Cependant, quand le nom prend une majuscule ou quand il est précédé d’un article
singulier, il ne prend pas la marque du pluriel : des prie-Dieu, des trompe-l’œil, des
trompe-la-mort.
[Le tréma et les accents]
Le tréma
On placera le tréma sur la voyelle qui est prononcée (et non sur le e muet) : aigüe,
ambigüe (au lieu de aiguë, ambiguë).
On munira d’un tréma le u des mots en gu, geu pour éviter une prononciation
défectueuse : gageüre, argüer.
L’accent grave ou aigu sur le e
Conformément à la prononciation :
- on accentuera sur le modèle de semer les futurs et conditionnels des verbes du
type céder : je cèderai, j’allèguerais (au lieu de je cèderai, j’allèguerais) ;
- dans les inversions interrogatives, on munira d’un accent grave le e de la première
personne du singulier : puissè-je ;
- l’accent est modifié sur certains mots qui avaient échappé à la régularisation déjà
entreprise par l’Académie française et qui se conforment ainsi à la règle générale
d’accentuation : allègement, allègrement, crèmerie, évènement.
L’accent circonflexe
Il ne sera plus obligatoire sur le i et sur le u, où il ne note pas de différence de
prononciation (comparer voûte et doute), excepté :
- dans la conjugaison pour marquer une terminaison : nous suivîmes, nous voulûmes
qu’il suivit, qu’il voulût, comme nous aimâmes, qu’il aimât ;
- dans des mots où il permet de distinguer les homographes : dû, jeûne, mûr, sûr, et
le verbe croître dont la conjugaison est en partie homographe de celle du verbe
croire.
Comme c’était déjà le cas pour dû, les adjectifs mûr et sûr ne prendront l’accent
qu’au masculin singulier. Par analogie, les dérivés des noms et des verbes ne
prendront pas l’accent : sûr mais sureté ; croître mais accroître.
Les personnes qui ont déjà la maîtrise de l’orthographe ancienne pourront,
naturellement, ne pas suivre cette nouvelle norme.
Cette mesure entraîne la rectification de certaines anomalies étymologiques en
établissant des régularités. On écrira mu comme déjà su, tu, vu, lu ; plait comme déjà
tait, fait ; piqure comme morsure ; traine comme gaine ; assidument comme
absolument.
Aucune modification n’est apportée aux noms propres et le circonflexe est maintenu
dans les adjectifs de ces noms (Nîmes, nîmois).