Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine

AVIS DU CONSEIL DU PATRIMOINE DE MONTRÉAL
Le Conseil du patrimoine de Montréal est l’instance consultative de la Ville en matière de patrimoine1.
Agrandissement - Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine
A10-CDNNDG-01
Localisation :
3175, chemin de la Côte-Sainte-Catherine
Reconnaissance municipale :
Une portion du terrain est située dans le site du patrimoine du Mont-Royal
Reconnaissances autres :
Le chemin de la Côte-Sainte-Catherine est un tracé fondateur.
L’hôpital Sainte-Justine est identifié comme un immeuble de valeur patrimoniale
exceptionnelle et le site s’inscrit dans le secteur de valeur patrimoniale exceptionnelle
Le Collège Jean-de-Brébeuf (17E.4) au chapitre d’arrondissement du Plan
d’urbanisme.
Le Conseil du patrimoine de Montréal émet un avis à la demande de l’arrondissement de Côte-des-Neiges — NotreDame-de-Grâce et pour le motif suivant : les travaux concernent un bâtiment compris en partie dans le site du
patrimoine du Mont-Royal.
NATURE DES TRAVAUX
Le projet consiste à réaliser une nouvelle façade devant la structure de renforcement qui a été insérée entre les ailes
7 et 9 afin d’assurer la mise aux normes sismiques de l’aile 7.
AUTRES INSTANCES
Comité consultatif d’urbanisme de l’arrondissement
ANALYSE DU PROJET
L’aile 7, correspondant à la partie nord-ouest du bâtiment de l’hôpital Ste-Justine, a fait l’objet au cours des dernières
années de travaux intérieurs qui ont eu pour conséquence de fragiliser la structure de l’immeuble. Il s’est avéré
essentiel de procéder à un renforcement de la structure de cette aile pour assurer sa mise aux normes sismiques.
Pour ce faire, deux interventions ont été requises : à l’ouest, l’épaisseur du mur latéral a été augmentée pour
1
Règlements de la Ville de Montréal 02-136 et 02-136-1
Édifice Gaston-Miron
1210, rue Sherbrooke Est, Bureau 002
Montréal (Québec) H2L 1L9
514 872-4055
ville.montreal.qc.ca/cpm
conférer une masse additionnelle tandis qu’à l’est, une structure de contreventement, composée de 6 dalles et d’un
toit, a été insérée entre les ailes 7 et 9, comblant ainsi un vide au niveau des étages supérieurs entre les volumes
existants.
Le projet est réalisé de manière progressive compte tenu de l’urgence d’intervenir pour consolider la structure de
l’immeuble. Ainsi, le Conseil du patrimoine de Montréal (CPM) a été interpellé à plusieurs reprises dans le cours de la
réalisation de ce projet. Il a formulé des avis favorables quant à différents aspects du projet en avril et en mai 2008.
1. Rappel des avis antérieurs du CPM
En avril 2008 (A08-CDNNDG-11), le CPM a accueilli favorablement la dérogation mineure à la hauteur permise en
mètres et en nombre d’étages en assortissant son approbation de conditions quant au maintien de la symétrie qui
caractérise l’ensemble des ailes 7, 8 et 9 et quant à l’adoption d’un langage contemporain pour le volume inséré et
son éventuelle contrepartie entre les ailes 8 et 9.
En mai 2008 (A08-CDNNDG-17), le CPM a émis un avis favorable relativement aux travaux de structure et à la
volumétrie de la saillie hors du plan de façade et du nouveau corps dépassant la hauteur moyenne des ailes 7 et 9
(excluant les appentis mécaniques). Il a toutefois signalé que l’intervention proposée pourrait compromettre la lecture
de la façade implantée sur la voie Ellendale qui est composée de trois volumes distincts. Dans le but de maintenir la
lisibilité de cette composition qui dynamise cette longue façade par ailleurs austère, le CPM estimait que le choix des
matériaux jouerait à cet égard un rôle critique. Le CPM appréciait la démarche retenue qui reposait sur la formulation
d’options. Il recommandait que la composition architecturale tienne compte des caractéristiques de l’édifice existant
(matériaux, rythme, etc.). Enfin, il exprimait son souhait de revoir le projet une fois celui-ci élaboré.
2. Analyse de la proposition
Le CPM apprécie que les représentants de l’arrondissement et du CHU aient souhaité, par souci de cohérence,
présenter pour avis auprès du CPM l’ensemble des interventions touchant cet emplacement malgré le fait qu’une
partie de ce dernier soit situé hors des limites du site du patrimoine du mont Royal. Son analyse porte sur les aspects
suivants : (1) le traitement de la façade et (2) le traitement des appentis mécaniques.
2.1. Le traitement de la façade
La façade proposée, présentée au CPM lors de la réunion du 11 janvier dernier, a été élaborée en s’appuyant sur les
caractéristiques de la composition des ailes existantes : l’aile 7 présente une grande régularité de composition qui
produit une nette impression d’horizontalité résultant notamment de la répétition des alignements des fenêtres
soulignés par l’insertion de linteaux et d’allèges continus. Par ailleurs, la verticalité domine dans la composition de
l’aile 9, qui abritait anciennement la chapelle, et qui présente de longues fenêtres étroites insérées du côté ouest de
cette façade. La nouvelle façade vise à réconcilier ces caractéristiques tout en ajoutant des éléments de verre coloré
qui font écho à la verrière de l’artiste Marcelle Ferron intégrée à la façade principale donnant sur le chemin de la
Côte-Sainte-Catherine. Le verre employé se décline en plusieurs types : transparent, translucide et tympan. Ces
différents verres, qui peuvent être colorés, sont disposés d’une part selon des besoins fonctionnels d’éclairage et de
dissimulation des éléments de structure et d’autre part selon des principes d’animation de la composition de la façade.
De plus, on a songé à éclairer de l’intérieur les bandeaux de verre coloré situés devant les plafonds, créant ainsi un
paysage de nuit qui fait ressortir des éléments moins visibles le jour.
Le CPM accueille favorablement la stratégie de composition de la façade. Il estime que ce parti réconcilie les
caractéristiques des façades des ailes 7 et 9 qu’elle relie. Il souscrit au langage contemporain employé et à l’insertion
de verre coloré de différents tons faisant écho à la verrière de l’artiste Marcelle Ferron que l’on trouve en façade
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principale sur le chemin de la Côte-Sainte-Catherine. Il souscrit également à la proposition des effets nocturnes qui
sont conçus avec sobriété. Il souligne toutefois que de tels dispositifs demandent un entretien particulier que l’on
devra assurer de manière à maintenir en tout temps la qualité des effets visuels proposés.
Il est d’avis que la nouvelle façade qui reliera les ailes 7 et 9 - et éventuellement sa contrepartie qui viendra s’insérer
entre les ailes 8 et 9 - permet la lecture des composantes distinctes de la façade d’origine implantée sur la rue
Ellendale, tout en apportant une certaine légèreté qui allège la sévérité du bâtiment.
2.2. Le traitement des appentis mécaniques
Les concepteurs du projet souhaitent proposer un traitement unifié (matériaux, couleurs, etc.) des appentis
mécaniques qui seront installés au-dessus des nouveaux volumes, soit celui qui est présenté et celui qui complètera
éventuellement la composition entre les ailes 8 et 9 ainsi que de l’appentis situé sur l’aile 9. Les différents choix liés à
l’implantation de ces appentis, notamment leur hauteur, leur volume et leur localisation respective, ne sont pas
encore arrêtés.
Le CPM s’inquiète du volume et de la visibilité de ces éléments qui accompagneront les nouveaux espaces prévus.
Leur retrait n’atténue qu’en partie leur présence qui demeure significative dans la perception que l’on aura de la
façade. Le CPM estime en conséquence que cette composante du projet doit être raffinée davantage et que l’on devra
assurer une gestion d’ensemble des divers éléments qui occupent les toits du centre hospitalier, en visant leur
harmonisation et leur discrétion.
AVIS DU CONSEIL DU PATRIMOINE DE MONTRÉAL
Le Conseil du patrimoine de Montréal (CPM) émet un avis favorable au projet, conditionnel à ce que soit élaboré un
plan global d’insertion (matériaux de dissimulation, retrait…) de l’ensemble des éléments qui occupent les toits de la
partie arrière de l’immeuble (du côté de la rue Ellendale), visant l’atténuation de la présence de ces éléments et une
continuité visuelle ; le CPM souhaite voir ce plan.
Le CPM recommande en outre qu’un plan de suivi, en cas de défaillance des systèmes d’éclairage, soit établi pour
assurer le maintien de la qualité des effets visuels nocturnes proposés.
La présidente,
Marie Lessard
Le 19 janvier 2010
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