EXPO
Par Candy PETTER
LHomme
et lespace
ON avait pris l’habitude
de visiter ces grandes
expositions qui fai-
saient la renommée
de l’abbaye de Brogne, à Saint-Gé-
rard. Mais il faut bien avouer que,
depuis la reprise de la gestion du
site par la Commune de Mettet, on
avait perdu cette habitude. Sans
doute fallait-il à la nouvelle équipe
en place le temps de prendre ses
marques et de lancer ses nouvelles
actions. Car si on n’avait plus vu de
grandes expositions, il faut quand
même reconnaître le nouvel élan,
dynamique, qui règne depuis la
passation de pouvoir à Brogne.
Saint Gér’art, la relance du restau-
rant et de l’hôtel, la célébration des
1050 ans de la mort de Saint -
rard, les projets de rénovation… ne
sont que quelques exemples de ce
dynamisme.
Aujourd’hui donc, c’est à l’espace,
et à l’aventure de l’homme dans
l’espace, qu’est consacrée une
exposition, comme l’annonce la
“petite” fusée qui trône dans le
parc de l’abbaye. Organisée avec le
concours de la Fédération franco-
phone d’astronomes amateurs de
Belgique (FFAAB), celle-ci a pour
but de vulgariser l’astronomie et de
protéger le ciel nocturne. Plusieurs
conférences tout public complè-
tent le débat, sur les thèmes de
l’ESA ; de l’observation de la pla-
nète terre ; des changements cli-
matiques et de la végétation ; de
l’homme en apesanteur ; de l’astro-
nomie…
Avec un regard
d’enfant
Comme les organisateurs ont an-
noncé que « nos jeunes visiteurs
voudront tous devenir ingénieurs
et scientifiques », c’est à travers
le regard de ce jeune public que
nous avons voulu présenter cette
exposition. Voici ce que les élèves
de première secondaire de Collège
Saint-Benoît de Maredsous, tout
proche, ont appris au cours de
leur visite… Ils nous livrent leurs
impressions au fil de petits textes,
écrits avec leurs mots d’ados.
La disposition des lieux les a
d’abord inspirés. La galerie, où se
tiennent d’habitude les expositions,
a été transformée en système so-
laire, impressionnant. Le soleil, en
particulier, a aiguisé la curiosité de
certains élèves, comme Naomie :
« Pendant la visite, j’ai appris que le
soleil est en fait une grande étoile
composée d’hydrogène et d’hé-
lium, et qu’elle a une très grande
température. Le rayon du soleil fait
environ 109 fois celui de la Terre.
Le soleil est une grosse masse ga-
zeuse à peu près sphérique, autour
de laquelle gravitent, sur les orbites
elliptiques, plusieurs planètes, dont
la Terre. Je ne le savais jusqu’à ce
qu’on visite l’exposition. »
Toutes les planètes du système
solaire représenté à Brogne sont à
l’échelle. Enfin, en ce qui concerne
la taille des planètes, car pour res-
pecter la même échelle au niveau
des distances entre les planètes,
« il aurait fallu un couloir de onze
kilomètres ! », précise le guide.
Harold a appris à reconnaître les
planètes : « La plus proche du soleil
est Mercure. Ensuite, il y a Vénus, la
Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus
et Neptune. Maintenant, Pluton
n’est plus une planète, mais bien
une “mini planète”. Vénus, la Terre
et Mars sont formées de rocs. Les
autres sont faites de gaz. Certaines
ont des noyaux de la taille de la
Terre, qui est l’une des plus petites
planètes ! » C’est aussi ce qui a
interpellé Dilan : « Quand nous
sommes entrés dans l’abbaye de
Saint-Gérard, la planète Neptune
était suspendue au-dessus de nos
têtes. Cétait très impressionnant.
Il y avait toutes les planètes du sys-
tème solaire, à l’échelle humaine.
La Terre était vraiment très petite,
par rapport à Jupiter. Lorsque nous
sommes montés, nous avons pu
voir l’uniforme du premier astro-
naute belge. Nous avons vu plu-
sieurs satellites aussi. »
Susciter des vocations scientifiques.
Voici l’objectif avoué de l’exposition
“L’Homme et l’espace”, à l’Abbaye Saint-Gérard de
Brogne, dans la commune de Mettet.
L’abbaye renoue ainsi avec les grandes manifestations
thématiques, en adoptant une attitude
résolument pédagogique et éducative.
Titan,
une découverte
À l’étage qui, auparavant, n’était
pas utilisé pour les expositions,
c’est donc l’aventure de l’homme
dans l’espace qui a passionné les
élèves, comme Samuel : « Les
hommes ont déjà fait de grandes
découvertes sur l’espace… C’est
grâce aux satellites et autres tech-
nologies humaines dans l’espace
qu’ils ont pu démontrer qu’il y
avait d’autres planètes, d’autres
univers… et aussi que l’atmosphère
ne se trouvait que sur Terre… et sur
un satellite de Saturne, découvert
par Christian Huygens, il se nomme
Titan. C’est le deuxième plus grand
satellite du système solaire et il
est unique car il possède une at-
mosphère et de l’eau sous forme
Susciter des vocations scientifiques.
Voici l’objectif avoué de l’exposition
“L’Homme et l’espace”, à l’Abbaye Saint-Gérard de
Brogne, dans la commune de Mettet.
L’abbaye renoue ainsi avec les grandes manifestations
thématiques, en adoptant une attitude
résolument pédagogique et éducative.
N° 409 I 25 février 2011
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Photos © 123rf.comPhoto © C. GUILLAUME
Pour aller plus loin :
L’Homme et l’espace
Jusqu’au 27/02 • Abbaye Saint-Gérard de Brogne
www.brogne.eu
liquide. Titan a été analysé par une
sonde américaine qui s’est dépo-
sée en douceur, grâce à un para-
chute. » Samuel nous confie aussi
son sentiment de s’être cultivé” en
se rendant à Brogne. Tout ce que le
guide a raconté autour du satellite
Titan a captivé les élèves. Vicky et
Klothilde ont visiblement appris
en s’amusant ! Elles se sont vues,
l’espace d’un instant, dans la peau
d’extra-terrestres” « Bonjour
petits Terriens ! Nous arrivons en
paix pour vous raconter notre fa-
buleux voyage autour de “L’homme
et l’espace”. Tout d’abord, nous
avons parcouru votre système so-
laire et nous avons observé des
petits “machins bizarres”, que vous
appelez “satellites”… L’un d’eux
nous a particulièrement intéres-
sées : Titan. Lui, cest un satellite
naturel de Saturne, le seul à possé-
der une atmosphère. En parlant de
Titan, saviez-vous qu’il y avait de
l’eau (du méthane liquide) sur cet
astéroïde géant ? Et il pleut aussi.
Mais sur cet astéroïde, il fait 180°…
(…) Pour finir, nous avons visité
vos petits amis les astronautes, et
nous sommes repartis dans notre
vaisseau ! »
Ça nous regarde
Ce plaisir d’apprendre, Daniel l’a
aussi ressenti dès son entrée dans
la salle des maquettes. Mais il a fait
bien d’autres découvertes : « Moi,
j’ignorais que les satellites ont des
fonctions différentes. J’ignorais
qu’on pouvait nous observer jouer
au sport ou même qu’on vous ob-
serve, vous qui lisez cet article, si
vous êtes dehors. Cette exposition
nous dit clairement que tous ces
engins qui sont en orbite autour
de notre planète bleue sont es-
sentiels à notre “survie”. Imagi-
nez-vous sans les satellites : on ne
pourrait pas appeler les gens avec
notre GSM… Mais aussi : qui pré-
voirait les cyclones dévastateurs ?
Qui donnerait de l’espoir à nos
confrères africains qui attendent
la pluie désespérément ? J’ai appris
que ça coûte une fortune pour en-
voyer un satellite dans l’espace et
qu’il faut une fusée géante pour les
envoyer. L’une des choses qu’il faut
absolument voir dans cette expo-
sition, c’est le rôle essentiel des
satellites dans la vie quotidienne. »
La volubilité d’un guide, la qua-
lité des maquettes, la disposition
des salles, la transposition des -
couvertes faites dans l’espace à
notre quotidien sont quelques in-
grédients qui font dire que le pari
d’une exposition à caractère essen-
tiellement pédagogique et éducatif
est réussi !
Candy PETTER
Avec la contribution des élèves
de 1ère B du Collège Saint-Benoît
de Maredsous
N° 409 I 25 février 2011 25
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