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Année : 2016 - 2017
Classe : 4ième
Durée : 02h
Première série de productions scolaires du premier semestre
Épreuve de Lecture
Situation d’évaluation
Les administrations publiques sont gangrenées par plusieurs maux au nombre
desquels figurent l’hypocrisie, le mensonge, la flatterie, la délation.
Le texte suivant tiré du roman Le remaniement de l’écrivain béninois Edgard Okiki
Zinsou, montre comment certains maux prévalent dans la République des Cousins.
Tu es invité (e) à le lire attentivement et à répondre aux questions qui te seront posées.
Texte : La médiocrité flatteuse
Dans l’administration cousinoise, les relations entre chefs et collaborateurs sont
basées sur quelque chose de fragile et malsain : l’hypocrisie, la flatterie, le mensonge et la
délation. Bien des chefs, à divers niveaux de responsabilité, semblent ne pas l’appréhender.
C’est sans doute le cas de son Excellence Monsieur Kofikofi, dont la naïveté a été telle
qu’il n’a pas su séparer le bon grain de l’ivraie.
L’hypocrisie, la flatterie, le mensonge et la délation sont devenus en République des
Cousins des armes de destruction lente, mais certaine, dont se servent bon nombre de
cadres pour se faire une place au soleil et y rester le plus longtemps possible.
Nul ne saurait dire exactement quand ces comportements sont entrés dans les mœurs
en République des Cousins.
Des cadres valables, longtemps écartés et lésés ayant compris le jeu, s’y essaient
aussi ; car en réalité, c’est d’un jeu qu’il s’agit. Mais au-delà du jeu, il y a un enjeu : les
intérêts personnels. Pour ce faire, on est prêt à tout pour demeurer dans les bonnes grâces
du chef.
Tant que ce dernier a le pouvoir, on le couve, on le couvre de flatteries ; on lui voue
le respect le plus obséquieux.
Lorsqu’il commet une erreur, on cherche à la justifier à tout prix, à montrer qu’à cet
instant T, l’erreur était inévitable et qu’elle avait même valeur d’exploit, de vertu.
S’il danse mal, soit on l’applaudit, soit on s’en prend au rythme du tam-tam.
Quand il somnole en pleine réunion, on dit qu’il est en communion avec les dieux de
la réflexion.
Edgard Okiki Zinsou, Le remaniement, COPEF, Cotonou, 2006, pp.89-90