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II – Fond
La première difficulté constatée dans plusieurs copies a tenu à la difficulté de cerner une
problématique suffisante. Certains aspects n’ont donc pas été abordés faute d’une approche
étendue sur le sujet. Il est rappelé que vous êtes maître du choix de la problématique à condition de
justifier son choix. Or, le jury pourrait vous reprocher une approche « réductrice ». Il faut donc poser
la problématique clairement et avec force dès l’introduction. Il vous est également conseillé
devant un sujet d’adopter l’approche la plus large, par sécurité.
Cela suppose de définir les termes du sujet. Parfois, des copies prennent le risque de se
limiter à un sens restrictif (recommandation : relisez les définitions de termes clés comme politique,
Etat, société, religion, environnement, etc.). Régulièrement, certaines copies reposent sur une
approche partielle du sujet. Il faut prendre le temps d’analyser tous les termes : ainsi dans le sujet
L’environnement doit-il être une priorité de la cité ?, les termes « doit » [devoir – impératif
catégorique, sens moral/capacité, question de moyens] ou « priorité » devaient être questionnés au
stade de la construction de la problématique. Ce raisonnement s’applique également avec Faut-il
souhaiter plus d’autorité ?, en veillant au verbe « souhaiter » [est-il opportun de souhaiter ?].
Plusieurs copies témoignent ensuite d’une difficulté à bâtir une argumentation. Il s'agit de la
faiblesse la plus habituelle constatée pendant l’année même si des progrès ont été notés. Il ne suffit
pas d’élaborer un plan qui formellement correspondrait aux attentes habituelles du jury. Le plan
constitue à chaque fois un atout pour les élèves qui maîtrisent bien cette technique. Mais il faut qu’il
soit équilibré (plusieurs copies présentent des sous-parties trop courtes reposant sur un seul
argument. C’est parfois le sort réservé au B du II), dynamique et ayant du sens. Une argumentation
suppose donc de relier une idée avec une référence et un exemple constituant un solide paragraphe,
la succession des arguments justifiant ainsi de la pertinence du plan. La construction des sous-parties
est une faiblesse récurrente : vous devez structurer le cheminement de vos idées (hiérarchiser,
enchaîner) de manière claire (où allez- vous ? comment procédez-vous ?) et convaincante. Ce défaut
conduit à dire des généralités ou une succession d’affirmations. Une sous-partie ne consiste pas dans
une succession d'exemples, de références ou d'affirmations. Vous devez apporter une plus-value.
L’un des reproches le plus souvent relevé porte sur l’absence de conceptualisation. Le sujet La
société numérique se prêtait à ce type de remarques. Conceptualiser signifie la capacité à développer
une idée importante, décisive pour la démonstration annoncée par une sous-partie.
Les conclusions n’apportent pas, dans certaines copies, de plus-value faute d’un
développement suffisant ou surtout d’une ouverture pertinente. Il ne faut donc pas les bâcler.
Le jury s’attend à une expression personnelle (cf rapport du jury 2013). Veillez également à
être nuancé, qualité recherchée par un jury. Quelques copies donnent le sentiment de "jugements"
hâtifs. Le sujet sur Les migrations, chance ou risque ? par exemple a donné lieu parfois à des propos
insuffisamment équilibrés. On ne survole pas non plus d’un trait un concept, complexe, comme celui
de l’autorité par exemple. Pensez aux références juridiques (à condition de les maîtriser, cf les
remarques dans certaines copies pour le sujet Le modèle européen par exemple).