UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE
ÉCOLE DOCTORALE II Histoire moderne et contemporaine
Thèse pour obtenir le grade de docteur de l’Université Paris-Sorbonne
Discipline : Histoire
Présentée et soutenue par :
Anne-Sophie NARDELLI-MALGRAND
le : 21 novembre 2011
La rivalité franco-italienne en Europe balkanique
et danubienne, de la Conférence de la Paix (1919)
au Pacte à quatre (1933) : intérêts nationaux et
représentations du système européen
Préparée sous la direction de :
Pr. Georges-Henri SOUTOU Professeur émérite, Université Paris-Sorbonne
Soutenue devant un jury composé de :
Mme Catherine BRICE Professeur des Universités, Université Paris-Est
Créteil-Val de Marne
M. Stanislas JEANNESSON Maître de conférences habilité à diriger les
recherches, Université Paris-Sorbonne
M. Didier MUSIEDLAK Professeur des Universités, Université Paris Ouest
Nanterre-La Défense
Mme Elisabeth du REAU Professeur émérite, Université Sorbonne Nouvelle
M. Georges-Henri SOUTOU Professeur émérite, Université Paris-Sorbonne
Mes remerciements vont en premier lieu au Professeur Georges-Henri Soutou, dont
l’exigence et les conseils ont guidé ce travail et qui a toujours fait preuve d’une grande
disponibilité. Sans son aide, cette thèse n’aurait pu être réalisée.
Je tiens aussi à remercier ceux qui, par leurs remarques, leurs conseils ou tout
simplement leurs réponses à mes questions, m’ont permis d’approfondir certaines pistes de
recherches : le Professeur Dominique Barjot et Mme Michèle Merger ont dissipé mon
ignorance sur bien des points concernant les compagnies ferroviaires, tandis que les
Professeurs Antonio Varsori et Luciano Segreto ne se sont jamais montrés avares
d’indications précieuses.
Un doctorant est aussi redevable aux institutions qui ont accueilli ses recherches. A ce
titre, je tiens à exprimer ma gratitude à l’Université de Paris-Sorbonne, au sein de laquelle j’ai
pu travailler dans d’excellentes conditions, ainsi qu’à l’Ecole Française de Rome, qui m’a
permis d’effectuer les séjours de recherche indispensables en Italie.
Le personnel des archives et des bibliothèques françaises et italiennes m’a apporté une
aide considérable. Je pense ici tout particulièrement aux conservateurs des archives du Quai
d’Orsay, ainsi qu’à Mme Anne-Sophie Cras, du Centre des archives diplomatiques de Nantes,
et au personnel de la Bibliothèque de Documentation Internationale Contemporaine, jamais
lassé par mes multiples demandes. Quant à l’Italie, j’y ai trouvé un accueil chaleureux et une
mine d’informations en la personne de la Dott. Stefania Ruggeri, conservatrice responsable de
la salle de lecture des archives du Ministère des Affaires Etrangères. Je remercie aussi la
disponibilité et l’efficacité de la Dott. Margherita Martelli, conservatrice à l’Archivio centrale
dello Stato, et de la Dott. Valeria Giaquinto, conservatrice des archives de la Banque d’Italie,
qui m’ont guidée dans la complexité des archives dont elles avaient la charge.
J’ai sollicité au fil du temps de nombreux amis et collègues : Isabelle Dasque, Diane
Grillère, Stanislas Jeannesson et Fabrice Jesné peuvent être assurés de ma reconnaissance
pour avoir pris la peine de relire avec rigueur et minutie les différents chapitres de ma thèse et
m’avoir fait bénéficier de plusieurs remarques éclairantes. Quant à Isabelle L’Hostis-Filiol et
à Stéphane Malgrand, ce travail doit beaucoup à leurs vérifications et aux compétences
informatiques qu’ils m’ont fait partager, quand ils ne m’ont pas apporté une aide directe pour
la réalisation de plusieurs documents. Stéphane Malgrand, ainsi qu’Evelyne et Marcel
Nardelli, savent par ailleurs combien ce travail doit à leur indéfectible soutien.
1
Introduction générale
L’effondrement des empires consécutif à la Grande Guerre ne vit pas que le
bouleversement de l’Europe balkanique et danubienne : il vit aussi la disparition, momentanée
et partielle, de deux acteurs qui pesaient lourdement sur cette région, l’Allemagne et la Russie
devenue soviétique. La France et l’Italie étaient donc apparemment en bonne position pour
s’imposer. Cependant, la résurgence des problèmes de sécurité posés par la permanence de la
menace allemande et par l’émergence de la menace soviétique posa rapidement la question
d’une collaboration franco-italienne, non pas seulement d’une compétition, pour stabiliser
cette partie de l’Europe, a fortiori lorsque l’Allemagne et la Russie soviétique se furent alliées
par le traité de Rapallo en avril 1922. Cette collaboration franco-italienne, parfois souhaitée
ouvertement par les Etats successeurs de l’empire austro-hongrois, ne se concrétisa cependant
jamais que par quelques accords ponctuels et informels, jusqu’au Pacte à quatre, signé le 15
juillet 1933, qui fut la dernière négociation d’envergure où la liaison entre les relations franco-
italiennes et l’Europe balkanique et danubienne apparut en filigrane. Ce pacte, qui est souvent
sous-estimé compte tenu de son caractère d’acte mort-né, constitue pourtant un jalon
important de l’histoire de l’Europe, dans la mesure les négociations entamées les années
précédentes pour la reconstruction de l’Europe balkanique et danubienne se poursuivirent
jusqu’à lui avec les mêmes espoirs et les mêmes illusions. Son élaboration témoigna du
gouffre creusé entre la France, qui souhaitait arrimer sa voisine transalpine à son système
d’entente avec les Etats amis situés à l’est de l’Allemagne, et l’Italie, où Mussolini fit de sa
proposition l’occasion de rétablir un concert européen, certes perverti par des conceptions aux
antipodes des principes qui avaient inspiré les traités de paix et la sécurité collective. Pour
saisir les enjeux du sujet et comprendre comment l’influence de l’Italie fasciste le disputa à
celle de la France libérale, il importe de restituer aux années 1919-1933 la puissance de
maturation historique qui fut la leur par rapport aux événements postérieurs à 1933 et à
l’arrivée de Hitler au pouvoir, et de donner tout particulièrement à la décennie 1920 la place
qui doit lui revenir dans l’architecture du système international qui affronta les
bouleversements des années 1930.
Dans cette partie de l’Europe l’effondrement des empires avait ouvert un vaste
champ de possibles, la rivalité franco-italienne ne fut pas seulement une affaire
1 / 926 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !