derniers conseils de culture générale

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derniers conseils de culture générale - récapitulatif
document élaboré par Nicolas Péhau © ISP 2016
Ultimes recommandations de la part du correcteur
Les recommandations qui suivent proviennent de la correction des copies de la première épreuve
d’admissibilité pendant l’année écoulée.
I – Forme
L’orthographe ou l’accentuation peuvent desservir selon les exigences fixées par le jury au
binôme de correcteurs. Cela doit rester un point d’attention pour ceux qui ont eu plus de 2 ou 3
fautes relevées par le correcteur pendant l’année écoulée. Les élèves concernés doivent prévoir,
dans ce cas, un temps de relecture plus important.
Les copies comportent parfois des maladresses d’expression : répétitions de locutions de
transition (recommandation : faites-vous une liste de locutions de référence pour varier leur emploi
dans votre copie), lourdeurs dans la formulation (notamment l’annonce de plan ou les titres des
parties et sous parties - recommandations : entraînez-vous dans la formulation des titres, ne faîtes
pas une annonce de plan trop longue),… Certaines copies ont tendance à formuler des titres de
parties trop longues. Evitez de mettre un point d’interrogation dans un titre. Quelques copies ont
recours adroitement à un « chapeau » à condition qu’il ne soit pas trop long.
La tendance au langage parlé ou à des facilités de langage est souvent relevée par le
correcteur. On n’attend pas de vous une copie originale sur le plan de l’expression mais une écriture
posée respectant la règle sujet+verbe+complément d’objet direct (recommandation : ne faites pas de
phrase de plus de trois lignes). Ne recherchez pas à l’inverse des effets de style : soyez sobre. Evitez
les sigles ou alors la première fois, veillez à l’expliciter.
Les points d’exclamation sont à éviter. Ne multipliez pas non plus les points d’interrogation :
une formulation de la problématique claire vaut mieux qu’une succession de trois ou quatre
interrogations. Inutile de souligner en couleurs les titres des parties et des sous-parties. Inutile
d’écrire les noms des auteurs en majuscules ou soulignés.
Veillez enfin à rendre une copie propre et lisible (reproche relevé dans le rapport du jury
2014) (recommandation : rendez une copie propre en utilisant une règle pour souligner et évitez les
ratures en disposant le jour du concours d’un moyen de correction auquel vous êtes habitué(e)).
Pour résumer, la clarté des idées doit suffire à elle seule. Les correcteurs référents du
concours de l’ENM corrigent plusieurs dizaines de copies à la chaîne.
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II – Fond
La première difficulté constatée dans plusieurs copies a tenu à la difficulté de cerner une
problématique suffisante. Certains aspects n’ont donc pas été abordés faute d’une approche
étendue sur le sujet. Il est rappelé que vous êtes maître du choix de la problématique à condition de
justifier son choix. Or, le jury pourrait vous reprocher une approche « réductrice ». Il faut donc poser
la problématique clairement et avec force dès l’introduction. Il vous est également conseillé
devant un sujet d’adopter l’approche la plus large, par sécurité.
Cela suppose de définir les termes du sujet. Parfois, des copies prennent le risque de se
limiter à un sens restrictif (recommandation : relisez les définitions de termes clés comme politique,
Etat, société, religion, environnement, etc.). Régulièrement, certaines copies reposent sur une
approche partielle du sujet. Il faut prendre le temps d’analyser tous les termes : ainsi dans le sujet
L’environnement doit-il être une priorité de la cité ?, les termes « doit » [devoir – impératif
catégorique, sens moral/capacité, question de moyens] ou « priorité » devaient être questionnés au
stade de la construction de la problématique. Ce raisonnement s’applique également avec Faut-il
souhaiter plus d’autorité ?, en veillant au verbe « souhaiter » [est-il opportun de souhaiter ?].
Plusieurs copies témoignent ensuite d’une difficulté à bâtir une argumentation. Il s'agit de la
faiblesse la plus habituelle constatée pendant l’année même si des progrès ont été notés. Il ne suffit
pas d’élaborer un plan qui formellement correspondrait aux attentes habituelles du jury. Le plan
constitue à chaque fois un atout pour les élèves qui maîtrisent bien cette technique. Mais il faut qu’il
soit équilibré (plusieurs copies présentent des sous-parties trop courtes reposant sur un seul
argument. C’est parfois le sort réservé au B du II), dynamique et ayant du sens. Une argumentation
suppose donc de relier une idée avec une référence et un exemple constituant un solide paragraphe,
la succession des arguments justifiant ainsi de la pertinence du plan. La construction des sous-parties
est une faiblesse récurrente : vous devez structurer le cheminement de vos idées (hiérarchiser,
enchaîner) de manière claire (où allez- vous ? comment procédez-vous ?) et convaincante. Ce défaut
conduit à dire des généralités ou une succession d’affirmations. Une sous-partie ne consiste pas dans
une succession d'exemples, de références ou d'affirmations. Vous devez apporter une plus-value.
L’un des reproches le plus souvent relevé porte sur l’absence de conceptualisation. Le sujet La
société numérique se prêtait à ce type de remarques. Conceptualiser signifie la capacité à développer
une idée importante, décisive pour la démonstration annoncée par une sous-partie.
Les conclusions n’apportent pas, dans certaines copies, de plus-value faute d’un
développement suffisant ou surtout d’une ouverture pertinente. Il ne faut donc pas les bâcler.
Le jury s’attend à une expression personnelle (cf rapport du jury 2013). Veillez également à
être nuancé, qualité recherchée par un jury. Quelques copies donnent le sentiment de "jugements"
hâtifs. Le sujet sur Les migrations, chance ou risque ? par exemple a donné lieu parfois à des propos
insuffisamment équilibrés. On ne survole pas non plus d’un trait un concept, complexe, comme celui
de l’autorité par exemple. Pensez aux références juridiques (à condition de les maîtriser, cf les
remarques dans certaines copies pour le sujet Le modèle européen par exemple).
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En matière de références, il faut vous distinguer du lot en étant précis. Pour cela, il faut déjà
éviter les erreurs formelles (mauvaise orthographe par exemple d’un auteur, comme Sieyès ou d’un
titre d’un roman ou d’un essai) et d’interprétation. Attention également à l'histoire des idées
(respect de la chronologie par exemple). Vous pouvez utiliser des références contemporaines (le
rapport du jury 2014 insiste sur ce point). Par ailleurs, des références classiques n’ont pas été
réellement exploitées sur certains sujets comme celui sur l’autorité. Enfin, il ne suffit pas de citer un
auteur à l’appui d’une affirmation. Vous pouvez utiliser des chiffres (La société numérique ou Le
modèle européen s’y prêtaient). Ce qui compte, c’est de ne pas donner le sentiment d’être
superficiel (cf rapport jury 2014, le rapport du jury 2013 mentionne pour sa part ces connaissances
« plaquées et non assimilées »).
Je vous renvoie enfin à l’article paru dans Le Monde dans lequel l’ancien directeur de l’ENM
disait en janvier 2016 : « « Ce n’est pas tant la réponse qu’une façon de penser qui va être évaluée. Il
faut éviter les poncifs, bien problématiser et faire preuve d’une réflexion originale ».
Récapitulatif des recommandations
Recommandation : faites-vous une liste de locutions de référence pour varier leur emploi dans
votre copie.
Recommandation : relisez les définitions de termes clés comme politique, Etat, société,
religion, environnement, etc.
Recommandation : rendez une copie propre en utilisant une règle pour souligner et évitez les
ratures en disposant le jour du concours d’un moyen de correction auquel vous êtes habitué(e)).
Recommandations : entraînez-vous dans la formulation des titres, ne faîtes pas une annonce
de plan trop longue. Le correcteur-lecteur ne doit pas buter dans sa lecture.
Recommandation : ne faites pas de phrase de plus de trois lignes.
Recommandation : faîtes une accroche à l’introduction.
Recommandation : faites un point sur l’organisation de la gestion du temps au vu de vos
exercices de cette année : il faut avoir en tête les différentes étapes sachant que la cadence
(définition, problématique, plan, références, introduction, rédaction, etc) dépend de chacun.
Recommandation : si certains d’entre vous n’ont jamais lu les rapports de jury ou les bonnes
copies, il est encore temps.
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