monde n’avait besoin que d’informaticiens et de commerciaux pour vivre. Oh, bien sûr, si l’objectif de vie
n’est que le confort... Mais si l’objectif visé est le bonheur, c’est autre chose. Et là, nous avons plus que
besoin de religieux comme la petite Thérèse, par exemple, car le bonheur ne se livre qu’aux pauvres.
* *
Vous êtes venus vers Jésus
et vers son sang répandu sur les hommes,
son sang qui parle plus fort que celui d’Abel
Mais quoi qu’il en soit, celui qui est l’Humble par excellence, c’est Jésus. Il est celui vers qui nous porte la
vertu d’humilité dont Il nous a donné l’image la plus belle et la plus grandiose.
L’humilité, bien sûr, c’est « être soumis sous la main de tous », sous l’aspect laborieux des relations
humaines. Mais c’est d’abord être soumis au Père, se recevoir de DIEU comme de sa Source première et
mettre notre foi dans sa volonté paternelle. Car la volonté du Père, c’est de faire en sorte que par
l’humilité, nous soyons forts à l’intérieur, nous soyons droits, debout, vivants pour rayonner le Christ qui
est le chemin et la vie.
Cette soumission seule nous rend adultes. Car la confiance seule nous rend responsables de nous-mêmes
et des autres. Le regard bienveillant du Père, que Jésus me transmet, me permet de sortir de ma honte. La
honte... la maladie d’un siècle qui a oublié DIEU, qui a oublié la foi, qui a oublié la bienveillance. De sorte
que pour se protéger, on a honte de tout, on n’est coupable de rien... La honte nous fait rester
maladivement dans l’ombre de nos actes les plus méprisables, et nous donne l’apparence de “gens biens”
lorsque nous osons sortir à la lumière. Mais l’intérieur est sombre, et nous restons tristes.
Et bien pour moi, c’est l’inverse : oui je suis pécheur, et même plus pécheur que vous tous réunis. Oui je
commets des actes dont je suis coupable, mais je n’en ai pas honte parce que je les plonge dans la
miséricorde du Père. Que voulez-vous que le Seigneur fasse avec la honte ? Personne ne peut rien pour
nous. En revanche, si je reconnais que je suis coupable, le pardon peut féconder à nouveau ce que j’ai
rendu stérile. Je vis dans la lumière ! Et c’est là que je trouve la vraie force de la conversion : en puisant à
la Source du Père, par le Christ. Et par moi, par ma conversion, le monde, enfin, change, progresse,
grandit et se libère. Moi qui ne suis rien, un avorton comme disait saint Paul, je fais grandir le monde par
ma conversion. Ceux qui croiront ici à de la prétention seront les plus malheureux. Le paradoxe es bien là
: moi qui suis pécheur, je trouve ma joie dans le Seigneur !
Car dès lors, nous ne craignons plus ceux qui nous assaillent par leurs armes consuméristes et leurs
paillettes auréolées, leurs campagnes électorales ou leurs actions d’éclat qui font refouler les plus petits
par-delà les frontières ! Tout cela ne sont que les confettis masquant difficilement la putréfaction d’une
société en décomposition, et que le Père nous demande pourtant de ré-ensemencer : remettre de la vie là
où il n’y a plus que mort ; de la joie là où il n’y a plus que dérision et tristesse ; de la foi là où il n’est plus
question que d’argent et de consommation...
Mais voilà : le premier moment de la vraie vie, qui nous fait prendre les véritables décisions qui font
avancer le monde, n’advient que devant le Christ, et le Christ en Croix. Le Christ en Croix vers lequel est
tourné constamment le regard de la Vierge de l’espérance. Le Christ humble et sans paillette que le
monde païen tourne en dérision, mais qui est la porte des secrets de DIEU...
* *
Qui s’élève sera abaissé ;
qui s’abaisse sera élevé
Que dire de plus ici ? Sinon rappeler que cette phrase essentielle doit se lire d’un seul tenant : qui s’élève
par lui-même, DIEU, pour le sauver, l’abaissera. Et quand il aura humblement accepter sa pauvreté, DIEU
pourra lui ouvrir le cœur à la dimension des ses secrets éternels.