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SESSION ou CESSION, telle est la question
En écho de la bafouille (de l’an) zéro, une bafouille en quatre temps
Une session d’épreuves intégrées vient de se dérouler avec des fortunes diverses mais aussi des
enseignements. Lors d’une précédente aventure, un ex-étudiant m’avait lâché un lapsus bien
contrôlé (il travaille pour Sigmund) : « cession ou session ». Ainsi, la question devient évidente et le
questionnement désormais urgent !
Faut-il céder à la réussite ? Faut-il donner et s’adonner à la facilité que cette cession procure ? Si
l’enjeu est la tranquillité de l’institution et de ses représentants, professeurs, alors cédons. Si la
finalité est de préserver un ordre établi, alors cédons. Si l’objectif est d’assurer le marché de l’école
et/ou d’asseoir une (certaine) notoriété à cette même école, alors cédons. Mais à force de céder, que
nous restera-t-il ? Céder, c’est donner et non prendre ! Si nous cédons, vous n’aurez rien appris !
Accéder à une formation diplômante ne revient pas à posséder, par avance, le diplôme en blanc
comme le chèque du même acabit. Alors plutôt que de céder à la réussite, n’est-il pas plus convenu,
d’un point de vue pédagogique, de s’aider à la réussite, de s’entraider à la réussite ?
Dans le prolongement de notre primo débat, évoquons la seconde ou deuxième session. Elle a
quelque chose de dérangeant, de douloureux et de violent. Elle est reflet de l’échec, même si c’est
l’ajournement qui est prononcé pour non atteinte des compétences attendues1.
Echouer ? Il est curieux ce verbe qui signifie « faire reposer sur le sable ». Dans notre cas, il s’agit
plus de l’accident qui arrête la route du navire par sa rencontre brutale avec un haut-fond rocheux.
Si nous optons pour le verbe, il nous faut ensuite un sujet. Qui échoue ou, plus exactement, qui ne
veut pas échouer ? L’étudiant, certes ! Sauf à perdre un peu de temps2, il n’a rien à perdre, il n’a
qu’à prendre, prendre la mesure de son … apprendre ! Qui alors ? Qui veille à assurer au plus
grand nombre de "bonnes" vacances ? Seconde session, c’est surcroît de travail ! A ne pas s’en
servir y compris lorsqu’il le faudrait, la question devient : qui ou qu’est-ce qui devient vacant ?
N’oubliez jamais qu’il est plus aisé de laisser réussir, même de justesse, et, de ce fait, être apprécié
car magnanime. N’oubliez jamais qu’il est moins aisé de s’interroger, de se questionner ensemble
sur les raisons de cet échec comme les moyens de le dépasser. Ensemble … oui, l’étudiant, le
professeur, le corps professoral, l’institution scolaire et même la profession, son « milieu » !
1 Pour reprendre la formule consacrée des textes en vigueur.
2 Le terme de session fait référence au temps, et étymologiquement à la position assise.