Collège Louis Armand Marseille pdf - Ministère de la Culture et de la

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 1% CULTUREL Collège Louis ARMAND à Marseille
ANNEXE au RDC ‐ NOTE DE CADRAGE DU PROGRAMME Le Département des Bouches du Rhône a décidé de reconstruire les Collèges Darius Milhaud et Louis Armand, devenus vétustes et dont la capacité s’avérait insuffisante compte tenu de l’évolution démographique des quartiers de Saint‐Barnabé, de Saint‐Jean‐du‐Désert et de la Fourragère dans le 12ème arrondissement de Marseille. Profitant de la possibilité d’acquérir des terrains appropriés, proche des secteurs de recrutements et des infrastructures de transports (Métro, Tramway, future L2), le Conseil Général des Bouches du Rhône a décidé en 2001 de reconstruire 3 établissements d’une capacité plus humaine et mieux répartis eu égard aux secteurs de recrutement des élèves. Ainsi s’est opérée la reconstruction du Collège Louis Armand, dont la conception a été confiée en 2003 aux architectes Jean‐Marc CHANCEL, mandataire, et José MORALES, cotraitant. Les bâtiments neufs ont été mis à disposition des élèves à la rentrée de septembre 2008. Le Collège est conçu pour accueillir 600 élèves dont 450 ½ pensionnaires. Il dispose, en sus des locaux pédagogiques et d’accompagnement classiques (restaurant scolaire, centre de documentation, foyer des élèves….), d’un gymnase, d’un plateau sportif et d’un amphithéâtre parfois mis à disposition des écoles ou associations du quartier. Les collégiens proviennent de milieux largement représentés par des catégories socioprofessionnelles modestes (75% d’employés, d’artisans‐commerçants, d’ouvriers et d’inactifs pour 62% sur le territoire national) et 44% d’entre eux sont boursiers. Bien que rattaché à un autre quartier, le collège, comme il est d’usage, a conservé son nom d’origine, inspiré du boulevard sur lequel il était implanté. Aujourd’hui, le caractère toponymique de son appellation doit être assumé : on le recherche boulevard Louis Armand, il émerge rue saint Jean du Désert… Le collège Louis Armand s’inscrit dans un contexte marqué par le développement d’habitat collectif et de micro‐zones pavillonnaires amorcé dans les années soixante, desservis par de grands axes de circulation secondaires. Le tissu urbain y est particulièrement distendu, dans lequel persistent des amas de verdure qui témoignent d’une urbanisation récente. Il en émane encore une ambiance presque bucolique, et ce malgré l’intrusion des programmes d’aménagement et de construction, du grand ensemble à l’entrepôt commercial, des infrastructures viaires au bâtiment public. 1 ▲ vue aérienne élargie Habité et cultivé depuis plus de 5000 ans, ce site était autrefois connu pour être un lieu d’extraction d’une argile d’excellente qualité. Une 1ère faïencerie y vit le jour en 1677. Des vestiges de cette activité encore réputée dans les années 30 seraient enfouis sous l’actuel collège… Les bâtiments se manifestent par leur radicalité et leur compacité, offrant sur la rue un front bâti monumental. Les matériaux sont bruts, la composition rigoureuse, l’échelle solennelle. ◄▲ façade principale, depuis la rue Saint Jean du Désert 2 Bien que délibérément moderne, l’architecture puise son imposante facture dans l’aridité d’où émergent les temples antiques (Abu Simbel, temple d’Hatshepsout…) ou les 1ers mastabas… Elle aurait pu sans dénoter se déployer sur un terre‐
plein de latérite au milieu du désert. ▲ façade ouest, sur cour Temple d’Hatshepsout siècle av JC– Egypte ► ème
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▲la galerie du 1er étage Elle impose le respect par son absence de fioritures, elle revendique son refus du décor, bien loin des ornements émaillés des faïences anciennes, exploitant pour ce faire les vastes potentialités du béton, de l’alignement aléatoire des portiques de grande hauteur aux saillies audacieuses du second étage, desquelles se dégagent de larges vues, sur la ville, les collines et la mer : de là, l’austérité et le minimalisme des espaces bâtis contrastent avec la diversité du paysage et l’ampleur de l’horizon, propice à la rêverie comme à l’évasion. ▲le préau , sous la galerie ‐ découpage de l’ombre et de la lumière, confrontation du bois et du béton 3 ▼faïences de St‐jean du Désert ‐ 17 et 19ème et Parements de béton brut du collège ▲des papillons de papier à la fenêtre d’un logement de fonction ▲vues des salles de classes ▲p depuis le pignon sud du 2ème étage – Espace de circulation et de contemplation 4 ▲vue aérienne rapprochée C’est entre effacement et ingestion de l’histoire, entre âpreté du béton et malléabilité de la glaise, que voudrait s’inscrire cette commande, qui devra s’appuyer sur des évocations du… « désert… » ▲vue nocturne … comme le lieu dépouillé où demeurerait la possibilité de résurgence d’un trésor oublié, enfoui, un vestige, une oasis, ne serait‐ce qu’une nappe d’eau... 5 L’attention des candidats est particulièrement attirée sur les points suivants :  L’œuvre devra impérativement être implantée dans l’enceinte du collège et en aucun cas sur les zones périphériques.  Tous les lieux d’implantation peuvent être envisagés, à l’exception : o Des façades principales dont la facture devra rester inchangée o De la galerie du 1er étage de l’aile nord, desservant le CDI et surplombant le gymnase  Les œuvres pourront être de toute nature ; toutefois, s’il s’agit d’œuvres en volumes, celles‐ci devront être implantées à l’extérieur des zones de flux et conçues de manière à ne présenter aucun danger pour les élèves, ni aucune entrave aux conditions d’évacuation du public ou d’intervention des équipes de secours.  L’œuvre ne devra pas générer de coûts de fonctionnement. Si celle‐ci devait nécessiter une alimentation électrique, elle devra obligatoirement se faire de manière autonome à partir d’énergies renouvelables (photovoltaïque, éolien…).  Les projets devront tenir compte de périodes d’intervention sur site limitées dans le temps et notamment de la fermeture de l’établissement entre le 11 juillet et le 25 août 2014.  L’œuvre ne devra pas remettre en cause les principes de solidité, de sécurité, d’accessibilité, exigés pour un établissement recevant du public, pas plus que les conditions de garantie en assurance des constructions existantes. A cet effet, le Conseil Général missionnera un bureau de contrôle qui validera chaque étape du projet et de sa mise en œuvre, relativement à la nature de l’œuvre, et dans les conditions fixées au Règlement de la Consultation. ◄ trames et parements ▲ un espace singulier, le CDI 6 Note de l’architecte : « Le programme… Le collège Louis Armand accueille 600 élèves. Le programme des classes est complété par un centre de documentation et d'information, un amphithéâtre de 200 places qui peut être ouvert au quartier, de même qu'un gymnase omnisports 44 X 24. La demi‐pension permet d'accueillir 450 rationnaires. Six logements de fonction sont destinés au personnel administratif de l'établissement. Cet ensemble totalise une SHON de 8100 m² qui ont été réalisés pour un coût de 13,5 M€ HT. Les travaux ont débuté en janvier 2007 et ont été achevés fin août 2008. Le site… Situé rue Saint‐Jean du Désert dans les quartiers est de Marseille, sur un plateau dominant la vallée de l'Huveaune située au sud. L'établissement est implanté dans un quartier résidentiel dont l'essentiel des bâtiments date des années 1960. L'occupation progressive des parcelles rurales, souvent rattachées à des bastides, produit une urbanisation discontinue et désordonnée. La parcelle d'implantation du collège résulte de la division de la bastide Val d'Or, dont la moitié nord a été récemment affectée à une opération résidentielle. Les génératrices de la géométrie du domaine Val d'Or ont été conservées pour l'implantation générale du collège. Le projet… Le projet se fonde à la rencontre de deux choix: donner aux collégiens la plus grande cour possible et ouvrir les classes à la vue de la mer et des collines. L'implantation des corps de bâtiments à la périphérie de la parcelle dessine la cour. L'économie de l'emprise au sol génère une coupe singulière pour l'aile nord du collège. Les salles de classes, situées au deuxième niveau, sont posées sur une colonnade centrale d'une emprise de quatre mètres vingt. Le gymnase et le CDI, libres d'appui, viennent se glisser sous le porte à faux de 7,5 mètres _une largeur de classe_ au nord, le porte à faux sud, de même dimension, forme un vaste auvent sur la cour. Les éléments singuliers du programme sont à la fois intégrés dans un édifice unitaire en même temps que singularisés par leur volumétrie et leur structure. L'amphithéâtre de béton blanc est installé sous le portique du hall ouvert, le CDI circulaire en bois paré de zinc glissé entre terrasse et porte à faux, le gymnase encastré pour un tiers sous les classes. La construction ordonne l'essentiel de l'écriture architecturale du collège. La colonnade de piliers non seulement assure évidemment les descentes de charge mais aussi reprend les efforts en torsion des porte à faux. Le béton autoplaçant est laissé brut le plus souvent à l'extérieur comme à l'intérieur du bâtiment. Un enduit à gros grain marque le soubassement de l'édifice, la nuance de cette texture met en variation le gris du béton brut. Le bois, ainsi que les sous face des porte à faux du hall et des galeries viendront avec le temps ajouter une nuance de gris à ce grand monochrome. L'intérieur des salles de classe tranche sur ce choix : la polychromie des carrelages est poursuivie sur le parement de mur de façade et dans la couleur des rideaux. D'une hauteur sous plafond inusitée (4,20 mètres), les classes avec la charpente métallique apparente, la polychromie des vêtures, les portes plaquées de bois exotique, les vues sur mer et collines, échappent aux stigmates d'une identité scolaire ordinaire. » Jean‐Marc CHANCEL 7 
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