère, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire… ». Pour chacun de nous, voilà la source de notre espérance, et pour Paul Raoul, comme pour ceux et celles qui sont consacrés en réponse à l’appel du Christ, cette espérance est lumineuse, elle nous garde dans la paix. 18 avril Confirmation à Louviers C’est dans cette lumière aussi que nous rappelons quelques traits de la personnalité de Paul et du dynamisme déployé par lui dans l’instruction et dans son ministère paroissial, comme pour l’épanouissement des jeunes dont il avait la charge. Paul avait un grand sens de l’organisation et des prévisions, et ce temps de vie avec les jeunes volontaires était pour tous un temps d’échanges et d’entraide. En 1964, après vingt années au Petit Séminaire, Paul est nommé à Damville pour aider le Père Galtier. Paul a pu organiser des camps de vacances en Bretagne et ailleurs. Ces camps sont devenus « les camps de Popaul ». Forts des promesses de Jésus, nous le confions à Dieu, notre Père, qu’il a aimé et servi dans l’attention et l’action pour ceux qui l’entouraient. Nous le remettons entre les bras du Christ ressuscité ». Père Henri Budin 21 avril Conseil de tutelle de l’Enseignement catholique Père Paul Bigo 19 avril Retraite au Bec-Hellouin avec néophytes, confirmands, confirmés 22 avril Bureau du Conseil presbytéral 23 avril Groupe « signes de miséricorde » 24 avril ›› Conseil épiscopal ›› Assemblée Générale du Conseil diocésain de pastorale 25 avril Confirmation à St André 26 avril Confirmation à Gaillon Vous trouverez le texte complet de l’homélie du Père Pascal Le Roux sur le site internet du diocèse (http://evreux.catholique.fr). Voici le mot d’accueil de sa nièce : P aul Bigo était issu d’une grande famille picarde qu’il aimait voir réunie, autour d’un repas, bien sûr. Mais ses amis, peintres, musiciens, amateurs d’Art Sacré, paroissiens, c’était aussi sa famille. Avec mon oncle Paul, nous avons vécu des balades touristiques et artistiques dans la région, allant d’église en église, découvrant des chapelles et des vitraux. Il nous a éveillés à l’art de toutes les époques, et à l’art contemporain en particulier. Il y a moins d’un an, nous parcourions les rues de Rome, avec le pèlerinage diocésain. En fait, il nous faussait compagnie pour aller voir tel tableau dans tel musée. Ces quatre dernières semaines ont été marquées par le souci d’offrir aux uns et aux autres, aux musées de Bernay et d’Évreux, quelques uns de ses « trésors ». Il a souhaité aussi vous faire cadeau de cette célébration dont il a choisi les textes, les chants et les musiques. Il avait hâte de partir « à l’étage supérieur », comme il disait, mais il savait que là-bas, on n’emporte que ce que l’on a offert. Nathalie Lisneuf 5 VIE DU DIOCèSE Le Synode extraordinaire sur les familles Le responsable diocésain de la Pastorale des Familles resitue dans l’histoire le prochain synode. E n ce temps inter-synodal, prenons quelques instants pour le situer et regarder ses originalités. Contexte : L’Église considère la famille comme une composante constitutive de toute société. Déjà Gaudium et Spes (1965) signale que la santé de la personne et de la société tant humaine que chrétienne est étroitement liée à la prospérité de la communauté conjugale et familiale. Paul VI souligne la source sacrée du mariage dans l’encyclique Humanae Vitae sur le mariage et la régulation des naissances (1968) : L’amour conjugal révèle sa vraie nature et sa vraie noblesse quand on le considère dans sa source suprême, Dieu qui est amour, « le Père de qui toute paternité tire son nom, au ciel et sur la terre ». Suite au synode des Familles Chrétiennes, JeanPaul II publie l’exhortation Familiaris Consortio (1981), base de la pastorale familiale depuis trente-cinq ans. Il considère déjà les cas de souffrance : migrants, familles marginalisées ou divisées, handicap, addiction, vieillesse, mariages mixtes, mariages à l’essai, unions libres, couples séparés, divorcés-remariés... Depuis 1981, notre monde a évolué. Le nombre des mariages en Occident chute. Le nombre des divorces explose. Les modèles des familles s’éloignent de celles préconisées par l’Église. Il est temps de revoir ce domaine. Et le pape François ? Pour le pape, la famille est au centre de la mission. La mission de la famille chrétienne, aujourd’hui comme hier, est d’annoncer au monde l’amour de Dieu, avec la force du Sacrement du mariage. C’est à partir de cette annonce même que naît et se construit une famille, qui place 6 - Église d’Évreux avril 2015 le foyer de l’amour au centre de tout son dynamisme humain et spirituel. Il nous appelle à rejeter « une mentalité mondaine, individualiste, consumériste, hédoniste pour nous recentrer sur les vérités essentielles qui sont les points de force sur lesquels repose le noyau familial ». Originalités et ressentis : Le synode extraordinaire est remarquable par les nouveautés de sa méthodologie : prendre le temps pour consulter et écouter le Peuple de Dieu, pour écouter les réalités de notre société ; accepter, et même encourager tous les avis et écouter les différences (au risque d’être malinterprétés par les médias). Passer autant de temps à l’écoute (deux consultations plus l’année inter-synodale) peut donner l’impression que rien n’avance. Mais grâce à cette écoute, le synode a déjà pu identifier les priorités familiales profondément différentes vécues par les pays. Par exemple, la question du divorce et remariage qui est beaucoup moins d’actualité en Afrique et Asie qu’en Europe. Enjeux : Portons attention au titre donné au synode extraordinaire : « Les Défis Pastoraux de la Famille dans le Contexte de l’Évangélisation ». Le but n’est pas de lancer des débats théologico-doctrinaux dans un premier temps, mais d’abord d’étudier les réalités des familles aujourd’hui et de chercher comment les accompagner en toute situation, de rendre présent le Christ en leur sein, peu importe où elles se trouvent par rapport à l’Église. Et ceci pour les aider à rendre le Christ présent dans le monde : qu’elles évangélisent à leur tour. Roman Stawski Dossier complet sur : http ://evreux.catholique.fr VIE DU DIOCèSE L’Évangile, Agenda un chemin de bonheur Une série de vidéos est proposée par le diocèse. Regardons-les et faisons-les circuler ! C haque mois, dans une vidéo de quatre minutes, Mgr Christian Nourrichard évêque d’Evreux, commentera une parole de l’Évangile qui exprime l’accueil et l’amour inconditionnel de Dieu pour tous, quelle que soit leur situation sociale ou religieuse. Ce travail est l’émanation d’un petit groupe dénommé « Signes de miséricorde ». Tout a commencé par une lettre adressée à l’évêque et à ses conseils, par quelques laïcs exprimant leur souffrance que l’Église apparaisse trop souvent comme excluant ceux qui sont dans des situations non conformes à la loi de l’Église, et leur souhait qu’elle reflète davantage la miséricorde du Christ envers tous. Le 19 avril 2013, l’évêque d’Evreux répondait à cette interpellation en réunissant un petit groupe de quatre laïcs, un diacre et un prêtre pour porter avec lui ce souci. Le pape François nous trace la voie, par ses paroles et par ses attitudes, par la bonté joyeuse dont il rayonne ; il nous invite à nous mettre à l’école de la miséricorde de Jésus dans l’Évangile. Sans renier la loi de l’Église, il accueille toutes les personnes dans la réalité de leur situation, et il fait confiance en la possibilité de chacun d’entendre à un moment ou à l’autre l’amour et l’invitation du Christ. La vidéo que nous vous présentons, ainsi que les suivantes est une des réalisations de ce groupe. Nous comptons sur vous pour la faire circuler, partager largement et sans modération à vos réseaux. Pour visionner cette vidéo : https://www.youtube.com/ watch?feature=player_detailpage&v=NNT9-CK5cF8. Signes de miséricorde, CS 40165 - 27001 Evreux cedex [email protected] Jacotte Faivre du Paigre Messes pour les vocations 9 avril, 18h30 Evreux et Pinterville 13 avril, 17h à Bernay Tous les vendredis, 17h30 Collégiale Vernon Messes suivies de l’adoration pour les vocations. Contact : [email protected] Vendredi 10 avril, 9h30 Ephata Parcours de sensibilisation à la foi chrétienne pour des croyants intéressés par la proposition de la foi à des incroyants bienveillants aussi bien qu’à des croyants éloignés de la foi et/ou de l’Eglise au Centre St Jean. Contact : 02.32.36.32.28 Béatrix et Antoine Joly Samedi 11 avril 14h Aller vers les périphéries Première Annonce de la Foi à l’Espace Nétreville à Evreux, formation proposée par la catéchèse. Contact : Béatrice Durand 02 32 62 19 94 Du 27 avril au 6 mai Pèlerinage en Terre Sainte Allez aux sources de la foi Contact : 02.32.62.19.87 Service diocésain des pèlerinages - M. Dominique Masson 7 VIE DU DIOCèSE Projet oecuménique Le responsable de l’église anglicane a confié le lancement de la communauté Saint Anselm (le 28 janvier 2015, à Lambeth Palace à Londres) à un prêtre anglican et une soeur de la Communauté du Chemin Neuf. C ’est un projet inédit, qui se prépare depuis quelques mois déjà, et qui commence à s’incarner davantage avec l’intronisation d’un prieur et d’une directrice pour la communauté Saint Anselm. Cette communauté, c’est celle que vont former les dizaines de jeunes chrétiens du monde entier qui répondront à l’appel de Justin Welby de « passer une année au rythme de Dieu » en vivant et priant ensemble à Lambeth Palace, à Londres, au coeur de l’Eglise anglicane. Cette année proposera une formation biblique, spirituelle, et communautaire, en vivant la vie fraternelle et la prière commune. Le 28 janvier 2015, l’archévêque de Canterbury a officiellement confié la préparation et l’organisation de cette communauté au Révérend Anders Litzell et à Soeur Sonia Béranger, respectivement supérieur et directeur de la communauté Saint Anselm. C’est lors d’une célébration oecuménique réunissant clergé, religieux et laïcs de différentes Eglises chrétiennes que les deux responsables ont pu être présentés et bénis, et ont pu bénéficier de la prière de leurs frères et soeurs. Anders Litzell, prêtre anglican de Suède, a une bonne connaissance des Eglises luthériennes et pentecôtistes. Après avoir étudié aux EtatsUnis, il a notamment dirigé le bureau d’Alpha en Suède, avant de venir travailler à Londres pour Alpha international. Il dirigera la prière et le travail de la communauté Saint Anselm. 8 - Église d’Évreux avril 2015 Soeur Sonia Béranger est membre de la Communauté du Chemin Neuf, et a une grande expérience dans la formation spirituelle des jeunes de différents continents. Elle était auparavant responsable de l’abbaye de Hautecombe, où elle gérait notamment la formation et la vie commune d’une cinquantaine de jeunes chrétiens. Elle sera responsable de la formation spirituelle et de la vie communautaire de la communauté Saint Anselm. L’archêveque Justin Welby a affirmé : « C’est le lancement d’une aventure extraordinaire. On ne sait pas quels en seront les résultats. C’est entre les mains de l’Esprit Saint, et c’est donc un très bon endroit ! » et a ajouté « Notre espérance et notre vision c’est que ces jeunes qui viendront ici seront tellement renouvelés par leur rencontre avec le Christ que dans vingt ou trente ans, ils changeront le monde. » Durant la cérémonie, l’archevêque Justin Welby a invité à l’humilité, face notamment à la présence de Soeur Sonia Béranger, la communauté du Chemin Neuf « prêtant » ainsi une de ses responsables pour servir et gérer cette aventure dans une autre église que la sienne. La présence de Sonia Béranger répond à la volonté de la communauté du Chemin Neuf de partager à l’Eglise ses trésors, ses compétences et son expérience. La communauté Saint Anselm accueillera sa première promotion en septembre 2015, jusqu’à juin 2016, mais les inscriptions ont débuté fin février 2015. Déjà 706 personnes se sont dites intéressées pour suivre l’actualité de cette toute nouvelle communauté. Extrait de la Lettre d’information de la communauté du Chemin Neuf, février 2015 VIE DU DIOCèSE Magna Carta Depuis 1985, le diocèse anglican de Salisbury et le diocèse d’Evreux entretiennent des relations de dialogue oeucuménique. Le jumelage des deux diocèses est né au moment du synode diocésain. L’anniversaire des 800 ans de la Magna Carta sera célébré à Salysbury cette année. I l s’agit de la Grande Charte des libertés d’Angleterre comprenant soixante-trois articles qui certifient le droit à la liberté individuelle. Elle est écrite en latin et limite l’arbitraire royal en garantissant les droits féodaux et les libertés des villes, et en instituant le contrôle de l’impôt par le Grand Conseil du Royaume. C’est ainsi qu’elle empêche, entre autres, l’emprisonnement arbitraire. Elle est l’un des documents les plus célèbres d’Angleterre où elle est considérée comme la pierre d’angle des libertés et de la démocratie ; son autorité s’étend encore aujourd’hui dans le monde anglo-saxon. La Magna Carta est signée par le roi Jean d’Angleterre (Jean sans Terre) le 15 juin 1215 à Runnymede près du château de Windsor et à la demande pressante des barons exaspérés par les exigences financières et militaires du roi. Elle précise ainsi ses destinataires : Jean, par la grâce de Dieu, roi d’Angleterre, seigneur d’Irlande, duc de Normandie et d’Aquitaine, et comte d’Anjou, à l’archevêque, aux évêques, abbés, comtes, barons, justiciers, forestiers, policiers, intendants, fonctionnaires et à tous ses baillis et sujets liges, salutations. Suivent ensuite au long des 63 articles les dispositions nouvelles sur lesquelles le roi s’engage. On peut les organiser en différentes parties. Les premières clauses concernent la place de l’Eglise catholique en Angleterre, les suivantes prévoient que le roi Jean soit moins exigeant avec les barons, enfin de nombreuses clauses concernent le système juridique anglais. La Magna Carta prévoit que chacun puisse avoir accès à la justice et que l’argent ne doit pas être un problème si quelqu’un veut se rendre devant les tribunaux. Elle statue également qu’aucun homme libre ne puisse être emprisonné ou puni sans avoir préalablement été condamné par la juridiction compétente. Les dernières sections précisent les modalités d’application de la Grande Charte ; vingt-cinq barons ont la responsabilité de s’assurer que le roi respecte les clauses de la Charte et, dans le cas contraire, le document prévoit qu’ils puissent l’y contraindre par la force. L’influence de la Grande Charte hors d’Angleterre peut se déceler dans la Constitution des États-Unis et la Déclaration universelle des droits de l’homme. On retrouve des traces de la Magna Carta dans les lois d’Australie, de Nouvelle-Zélande, du Canada (hors Québec) et des ex-Afrique du Sud et Rhodésie du Sud. La Magna Carta est devenue le symbole de la liberté et de la démocratie dans le monde. La copie conservée à la cathédrale de Salisbury est sans doute la mieux préservée des quatre documents restants. Deux des autres exemplaires sont détenus par la British Library (Bibliothèque britannique) et un à Lincoln Castle (Lincolnshire). Cette année, la cathédrale de Salisbury, avec laquelle notre diocèse est jumelé, fête le 800ème anniversaire de la Charte. Le point d’orgue de ces festivités prendra la forme d’un pèlerinage de quatre kilomètres qui partira de la vieille ville de Salisbury pour se rendre à la cathédrale. Roland Brierre 9 VIE DU DIOCèSE Tous témoins de la joie de l’évangile Voici quelques nouvelles de Sœur Colette Deschamps, soeur des Campagnes, en mission à Copargo au Bénin. «T torale. ous témoins de la joie de l’évangile », tel est le thème de notre année pas- Nous sommes invités à réfléchir sur ce thème en cherchant comment vivre et témoigner de cette joie de l’évangile autour de nous : Joie des enfants : ›› une fiche technique invite les enfants à réfléchir sur ce thème, ›› en catéchèse, joie de célébrer avec les catéchistes, cherchant avec les enfants quels pas ils peuvent faire pour accueillir Jésus. Joie d’accueillir : Martine Perret de l’association franco - béninoise est venue au prieuré du 5 novembre au 14 décembre nous proposant ses compétences en matière d’animation avec les femmes. Martine est assistante sociale tout juste à la retraite. Avec Sœur Bernadette et moi-même, nous sommes allées dans plusieurs villages pour une animation autour des prêts sur la gestion et le budget familial. Joie de voir notre communauté s’agrandir : Nadège et Alida, nos postulantes sont avec nous depuis le 17 novembre pour un stage de trois mois. Joie de rencontrer des femmes dans les vil- lage lors des sessions : le thème de cette année était sur l’hygiène de l’eau. L’eau, c’est la vie, elle est indispensable dans le quotidien. Comment peut-on obtenir de l’eau potable à partir du marigot ? Cette question revient souvent car il y a des villages sans puits. Sœur Bernadette Paul nous dit : « Ces sessions dans les villages ont été pour moi source d’épanouissement et lieux de vie fraternelle avec mes collaborateurs (trices) et avec tous ceux que je rencontre. Je peux dire qu’elles m’ont permis de rencontrer beaucoup de personnes, de dis- 10 - Église d’Évreux avril 2015 cuter avec elles pour sentir leurs besoins, leur soif de progresser et d’améliorer leur façon de faire et de voir les choses. J’ai fait l’expérience des pistes difficilement praticables. J’ai touché du doigt les réalités des villages. Cette formation des femmes a toute sa place, elle incarne vraiment notre charisme, notre mission. » Avec les enfants de la catéchèse, nous adressons cette prière : « Seigneur Jésus, nous suivons ton étoile, nous voulons témoigner de ta joie. Merci de nous rassembler auprès de Toi, nous sommes heureux de fêter ta naissance. Apprends-nous à être des étoiles dans la vie de nos frères. Apprends-nous à faire briller ton amour, ta joie, pour tous les hommes. » Soeur Colette Deschamps Des nouvelles de l’Eglise de Djougou (Bénin) Le père Gilles Vissoukpo, directeur diocésain des mass media de Djougou nous écrit. Le père Gilles, tient, à travers ce petit mot, à nous exprimer la gratitude du diocèse de Djougou pour tous les numéros de la revue « Eglise d’Evreux » qui lui sont régulièrement envoyés. Il avoue y puiser d’immenses richesses au plan de l’apostolat pour leur marche en Eglise-Famille. De son côté, il nous fera parvenir leur revue diocésaine « Laabari » qui paraît tous les deux mois et nous l’en remercions. Il nous informe enfin que le père Michel Guichard, chargé des mass media et de la formation permanente dans le diocèse est actuellement en France où il continue sa mission au sein de la Société des Missions Africaines de Lyon (SMA). denier de l’eglise Le Denier de l’Eglise : première ressource financière du diocèse L’économe diocésain dresse pour Eglise d’Evreux le bilan de la Campagne 2014 du Denier de l’Eglise. A vec 1,3 millions d’euros, le Denier de l’Eglise représente 21 % des recettes du diocèse. En 2014, la collecte a diminué. Trouver de nouveaux donateurs en 2015 est plus que jamais d’actualité. 2014 : sous la barre des 1,3 millions, mais un nombre de donateurs stable. Alors que les dons dépassaient les 1,3 millions de 2011 à 2013, 1,293 millions d’euros de dons ont pu être enregistrés en 2014, soit une diminution de 2,6 % en un an (chiffres quasi définitifs). Par contre, le nombre des donateurs est resté sensiblement équivalent à celui de 2013 (6785), alors que nous avions perdu plus de 1000 donateurs entre 2011 et 2013. Cette stabilité est encourageante car la croissance du nombre de donateurs est l’enjeu majeur des années à venir. A quoi attribuer ce phénomène ? Il est difficile d’être affirmatif, mais deux évènements de 2014 ont eu très certainement une influence favorable auprès des catholiques pratiquants ou non : ›› la campagne médiatique « Adopte un curé » en mai 2014, qui, par le relais auprès du grand public, a atteint sa cible : faire connaitre le denier auprès des plus jeunes générations, les « 18-40 ans ». ›› et surtout, la démarche synodale, lancée fin 2013, qui, en associant les catholiques du diocèse à construire l’Eglise de l’Eure de demain, a mobilisé de nouveaux donateurs mais aussi d’anciens donateurs « reconquis ». 2015 : on doit aussi vous parler d’argent Nos lecteurs ont découvert dans les églises, dans les salles paroissiales, dans les presbytères, les « visuels » pour 2015. Comme les années précédentes, les diocèses normands font cause commune pour mutualiser les frais de communication et choisir les mêmes visuels. C’est en partant sur un triptyque mettant en avant les trois vertus théologales (foi, espérance, charité) que s’appuie la campagne de communication 2015. Progressivement, les dépliants et enveloppes vont être distribués dans les boîtes aux lettres grâce à l’action de dizaines de bénévoles dans les paroisses. L’objectif de 2015 est d’aller chercher de nouveaux donateurs… et de les conserver. Et les donateurs potentiels ne sont pas loin : on estime qu’environ la moitié des pratiquants réguliers ou occasionnels ne sont pas donateurs au denier. Les prêtres et les laïcs en paroisse en charge du denier sont invités à communiquer sur les finances de la paroisse et sur les ressources comme le denier : c’est quand on sait, quand on comprend, que l’on agit et donc que l’on donne. Le support audio-visuel « La vérité sur les finances de l’Eglise » disponible dans les paroisses est un bon outil pour cela. C’est également dans ce souci de transparence que sont commentés les comptes du diocèse. Mais au fait pourquoi donne-t-on ? Parce qu’un don nous procure le sentiment que nous permettons la réalisation de quelque chose ou que nous pouvons changer les choses. Nous tous, catholiques de l’Eure, sommes coresponsables des finances de l’Eglise diocésaine, notre bien commun. Jérôme Gaubey 11 denier de l’eglise Les comptes du diocèse en 2013 Ils sont donnés en millions d’euros. L e résultat « net » (différence entre les produits et les charges) est excédentaire en 2013 de 0,3 M€. Cet excédent servira au financement des travaux d’entretien à venir qu’il faudra faire sur les bâtiments. Cependant, le résultat des « opérations courantes » est déficitaire (- 0,1 M€). Les charges en 2013 ont été du même niveau qu’en 2012 : les rémunérations (prêtres, laïcs salariés aux services de l’évêché et en paroisses, religieuses) s’élèvent à 1,9 M€. Les charges de fonctionnement (dont le premier poste concerne l’énergie pour les bâtiments) sont stables. Les charges sur l’immobilier (principalement travaux d’entretien, amortissement des immeubles) représentent en 2013 environ 0,9 M€. minution (quêtes et troncs). En revanche, les legs et donations reçus en 2013 (0,9 M€) ont été supérieurs à ce que le diocèse a perçu en 2012 (0,3 M€ seulement). Les produits 2013 sont en augmentation de 0,3 M€. Les recettes « courantes » sont en di- Les placements financiers du diocèse ont généré 0,5 M€ de produits. 12 - Église d’Évreux avril 2015 2013 PAROISSES (données provisoires) nombre de donateurs 2014 montant (€) nombre de donateurs montant (€) % évolution montant Andelle Pays de Lyons 189 25 610 172 22 815 -11% Avre et Iton 332 69 474 307 58 805 -15% 46 16 802 48 16 885 0% Estuaire Pays d'Auge 210 22 248 190 19 532 -12% Gaillard sur Seine 290 38 658 254 37 608 -3% Gisors Vallée d'Epte 253 50 286 269 45 855 -9% La Madeleine-Nétreville 102 33 375 120 34 648 4% La Trinité Sur Risle 160 30 865 160 20 330 -34% Le Plateau d'Etrépagny 128 21 271 135 21 806 3% Lieuvin Sud et Pays d'Ouche 242 32 491 228 33 216 2% Montgeoly 167 23 183 143 23 570 2% Notre Dame de Bonne Espérance 154 37 319 181 38 482 3% Notre Dame de Charentonne 346 57 469 330 56 551 -2% Notre Dame de l'Alliance 208 40 453 220 41 627 3% Notre Dame de Seine Andelle 143 16 061 140 16 650 4% Notre dame des Bois Pays de Louviers 121 25 707 122 27 513 7% Notre Dame du Grand Sud D'Evreux 137 23 041 154 24 967 8% Notre Dame du Roumois 280 42 104 299 44 216 5% Notre Dame-Saint Taurin 354 101 205 358 100 980 0% Notre-Dame Risle Seine 245 40 310 256 40 072 -1% Pacy Vallée d'Eure 242 57 593 206 53 703 -7% Pays de conches 143 25 496 158 37 326 46% Pére Laval-Louviers-Boucle de Seine 189 45 047 211 40 494 -10% Plateau du Neubourg 191 31 168 212 30 883 -1% Roum'Oison 176 33 985 188 34 809 2% Saint André-Mesnilliers 158 29 947 167 28 274 -6% Saint Louis Pays de Vernon 413 102 240 406 100 375 -2% Saint Martin de la Risle 216 27 749 219 25 179 -9% Saint Nicaise du Vexin Normand 256 53 194 242 48 671 -9% Sainte Marie du Pays de Verneuil 259 38 061 245 33 754 -11% Saint-Jean-Baptiste-du-Val-Iton 254 44 960 253 39 930 -11% Saint-Pierre des Deux Rives 165 21 814 169 24 538 12% Ecouis 13 Billet spirituel Le pardon : exigence évangélique P ourquoi ce dimanche aussitôt après Pâques qualifié de « Divine Miséricorde » ? C‘est d’abord et surtout parce que sainte Faustine l’a demandé. Mais aussi à cause de Jésus aussitôt après la résurrection : « Tout homme à qui vous remettrez ses péchés ils lui seront remis ; tout homme à qui vous maintiendrez ses péchés ils lui seront maintenus ». Dès sa résurrection le Christ ressuscité donne pouvoir aux apôtres de pardonner les péchés. C’est la plus belle libération qui soit possible. Bien sûr chacun est libre. On ne peut forcer au pardon même si Jésus dit qu’il faut pardonner soixante dix fois sept fois. Pardonner ! Peut-être la chose la plus difficile à faire en ce monde. Ceux qui ne veulent pas du pardon sont libres de refuser ; ceux-là « leurs péchés leur seront maintenus ». Mais ce que dit et souhaite le Christ ressuscité, c’est de se continuer à travers les apôtres pour pardonner, pour faire appel au bien et à la liberté. Pour y parvenir Jésus leur dit : « Recevez l’Esprit Saint ». C’est lui l’Esprit Saint qui agit à travers de pauvres hommes. Pour ceux qui y croient, c’est un des plus beaux ministères. Grâce au sacrement du pardon, celui ou celle qui le reçoit vit la pleine liberté des enfants de Dieu. Chaque fois que l’un ou l’autre pardonne à son frère, c’est la liberté intérieure qui gagne. Jésus a tellement conscience de l’importance du pardon dans nos vies que c’est son premier message de ressuscité avec le don de la paix. « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie... tous ceux à qui vous remettrez leurs péchés ils leur seront remis ». On retrouve tous les ans cet évangile pour le deuxième dimanche de Pâques. On rappelle que Thomas n’était pas présent lors de la première apparition de Jésus à ses disciples. Thomas, lui aussi, a besoin de pardon car il n’a pas cru ses amis. Le premier geste de Jésus pour lui n’est pas un geste de rejet ou de reproche. Au contraire il l’invite à approcher. En signe de pardon pour son manque de foi il lui dit de toucher ses plaies. Thomas est guéri de son incrédulité : « Mon Seigneur et mon Dieu ». Saint Jean arrête là son témoignage. Mais il laisse la porte ouverte vers l’infini : « Il y a beaucoup d’autres signes que Jésus a faits. Ceux-là ont été mis afin que vous croyiez que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu ». Parcours d’Evangile, 2007 Frère Claude Chanteloup 15 ÉGLISE ÉGLISE UNIVERSELLE UNIVERSELLE Monseigneur Oscar Romero L’évêque salvadorien a été reconnu martyr, le 3 février, par un décret signé par le pape. Il sera prochainement béatifié. M gr Paglia, Président du Conseil pontifical pour la famille et postulateur de cette cause de béatification, a évoqué la vie, l’oeuvre et le martyre d’Oscar Arnulfo Romero y Galdámez, l’archevêque de San Salvador (photo), assassiné en 1980. Le pape François a reconnu qu’il est mort en haine de la foi. « C’est un don extraordinaire pour toute l’Eglise en ce début de millénaire que de voir sanctifié un pasteur ayant offert sa vie pour son peuple, a estimé Mgr Vincenzo Paglia. Il est un exemple pour tous les chrétiens, comme en témoigne l’Eglise anglicane qui a placé sa statue sur la façade de la cathédrale de Westminster aux côtés de celles du Pasteur Martin Luther King et du Pasteur Dietrich Bonhoeffer. Il est aussi un symbole pour la société tout entière qui voit en lui un champion des pauvres et de la paix. Notre gratitude doit également aller à Benoît XVI, qui a suivi l’affaire depuis le début et qui, le 20 décembre 2012 a décidé de débloquer la procédure canonique. Le travail de la Congrégation pour les causes des saints a été attentif et précis. A l’unanimité de la commission des cardinaux et de la commission des théologiens, le martyre a été confirmé comme subi en haine de la foi. Le martyre de Mgr Romero a donné espoir et force aux nombreuses familles salvadoriennes qui avaient perdu des parents et des amis durant la guerre civile. Son souvenir est devenu immédiatement celui des autres victimes moins connues. Après un long processus qui a connu beaucoup de difficultés et même des oppositions à propos 16 - Église d’Évreux avril 2015 de la pensée et de l’action pastorale du prélat. Enfin a été résolu le climat conflictuel qui s’était créé autour de sa figure. Désormais, Mgr Romero devient comme le premier d’une longue liste de nouveaux martyrs contemporains. Le 24 mars, jour de sa mort, sera pour la Conférence épiscopale italienne une Journée de prière pour les missionnaires martyrs. Les Nations-Unies ont pour leur part proclamé la Journée internationale pour le droit à la vérité en rapport aux graves violations des droits humains fondamentaux et de la dignité des victimes. Le monde a beaucoup changé depuis ce lointain 1980, mais le pasteur d’un petit pays d’Amérique centrale, continue de parler avec force. Et il est significatif que sa béatification ait lieu alors que la chaire de Pierre est, pour la première fois dans l’histoire, occupée par un latino-américain qui veut une Eglise pauvre pour les pauvres. C’est là une coïncidence providentielle. Défenseur des pauvres contre la répression féroce. Oscar Romero croyait dans sa mission d’évêque. Il se sentait responsable des gens, surtout des plus pauvres. C’est pourquoi il se chargea de leur sang, de leurs souffrances en dénonçant causes et coupables lors de ses prédications charismatiques du dimanche sur la radio nationale. On pourrait dire que c’était une conversion pastorale dans laquelle il se chargeait d’une force indispensable face à la crise qui affectait le pays. ÉGLISE ÉGLISE UNIVERSELLE UNIVERSELLE Il se fit le défenseur des gens, dans la tradition des pères de l’Eglise, qui ont défendu le clergé persécuté, protégé les pauvres et défendu le droit des personnes. Au Salvador, le climat de persécution était palpable, et Mgr Romero n’a pas hésité à devenir le défenseur des pauvres contre la répression féroce. Après deux ans d’épiscopat à San Salvador, Mgr Romero avait perdu trente de ses prêtres, tués, expulsés ou renvoyés pour échapper à la mort. Les escadrons de la mort ont également assassiné des dizaines de catéchistes et de nombreux fidèles des communautés de base ont disparu. L’Eglise a été la principale accusée, mais aussi la plus attaquée. Oscar Romero a résisté et a accepté de donner sa vie pour défendre son peuple. Il a été tué à l’autel, car ses bourreaux voulaient blesser l’Eglise rénovée par Vatican II. Sa mort a été causée non seulement par des motifs politiques mais surtout par la haine envers une foi caritative luttant contre les injustices qu’on faisait pleuvoir impitoyablement et cruellement sur les pauvres et leurs défenseurs. Sa mort à l’autel constituait pour ses assassins un symbole, un terrible avertissement à quiconque voulait agir dans ce sens. Jean-Paul II, qui connaissait très bien les deux autres saints morts sur l’autel, Stanislas de Cracovie et Thomas de Canterbury, a souligné qu’Oscar de San Salvador avait été tué au moment le plus saint, au cours de l’acte le plus divin… en offrant l’Eucharistie. Il a plusieurs fois répété haut et fort que Romero est nôtre, que Romero est l’Eglise. Romero a toujours aimé les pauvres. Il fut accusé de communisme parce qu’il demandait aux riches des salaires équitables pour les agriculteurs du café. Il répondit qu’en agissant ainsi, c’est eux qui ont ouvert la porte au communisme. (…) Mettre les pauvres au centre des préoccupations pastorales de l’Eglise et donc aussi de tous les chrétiens, y compris les riches, était la nouvelle forme de la pastorale. L’amour préférentiel pour les pauvres, non seulement n’a pas étouffé l’amour de Romero pour son pays, mais, au contraire l’a soutenu. En ce sens, Romero n’était pas un homme de parti (…) mais un pasteur qui voulait le bien commun de tous, et surtout des pauvres. Il n’a jamais cessé de chercher le moyen de pacifier son pays. Homme de Dieu et de prière. Avant tout Mgr Romero était un homme de Dieu, un homme de prière, obéissant à l’amour envers autrui. Il priait beaucoup et était dur pour lui-même, attaché qu’il était à une spiritualité traditionnelle faite de sacrifices. Il fut linéaire en dépit d’un caractère difficile, strict avec lui-même et sans compromis. Si sa vie spirituelle fut tourmentée, la prière était son repos, sa paix et sa force. Ce fut un évêque fidèle au Magistère. Ses écrits montrent clairement familiarité avec les documents de Vatican II, Medellin et Puebla, avec la doctrine sociale de l’Eglise et les autres textes pontificaux. On a souvent dit qu’Oscar Romero avait été subjugué par la théologie de la libération. Quand un journaliste lui a demandé s’il adhérait à la théologie de la libération, il avait répondu : « Oui, bien sûr, mais il y a deux théologies de la libération. Une ne voit que la libération matérielle. L’autre est celle de Paul VI et moi je suis avec Paul VI ». Vatican Information Service du 4 février 2015 17 VIE Des communautÉs Paroisse Estuaire Pays d’Auge Fêter la Saint Valentin à la source de l’Amour de Dieu, tel était le défi relevé par cette paroisse le 14 février dernier. L e 14 février 2014, le pape François avait donné rendez-vous aux amoureux et aux fiancés sur la place saint Pierre de Rome pour fêter la saint Valentin. Une façon pour le pape de rechristianiser la Saint Valentin. Extraits des témoignages Eric, vieux routard et Bénédicte jeune infirmière se sont rencontrés à Lourdes dans le service de l’Hospitalité. Ils ont fait ressortir deux points importants pour leur couple : ›› la prière qui les a souvent aidés et qui les aident toujours dans leurs difficultés. ›› les engagements dans l’Eglise (Foyers Notre Dame, Hospitalité de Lourdes, préparation au baptême) et dans la vie associative... La fécondité du couple déborde naturellement du cadre familial. Cet évènement ainsi que des initiatives dans notre diocèse d’Evreux et autres diocèses nous ont incités à prévoir une action pour 2015. Ainsi les fiancés qui se marient cette année ont été invités à vivre une célébration ce samedi 14 février à 18h à l’église saint Hélier de Beuzeville. Nous avons souhaité que cette célébration soit incluse dans le programme des rencontres prévues habituellement. A la fin de la première rencontre de la préparation au mariage, une invitation a été remise aux fiancés. Accompagnés par quelques personnes de la communauté chrétienne et les membres de la préparation au mariage, cette célébration a été vécue dans la joie : chants, Parole de Dieu, Notre Père, prières des fiancés, témoignages de deux couples Eric et Bénédicte, Guillaume et Agathe (19 et 21 ans de mariage), louange, bénédiction et remise de trois souvenirs : une lettre d’amour de Dieu imprimée sur papier parchemin, une bougie et une rose. 18 - Église d’Évreux avril 2015 Guillaume a excusé Agathe restée au foyer avec leurs six enfants. Au moment de l’adolescence, Guillaume s’est éloigné de l’Eglise et a cessé toute pratique. A l’âge de 20-21 ans un signe fort lui est donné. Poussé par l’Esprit, il se retrouve dans la chapelle Notre Dame de Grâce à Honfleur, il est profondément touché par la grâce, il pleure devant un portrait de Sainte Thérèse de Lisieux. Ce sera son nouveau départ dans la foi. Guillaume et Agathe se rencontreront et vivront pour un temps ensemble à Paris. Après avoir vécus le sacrement de Réconciliation, Guillaume et Agathe décideront de régulariser leur situation et prendront la décision de s’engager dans le sacrement du mariage. Aujourd’hui, ils sont engagés dans l’Eglise. Guillaume a insisté sur le pardon. Le sacrement de Réconciliation est vital pour leur couple. Il est important de montrer aux fiancés qu’ils peuvent compter sur l’amour de Dieu et cheminer avec le Christ, accompagnés et soutenus par la communauté chrétienne dans cette dernière étape avant le sacrement de mariage. Père Jean-Pierre Cremonesi et Yves diacre et Agnès Cormier VIE Des communautÉs Retraite dans la vie Mise en place en 2003 par le service de la Vie Spirituelle, cette proposition permet à tous de nourrir et d’approfondir leur relation à Dieu. Elle était proposée cette année dans la paroisse Avre et Iton. Deux retraitantes nous livrent leurs impressions. L a retraite dans la vie nous a été proposée par notre curé JeanLouis Rattier et nous ne pouvons que l’en remercier, car si pour certains d’entre nous l’engagement sur cinq semaines semblait difficile à envisager, celles et ceux qui se sont inscrits ne le regrettent vraiment pas. Cette retraite nous ouvre un chemin d’intériorité que ne nous permettent pas toujours nos engagements en paroisse. La prière commune chaque lundi, animée par l’équipe de la Vie Spirituelle, et notre prière personnelle quotidienne, sont des temps privilégiés de resourcement et d’enrichissement de notre relation à Dieu : nous allons vers Lui tels que nous sommes, dans la réalité de nos vies, pour mieux aller ensuite vers les autres. Nous relisons nos vies en nous appuyant sur des textes bibliques qui sont autant de fils conducteurs nous mettant en condition pour nous regarder de l’intérieur, en vérité, et découvrir que le Seigneur est toujours avec nous, même si rien ne semble se passer. Nos rencontres avec nos accompagnateurs(trices) sont essentielles et précieuses ; une confiance totale et une écoute réciproques nous mènent à un réel « coeur à coeur » avec le Seigneur. Sentir qu’il est là auprès de nous pour nous donner sa force. C’est une expérience incroyable et une joie immense que de vivre ensemble ces moments forts au cours desquels nous prenons du temps pour Dieu, du temps pour Lui parler, pour Lui dire notre colère ou notre joie, Lui demander son aide ou Lui rendre grâce pour les bonheurs qui nous arrivent. Chacun devrait pouvoir vivre cette « parenthèse » qui vivifie notre foi, donne un sens profond à notre prière, pour que la joie que nous en éprouvons, rayonne dans nos rencontres humaines. Il nous reste encore deux semaines, et nous savons déjà que l’après sera tout autre. Si une telle opportunité se présente à vous... saisissez-là ! Marie-Françoise Tisserant et Evelyne Breyton Agenda Lundi 30 mars, 17h Le Livre de Jérémie Au Prieuré N.D. Des Bois Les Landes Canappeville. Contact : 01.43.33.44.54 Lundi 6, 13 et 20 avril, 20h30 A l’école de l’Esprit Démarche de l’effusion de l’Esprit Saint, église de St Michel à Evreux. Contact : 02.32.33.04.58 Samedi 11 avril, 10h Halte spirituelle Chemin d’alliance Au Carmel St Joseph à St Georges Motel. Contact : Sr Nicole Chahhoud [email protected] Mardi 14 avril 20h30 Vers la sainteté ! Répondre à cet appel en fréquentant l’enseignement des saints, 3 rue Pierre Mendès France à Louviers. Contact : 02.32.40.01.35 Mercredi 15 avril, 20h30 Ecole d’évangélisation Oser proposer le Christ avec tendresse et joie. Contact : 02.32.33.04.58 Paroisse St Jean Baptiste du Val Iton. 19 VIE Des communautÉs Frères et soeurs de St Benoit Labre En cette année de la Vie Consacrée, nous poursuivons notre présentation des communautés religieuses du diocèse. S t Benoît-Joseph Labre est né à Amettes, village du diocèse d’Arras, le 26 mars 1748. Dès sa prime enfance, il se sent attiré par une vie consacrée à Dieu. Après une solide éducation délivrée par ses oncles prêtres, il fait des essais de vie religieuse en Chartreuse, puis à la Trappe de Sept-Fons, dans l’Allier. Ces essais se soldent par des échecs. C’est alors qu’à l’âge de vingt ans, il découvre sa vocation d’ « ermite pèlerin » ; il va parcourir les chemins d’Europe à pied, allant de sanctuaire en sanctuaire, surtout en Italie, à Rome, à Lorette où il se rendra onze années de suite. Ce « pauvre qui trouva la joie » va vivre, en marchant (30 000 kms), en demeurant des heures à genoux devant le tabernacle, dans l’intimité de la présence de Dieu et le souci des hommes. Il meurt le 16 avril 1783, et est inhumé dans l’église Ste Marie des Monts à Rome (près du Colisée). Il a été béatifié le 20 mai 1860 et canonisé le 8 décembre 1881. C’est le seul saint français dont le corps repose à Rome. Relevée, en France la nuit de Noël 1981 par Fr. Benoît-Joseph Weytens († 29 mai 2009), la Fraternité « labrienne » en France, se compose aujourd’hui de deux communautés, l’une de frères au Prieuré Stella Maris à Chaignes, l’autre de soeurs au Prieuré du Magnificat à Vernon. Certains, « Consacrés », prononcent des voeux 20 - Église d’Évreux avril 2015 religieux, après plusieurs années de formation, et vivent constamment en communauté, sous la Règle de St Benoît ; d’autres, « Donnés », rattachés à l’une des communautés, continuent à demeurer dans leurs conditions d’existence préalables, en suivant également la Règle de St Benoît dans leur vie et renouvellent chaque année leur engagement. Nous vivons de la Parole de Dieu, du Christ Eucharistie, de son Adoration au Saint Sacrement, de notre participation à la louange de l’Eglise par la psalmodie de l’Office Divin, et du pain partagé de la tendresse humaine, faisant nôtre la parole attribuée à St Benoît-Joseph Labre : « l’Eucharistie et le prochain, c’est tout un ». Notre Fraternité a été reconnue Association publique de fidèles par Mgr Nourrichard le 17 novembre 2008. Nos missions ont évolué au cours des années. Par le passé, nous avons accompagné des personnes malades du sida, participé à un accueil de nuit pour des personnes sans-abri à Chatou et accompagné des familles de prisonniers. Actuellement, certains d’entre nous visitent des personnes malades, l’un d’entre nous soutient des familles de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Un de nos frères fait de l’accompagnement spirituel. L’un d’entre nous fait partie de l’équipe d’aumônerie de la prison de Val de Reuil. Les soeurs professes ont diverses missions dans la paroisse de Vernon. Un de nos frères anime une équipe de funérailles. Le testament spirituel de St Benoît-Joseph Labre s’intitule la prière des Trois Coeurs : « Pour aimer Dieu, il faut trois coeurs en un seul : le premier doit être de feu envers Dieu, le second de chair envers le prochain, le troisième de bronze, rigoureux pour soi-même ». Frère Samuel VIE Des communautÉs Chapitre Général Chapitre Général des frères et soeurs de St Benoit Labre, il s’est déroulé en février. S elon nos statuts canoniques reconnus par Mgr Christian Nourrichard, qui a érigé notre Institut comme Association diocésaine publique de fidèles par un décret du 17 novembre 2008, « le Chapitre Général est l’organe décisionnel de l’Institut... Il comprend l’ensemble des frères et soeurs ayant fait une profession simple, ou perpétuelle ainsi que les donnés temporaires et se réunit tous les six ans ». Ce Chapitre s’est déroulé les 21 et 22 février dernier chez les soeurs du Carmel St Joseph à St Georges Motel, sous la présidence de notre évêque, présent avec nous la journée du samedi. Nous étions onze frères et soeurs, deux d’entre elles ne pouvant être physiquement présentes et ayant donné procuration pour les votes. Nous avons commencé par rendre hommage à notre Fr Benoît-Joseph Weytens, le refondateur de notre Institut, décédé le 29 mai 2009, soit trois mois et demi après notre dernier Chapitre Général. Nous avions trois sessions : 1.Synthèse des six années écoulées depuis le dernier Chapitre Général, et débat sur des questions de fond. 2.Votes pour élire les charges majeures. 3.Grandes orientations définies par le nouveau ministre (responsable pour l’ensemble des frères et soeurs), et attribution des charges de fonctionnement (par ex : liturgiste ou chantre). Avant les sessions, l’ensemble des capitulants a renouvelé la consécration de l’Institut au Sacré-Coeur de Jésus, puis Fr Samuel, en tant que ministre sortant a présenté une synthèse du sextennat écoulé, à partir des réponses au questionnaire envoyé à chaque frère et soeur. Nous avons ensuite débattu d’une question de fond, avec l’écoute attentive de Mgr Nourrichard et son éclairage extérieur. La première session s’est achevée par la messe votive au Saint Esprit dans la chapelle des soeurs du Carmel, en leur présence. La seconde session s’est déroulée le samedi après-midi. Les votes se sont faits à bulletins secrets, Fr Géry étant le garant de leur validité. Fr Samuel a été réélu ministre, et dans l’oratoire, a prononcé son engagement entre les mains de notre évêque, celuici lui donnant sa bénédiction ; l’ensemble des frères et soeurs a fait obédience entre les mains du nouveau ministre. Après quoi, ce dernier a nommé Fr Sébastien prieur des frères et Sr Marie-Dominique prieure des soeurs ; nous avons chanté le Te Deum. Ensuite, les votes ont repris ; a été élue Maître de formation, Sr Marie-Véronique, et quatrième conseiller : Fr Luc-Marie. Le Conseil de Fraternité a donc cinq membres. Puis ont été élus : Sr Claire-Elisabeth, économe et Fr Géry : secrétaire. Le samedi s’est terminé par les Vêpres avec les soeurs du Carmel et par un partage fraternel avant le dîner. Le dimanche a vu s’achever la troisième session après la messe en l’église d’Illiers l’Evêque, présidée par Fr Justin, Lazariste. Frère Samuel 21 vatican ii Quelques enjeux et l’actualité de Presbyterorum Ordinis A u Concile Vatican II, l’Eglise redécouvre sa nature missionnaire, qui est, « par l’annonce de l’Evangile, de faire briller sur tous les hommes la clarté du Christ qui resplendit sur le visage de l’Eglise » (LG 1). Dans cette mission, les prêtres ont un rôle important à jouer. Par l’ordination et la mission reçues des évêques, les prêtres sont mis au service du Christ Docteur, Prêtre et Roi ; ils participent à son ministère, qui, de jour en jour, construit ici-bas l’Eglise pour qu’elle soit peuple de Dieu, Corps du Christ, Temple du Saint-Esprit (PO 1). Notre décret entend venir en aide aux prêtres dont les conditions de vie et de ministère se sont modifiées (PO 14). Que deviennent le ministère et la vie des prêtres ? Quelle est leur mission spécifique face aux laïcs ? Pourquoi l’Eglise ne peut se passer de prêtres ? Dès le début du Concile, les Pères ont voulu un document pour les prêtres. Les évêques avec le pape n’ont cessé de souligner la vocation irremplaçable des prêtres dans la mission de l’Eglise. Mais cela ne suffit pas. Il fallait un texte ! Le décret sera pourtant un des derniers documents votés le 7 décembre 1965. L’histoire de ce décret est l’histoire du Concile. Il s’est élaboré dans la prière et la réflexion théologique (biblique, patristique, sacramentaire et liturgique) au long du Concile. PO aide théologiquement à dépasser l’opposition stérile entre le culte et la mission, voire la concurrence mortifère entre prêtre et laïc. Voici quelques enjeux : ›› Ce qui fait l’ordination, c’est le don de l’Esprit saint par l’imposition des mains de l’Evêque. Les prêtres sont un don de Dieu à l’Eglise et non une simple délégation ou fonction. Don à recevoir, à demander dans la prière. ›› PO définit le prêtre comme appartenant à un ordo. Le prêtre entre par son ordination dans un presbyterium, ensemble des prêtres du diocèse. La fraternité sacerdotale est un signe missionnaire. ›› Les prêtres sont les premiers collaborateurs de l’Evêque, dont la mission première est l’annonce à tout homme de l’Evangile. Cette annonce se fait dans la catéchèse, la liturgie, la vie pastorale et le témoignage de vie. ›› Tout baptisé doit aimer ; pour le prêtre, l’amour reçu par l’ordination est la charité pastorale qui le pousse à se donner sans mesure et sans réserve. ›› Le Concile appelle les prêtres à la sainteté. Remercions l’Esprit Saint de nous soutenir car la situation des prêtres, 50 ans après, s’est encore bien modifiée, mais la solution est la même : s’unir personnellement au Christ Docteur, Prêtre et Pasteur. Presbyterorum Ordinis est à travailler, à méditer (grâce aux références bibliques). Il est une vraie contemplation du Christ toujours vivant qui bâtit et édifie son Eglise et qui s’appuie sur ses amis (cf. Jn 15, 13), que sont les Apôtres et leurs successeurs, les évêques et les prêtres. PO 14 Aujourd’hui, on doit faire face à tant de tâches, on est pressé par tant de problèmes qu’on risque plus d’une fois d’aboutir à la dispersion. Les prêtres, eux, sont engagés dans les multiples obligations, ils sont tiraillés, et ils peuvent se demander, non sans angoisse, comment faire l’unité entre leur vie intérieure et les exigences de l’action extérieure. Cette unité de vie ne peut être réalisée (...) qu’à l’exemple du Christ Seigneur, dont la nourriture était de faire la volonté de celui qui l’a envoyé et d’accomplir son oeuvre. C’est donc le Christ qui demeure toujours la source et le principe de l’unité de leur vie. Les prêtres réaliseront cette unité de vie en s’unissant au Christ, (...) menant ainsi la vie même du Bon Pasteur (...) qui découle avant tout du sacrifice eucharistique. Père Jérôme Payre 23 catéchuménat Devenir chrétien, c’est possible à tout âge ! « On ne naît pas chrétien, on le devient » ainsi parlait Tertullien, un des premiers théologiens de l’Église du IIème siècle. Aujourd’hui, beaucoup de personnes frappent à la porte de l’Eglise pour commencer une démarche personnelle en vue de découvrir la foi chrétienne et de recevoir le baptême, la confirmation et l’eucharistie, appelés les sacrements de l’initiation chrétienne*. «I l y a six mois j’ai vécu un drame horrible, le décès de mon mari. Cela m’a amenée à aller beaucoup à l’église pour prier. Ça me fait du bien et m’aide à avancer, avec l’aide des paroissiens et du père Eric. J’ai l’impression de me retrouver en famille. N’étant pas baptisée, je ressens donc le besoin de passer par le baptême pour aller encore plus loin. » ainsi témoigne Brigitte, catéchumène* en chemin vers le baptême depuis quelques mois. Le catéchuménat, comment ça se passe ? Le Catéchuménat (en latin catechumenus, dérivé du grec ancien κατηχοὐμενος / katêkhoúmenos, de κατηχέω / katêkhéô, « faire retentir aux oreilles », d’où « instruire de vive voix ») est le temps proposé aux adultes qui désirent devenir chrétiens. Dès qu’elle formule sa demande, la personne va cheminer au rythme des rencontres, pour entrer en relation personnelle et vivante avec le Christ. Il n’y a pas d’âge pour découvrir l’amour de Jésus Christ pour tous les hommes et suivre son chemin. Quel que soit le parcours de vie, jeunes (à partir de 15 ans) ou adultes qui formulent le souhait de commencer cette démarche sont accueillis et accompagnés de façon appropriée. 24 - Église d’Évreux avril 2015 Temps ordinaire Je demande un sacrement (le baptême), on m’en propose trois ! En effet c’est par les trois sacrements : baptême, confirmation et eucharistie que nous sommes initiés à la vie chrétienne. « Nés à une vie nouvelle par le baptême, les fidèles sont fortifiés par le sacrement de la confirmation, et reçoivent dans l’eucharistie le pain de la vie » (Catéchisme de l’Eglise Catholique n° 1212). Dans l’unité de ces trois sacrements, on retrouve une certaine analogie avec l’origine, la croissance et le soutien de la vie naturelle. La préparation au baptême, qui inclut la préparation à la confirmation et à l’eucharistie peut prendre deux ans, et varie selon le cheminement de la personne, son parcours et ses conditions de vie. Il s’agit d’un temps suffisamment long pour favoriser la maturation, la conversion et l’approfondissement du désir de vivre à la suite du Christ. Cette préparation se vit en paroisse avec un accompagnateur (un fidèle baptisé affermi dans la foi) et une équipe composée d’autres catéchumènes, de baptisés et d’un prêtre dans la mesure du possible. Elle est ponctuée par les étapes liturgiques. On parle souvent des étapes vers le baptême, or il s’agit d’étapes du baptême, qui permettent aux catéchumènes de vivre déjà de leur baptême. Comment ? A leur entrée en Eglise*, les catéchumènes sont marqués du signe de la croix, ils reçoivent la Parole de Dieu et sont accueillis dans leur communauté, ce que nous vivons déjà nous les baptisés. Lors de la deuxième étape, ils répondent à l’appel de l’évêque * (voir zoom page 26). Pendant le Carême, ils vivent, dans leurs paroisses, trois célébrations des scrutins* aux 3ème, 4ème et 5ème dimanches du Carême. Par ce rite, l’Eglise se propose de soutenir leur marche et de leur donner la force de vaincre la tentation, ce dont nous avons besoin aussi dans notre marche de baptisés. Le dimanche des Rameaux, ils reçoivent l’Onction d’huile des catéchumènes* et vivent le rite de l’Effetah* pour ouvrir leurs cœurs et leurs oreilles à la Parole et leur donner la force de la proclamer, et c’est notre mission à tous. A la Veillée pascale, dans leur communauté paroissiale, ils sont baptisés, confirmés et ils communient pour la première fois, c’est le début de leur vie nouvelle de baptisés. Pendant le temps pascal, les néophytes* participeront pleinement aux célébrations des dimanches de Pâques pour continuer à vivre de leur baptême. Je demande un sacrement (l’eucharistie), on m’en propose deux ! En effet, quand une personne demande à se préparer à la première communion, on lui propose de recevoir la confirmation pour les mêmes raisons citées précédemment. (initiées par les trois sacrements). Le service du catéchuménat propose un cheminement vers la confirmation avec des étapes à vivre dans l’ensemble en paroisse ; elles visent à déployer les différentes composantes du baptême : l’accueil dans une communauté chrétienne, la profession de foi, le sacrement du pardon, pour renouveler l’engagement de leur baptême lors de la Veillée pascale. Le sacrement de la confirmation est célébré pour jeunes et adultes pendant le temps pascal en secteur. G l ossa i re Appel décisif et Inscription du nom : Le premier dimanche de Carême, les catéchumènes sont appelés au baptême par l’Evêque qui agit au nom de l’Eglise. A l’appel de son nom, chacun répond « me voici ». Parrain et marraine témoignent de la disposition intérieure de leur filleul(le). Ceux-ci inscrivent et signent leur nom sur le registre des catéchumènes du diocèse. Catéchumène : Jeune (à partir de 15 ans) ou adulte qui demande le baptême. Confirmand : Jeune (à partir de 15 ans) ou adulte qui demande la confirmation. Entrée en Eglise : Après un temps de cheminement et de conversion, cette célébration est la première démarche publique du catéchumène en Église : elle lui permet d’exprimer, devant toute la communauté rassemblée, son désir de poursuivre sa découverte du Christ. Il est marqué du signe de la croix et il reçoit le livre des Évangiles. Effetah : Rite au cours duquel l’évêque impose les mains sur chacun des catéchumènes en disant «ouvre-toi». Par son symbolisme propre, ce rite exprime la nécessité de la grâce pour entendre la Parole de Dieu et la proclamer. On trouve ce geste de Jésus dans la guérison du sourd-muet. (Mc 7, 31-37). Initiation chrétienne : Processus par le- quel une personne devient chrétienne et membre de l’Eglise par la réception des trois sacrements dits sacrements d’initiation : le baptême, la confirmation et l’eucharistie. Cette initiation suppose différents seuils de préparation, de formation, de célébrations liturgiques et d’accompagnement. Néophyte : du grec «neos», nouveau et «phutos» plante de «phuein», naître. Souvent traduit par «nouvelles ou jeunes plantes» : nouveau baptisé. Scrutins : Dans le vocabulaire ecclésial, le mot « scrutin » rassemble trois sens : c’est une célébration au cours de laquelle le candidat au baptême est appelé à se placer devant la grandeur de l’appel de Dieu, examiné sur sa progression dans la vie chrétienne et encouragé à lutter contre le mal. 1 è re éta p e : e nt ré e e n E g l i s e Temps ordinaire (après 6 -9 m ois) 25 catéchuménat Zoom sur l’appel décisif L’appel décisif est la deuxième étape du baptême. Sa célébration constitue un temps fort dans la vie du catéchumène. Lors de cette journée (le premier dimanche de Carême), tous les catéchumènes du diocèse, leurs parrains/ marraines, familles et accompagnateurs sont rassemblés autour de l’évêque. Pendant cette célébration, chaque catéchumène, à l’appel de son nom formulé par l’évêque, se lève et sa réponse résonne publiquement « Me voici ». Ils expriment leur désir d’être initiés par les sacrements du Christ, appelés aussi les sacrements de Pâques ou encore sacrements de l’Eglise. Ils reçoivent une écharpe violette de la main de l’évêque, et signent le registre des catéchumènes du diocèse, que l’évêque signe aussi. Ce dimanche 22 février 2015, en l’église Notre Dame de Louviers, ils étaient trente et un à répondre à l’appel. Des paroissiens sont venus partager cette journée avec les catéchumènes. Cela leur a permis de manifester leur intérêt et leur implication. Cette démarche est essentielle dans l’intégration des catéchumènes dans la vie de l’Eglise : se sentir entourés, accompagnés, rassurés par les paroissiens, permet aux catéchumènes de tisser des liens et ainsi de trouver leur place dans leurs communautés respectives. 26 Après le repas partagé fraternel et convivial au collège Saint Louis, ils ont été sollicités pour relire la célébration qu’ils venaient de vivre et réfléchir aux questions posées aux parrains / marraines : la fidélité à l’écoute de la Parole de Dieu, vivre dans la présence de Dieu en gardant sa parole, et enfin vie fraternelle et prière. Afin de les aider dans leur réflexion et cheminement, trois personnes sont venues témoigner de ce qu’elles vivent au quotidien, chacune en lien avec l’un des trois thèmes. Romain, baptisé en 2014, a partagé son expérience, son cheminement avec ses joies mais aussi les difficultés rencontrées. En référence à l’évangile de la Cananéenne, (Mt 15, 21-28), lorsque Jésus dit à la femme « il n’est pas bien de prendre le pain des enfants pour le jeter aux petits chiens » la femme répond en disant « c’est vrai Seigneur, et justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres ». Romain nous a interpellés « mangez du pain, et faites plein de miettes ! pour que beaucoup puissent en être rassasiés ». Sœur Hélène, religieuse à Montreuil l’Argillé, a parlé de la Parole Vivante, une façon d’accueillir la Parole de Dieu dans tout son corps et de se laisser transformer par elle. Martine, a partagé son expérience de vie fraternelle et de prière. « Je vis en baptisée lorsque je me donne à la prière, lorsque je donne de ma personne dans les services ». Prier ensemble est constitutif de notre foi chrétienne. Chacun a pu ensuite échanger avec le père évêque, en toute liberté et convivialité. 2 è m e éta p e : ap p e l d é c i s i f Carême En qu e l qu e s chiff re s : En 2014 dans notre diocèse • • • • Nous avons accueilli 52 baptisés adultes. Nous avons accompagné 37 confirmands adultes. Nous avons proposé deux formations aux 51 accompagnateurs. Nous avons organisé quatre rencontres avec les accompagnateurs, catéchumènes, confirmands, parrains/marraines. L’équipe Actuellement, l’équipe du Service Diocésain du Catéchuménat est constituée de plusieurs membres : Christiane Dalion, Xavier Fauvette, Céline Marchand, Françoise Mollet, Bernard Fagoo diacre permanent, avec Sœur Nicole Chahhoud, responsable, et le père Michel Daubanes, prêtre accompagnateur. Sa mission est multiple. Il lui revient d’accueillir et d’accompagner les catéchumènes et confirmands en leur proposant des temps forts diocésains : célébrations, rencontres, partage avec l’évêque, retraite… Elle est en charge également de former et soutenir les accompagnateurs pour leur permettre d’assurer pleinement leur mission. « J’ai reçu de mon Baptême, le plus grand amour que l’on peut recevoir et c’est l’amour de notre Seigneur... Me voici donc porteuse de la bonne nouvelle, et à mon tour maintenant de l’annoncer. Le dernier commandement de Jésus était « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés». A mon tour de le suivre et de vivre au plus près de son enseignement. » Cendrine, baptisée et confirmée en 2013 S up p o r t s Les accompagnateurs peuvent gratuitement se procurer les documents de référence auprès du service du catéchuménat. Et après ? Pendant un an après le baptême et/ou la confirmation le Service du Catéchuménat propose des temps forts diocésains pour approfondir et déployer la grâce baptismale dans toutes ses conséquences pour la vie chrétienne : retraite, sacrement de réconciliation, service du frère… 3 ème éta p e: Ve il lée pa sca l e et ré c ept ion d es sacrements Service diocésain du catéchuménat CS 40165 - 27001 Evreux cedex 02.32.62.19.93 [email protected] Pe nte cô te Temps pascal Temps ordinaire 27 27 VIE DES MOUVEMENTS Carême 2015 Le Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement - Terre Solidaire nous a adressé un appel vibrant au partage un ce Carême. N ous, mouvements de laïcs, instituts religieux, services d’Église, membres de la collégialité du CCFD-Terre Solidaire (Comité Catholique contre la faim et pour le Développement) lançons un appel aux catholiques de France, dans ce temps de conversion et de partage qu’est le carême : Plus que jamais, ensemble, mettons-nous au service de la solidarité internationale. Cet appel s’inscrit dans la démarche Diaconia 2013, lancée par les évêques de France : le service du frère est intimement lié à la manière de vivre à la suite du Christ. Nous avons reçu avec joie le discours du Pape François sur la solidarité (Rencontre des mouvements populaires en octobre 2014 au Vatican) : « Solidarité, c’est un mot qui signifie beaucoup plus que quelques actes de générosité sporadiques ». Faisons un pas de plus sur ce chemin de fraternité ! À l’heure de la mondialisation, les interdépendances entre les différentes parties du monde nous appellent à multiplier les alliances et les partenariats. Agir sur les causes de pauvreté chez nous et dans le monde nous invite à interroger les systèmes qui provoquent de telles injustices et à proposer de nouvelles initiatives. À l’heure de la prise de conscience des déséquilibres écologiques qu’entraîne notre modèle de développement occidental, il y a urgence à changer nos modes de vie et à pratiquer une heureuse sobriété. Il y a urgence aussi à mobiliser toutes les forces de la société contre ces déséquilibres écologiques (la conférence Paris Climat/COP 21 décembre 2015 sur les dérèglements climatiques). À la suite de Jésus, l’Eglise affirme son option préférentielle pour les pauvres et nous pousse à passer d’une interdépendance subie à une mondialisation solidaire. « Une terre, un toit 28 - Église d’Évreux avril 2015 et un travail, ce pourquoi, vous luttez, sont des droits sacrés. Exiger cela n’est pas du tout étrange, c’est la doctrine sociale de l’Église. Car l’appel de Paul VI dans l’Encyclique Populorum Progressio en 1967 reste d’actualité : Les peuples de la faim interpellent de façon dramatique les peuples de l’opulence : aujourd’hui, ces peuples de la faim et de l’opulence sont répartis dans les différentes nations » (Pape François, rencontre des mouvements populaires en octobre 2014 au Vatican). Nous, mouvements, instituts religieux et services d’Église, membres de la collégialité du CCFD-Terre Solidaire, réaffirmons avec force notre engagement en faveur de la solidarité internationale, ancré dans l’Évangile et l’enseignement social de l’Église. Nous croyons à la force des projets de solidarité développés dans le respect des personnes, sans se substituer à elles et sans les dépouiller de leurs propres capacités. « Vivre ensemble » est possible, au-delà des différences culturelles, religieuses, au-delà même des conflits passés. Notre engagement pour la solidarité internationale peut devenir chemin d’Évangélisation pour nos contemporains et en particulier pour des jeunes qui retrouvent ainsi le goût d’une appartenance d’Église. Le CCFD-Terre Solidaire allie le soutien à des projets précis de développement dans les pays du sud à des actions en France pour sensibiliser et pour convaincre les décideurs d’agir sur les causes du mal développement. Le CCFD-Terre Solidaire est signe, pour le monde et pour notre Église, et nous aide à porter la Bonne Nouvelle aux périphéries. Oui, ensemble, plus que jamais au service de la solidarité internationale. Collectif CCFD-Terre Solidaire VIE DES MOUVEMENTS Travailler au vivre ensemble L’actualité du mois de janvier a largement alimenté la réflexion du Carrefour des cités. La rencontre du 21 février en témoigne. L e Carrefour des cités, réuni à l’Espace Nétreville à Évreux a invité ses membres à relire les événements de janvier (attentats, rassemblements, rencontres…). sieurs villes, des groupes de dialogue interreligieux se sont constitués. « Peur, colère, ne pas mettre des étiquettes sur les personnes, respect, aller vers les autres… », voilà quelques expressions échangées lors de la rencontre du Carrefour des cités du 21 février. La petite trentaine de participants (la grippe a entraîné des absences…) a pu exprimer son ressenti, la manière dont chacun a vécu les événements de janvier dans les différents quartiers et cités du diocèse. Beaucoup ont rapporté combien les attentats ont choqué, aussi bien les citoyens, les croyants qu’ils soient chrétiens ou musulmans comme les non-croyants en Dieu. La peur aussi, « les musulmans ont peur, les gens dans les quartiers ont peur ». Des paroles violentes ont été entendues… Mais aussi les rassemblements nombreux, les actes d’amitié et de paix entre personnes et entre groupes. Dans un village, une marche s’est organisée spontanément. Des personnes ont invité la femme de l’épicier qui est musulmane. Plusieurs ont fait référence au rassemblement du 13 janvier à Evreux avec les représentants des différentes religions à l’invitation de l’évêque et aussi à celui des Andelys où la mission ouvrière qui fêtait l’Épiphanie avait modifié son programme pour participer au rassemblement l’après-midi. Olivier Lemesle, curé des Andelys et délégué diocésain à la mission ouvrière, y est intervenu. En fin de matinée, des responsables d’associations musulmanes avaient participé au verre de l’amitié servi après la messe. À Bernay, beaucoup de monde s’est rassemblé car un policier tué était bernayen. Dans plu- Au-delà de l’émotion, nous devons aller à la rencontre de l’autre dans la vie quotidienne, refuser les étiquettes et changer notre regard sur les personnes, « regarder l’autre comme il est avec ce qu’il a à me dire ». Un extrait de l’exhortation apostolique du pape François, « La Joie de l’Évangile » n° 24, nous a invités à être une « Église en sortie » où nous avons à « sentir l’odeur des brebis ». Jean-François Berjonneau conclut la matinée autour de quatre points d’attention : ›› la laïcité : c’est le cadre qui garantit la liberté de chacun, donnons-lui un contenu participatif et interactif ; ›› trouver des espaces pour dire nos peurs et poser des mots sur les maux ; ›› travailler au développement du lien social et de l’intégration des jeunes dans les quartiers ; ›› la liberté d’expression à conjuguer avec respect, à réfléchir à nouveaux frais... La prochaine rencontre du Carrefour des cités aura lieu le 18 avril à Bernay. Paul Magnan 29 VIE DES MOUVEMENTS La Charité d’Heudreville évolue A nouveau cette Charité est dans l’actualité : ce dimanche 22 février, pour la première fois, la remise d’un chaperon à une dame... Hervé Garçon, qui a déjà pris la mesure de ses responsabilités, a reçu le chaperon officialisant sa nomination des mains de Michel de Vaumas. Le second a été la remise de son chaperon à Madame Christine Thomas. Cet évènement ordinaire pour beaucoup de Charités est exceptionnel pour celle d’Heudreville : elle est la première femme des temps modernes à être accueillie dans notre Charité. Après qu’elle se soit engagée à servir l’Église, l’évêque et la paroisse, le chaperon lui a été remis par Hervé Garçon. T rop souvent présentées comme des vestiges du passé, les Confréries de Charité sont porteuses de nombreux siècles au service du frère, la diaconie bien avant Diaconia. Elles sont toujours vivantes et accueillent celles et ceux qui souhaitent mettre leur foi au service des autres. À Heudreville sur Eure, dans une église bien remplie, la messe des familles et avec quelque retard, la Saint Sébastien, patron de la Confrérie, était célébrée par Frère Louis Biotteau. Michel De Vaumas, Grand Maître des Charités du Diocèse d’Évreux et de Haute-Normandie et de nombreux représentants des Confréries voisines étaient présents à cette célébration où se sont produits trois évènements importants pour la charité : Le premier a été le changement du Maître de cette Charité. René Godefroy a succédé, comme Maître de la Charité, à Moïse Laplanche dont les quatre fils sont aujourd’hui Frères dans cette Charité. Il a exercé cette fonction pendant de nombreuses années et souhaitait être remplacé. 30 - Église d’Évreux avril 2015 Le dernier évènement tout aussi exceptionnel a été la remise des médailles par le Grand Maître. Ont été faits Chevaliers dans l’ordre des Confréries : Roger d’Orglandes, Xavier, Mauxe et Hervé Laplanche. René Godefroy, quant à lui, a reçu des mains de Michel De Vaumas la médaille de Grand Officier dans l’ordre des Confréries pour services exceptionnels. Très discret et très présent dans la paroisse, René a su maintenir la tradition du service du frère et de la présence vers les familles dans la douleur. Pour ses qualités humaines, pour les services rendus à toutes et à tous, il en a été très chaleureusement remercié. Avant le terme de la messe, le pain offert par les Charitons a été béni par le prêtre et distribué aux fidèles présents à cet office. Jean-Pierre Riquois VIE DES MOUVEMENTS Vivants… et Fragiles Tel était le thème du dimanche de la santé ce 8 février, à la Maison d’Harcourt. L a préparation de cette journée a été l’occasion d’impliquer largement, chacun de nous étant d’une façon ou d’une autre habité par sa propre « fragilité ». Le personnel soignant qui a préparé les personnes ayant des difficultés à se déplacer, les bénévoles de l’Aumônerie, ont permis pour cette journée symbolique de rassembler un grand nombre de résidents. Tous rassemblés et unis, nous avons participé à la messe concélébrée par le père Mainbourg, qui a donné au cours de cette célébration aux personnes qui le souhaitaient l’onction des malades. Ils étaient nombreux à demander ce sacrement ; pour un réconfort, un soutien dans l’épreuve et recevoir la paix du Seigneur. Des images concernant le « Sacrement des Malades » et « Vivants… et fragiles », en souvenir de cette journée leur ont été distribuées. L’après-midi, une animation était prévue afin de rassembler tous les résidents et à notre grande joie leur famille aussi était présente. La grande salle polyvalente était comble. Virginie, responsable animatrice, veillait à ce que chacun soit à son aise pour assister au spectacle. La chorale d’Ailly composée de trente chanteuses et chanteurs ont « allumé le feu », avec un répertoire permettant à chacun de « voyager » dans le temps et ses souvenirs. Chansons connues que tous pouvaient chanter… Découverte de chants venus d’ailleurs : airs populaires : croate, tchèque … Solos, chorale à l’unisson, accordéon, ils ont mis la joie et fait « entrer le soleil » dans les cœurs. L’alchimie était parfaite : ils nous donnaient du plaisir et ils en prenaient aussi à chanter pour nous (c’est ce qu’ils nous ont affirmé). Après une collation bien méritée et un échange de nos émotions avec la chorale, nous nous sommes séparés en promettant de nous revoir l’année prochaine. D’ailleurs, le rendezvous est déjà pris. Agenda Samedi 4 avril, 16h Cercle du Silence L’étranger est mon frère. Ce cercle est ouvert à tous, croyant ou non. Chaque 1er samedi du mois de 16h à 17h devant la médiathèque centrale d’Evreux. Mardi 7 avril, 20h30 Université de la vie Tous les lundis à Vernon, formation bioéthique organisée par Alliance Vita. Contact : M-V Crestani [email protected] Les 10 et 11 avril Pèlerinage du Monastère Invisible A Nevers avec Sainte Bernadette à l’occasion de l’année de la vie consacrée. Contact : monastereinvisible. [email protected] Jeudi 16 avril, 9h30 Des sacrements pour les malades Formation à l’Espace Nétreville à Evreux. Pour les équipes d’aumôneries des hôpitaux et maisons de retraite, et service évangélique des malades, et l’hospitalité ND d’Evreux. Contact : M.M. Lisneuf : 02.32.62.82.34 - Jean-Louis Dalleinne : 06.80.04.96.76 Pas besoin de plus de phrases pour dire combien cette journée a été appréciée de tous… seulement merci ! Liliane, bénévole 31 Billet d’HUMEUR Religion e verbe latin « religare », qui donne en français « relier », est la racine du mot « religion ». La religion est donc le lien qui relie l’homme au sacré, avec des rites, un culte, des lois, une conduite morale en cohérence avec eux. La religion est essentiellement reliante : elle relie l’homme au sacré, au divin, à Dieu ; elle relie les hommes entre eux, puisque le culte est toujours communautaire ; elle relie l’homme terreux à son mystère le plus intime, son origine et sa fin, au-delà de lui. Les traces de rites sacrés, que l’on peut découvrir, par exemple, près de sépultures très primitives, sont l’indice d’un début d’hominisation. Nier ou dénigrer cette identité religieuse de l’homme serait alors l’indice d’une régression. Le soi-disant progrès des sociétés qui se flattent de s’être émancipées de l’obscurantisme religieux cache un recul inquiétant. On gagnerait à respecter les religions, à les écouter : leur parole, aujourd’hui, vaut de beaucoup celle des politiques. Mais on préfère dénigrer leurs propos, jeter le discrédit sur leurs positions, ridiculiser leurs pratiques, tant leur parole fausse les calculs pernicieux du « tout économique » et interroge... l’idéologie subtile du « tout permis ». Finalement, on a peur de la vérité, et cette peur engendre l’exclusion de ceux qui ne cessent de la rappeler. Je lis que, depuis janvier, le pourcentage des Gaulois qui estiment l’Islam dangereux pour la France a augmenté. On a beau rassurer les Juifs et leur dire qu’ils ont leur place en France, assurer aux Musulmans que l’on ne fait pas d’amalgame entre leur religion et le djihadisme, ce discours 32 - Église d’Évreux avril 2015 est, pour une large part, politique, puisqu’en face, on juge sans intérêt la pensée chrétienne, cherchant même parfois à la dénigrer. Il est vrai que les chrétiens sont plutôt mous et qu’on peut profaner leurs cimetières, attenter à la pudeur dans leurs églises, les massacrer même, en Egypte ou ailleurs, sans gros risques de les voir réagir et fomenter des émeutes. D’ailleurs, ils font toujours profil bas et se gardent bien de faire parler d’eux, quémandant presque la permission d’exister. Quand comprendrons-nous que la laïcité est au service d’un meilleur « vivre ensemble » ? Or, nous en avons fait un dogme : l’homme se suffit à lui-même ; les divinités sont des êtres imaginaires qui pallient aux insuffisances intellectuelles ou morales des faibles ; le fait religieux n’est tolérable que s’il reste privé. Le résultat, c’est qu’on ne parvient pas à intégrer les musulmans, qu’on se prive de l’expérience inter culturelle des chrétiens, qu’on se met à dos ceux dont on a besoin pour remplir des tâches salissantes, qu’on alimente, enfin, les rancœurs et les suspicions entre français. On parle d’intégrer mais on tolère et on entretient encore des ghettos ; on manifeste massivement pour défendre la liberté d’expression mais on légifère, dans le même temps, sur le port d’un voile, qui n’est qu’un bout de tissu à la signification plus culturelle que religieuse ? Le mal ne viendrait-il pas, en partie, de ce que la laïcité à la française ressemble à une religion nationale, avec certaines caractéristiques sectaires ? Frère Paul Emmanuel Image sous licence par Depositphotos.com©Ilolab L spÉcial Jeunes La joie de transmettre Dimanche 15 février, les jeunes collégiens de l’Aumônerie de l’Enseignement Public ont vécu une belle et grande journée à Fécamp. M ise en route avec la messe à l’église St Etienne en présence de la communauté locale : ce fut le partage d’un beau moment de spiritualité. Nos jeunes ont ensuite vécu deux moments privilégiés en prenant part à l’atelier calligraphie où ils se sont initiés avec plaisir et enthousiasme à l’art d’écrire la Parole, puis la visite de l’abbatiale de la Ste Trinité qui les a impressionnés, tant par sa grandeur que par la lumière qui la baigne. Ils se sont sentis en présence de Jésus et ont exprimé leur désir d’aller plus loin. Et si l’on parlait de l’Abbatiale et tout ce que nous avons retenu ! L’Abbatiale de Fécamp : imposante à l’extérieur, sa hauteur, ses grands vitraux très lumineux, aussi longue que Notre Dame de Paris et d’une grande beauté sous ce ciel bleu. Nous sommes entrés à l’intérieur et surprise, nous n’avons pas monté de marches comme souvent nous le faisons dans nos églises mais nous les avons descendues. La ville de Fécamp est en pente. L’intérieur est très lumineux, le plafond est en courbe en arc brisé du style gothique. Cette abbatiale a été construite au 12ème siècle en cinquante et un ans, époque où tous les gens étaient croyants mais ne savaient ni lire ni écrire. Le plan au sol représente une croix et l’église est tournée vers l’est. Plus on avançait et plus les allées étaient lumineuses. Nous nous sommes déplacés dans de longs couloirs sans aller au cœur de l’abbatiale, pour ainsi ne pas déranger les offices. Au centre de l’abbatiale nous avons pu admirer la tour Lanterne, « forme gothique » qui se situe au dessus des cloches et dont la toiture est tout en plomb. Ce plomb tant convoité pendant la seconde guerre mondiale pour fabriquer des armes et qui a été épargné. Notre guide posait très souvent des questions, et les jeunes n’hésitaient pas à y répondre avec enthousiasme. Un peu d’humour, des comparaisons, la joie de transmettre et pour les jeunes la joie de recevoir : n’est-ce pas un message de Dieu pour tous les hommes ? Agenda Samedi 11 avril, 9h Rassemblement provincial Rassemblement des jeunes de 6ème et 5ème des six diocèses normands, Conçu et organisé par les délégués à la Mission Universelle-Coopération Missionnaire à Lisieux. Contact : Martine Hue 06.78.35.36.29 Mardi 14 avril Rassemblement A Rouen des 1éres de l’Enseignement Catholique Contact : 06.03.31.83.53 Père Jérôme Payre Samedi 18 avril 20h30 Veillée de prière avec le groupe Hosanna à St Michel Evreux. Contact : Marie Bories 06.12.14.29.43 Samedi 25 avril, 15h Katorin Faire connaître et aimer Jésus, le Christ le Fils de Dieu par l’amitié, le jeu et la prière au Collège St Louis à Louviers. Contact : David Briaud [email protected] Du 26 avril au 3 mai Camp Taizé Organisé par l’Aumônerie de l’Enseignement Public pour les 15/18 ans. Contact : aep27@ evreux.catholique.fr Isabelle Amelot 33 Revue de presse Scolariser les petits africains Extrait de Paris-Normandie 19 février 2015 D epuis plusieurs années, l’association Bernay Burkina-Faso s’engage pour le développement du pays. Elle finance ainsi la construction de trois classes au village de Sankondé. Peu à peu, le projet prend forme : « Après l’ouverture de la 2ème classe en 2013, nous avons financé en 2014 un deuxième logement pour les instituteurs », s’est félicitée la présidente, lors de l’assemblée générale de l’association. « Finalement l’état burkinabé ayant débloqué le financement de trois classes supplémentaires, l’école de Sankondé sera composée dans un avenir proche de six classes. Nos partenaires à commencer par le chef du village, font preuve d’une réelle motivation ». Les habitants apportent leur pierre à l’édifice, en livrant notamment des « cailloux sauvages », qui seront réduits en gravillons. Les effectifs actuels sont de 45 élèves en CP1 (classe d’apprentissage du français) et 27 élèves en CE1. L’association s’efforce aussi de faire connaître la culture africaine à Bernay. L’exposition « Voyage en art africain » à la médiathèque a aussi mis en valeur l’artisanat local. Un méchoui pour un puits Action de solidarité à la Halle des expos - Extrait d’Eure Infos du 10 février 2015 L’association Euromaroc organise, le 28 février, une soirée de solidarité destinée à financer le forage d’un puits dans un petit village isolé de la région de Chyadma au Maroc. Quand ils ne s’occupent pas de donner des cours de soutien scolaire aux enfants ou qu’ils ne participent pas à l’alphabétisation d’une trentaine de femmes, les bénévoles de l’association Euromaroc donnent de leur temps pour mener des actions de solidarité en direction de la population du royaume alaouite. Après avoir expédié un premier container de couvertures et vêtements à destination des victimes des inondations qui ont frappé le sud marocain en novembre dernier (avec le soutien du Secours Populaire) financé l’achat d’une poussette pour une personne en situation de handicap l’association se lance dans un nouveau projet humanitaire. 34 - Église d’Évreux avril 2015 « Nous voulons équiper un village isolé, situé entre Essaouira et Safi, d’un puits pour alimenter la population en eau potable » explique Zakaria Bertoune, le président de l’association. « C’est un petit douar où il y a souvent des problèmes d’approvisionnement en eau, précise Djamel Settar, les villageois sont régulièrement obligés de faire des kilomètres pour remplir des citernes ». Un budget de 5 000 euros Études de terrain, forage, installation d’une pompe électrique alimentée par des panneaux solaires, l’opération a été évaluée à près de 5 000 euros. « Nous allons mener ce projet du début jusqu’à la fin », assure Zakaria Bertoune. Pour le financer, l’association compte sur la solidarité des Ebroïciens. En savoir plus – www.euromaroc-evreux.fr Recension Les familles, l’Eglise et la société : la nouvelle donne Un évêque prend la parole et alimente la réflexion dans le cadre du Synode romain pour les familles. D ans un livre d’entretien, Mgr Jean-Luc Brunin, évêque du Havre et président du conseil « Famille et Société » de la conférence des évêques de France, nous livre sa réflexion sur les défis que nous sommes amenés à relever à propos de la famille. Comme chacun d’entre nous, que ce soit autour de nous ou dans sa propre famille, il fait le constat d’une nouvelle donne à ce propos. Le constat n’a rien de surprenant pour qui demeure attentif aux évolutions sociales de la question familiale. Il caractérise cette nouvelle donne par le passage d’une situation où il était parlé de « la famille » à une situation où il est parlé « des familles ». Ce passage du singulier au pluriel est celui des dernières décennies. Notre situation actuelle est marquée du sceau du pluralisme. Une prise en compte plus soutenue de l’histoire aurait peut-être permis de relativiser le constat. En effet, la famille n’a pas toujours été homogène. Une fois ce constat établi, l’auteur est conduit à revenir à « l’horizon » de nos vies familiales. La famille est fondée sur le mariage, sur l’échange des consentements dont la visée réside dans la fécondité. Ce projet ne peut trouver pleine réalisation que dans la prise en compte de la liberté, de la fidélité, de la stabilité. Cette étape dans la pensée de l’auteur n’a rien d’original dans la mesure où elle reprend les fondamentaux de la théologie du mariage. Il nous faut chercher un intérêt à ce propos, non pas dans l’exposé classique de cette théologie mais dans l’invitation de l’auteur à prendre en compte la destinataire de celle-ci. Cette théologie exprime la promesse d’une vie bonne vers laquelle nous sommes invités à tendre. Cette manière d’envisager la vie de nos familles permet à l’auteur de montrer qu’il existe une réelle tension à maintenir entre le rappel des exigences de la loi, et l’exercice indispensable de la miséricorde. Il reste encore un bout de chemin à accomplir pour que nos familles soient réalisation pleine et entière de cette promesse. Mgr Brunin rappelle ici que la famille est un projet à construire et quelque chose à bâtir dans le temps qui nous est donné. Père Jean-Luc Védrine Editions Bayard Livre disponible à la médiathèque diocésaine Médiathèque En marche vers le baptême DVD 54 mn Des adultes, que l’on appelle des catéchumènes, un mot d’origine grec qui signifie « celui aux oreilles duquel a résonné la parole ». S’appuyant sur des témoignages de catéchumènes, ce film retrace les étapes liturgiques qui conduisent au baptême. C’est l’aventure passionnante de ceux qui découvrent le chemin de la foi. Les nouveaux convertis de Monique Hébrard Des témoignages d’hommes et de femmes qui, par des chemins divers et souvent surprenants, ont rencontré le Dieu des chrétiens et ont demandé le baptême à 25 ou 40 ans : autant de personnalités différentes, de tous âges et de tous milieux, qui racontent avec beaucoup d’émotion leur parcours et leur foi nouvelle. L’auteur montre combien la préparation au baptême est pour la plupart un chemin d’épanouissement individuel, voire de guérison, qui leur donne une incroyable force de vie et de liberté. Médiathèque diocésaine Centre St Jean - 11bis rue J. Bart Évreux - 02.32.62.82.35 35 EglisE saintE-foy dE ConChEs Pour avril, plusieurs thèmes auraient pu être retenus. Nous avons choisi celui de l’Eucharistie, peu présent dans les vitraux, mais que nous trouvons dans l’église Sainte-Foy de Conches, superbe écrin pour un magnifique livre d’images et de lumière : ses vitraux anciens. La baie 10 nous présente un arc de triomphe de l’Eucharistie. Cette oeuvre, offerte en 1540 par Guillaume Papelard, représente les donateurs en partie inférieure. Au centre le Christ tient un calice ; il est entouré d’anges. En haut figurent à gauche l’évangéliste Jean avec son aigle, à droite Matthieu avec son taureau. (Extrait du Corpus Vitrearum - Les Vitraux de Haute-Normandie, page 132) Pierre Roussel, pour l’AMSE (Amis des Monuments et Sites de l’Eure) COMMUNICATION Quelques clefs Fondée le 22 mars 1879 pour bien communiquer... Apres la revue et le site... Les réseaux sociaux et blogs. S ur la page Facebook et le compte Twitter du diocèse, utilisés pour vos informer et annoncer des évènements, les fêtes liturgiques, assurer une présence pastorale sur le net, vous pouvez « liker » ou « j’aime », partager et promouvoir les actualités. Plus vous partagez, plus de personnes voient les publications. Sans le soutien et le partage de chacun, l’information ne peut circuler. Il y a là un enjeu pour rejoindre nos contemporains. Ces pages (non pas profil comme pour une personne) ou comptes peuvent servir à diffuser vos informations de services, de mouvements ou de paroisses… Le diocèse peut alors et à son tour partager votre information sur son réseau. La présence sur un réseau social peut se limiter à un groupe (ex fictif : groupe des chorales cathos) comme espace dédié pour partager des compétences, des documents, des liens… Il reste privé s’il est fermé. Les publications ne seront alors pas visibles de tous. A contrario, elles le deviennent pour un groupe ouvert à tous. De nombreux catholiques ont leur profil personnel et des blogs. Ils sont des espaces de discussions, mais ne peuvent engager la paroisse, le mouvement ou le service. Il faut toujours veiller à parler en son nom propre et ne pas mélanger les profils. Ils peuvent aussi soutenir et partager les informations diffusées sur un site, un profil et ainsi être un relais de notre communication. https://twitter.com/ https://www.facebook.com/EGLISE.CATHOLIQUE.EURE Jacotte Faivre du Paigre Journal Église d’Évreux Association diocésaine Bulletin mensuel du diocèse d’Évreux http://evreux.catholique.fr Directeur de la Publication : Père Michel Daubanes Rédaction : Mme Yvette Delacour Composition, mise en page, abonnement : Mme Laure Poitras Centre diocésain St Jean 11 bis rue J. Bart - CS 40165 27001 Évreux cedex 02 32 62 82 30 CPPAP : 1213 l 84070 ISSN : 0295-1282 Dépôt légal n° 18471 2ème trimestre 2015 Imprimerie : Vert Village - 27000 Évreux Couverture : Denier de l’Eglise©Alteriade Photos : ©EE : p. 3, 5, 7 ©Roland Brierre : p. 9 ©Alteriade : p. 11 - ©InterMirifica : p. 15 ©Agnès Cormier : p. 18 ©Fr. Labriens : p. 20 ©M-F Tisserant : p. 19 ©Catéchuménat : p. 24 à 27 ©P. Magnan : p. 29 - ©J-P Riquois : p. 30 ©ADAEP : p. 33 Calendrier de Rédaction n° 38 - mai : 1er avril n° 39 - juin : 7 mai Pour le prochain numéro, Merci d’envoyer textes et photos pour le 31 mars au plus tard : [email protected] [email protected] Abonnez-vous - réabonnez-vous à Église d’Evreux Revue mensuelle de la vie du diocèse (11 numéros par an) : avec la vie des communautés, paroisses, mouvements, services, ainsi que des textes, documents et dossiers sur des sujets importants. Abonnement normal : 40 € Abonnement de soutien : à partir de 50 € Nom et prénom : ...................................................................................................................................................... Adresse :.................................................................................................................................................................... CP :................................................................ Ville : ................................................................................................. Je joins un chèque à l’ordre de l’Association diocésaine. A adresser à Église d’Evreux Abon. - Centre St Jean - CS 40165 - 27001 Evreux cedex 37 Image sous licence par Depositphotos.com©Subbotina En avant de notre amour Au matin du premier jour, les femmes inquiètes courent vers le jardin clos. Comme tombeau. Elles ont peur de ne pouvoir pénétrer dans le rocher… Seigneur, Tu es toujours au-delà de nos attentes et de nos peurs, En avant de notre amour. Voici que la terre a tremblé et que la pierre est roulée. Quand elles entrent, elles ne voient rien Qu’un éclat blanc qui parle… Toi, Tu es éveillé comme le jour, Tu es avec nous pour toujours Et en avant de notre amour. Et femmes de courir dans le jardin, à travers le petit matin ; Et Pierre de se hâter à son tour en compagnie de Jean, avide : Dans la tombe il n’y a que des linges limpides… Toi, Celui que mon cœur aime, Tu ne laisses dans le matin blême Que des traces de ton passage, des signes sur la voie, de Toi qui es en avant de notre amour. Et Marie reste seule et pleure : On a enlevé son Seigneur. Et voici que, près d’elle, soudain le Jardinier se tient : « Ne pleure pas, Marie… » Tu nous entraînes, Seigneur, sur le chemin, Toi, le Vivant que nul ne retient. Donne, Rabbouni, à notre amour de te suivre chaque jour. Roger Bichelberger, écrivain