«Que gagne-t-on en travaillant ?»
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Sujet du bac philo 2012 : « Que gagne- t-on en travaillant ? » Quelle réponse pour
l’intermittent ? Provocateur : un statut de chômeur. Désabusé : des clopinettes. Star : un
paquet de pognon. Lyrique : la gloire ! Pensif : s’agit-il de gagner quelque chose ou
quelqu’un ? On peut gagner de l’argent, gagner des heures pour son statut, gagner la
critique, gagner la confiance d’un producteur, ou encore – couronne de gloire, petite ou
grande – gagner le public, se gagner un public.
C’est entendu, cela passe par le travail.
Le verbe travailler est issu du latin populaire tripaliare , littéralement « tourmenter,
torturer avec le trepalium » , qui est un instrument de supplice. En ancien français,
travailler signifie faire souffrir. Intransitivement, ce n’est plus faire souffrir mais souffrir
soi-même.
Aussi pourrions-nous reformuler le sujet : « Que gagne-ton en souffrant ? » Oh ! Certes, la
star prétend parfois que « ce n’est pas vraiment du travail parce que je gagne ma vie en
m’amusant ». Mais le saltimbanque ordinaire, lui, sait qu’il faut compter avec la souffrance,
le sacrifice. Son trepalium, c’est l’exigence du travail d’artiste, cette constante remise sur
le métier.
Alors, qu’y gagne-t-on ?
Celui qui a souffert connaît le prix de ce qu’il a obtenu : ce qui est souffert et offert est
gagné pour l’éternité.
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