Le jeudi 8 mars, le collège Saint-Benoît de Maredsous a eu l’honneur, comme ces trois dernières
années, de recevoir une figure importante sur le plan politique et économique. Ce fut cette fois le
président sortant de la Banque Européenne d’Investissement (BEI), Philippe Maystadt, qui a répondu
favorablement à l’invitation des rhétoriciens dans le cadre de leur cours de formation géographique. Ces
derniers ont organisé une réception suivie d’un débat ouvert à tout public, le tout sous l’œil bienveillant
de Madame Isabelle Mergeai, professeur de géographie. Le débat portait sur l’Europe, Monsieur
Maystadt restant un personnage incontournable sur le plan économique européen. De nombreuses
questions lui ont été posées par de futurs citoyens se sentant entièrement concernés par la situation
politique actuelle.
Le message très clairement présenté par Monsieur Maystadt était un message dans l’ensemble
optimiste. Ce dernier prône par exemple une croissance de l’investissement en recherche et
développement, ce qui améliorerait la productivité dans l’union. Mais, d’autre part, un manque de
personnel qualifié s’observe dans une Europe vieillissante face à certains pays émergeants tels que l’Inde
ou la Chine. S’ajoute à cela la montée des égoïsmes nationaux qui vont à l’encontre d’une solidarité
capitale dans la concrétisation de certains projets. Un autre point important est d’admettre désormais une
Europe à « géométrie variable », c’est-à-dire respecter le choix de ceux qui ne croient pas que l’on
répondra aux problèmes à 27. Certains projets peuvent par exemple être entrepris par un noyau plus
restreint constitué des pays favorables à ceux-ci. Monsieur Maystadt a aussi rappelé toute l’importance de
l’authentique définition de la règle d’or au niveau économique : « On ne peut emprunter que pour
l’investissement, pas pour le budget courant. » Dans le prolongement de cette règle, l’homme politique a
longuement défendu le caractère essentiel des investissements pour les Petites et Moyennes Entreprises
(PME). Il souligne le fait que les trois grandes agences de notation ont pris trop de pouvoir en allant
jusqu’à noter les états eux-mêmes. « Il faut les remettre à leur place et se souvenir que leurs avis sont
initialement à titre indicatif et ne constitue pas une vérité en soi.»
C’est sur un mot du Père Abbé que le débat s’est clôturé et a été suivi d’une troisième mi-temps,
agrémentée de la traditionnelle bière accompagnée de son fromage, tous deux de Maredsous. Les
personnes désireuses d’être encore éclairées sur certains points ont pu s’entretenir personnellement avec
le président sortant de la BEI. Enfin, la soirée s’est terminée dans cette ambiance détendue et chaleureuse.
Xavier Nagant
Louis Gaillard