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Daniel Loayza – Pourriez-vous nous
dire deux mots de la Société que vous
présidez?
Dominique Goy-Blanquet – La Société
Française Shakespeare va fêter ses
quarante ans l'an prochain, entre
les deux grandes commémorations
shakespeariennes. Elle a été fon-
dée par un groupe d'universitaires,
dont Jean Jacquot, l'auteur de
Shakespeare en France, qui a été un
peu le pionnier, au CNRS, de ce qu'on
appelle aujourd'hui les études théâ-
trales. On a tendance à oublier qu'à
l'époque où j'étais étudiante, on trai-
tait encore les textes de théâtre
comme des objets littéraires parmi
d'autres, sans particularité notable.
Il y avait aussi Richard Marienstras,
dont je viens d'éditer chez Gallimard
une importante œuvre posthume :
Shakespeare et le désordre du monde,
Marie-Thérèse Jones-Davis, Robert
Ellrodt, Henri Fluchère... L'idée était
de créer un lieu de rencontre et de
discussion qui prendrait en compte
tous les aspects de la recherche et de
la création autour de Shakespeare.
D'où l'idée d'organiser des congrès,
et d'inviter non seulement des pro-
fesseurs ou des critiques, français et
étrangers, mais aussi des praticiens:
scénographes, metteurs en scène,
acteurs, dramaturges, ou d'autres
personnalités, des psychanalystes,
par exemple... Au début, les relations
n'étaient pas toujours simples... Mais
la SFS a toujours lutté contre une cer-
taine tradition très française de cloi-
sonnement, de division. En Angleterre,
les relations entre la scène et l'uni-
versité sont depuis toujours beau-
coup plus ouvertes et cordiales. Il est
vrai que là-bas, les grands acteurs et
metteurs en scène shakespeariens, à
commencer par Peter Brook, sont eux-
mêmes très souvent issus de l'univer-
sité. D'ailleurs, la pratique théâtrale y
est tout naturellement implantée dans
le cursus secondaire. Sur ce terrain,
les choses ont commencé à bouger en
France, mais beaucoup reste à faire.
La SFS y a contribué et entend bien
continuer. Et si j'avais un souhait pour
l'avenir, ce serait que notre Société
s'ouvre encore davantage. Je pense
en particulier aux enseignants du
secondaire. De ce côté-là, on a lancé
plusieurs initiatives, notamment avec
l'appui de Françoise Gomez, une ins-
pectrice très énergique et enthou-
siaste toujours en première ligne dès
qu'il s'agit de théâtre. J'invite donc
tous ceux qui veulent en savoir plus à
nous visiter sur notre site. Vous pour-
rez y consulter les actes de nos précé-
dents congrès. Tout le monde peut être
membre de la SFS. Nous ne sommes
pas une enclave d'universitaires, ni
même d'anglicistes!
D. L. – Votre Congrès 2014 doit d'ail-
leurs s'ouvrir à l'Odéon-Théâtre de
l'Europe...
D. G.-B. – Ce sera une belle occasion
de toucher un public plus large, lors
d’une semaine qui célèbrera le 450e
anniversaire de Shakespeare, la date
officielle de sa naissance étant le 23
avril, fête de Saint Georges, patron
SHAKESPEARE A 450 ANS
21 AVRIL COLLOQUE INTERNATIONAL
29 - 30 AVRIL / 6 - 7 MAI SHAKESPEARE DANS L'ATELIER ROMANESQUE
SHAKESPEARE, RACINE DU ROMANTISME
entretien avec Dominique Goy-Blanquet*, présidente de la Société Française Shakespeare
de l'Angleterre. Notre journée inaugu-
rale se tiendra au Théâtre de l'Odéon.
Beaucoup d'autres manifestations
sont prévues, en Sorbonne, au Musée
Delacroix, au Musée Victor Hugo, à
l'Auditorium Saint-Germain, au cinéma
le Louxor. Entre autres!
D. L. – Quelles sortes de fils thématiques
avez-vous déjà dégagés?
D. G.-B. – Avec Florence Naugrette, qui
est une spécialiste du théâtre roman-
tique, nous avons de la matière pour un
mois de lectures, et nous continuons à
en trouver tous les jours. Par exemple,
il y a eu autour d'Hamlet et d'Ophélie
une production énorme de documents
qui s'enchaînent au fil des années et
des différentes mises en scène. On
peut observer comment le personnage
d'Ophélie évolue tout au long du XIXe
siècle, de Théophile Gautier à Joris-Karl
Huysmans. Même chose pour ce qu'on
peut appeler l'hamlétisme: très vite, le
prince du Danemark est assimilé à une
figure du poète ou du penseur, dont on
peut suivre les avatars jusqu'à Mallarmé,
Laforgue, Claudel et au-delà. Autre
exemple, la création fin 1829 du More de
Venise, la version d'Othello qu'a donnée
Alfred de Vigny. Elle a donné lieu à une
véritable bataille. Toute la jeune géné-
ration romantique est impliquée. Dès le
lendemain de la première, Victor Hugo
rencontre Sainte-Beuve et revendique la
victoire: grâce à eux, lui dit-il, tout s'est
passé au mieux. Quelque temps après,
Hugo écrit au même Sainte-Beuve pour
lui faire part de ses griefs: tous comptes
faits, Vigny n'est qu'un ingrat – alors que
lui, Hugo, l'avait soutenu de ses applau-
dissements frénétiques, et qu'il avait
laissé passer Le More avant Hernani,
qui était prévu pour le précéder à l'af-
fiche! Si je parle de bataille, c'est qu'il
s'agit manifestement d'un épisode de la
guerre que se mènent, dans ces années-
là, depuis le Racine et Shakespeare de
Stendhal, les défenseurs de la tradition
française et les admirateurs du dra-
maturge anglais. Alexandre Dumas en
parle bel et bien comme d'un combat
où la jeune troupe romantique compo-
sée, dit-il, de «fils de généraux» brûlant
d'en découdre pour une noble cause,
aurait eu grand besoin d'un meneur
d'hommes plus inspiré et engagé que
Vigny, ce condottiere qui ne touchait
pas le sol... Le langage est extrême-
ment militaire! On est quasiment dans
une répétition générale de ce qui sera
la grande bataille du romantisme nais-
sant, celle d'Hernani, quatre mois plus
tard. On retrouve les mêmes querelles,
y compris sur les questions de forme.
On critique les choix de Vigny, qui a osé
maintenir dans sa version des acces-
soires aussi vulgaires et triviaux que
le mouchoir de Desdémone ou l'oreil-
ler avec lequel Othello l'étouffe! Les
classiques réclament le respect du
décorum, tandis que les romantiques
revendiquent le mélange des genres
qu'on leur reproche. Cette discus-
sion-là s'engage à l'orée du roman-
tisme naissant et va déterminer toute
la suite.
D. L. – Tout bascule en 1830, avec la
Révolution de Juillet...
D. G.-B. – Oui. C'est un tournant majeur
dans notre histoire politique et esthé-
tique. Voilà aussi pourquoi nous
tenions tant à organiser ces séances
à l'Odéon, qui est en 1827 le lieu où
commence véritablement la passion
française pour Shakespeare lors d’une
représentation de Hamlet. Dans ces
années-là, l'influence du dramaturge
a été séminale. On le retrouve un peu
partout. Je relisais tout récemment
Mademoiselle de Maupin – non seule-
ment Comme il vous plaira intervient au
milieu du roman, mais c'est toute l'in-
trigue qui tourne autour d'une jeune et
belle héroïne déguisée en homme... Ce
qui se passe en amont, entre 1800 et
1825, est moins connu mais non moins
intéressant. Nous avons prévu de par-
ler des débuts de la vogue shakespea-
rienne en France. Et de l'influence de
certains passeurs. Chateaubriand
est le plus vénérable, mais on le sent
encore réticent, imprégné de classi-
cisme. Comme Charles Nodier, qui
dans un premier temps se montre à
la fois fasciné et réservé devant cer-
tains aspects de l'œuvre. Ce qui n'em-
pêche pas celui qui fut le mentor du
jeune Hugo de poser très tôt, dès avant
Stendhal, les enjeux du conflit à venir.
D. L. – Finalement, cet atelier
s'avère être plus romantique que
romanesque?
D. G.-B. – Je comprends que vous
ayez l'impression que le roman-
tisme domine: je vous ai citéDumas,
Hugo ou Gautier. Il y a aussi Flaubert
qui intervient dans la deuxième soi-
rée, «du grotesque au sublime»... Je
ne vous ai pas tout raconté! Saviez-
vous que Flaubert, au moment où
il écrit Madame Bovary, est plongé
dans la lecture de Shakespeare? Cela
revient constamment dans sa corres-
pondance. Son traitement de la mort
d'Emma est manifestement influencé
par sa façon d'appréhender le mélange
shakespearien du grotesque et du
pathétique. Et à propos d'empoison-
nement, Alexandre Dumas fournit
un autre bel exemple dans La Reine
Margot – je pense à ce chapitre intitulé
«la sueur de sang», où le roi Charles IX
à l'agonie impose sa volonté à sa mère,
Catherine de Médicis... Cette soirée-
là commencera avec la préface de
Cromwell, elle-même très nourrie
de Nodier et des travaux de Guizot –
Hugo affiche une grande hostilité à son
égard, mais en fait, il s'en est beau-
coup servi et inspiré. On croisera aussi
Barbey d'Aurevilly, Villiers de l'Isle-
Adam – il y a dans ses Contes Cruels un
texte merveilleux, «Le Désir d'être un
homme»... Les romanciers sont donc
bien là. Proust est du nombre, et Gide, et
Yourcenar. Nous pensons terminer avec
un très joli passage d'elle sur le rêve.
Cela dit, l'influence de Shakespeare
décroît très sensiblement au XXe siècle.
Après 1945, Shakespeare semble inté-
resser surtout les universitaires et les
gens de théâtre. On trouve beaucoup
moins de traces de lui chez les plasti-
ciens, les compositeurs, les danseurs,
alors que jusqu'au début du XXe, les
Vie et opinions de Tristram Shandy,
gentilhomme est un roman de
Laurence Sterne, publié en neuf
volumes, les deux premiers à York
(Angleterre) en 1759, les sept autres
dans les dix années suivantes. Il parut
en France pour la première fois en 1776.
Ce roman, relativement peu connu en
France, est pourtant considéré comme
l'un des plus importants de la littérature
occidentale.
Claro*, quand avez-vous lu ce livre pour
la première fois ? Racontez-nous les
circonstances de cette lecture.
L'adolescence est ce moment où les
livres s'invitent dans votre vie en cou-
rants d'air. Portés par des rumeurs,
annoncés comme le Messie ou l'Anté-
christ, ils tournent souvent autour de
vous sans oser se poser sur votre table
de chevet. On les essaie parfois comme
des vêtements empruntés à un ami,
pour parader plus que pour se vêtir.
Tristram Shandy a longtemps fait par-
tie pour moi de ces livres qu'on ne lit
pas en entier mais dont on n'hésite
pas à vanter l'excellence, la folie bref
de ces livres que l'adolescent se sent
en droit de célébrer sans pourtant avoir
eu la patience de s'y laisser engloutir.
J'ai donc dû le lire en contrebandier,
ou plutôt en taupe, y creusant des tun-
nels au détriment de certaines galeries,
sans cesse aspiré par cette fameuse
page noire qui vaut pour le jeune lec-
teur comme le monolithe de Kubrick
pour l'apprenti cinéphile. Tant il est vrai,
aussi, que Vie et opinions de Tristram
Shandy se feuillette, afin d'en goûter,
du bout de l'œil, les multiples variations
typographiques, les insolites composi-
tions, la pléthore de tirets finissant par
se convulsionner à la fin du livre VI en
lignes sismiquement facétieuses. Les
grands livres sont souvent de «grands
ivres» : ils titubent dans notre expé-
rience de lecteur avant de nous dévoiler
leur complexe et grisante géographie.
Nous reproduisons ici, avec l'aimable auto
risation de Flammarion, un extrait de l'in-
terview qui gure dans l'édition de la GF,
mise à jour en 2014. © Flammarion
shakespeareanniversary.org/shake450
GOÛTER,
DU BOUT DE
L'ŒIL, LES
MULTIPLES
VARIATIONS
TYPOGRA-
PHIQUES
mardi 8 avril / 18h
Pourquoi aimez-vous?
Tristram Shandy de Laurence Sterne
en présence de Claro
rencontre animée par Daniel Loayza
lundi 7 avril / 20h
Exils, conversation avec Paula Jacques
Lawrence Durrell / Mathias Énard
textes lus par Olivier Cruveiller
en partenariat avec France Inter
Lawrence Durrell par Daniel Berland,
libraire
Il existe des romans si extraordinaires
que leur découverte embellira et mar-
quera à tout jamais l’âme et la vie de
leurs futurs lecteurs. L’œuvre maî-
tresse de Lawrence Durrell, Le Quatuor
d’Alexandrie, est l’un d’eux. Enraciné
dans l’histoire, Le Quatuor d’Alexandrie
est une quête de l’art en même temps
qu’une quête amoureuse. Les chas-
sés-croisés sentimentaux sur fond de
préoccupations sociales et géopoli-
tiques dans l’Alexandrie de l’entre-deux-
guerres forment la colonne vertébrale
de cette œuvre polyphonique de plus
d’un millier de pages. Darley, person-
nage principal du Quatuor, semble
voué à osciller en permanence entre
le désir et le rejet, le bien et le mal, la
constance et le caprice. Cette valse des
sentiments se déploie sur le grandiose
théâtre, en scène et en coulisses, de la
magique Alexandrie, «comme dans un
grand congrès d’anguilles enchevê-
trées dans la matière visqueuse d’un
complot.» Lentement, au terme d’une
sorte d’initiation truffée de rebondis-
sements, Darley apprendra l’amour et
accédera à sa maturité d’homme et d’ar-
tiste. Et puisqu’il est des œuvres qu’un
simple résumé déflore et appauvrit, je
m’arrête ici et exhorte chacun des lec-
teurs de cet article à se (re)plonger dans
cette époustouflante merveille de la lit-
térature mondiale.
Écrit dans les années 1930 et interdit par
son auteur à toute publication de son
vivant, Petite musique pour amoureux
retrace la vie d’un jeune garçon britan-
nique, Clifton Walsh, de son enfance
en Inde jusqu’à son retour dans une
Angleterre qui le mettra au pied du mur
de ses contradictions et des déchire-
ments auxquels le confronte sa double
culture. Ce roman d’apprentissage lar-
gement autobiographique apparte-
nait depuis longtemps au domaine de
la légende. Les initiés s’arrachaient
sous le manteau les très rares tapus-
crits à prix d’or, la plupart des copies
de l’ouvrage ayant été détruites dans
un incendie durant les bombardements
de l’Axe sur Londres. De la liberté des
grands espaces de son Himalaya natal
jusqu’aux étroits corridors conven-
tionnels d’une Angleterre décadente et
étriquée, l’auteur, plein d’une fraîche et
franche naïveté, s’y raconte en toute inti-
mité. Un roman de jeunesse dans lequel
on sent déjà poindre à chaque page le
lumineux génie de l’auteur du Quatuor.
La première édition française de ce
texte mythique devrait constituer l’un
des événements littéraires majeurs du
printemps. Citrons acides a été inspiré
à Lawrence Durrell par son passage à
Chypre entre 1953 et 1956, alors que l’île
est en pleine guerre de décolonisation
contre l’Empire britannique. Très éloi-
gné d’une démarche politique, Durrell
réserve toute la maîtrise de son art à la
peinture de personnages plongés dans
les tourmentes de l’histoire. «Je voudrais
que ce livre soit tenu pour un monument
utile élevé à la paysannerie chypriote et
aux paysages de l’île.» déclare l’auteur
dans sa préface. Lawrence Durrell est
mort en France en 1990, il aurait fêté ses
100 ans en 2012. J’envie ceux qui ne l’ont
encore jamais lu et sont sur le point de
sauter le pas en s’absorbant dans les
méandres inoubliables de son œuvre.
APPRENDRE
L'AMOU R
créateurs étaient encore imprégnés
de son univers. Et le disaient. Il y a de
superbes exceptions, bien sûr: Valère
Novarina, Yves Bonnefoy... À l'occa-
sion du congrès «Shakespeare 450», j'ai
demandé à des écrivains qui avaient une
relation manifeste à son œuvre d'écrire
une lettre à Shakespeare. Le livre va
paraître en mars aux éditions Thierry
Marchaisse. Peut-être en lirons-nous
quelques extraits: le genre épistolaire
se prête bien à la lecture !
Propos recueillis par Daniel Loayza
le 13 janvier 2014
*Christophe Claro, plus connu sous
le simple nom de Claro, est écrivain,
auteur entre autres de Livre XIX
(Verticales), Plonger les mains dans
l’acide (Inculte), Madman Bovary,
CosmoZ, Tous les diamants du ciel
(Actes Sud), et traducteur (Thomas
Pynchon, Salman Rushdie, William
T. Vollmann, Hubert Selby...). Il
a accepté de répondre au ques-
tionnaire «Pourquoi aimez-vous
Tristram Shandy ?» pour la GF.
Les Bibliothèques de l'Odéon 9
Premières éditions françaises de Justine, Balthazar,
Mountolive et Clea (Le Quatuor d'Alexandrie).
Lawrence Durrell. éd. Buchet/Chastel, 1957-1960.
Shakespeare 450 grande salle
Coordonné par Dominique Goy-Blanquet
Colloque international lundi 21 avril
Introduction par Michel Bataillon
11-12h conférence d'Yves Bonnefoy, «Pourquoi Shakespeare»
12-13h conférence d'Andreas Höfele, «Elsinore, Berlin : Hamlet in the Twenties»
15-16h entretien avec Luc Bondy conduit par Georges Banu
16-17h débat avec David Bobée, Thomas Jolly, Vincent Macaigne, Gwenaël Morin, animé par
Leila Adham et Jean-Michel Déprats
17h30-19h master class dirigée par Philippe Calvario, Vincent Dissez et Émeric Marchand
> ENTRÉE LIBRE SUR RÉSERVATION 01 44 85 40 40 / THEATRE-ODEON.EU
Shakespeare dans l’atelier
romanesque salon Roger Blin
Avec Dominique Goy-Blanquet, Florence Naugrette, Daniel Loayza
Textes lus par Jacques Bonnaffé
Le doute et les ombres mardi 29 avril / 18h
Comment les romantiques français découvrirent-ils Shakespeare en France? Quelle
stature philosophique donnèrent-ils à Hamlet, incarnation du devoir de vengeance
et de l’artiste rêveur, et à Ophélie, figure de la douce démence et de l’amour contra-
rié? À quelles parodies et critiques l’«hamlétisme» a-t-il donné lieu?
Textes de Chateaubriand, Hugo, Vigny, Dumas, Musset, Sainte-Beuve, Flaubert,
Banville, Baudelaire, Laforgue, Mallarmé, Claudel, Gide…
Du grotesque au sublime mercredi 30 avril / 18h
La réversibilité du grotesque et du sublime s’alimente de nombreux modèles shakes-
peariens, dont Richard III, Falstaff et Caliban, incarnations de l’ivresse, de la déme-
sure, du mensonge, de la difformité, de la bestialité, de la monstruosité physique ou
morale, ou d’un mal qui n’inspire pas seulement l’horreur mais aussi le rire ou la pitié.
Textes de Chateaubriand, Stendhal, Hugo, Gautier, Dumas, Flaubert, Renan, Barbey
d’Aurevilly, Jarry, Ionesco, Novarina.
Passions funestes, crimes et vengeance
mardi 6 mai / 18h
Le couple Macbeth, Othello, le roi Lear font partie des figures à la fois terrifiantes
et pitoyables à l’origine de nombreux portraits et situations romanesques: du bon-
heur dans le crime à l’autodestruction sacrificielle, en passant par la volonté de
puissance, l’obsession de la culpabilité, la jalousie morbide, la soif de vengeance, la
rupture des liens familiaux.
Textes de Dumas, Hugo, Vigny, Balzac, Gautier, Flaubert, Barbey d’Aurevilly, Proust,
Claudel, Vercors, Céline, Ionesco.
Masques et dédoublements mercredi 7 mai / 18h
Découverte tardivement en France, la comédie shakespearienne plaît par sa fantai-
sie, son inventivité scénographique, sa capacité à exalter les pouvoirs du théâtre,
ses potentialités romanesques, et la richesse de son questionnement existentiel
sur la nature de l’homme, viala comédie des erreurs et le motif du travestissement.
Textes de Madame de Staël, Nodier, Stendhal, Hugo, Gautier, Sand, Rimbaud, Copeau,
Artaud, Beauvoir, Aragon, Yourcenar.
> TARIF 6€ 01 44 85 40 40 / THEATRE-ODEON.EU
*Dominique Goy-Blanquet est également
professeur émérite de littérature élisabé-
thaine à l'Université de Picardie et membre
du comité de rédaction de La Quinzaine
Littéraire.
La revue Page des libraires s’associe à
l’Odéon-Théâtre de l'Europe pour vous
proposer le regard des libraires indépen-
dants sur l’œuvre des auteurs program-
més dans le cadre des Bibliothèques de
l’Odéon.
La revue Page des libraires œuvre depuis
25 ans à diffuser au plus grand nombre
l’avis des libraires indépendants sur l’ac-
tualité littéraire. En lisant les titres avant
parution et en sélectionnant les ouvrages
qu’ils ont aimés, les 1200 libraires du
réseau Page, acteurs clé de la chaîne du
livre, témoignent de leur expertise et de
leur plaisir à partager leurs lectures avec
les lecteurs, tous les deux mois en librairie.
ci-contre : Pages tirées de la première
édition de l'œuvre The Life and Opinions
of Tristram Shandy, Gentleman (1759 à
1767) publiée à Londres par Ann Ward
(volumes 1-2 en 1759), Dodsley (3-4 en
1761) et Becket and DeHondt (5-6 en
1762, 7-8 en 1765, 9 en 1767).