Une essence autochtone ?
Les termes autochtone et indigène sont indifféremment utilisés pour caractériser une espèce originaire du
territoire sur lequel elle se développe. Dès lors que l?aire naturelle de répartition d?une plante se trouve en
dehors du territoire considéré, il s?agit alors d?une espèce allochtone ou exogène.
La véritable question qui se pose est de savoir jusqu?à quand doit on faire remonter l?origine d?une espèce
pour pouvoir la considérer comme indigène ?
Certains spécialistes s?accordent pour dire qu?une espèce peut-être considérée comme autochtone dès lors
que sa présence sur un territoire est attestée avant 1500 ans après JC (Conservatoire Botanique National de
Bailleul). Le choix de cette date semble toutefois difficile à justifier. En s?en référant à cette définition, le
Robinier faux acacia, introduit en France en 1601 ne serait donc pas une essence indigène.
Espèces invasives et espèces envahissantes
Ces deux qualificatifs caractérisent l?aptitude de certaines plantes à développer une dynamique d?extension
rapide en colonisant des espaces sur lesquels elles étaient absentes ou peu représentées, et en devenant
dominantes au détriment d?autres espèces déjà en place. Le mode de dissémination, qu?il soit par
multiplication végétative (drageons) ou par reproduction sexuée (graines) importe peu. Le caractère
envahissant est ainsi inféodé aux espèces autochtones alors que celui d?invasif est lié aux espèces
allochtones.
Le Robinier essence invasive ?
Le Robinier, s?il est considéré comme non indigène en France, en raison de ses caractéristiques d?essence
pionnière et de ses capacités de colonisation rapide par drageonnement, devient alors une essence "invasive
avérée". C?est dans cette catégorie que le classent la plupart des Conservatoires Botaniques Nationaux qui
ont procédé à l?établissement de ces listes.
Quelles sont les conséquences d?un tel classement ?
Il faut au préalable rappeler que pour beaucoup de spécialistes du monde végétal, les espèces invasives,
souvent appelées "pestes végétales", sont considérées comme la seconde cause d?érosion de la
biodiversité au niveau mondial, après la dégradation et la disparition des habitats. Le Grenelle de
l?environnement a bien identifié cette menace à l?échelon national et a émis le souhait de réglementer
fortement l?utilisation de ces espèces invasives.
Actuellement en France, seules deux espèces végétales invasives sont concernées par un arrêté datant de
mai 2007 interdisant leur commercialisation, leur utilisation et leur introduction dans le milieu naturel ; il
s?agit de deux Jussies, plantes aquatiques malheureusement bien connues. Un autre arrêté concernant une
vingtaine d?autres plantes aquatiques invasives serait en réflexion. Si aucune des autres espèces invasives
n?est pour l?instant soumise a une quelconque réglementation, il va de soi que l?importance des reproches
formulés à leur encontre ne saurait rester très longtemps sans effets.
Et le Robinier dans tout cela ?