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matin';
il
'fait
par
conséquent dériver
le
slave
rano'de
y,rôdh-no
(indo-européen
ueredh-
,croître':
sanscrit
vdrdhatë ,il cultive',
vieux-
slave
rastç
etc.). Pour
le
baltique
rytas
—
rits
on
cite
le
lette
rietu
rietêt ,éclore,
poindre
(en
parlant
du
jour),
jaillir',
riete
,lait
maternel'
v.-h.-all.
risan
,se
lever', slave
rinçti
etc.1.
Mais
ces
ten-
tatives d'explication
ne
persuadent
nullement
le
lecteur.
Il
faut maintenir
le
couple
njtas —
rano;
il
représente vrai-
ment
des
formes
de
participes balto-slaves. Pour
les
comprendre,
il
faut examiner certains rapports
sémantiques
sur
d'autres
exemples.
Voyons
d'abord
la
racine bien connue
bheydh-.
Les
formes
dérivées
du
degré zéro
signifient
régulièrement ,veiller':
sanscrit
bûdhjatë
,il
veille',
lituanien
bundù budêti ,veiller',
vieux-slave
biJdç
b'hdèti
id.
Seulement,
partant
de ce
sens
fondamental, certaines
langues
développent
d'autres
significations: ,avoir
la
conscience
lucide,
reconnaître,
sentir, savoir';
le
même phénomène
se
produit
pour
les
formes
dérivées
du
degré
bheydh:
C'est
ainsi
que le
san-
scrit
bûdhjatë
a
aussi
le
sens
,il
sent,
il
reconnaît', bôdhati
ne
signifie
pas
uniquement
,il s'éveille4,
mais encore
,il
observe, il
sent',
le
participe
buddhàh
est
.éveillé, réveillé, éveillé
d'esprit, raison-
nable,
éclairé'.
On
constate
la
même
chose pour
le
grec
Jtvv&àvofiai
et
rtsvâo/iai
j'observe, j'apprends', pour
le
vieux-slave
bljudç
bljusti,
observer, sentir, surveiller'. Dans l'avesta
on a
développé,
pour
cette
racine,
le
sens
,flairer'
(=
sentiment, mais uniquement
par
le
flair).
Le
vieux-tchèque
po-bdieti
par
exemple
est
très
in-
structif.
Il ne
signifie
plus
.veiller',
mais .sentir,
être
conscient
de
quelque chose'.
Les
adjectifs
basés
sur
cette
racine
présentent
encore
une
autre
nuance:
le
lituanien
budrùs signifie ,vigilant',
mais
en
slave
il y a
vieux-slave
b^dri,
,7tç6&v/40ç, disposé, prêt
à
quelque chose',
le
russe
bôdryj
veut dire ,actif, frais, fort'
de
même
le
serbe
bàdar.
Walde-Pokorny signale
une
évolution
analogue pour l'allemand
wacker:
wecken,
wachen.
Ce qui
importe,
c'est
que
l'état d'être éveillé (l'état
de
veille),
plus exactement
l'état
de
veille après être
sorti
du
sommeil
est mis en
rapport
direct avec
le
sentiment,
la
perception, l'observation
etc.,
avec
l'idée
secondaire
de
mobilité,
de
compréhension,
d'intelligence
etc.
1
V.
maintenant
Walde-Pokorny
I 141,
Mtihlenbach-Endzelin
3,
541.