LES VARIABLES ESSENTIELLES DE BIODIVERSITÉ (ESSENTIAL BIODIVERSITY VARIABLES, EBVs) Quels types de données manquent ? Philippe Gros, Ifremer/DS ● Autre formulation : face à une question d’expertise ou de recherche, de quelle information pertinente a-t-on besoin ? ● À la croisée de la recherche et de l’appui aux décisions d’aménagement, gestion, etc.(cf. IPBES) : la modélisation de futurs vraisemblables – en l’occurrence les « scénarios de biodiversité » Séminaire ÉCOSCOPE – SINP, 03 novembre 2014. MEDDE, Paris LES VARIABLES ESSENTIELLES DE BIODIVERSITÉ (ESSENTIAL BIODIVERSITY VARIABLES, EBVs) Quels types de données manquent ? Philippe Gros, Ifremer/DS ● EBVs : une structuration de l’information cohérente avec les niveaux d’organisation de la biodiversité, et avec les échelles (spatio)temporelles qui leur sont caractéristiques ● Information de niveau intermédiaire entre la donnée d’observation et l’indicateur. Utile à l’élaboration de réponse aux attentes des décideurs, notamment dans le cadre de politiques environnementales européennes (DCE, DCSMM, etc.) et dans les enceintes multilatérales (CDB, IPBES notamment) ● Focus : compréhension de la dynamique de la biodiverstité (et de ses usages) Séminaire ÉCOSCOPE – SINP, 03 novembre 2014. MEDDE, Paris Changements observés de la niche abiotique : exemple du déplacement des isothermes de surface et décalages saisonniers (période 1960-2009) Philippe Gros – Ifremer Aux latitudes > 20°N : vit. isothermes (km / décennie) 28,7 [11,0 ; 48,7] km / décennie vitesse de déplacement des isothermes Changements (1958-2010) de la phénologie des larves méroplanctoniques d’échinodermes en mer du Nord (55-58°N). M Edwards et al., SAHFOS Tech Rep 9 (2012). August décalage de l’arrivée des températures de printemps Sea surface temperature (SST, °C) jours / décennie Seasonal peak (month) May M.T. Burrows et al., Science (nov. 2011) décalage (avr.) (jours/décennie) 2,8 [0,0 ; 4,43] décalage (oct.) (jours/décennie) –1,7 [–3,1 ; –0,5] Intégration du déplacement des isothermes de surface : typologie des trajectoires des niches climatiques (période 1960-2009) « Source » : zone où ne se termine aucune trajectoire. Apparition locale de nouvelles conditions climatiques, non connectée aux régions où régnaient auparavant un climat semblable (et donc inaccessibles aux « migrants climatiques » qui suivent les isothermes) « Puits » : zone où convergent et finissent plusieurs trajectoires. Disparition locale des conditions climatiques, pouvant représenter un cul-de-sac pour les migrants climatiques Cartographie régionale de données abiotiques : aide à l’inférerence de la direction et de la vitesse des « migrations climatiques » Philippe Gros – Ifremer HT Burrows et al., Nature 507: 492-495 (2014) (1) Vertically integrated NPP (gC m−2 y−1). Stippling marks high robustness. Au-delà de la niche abiotique : la productivité des habitats. Exemple de la NPP et du transfert de M.O. vers les réseaux trophiques (RCP8.5) Bopp L, et al., Biogeosciences 10 (2013) (2) Multi-model mean change (%) in export production of organic particles at 100m. 2090–2999 relative to 1990–1999 (RCP8.5) (3) Time series for all models of the change of export production relative to 1990–1999 (%) from 1870–2099 Synergistic effects of temperature, acidification and hypoxia on marine ectotherms: narrowing thermal windows of aerobic performance, modulating biogeographies, coexistence ranges and other interactions further c b onset of loss of performance and abundance (pejus: turning worse) onset of anaerobiosis CO2 Hypoxia onset of denaturation temperature critical temperature pejus temperature Thermal window widths Competition, food web interactions, phenologies across life stages (fishes) coexistence ranges sequence of life stages scope for aerobic performance Thermal windows of aerobic performance (marine animals) spawners growing adults juveniles eggs, early larvae aerobic thermal window optimum temperature denaturation temperature Aerobic performance and productivity a temperate eurytherm polar stenotherm warm adapted Spring warming cue T ranges in climate zones T ranges throughout seasons HO Pörtner & AP Farrell, Science, 2008 Philippe Gros – Ifremer (a) thermal window of a species: the limits of thermal tolerance shape the temperature-dependent performance curve; high oxygenation of body fluids and O2 supply to tissues are optimal between low and high pejus temperatures. Environmental factors like CO2 (ocean acidification) and hypoxia narrow the thermal window and lower performance optima (dashed line and arrows). Aerobic scope: difference between maximum and resting aerobic metabolic rates. (b) Population-level perspective of how thermal windows develop during ontogeny in relation to seasonal temperature dynamics. (c) Ecosystem-level perspective: the synergistic effects of shifting temperatures, CO2 and hypoxia affect species interactions due to differential sensitivities (changes in temporal and thermal overlap as well as in relative performance). See also: Pörtner & Peck, J Fish Biol, 2010; Pörtner, J Exp Biol,2010; Pörtner et al, chap 8 in: OA, Gattuso & Hansson eds., 2011.