L`origine des 12 mois de l`année

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L'origine des 12 mois de l'année
C
ette histoire eut lieu dans un royaume lointain, aux confins d’une contrée
éloignée, dans une vallée profonde isolée par-delà d’immenses montagnes au Caucase
pareil… Oui, bon, vous aurez compris que cette histoire n’a pas eu lieu tout près de chez
vous, n’est-ce pas? (Rire) enfin! Donc, dans ce royaume, un vieux roi était très malade, voire
même à l’agonie. N’ayant engendré ni fille ni garçon, il eut une drôle d’idée…
- Nobles seigneurs, dit-il mourant à ses Comtes, Ducs et autres Gentilshommes qui
étaient à la fois ses meilleurs conseillés. Je me meurs et ne vous ai laissé aucun héritier.
Faites paraître devant moi les deux personnes que vous considérez comme étant les plus
aptes à prendre ma couronne, qu’ils soient nobles ou non. Nous les mettrons à l’épreuve et
le gagnant sera roi.
Évidemment, les nobles voulant que le pouvoir reste entre leurs mains après la mort du roi,
choisirent l’un d’entre eux comme représentant. Et pour leurrer le vieux roi, comme
deuxième concurrent, ils désignèrent un simple paysan, car celui-là, pensèrent-ils, ne
réussira jamais à battre un noble seigneur de notre rang.
Ils croyaient tous que le vieux roi allait demander aux deux concurrents de se prendre en
duel ou à l’épée et à ces jeux-là ils étaient sûrs que le Comte avait un avantage certain sur
le pauvre paysan qui ne savait que manier la fourche à foin! Mais les seigneurs furent
étonnés dès la première épreuve que le roi imposa aux deux prétendants.
– Le premier qui me rapportera un bouquet de perce-neige, remportera la première
épreuve, dit le roi en toussotant presque à chaque mot.
- Mais majesté, dit le comte abasourdi, il n’y a pas de perce-neige en hiver.
- Débrouillez-vous, car je me souviens qu’aux printemps de ma vie, j’adorais les cueillir et je
ne reverrai plus de printemps, dit le roi. Et il se rendormit épuisé.
De ce pas, les Seigneurs se consultèrent pour savoir où et comment ils pourraient trouver
ces fleurs. Bien évidemment, ils trichèrent. Voulant aider le comte pour qu’il puisse gagner
l’épreuve, ils firent envoyer des messagers et des soldats dans d’autres pays et contrés
voisines. Pendant ce temps, le paysan, n’ayant pas les mêmes moyens mis à sa disposition et
ne voulant surtout pas tricher son roi, décida de se recueillir dans la montagne pour réfléchir
sur le meilleur moyen de remporter l’épreuve. Arrivé dans une clairière enneigée, il rencontra
douze personnes assises en rond autour d’un feu. Trois enfants, trois jeunes hommes, trois
hommes matures et trois vieillards.
(Ici peut-être une intervention humoristique sur le fait qu’il n’y a pas de filles dans le
groupe???)
- Bonjour, maître paysan que l’on nomme Armand, dit l’un des vieillards assis sur une pierre
plus élevée et qui tenait une longue baguette au dessus du feu.
- Vous…Vous connaissez mon nom? dit le paysan, étonné.
- Je me nomme Janvier, voici mes onze frères. Nous allons dans l’année, en trio et non en
paire.
- Que vous soyez par deux, par trois ou par dizaine, cela ne règle pas mon problème, dit
Armand, découragé.
- Voyons ton besoin d’abord, car peut-être as-tu tort? ajouta le vieux sage. (Réflexion sur
le sens)
- D’accord, mais cela m’étonnerait. Mon roi, par défi, m’envoie quérir un bouquet de perceneige en plein hiver.
- Sur cette roche, mon frère Mars. Installez-vous. Prenez ma place et que juste pour un
temps, Armand côtoie le printemps.
Sans crier gare, tout autour du paysan, la neige fondit, la terre verdit et des Amaryllis
jaillirent du sol.
- Porte à ton roi ce bouquet, mais de nous garde bien le secret.
Et dans un épais brouillard, les douze hommes disparurent. Heureusement qu’Armand
tenait dans ses mains le bouquet, sinon il s’eut cru fou!
Lorsque le roi vit les fleurs, il fut enchanté et concéda la victoire de la première épreuve à
Armand. Mais, ce ne fut pas le cas du comte et de ses complices. Ils empoignèrent le
malheureux et dans un coin discret du château, le cuisinèrent.
- Comment as-tu fait? Où les as-tu trouvées? C’est impossible à cette époque. Parle!,
menacèrent les nobles.
- Sires, mes Seigneurs, croyez bien que ce fut par hasard que tout là-haut, en montagne, je
vis cette tale de fleurs épargnées par le temps. De plus, j’allais de ce pas chez vous pour
vous les donner quand le roi me surprit bouquet à la main. Que pouvais-je y faire? dit
Armand, tentant la ruse.
Le Roi les fit tous appeler pour leur parler de la deuxième épreuve.
- Le gagnant de la deuxième épreuve sera celui qui, le premier, me rapportera des fraises
des champs.
- Mais Majesté, des fraises en hiver…., voulu se plaindre le comte.
- Nenni! dit le roi, car je me rappelle le goût sucré des fraises d’été et je ne reverrai plus
d’été avant ma fin, ajouta simplement le roi. Ce fut suffisant pour que tous se tiennent cois.
Le comte et les seigneurs firent le tour du marché, firent partir des coursiers dans toutes les
directions afin de quérir le précieux fruit. Armand retourna dans la montagne se disant que
peut-être le vieux sage Janvier et les autres mages pourraient l’aider une seconde fois. Et
c’est ce qui se passa. Le vieux Mage Janvier fit signe à son frère assis là-bas, en face de lui
et dit:
- Juin, frère fougueux, Embrase ce feu, Chauffe ta fournaise, Que naissent les fraises.
Tout autour du Paysan, la neige laissa place nette à un tapis de terre brune, puis apparue
une fraiseraie. Le vieux Janvier dit encore à Armand:
- Porte à ton roi cette subsistance, mais sur nous garde bien le silence.
Et une fois encore, c’est dans un épais brouillard que les douze hommes disparurent. Et
Armand retourna au château avec des fraises plein les bras au grand dam des seigneurs du
pays, mais à la grande satisfaction du roi qui accorda la victoire de la deuxième épreuve au
pauvre paysan.
- Maintenant, dit le roi, celui de vous deux qui m’apportera des pommes gagnera la troisième
épreuve.
- Des pommes Votre Altesse! Mais la saison des pommes est loin et je…, dit le comte,
voulant interjeter appel, mais le roi reprit:
- Ces pommes je les veux et vite. Je sens que je faille et je me rappelle qu’à l’automne de ma
vie, j’adorais croquer dans la chaire de l’api et j’y veux goûter une dernière fois avant de
vous quitter. Attention messires, si le paysan remporte cette épreuve, il sera couronné roi
et vous lui devrez obéissance. Et le bon roi leur fit signe de quitter sa chambre afin qu’il se
repose.
Cette fois, les nobles seigneurs voulant s’assurer que le paysan ne remporte pas la
couronne firent enfermer le pauvre bougre dans un des cachots du château à l’insu du roi,
bien évidemment. Avant de l’enfermer pour de bon, ils obligèrent Armand à révéler l’endroit
où il avait l’intention de trouver des pommes. Armand se garda bien de parler des douze
magiciens, mais leur dit d’aller dans la forêt, au pied de la montagne peut-être y trouverontils un verger à l’abri des intempéries hivernales. Puis, les seigneurs mirent leurs armures,
dégainèrent leurs épées de leurs fourreaux, montèrent leurs destriers en formation
guerrière et se dirigèrent vers la forêt. Quand ils furent arrivés dans la clairière enchantée,
ils virent les douze magiciens autour de leur feu sacré. Janvier voulut prendre la parole, mais
le perfide comte le prit de cours.
- Arrière sorciers, druides païens, engeances de Lucifer hors de ma route.
Les douze mages mirent ensemble leurs bâtons au feu. Du coup, un vent d’hiver souffla, les
racines des arbres sortirent de terre et retinrent les pieds des seigneurs. Leurs armures
rougirent tellement elles devinrent chaudes et enfin une onde agitée venue d’on ne sait d’où,
emportèrent à jamais les malfaiteurs. Peu après, au château, la porte du cachot dans lequel
était emprisonné Armand s’ouvrit. Un homme d’âge mûr apparut:
- Je suis Septembre, ton ami. Voilà pour le roi, son api. Qu’il fasse de toi son Dauphin, tu
le mérites, c’est ton destin.
L’homme disparut. Le paysan couru au chevet de son roi, lui fit goûter la pomme par petits
morceaux tellement il était faible.
- Me voilà rendu à l’hiver de ma vie et je te remercie de m’avoir accompagné. Demain, tu
deviendras roi, et le roi s’endormit pour toujours.
Le lendemain, on couronna Armand et pour remercier les douze mages, il déclara que
dorénavant, l’année serait divisée en douze parties qu’il appela les douze mois: Décembre,
Janvier et Février, les mois de l’hiver. Mars, Avril et Mai, les mois du printemps. Juin,
Juillet et Août, les mois de l’été. Et Septembre, Octobre et novembre, les mois
d’automne…
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