HORMONOLOGIE – Bases scintigraphiques de la thyroïde et de la parathyroïde et du traitement par l'iode 131
II. Imagerie des parathyroïdes
1) Clinique et biologie
Quels sont les symptômes les plus fréquents d'hypercalcémie?
•La lithiase rénale entraînant des coliques néphrétiques récidivantes et bilatérales ;
•Les affections articulaires de type chondrocalcinose (plus rare) ;
•Il existe des symptômes plus vagues qui n'orientent pas vraiment vers ce type de pathologie.
On a donc le diagnostic d'hypercalcémie, comment fait-on le diagnostic d'hyperparathyroïdie primaire ?
On dose la parathormone (PTH 1-84) qui est normale ou augmentée, ce qui est inapproprié lors d'une
hypercalcémie (elle devrait être diminuée), et la calciurie n'est pas abaissée.
→ on diagnostique alors une hyperparathyroïdie primaire.
Le diagnostic est biologique et non radiographique.
2) Imagerie
Une fois que l'on a tous les éléments pour dire qu'on se trouve face à une hyperparathyroïdie primaire, on
cherche à localiser les glandes pathologiques afin de pouvoir les opérer.
Dans 80% des cas on retrouve un adénome sur une seule des parathyroïdes, dans les 19% des cas on retrouve
soit des adénomes multiples soit une hyperplasie de l'ensemble du tissu parathyroïdien et dans les moins
d'1% restant on peut retrouver un carcinome parathyroïdien.
On fait alors deux examens efficaces et pas trop coûteux :
–L'échographie : elle est efficace mais manque un peu de spécificité (on peut avoir du mal à faire la
différence entre un petit adénome et une glande juste hypertrophique). Elle et a une sensibilité de 75%
environ.
–La scintigraphie parathyroïdienne : elle donne une information fonctionnelle, et permet un champ
d'exploration plus large que l'échographie (qui ne permet que d'aller jusqu'à la partie la plus supérieure
du médiastin antérieur).
Techniques de scintigraphie
•Technique à un traceur et avec double phase. (à savoir +++)
[Cette technique utilise un traceur appelé le sestamibi : ce sont 6 molécules de mibi marquées au Tc99m.
Ce traceur n'est pas spécifique de la parathyroïde, il s'accumule dans les cellules riches en mitochondries.
Les parathyroïdes pathologiques sont très actives sur le plan endocrinien et contiennent donc beaucoup de
mitochondries ce qui provoque une accumulation de sestamibi à l'intérieur. Si un adénome se développe dans
une glande parathyroïde, alors le sestamibi s'accumule dans cette glande.
Le sestamibi s'accumule aussi dans la thyroïde, il faut donc une méthode pour arriver à différencier les deux.
On sait qu'il y a une rétention préférentielle du traceur dans la parathyroïde par rapport à la thyroïde.
On observe un wash-out du traceur de la thyroïde : c'est à dire qu'au bout d'un certain temps le traceur sort de la
thyroïde et ne persiste que dans la parathyroïde pathologique. En faisant des images précoces et tardives, on
peut réussir à individualiser des parathyroïdes pathologiques avec un traceur non spécifique.
Ce protocole est le protocole double phase à un seul traceur, une phase précoce et une phase tardive.]
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