I. Les zones humides : des rôles multiples et essentiels sur
nos bassins versants
Les zones humides présentent des fonctions multiples, primordiales dans le fonctionnement de nos
territoires.
Ainsi, les milieux humides permettent la régulation hydraulique des nappes et des cours
d’eau. Une zone humide fonctionne un peu comme une éponge : en période pluvieuse, elles stockent
une partie des eaux de pluie et de ruissellement, pour restituer progressivement cette réserve d’eau
en période plus sèche. De plus, lors de crues importantes, les zones humides qui bordent les cours
d’eau permettent un étalement du débit de crue, ce qui provoque une baisse du niveau d’eau et limite
d’éventuelles inondations en aval.
Le rôle des zones humides dans la préservation ou l’amélioration de la qualité de l’eau
n’est plus a démontré. Bon nombre de scientifiques ont prouvé qu’elles permettent une régulation des
nutriments : des phénomènes de dénitrification intervenant sous certaines conditions. Par ailleurs, il
s’agit souvent de zones de rétention de d’autres polluants (divers pesticides, micropolluants, matières
organiques en suspension) : il s’agit d’autant de polluants qui ne sont pas transférés directement vers
les cours d’eau et qui peuvent sous certaines conditions être épurés (par la végétation, le
rayonnement UV…) ou au minimum stockés temporairement.
Enfin, les zones humides présentent une biodiversité importante, ce qui en fait des
écosystèmes riches et parfois rares.
II. Une réglementation forte de protection
Les rôles essentiels et multiples des zones humides ont conduit le législateur à se doter d’un arsenal
réglementaire visant à protéger ces milieux. Les principaux textes concernant la préservation des
zones humides sont :
- la loi sur l’eau, qui donne la définition d’une zone humide : « on entend par zone humide les
terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre de
façon permanente ou temporaire ; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes
hygrophiles pendant au moins une partie de l’année »
Elle permet la protection des zones humides grâce au système d’autorisation/déclaration de travaux
+ en côtes d’armor : plus aucun accord de travaux en zones humides pour les collectivités
+ décret du 30 janvier 2007 qui précise les critères de définition et délimitation des zones humides. Il
désigne la morphologie des sols et la présence de plantes hygrophiles comme étant les 2 critères
permettant de définir une zone humide.
- la directive nitrate (ne s’applique qu’aux agriculteurs), qui interdit la destruction des zones humides
par remblaiement ou drainage
- la directive cadre européenne sur l’eau qui établit un cadre pour prévenir de la dégradation de la
qualité de l’eau et des milieux aquatiques associés
- le SDAGE Loire Bretagne (en cours de révision) qui fixe comme objectif la sauvegarde et la mise
en valeur des zones humides et devrait bientôt imposer l’inventaire des zones humides, rendu déjà
obligatoire en partie par la loi DTR. Le SDAGE renforce les législations ci-dessus
N.B. : l’ensemble des outils de protection et de gestion des zones humides sont réunis en
annexe 4 à la fin de ce document.