bacillus thuringiensis : un allier de choix

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BACILLUS THURINGIENSIS : UN ALLIER DE CHOIX
Ecologie.
Le genre Bacillus est un genre de bactéries appartenant à la famille des Bacillaceae. Ce
sont des bacilles gram positifs, hétérotrophes, aérobies ou aéro-anaérobies facultatifs,
tirant leur énergie par respiration ou fermentation. Ces bactéries sont capables de produire
des endospores (photo ci-dessus a gauche) leur permettant de résister à des conditions
environnementales défavorables
Les Bacillus sont des bactéries saprophytes et ubiquitaires. Elles sont fréquemment
retrouvées dans le sol ou certaines espèces ont un rôle dans le cycle du carbone et de
l'azote. On peut trouver des Bacillus dans des denrées alimentaires. Certaines espèces sont
trouvées dans l'eau douce, d'autres dans l'eau de mer. Il existe des espèces thermophiles,
acidophiles, psychrophiles, alcalinophiles.
Intérêt de Bacillus thuringiensis :
Bacillus thuringiensis (abrégé en Bt) est un bacille Gram positif, aérobie et sporulé. On le
retrouve dans pratiquement tous les sols, l'eau, l'air et le feuillage des végétaux. Dans sa
forme sporulée, Bt produit un corps cristallin, formé de multiples protéines. On connaît
actuellement plus de 14 gènes codant pour ces protéines. Ces dernières ont une propriété
insecticide sur les lépidoptères, les coléoptères et/ou les diptères, larves de moustique.
(Vous avez dit chikungunya ?)
Comment agit cette toxine ?
Cette protéine (proprotéine) entomopathogène est toxique uniquement pour les larves (ou
chenilles) d'espèces d'insectes particulières. Ces cristaux microscopiques sont ingérés par
les insectes cibles lorsque ceux-ci s'alimentent sur du feuillage traité avec du Bt. Dans
l'environnement alcalin de l'appareil digestif des insectes sensibles, les cristaux se
transforment en molécules protéiques toxiques qui détruisent les parois de l'estomac. Les
insectes cessent habituellement de se nourrir dans les heures qui suivent leur exposition au
Bt et meurent habituellement 2 à 5 jours plus tard.
Historique :
Cette propriété entomotoxique de Bt en fait tout l'intérêt commercial. Les premières
applications de Bt dans l'environnement datent de 1933. Il a été utilisé dès les années 1950
dans les forêts, les champs et les vignobles. Jusqu'au milieu des années 1970, sa principale
application était l'éradication des lépidoptères dans les forêts et les grandes cultures. En
1976, la découverte des sérotypes israelensis (Bti) et tenebrionis a permis l'ouverture de
nouveaux marchés, grâce à une action larvicide sur les moustiques, les simulies et les
coléoptères. Aujourd’hui, le Bt représente 90 % du marché mondial des bio insecticides.
Les dangers de son utilisation ?
La manipulation du Bt ou l'exposition à des produits qui en contiennent durant un programme
de pulvérisation présente très peu (aie !!!) de dangers directs ou indirects pour la santé
humaine. L'activation des toxines du Bt n'est possible que si les conditions d'alcalinité qui
règnent dans l'appareil digestif de certains insectes sont présentes. L'acidité de l'estomac
des humains et des animaux n'active pas ces toxines. Aucun cas humain ou animal
d'intoxication ou de dérèglement des fonctions endocrines n'a été signalé, ni au Canada, ni à
l'étranger, au cours des nombreuses années d'utilisation du Bt. Des études ont démontré
qu'en cas d'ingestion ou d'inhalation, les spores du Bt sont éliminées sans avoir le moindre
effet néfaste pour la santé.
Domaines d’application :
Comme bio insecticide :
Ce sont des insecticides préparés à partir d'organismes vivants ou des substances qu'ils
produisent. Ils sont fondés sur le principe de la lutte biologique : limiter la pullulation ou la
nocivité des ennemis des cultures en introduisant dans le milieu où ils vivent un de leurs
ennemis. Les bio-insecticides sont très spécifiques : chacun n'est actif que contre un nombre
limité d'espèces. Ils respectent donc les autres espèces de l'écosystème, et notamment la
faune dite auxiliaire, qui participe au contrôle des populations de ravageurs.
Méthode alternative à la lutte chimique qui domine encore largement le marché des
pesticides, la lutte biologique se développe peu à peu avec l'apparition de préparations à
base de virus, de bactéries, de champignons ou encore d'insectes (voir fiche
Trichogrammes). Simple dans son principe, elle nécessite cependant de nombreuses
années de recherches pour la mise au point de chaque programme.
Comme organisme génétiquement modifié (OGM)
Le maïs Bt a été modifié génétiquement
pour lui conférer certaines
caractéristiques. Ces maïs sont résistants
à certains herbicides et l'incorporation du
gène provenant d'une bactérie, le Bacillus
thuringiensis, lui permet de produire une
toxine qui protège la plante de la pyrale du
maïs (Ostrinia nubilalis).Pyrale :papillon
dont les larves sont nuisibles pour les
cultures (maïs, pommes, poires)
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