
MOTS-CLÉS :  causalité,  causativité,  cause,  raisonnement  causal,  prise  en  charge 
énonciative  
 
 
 
 
 
RÉSUMÉ 
 
Les relations causales sont constitutives du texte scientifique. L’information causale 
implique les différentes étapes de la construction des connaissances. Si les relations causales 
sont habituellement considérées comme indépendantes de toute observation et jugement, les 
études  récentes  sur  la  causalité  en  linguistique  (Jackiewicz  (1998),  Nazarenko  (2000))  en 
accord avec les études en philosophie (Hume (1739), Kant (1781)) insistent sur le caractère 
subjectif  de  la  relation  causale,  sur  le  fait  qu’elle  dépend  du  point  de  vue  du  locuteur. 
Autrement dit, la causalité porte en elle les traces du positionnement du sujet énonciateur. Le 
raisonnement causal joue un rôle important pour l’interprétation des écrits scientifiques. Il est 
le  fondement  de  toute  activité  de  rédaction  scientifique  et  se  manifeste  par  des  indices 
lexicaux  ou  grammaticaux,  mais  aussi  par  le  fait  que  « les  interlocuteurs  partagent  la 
connaissance d'une relation causale »  qui  leur  permet  de  comprendre  ce  raisonnement  (cf. 
Gross & Nazarenko (2004)).  
A  partir  d’une  liste  pré-établie  de  verbes  et  de  constructions  causales  présentes  dans  des 
dictionnaires  et  des  travaux  consacrés  au  lexique  de  la  cause,  notre  but  sera  d’établir  d’abord  un 
classement  des  verbes  et  des  constructions  causatives  (Dixon  (2000)),  afin  de  tester  ensuite  leur 
fonctionnement  dans  un  corpus,  constitué  d’écrits  scientifiques  issus  de  Scientext.  Il  s’agit  plus 
particulièrement  d’écrits  scientifiques  appartenant  à  trois  principales  disciplines :  les  sciences 
humaines, les sciences expérimentales  et  les  sciences  appliquées.  A  travers  l’étude  des  fréquences, 
d’une  part,  et  de  la  combinatoire  syntaxique  et  lexicale  du  vaste  éventail  de  structures  causatives, 
d’autre  part,  nous  analyserons  les  tendances  communes  concernant  le  raisonnement  causal  dans  les 
trois types de corpus. Nous observerons également si les différentes disciplines privilégient certaines 
structures causatives au détriment d’autres et, si oui, pourquoi.