Forum Local de l’Amélioration Thermique – Groupe de travail n°3 Comment bien concevoir une réhabilitation thermique ? Réhabiliter en se posant les bonnes questions cas des logements collectifs Version septembre 2009 page 1/1 source : CETE O – M HUMBERT Forum Local de l’Amélioration Thermique – Groupe de travail n°3 … sans oublier qualité d’usage et architecturale ................... 10 La nécessité d’une approche globale dans l’existant ................. 11 Avez vous pris en compte le confort d’été ? ......................... 11 Photo Messieurs Buffard et Luzerne .................................................. 11 Avez vous pris en compte la qualité de l’air ? ....................... 11 Avez vous pris en compte l’entretien et la maintenance ? ..... 12 Avez vous pris en compte le confort visuel ? ........................ 13 Avez vous pris en compte l’acoustique ? .............................. 13 Le choix des interventions......................................................... 14 L’approche bioclimatique dans l’existant ou comment tirer le meilleur parti du climat local en existant ?............................... 14 Par un travail sur l’enveloppe architecturale ......................... 14 En recherchant les apports solaires en hiver ........................ 14 Tout en s’en protégeant en été........................................... 14 Par la végétalisation du site, des façades et de la toiture....... 15 Votre bâtiment date-il d’avant 1948 ? ..................................... 16 Comment traiter les ponts thermiques dans l’existant ? ............ 18 Photo CETE de l’Ouest ................................................................... 19 Comment réduire la consommation d’eau chaude sanitaire? ..... 20 Un ballon de stockage pour l’ECS même en combustible ....... 20 Votre toiture permet-elle d’installer des capteurs solaires ? ... 20 Etes vous dans le cas d’une distribution collective d’ECS ?..... 20 L’ensoleillement est-il suffisant ? ......................................... 21 Y-a-t-il de la place pour installer une chaudière bois ?.............. 21 D’autres énergies renouvelables sont-elles possibles ? ............. 21 Organiser les travaux ............................................................ 23 pour assurer la continuité de l’isolation................................ 23 Pour réduire la perméabilité à l’air du bâtiment .................... 23 Dans tous les cas former et coordonner l’ensemble des corps d’Etat ............................................................................... 24 Avez vous évalué la consommation après travaux ? ................. 24 Sommaire Sommaire ................................................................................. 2 Introduction .............................................................................. 3 Des logements collectifs sociaux........................................... 3 Réhabiliter pour atteindre le niveau neuf ou basse consommation .................................................................... 3 En se posant les bonnes questions ....................................... 3 Les réflexions d’un groupe de travail du Forum Energie de la Ville de Rennes ................................................................... 3 Vous voulez améliorer thermiquement votre bâtiment : les questions préalables ................................................................................. 4 Connaissez vous bien votre bâtiment ?..................................... 4 Ses consommations … ......................................................... 4 Résidences Blériot, Nogues et Garros (59) après les travaux de rénovation .......................................................................... 4 Photo CETE Nord-Picardie .............................................................. 4 … mais aussi ses usages !.................................................... 4 Avez-vous associé les occupants ? ........................................... 5 Pour améliorer le confort ..................................................... 5 Tout en faisant adhérer les occupants aux économies d’énergie ......................................................................................... 5 Quel niveau de consommation viser ? ...................................... 6 Allez aussi loin que possible ................................................. 6 Connaissez-vous les règles d’urbanisme qui s’appliquent ? ......... 7 Cadrer les études....................................................................... 9 Associer une équipe pluridisciplinaire ....................................... 9 Approche technique et architecturale .................................... 9 Quels audits ? ........................................................................ 9 Thermique … ...................................................................... 9 … mais aussi structure, plomb, amiante, conformité sécuritéincendie, électricité…........................................................... 9 page 2/24 Forum Local de l’Amélioration Thermique – Groupe de travail n°3 Ce guide propose par contre au maître d’ouvrage certaines questions à se poser qui semblent incontournables pour bien concevoir une réhabilitation : - les questions préalables à toute décision de réhabiliter - les questions à se poser pour cadrer les études - les questions à se poser pour orienter le choix des interventions Introduction Des logements collectifs sociaux Ce guide concerne principalement les réhabilitations thermiques des logements collectifs. Le retour d’expérience est essentiellement basé sur des opérations dont le maître d’ouvrage est bailleur social. Les réflexions d’un groupe de travail du Forum Energie de la Ville de Rennes Réhabiliter pour atteindre le niveau neuf ou basse consommation Ce guide est le fruit des échanges du groupe de travail n°3 « Comment bien concevoir une réhabilitation thermique » du Forum d’Amélioration thermique de l’habitat de la Ville de Rennes. Le niveau visé des consommations énergétiques après travaux se situe soit au niveau du neuf (RT2005), soit au niveau du label basse consommation dans l’existant (BBC1). Il est basé sur le retour d’expérience d’opérations qui nous semblaient exemplaires et que nous sommes allés collecter dans toute la France : - La Tour Corse (Nantaise d’habitation - 44) - Résidences Blériot, Nogues et Garros (La Maison Flamande – 59 ) - Plélauff (Pact Arim - 22) - Rue Vendôme (OPAC Grand Lyon - 69) - Maison Cascade Bénier (Messieurs Buffard et Luzerne - 39) En se posant les bonnes questions Ce guide n’est ni un cours d’économie d’énergie du bâtiment, ni un catalogue de recommandations techniques à appliquer sur tous les bâtiments. Les réponses techniques seront en effet différentes en fonction des contraintes du bâtiment existant, de son site et du contexte local. 1 Le niveau basse consommation dans l’existant est une consommation d’énergie primaire (chauffage, refroidissement, eau chaude sanitaire, auxiliaires, éclairage) de 88 kWh/m² SHON, calculé avec les règles Th-CE ex sous le climat de Rennes. page 3/24 Forum Local de l’Amélioration Thermique – Groupe de travail n°3 Tour Corse (44), Rue Vendôme (69) et les résidences Blériot, Nogues et Garros (59) Souvent l’inconfort et l’insalubrité sont concomitants à une mauvaise gestion de l’énergie. Ces phénomènes sont généralement associés à des problèmes d’inconfort thermique (ex : parois froides). Les travaux de réhabilitation entrepris sur les opérations Tour Corse, Rue Vendôme et les résidences Blériot, Nogues et Garros ont permis de remédier à ces problèmes et d’offrir des logements ainsi qu’un environnement de qualité aux occupants. Vous voulez améliorer thermiquement votre bâtiment : les questions préalables Connaissez vous bien votre bâtiment ? Pour bien concevoir une réhabilitation thermique, un préalable nécessaire est de bien connaître le bâtiment. La qualité des audits effectués et donc des propositions d’interventions, dépendra du nombre d’informations que le maître d’ouvrage saura mettre à disposition de l’auditeur. Résidences Blériot, Nogues et Garros (59) après les travaux de rénovation Il ne faudra pas négliger le temps nécessaire à cette collecte d’informations. Cette phase ne doit pas être considérée comme du temps perdu, car elle permettra au contraire d’éviter un certain nombre de surprises lors du chantier, et donc d’éviter les dérives du planning par la suite. Ses consommations … Pour préparer l’audit thermique , il est nécessaire de collecter les informations relatives à la consommation d’énergie : - détail des consommations de chauffage, électricité pour les logements et les parties communes sur 3 ans - caractéristiques thermiques de l’enveloppe et des systèmes - plans architecturaux, plan des fluides - liste des travaux effectués Photo CETE Nord-Picardie … mais aussi ses usages ! Les modes d’occupation du bâtiment peuvent être révélateur de son disfonctionnement. Le maître d’ouvrage qui connaîtra bien les usages et saura interpréter les plaintes des occupants, pourra mettre à profit ces informations pour une bonne conception de la réhabilitation thermique. page 4/24 Forum Local de l’Amélioration Thermique – Groupe de travail n°3 Par exemple, le fait que certains occupants dorment les fenêtres ouvertes en hiver ne montre pas une inconscience quant aux déperditions énergétiques, mais peut être un indicateur de mauvaise qualité de l’air et donc de problème de ventilation (absence d’entrée d’air). Tour Corse (44) Avant les travaux de rénovation, la ventilation de type naturel permettait pas une bonne évacuation des odeurs de cuisine et l’air vicié. Cette situation d’inconfort a été corrigée avec la mise place d’une ventilation mécanique permettant l’extraction à source. Tour Corse (44) Les occupants ont été associés les plus en amont possible. Des réunions publiques ont eu pour objectif de présenter les travaux et leur déroulement. Dans une certaine mesure, ils ont pu faire part de leur choix concernant l'agencement et les peintures intérieures de leur futur logement. ne de en la Tout en faisant adhérer les occupants aux économies d’énergie Il est recommandé d’associer les occupants le plus en amont possible pour les faire adhérer à la démarche. Les associer à la démarche peut permettre d’accompagner la prise de conscience. Ce sera ainsi l’occasion de faire passer l’information de l’impact du comportement sur la consommation d’énergie. Un document de sensibilisation pourra formaliser ces informations à l’entrée dans le nouveau logement. Des lampes fluo-compactes ou des coupes veilles peuvent être distribués. Des actions d’achats groupés d'équipements peuvent être menées (réfrigérateur, machine à laver etc.). L’adhésion des occupants à l’enjeu de maîtrise de l’énergie est nécessaire pour garantir in fine l’atteinte de objectifs. Avez-vous associé les occupants ? Pour améliorer le confort L’acceptation des travaux est notamment lié à l’amélioration du confort et de la qualité de vie des occupants. Une réhabilitation thermique bien conçue améliore le confort thermique, mais aussi préserve voire améliore le confort d’été, le confort acoustique, la qualité visuelle, etc. Un suivi de la consommation individualisé et des parties communes avec affichage permettra de maintenir cette conscience de la consommation d’énergie de son immeuble au quotidien. Cela est d’autant plus nécessaire que les travaux ont lieu en site occupé. Pour qu’ils acceptent d’en subir les nuisances, il est important qu’ils sachent qu’ils en seront les premiers bénéficiaires. Maison Cascade Bénier (39) La maîtrise d’ouvrage de l’opération a fait le choix d’annexer aux baux de location une fiche sur les bonnes pratiques à adopter pour maîtriser la consommation d’énergie. Cette fiche dont l’objectif est page 5/24 Forum Local de l’Amélioration Thermique – Groupe de travail n°3 pédagogique est avant tout une information et une sensibilisation à l’attention des occupants. sœur jumelle de la Tour Corse. Les grands principes qui ont fait le succès de la réhabilitation de la première tour ont été retranscrits à l’identique et/ou améliorés comme la mise en place de panneaux solaires en toiture. Quel niveau de consommation viser ? Plelauff (22) Les objectifs du Pact Arim 22 étaient clair : - offrir de nouveaux logements sur le marché locatif social grâce à la réhabilitation d’un ancien centre de vacances ; - revitaliser un territoire rural ; - montrer qu’il est possible de faire de la basse consommation dans l’existant avec des procédés simples et aisément reproductibles. Allez aussi loin que possible L’objectif atteignable sur un bâtiment dépend certes de son potentiel de départ (orientation, site, compacité). Il s’agit cependant d’aller le plus loin possible. En effet, une fois les travaux effectués, il n’y aura pas de nouvelles interventions majeures d’ici 2050, date à laquelle il aura fallu diviser par 4 nos émissions de gaz à effet de serre. Or, vu le flux de constructions neuves, deux tiers du parc de 2050 sera constitué du parc existant actuellement. Maison Cascade Bénier (39) La rénovation basse consommation de cette opération est issue d’une forte sensibilisation des maîtres d’ouvrages aux problématiques environnementales. Le potentiel de l’immeuble (orientation, implantation…) associé à l’appel à projet PREBAT / EFFINERGIE ont abouti a ce projet basse consommation. Par ailleurs, avoir une approche la plus poussée possible, un après l’autre sur chacun de ses bâtiments, permet de d’améliorer au fur et à mesure son savoir faire et celui des concepteurs et entreprises. Sur les opérations évaluées, les travaux lourds n’ont pas été échelonnés dans le temps : l’architecture, la refonte de l’offre de logement, l’isolation et la mise en place des systèmes (distribution, radiateurs, ventilation) étant trop imbriqués. Par ailleurs, avec les appels à projet Prébat et autres subventions visant un niveau de consommation énergétique, échelonner les travaux s’avèrent impossible. Il est nécessaire que le maître d’ouvrage affiche clairement un objectif ambitieux pour que l’équipe de conception ne se censure pas dans ses propositions d’intervention. Tour Corse (44) La réhabilitation de la tour est issue d’un projet très abouti et ambitieux mais qui reste malgré tout reproductible tout en permettant d’aller plus loin dans la démarche. La Nantaise d’Habitation a livré mi 2009 une seconde tour (la Tour Madrid), page 6/24 Forum Local de l’Amélioration Thermique – Groupe de travail n°3 Rue Vendôme (69) L’état de vétusté prononcée, l’inconfort thermique (absence d’isolation, menuiseries simple vitrage), l’impossibilité de garantir la sécurité aux occupants sont autant de raison qui ont amenées l’OPAC Grand Lyon a entreprendre d’importants travaux de rénovation. Grâce à l’appel à projets PREBAT « bâtiments démonstrateurs », catégories bâtiments à réhabiliter, l’efficacité énergétique a pris une place prépondérante dans ce projet. L’objectif de l’équipe projet était d’atteindre la performance de 70 kWhep/m².an. Précisons que la consommation initiale du bâtiment selon le DPE était de 450 kWhep /m².an soit l’équivalent d’une classe G ! L’article 9 modifie le code du patrimoine : en zone de protection, en cas de modification de l’aspect, l’avis de l’architecte des Bâtiments de France n’est plus qu’un avis simple donné dans le cadre de l’autorisation de Permis de Construire. L’article 7 prévoit l’adaptation des règles relatives à la protection du domaine public pour permettre notamment la mise en œuvre de travaux d'amélioration de la performance énergétique des bâtiments, notamment l'isolation extérieure. Connaissez-vous les règles d’urbanisme qui s’appliquent ? Pour les secteurs sauvegardés, les zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager, les abords des monuments historiques, les sites inscrits et classés, les sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité de l’UNESCO, ainsi que pour les immeubles bénéficiant du label patrimoine du XXe siècle, les modifications d’aspect sont réglementées et soumises à autorisation via une demande de permis de construire. Par ailleurs, certains bâtiments sont frappés d’alignement prévu au code de la route. En ce cas aucun travail confortatif ne peut être entrepris sur un bâtiment, sauf s'il s'agit d'un immeuble classé parmi les monuments historiques. La LOI n° 2009-967 du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle environnement (1) introduit quelques assouplissements : page 7/24 Forum Local de l’Amélioration Thermique – Groupe de travail n°3 Les consommations d’énergie dans les immeubles collectifs existants Dans le parc résidentiel existant, le chauffage est le premier poste de consommation, suivi de l’eau chaude sanitaire. Ventilation et infiltrations 20-25 % Toit 25-30 % Par ailleurs, la consommation d’électricité spécifique en résidentiel a doublé depuis les années 70. Murs 20-25% (extérieur) 15% (mitoyen) Fenêtres 10-15 % La stratégie dans l’existant est donc de réduire la consommation de chauffage et d’eau chaude sanitaire, tout en étant vigilant sur la consommation électrique des équipements que l’on est amené à installer/remplacer. Eau chaude sanitaire 16% Cuisson 7% Chauffage 66% Ponts thermiques 5-10% Plancher bas 7-10% (sol) Chauffage obsolète Tuyaux non isolés Moyennes pour une maison d’avant 1975 non isolée (source : ADEME) Autres 12% Graphe 1 : Répartition des consommations (énergie finale) dans le parc résidentiel existant Source : Chiffres Clefs du bâtiment 2006 - ADEME page 8/24 Forum Local de l’Amélioration Thermique – Groupe de travail n°3 Il n’y a pas de recette, les interventions économiquement les plus intéressantes dépendront du type de bâti initial et de ses contraintes. Cadrer les études Associer une équipe pluridisciplinaire … mais aussi structure, plomb, amiante, conformité sécurité-incendie, électricité… Approche technique et architecturale Intervenir sur du bâti existant d’une part, avoir un objectif ambitieux en terme d’économie d’énergie d’autre part, est plus complexe que construire un bâtiment neuf, même BBC. Des compétences consolidées en technique du bâtiment, structure, pathologie et énergétique sont nécessaires, tout comme des compétences architecturales. Il est nécessaire d’associer systématiquement à l’audit thermique un audit structure / gros œuvre pour compléter la connaissance technique sur le bâtiment et ainsi mieux évaluer la faisabilité des interventions ultérieures. Il s’agira de prévenir d’éventuelles surprises sur chantier. La réponse à l’objectif ambitieux de basse consommation dans l’existant ne peut se faire seulement par des réponses techniques, il faut également concevoir des réponses architecturales, prenant en compte la bioclimatique, la fonctionnalité du bâtiment et l’image du bâtiment. Dans le même esprit, on réalisera les audits nécessaires pour évaluer la conformité du bâtiment à : sécurité-incendie, électricité, plomb, amiante, accessibilité Ensemble des opérations évaluées… Dans toutes les opérations évaluées, l’équipe de conception était composée d’au moins un architecte et un BET fluide, voire un AMO. En effet, des interventions nécessaires à la pérennité du bâti ou à la santé/sécurité des occupants peuvent s’avérer nécessaires. Il est alors plus simple d’améliorer la performance thermique. Ainsi le changement de fenêtres rendu nécessaire pour cause de vétusté sera l’occasion d’installer des fenêtres de type basse émissivité à isolation renforcée. Quels audits ? Thermique … L’audit thermique sera réalisé par un bureau d’étude thermique. La précision du DPE sera insuffisante pour déterminer la faisabilité et les interventions nécessaires pour atteindre le niveau neuf ou BBC. Pour bien définir l'état initial d'un bâtiment, il peut s'avérer nécessaire de procéder à des sondages destructifs pour confirmer ou infirmer des informations issues des plans de recollement. Cette page 9/24 Forum Local de l’Amélioration Thermique – Groupe de travail n°3 étape peut éviter des situations imprévues et des travaux supplémentaires généralement coûteux lorsqu'il sont adaptés en phase travaux. Tour Corse (44) Des sondages destructifs ont été réalisés préalablement aux travaux de réhabilitation afin de s’assurer de la concordance des plans avec le bâtiment construit. … sans oublier qualité d’usage et architecturale Avez-vous pris en compte l’évolution des usages ? Votre typologie de logements est-elle adaptée à la demande ? En effet, pour que votre opération de réhabilitation soit durable dans le temps et pour la rentabiliser, il sera peut être nécessaire de revoir la typologie des logements. Tour Corse (44) Les espaces communs et privatifs de la Tour Corse ont été repensés. Les espaces communs ont été réduits au profit des logements. Cette réorganisation a revu totalement la distribution des gaines techniques permettant ainsi la mise en place d'un nouveau système de ventilation et la réfection de l'installation électrique entre autre. Résidence Blériot, Nogues et Garros (59) Les loggias y ont été transformées en sas thermique par la mise en place de parois vitrées. Un gain non négligeable de 1525 m² a été obtenu sur l’ensemble de la SHON initialement de 10500 m². Un diagnostic social doit déterminer s’il est pertinent de conserver l’offre en logement du bâti actuel ou s’il faut reprogrammer l’offre en logement du bâtiment ainsi que ses usages. Les travaux lourds découlant d’un changement d’offre en logement permettront du coup une plus grande marge de manœuvre pour améliorer la thermique du bâtiment : comme le passage des gaines nouvelles et la mise en place d’un système de ventilation, d’un chauffage collectif, etc. page 10/24 Forum Local de l’Amélioration Thermique – Groupe de travail n°3 La nécessité d’une approche globale dans l’existant Le bâtiment existant est un système en équilibre assurant le clos, le couvert, sa pérennité, le confort d’ambiance et la santé de ses occupants. Lorsque l’on intervient sur ce système, même si ce n’est que pour en améliorer la gestion de l’énergie, il est nécessaire d’être vigilant sur chacun de ces aspects, au risque sinon de provoquer de l’inconfort voire des désordres mettant en jeu la pérennité du bâti ou la santé des occupants. Avez vous pris en compte le confort d’été ? Maison Cascade Bénier (39) L’inertie des murs en pierre a pu être conservée grâce à l’isolation extérieure. Les planchers béton jouent également un rôle important dans l’inertie du bâtiment. Pose de l’isolation extérieure, Maison Cascade Bénier (39) Maintien ou remplacement des protections solaires existantes Pour les fenêtres de toit, en cas de remplacement ou d’installation : obligation d'installer des protections solaires mobiles extérieures (volets, stores) d’après la Rt existant Pour en savoir plus : Guide de la qualité environnementale dans l’architecture et l’urbanisme : partie constructions à réhabiliter (Ville de Grenoble) Rue Vendôme (69) Afin d’éviter les surchauffes durant les périodes chaudes et pour moduler les apports solaires passifs, des brise-soleil à lames d’aluminium orientables ont été installés. Photo Messieurs Buffard et Luzerne Avez vous pris en compte la qualité de l’air ? Dans les murs : les entrées d'air existantes, hautes et basses, doivent être conservées, sauf en cas d'installation d'un système de ventilation. Fenêtre avec entrée d'air obligatoire incluse, dans les pièces principales (hors salles d’eau etc.), sauf en cas de présence page 11/24 Forum Local de l’Amélioration Thermique – Groupe de travail n°3 d'une entrée d’air dans la pièce ou d'un système de ventilation double flux. Si la place le permet, installer une VMC vous garantira les débits hygiéniques. o Si la VMC simple flux est hygroréglable, les débits sont modulés en fonction de l’humidité, et l’on a donc moins de consommation d’énergie pour chauffer l’ air neuf. o Si elle est double flux, un échangeur de chaleur peut permettre de préchauffer l’air neuf froid par l’air chaud extrait. Vous améliorez de plus le confort, car il n’y a plus de courant d’air froid. Pour en savoir plus : Guide de la qualité environnementale dans l’architecture et l’urbanisme : partie constructions à réhabiliter (Ville de Grenoble) Toutes les opérations… La qualité de l’air a été prise en compte dans chaque projet. Généralement, un système de ventilation mécanique simple flux type hygro B a été mis en place. Une VMC double flux équipe le bâtiment de Plelauff (22). Avez vous pris maintenance ? en compte l’entretien et la Pour toute intervention, il peut être pertinent de s’interroger sur la capacité de l’habitant ou du gestionnaire à gérer, à entretenir et à maintenir en bon état. En effet, si l’on ne prend pas en compte l’entretien ultérieur des éléments mis en place, l’objectif en terme d’économie d’énergie risque de ne pas être maintenu ou il sera peut être nécessaire de revenir sur les travaux réalisés. Tour Corse (44) Les parement extérieurs sont auto-nettoyants et ne nécessitent pas de travaux de peinture. Avant les travaux de rénovation, les coffres extérieurs des volets roulants imposaient l’utilisation d’une nacelle pour leur entretien. L’ensemble des volets a donc été changé. Les coffres sont désormais à l’intérieur des logements. La Nantaise d’habitation a fait le choix d’un entretien plus aisé, moins coûteux au détriment de la performance énergétique, ce qui n’en fait pas nécessairement un choix moins judicieux. Photo Messieurs Buffard et Luzerne VMC simple de type Hygro B page 12/24 Photo CETE de l’Ouest Parements extérieurs de la Tour Corse (44) Forum Local de l’Amélioration Thermique – Groupe de travail n°3 Avez vous pris en compte le confort visuel ? Intervenir sur l’enveloppe du bâtiment, isoler par l’extérieur, changer les fenêtres, peut avoir un impact sur le confort visuel et l’accès à l’éclairage naturel. On sera vigilant de le conserver voire de l’améliorer, les économies d’énergie de chauffage ne devant pas être tuées par un accroissement de la consommation d’éclairage. Pour en savoir plus sur l’approche globale : Construire et rénover durable en Seine Aval (AUDAS) Maison Cascade Bénier (39) Les ouvertures de l’immeuble n’ont pas été modifiées pendant les travaux. Afin de ne pas réduire la surface vitrée, aucun volet n’a été installé. Les apports solaires et les apports de lumière naturelle restent ainsi inchangés. Pour limiter les déperditions en l’absence de volets, un double vitrage performant peu émissif a été mis en place. Photos avant et après travaux de la Maison Cascade Bénier. Les ouvertures sont inchangées. Avez vous pris en compte l’acoustique ? Il faut avoir conscience que l’augmentation de l’isolation thermique par rapport à l’extérieur conduit selon le type de matériau à augmenter l’isolement acoustique vis à vis de l’extérieur, ce qui fera émerger les bruits intérieurs. Inversement la mise en place de doublage intérieur peut améliorer l’acoustique interne d’un logement trop réverbérant. Tour Corse (44) En complément de l’isolation extérieure, le doublage intérieur permet de traiter l’acoustique interne et de réduire les durées de réverbération. Cependant, il annule l’inertie acquise par l’isolation extérieure. page 13/24 Photos Messieurs Buffard et Luzerne Forum Local de l’Amélioration Thermique – Groupe de travail n°3 Le choix des interventions vitrages au sud2 et à l'est pour bénéficier des apports solaires du matin après les nuits fraîches. L’approche bioclimatique dans l’existant ou comment tirer le meilleur parti du climat local en existant ? Au minimum, à l’occasion de restructuration interne, on cherchera à éviter des logements mono-orientation nord. Concevoir en fonction du climat est également possible dans l’existant, même si le bâti est déjà implanté dans son site. Tout en s’en protégeant en été Par un travail sur l’enveloppe architecturale Il s’agit de limiter les surfaces des parois en contact avec l’extérieur. Cela passe par l’augmentation de la compacité du bâtiment par une extension judicieuse ou des espaces tampons comme des vérandas ou une double peau. Il s’agit ainsi de redéfinir l'ensemble et la distribution des parties en fonction de l’orientation Dans le cas d'une "extension judicieuse" par des vérandas, pensez à la protection d'été pour éviter les surchauffes. La conception bioclimatique inclut les protections solaires par des calculs d'ombrages adaptés à l'orientation des façades. Il ne faut pas oublier la protection et l'ombrage des vitrages sud (si besoin) par des débords de toits, des auvents, des pergolas, des claustras, des volets à lames orientables, etc. La "double-peau" peut permettre l'isolation par l'extérieur, la création de mur-capteur au sud (vitrage sur mur de teinte sombre avec récupération des calories), la création d'espaces-tampons frais ou mi-frais au nord pour les rangements (cellier par exemple). La double-peau peut aussi permettre un renforcement de la protection aux intempéries : vents dominants et vents de tempête. Ne pas oublier également la protection solaire des vitrages des façades ouest qui peuvent occasionner des surchauffes en fin de journée caniculaire d'été. En recherchant les apports solaires en hiver Il faut prévoir aussi la possibilité de rafraîchissement naturel par des ouvertures au nord par exemple (parties communes et/ou privées). Il est possible de transformer l'habitat existant en capteur solaire l'hiver par une meilleure prise en compte de la possibilité de 2 La surface vitrée au sud est le capteur solaire le moins cher : le bilan net d’un 1m² de baie vitrée double vitrage basse émissivité au sud est de + 41 kWh/m² (plus de gains solaires que de déperditions) contre –87 kWh/m² au nord (déperditions uniquement) page 14/24 Forum Local de l’Amélioration Thermique – Groupe de travail n°3 Par la végétalisation du site, des façades et de la toiture En végétalisant les toitures-terrasses ou à faible pente existante, on peut obtenir un déphasage des chaleurs d'été doublé d'un affaiblissement acoustique. Le traitement paysager aux abords du bâtiments peut contribuer à l'amélioration thermique : assurer le freinage du vent, créer des masques solaires, des surfaces réfléchissantes ou absorbantes de la lumière selon les besoins. La végétalisation du site permet aussi d'améliorer la qualité de l'air et le confort urbain. Les plantations et les sols perméables contribuent à l'absorption des eaux de pluies, freinent les effets pervers du ruissellement. Résidence Blériot, Nogues et Garros (59), Tour Corse (44) Les balcons et loggias y ont été vitrés comme le montrent les photos ci-dessous pour devenir pour l’une des sas thermiques et pour l’autre des jardins d’hiver. Ces nouveaux espaces vitrés tirent profit des apports solaires et entraînent un gain de surface. Photo CETE Nord-Picardie Photo CETE Ouest Ci-dessus les Résidences Blériot, Nogues et Garros (59) Pour en savoir plus : manuel d’architecture naturelle de David Wright (éditions Parenthèse – 2004) Maison Cascade Bénier (39) Le potentiel bioclimatique a été pleinement exploité notamment grâce à son orientation (large façade au sud, mitoyenneté au Nord) et à son environnement privilégié (la rivière mitoyenne joue un rôle important pour le rafraîchissement, le square en parcelle 245 empêche les masques des autres bâtiments). Ci-contre la Tour Corse (44) Tour Corse (44) L’encloisonnement de la cage d’escalier, imposé par les normes de sécurité incendie, est favorable dans ce cas à l’isolation thermique. Il crée un espace tampon. Extrait cadastral, en rouge la Maison Cascade Bénier page 15/24 Forum Local de l’Amélioration Thermique – Groupe de travail n°3 Votre bâtiment date-il d’avant 1948 ? La perméance des parois, l'évacuation des condensations, l'état et l'entretien des matériaux naturels sont à aborder avec soin. Perméance des parois Dans ce cas, il est probable qu’il ai été construit avec des matériaux différents du béton ou parpaing. Les matériaux anciens, comme le pisé, le torchis, la pierre peuvent être perméables à la vapeur d’eau. Il est alors nécessaire de choisir des matériaux qui ne s’opposent pas au transfert de la vapeur d’eau. Sinon, celle-ci risque de condenser et de provoquer des désordres. Bâti avec matériaux à forte et à moyenne hygroscopie : o Évitez d'étanchéifier le bâti à la vapeur d’eau. Utilisation de freine-vapeur, le cas échéant o La paroi extérieure doit être 5 fois plus perméable que la paroi intérieure3 Isolation des toitures Les toitures anciennes n'étaient pas conçues pour être isolées. Ne pas perturber l'équilibre hygrothermique pour éviter le risque de condensation. L’isolant doit présenter des caractéristiques de perméabilité à la vapeur d’eau. Ne pas confiner les bois de charpente : o soit les inclure le plus possible dans le volume chauffé, o soit les en exclure totalement La disparition de tout ou partie de la charpente derrière l’isolant conduit à l’impossibilité de pouvoir par la suite juger de son état de conservation : Avant d’entreprendre des travaux d’isolation, procéder à un examen minutieux de l’état des bois Remplacement des bois attaqués ou affaiblis ; traitement curatif ou préventif contre les insectes xylophages et les moisissures des essences non durables (par ex. avec du sel de bore) Isolation d’un plancher bas dans le bâtiment ancien Un revêtement étanche peut provoquer une augmentation préjudiciable des remontrées capillaires dans les murs. Mettre en place : Une chape perméable à la vapeur d'eau et/ ou isolante avec un drainage préalable du sol (hérisson) et des murs (drains périphériques) Une isolation des murs par l'extérieur Pour en savoir plus : La conception bioclimatique - Samuel Courget , Jean-Pierre Oliva Editions Terre Vivante - 2006 Construire et rénover durable en Seine Aval (AUDAS) 3 Classe P de Perméance (ACERMI) ou µ Coefficient de résistance à la diffusion de la vapeur d'eau page 16/24 Forum Local de l’Amélioration Thermique – Groupe de travail n°3 La démarche d’amélioration thermique D’abord réduire les besoins de chauffage par : - une conception bioclimatique Prendre en compte le climat et le site en recherchant notamment les apports solaires tout en se protégeant des surchauffes en été. Les masques architecturaux et végétaux pour capter la chaleur en hiver et s’en protéger en été. Limiter les surfaces en contact avec l’extérieur par de la compacité et des espaces tampons, tout en prenant en compte le besoin d’éclairage naturel suffisant. - par une bonne isolation de l’enveloppe Isoler avant de changer de système de chauffage, sinon la chaudière risque d’être surdimensionnée (car dimensionnée pour un bâtiment plus déperditif). Or le rendement d’une chaudière est optimal, seulement si elle fonctionne à sa puissance nominale (sauf pour les chaudières à condensation). Collectif : meilleur rendement/dimensionnement de la chaudière et possibilité de valoriser plus facilement une installation de capteurs solaires, mais nécessité d’installer du comptage individuel. - par une bonne étanchéité à l’air du bâtiment - par une maîtrise des débits de ventilation Ensuite, mettre en place un système de chauffage performant par : - une chaudière performante : pour que le rendement de la chaudière soit complètement valorisé, il faut qu’elle fonctionne un maximum du temps en pleine charge. Evitez de surdimensionner les chaudières, favoriser deux chaudières en cascade quand c’est possible. - des émetteurs adaptés : la performance du système de chauffage ne dépend pas que de la chaudière. C’est l’ensemble génération / distribution / émission / régulation qui doit être cohérent. Associer une chaudière basse température ou à condensation avec des émetteurs ne fonctionnant pas à basse température, ne permet pas de faire fonctionner la chaudière à son rendement maximum. - l’isolation des réseaux de distribution - une régulation et une programmation du chauffage : la régulation et la programmation peuvent se faire de manière centralisée pour une chaudière collective, mais il faut savoir que la satisfaction vis à vis du confort de l’occupant est liée fortement à la possibilité qu’il a ou non d’agir sur celui-ci. - le recours aux énergies renouvelables, notamment pour l’eau chaude sanitaire. Enfin, maîtriser les consommations d’électricité Cela passe par un bon accès à l’éclairage naturel, des équipements électriques performants et la coupure des veilles. Si l’on refait l’électricité, on pourra installer des prises commandées pour couper l'ensemble des veilles. page 17/24 Forum Local de l’Amélioration Thermique – Groupe de travail n°3 Comment traiter les ponts thermiques dans l’existant ? de surface induit nécessairement lorsque l’isolation intérieure est installée. Le mode constructif étant imposé au vu du bâti initial, il est plus difficile de traiter les ponts thermiques que dans le neuf, où l’on a le choix du mode constructif. Toutefois différentes stratégies de « contournement » de la difficulté existent : L'isolation par l'extérieur, lorsque c'est possible, permet à la fois d'éliminer les ponts thermiques des planchers intermédiaires et de créer une masse thermique à l'intérieur (volant d'inertie thermique favorable au confort d’été). Des points de vigilance techniques Intervenir dans l’existant n’est jamais anodin ; des interventions mal pensées risquent de perturber l’équilibre existant (structurel, humidité, etc.) et peuvent conduire à dégrader le bâti. Par exemple : Isolation des toitures-terrasses. Il est déconseillé de poser un isolant en contact en sous-face de dalle. En empêchant la diffusion de la chaleur solaire reçue par la dalle de couverture, l’isolant soumettrait celle-ci à des chocs thermiques désastreux pouvant entraîner des ruptures d’étanchéité et des fissurations graves. Isolation du plancher sur terre plein Si réfection importante du plancher : isolation sous dalle ou sur dalle. Sinon : Isolation périphérique des murs ext. Les déperditions de chaleur par le sol sont importantes en périphérie, mais faibles au centre. Isolation des balcons par l’extérieur dans une opération de réhabilitation de logements sociaux à Hanovre (Allemagne), Toutes les opérations évaluées sauf une ont mis en place un complexe d’isolation par l’extérieur pour éviter les ponts thermiques au droit des planchers intermédiaires. Cette solution évite la perte page 18/24 Pour en savoir plus : Diagnostic de performance énergétique : Guide de recommandations Ministère du Logement Forum Local de l’Amélioration Thermique – Groupe de travail n°3 Plelauff (22) L’isolation pas l’extérieure n’était pas une solution adaptée à ce bâtiment en maçonneries de pierres locales.Une isolation intérieure a donc été mise en place. (photo ci-contre) Photo Pact Arim 22 Maison Cascade Bénier (39) La coursive a été fixée de manière à ne pas dégrader l’isolation extérieure. Elle a été fixée sur les maçonneries de la cave située en rez-de-jardin. (photo ci-contre) Photo CETE de l’Ouest Tour Corse (44) Avec l’isolation extérieure, les baies remplacées ont été installées au nu intérieur. Une correction thermique est assurée par un doublage intérieur au droit des baies. (photo ci-contre) page 19/24 Photo CETE de l’Ouest Forum Local de l’Amélioration Thermique – Groupe de travail n°3 Comment réduire la consommation d’eau chaude sanitaire? Votre toiture permet-elle d’installer des capteurs solaires ? Il est bien sûr nécessaire de réduire les besoins d’eau chaude sanitaire en isolant les ballons d’eau chaude et en réduisant la consommation d’eau chaude par des systèmes hydréconomes. Toutefois, rapidement il devient nécessaire de recourir à des systèmes de production très performants ou des énergies renouvelables. Pour installer des capteurs solaires produisant de l’eau chaude sanitaire, il est nécessaire d’avoir une bonne orientation et de l’espace suffisant. Environ 2m² par logement à dimensionner de manière précise en fonction du nombre d’occupants et donc du type de logement Orientation sud à privilégier ± 20° Inclinaison optimale pour un usage à longueur d’année : latitude de l’endroit (de 43° à 51° en F) ± 15 Un ballon de stockage pour l’ECS même en combustible En basse consommation, la puissance d’ECS nécessaire dépasse la puissance nécessaire pour le chauffage, car les besoins ont été fortement réduits. Du coup, lorsque la source de chauffage et d’ECS est combustible, il devient opportun de recourir à un ballon d‘ECS associé à un préparateur à la place d’une production instantanée. Ainsi on évite de surdimensionner la chaudière pour qu’elle fonctionne à son meilleur rendement en chauffage. Rue Vendôme (69) La faible consommation de chauffage en période chaude ne justifiant pas l’utilisation de la chaudière pour la production d’ECS, un préparateur gaz de 300l a été prévu. Etes vous dans le cas d’une distribution collective d’ECS ? Si le bâtiment à réhabiliter a une production individuelle d'ECS, il n’est peut être pas opportun de recourir à une production solaire commune. En effet, d’une part la mise en place d'une boucle de distribution peut être difficile. D’autre part, cette boucle (plus exactement la circulation permanente de l'ECS au sein de celle-ci) peut engendrer des déperditions relativement importantes. Autrement dit, ce que produit le système solaire risque de compenser tout juste les pertes. Par contre, si la production d’ECS est déjà commune et que la boucle de circulation existe déjà, on a tout à gagner. Opération Salvatierra (35) non évaluée pour ce guide Sur l'opération passive de Salvatierra (Rennes), on a vu que les pertes dans la boucle étaient à peu près égales à la production solaire d'ECS. page 20/24 Forum Local de l’Amélioration Thermique – Groupe de travail n°3 Projet jumeau à la Tour Corse (44) non évaluée pour ce guide La Tour Madrid, livrée mi 2009, accueille en toiture des panneaux solaires thermiques pour la production d’ECS permettant un gain de 10 kWhep/m².an (d’après les calculs) par rapport à la consommation en énergie primaire de la Tour Corse, sa tour jumelle. Y-a-t-il de la place pour installer une chaudière bois ? L'installation d'une chaudière bois impose un espace de stockage non négligeable et un accès par poids lourd. A étudier avec attention pour un immeuble de logements collectifs implanté en milieu urbain. L’ensoleillement est-il suffisant ? L’ensoleillement ne peut être suffisant pour justifier l’installation de panneaux solaires : les masques adjacents (bâti ou topographie) peuvent en effet fortement diminuer le potentiel climatique. Une étude est possible avec des logiciels de dimensionnement photovoltaïques incluant les masques solaires (PVSYST). Les masques sont relevés à l'aide d'un clinomètre (relevé des hauteurs angulaires par pas de 10°C en se mettant au centre de l'emplacement prévu pour les panneaux.) D’autres énergies possibles ? renouvelables sont-elles Dans le cadre d'une réhabilitation lourde, l’arrêté du 18 décembre 2007, nous invite à réaliser une étude de faisabilité technique et économique systématique de diverses solutions d'approvisionnement en énergie pour choisir la source la plus pertinente. Maison Cascade Bénier (39) Située dans une vallée encaissée avec un ensoleillement diminué, le potentiel solaire s’est révélé insuffisant pour la mise en place de panneaux solaires. Rue Vendôme (69) Les contraintes engendrées par l’emplacement de l’immeuble dans un périmètre inscrit, l’orientation du bâtiment et les masques des constructions adjacentes ont révélé un potentiel solaire insuffisant. page 21/24 Forum Local de l’Amélioration Thermique – Groupe de travail n°3 La réglementation thermique dans l’existant Il existe deux réglementations s’appliquant dans le cas de travaux dans l’existant : 1. RT globale : Elle s’applique dans le cas de travaux relatifs à la thermique(1) assez importants(2) pour des bâtiments d’une surface supérieure à 1000m² et datant d’après 1948. Elle impose de faire un calcul similaire à la RT2005 . Pour que le bâtiment soit réglementaire : - sa consommation d’énergie primaire totale (chauffage, refroidissement, eau chaude sanitaire, auxiliaires électriques et éclairage) doit être inférieure à la consommation de référence - sa consommation de chauffage, refroidissement et eau chaude sanitaire doit être inférieure en zone climatique H2 à 110 kWhep en chauffage combustible, 145 kWhep sinon. Par ailleurs, tout comme la RT2005, il est également nécessaire de respecter l’exigence portant sur le confort d’été et les gardes-fous listés dans le titre III de l’arrêté du 13 juin 2008. 2. RT élément par élément : Elle s’applique dans tous les autres cas et impose un niveau de performance thermique minimum de l’élément installé ainsi que des exigences sur ses conditions d’installation, comme par exemple : - Obligation de mettre en place un appareil de régulation / programmation du chauffage, en cas de remplacement ou d’installation d’une chaudière. - En cas de remplacement ou d’installation d’un métteur, obligation d’installer un robinet thermostatique pour les radiateurs à eau/ une régulation électronique pour les radiateurs électriques. - Obligation d’isoler le plancher bas en cas de remplacement ou d’installation d’un plancher bas sur le vide sanitaire. - Maintien ou remplacement des protections solaires existantes lors du remplacement des fenêtres. - Lors d’installation ou de remplacement des fenêtres de toit, obligation d'installer des protections solaires mobiles extérieures (volets, stores). - En cas d’installation de climatisation, obligation d’installer des protections solaires pour les baies non orientées au Nord, etc. Pour en savoir plus : site internet RT-batiment.fr Guide ADEME - Rénover sans se tromper (1)Travaux portant sur l’enveloppe, les installations de chauffage, les installations de production d’eau chaude sanitaire, les installations de refroidissement, les installations de ventilation et d’éclairage … (2) 25% du coût de la construction fixé. En résidentiel le coût de la construction est pris à 1287 € HT/m² de SHON (cf. Arrêté du 20 décembre 2007 relatif au coût de la construction) page 22/24 LES 8 POINTS DE LA RT « ÉLÉMENT PAR ÉLÉMENT » Isolation parois opaques Isolation parois vitrées Chauffage Eau chaude sanitaire Refroidissement Ventilation mécanique Éclairage non résidentiel Énergies renouvelables Forum Local de l’Amélioration Thermique – Groupe de travail n°3 Organiser les travaux Pour réduire la perméabilité à l’air du bâtiment pour assurer la continuité de l’isolation Le remplacement des anciennes menuiseries, ou la mise en place d’une isolation par l’extérieur réduit de fait la perméabilité à l’air du bâtiment. Mais pour être performant sur ce point, il est nécessaire d’être très vigilant sur les liaisons entre les éléments que l’on met en place. Il s’agit non seulement d’isoler les murs, la toiture et le plancher bas (quand c’est possible), mais également de remplacer les fenêtres par des vitrages à isolation renforcée avec volets4. Il s’agit d’être vigilant quant à l’organisation des travaux pour permettre une isolation de l’enveloppe dans son ensemble : le changement de menuiseries doit prévoir la place pour le retour d’isolation extérieure ou pour la continuité avec l’isolation intérieure. Plelauff (22) Des tests d’étanchéité à l’air en cours de chantier ont mis en évidence des défauts d’étanchéité sur les liaisons menuiseries / allèges. Sur cette opération, ces défauts s’expliquent par la difficulté de mettre en place des menuiseries neuves sur un mur constitué de maçonneries anciennes. Dans cette opération de réhabilitation de logements sociaux à Hanovre (Allemagne), les murs ont dus être rabotés pour assurer la continuité de l’isolation et de la fenêtre 4 La présence d’un volet est non négligeable sur la performance d’une fenêtre. Elle représente un gain de près de 20kW/h sur la consommation de chauffage en zone H1 pour 1 m² de baie double vitrage à isolation renforcée. Test d’étanchéité à Plelauff (22) Photos Pact Arim 22 page 23/24 Forum Local de l’Amélioration Thermique – Groupe de travail n°3 Maison Cascade Bénier (39) Des tests d’étanchéité ont été réalisés en cours de chantier et pour la réception. Les tests ont été concluant au prix d’une forte sensibilisation des acteurs sur le chantier. La démarche étant nouvelle, une présence et un accompagnement quotidien sont nécessaires pour détecter les défauts de mise en œuvre. Par ailleurs il est nécessaire de suivre le chantier jour après jour pour détecter les défauts de mise en œuvre, les corriger et éviter qu’elles reproduisent. La démarche étant nouvelle, les erreurs par méconnaissance sont inévitables. Avez vous travaux ? évalué la consommation après La culture d’évaluation n’est pas encore ancrée en France. Pourtant l’évaluation permet de s’assurer des performances réellement atteintes et de mettre éventuellement en œuvre des actions correctives. Notamment elle permet de détecter un manque de sensibilisation des occupants, qui peut être corrigé. Par ailleurs, l’évaluation permet de tirer des enseignements pour améliorer les pratiques par la suite. Photos Messieurs Buffard et Luzerne Prises de courant étanches à l’air Colmatage des fuites Dans tous les cas former et coordonner l’ensemble des corps d’Etat Rue Vendôme (69) et Maison Cascade Bénier (39) Dans le cadre de PREBAT, ces deux opérations seront évaluées et leurs consommations seront suivies pendant une durée de 24 mois. En effet que ce soit pour l’étanchéité à l’air ou la continuité de l’isolation, différentes entreprises sont concernées, et pas seulement l’entreprise posant l’isolation, mais également l’électricien, le plombier, le menuisier, etc. Le temps nécessaire à la sensibilisation et à la coordination de tous ces corps d’état devra être pris en compte dans le planning du chantier. page 24/24