Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 3 : La mondialisation en fonctionnement
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transformation, du conditionnement, des services et des symboles en même temps que le café
lui-même explique que la valeur ajoutée réalisée dans les pays consommateurs soit passée de
55 p. 100 dans les années 1970 à près de 80 p. 100 au début des années 1990. Compte tenu
des coûts de transport, de stockage et des taxes, le producteur de café ne touche plus guère
aujourd'hui que 15 p. 100 du prix payé par le consommateur des pays riches. Dans le domaine
de la torréfaction, quatre grandes firmes transnationales – trois américaines (Philip Morris,
Sara Lee et Procter & Gamble) et une suisse (Nestlé) – traitent plus de la moitié des cafés
commercialisés dans le monde. La firme Nestlé produit à elle seule plus de 50 p. 100 du café
soluble mondial, de plus en plus à partir de cafés robusta vietnamiens. Ces firmes dépendent
elles-mêmes de plus en plus des achats massifs effectués par les principales chaînes de plus en
plus mondialisées de la grande distribution comme Carrefour, Wal Mart, Ahold, Tesco...
Source : Encyclopédie universalis, DVD, 2011.
Document 3 : Les bourses du café
Les cours du café s’établissent dans deux bourses d’échanges internationales, à New York et à
Londres, selon les qualités. Ces bourses fonctionnent selon le principe des marché à termes et
sont le lieu d’intervention privilégié des professionnels de la filière mais également des fonds
d’investissements.
Les prix réels du café payés aux planteurs s’évaluent en rapport avec ces cours, selon les
qualités avec un différentiel en négatif ou en positif par rapport au cours de la qualité
proposée.
Le système du marché, comme tout système, présente des avantages et des inconvénients.
L’avantage, c’est que tout planteur, quelle que soit sa situation et la qualité qu’il propose, peut
avoir un accès au marché et voir sa production évaluée et achetée ; l’inconvénient est bien
évidemment que les cours sont très fluctuants et soumis à d’éventuelles interventions
d’intervenants non professionnels qui peuvent amplifier les mouvements à la hausse ou à la
baisse.
Compte tenu de ces considérations et au regard de l’importance stratégique et économique
que revêt le café dans le commerce mondial, plusieurs tentatives de régulation du marché ont
été organisées.
Source : CIRAD (Centre international de recherche sur l’agriculture et le développement)
Document 4 : Le commerce du café, entre libéralisation et émergence du commerce
équitable
Un accord international concernant le café a fonctionné de 1962 à 1989. Il a même souvent
été cité comme exemple pour les « accords produits » que souhaitait développer la
C.N.U.C.E.D. (Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement) afin de
lutter contre les fortes fluctuations des cours des denrées agricoles de base ainsi que contre la
dégradation des termes de l'échange qui affectent ces produits et qui pénalisent les pays qui
les exportent. Aujourd'hui, cet accord a vécu : depuis le cycle de négociations commerciales
de l'Uruguay Round mené dans le cadre du G.A.T.T., suivi par la mise en place de l'O.M.C.
(Organisation mondiale du commerce), une approche libérale, voire ultralibérale, des marchés
s'impose à l'échelle internationale.
Cela n'empêche pas l'émergence, encore bien timide il est vrai, de filières de commerce
« équitable », qui permettent de mieux rémunérer les petits producteurs qu'elles ont intégrés,
tout en favorisant parfois dans le même temps une agriculture biologique. Elles se
développent assez rapidement, mais ne contrôlent que de 1 à 2 p. 100 des échanges mondiaux.
En 2001, les cafés importés dans le cadre de filières de commerce équitable représentaient un
peu plus de 3 p. 100 des importations de café des Pays-Bas et de l'Allemagne, 1,3 p. 100 de
celles des États-Unis et de la Suisse, et moins de 1 p. 100 de celles de la France et du