LE SfSltME DES ~ A £T Of CENTRE FOR NEWFOUNDLAND STUDIES TOTAL OF 10 PAGES ONLY MAY BE XEROXED CAtVIN HENf.JfR 269337 ~ -IIIIIIIIIII-~'" ~ LB SYS'fBlm DES PREPOSItIONS! E!' I : _/ ~ by @C:a1VinRender. B.A.(Ed.), B.A. Sub.i tted in partial fulfilment or the requirements for the degree of Master of Arts Memorial University of Newfoundland August 1971 -, This thesis has been examined and approved by I Internal Examiner _ External Examiner _ ii __&oew. Cette thhe a ete examinee et approuvee par. Examinateur interne _ Examinateur externe _ 11 ./ Abstract. page 1 LE SYSTEME DES PREPOSITIONS!! ET PE. by Calvin Kender ABSTRACT The late French Linguist. Gustave Guillaulle, who deeced it necessary to examine language both from its mental aspect, ~. and from its perceivable aspect. discours, proposed the theory that language is the creation of d1ecourse tongue (~). (~) froll a pre-existent In 80 doing, he not only paved the way for an adequate examination of speech but for a deeper, more penetrating analysis of the underlying mental forms which give rise to the myriad of uses to be found in everyday speech. Since discours is observable and ~ is not. he maintained that the true study of any linguist should be concerned with attemptill& to discover and to understand the underlying mental forms that call up the many and varied uses on the perceivable side of languat;e. Wi th these principles in mind I we have tried in this study to apply the Guillaumian theory to the system of y .... .:;...... "C',¥ ","; Abstract. page 2 the prepositions Chapter ~ and One is d~voted !!!. in Modern Prench. to a brief summary As a result, of the Guillaumian view of language I followed by. in Chapter Two I an application of the theory to the parts of speech. Chapter Three is intended to pave the way for a closer analysis of our problem by taking a cursory look at the preposition in general. Pinally in Chapter Pour, we have attelllpted to examine the prepositions 1: and !k using the methodology outlined in the first three chapters. Our endeavour has been to try to establish how these prepositions are generated in !!DB:!!! so as to produce the many and varied effects in discours. It is hoped that the present study will shed some light upon the contributions of Gustave Guillaume to the study of language and how his findings a particular grammatical system. may be applied to Resume, P8&e 1 LE SYSTEME DES PREPOSITIONS A ET 1m par Calvin Hender RESU"" I.e regrette lineuiete fran9aia, Gustave GuillaWlle. en jugeant necessaire d' analyser Ie langage aous son aspect cache, ~, ~, at soua son aspect percevable, a avance la theorie que Ie langage se compose d'un discours cree d'une langue preexistante. En consequence, 11 n' a pas seulement fra,ye Ie chell'lin ), une juste etude du langage mals ), una analyse plus profonde-., -at phs penHra.."'l.te des formes mentales qui recouvrent tous les emplois varies dans Ie discours d 'une langue particulUre. Vu que Ie discours est observable et que Is langue, bien au contraire, ne l' est pas. il 8 constate que 18 vraie tAche d' un linguiste consiste 1 decouvrir et l cOlllprendre lea formes IIentales qui contiennent en puissance tous les S8ns possibles ~. En tenant compte de CBS principes, nous avona tente dans cette etude d' appliquer la theorie guillaumienne au sysdme dee prepositions! et !!!! en fran9ais llIoderne. I .- - - -'- - -"- .i.. ._:....~7 Rbume. page 2 A cet ISgard. on se propose de fain au pnm..ier chapitn un bnf resume du point de vue guillaUlllien sur Ie langage. Ensuite, dans Ie deu.xi~me chapitn, nous nous sommes charge d' esquisssr la theorie des parties du discoure. Le chapitre trois a pour but d'lhudier la partie du discours l laquelle appartiennent Iss prepositions! et ~. 11 nous permet de eituer notn probllt.a:e. Enfin, dans Ie chapitre quatn, nous nous sommes attache" examiner les prepositions! et ~ tout en utllisant Is methode exposee dans Iss trois premiers chapitree. De notre c~te, nous nous sOllllllee propose d'etablir cOllllllent ces prepositions trouvent leur origine en langue pour pener des elllplois .ultiples et varies en discours. Nous esperons que la presents etude montrera un peu la oontribution de Gustave Guillaume A 1 'etude du langqe humain at COmment ses idees peuvent s'sppliquer 11. un sysdme graJlIllIatical particulier. PREPACE A travers les ellcles l'etude du langage humain en general et de la grammaire en partlculier a eveiUe la curiosite de l' hOmme. Cette etude, inauguree, pour I'essentiel, par lee Grecs et continuee par les Romaine, etait parvenue ~ un degre d'avancement qui n's pas ete depssse avant 1 'epoque des grammairiens comparatietes du dix-neuvnme sUcls dont les decouvertes ont ouvert la vue l la linguistique modeme. A Ia suite de ces decouvertes, quelques linguistes, encourages par lee siJdlitlides et lee differences entre lee languee indo-europeennes, se sont adonnes l I' etude de 1a ·structure" d'une langue particuli~re. pourtant 11 semble que quelques-una de ces Unguistes n'alent examine que I'aspect empirique du 1angage et qu'lls alent fait abstraction de son aspect mental. 11 exlstalt d' autre part des lingulstes qui ne se sont interesses qu' ~ cet aspect mental. On s' imagine facilement Ie debat qUi s'engageait. Le regrette linguiete frant;ais, Gustave Guillaume (1883-1960), a constate que 1& langage se compose de deux parties, c' est-l-dire de Ie ~ et du diecoura I 1a seconde necessite une comprehension de la premUrel Ia langue iii ~-.-.-).--_._-.-. -~ -_ ...----.':".,.._--:::," conditionne et mArne contr3le les emploie de discours. Il en r~sulte que 1 'etude d 'une certaine langue semble necees! tel' une analyse des formes de langue qui pe1'1llettent et "glent les emplois de discours. Mais le postulat que l'on aVMee en defense du sysdme de langue devrait se fonder sur une analyse poussee des emplois de discours. On sera donc amene 1 dire, pour avoir une idee globale du langage humain, qu'il faut tenlr compte de ees deux aspect~l cheque aspect est 1 la fois indhidue et integre en autant que l' scte de langage renferme toute activite entre Is langue et Ie disc ours considerds comms statismes. Touts forms observable dolt son origine 1 un syst~me mental qui, lui, ne l'est pas. II s'ensuit que la VTaie tlche du lill&\liste est d 'etudier ces formes observables et d'sn deduire les facteurs qui sont en oeuvre au niveau de la langue. La presente etude dolt son origins aux idees de Guillaume et aura pour but d'examiner Is prepositions! et~. syst~me des Mals avant de l'aborder nous eroyons utile de nous attarder sur quelques tal ts preliminaires qui serviront de fondement a une telle analyse. Dans ce but, Ie premier chapi tre traitera du langage du point de vue guillaumien en insistent iv 18 dichotolllie langue-discours et en introdu1sant surtout i~ notion de lllouvement dans l' acte de langage en cours I genhe du mot en langue et genbe de 1a phrase en dlBcours. Le deuxi~me chapitre aura pour but d' eaquisser trh brihement la genhe des parties du discours. Le chapitre trois en decoulera et sera consacre .. la preposition en gem;ral, etape prerequise et necessaire 1 une analyse des prepositions). et !k. Entin, Ie chapitre quatre tentera de mettre .. l'epreuve les idees traitees dans lea chapitres precedants. Dans ce but, noua esperons deteminer quel est Ie sysUme des prepositions ). et ~ en tranc;ais moderne, de fac;on 1 decouvrir les facteurs de langue qui amtment les emplois mUltiples de discours • . Nos remerciement vont 1 notre Directeur de thhe. M. John Hewson, pour son assistance et sa direction, et .. MIle Sandra Clarke qui a lu 1es originaux et qui a suggere des corrections sur nombre de points. Nous tenons egalement ~ exprimer notre reconnaissance" MM. Hugues Piquet et Maurice Champdoiseau pour l'amabilite qU'lls ont eu de tout lire le texte et y epporter quelques corrections. Nous reconnais8ons de mame l' ilDlllsnse service qui nous rut rendu par les employes 11. la Bibl10thllque de la Memorial University of Newfoundland. A tous, nous exprimons notre pr%nde reconnaissance. vi ~!L!M_~-=======~ CHAPITRE I LE LANGAGE I LB POINT DE VUE GUILLAlIJIIEN Examiner Ie systble des prepositions! et !!.! est Ie but primordial de la presente etude, male avant de l'aborder, 11 conviendrait de traiter tNS brillvement de la theorie du langage du regroette linguiste franc;ais, Gustave Guillaume. dont lee idees servirtlnt de ligne de conduite awe discussions qui suivront. Nous voudrions auasi 6tablir que notre but n' est pas tant de refuter les theories qU'ont pu presenter nombra de linguistes que d' examiner lee id6es de Guillaume que nous eetimons capables d'illustrilr la vraie nature du la.nga.ge. C' est un fal t que la pratique et Ie manlement d 'une langue ne ssuraient se concevoir sans une activitl!i mentale concomitante. 1 Oe postulat. revolutionnaire par rapport aux postulate tradl tionnels. cOlllprend toute explication d 'une langue et met en relief la .'thode employee par Guillaume et grAce ~ laquelle nous tenterons l Ct • -Language is not just something constructed out of physical signs, but first and foremost constructed out of thought. - Hirtle 1965.140. d'illustrer 1s vraie nature du 1angsge. Mieux que ne sauraient 1'expliquer nos mots, R. Valin dans sa Introduetion a. la ~ psyehomeeanlgue, p. 23. decr1t cette activite en eas temes I • . • 8i l' acte humain de 1angage Nlcouvre une activite pensanh qUeleonque, 11 est force que lea operations de pensee illpliquees dans ceth activite s'aceompagnent d 'un ecoulement minimal du temps. En d'autres termes, comme le dlsait souvent Guillaume, 11 taut du temps pour penser COlUle 11 taut du temps pour marcher. Ce principe introduit tardivement dans Is science du langage une notion qui sert de fondement 1 1s psychomecan!que 1 , et c'est le point de depart de GulllaUlle pour introduiNl 1e temps operatif. temps necessalre pour penser, s1 court qU'll soit. Ce coup de mattre donne naissance 1 1s notion de mouvement dans 1e langage. et donne son impulsion a. une theorie qui non seulement ameliore mais parfois remp1ace 1a doctrine de SaussuNl dans son Cours de linsuistigue" "generale. l CI est Ie nom que Guillaume attribue A son etude du langage. A ee sujet, voir Guillaume 1964. ~. Vu que l'acte ds langage, creation d'un discours 1 partir d'une langue preexistante, comports un ecoulement de temps, Ie temps necessaire pour penser, qui donne A l'homme Ie temps de formuler et d'exprimer ses idees, GuillaUllla divise Ie 1angage en deux champsI l'un, qui est directement observable, car c'est Ie risultat obtenu lorsqu' on parle et qu' 11 appalls Is champ d' erret I 1! ~l l'autra, qui est impossible l observer smpirique- ment, at qU'll appells Ie champ de puissance I ~.1 En figure I champ champ d'effet d. puissance SBVIL LANGUE At,,, , DE DISCOURS LANGAGE L' 1'Cf. "La langue n'est donc pas directement observable, seuls Ie sont les emplois du discoursl c'ast l partir d'eux qu'11 faut tenter de decouvrir Ie poal tion systematique de 1a forma. En reclamant Ie droit ll. I' hypothhe et en proclamant 1a ni!csssite de depasser les donnees brutes de l'observation, Guillaume a heurte lea habitudes de bien des linguistes, en son temps. Incomprehension aujourd'hui incomprehensible, mais qui fut." Stefanini 1967.75. !iiYJ., iEav (LL' designent l'integralite de l'acte de langage qui se partage en deux champs I la ~ et Ie dlscours, Le seui! represente la division imaginaire entre les deux champs.) Par rapport 1 la dichOtomie etablle par 5aussurs, Guillaume envisage l'acte de 1angage comme un cim5tisme qui comprend necessairement deux statismes I la langue, statisms de depart, Ie discours, statisllle d'arrivee. Les divisions, ~ lit ~, de 5aussure ne suIfisent pu, car la parole ne veut dire que Ie mot parle, tandis que nous savons que Ie langage comporte plus que Ie mot parte, c 'est-ll-dire qu' 11 peut aussi l!tre exteriorise par geste ou par ecrit. Le terme "diecours" l"Gcouvre tous cas aspects, c'est donc une nomenclature plus comprehensive. D'autre part, 11 y a des Unguiates qui nient 1a necessito de faire ces distinctions et qui affirment que Ie langage n'est qu'un instrUlllent de communication. Pour l'admettre, il faut croire que l ' holllllle ne se Bert de sa langue que pour cOlllllluniquer avec ceux qui 1ient conversation avec lui. mals un guillaWllien constate que 5i 1 on defin!t encore couramment aujourd hui Ie la~age comme un instrument de communication reductible l dee facteurs eociologiquas I 11 ressort des vuss de G. Guillaume qU'il est avant tout, au titre de construction mentals caches et jamais achevee, un phenom~ne hWllain at I I difflre totalement, en ce qui Ie caracterise, de tout ce que l'on peut observer dans Ie rlgne animal comme formes de communication. Aussi bien sa fonction premHlre n'est-elle pas la communication, maiB la saiaie par l' homme du monde qui l' entoure. Pour pouvoir comllluniquer quelque chose, i l faut d' abord avoir quelque chose ~ dire. La langue livre ~ l'homme la sOlllllle du diciblel elle set diUerente d 'une communaute linguistique l un autre, un systllme de concevabilite. C'eat la langue qui dote l'esprit de ses formes de penaee (lesquelles peuvent, entre un Indo-europeen et un Chinois par exemple, l!tre diametralement opposees). La multicipliticite des langues ne fait que denoncer. dans Is grande t4che humaine qu' est celIe d' opposer au monde du dehors un !llonde du dedans, Is multiciplicitil des solutions trouvees selon Is difference des epoques et des lieux. Le tout se presents comme un jeu de variables et de constantes etonnamment reduits. 1 .J!", Rous sommes d' accord avec Moignet lorsque nous disons que Ie langage est plus qu'un instrument de cO/lllllunicationl qU'11 est Ie resultat auqusl atteint l' hOllllle dans sa tentative de systematiser l'univers qui l'entoure et de communiquer ce qu' il observe. De plus, 11 y a ceux qui voient dans Ie langage un code, mals nOUB raisons relllarquer qu'un code indique une relation univoque entre les signes du code et les idees lMoignet 1961.9. Voir aus51 Moignet 1964(b).lJ9-148. ~d~_I!11!!!!!'=~-=-=--=--==--=---==-=-:':- =.::::--::.:-=--=-==~=-=--~ ....... cOllDluniquees. Est-ce qu'un code peut tenir compte de toutes les nuances que l'on trouve dans una langue particul1ere? En brei, on a dit que Ie langage n'est qu'un syedlll9 de communication entre individus ou bien un code de relations sociales. Mala cette d8!inition est insuftisante I at meme 8upedicielle, car Ie langqe est avant tout un erreri fait pour apprehender l' integralite du pensable, at cheque langue du monde est Ie resultat institue en peneea de cet effort de l'homme qui affronte l'un!vers. Pour &tre plus precis, nous pouvons affinner que I' acte de langage, passq8 de Ie langue au discoure I englobe deux activitesl l'actlvite de langue at l'activite de discours. Autnment dit, tout acte de langage se compose essentiellement de deux genltses consecutives, qui sont l' acte de representation at l' acte d' expression, Cette dichotomie correspond au mouvement mental qui part de la langue, sY8t~me de representation, pour aboutir au discours, moyen d 'expression', La langue est necessairement inconsciente chez le sujet parlant. le disc ours est au contraire conscient, Par consequent, on etablit que la langue est permanente, par contraste avec 1a momentaneite du disc ours. -a&tZU, Ainsi, Les representations de langue I en nombre limi te, ont devant elles les aetes d'expression, en nombre illimite, qU'eIles permettent et conditionnent. 1 Par 12. nous entendons que Ie sujet parlant possllde entUrellent en lui Ie s)'stllme qu'll utilise pour s'exprimer. I.e fait que Ie discours est 1I0mentane exrlique qU'on ne Ie posdde que pendant un moment donne, tandis que l' on posS~de la langue I en tant que telle I toujours et en totalite. ~: ~~~r~'~~tm~:: ~:l~:~:Sd:~~~~I~~~ions qU'on peut en degager, residus si pauvres et abstraits qu' on leur prate le sens que 1 I on veut. Elle est essentiellement virtuali te st puissance de discours, ce qui Ie produit et Ie rend possible, un avant necessaire dont i l est l'eprlls, virtualite permanente et sans cesse presente dans Ie sujet, qu'U parle ou Sll taiae. 2 Il va de soi que 1e discours est une entite concnte dont l'observation n'exige aucune analyse abstraite. et que 1a langue, enti te abstraite, ne peut etre analyses 1Guillaume 1964.217. 2Stefanini 1967.74-75. directement que par la vole du discoura. En termes gu111aumiens, l-'.elaboration de l'abstrait It. partir de l'analyae du concnt s'appelle la science d'amont. 1 Par consequent, 14 langue eontient virtuellement tout ce qui est possible en discoura. Autrement dlt, nous possedons la langue en puissance et Ie d1scours en efret, ou bien, s1 l'on prerltre, c'est Ie contraste entre l'aspect potentiel et l'aspect actuel du langage. La dichotomie langue-discoura - • • se resume done, pour l'essentiel, It. ;~0~J?:: t;~~e~~~i t~o:~::~~Se (t~~!u.s) .2 Pour Guillaume l'activite de langue se trouve Atre la genbe du mot et celle du die~oura sst la genbe de la phrase. Bien qU'll conaid~re que ces deux operations sont necessaires It. tout acte de langage, 11 affirme que j 1Voir Guillaume 1964.247 et Moignet 1961.17. Il Y a nombre de Ungulstes qui ment Is notion de .!!n&!!, car. pour eux, Is vrsie etude du 1angage consiste en une enquhe de 1 'observable , discours, et 11s malntiennent que tout ce qui n' est pas observable ne merite pas d' enquBte. En leur repondant, nous citons, comme l'a fait Guillaume, Ie celltbre dicton de Meillet, -La science ne vit pas de verites, elle vit de preuves.·. Cf. - • • • car nier l'existsnce, ou mieux 1a preexistance de la langue rsvisndrait tenir pour vrais 1 'hyPothhe insoutenable que chacun de nous invents, au fur at 1 mesure qU'il parle, son langage • . • - Valin 1955.)4. a 2Gull1aume 1964.276. "I i l'activite de langue exige une etude plus profonde que l'activite de discours, car l'activite qu'implique Ie discours, genese de la phrase, est forcement observable tandis que l'activite de langue, generatrice du mot, se cache dans Ie "plan cryptique"l qui n'est pas directement observable. Il constate aussi que ce n'est que par une enquete theorique que l' on peut formuler des enonces sur l'empirique. En d'autres termes, Ie discours est la manifestation observable de la langue. Puisque I' unite du discours, la phrase, se compose de mots, il s'ensuit qU'une comprehension de la phrase necessite une comprehension du mot. II convient alors A ce point d'examiner Ie mot. Lc mot qui, pour Guillaume s' appelle Ie signifiant (resultat d'une activite de langue), est la combinaison, ou plus precisement, la symphyse 2 d' un signifie et d' un ~. En d' aut res termes, Ie signifiant, qui est Ie mot complet, se compose d'une notion, Ie signifie, et d'une forme, Ie signe. 3 11 en resulte que Ie mot complet comprend 1Guillaume 1964.276. 2Guillaume 1964.247. 3voir Hirtle 1967.3 (n.3)· 10 un contenu at un eontenant. Soi t I par representation I signitiant " signe + eignifle La notion. Ie signifie, ·au lIIoment ob Ie seui! de la langue et du diseours est presque atteint. evoque un signet En tenant compte de la dichotolllie langus·discours. Guillaume constate qu' 11 exists deux signifies pour chaque mot I I'un au niveau de la langue et I'autre au niveau du discours. La premier, Ie slgnifie de puissance, englobe I .!.n potentia. tous les sens possibles du discours, at represents un concept pSnlanent. I.e deuxHlme, Ie signifie d'eftet, qui survient dans Ie discours, est una manifestation observable du premier, dont i l ne represents que les aspects relatifs 1 la situation et au contexte. Houe constatons en arfet que Ie signit18 de puissance est permanent par sa nature, tandis que 18 signifie d'effet. qui depend du sens qu' axige Ie contexte 1 , est au contralre lllOlDentane et multiple par sa nature. C'est Ie signa qui fait Ie lien entre ces deux etats du signifH. En figure I :ite mot homme, par exemple, au niveau de la langue, poss~de en permanence une notion particuli~re, maia en discours Ie sujet par1ant opte pour Ie sens qui s' accommode mieux au sens voulu. C'est pourquoi l'hornme est morte1 at I' hornme qui est mon voisin ant 1a marne forme pour ~ mais posslldent des sens dlfferents. !EP··, 11 aignifie de puissance----+ signe -----+ signifl8 d 'erret Appliquer la dichotolllie langue-disc ours au signe, c'est faire remarquer que Ie lian qui s'thablit entre Ie eigne et Ie signifie de puissance est pemanent, at que celui qui existe entre Ie signe et Ie signifil!i d'effet est Ilomentane. Une distinction non llloins illportante, • • • est celle du signifie de puissance attache en permanence dans Is langue au signe (qui en devient un signifiantl at du signifl8 d'effet dont Ie signe ee ~~~~: ~~~~n:::lIl~~tdr:o~~lOi qui Puisque 1e signe est evoque par Ie signifU de puissance qUi determine et llI~lIle contrcSle Ie Bens du signifie d'effet, 11 s'ensuit qU'll existe un signe de puissance st un signe d'effst, car Is signs ne se situe entu,rement ni dans un champ nl dans I' autre. Donc 11 est at virtuel et actuel. • • • son rcS19 de mediateur entre Ie signifie de puissance, qui ne sort juais de la langue, et Ie signifU d' dfet, qui n'sst obtenu qu' en discours, tal t du signe un Itre de langue ambivalent • • • Is signs est lui-melDS alternativement signe de pUissanc~et signe d'sffet. 2 IGuillaums 1964.246. 2Valin 1955.42. -; . 'r ') \ -~ i j 12 De son eete I Saussure constata que Ie signe comprend Ie signifiant at Ie signlf18. Il exprime eels par Is formula suivanta I signe '" eignifiant ... signifU Pour lui Ie signe (Ie mot) se compose d'une image acoustique (Ie signitiant) at d'un concept (Ie signifie). Neanmoins Saussure ns peut tenir compte de tous les signifies au niveau du discount ·ou bien, en tames s&ussuriens, au niveau de Is parole. 1 D'sutre part. Guillaume introdult Is dlchototllle langue-dlscours at constate qU'it exists deux signifies qui sont reliee par Ie signe. En affet, Is formula saussurienne ns peut pas montrer Is liaison entre une seule notion en langue at sea divers emplois en discours. Autrement dit, cas postulate n'expliquent pas tous les cas relatifs au pMnoDl~ne du langage. Alnei constate Moignet, Saussure s' en tanai t a. la formula trb senerale de I'association d 'un signifie (concept) et d'un signifiant (image acoustique) I Gustave Guillaume voi t dans Ie signe un mediateur entre deux signifies de nature differenta, un signifie de puissance, en amont, du c~te des conditions de langue I un IVoir plUS haut, p. 4. ~£ 1) signifie d'effet, en ava!, du cOte des consequences de discours I • • .1 11 nous reste A parler du signifiant. Comme 11 vient d'!tre dit plus haut. Ie signifiant est la cOlRbinaison du signifie et du signe. Puisqu' il existe deux etats du signe, il s'ensuit necessairelllent qU'il y a egalement deux etate du signifiant, natamment Ie signifiant de puissance et Ie signifiant d'effet. Il va de soi que, d'une part, Ie signifiant de puissance est aingulier at permanent, at que, d'sutre part. Ie signifiant d'affet est multiple et IDolRenta."le. Mieux que nous ne saurians Ie faire, la figure qui suit expliquera ce que nous voulons dire A ce prop08. 2 dis~our8 signifiant d' arret ~ignifie de pUi8sance~i~~signifie aignifiant de puissance larte I Moignet 1964(a) .10. 2Guillaume 1964.247 et Valin 1955.45. d'affet 14 Par consequent. nous pouvons conclure provisoirelllent que Ie signifie de puissance est la notion virtuelle I Ie signifil§ d'effet est la notion actuelle I Ie eigne est la forme, ou pour mieux dire, Ie contenant, qui est virtuel et actuel, Ie signifiant de puissance est Ie mot complet virtue! et Ie signitiant d'effet est Ie 1I0t cOllplet actuel. Neanmoins. 11 va de soi que cette explication ne su1'fit pas. car l'activite de langue. genhe du mot, qui fait l'aspect de l'etude du linguiste. nous oblige l etablir 1& nature precise du mot. De son dit que cette gen~se c~t", comporte un mouvement ~ Guillaume partir du materiel jusqu'au formal, c'est-l-dire que pour chaque mot 11 existe un signifle de puissance materiel et un . ~ " \ I signifU de puissance formel. Le Ilot dans les langues trb evoluees qui nous sont t8.lllil1~Ns. est Ie produit d' une double genhe I une genbe uterielle. qui en de:teraine 1'!1tre particulier (la signification). una genhe formelle qui en determine l' etre general (1a partie ~~c~t;ioursI substantif, verbe, adverbe, La formation du mot comporte deux gen?lse con- 1CuillaUllle 1964.17. i ,I ,I '5 secutives. dont l' una, l' ideation notlonnelle I 1 est une gen~se de mati~re. de semant~me I at dont l' autre I l' ideation de structure l , est une genhe de forme. de morphologie. Pour operer cette construction la pensee se deplace dans un mouvement bi-tensoriel. dont Ie point de depart eat l'univt;rs materiel et dont Ie point d'arrivee est l'univers formel. En figure. 2 ", ." ~ '~. ~ '§ "2 Tension Tension I II IDEATION IDEATION NOTIONNELLE DE STRUCTURE forme generals matUre particuli~re 52 5, ; IGuillaume 1964.233. i'~~ 2Adaptee de Valin 195.5.71. , ::~ I iJI .ZS:a. -~~---~_._-,._-_._--~ _~-~~,. ~.-c._~ .. 16 (C'nt ce que Guillaume appeUe In operations de discernellent, 1l0UVelient de l'universel vera 111 aingul1er, et d'entendement, du singulier vera 1 'universel , ou plut6t substance-matUre et aUbstance.!onle,l) ,. En nous re!erant l la figure qui pnclde, noue remarquoM que la tension I, Illouvellent I!e l'infiniment grand jusqu'" l'i.n!1n1.unt petit, generatric:e du partic:uUer. e"&",ndre l partir de l'univera materiel une notion partlcul1lre qU'elle oppose 1. toU"t Ie reste des notions. La tension II, 1I0uvement de l'intiniHrrt petit jUBqu'l 1'1 nfiniment grand, ouvrante et generaliaatric:e, intllgre 1a notion pardc:uHlre qU'elle re;oit de la tenslon I l une aerie de fomes universalisantes - genre. no.bre, !onction, temps, aspect, etc., ce que 1es grammalriell8 appellent 1es partin du discours. 2 C&rtell 11 rnte beaucoup l dire Bur 1a nature du langage, male nous som:nes contraint de nous arr'her lei, et avant d'aborder d'autrtls prob1llles, noua con· 1Cu111aUllle 1964.)4. 2Cf , ·Une langue est un systlllle global compose de sous.syetllmes I les parties du dlscours. n GallUp 1969.1. ;, '·f , I i .j 11 cluons cette section par une figure qui noUB semble capable de resumer tout ce qui precede. 1 ACTE DE ACTE D'EX- REPRESEH'I'ATION PRESSION (DISCOURS) "2 ideation I d. , structure: ~ signifie de puissance signifiant de puissance signifiant d'effet AC'rE LANGAGE DE 'l'EMPS 1964.86. signifi6 d'effet OPERA'l'IF 1Adaptee de Valin 1955.11.85.86, et de Hewson .8 Bien qua la problhle ne soi t pas epuid par nos quelqu811 remarques. neus avons tente d 'etablir t"8 brUve.ant lea bases de la discussion qui va suivn. Ce que l'on dolt retanir peut se resu:ller de Is fa.on suivant•• Le langage I!Ie C'ompose de dewe parties principales, la laJ1&Ue .~ Ie discours. D'une part. Ie dillcours. phenOll~ne da langage qui 8.t directement observable. fournit 1es faits 8apirique8 qui exigent une explication. 1 D'autre part, 1. langue, qui n'.st pas directeunt observable, ear ella Be :i cache dans l'inconacient. est Ie base da l'axpl1- caUon des eapla!. varUs du discours. 1 En d.'autre. ter.es, 1& langue ••t un s~8dme, 01.1 plut~t un systttme de lIysdHS. qai conUent en puissance taus las sens du discours. Pour nndre COllpta des ellplois d 'un" for-e gramaatieale, 11 taut que Ie linguiste deedv. son signitU de puissance 8t puia qu'U mantre cOlll:llElnt les circonstances 01.1 bien Ie contexte edge Ie choix d' un de ses signifUs d' e!fet possibles. Mals avant d'aborder ce probll.... nous croyons utib d' examiner les parties du discoura qui serviront de !'ondement ll. une etude de la preposition en general et au systllme des prepositions }, et !!!. en particulier. lYoir Valin 1959.85-9:3. at rellarquer surtout ce qU'll appalle les faits i expliguer et les faits explicateurs. -.--~---_.- - "":".1 ",.'.,,,":, CHAPITRE II PARTIES DU DISCOURS / DE LANGUE Puisque la priposition fal t partie du syetlme des parties du diseours, 11 eonvient I nous para!t-il , d' examiner toutes les parties du discours pour avoir un aperyu de ee systame, ou plut3t de ee sous-sysdme, qui a longtemps eveille la euriosid des grammairiens et des linguistes. A'I: cet egard, DOUS nous proposons d'arriver .. une discussion qui traitera de la preposition en genera1 et qui, en lin de compte, servira de londamant 11. une etude des prepositiona ! et ~ an particulier. La formation du mot en lranyais. ou d'ailleurs, dans n'importe quelle langue indo-europeenne, comprend deux genbeB consecutives I une gen3se de matUre et une genhe de forme, que GuillaUllle appelle respectivellent une ideation notionnelle et une ideation de I!'tructure, Pour operer cette construction I' esprit humain se deplace dans un mouvement bi-tensoriel, e' est-A-dire un mouvement qui va de l'universel au singulier suivi d'un Dlouvement qui va du singulier 11. I'universel. Au debut de ce mouvement mental l~' sujet parlant choisi tune idee partlcuIUre qui, ainsi choisie I est mise en contraste avec tous les But res ftres puissa."lcieis de la 19 I ....aI!!& G '~r -----------------lII 20 langue et devient ainal la matUre individuee d'un aot de langue. A la suite de cette particularlsatlon, chaqua notion particulUre lIubit un aouvement qui lie prop&«" ven 1 'universel, le lIollVe..nt etant celui du paseage de la qtilre particulilI'9 par les syotlme" grumaticaw: universalillantll, l la suite duquel '-ergs b .ot propre.nt dit, Qant una qtUra noUonnelle (resultat du 1I0t de particularlaation) at une fOnte grauaticab (produit du IIOt de generallllation). C'est pendant ce dernier proch que 1& .ot se forae et assume les notions gra&IIUlticaln de" cu, de genre, de temps, etc., de Borte qu'il atteint 1 1. vision universelle 1& plus grande possible soue la [orme j la plus generale qui est la partie du discours. Ulous 1 , reurquons que ce que nous nOCIlllona ici ·partie du discours· sera diacute plus bas co. .e ·partie de langue·.) 1 Loraque l'e.prit huaain atteint 1& dernilre liaite de son activite mentale, 11 arrive l un insaissabla, et, pour 1 '4viter, 11 toume la difficulte tout 1 coup devant lui en oppollant l'un!vers l lui-melle sous las categories d' ISpace et de telllpe, ou pour mlew: dire, de l' ~ ~ et de 1 'univers-tenms. C'est pour cette raison que la distinction entre 1& nom et Ie verba, par exemple, n'est que l'expression de ces deux visions de l'univers. La nOli est donc Ie mot dont l' ideation formelle s' achlve -.- . -. .. ...... -::.-._-.- . - . -~_ .... I 21 " , I· a. I' espace at Ie verbs est Ie mot dont l' ideation formelle s' ach~ve au temps. Le nom est incapable de prendre les marques du verba C'll' i l s'ach~ve a l'espace at Ie verbe ne ssurai t prendre lea marques du nOIll 1 cause de son ach~vement au temps. 11 apparatt que I'integration du mot dans una partie du discours necessite un effort de Is part de I'esprit huma!n pour categoriser les entiteB de langue qui ant un rene commun a jouer. La sens exige en discours commands Ie cholx d' une ent1 te. mala on est contraint de ne pas l'employer en dehors de sa fonction ~rede8tinee·. C'est os que constate Guillaume lorsqu' 11 dit, La saisie des idees ne sort jamais des circuits feraes qui lui sont asslgru!s. L'un de cas cireuits. duquel la rencontre est obligee sitot que l'on s'en va querir en langue una notion, est calul des parties du discours, dont Ie nOlllbre definitivement arrfte refuse toute extension. Plus I'interieur de 1a langue. chaque partie du discours, Ie nOIll et Ie verbe. par exemple, est un circuit se femant sur un nombre de Zormes entre lesquallas l'esprit sst mis en demeure d' opter sans pouvoir en ajouter aucune celles existantes. La fermeture du eire'lit se fait stricte 10rsqu'll S'88it ao l'adverbe, dont Ie cas forme1 regulier unique est la tar· minaison -ment, et tout fait stricte dans Ie champ de 1a preposition, partie du discours depourvue de cas formels interieurs .1 a a a 1Gul11aume 1964.2)1. 22 Certains lin&Uilltes ont neglige d'.oconer &ux parties du dillcours 1'&ttent10n qu' eHes mer!tent. Nab noua n I hesitons pas h tenir cOlllpte de ces categories pour analyser !es constltuanta d 'une phrase. 1 Mier ce. categories, adllet'tre que 1& langue est une agglo.eration de lIlota sans organisation aucune, et que nous l'inventoRS au fur .t 1 _sure. De SO:1 cat!!:. CUill&U511 aftiru que la langue renf'.rme la lIot scua categories llyatell8tiques .t que 1& langue eat un sysne de syadmes. 2 Pour edter la contusion qui put.se elllUler de 1& discussion qui va suivre I RCUS voudrions fain n.arguer que ce que MUS avona ROmme plus haut "parties du discoun- let. -It has recently becalM .ore and .ore COllllon, ~~h~·~~C:~tr~ O~::~:~io~O O111d~o i~h:o::r:O:n~~Pt ~;c:~~n;P~~~h i t:h~~8~i~r~;~i~~ IC!'~t~~~nd~~: ~~~trary. :~:tc~r~~ :r C;:=t!~~~~:~: :~h:~f~: :ir;~:.ent r~:ti~;::~C~~ :;e~h:o i~d~~U:~n~h~~hih~~~~~~~~~ classH'ication which we learned at school - and which neverthelese 18 in the main of permanent value. For it would be B1I useless to deny the existence of parts of speech as to deny the existsnce of differsnt colours, although there do exist an endless number of shades, and it is very difficult when examining a solar spectrum to discover where the yellow ends and the red begins." Ljunggren 1951.1. 2A ce 8ujet, voir Guillaume 1964.220-240. ',. 2) sera nomme dans la suite ·parties de langue·. Cette ;r decision se trouvti justifiee par les ci tat10n8 suivantes, I1 n'existe pas de classe de mots dans Ie discours qui n'existent de jl dana Is langue. 1 ( Dans une linguistiquB de la langue comme celIe de Guillaume, poser l' existence du 1II0t, c'est simp1ement constater que dans leli l&ngUes indo-europeennes aucun contenu lexical ne peut etre saisi, en vue de son :r~tf~~e~:n~i~~:m~~ ~: ~:~~;1 GuillaWlle a ete Ie premier, l notre connaissance. l 1II0ntrer que la langue est un sysdme de sysU:mes dont la generalisation finale est 1a partie de langue. Alors il faut en fran2ais qU'un element linguistique (pour nous Ie mot) appartienne Al'une des parties de langue qui, pour Guillaume. s' appellent 1es parties predicatives I substantif. 1Pottiar 1962.80. 2Stefanini 1967.87. A noter aussi ·La principal point" reprendre ll'ana!yse qU'el1e fait seraH Ie tame llI'me de ·parties du discours·, car les elements qU'e11e discrimlnel substantif, adjecti!, verbe, etc., sont des !Stres de ~ avant de devenir des 'tres de discours I Us ex1.8tent dans la representation mantale, anterleurement tout besoin d' expression . • • - on parlera done de ·parties de langue· et l' on reservera la locution ·parties du discours· pour designer 1es parties de langue engagees dans l' amploi discursif.· "oignet 1961. 17. a I adjectif, verbe, adverbe I lea parties trans-predicativesl pronolD, article I et les parties a~predicativesl preposition, conjonction. 1 Les parties de langue predicatives ont pour diecriminant 1a notion d' incidence. c 'est-l-dire une reference l un support. Le subBtantif, Ie verbe, I' adjecti! et I' adverbe font reference directement ou indirectement A un contenu materiel. Le substantif posdde une incidence interne car i l r8f~re eon propre contenu materiel llui-mlme. En d'autres temes, 11 assigne ce qU'll designe, ou bien c'est un mot dont on se sert pour referer sux enti'tes comme si elIes etaient des substances. 2 Maison, par exemple, ne peut se dire que d' une maison et pour cstts raison un guillaumien dirait que l'apport du Bubstantif s'sppuie sur un support interne I l'incidence du substantif est donc une incidence interne. Le verbe et l'adjectif, en autant qu'lls designent 1110ignet 1961.11. 2A cs sujet, voir Hewson 1964054. Cf, "The noun is commonly misdsfined as the name of a person, place or thing. This is erroneous because grammar does not define with reference to external reality, it must define rather how reality 1s represented or signified. 'l'he noun is a word which designates something as s thing." Gallup 1962.27. ....... 25 auasi des notions, 90ss~dent une incidence externe A d' autres parties de 1lll1€Ue qu' 11s assignent. 1 En effet, Ie verbe rer~re a un substantif eu A un pronom (son sujet B:rammatical), Dans Paul parle, narle est incident a une incidence interne, Ie substantif PauL Alors, 11 en resulte que Ie verbe a una incidence exteme du premier degre. I l en est ai08i pour l'adjectif qui est necessairement incident A un substantif, Dans un beeu livre, beau se dit d' un substantif, done i l a une incidence extsrne du premier degre, 5i Ie verbe et l'adjectif asslDIent une incidence interne, ils deviennent substantifs. Dans Ie cas du verba c' eet l' infinitif, forme ini tiale du verbe a peine engage 2 en chronogen?!se , qui assume cette incidence interne, C'est pour cette raison que l'infinitif est nomalsment incapable de constituer Ie verbs d'une 9rO}losition. En principe, l'infinitif eet Ie "nom du verbe". D'autre part, 1'lldjectif, en assignant ce qu' 11 designs, passe a la categorie du substantif, 50it l'exemplel Ie joll n'est rae Ie beau, t'adverbe ne peut atrtt, en principe, incident A un subetantif, luis il J'l0rte Rur Ie verbe st l'adjectif. Et, 'A ce sujet, voir Moignet '96 1 • 2Voir plus bns, !'. 90, n. 1. 26 cOrllllle 11 vient d 'etre dit plus haut que Ie verbe et l'adjectif sont incidents que l' adverbe est incident ~ un substantif, il en results ~ une incidence externe du prelbier deg:re. Autrelll8nt dit, I' adverbe a aussi uns incidence externe, mala c'est une incidence du deuxieme degre. Dans Jean marche vita, vita est incident l'incidence de !!!!!:£h.! ~ ~ Jean. puisque I' adverbe peut etre incident ~ un autre adverbe. 11 sellb1e que l' adverbe posaede parrois une incidence externe du troisUme degre. Pourrait-on done !. imaginer qu'un adverbe de ce genre 80it une extension de l'incidence externe du deuxUme degre? Dans una phrase telle que Marie a trtte bien chante. trh est incident bien qui est incident incident ~ ~ qui, ~ ~ son tour, est ~~. A cet eUet, voici une citation de Valin ob. 11 enonce avec plus de Justesse que nous ne saurions Ie faire que. Un guillaumien 'ferra. lui - en outre et principalement - dans Ie substantir, un eIement de langue assujetti ~ I' obligat1.on d' aVOlr son lncidence finale dans Ie champ de ce qU'il sigrufle (muson ne peut eVldemment Be dire que de ce qUl est Nmaison") I dans I' adjectl!. un element de langue assujetti ~ l'obligation d' avoir son incidence en dehors du champ de sa sigrufiance, 1 des ~'tres dont rien ne limite la diversite (beau Be dira d'W! h~, d'un lConument, d'\Ul tableau, d'un pa.)'S*«t', d'un thuve, etc, ete.)l dans l'adverbe, un eU.ent d. langue incident 1 un llI.ouvell8nt d' incidence I dans lli.!:!::!. travaille enOntellent, I' adverbs enormelflent luI appara1t incident 1 l'ine1.denee de ~ l.ti!.!:£t,1 r-- De eela, noua voyons done que 1.s parties de langue predleatives s'organieent en une hierarchie ott ee trouve au sommet Ie 9ubstantif, En figure. 2 Incidence interne ncidenee externe du prnier degre ncidence externe du deuxibe degre SUBSfAlft'IP ADJECUP AD'IllRBE VllRBE incident 1 lui-aoeee incident 1 l'adJeetit (au verbe) au subetantH incident au eubetantit (au pronoa) Quant aux partin de langue trans-pridicatives, pronoll et article, pour de. raisons de eOlMlodite, nous ne pourrons pas les commenter en detail. La pronolll, 8elon IValin 1959,88-89, 2Adaptee de Moignet 1961.18 at da Keweon 1964.6), ~~==--=---=-- ,-, -,-, -- ~~-~ =-.--=-.=-:...:::;-:=...- --=.=- Moignet, embrasse tout ce qui est nominal quant a la forme, mals 11 est depourvu de contenu madriel. 1 D'aprh Guillaume et Valin, l' article est un element de langue sans aucun contenu materiel. 2 Void un temoignage de Moignet a ce propos I 11 ~'y a pas plus de raison de considerer Ie pronom comma un article convert! qU'11 Y en a de considerer I' article comme un pronom converti. Le vrai nous semble 8tre ced I articles et pronoms scnt des formes dont les sUbstances sont ellss-m~mes d' ordre formel. et ces substances formelIes, c'est du nom qU'elles ont eta degageesl ce fut I' oeuvre de millenaires de pensee linguistique (de pensee pensante, creatrice :: ~~e~~~! ~:sS~:~~i::~ ~e~ ~~b8tances En general. Ie domaine des parties de langue a-predicatives, preposition et conjonction, reste encore en grande partie dans Ie champ de i' inconnu. Malheureusement les oeuvres de Guillaume dej~ parues ne soulignent pas Ie probUme en tant que tel. Au cours des pages Buivantes nOUB tenterons de trouver une solution provisoire a ce probnllle. Notre hypothhe portera d' abord sur l' analyse du mot 1Voir Moignet 1965,18. en particul1er, et ~ , 2Voir Guillaume 1964.14)-167, et Valin 1955,65sV. )MoiOlet 1960.124. a-predieatit, puis sur Ie contraste qui oppose ees parti.. de langue et les autres parties lIent;ionnees brUvelMlnt plus haut, notlUllllent les parties predieatives et transpredlcativea. La nomenclature a-predicative fait penser negation, ou plutet a un a u.ne lllal'Ique de qualitell inherent.. aux eUunts predicatifs. !'t, eo_ noUll l'aTons deja observe, lea partin predicatives sont parties de langue qu.i ont pour diseriainant la notion d' incidence, leur aignifU de puissance eat a la fola materiel et fOI'Ml, 11 s'ensult done que les parties a-predicatives, en tenant cOllpte de l'idee de negation. rut cC*pOrtent pas d'incidenC8 et n'ont pas de signifle ...driel. Est-ee que cels veut dire que lea parties a-predicatives n'ont d'autre signilU que Ie 15ignifie fOrMl, gra.u.tical? Ce s.rUt une illpossibilite sous les 58U1&S conditions Buivantesl 1) que l'on puisse trouver un systb.e paradigmatiqU8 ferae et eoherent. ou 2) que CBS forus apredicatives scient de simples inflexions. Or, analyse, le que $yst~lIe a toute fran9ais des prepositions ne se montre partiellSllent coherent, et lea prepositions fran9aisSll. prepodes, ne sont pas des inflexions. Le vrai nous semble l1tre eec! I tout lIot doit avoir un contenu notionnel ." ,.,:' (conceptionnel)1 et un contenu formel et que Ie contenu notionnel peut etre OU lIl8.teriel ou fonctionnel. C'ost una difference qui distingue les parties predicatives (slgnifU materiel notionnel) d'una part et lee parties a-predlcativ8s at trans-predlcatlvss (signifie materiel tonctionnel) de i'autre. La difference entre las parties trans-prEidicatives at les a-predicatives n'sst pas s1 claire, car el18s Bont toutes deux des .ele!llSllts de langue qui compoIltent un contenu conceptionnel de type fancHonnsl. 11 semble cependant que, contrairement aux parties trans-predlcatlvss, les parties a-predicatives ne peuvent remplacer un autre element de langue. D'une part. l'artlcle est 18 signe de 1 'extensivite nominale at Ie pronolll a pour afret de remplacer un nom at m'me una proposition. lais la preposition at la conjonction ne Be ref&rent pas au.x autres parties de langue saul en discoure lonqu'elles ont pour fonction de lIlontrer Ie rapport entre deu.x autres parties de langue ou plus. D'autre part. les parties trans-predicatives lee que Moignet 0960.124) appalle MsubstancesMl . • • articles et pronoms Bont des formes dont les substances sont elles-memes d I ordre fomel. • • . M t.. _@ .". Q'*--=...:~': .. ., !., !~ )1 entrent en relation avec Ie contenu materiel d' autres parties de langue, notamment du substantlf et de l'adjectif. n appardt que Is preposItion et 1a conjonction sont elements de langue qui maniteetent dee aspects temporels et spatiaux du langa&e humain. Dans les exprASsions dans 1a chambre. la preposition dans represente l' aspect spatial, dans dix minutes, l' aspect tempore!. 11 en est encore sinsi de 1a conjonction ~ dans la rue ob j'habite (spatial), et Ie jour ob 11 est arrive (temporel). En guise de conclusion, 11 taut signaler que Ie plan dee partiee de langue a-predicatives n'est pas encore definitivement dresse. Puisque 1a vraie ditrerenciation entre lea parties a-predicatives et les parties transpredicatives n'est pas c1airemsnt definie, nous n'avons essaye que d' attirer I' attention sur ce phenomene et de souligner certains problbes qui merltent plus de recherches que nous n' avons pu leur accorder dans 1a presente etude. En effet, nous ns nous sommes pas proposlll d' esquisser une theorie complete dee parties a-predicatives, mals noUB nous occuperons dans Ie chapitre : ~ J2 qui va .uivre d'ebaucher Ie probnlle de 1& preposition qui servira de tondement 1 une etude du syedme d811 prepoeitions A et !!!. A cet egard. ROUS eroyons qU'une cOllprehension de cas deux prepositions particulUree ~cessite d' abord una COllprehension prealable de la preposi tion en general, CHAPITRE III LA PREPOSITION L'histoire de 1a grammaire nous apprend que 1es grarnmairiens ont eprouve de nombreuses difficultes devant 1e probame de 1a nature de 1a preposition, et ce1a n'est pas I:,tloins vrai pour certaines analyses contemporaines si l' on en examine quelques-unes. Neanmoins nous ne nous occuperons pas iei d' ebaucher le developpement du traitement de 1a preposition dans les gral1'.maires traditionnelles, maia il sufnt de dire que l'influence de l'antiquite sur cette nomenclature est trop grande pour etre pas see scus silence. Nous avan90ns donc que La definition des prepositions comme equivalents des cas s'explique historiquement par l' etat de dependance. trlls etroite dans laquelle 1a nouvelle grammaire se trouvai t par rapport l' antiquite.1 a l'criginEl, a Dire, par exemple, que la preposition est un mot invariable qui sert a marquer 1e rapport d' un mot avec un autre, c' est ne pas tenir compte que cette definition ~ 1Br¢'ndal 1950.10. t0 JJ 1: Gl I; AI __-=---:;.,c, '-'~·.-'~-C-O""'---'CC---- ,""",,,,,·-=~,,,,"=· -- '.---./ pourrait inclure !1 dans Marie at S8 soeur s'en vant. l 51 cette definition Halt globale. elle embrasserait egalsment la conjonction. "'als nous savons que la conjonction ne jous pas Ie merns rOle que la prepas! tion dans la phrase st. de plus, que Is preposition peut remplacer la conjonction, au vice versa, dans les phrases telles que Pendant que tu dorsI Pendant ton sOllLllleil, Is difference etant que Ie premier cas exige una propos!tiDn comma complement, Ie second un nom. Alors, pour juger Is classification traditionnelle at arbltraire de Is pre- position, at sussi celles du autres parties de langue nommees par les grammairiens. 11 faut Isire des reserves telles que •••1es tames classiqulIs de Is grammaire nous induisent souvent en erreur paree qu' 11s ne designent parfois pas la fanction nella de la chose designee mais tout simpl&ment una caracteristique :~j~i;~~~~tO~ea~~:s~~if:'p~p~~i~fon.2 En plus. nombre de grammairiens maintiennent que la preposition avait pour tonction d'eIiminer graduellellent de la langue fran9aise les flexions du substantif et, en lA cs Bujet. voir de Boer 1926.1. 2Jaeggi 1956.84. --------====----_._. 35 fin de compte, de lee rellplacer entilrelllent. En d'autres termes, c'est dire qU'elle assUlll&1t Ie rene de prec1ser certains rapports fonctlonnels qu' expriaalent anclenneMnt les cu. Pourtant nous voudrions signaler que les gramsairiena se preoccupent d'ordinaire d'a%a&iner lea faits elllpiriques plut15t que d'expliquer le pourquol at Ie comment da ce phenollllne bien atteste. 1 Les graJIJIalr1ena, y cOllpria certains linguistes. essa,yent de donner des explications uplea et efficaces tout en ne tenant cOllpte que de l'elllploi de la preposition au niveau du discours. Pour justes que soient leurs explications, peut-'tre convient-ll d'etablir pourquoi, dens quelles c1rconstances, en dehors du cadre historique, ce fait bien atteS'te • IIU 11llu en l'ranqaia. A la longue, In idees dll Guillaume expose.. dans l' article -Esquisse d 'une th'orie psychologiqulI de la declinaison-. dens Ie receuil Langag! et Science du ~, pp. 98-10'10 (publie d'.bord dans Acta Linguistics, I, fasc. J, COPllnh&gUlI, 1939), noua Sllllblent offTiT une theorill au moyen de Iaquelle nous pouvonB esperllr arriver l une solution satisfaieante du prebleH de la preposition, ,.; )6 Dans cet article (p. 102), Guillal1Jlle affirme que Ie cas de declinaison assUllle une double fonction dans Ie mot I premU:rement, -d 'en deterniner previsionnenement la condition d ' emploi, et par n. d'en restreindre les ap- plications possibles-l deuxHlment. -d'en porter (de vehiculer) jusqu' a son terme I' acte d' entendement. at par U. determiner la partie du discours". Pour lui. Ie ch8lllp de declinaison est l'intervalle de tellps. si petit qU'il soit. entre l'achhement de l'operation de discernement et I' a'chhement de l' operation d' entendement. l C' est a cause d 'une penetration de plus en plus precoce de l' operation d' ememdement BOUS I'operation de discernement. d 'une survenance qui, par consequent, necessite un etrecissement de cet intervalle, que la declinaison est obligee de se reduire dans Is mbe proportlon. 2 Voila pourquoi. dh la date la plus ancienne, dans Is langue fran~ise, Ia declinaison etait deja silllplifiee et qU'sprns des sncles d 'evolution elle a abouti a Is meme forme pour toutes lea fonctions du nom. J IC'est ce que nous avons nomme plus haut at l'ideation de structure. ~ l'~ 2Guillaume 1964.102. ),remoins les cas sujet et regime de l'ancien fran9ais qui ont disparu trh tilt pour donner uns seule forme. I d "" ...~. - -",-,-,-,--- - -~_..: ----'~ i; 31 Neanmoins GuillaUllle msintient I en depit de la perte totale des marques visibles du cas en fran;ais, que Ie syathe des cas exists encore. 1 II cro1t qu'il exists en [1 I i4 , '.·<·\ fran9ais moderns un cas purement mental auquel i l donne Ie nom de cas Psychigue 2 en contrasts avec ce qu' 11 appalls Ie cas semiologigue 2 • C'sst pendant l' evolution de Is langue fran9aise que lea cas psychiques conduisaient A una reduction des cas selDiologiques. En thhe generale on peut poser que I dans Is declinaison, Is compensation, purement mentala. de cas psychique proc~B tr~s secret I mals non absolument lninaltsablj - conduit, en se d~vIHoppant. Bemio~:~~~e~nc~~r~~~b~: ~:~rC:~presBion.J Par rapport a Is declinaison, terminaison attaches au nom en langue. Is preposition joue Ie mbe role. male elle ne e' allie pas au nOIll avant que la phrase sa f'orllle, O'une part. en latin 1e 1II0't liber, par exelllple, n'lndique pas seulelllent l'ldee de livre male aussi bien sa f'onction dite nominative, masculine et slngulUre, D'autre part, vu que toutes les fonctions du nom livre en franl<als, ant 1Guillaume 1964.103. 2Guillaume 1964.103. 3Cuillaume 1964.104. ,il1 -~-- - )6 1a meme forme, on a parfols recours A une preposition pour etabl1r Ie rapport dans la phrase. Eumple I Les pages du livrelLibri paginae. 1 11 taut relJl&rquer que Ie mot at sa terminaison en latin &' inc:orporent au moment de Is generalisation finale qui Bst la partie de langue. La fonct10n du mot I en tant que telle, est done determines au niveau de la langue en latin. Mala, en franliais, Ie nom arrive en disc:ours :!lV8C Is meme forme pour toute8 Iss fonc:tions qui $ont clairement etabliss, Ie cas echeant, par lee prepositions at I' ordre des mots. Bien que les prepositions assument Ie rale des cas, ce 80nt, d' aprh CuillaUlllB. des morphhlsS 1 simple effet 2 I alors que les cas sont des morph~mes A double effet 2 • Lee cas assignent au nom un certain sllIploi at He ont pour effet dana Ie mot de determiner la partie de langue. Quant a la preposition, elle sert a exprimer une certaine fonction du nom dans la phrase mais elle n' intervient pas dans la deterllination de la partie de lansue. In importe de noter aussi que l'ordre des mots en latin ne compte pas tellement, tandis que l'ordre des mots et Ie placement de la prepesi tien sent d' una importance primordiale en fran9ais. 2Guillaume 1964.10}. -~. --..c' J9 Etant donne que Ie sysdme des cas en latin a ete remplace en grande partie par Ie syst~me des prepositions, il faut remarquer qus la perte des signes du cas en ancien fran9aie s'est accompagnee d'une perte de formes en diecours qUi aurai t ,"' mene A des confusions sf les pre- positions n'!!taient pas intervenues. En eftet. les prepositions deja existantes sont devenues par un procb de dematerialisation (de sUbduction 1) marques de fonction. Il est hors de doute qU'elles comportaient A un moment donne de l' evolution de Is langue frsn9aise une ideation materielle notionne11e, fait demontre par l'etymologie de certaines prepositions. 2 Or, nous avons vu que la preposition poss~de un signifie notionnel qui est fonctionnel ou relationnel et non pas materiel, et que c I est cette difference qui la dis-tingue des parties de langue predlcatlves. Noue nOUB apercevons que, historiquelllent. ce slgnifie fonctionnel s'est developpe d'un ancien signifie par vole de dema.teriali_ 1Cuillaume 1964.73-86. Cf. "La preposition en supp18ant aI' emploi des cas tend A diminuer son importance, ales rendre inutiles st inoperante au fur et A mssure qu elle Be developpe e11ememe. et finalement Ales eliminer peu A peu pour aboutir un IHat ob la preposition subsiste seule comme en fran9a1s ou en anglais." Sechehaye 1950,84, I a 2par exemple, ~ (chaumihe, maison) au cas ablat!!. a donne Is preposition chez du fran9aia moderne . . " "~ J",'" 40 sation. On peut dedulre que beaucoup de prepositions en general possedaient anciennement des contanus materiels mala a cause d'une dellaterialisation progressive, alles sont devenues des formes aptes a exprimer des relations entre deux nolllS, un nom et un adject!!, etc. Vl')ici ce que constate Galichet 1 ce propos, En general, tout mot I dh qu' 11 exprime une relation !onctionnelle entre deux enti tea de langue, tend a perdre Bon sens propre, et sa valeur grammaticale originelle pour entrer dana l' esp~ce prepositive, Ainsi se sont fOrmeCfl nos prepositions .1 Aios! 1a demateriallsation historique dont 1a preposition est un produit joue un r31e assez important dans 1e developpelll8nt du fran9aie medeme, w qua -la preposition. mime vide de sens, peut jouer un reUe grammatical en indiquant un rapport syntaxique entre les deux entites qU'elle unit- 2 • Il y a des lingu!stes qui s'appliquent a diviser les prepositions en categories. Ce qU'ils appellent, par exemple, les prepositions Mnon casuelles M ou Mpleines M (~.~. ~), ·ssmi-casuelles· 1Calichet 1950.50. 2de Boer 193).117. (!:!!£'.!!!'~, .lLQB.!), .j 4, ·vides· ou ·casuelles· (l, !!.!!) 1 est ce que nous entendons par degre de dematerialisation. Le fait que certaines prepositions ant un sens plus ou mains concret, explique pourquoi la signification de dans, !.Q.!!!, !!.!:!!. l1!st plus facile a saisir que celle des prepositions l si l' on tient pour vrai que les prepositions et l !!!. et Et !!! sont vides de sens, ·pourquoi une tasse A the n'est-elle pas toujours une tasse de the?·2. De plus, Quant aux prepositiona "vides·, il nous semble qU'il ne s'a,e::it pas de prepositions vides mais de 1) des prepositions videes de leur ancien contenu I18.teriel a cause d'une dellaterialisation caracteristique d'un etat de langue evoluee et de 2) des exemples de subductivite du contenu notionnel fonctlonnel dans I'emploi des prepositions du franc;ais mademe. L'uplitude de Ie dematerialisation historique est parrois telle que· l'on devra remplacer un mot dematerialise par un autre qui Ie soit moins. C'est un phenomlme frequent dans l'historique des prepositions. Dans cette ligne de pensee nous nous accordons avec Sechehaye pour dire que I I Voir Jaeggi 1956 et de Boer 1926. 2Pottier 1960.1. 42 n iaibie: c~:; ~:~;~~~i~!~n~r:r::;;i:~8 leur contenu par 1a rection, n'anciennes prepositions tns significatives du latln .I!! et !!.t ont perdu force dans leur_ &Saociation avec des series de mots qU'eUe. ont contribue elles·Hllts ~ rendre transitUs. Au~ourd'hui, pour e:q>rlMr let: my. idees 1 et de ne su!firaient plus. et i1 faudral"t direl ll.!:!., du elite de, du haut de, etc. 1 Q\l.ant au rale de la preposition et .. u d...:teriali- ution, i1 suffit de dire que l'evolution du fran9als a aeoe fa une reduction des cas seaio10giques du latin I l'ancien tran9ua pOBSedalt de1l% CUI cas s~J.t lit cas ngiae, qui, par une evolution sUbsequente, se sont transfoEWis et nous donnent Ie aeul cas du fran¥a18 lIlOderne. Alors, ls decl1naison, exigence p&rtielle de l'ancien fran9ala, etant elillinee, 11 a tulu 18 rellp18cer parfoh par un element deJA exiatant depourvu de aon ancien contenu llIaterie! (essentiellement un element prepoaltionnel ou adverbial dell8.terialIse). La prepoeition' se trouve 4tre l'un des moyens qui semb1ent avoir Is capac! te d' Il$sUJller ce nouveau rale, Ceci nous 1II1ne II. 1a propre fonction de 1a prtlpodticn en frangais moderne, lSechehaye 19.50.89, -------- - _.- - La prepoBh:ion erpriM ce que Ie cas M fait plus avec une nettet' Bulli.ante. Elle n'. pour e:flet que d 'erprimer une lonction grammaticale. D'apr*. Galichet, L'eBp~ce prepositive a d'abord pour ~le d' .rprimer un rapport gruuaatical. Elle etablit entre deux 1I0tS ou deux groupe. de mots une conneT-ion syntaxlqUB. une hierarchie lonctionnelle (subordination de d'~Brminant 1 determine ou de caracUiriBant 1 caracterise), Elle est done generalement Ie signe d' une tonctlon grammaticale I roncHon compHment, !~n~~~o~ot~i~h~t~ ~;~ieE~; ~ 11 nous semble donc que cette fonetion gt"a.IIlIIlaticale exige u.., e prepoaition qui, dans sa geMs. psycho-systeutique, cocporte une Id4ation notlonnelle lonctionnelle Buivl d'une ideation de structure, Moull rel:lSI'lluons que certaines prepositions ont un aignifte fonctionnel lIOins abs-trait que d'autres, par execp1e, dans, !!!:!.' .!£!:!!. etc. 51 l'on dh: que 1a preposition. un %'618 selUlltique dans 1a phraSe. i1 ...b1e que ce r61e est tout; different de ce1ui des parties de langue predicatives, vu que Ie slgnlfie noUonnel de 1a preposition est tonctionnel ou relationnel plut~t que materiel. Peut-itre sutfit-il d'ajouter que 1a totalite des prepositione presente un IGalich.t 1967.56, , I.\ ~ 44 ensemble coherent de signifies notionnels fonctionnels at que chacun de cas signifies differents eat Ie resul tat des contrastes semantiquBs qui se trouvent l l' interieur de cst ensemble. Void ce que Gallchet affirms l ce propos I Dans at par ce rapport syntuique. l'esp~ce prepositive introduit sa ~;~;~~a~;o~~~~~o~~~e~ee~~~~' Et cette signification presents una certains importance puisque Ie changement de preposi'tion peut modifier considerablemen't Ie l;Iens de Is phrase. Of. ·Mon ami viendra (pendant - apds - avant) les v8cances." Cette valeur semantique de Is preposition n'sst pas una simple modalite paBsag~re resultant de Is connexion des deux terlllBs qu' elle unit I Is preposition peut esquiaser ~~r~~~~r:~::r::sc~~~::r~~t~i;:~rt (!.!!:!. dans, !$!. pendant). C'ut pourquoi la prepo8it~on est beaucoup plus qU'un silllple crochet I 81Ie conatitue en franc;ais moderne un veritable mot. 1 Peut-etre convient-il aussi de conaiderer la 2 preposition comme -un veritable catalyaeu.r- , Par la, nous entendons que la preposition a la capacite de faire ressortir un rapport conceptuel (notionnel) et syntaxique (formel) entre les deux termes qU'eUe unit, tout en 1Galichet 1967.,56-57. 2Galichet 1967.57. 45 gardant son identite de vrai mot de langue. Elle peut fain apparattre quelques rapp~rts fonctionnels varies I par exemple. des rapports de determination (Ie livre de Paul), dee rapports de caracterisation (un homme de coeur). Dans chaque exemyle Is preposition Q..!. par exemple, montre la relation entre les deux autres partiee de langue. llaia elle ne s'allie pas aux temes qU'elle unit. Pour exprimer ces differences fonctionnelles on a affaire aux prepositions qui existent en puissance au niveau de la langue. La langue. en effet, conditionne et marne contr~l1e les emplois de discoura. La capacite grammaticale de certaines prepositions renferme de multiples rapports de 80rte que ces prepositiona sont polyvalentes. Par consequent. elles peuvent remplir plus d' une fonction, ~is une eetile ~forme de'langue embrasse toutes ces fonctions varies du discours. A l'appu1, cette citation de Galichet I Les deux termes de relation commandent. dans une certaine meeure. Ie choix et Is valeur de la preposition qui 1es unit. Il en resulte qU'une mame preposition est souvent polyvalente I elle peut expriller des rapports differents selon lee terme8 entre lesquels elle s'ins~re. Ainei la fr:Pf~;;;o~e~i:~~:)~aI~~~r~i~~af~:r;i~~~ce de Lyon) ,la ~.). mani~re (Il frappe de toute Il faut donc admettre que 46 toutes ces significations Be trouvent en puissance dans 1a preposition. 1 Il apparatt que la preposition diff~re du sub- stantif, de l'adjectif. du verbe, at de l'adverbe dans sa genhe par Ie fait que 80n signifie notionnel est fonctionnel (relationnel) et non pas materiel. Un seul phenom~ne reste a cOlDlllenterlles prepositions ss trouvent tns frequeBD.ent en pairee. I l selllble done que Ie choix d' une preposition fait appel a une opposition avec une autre preposition de sorte qU'elles forment des unites de structure. Autrelllent dit. elles constituent de petits syst~mes A:!!!!!I~. ou paradigmes binaires. psr exemple, dessus/dessous. devant/derriere. !I~. ~!!:!!:' !?!!£Isans, ~/contre. Chaque couple s 'oppose et se complhe. Nulle part dans les recherches guillaumiennes qui nous sont c~nnues, nous ne trouvons une seuls etude consacree Bur a la genhe de la preposition. Merne les remsrques Is preposition en general que l' on y trouve sont eparses. Mais Pottier, alors etudiant chez GuillaUII:e, nous apprend que I 1Galichet 1961.51. 41 Dans son anseignement 11. l'Bcole Pratique des Hautes-Etudes. G. Guillaume, etudiant la psychosystematique de la genhe des parties du discours, situe lea prepositiona ~ la fin du mouvement getietique nominal, qui se reaout en un double mouvement d' afference et d 'efference I afferon,,) I errlrence La psychosystellla.tique Ii vre done un mouvement structural qui convient trh· bun au Illouvement notionnel qui va Ie recouvrir au moyen d une semiologie particuli~re. On n'a aucun mal 11. inscrire aous ce mouvement Ie couple !Ide I on I ~~~: ~n:o~e1ecrire ~R2!:!!' ~!.!!!:' Cette notion de binarite, dejll. mentionnee brUvement, servira de fondement a une discussion du ~ binaire radical (voir chp. 4, pp. 51-55·)· En resume. la preposition est l'une des categories grammaticales que les grammairiens -traditionnels- ont mal traitee, rnais il va sans dire que leurs :recherches IIt5ticuleuses ont beaucoup contribue lI. la linguistique moderne. Tandis que tout Ie monde s' accorde lI. dire que la preposition est parfois suppleant des cas. 11 sellble que 1Pottier 1962.247. 48 son rele en fran;ais moderne 80lt plus vasta que son r~le dans I' anti qui te at que la dematerialisation plus ou moins compllte des prepositions originellp.s lee a destinees 1 assumer Ie rele qU'elles exercent maintenant. Par rapport aux parties de langue predicativea, ~ il faudrait done conclure que Ie signif'U de la preposition sst fonctlonnel plut&t que materiel, mais que I cette difference l part. cette partie de assujettie a una l~e S8 trouve ideogenhe at A une morphogenhe comma " h f r. l " j n'imports quel autre .ot,et Ie signifie materiel, tout comma Ie eignifte formel (au paradigmatique). peut engendrer des effets de sens varies dans Ie discours. C'est dire que les sene varies qu' exige Ie discours sont contr&les at m~me conditi.onnes par les elements semantlqu8e (notionnels) autant que :par les elements systelll8.tiques (formels) de langue. La vraie etude, en eUet, de n'importe quelle prepoaition consiste a analyser ses valeurs d 'emploi en discoura pour arriver a une theorie qui expliquera comment un seul Illot (matUre et forme) evoque tous ces differents sens et aussi comment le sysdme binaire d'afference- ~ determine l'emplol d'une preposition particulHlre. Voila l' analyse que noue nous proposons de faire du eyst~llle des prepositions l et !!!. 11 CHAPITRE IV 1£ SYSTEME DES PREPOSITIONS! E'l' Q§ Introduction Pcur nous conformer l la psychomecanique du langage, il nous faut retenir que les mots que nous entendons et les mots au moyen desquela nous parlons sont Ie llliroir d'un et syst~me r~g1e mental. C'est un systbe ordonne qui echafaude les eUments du langage humain de sorte qU'il nous est parfois un peu difficile de les imaginer dans leur totalite et dans leur complexite. 11 en results.donc que toute explication de la part de I' homme en general et du linguiste en particulier n'est qU'une tentative plUS ou moins efficace pour comprendre la langue. Et puisque Ie linguiste ne peut pas observer empiriquement les systbes de langue. 11 doit imaginer 1.e phenombne qui conditionne Ie discours. Mais les postulats qU'il avance doivent se fonder sur une analyse des faits qu'll a observes en discours. Un fait important l signaler au depart, c'est que Ie postulat que nous avancerons pour Ie systhle des prepositions! et ~ en langue se fondera sur une analyse de nOllbreux emplois de ces prepositions en discours et f t 50 sera justifie par une surveillance minutieuse des emplois. Par principe. nous ut11iserons la lIlethode scientifique otl. 11 s'agit d'etablir et de verifie~ des hypotheses par voie d'empirisme. La theorle du systhe de langue dolt savoir expliquer tous les emplois en dlscours, c'est1 k.dire que les faits explicateurs qui op~rent en langue 1 doivent rendre raison des falts ~ expliguer qui sont les emplois de discours. Le diagre.mme ci-dessous va pemettre une analyse de cette .~thode. (') observations Les faits Les faits theorie explicateurs (sin~iers) (2) ~ expliquer (multiples) (J) verification DISCOURS LANGUE Guillaume mainteint que 1 'on ne peut pas observer empiriquement la theorie, maia que la theorie, elle-mbe, peut expliquer les faits de discours que l'on trouve dans une langue particulUre. Le phenom~ne de 1 'electricite, par exemple, n'est pas directement observable, mala on IVoir plUS haut, p. 18, n. 1. 51 peut en observer les resultats, at de lll., on peut formuler une theorie du phenolll~ne qui produit le courant. 11 en est ainsi d 'un systhe de langue comma celu! des prepositions l at .!!£I les emplois en discours s8mblent confirmer qU'il y a un sysdme coherent au nlveau de 18 langue qui leur permet de !onctionner at merns les contriSle. Pour que les preposi tions !. at M recouvrent des valeura d' amploi differents, i l semble qU'il dolve y avoir au nlveau de la langue una seule forme grammaticale (notion fonctionnelle) de chaque preposition qui permette tous lea sans possibles en discours. Puisque une paire de preposi tiona, comme nous I'avans dejll constate. semble constituer un systems binaire1, nOUB crayons utile d'examiner en general Ie mecanisme que l'on appalls en linguistique gulllaumienne Ie tenseur binaire radical. Il- apparatt en erret que 1a binarite des prepositions tasse penser a une mecanique plus generale, Le tenseur binaire radical D'aprb Guillaume les parties de langue qui n'ont qU'un signifie de puissance materie,l plUS ou moins delllateria- lYoir plUS haut, p, 47, n, f, 52 lise 1 doivent leur origine lI. una mecanique intuitionnelle I A savoir Ie rapport entre Ie particulier et Ie general. l' affrontement de l' homme at de l' un!vera. Le rapport entre les deux uni tea dolt litre considere comme un systbe binaire. La' rapport:· entre un patron at son employe. par exemple. peut 4tre coneldere soi t du point de vue du patron soit du point de vue de 1 'employe. A vrai dire. i l en est de mame pour ce qui sst de Ie relation entre l'homme at l'univerB, ou bien entre l'homme at Ie monds de l'experience. C'est en affet l'homme qui confronts l'univers, au qui, en nvanche, est confronte par l'univers. I.e second n'est que l'inverse du premier, at vice versa, Illala cas deux mouvements doivent Atre representee comme mouvements distincts. C'est ce qU'exprillls Ie schema qui suit. lC'est ce que nous appelons un contenu notionnel fonctionnel. cr. Guillaume 1964.75.78.79· 5) Cetts figure represents (a) l' ensemble du tenseur binaire ~. (b) par les lignes horizontales, la direction du mouvement de 1 'universel au singulier (Ul'-i 51) at du singulier a l'universel (S2-+U2), at (c) par les lignes verticales, lee lillites imaginaires du lllouvement. C'ant de cette fayon que l'esprit hums!n ophe pour comprendre l'univen qui l'entoure. Et Guillaume precise que "nous pensons par contrasts, ns pouvant autre.ment". Os phenom?me se manifests dans Ie langage humain de Borte que nous trouvons partout dans une langue particuliere Ie mecanisme de binari te I dans dee categories COf!ll'llS Bujet/predicat I actif/passif I present/passe. rutur/ passe. futur/present, par exemple. Ced t:i.ent du fait que Ie langue se base sur des contrastes. Ainsi Saussure peut enoncer, ., •• dans Ie langue il n'y a que des differences. "1 Quant aux prepositions! et ~, elles ne preaentent ni mouvement du singulier a. l' universel ni mouvement de l'universel au singulier. 2 Mais i l semble plut6t qU'elles designent respectivemsnt l'approche d'un terminus ad quem st l'tHoignement d'un terminus a guo d'un mouvement, Soit ide Saussure 1965.166. 2Voiu' la mecanique de l' article. . .~ I I)~ r ~ .1 la citation de Guillaume et la representation figurative suivants I Le mot grammatical DE, dont la langue fran~aise n'a jamais cease d'ejendre I 'usage , n'eat pas, au fond de la penaee, un eigne de position, mala un signs de mouvement. L'idee qui s'y trouve liee est celIe d'un -retour- s'opposant ~ un "aller- dont l ' ides est rendu par la preposition A.. l LA approche d'un terminus ad quem eloignement d'un terminuEI a quo Ces prepositions en plUS des contrastes poses par leur contsnu noUonnel (fonctionnel) forment un petit sous-systbe grammatical, un par!!digme binaire, base sur un contraste formel (Illecanique). COmllH! nous l'avons deja suggere, ce contrasts evoque en discours tant6t! tant~t ~ pour satisfaire aux exigences du contexte. lGuillaume 1964.176 (1"1. 6). ::j; ii 55 Vu que les prepositions Aet f ,~:i ~';- .Q.! mettent en cause Ie tenseur binaire radical, i l faut d' abord examiner ce que nous croyons etre Ie systbe de ces prepositiona en langue avant d' aborder une discussion de quelques emplois en discours. Les prepositions A et de en langue C' est un fait que les prepositions A et .Q.! recouvrent nombre de fonctions en discours. De lAo 11 semble que la langue contienne soua fome particulilre pour cheque preposition tous les sens multiples et possibles en discoun. C'est, l notre avis, pour cette raison que la preposition Apeut signifier le. but" l' attribution, la possession, la tendance, Ie lieu ob. l'on va, Ie lieu ou l'on est, Ie resultat, Ie temps, la manihe, etc., et que la preposition ~ peut servir pour indiquer la possession, Ie lieu d 'ob l'on vient, la provenance, Ie temps, l' idee d 'origine, etc., comme I' affirment les grammairiens. Mals toutes CBS variations ne s'effectuent qu'au niveau du discours. Puisque les prepositiona A et ~ possMent in- dividuellement un signifle de puissance grammatical (formel), peut-etre suffit-il de cons tater que chaque J signifie de puissance comporte des aaiaies grammaticales aptes A Illarquer certains rapports ehtre d' autres parties de langue. D'une part, 1e signifiEi de puissance de 1a preposition Apemet d' exprilller ce que ROUS nommerons l' avant I 1e point d' arrivee, l' engagement, 1e mouvement vera un terminus ad guem at 1e teminus ad guem lui~ll'leme, etc. D' autre part, 18 signif1.e de puissance de 1a preposition 2.! represente 1e contraire, c' est-A-dire l' apr~s I 1e point de depart. Ie degagement. Ie lIlouvement d' e10ignement d' un teminus a guo et Ie terminus a guo 1ui-mame, etc. C'est ce que constate Pottier lorsqu' 11 di t t La preposition! represente un Dlouvement vera une lilllite simple. et suppose un point de depart • • • 1 2.! I1 importe de retenir ici 1a notion d 'un contEaSte entre Ie lIlouvement directionne1 d' approche d 'une lilllite et 1e mouvement directionnel d' e10igrunent d 'une limite. Autrement dit. 1 'accent se porte premUrement sur Ie mouvement et deuxitlment sur la direction du lIouvement qui est en erret ou mouvement d' approche ou mouvement d' e1oignement. Dans certains cas. ce Illouvement est en cours de se derou1er (Je vah A Paris. Je reviens de Paris), tandis Ip.ottier 1961.5. 57 que. dans d' autres cas, it est termine (Je suis a Paris I Je suis de paris).' A premH!re vue, un paradoxa 8'imposB, mals i l dispara!t rapidement lorsque 1 'on se rend compte que les mouvements exprimes par ~ et ~ peuvent etre consideres soit comme termines soit colllt!le en vole d 'hre termines. II faut voir ce phenom~ne comma un mouvement qui est en cours ou qui est, bien au contraire. arrive a. son tens et peut done exprimer Ie resultat d'un mouvell'lent. Selon Guillaume l' operation de differentes saiaiea sur l' axe du mouvement directionnel donne lea effeta de sens varies que l'on trouve en discount La figure ci-dessous va permsttre un coup' d 'oeil sur ce qui est. l at !!!. a notre avis, Ie systbe des prepositions en langue. let -En latin ad indique simplement l' endreit ott l'on va. E'n'fran;ais l'emploi a ete etendu au lieu obo l'on est.- Dauzat 1958.352. , h h ~ I C I ]~l '" I < ~ C ~ ~ > i I ~ E 0 E " , 1 1 1 1) "~ ~ I C g ~ 58 0 '" Q ; ; DE ~ ~ salsies " $ f Avant Point d arrivee Engagement I Approche .. •J t . ,3 ~ I ~ operatives 0 I i'I ; ; ~ E ~ i J ,j 1\ II .! C ~ Aurh Point de depart Degagement Bloignement Catte figure represertte (a) Ie systhe binaire des pre- positions! et ~ en langue, (b) pan les grandes lignes verticales, les 111111tes de chaquB lDouvement,et par les petites lig;tes verticales, les aaisies operatives des Illouvements A at ~, at (e) par les !ignes horir.ontales, la direction (1 'axe) de chaque mouvement. La mouvement ! conduit vars un terminus ad guem, Ie mouvement M s'eloigne d'un terminus a guo. On pourrai t conclure de 1h que les mouvements exprimee'· par les prepositions! 8t £! 80nt ceux qui I' ~ 59 visent des fins toutes differentes 11 toute representation du mouvement A eet dianllhralement opposee a toute representation du mouvement ~ (Ie point d'arrivee/le point de depart, engagement /degagement, etc.). En effet, cs !lont des manifestations du tenseur binaire radical. qui peut se resumer comms suit I i indique un rnouvement d' approche l ~ un mouvement d'eloignement. Tous les autres ter.mes dent nous neus sommes eervl plus haut caracterisent differentes ealsies du mouvement de representation. Pour mettre notre postulat aI' epreuve I il convient d'examiner quelques valeurs d'emplol'- que nous estimons capables d' illustrer la binari te des prepositions! at ~. 0' abord, nous ncus proposons d' illustrer cette binari te au moyen d'exemples qui s'opposent. et ensuite, nous nous occuperons d 'examples qui caracterisent respectivement la phase d'approcha et la phase d'eloignement du sysdme. Les prepositions ~ et de en discours I - AIde et les deux phases du tenseur binaire radical I En disc ours on peut observer quelques exemples de lor. "A et de sont deux prepositions paralleles, qui s'opposent et se completent, avec quelques points de contact." Dauzat 1958.352. 60 l at g qui representant en mt1me temps lee deux phases du tens8ur binaire radical, c'est-i-dire que CBe examples soulignent trtla nettsmsnt les' oppositions que possMent CBS pr4positions en puissance. Ces deux .ouvs.snts, ncus l'avons dejl constate, ont leur direction opposes. soit I'upectivelll8nt. I' approche at 1 'eloignsment. Bien que plusieurs exemples dent nous allons Ie remplacement de l: par ~, nOUB servlr contiennent at vice versa, 11 taut retenir dls Ie debut que cheque peire peut servlr d' exemple 11a binarite attribuh l ees deux eUments. En fin de compte, noue voudrions illustrer tout simplement que ces priposi tiona contiennent en puissance un contrasts qui fait res80rtlr en sUet Ie representation d un mouvement 1 d' approche at d' un 1lI0UVellsnt d' eloignamant. Pour faciliter notre analyse noue avons cru bon de grouper les exelllpies de cette fayons (a) verba + nom (verbe)/verbe (nolll) , (b) nom +(c) Vll !/J!! +nolll V!!! +- (verbe), dans le regime indireet du verbe, et (d) V~ dane les prepositiona eomposees. NOUB raisons remarquer eependant qU'll ne s'agit pas tant de elassement logillue que de facilite. (a) Verbe + \Ide +- nom (verbel/verbs (nom} I On trouvs tds frequsmllent en franyaie moderne quelques exemples dans lesquels Ie complement est lie l -. 61 son verbe par ! ou J!!. Solt les exemples I arriver a Parisi arriver de Paris. Quoique Ie verbe soit pareil dans les deux cas, Ie sens est different It. cause de l' intervention soit de la preposition i soit de la preposition ~ devant Ie complement. La premier exemple veut dire que Ie Bujet du verbe arriver atteint Paris. En effet, on a affaire ~ l' idee d une approche d' un but (Paris). Le second cas I indique que Ie sujet etait parti de Paris en route pour una autre destination. C'est dire que Paris marque Ie lieu d' ob l' on vient. En figure I ! ,9;t_qaq~ ",ar",r",iv",.r,-,(",I.,-)- - l ) Paris _ _-'-(d"",,-)-,a",rr"i",v,,,r"l:-' :lcoqb'l1 La l a pour effet de Illontrer Ie point d' arrivee et Ie ~ marque Ie point de depart. Quelquefois 1 'opposition }lJ!! est determinee par Ie contenu semantiqus du verbe que l' on utilise dans la phrase I par exemple, Be ioindre ~ ses nis/sa separer de ~. Evidemment ces deux cas s'opposent, c'est-~-dire qU'ils laisssnt entendre respectivelllent un 1Il0uvement d'approche de la personne et un mouvement d'eIoigrlelllent de la personne. Ainsi i1 semble que Ie verbe spec Hie parfols la preposition dont on se sert, mais i l s'ensuit que la preposition elle-meme doit avoir la capacite gramn'Jaticale 62 pour remplir 1a fonction voulue. Schematiquement I 8e joindre (ll) )ses aais _ _I",d"O)'-"''',--",oe",p",oro",r} 7 Voiel d I autres exnples qui suivent la me~ ligna de pensee I ~~, ,_ retourner A Paria/revenir de Paris, se tier A guelgu'unl 8e aerier de gue1qu'un, s'interesser aWl: evenellents/ se desinteresser des evenements. Il arrive en outre qU'11 existe des cas ob. Ie mellle verba. pour expri-.er des idees bien different8s. ~') nip tanteSt i tanteSt &! davant son cOllpU.ent. Solt 1es exelipiesl Je tlens .. Paul/Je tiens de Paul. l I.e prellier cas entend que l' on aillle bien Paul 01.1 bien que I' on eat . ~ IIJ attache A lui. L'activite de cs verba est dirigee par 1& preposition! vera la personne (paul). Le second cas ncus fait I'911laI'quer que Paul est Ie point de depart d 'une cOllparaison qui va de Paul au BUjst. Voiel lea deux examples en figure I Je tiena (1) ) Paul (de) Jetiens» If 'U~ Pour analyser davantage 1es cllS dans 1esque1a 1e mba verbe edge tant~t ! tant~t ill! davant 80n comp1e-ment, t9o'!t:( "'(.,.1 1" ne pas confondre avec Ja tiens Paul Q.ui suppri.e tout lIlouvement de liberte A Paul. II j '" 1 6) U ne faut pas faire abstraction du verbe .hre qui est incapable tout seul de montrer un 1I0UVellent directionnel, ou merne Ie resultat d'un mouvement directionnel. C'est de concert avec les prepositions! et J!! que ce verbe marque Ie resultat d 'un mouvement d' approche ou d' eloignment. Solt les exemples. etre ~ paris/l1tre de ~, L'intervention de ces deux ·mots outUs· change entnrelllent Ie sens de I' expression. Le prellier cas tient du fait que l'on est a un endroit, m"me ai c'est Ie reaultat d'une provenance d'un autre endroit. La second cas peut signifier au contraire que Ie sujet habitait .;. ~J' .. ~.'~~ A,:'" ailleurs mals qu'~ present 11 habite paris. ou bien qU'it est Pariaien. A cet egard, 11 e' agi t de mettre I' accent sur Ie point d'origine (Ie point de depart). Solt en representation. 11 faut remarquer que Ie ! dans etre a Paris rspresente Ie resultat d'un mouvement qui volt son achhement . !':ir. a Pari a. Mais dans aller ~ Paris Ie verbe denQte un Illouvement qui vlent de commencer, et Ie i, 1ui-mbe. designe la direction du lIlouvement. Aussi bien faut-il retenir que Ie fran9ais ne fait aucune diffE!rence entre Ie lieu ob l'on est et Ie lieu ob I' on ......I I 64 va, eu plutl$t que cette difference est marquee uniquement par 18 verba lui·mhe et non pas par 18 preposition. Le r6le de 18 preposi tiDn ncus semble Atre simpleillent d indiquer I la direction du 1lI0UVellent. En efret, c'est dans aller et hre que reside la difference entre le llIouvelD.ent .t Ie resultat. ws eela n'iJlpliql:B pas que 1e A n'Y soit pour rien. Cetts appoaltion W2!. est davantage renforde par les uBlIJlles ~!.r....!.(jouer de. Une explication httive recoaande que l' on 58 serve de iouer A en conjonction avec un jeu, et ~e jouer de avec un instnlJlent de lI:usique. Pour expliciter cette distinction i l faut observer que l'on Be sert des dif'ferentes prepositions pour eouligner une difference nette de situation. BIle ioue aWl: cartes nous semble avoir pour ef~et de montrer que; l~ .sujet est engage dans un jeu de cartes. Le l.ontre done, semble·t-il. que Ie mouvement ou bien l' engagement emane du sujet pour se propager ven un jeu de cartes. pourtant Elle ioue du piano peut se resumer comme suit I lmaginons Ie eujet assis devant le piano. Elle commence ll. jouer. Les sons (1a musiquel, produit de Ie pression dee doigts sur les touches, sont extraits de 1'instrUltent. Alors, la preposition M represente un llIouvement d 'eloignement 65 d' une source', un mouvement qui va du piano vera Ie sujet (at mhe vers un auditoire. s'il y en a un). Void une illustration de cas deux examples I -.:;_ou_o_r_('-~'-) 4) cartes/piano (de) jQuer) Pour terminer notre analyse de l' appoal ticn W'~ en conjonction avec Ie mbe verba, ncus attirons l' attention sur s' eccommoder Va' accOfllmoder de. S' accommoder awe gouts de guelgu'un indique une attitude positive envers les gouts de l' autre I on prend des mesures pour que tout soit en ~gle. S' accommoder de tout, en revanche, sue-gere une attitude passive envers une source de difficulte. De mbe I se meIer a Ie foule/se meIer des atfaires ~. L' oppoaltion !I~ sert aussi a attirer I' attention sur Ie point de vue de Ie perception. c'est·a-dire que c'est Ie Bujet qui perQoit 1'objet ou bien que c'est l'objet qui est p er 9u • 2 D'une part, 1e ! indique qae"l~ '8ujet"du"'l8rbe est que1que chOse que l'on ne peut voir qu'avec difficulte. tOn peut fairs analogie l!'vec un ordi~teur: car 1e renseignement que l'on obtient depend des falts qu on y met. oj; 2C' est justement ce qui souligne 1a differenc~ entre Ie phenom~ne appell! par les grarrmairiens 1e sujet 1og1que et 1e sujet grammatical. 66 On Jette un coup d'oeil vera un objet qui n'est pas 'nettement visible ~ cause de sa petitesse, de la quantite ou de Ie qualite de lumi~re qU'll emst. De touts evidence, c'est un mouvement qui se presents au sujst. D'autre part. Ie ~ signifie que la qualite de la lumiGre qui ncus entoure nous emp~c:he de voir clairement l'objet. Le BUjst, done, trouve qu'n est difficile de voir n'imports quel objet, que Ie regard qui emane du BUjst est g4ne par les conditions eb il se trouve. En figure. .... voir subjecti! (qui derive du voir objectif (qui se g presents au Bujst CII Sujet (difficile h voir) BUjst . ~ g (difficile de voir) ,( 11 nollS faut :H1;;:9 qui 11. ce point COMenter une grande categorie ''9resente nombre de probl~mes BUX etrangers dane leur tentative d' apprendre Ie frani¥ais I l' infinitif comma complement du verbe. 1 Nous signalons aussi que nOUB ne I ~! " I Nous ne MUS occuperons pas ici d'une di~CU~B~o~/es verbes qui n'exigent pas de preposition devant l'lnflnltl comme complement. Ex. Il ssotlre venir demain. 61 pouvons pas consacrer assez d' espace ~ ce prtlblbe pour des raisons evidentes. Noua remarquons cependant tout silllplement que la categorie verbs + 1. + infinitif COde complement 1a1sse souvent entendre, pour l'essentiel, 1 l' idee d' engagement dans un mouvement , tandis que celle de verbs + M + infinitif comfits complement signifie souvent un degagement du Bujet d'un mouvement. En fi'gursl aitner tt. aider h inviter h se mettre 1 cesser de empechsr de faire regretter de finir de quelque chose 11 faut remarquer que l'oPposition lei n'est pas minimale at que les verbes cites s'opposent du point de vue du sans. C'est de cette falWon qu'ila representant effectivement 1& binari te de structure inherente aOX prepositions! at I I ~ 68 A part ces verbes qui 8' opposent au point de vue sene, 11 existe une cadgode de verbes qui se servent de l'altBrnance!l~ ~.: ~i' i pour vieer des fins toutes differentes. Considerons cOllllllencer lIde, Selon DaDourette et Pichon, commencer A semble indiquer l'entre8 dans Ie fait con9 u8 cOllllle un point dans Ie tellps, 11 s' agit de l' engagement du sujet dans Ie mouvement inherent dans 18 verbe qui est vehicu18 l. eon terme 1 l' aide de la preposition 1. Commencer ~, au contraire, semble marquer Ie debut de 1a duree du fait, 1 I' interieur duquel on est dejA. 2 Tels sont les examples ,3 11 cOllDlence A gol1ter le bonheur (Chataaubriand, Memo", III. 2, I, 2), QUand la nuit commenca de tOlllber (P, Loti, Le Roman d 'un enfant, XI), Voie! cette difference en figure, debut du fait --=----->,tl fin du fait de duree du fait .i Ipour una liste detail1l!e, voir Grevlsse 1961.660-661. 20amourette et pichon 1969.615.618. JGreviue 1961.610. 69 , De mha I continuer ~/de, contraindre A/de. ~ .~ !Lck. forcer A/de, obliger AIde. Quelquefois ce n'est pas la notlon exprimee par Ie ,'lliS! ,£s'r verba principal qui met en cause Ie contraste !1M. maia 19 sens de l'infinitif.complement lui-lll~me. NellS avens vu la distinction difficile:A voir I de voir, et il faut remarquer que l'inflnitif en franqais est ambivalent quant A l'expression de la voix active Oll passive. Examples I Je fais manter mes amis/Je fats manter mes bagages, Je tale entrer ••!E rlB1 mes amis/Je fais entrer Illes bagages. Il semble que Ie contrasts VA! soit souvent employe pour marquer Is dis- tinction passif/actif. Examples I Il est bon A manger/Il est .~ bon de manger • .1) 1: 1i9 11 "i a. par exemple. des verhes qui exigent en mema temps Is prepositiDn ! devant Is personne a qui l' on s'adresse (objet indirect) et!!! devant l'in/iniUf cOJDllle complement. Ce sont presque tous des verbes ot! l'on suggere l'actlon de 1a part de que1qu'un d'autre, c'est-a.-dire que l' autre ~oi t 1a source de l' action. 1 Exemple I demander A gue1gu'un de fairs guelgue chose. lef. inviter guelgU'un a faire gue1gue chose. C'est la n~tion d'une inVltahon lnhe;-ent! ~ans le verbe 7nvitsf lui!lIellle qui semble exiger la preposl.tlon i devant 1 lnf10 tif. L'invitation n'est pas une demande n1 un ordre. 10 De lI!e!!lel dir8 1 ouelqu'un de faire quelque chose • .Ei' ordonner 1 quelou'un de faire quelque chose, comlllaMer ~ guelgu'un de faire guelgue chose, detendre A guelgu'un de faire gueloue chose. permettre 1 guelqu'un de faire guelque ~, a qUelgu'un de a guelgu'un de faire promettre conseiller a guelgu'un faire guelgue chose. guelgue chose. persuader de faire guelgue chose. En outre, une opposition trh caracteristique entre la construction avec 1 et !1! est fournie par certains verbes qui peuvent hre pronominaux· et ,egaiement nonpronominaux. 1 Considerons A ce propos Je me SUiB decide A iure un voYage/J'ai decide de faire un voyage. Dans Ie second cas, Ie verbe principal est A la voix active. et ~ devant l'infinitif signifie que Ie 9ujet maintient sa liberte d' action enven cet evenement consequent. Pour ce qui est du premier cas. Ie verbe principal est A la voix 1Il9ysnne, Ie sujet est en llIeme temps l'objet, et ne IlI8intient donc plus une liberte totale en face de l'action consequente. En figurel III faut remarquer cependant qu' il y a un verbe, q~i, pour des raisons particuli~res, ne suit pas Ie modHe general I lse) proposer de. 71 voix Iloyenne (llI?itie passive) Je me suis decide (~) :d vah active voyager J'ai decide (de) Void d' autres exelllples Q.ui peuvent s' analyser de la mfme fact0nl s'essayer ~ nager/sessyer de nager, s'offrir a ~offrir d'aider, se refuser A sortir/refuser de sortir, se r8soudre a faira guelgue chose/resoudre de hire guelque chose. (b) Nom 'giJ if + aide + nom (verbs). En examinant les expressions une tasse a the/une tasse ~, on fait remarquer que Ie contraste !I~ determine un changement de sens. I.e premier syntagme signifie que Ie ~ tasse est destinee a contenir du the. La ! represente done un mouvement ven un but. ou bien, d'apres pottier. !!n! !i!" tease a the comporte "une limite a atteindre"l. L'sxpression una tease de the laiese entendre, bien au contraire. que Is 2 taase est remplie de the. A!ors, c'est r,une:1imite attainte- • Ipottier 1962.213· 2pott ier 1962.21}. L 72 Remarquons qU'une limite ~ atteindre et une limite atteinte denotent respectivement un lIouvement d' apprtlche et un mouvement d' eloignement d' une limite. Graphiquement I Vold quelques exelllpies selllblabies dans leur fond (mals i l s' agit de plus d' un seu! changement !1M·) une C1achine ~ coudre/une machine d'usine. un couteau ~ decouper/un couteau de cuisine, de l'eau ~, a boire/de l'eau une salla A manger/une salle de bain,l un sac 8. farine/un sac de farine. 8i l'opposition na se voit pas nettement dane l'un <I ou 1 'autre das exemples mentionnes ci-haJit, 11 n'en..est pas ainsi dans des exemples tels que de cine ~ a seut, Il en !!! et le resulte que Ie point de depart est marque par point d' arrivee par }I pour arriver ~; De mbel de 1789 a nos a !!E! on part de .£!n9.. jours, d'ici a l'universite, de la tete aux pieds, de 1 'universe! au singulier. lA, d'une part, marque une potentialit~, tand~B que en revanche, est simple inverseur d'extenslon (volr pp, 92-102. ). !!!' 7J Comme il vient d'etre dit plus haut', il est facile de trouver des manifestations du tenseur binaire radical dans une langue particuliht!. Pour c1tar des examples evidents I nous avens porte notre attention sur l' opposition f!:!!!!!:/~. Uns analyse plus serree nous montra que Ie present implique un mouvelDent vers Ie futur at qu'll est en mt1me temps un eloignsllent du passe. Dans les examples. J'ai guatre !ivrea A lire/J'sl guatre livres de M!!, 11 semble qUe 'lee prepositions! at ~ alent pour valeur d' exprimer cette opposition. En premier lieu, 11 y va d'une tache qui n'est pas ;I(! teI'lllinee ou meme que I' on n' a pas encore coawencee. En ;1: second lieu, au contrairs, i l a'agit de signifier que Is :1 tache est de jA finis. En d' autres teI'lles. W!! a pour afret de montrer que l' accomplissslIlent de l' activite sera dans Ie futur, mals ~, de sa part. porte sur Ie fait que l'on a dejA depasse 1e moment de l'achlvement de l' action. Il BI e.gi t. comme 1e font Ie futur et 1e passe I de l'opposition entre l'engagement et 1e degagement, d'un avant et d'un aprh. Soit en representation I Ivoir plUS haut, p. 53· 'I r ! 4 livres~lire/lus ~ 4 livres AVANr De m~me I APRES J trois maisons A louer/trois MaisOM de I I ! ~. (c) A/de dans Ie regime indirect du verbel Nous avons lieu de croire que la categorie !/l!! dans le regime indirect du verbe est conforme A une analyse qui ressemb!e a celle des autres categories dejA considerees. Dans ce cas, examinons A qui parles-tu?,roe qui uarles-tu? En premier lieu, on pourrait imaginer que l'on est engage dans une communication telephonique. et qU'en meme temps un ami entre dans la malson. 1'ami. curiem: de savoir qui est Le! a l'appareil, renvoh pose la question, "A qui parles-tu?", a la personna a qui l'on s'adres se (Ie teminU8 ad guem) ou merne A la personne qui donne Ie coup de fil. La second caS pourrait e'illustrer comlle ced I Deux amies' se parlent dans un clif'e. Au cours de la conversation l'une d'entre elles raconte une nouvelle dont sa camarade ne sai t rien. pour se mattre au courant. la cparade pose la question, "De qui parles-tu?". Elle veut etablir la personne dont on parle (Ie terminus a ~ de la conversation). En figure, .I. 75 tu parles~qui~tuparIes BUT SOURCE La pr911ier cas indique Ie complement indirect de 1a grammaire traditionnelle I mais Ie second est egalement un cas de complement indirect. C' est-e.-dire que dans Ie syntaxe du verba tran¢s i l Y a un contrasts ~ direct/regime indirect I os dernier est marque par Ie jeu des pre-posltions ! at !!!.. Considerons en plus A qui est os livre?~ est-il Ie tdre? 11 y va grammaticalement d'une dis- tinction entre Ie possession at la relation. Dans Ie premier cas, Ie! lIlarque Ie point d'arrivee du rapport possessi!o Dans Ie second c;.as, Ie!!!. indique Ie point de depart du rapport relationnel. Schematiquement I cs livre ~qui ~ e fr~re BU'!' SOURCE (d) A/de dans las prepositions composeesl Lee prepositions composess. par exemple, a cdt!! de, a 1& the de, renferment a la fois l' idee d' approche at d'eloignement d'une limite. Dans ce but, examinons l'exemple la matson est ~ cad de la pharmacie. l I' c ~ -~~~. 76 lei il s'agit de nouveau d'un point d'arrivee et d'un point de depart. L'ensemble de la locution a cate exprime une duali te de mouvement. En premier lieu, refere au point d'arrivee (c~te) de l et, en second lieu, !!! marque Ie point d!'l depart (la phamacie). En figurel On est done amene oppoaitions l!9£. a conclure que Ie systhe des repose sur une binarite de base qui se trouve au niveau de 1a langue et qui renferme en puissance tous les emplois possibles au niveau d'~' Nous avens tente d' illustrer I au moyen de quelques exemples, comment cette binari te condi Honne les emplois en discours J et en mdme temps de comprendre Ie phenomene qui se trouve en langue pour condi tionner les emplois de discours. Un fait a ne pas perdra de vue, nous semble-t-il, c'est que tous 77 les emplois varies en discours renvoient forme de langue 1 at ~ I a une seule ce qui explique pourquoi les preposi ticns peuvent recouvrir tous les sens que I' on leur attribue. En fin de compte, nous nous sommes assigne iei d illustrer respectivement un mouvement d approche at un I I mouvement d 'Eiloignement d 1 une limite. Voila I' appoai ticn W~ proprement dite. c'ast-a.-dire que Ie ~ a pour .affet d inverser Ie mouvement inherent dans la preposition I !. ~ 78 II - La 'Oreposition a et la premUre phase du tenseur blnaire radical Vu que tous les exemples du discours ne font pas ressortir l'oppoaition !Itt, 11 ne s'ensuit pas que le systbe binaire ne s' applique pas ad' autres exemples qui f :1 I,'I unifestent une seule phase du systeme. En effet, 11 faut tenir cOlllpte que la genhe de la preposition se reaout en un double lllo\lVement d' afference et d' efference. 1 La 1\ il possibilite d'opter pour l'une ou l'autre est une operation ; de langue, lll8is c'est aeulement les conditions du discours ! qui ellpechent l'emploi de toutes les possibilites de langue. C'est pour cette raison que la phrase Je vals a Paris est une possibilite en disco~rs, tandls que Je vals de Paris ne 1 'est pas. 2 Par consequent. Ie but de cette section sera de considerer la preposition.! comme representant la prelld~re phase du tenseur binaire rad i cal (mouvement d 'afterence). 3 'voir plUS haut, p. 47. n, 1. 2En discours on emploie Is preposition 2! avec ill!! comme suitl Toutes les semaines 'e vais de Paris a Londres. ~:i:o~ne~ee~~~,P::m~l~~t:~~~e~~~t v:~~: ~~l:~re~' l;e r;:nQsie moderne exprime implicitement l' ?rientat~on vera une destination et ne regarde paS le po~nt de depart. 3Voir plUS haut, pp. 51-55. I 19 La figure ci-dessous donne une idee' de ce que"" nous voulof'\S dire a ce propos 1 Avant point d arrivee Approche Engagement I Cette figure represente (a) Ie rnouvement !' premiere phase du 5yst~me binaire !I~, (b) par les grandes lignes verticales, les limites de ce mouvement, et par les petites !ignes verticales, les saisies operatives du mouvement ~, et {cl par la ligne horizontale, la direction de ce mouvement. Un fait a ne pas perdre de vue, c'est que Ie mouvement est compose d' un etrecissement, c' est-a.-dire un mouvement qui aboutit a. un point (a. une destination). Il semble utile de classer les emplois de la preposition! d'apres ce qu'ila ont en commun du point de vue 80 (a) Anpartenance, destination I Prel'lli~rement, nous constatons que 1a preposition! s' emploie en fran9aia lIoderne avec Ie verbe !:IT! pour indiquer l' appartenance (destination). SoH 1 'exelllJlle I 1 La maison est li 1ui. Dans ce cas, Ie ! I'1!nvoie 1a a personne l qui appartient 1a malaon; 1a personne etant II Ie terminus ad guem. De plus, la preposition.i, en conjonction avec certains verbes, appardt signaler 1a destination, c' est-ldire qU'elle signale ob1'on va. Dans Elle va l New-York, par example, la preposition! indique 1a destination que veut atteindI'1! Ie sujet du verbe. Pourtant 11 ne taut pas oubHer que Ie verbe 1ui-1I11!me est capable de specifier Ie mouvement, mais la preposition! s'emp1oie pour marquer l'orientation vers un but (la direction du lIlouvement). Void d'autres exemp1es qui suivent la mbe ligne de pensee I condamner ~ la prison~, assister resister lla tentation, marcher a l'ennemi, a une viser conference, a un but, lA noter que cet exemple est de mhe que celui qui est traite lla page 75 ob nouS voul~ns montre~ ~e ~ontr.aste mals iei e' est notre intention de· no':!s serv:i:r~des ,exemples qui noue semblent illustrer la preml?!re phase. dun lllOuvement d'afterence-Mference et non pas l'oPpositlo AI~' AI!!!, echapper I '. I II du sens. 2pou rtant noua n' avons pas voulu tenir compte de ~ la prison. 81 Chaque expression introduit. semble-t-il, un mouvement destine a atteindre un but, et le is' y trouve pour marquer la direction du mouvement et ainsi pour mener Ie mouvement vera une destination a son terme. La phrase Envoyer un colis a Marseille ressemble aux exemples qui precMent en autant que Ie verbe, y compris Ie ~, engendre un mouvement directionnel vera un endroit qui represente necessairement un but ?i atteindre. Il en est encore ainai de l' exemple Je donne Ie livre ~ mon ami. rei Ie point d'arrivee est vise en conjonction avec l' idee d 'un mouvement d' approche. En pl~, Ie ~ a pour valeur de marquer celui qui relt0it Ie livre I il a grammaticalement pour but de marquer Ie comp16ment indirect. D'ailleurs, la preposition i joue Ie rale de preciser l'heure ou la date de l'ach~yement d'un evenement (d'un mouvement). Soit les exemplesl A demain, nrochaine. jusqu' a. dix a futur a bientat. iE 11 ~i heures. ou la rencontre est differee plus ou moins proche qui verra l' accom- plisement du rendez-vous. Bien que I' achevement soit plus urgent dans Aux Armes:, Au secoursJ • ces exemples ont bien une seule chose en commun avec les autres de ce paragraphe, un but h ,tteindre. I I _ _lIi 82 a. ses Dans 1a phrase Il aMi t narents, 1a pre- position semble indiquer Ie point d'application (Ie point d' arrivee) d 'une aativi te I l' obeissance qui est destinee a quelqu'un d'autre Il desoblH t a ses la desoblHssance parents. La !. I (en ae cas, Bes parents). La contraire, parents, exige la mhe preposition car comme l' obeissance est destinee I a ses dans les deux examples, marque Ie receveur de l'ObtHssance ou de la desobeissance, c'est-a.-dire Ie complement indirect. (b) Maniere I En plus de son r81e de determiner la destination, l' apparltenance I la prepositicn l signals la maniere de fairs quelque chose. A cet egard, examinons ~. C'ast un fait que cst example n'est pas I'equivalent a Paris, de aller car Ie second cas met en relief la des- tination du voyageur tandis que Ie premier cas attire I' attention sur Ie moyen d' arriver a une destination. En mettant les deux exemples bout a·JbOut, nous avons ~ a Paris et a pied, a pied dans lequel a Paris indique la destination souligne la manihe d'achever Ie but. De meme I a bras raceourcis, !..la eachette, (ecrire) a I' encre, filer a I' anglaise, aller aI' aveuglette, a ele (au verreu), ,iparler) a voix basse. ~ I ---~.~ 8) (c) Tendance (intention. attitude) I Un adjectif Buivi de la preposition ~ s'emploie parrois pour designer l' intention, l' attitude at la tendance du sujet du verbs snvers quelque choss. Un example tel que Us sont pr~ts a uartir nous mantre que Ie sujet est sur Ie point de s'en aller, tandis -q,u'uJ'! I cas comme J'sl touiours lite indifferent ~ l'argent a pour erfet de montrer I' attitude du sujet snvers quelque chose. De mernal cherchilr a plaire, consentir a parler. lei ce n'est pas Ie cas d'un adjectif Buivi de la preposition !. maia d'un verbs Buivi de la preposition!. L'ides en est cependant de mGme I l'intention du sujet envel:S quelque chose. (d) Extension de l'activitel La prepositicn ! s' emploie dans la langue moderns avec quelques verbes pour marquer l' extension de I' activi te du verbe, tout en giuxtant l'idee d'une approche, d'un point d'arrivee, etc. Ainsi s'explique Cette mesure s'etend a tout Ie monde. Le verbe s' etendre a pour effet de montrer l'extension du mouvement, et 1a preposition ~ signifie la direction et 1a limite du mouvement, au plUS precisement, Ie but que l'on prevoit. De m~me I satisfaire aUX exigences, s' applig uer bien a 1a 6i tuation. 84 (e) Quelques cas speciaUXl 11 y a en fran9ais un groupe de verbes' (l,u1,",A :premi~re vue pour un anglophone semble exiger 1a preI position ~, mats avec ces verbes Ie franQais emploie, bien au contraire I 1a preposi ticn !.1 SoitIes examples I cacher gustgua chose A guelqu'un, yoier gustgua chose a 9us1 9 ll ' un, emprunter gustgua chose A 9us190 'un, arracher gustgua chose a 9ue19u'un, extorguer qustgua chose a gue1gu'un. orendre gustgua chose A 9ue19U'un2, acheter gustgua chose a gue1gU'un. II semble cependant qU'une explication fandee sur Ie postulat que nOllS avona de ja avance pour Ie mouvement represente par 1a preposition! puisse sHuer notre (Nous tenons c~pte egaIement ,du fait Clue Ie ! sert probl~me. a marquer Ie complement indirect du verbe, mais notre. analyse est destinee preposi tion a expliquer pourquoi Ie franli ais exige 1a ~ et non paS la preposition ~ qu' attend un ang10phOne, ) 5i l' on examinait l' emploi de cacher gue1gue chose a. gue1gU'un, on pourrait rernarquer que 1e ! y est pour Ipour Ie contraire, voir plus bas. p.tO), n.1, 2r.a dlfference entre Je rends Ie rnouchOH dans rna oche, et Je prends Ie slfflet a. l' el ve ~al t v~lr que Ie ~ emet en relief que j'empoigne Ie mouChOH, malS Ie.! slgmfl que j' accapare Ie sifflet qui appartient aI' eleve. 55 indiq.uer 18 personne l qui 1 'on fait quelque chose (cacher 1'objet). C'88t dire que Ie •.m~ue .Is.m:ouvement directloMsl r I qui va du sujet du verbs ~ au complement indirect I (qu81qu'un) qui, de sa part, est Ie terminus ad Quem" I du lDo\lvelllent. Nous avons lieu de craire que les autres exSllpleS peuvent 8'expliquer de 18 mIme fa90nl on fait quelque chose l quelqu'un - una relation de complement indirect. pour illustrer la premiare phase du tensel,ll' binaire radical attribuee au sys'dme des prepositions l 8t ~. on peut avoir sans aucun doute ncours A beaucoup plUS d'exempleS que nauS n'en avans cite. pourtant nouS esperons avoir fait quelques observations sur ce petit mot grammatical. Noua nouS rendons compte que nous n'avons que touche Ugtl:rement .. cette question dlHicats. at qu'11 reste beaucOUP 1. exposer 8t 1 decouvrir en ce qui concerne ce problbe. En guise de conclusion, i l noUS paratt que 1a prepoaition At dane la premillre phase du tenseur binaire radical, marque la deGtination 1 atteindre, ou bien qu' el,le attire l' attention sur un mouvement d' approche d 'une destination, d 'un but. Quoique leS emplois de discours I i 86 soient asset. nombreux, il semble que l'on puisse conclure qu'ils marquent tous un mouvement d' approche. Abordons maintenant l' analyse de la seconde phase du tenseur binaire radical, en ayant recours des examples de la preposition !!!. a une etude II ~; II 87 Ii III - La preposition de et 1a seconde phase du tenseur Ii binaire radical [\ "jl Le but de cette section est d' examiner quelques exemples de la preposition ~ qui nous semblent occuper il Ii la seconde phase du tenseur binaire radical (mouvement II d' efference). La figure qui suit nous permet de jetter un coup d' oeil sur ce phenomene I II roll I roll •ig DE . e IIi'I ~ ~ ,. J Apr~s point de depart Eloignement Degagement Cetta figure represente (a) le mouvement systeme binaire les limites !I~, ~, seconde phase du (b) par les grandes lignes verticat.es, '!'Jl~igni'Jl " ;,:r~ ~ ~.'.' J:" de_,_e_m,_uv_e_me_n.t.e.t,•• p,.r.,.e,• •pe.t.itIe!'!, .,._"",.,~,. .• ~ 88 II verticales I les sabies operatives du mouvement Qg, et I (c) par 18 ligna horizontale, la direction du lDouvement. En arfet. Ie Illouvement represente par ~ canst!tue un elargissement d un lIouvement au bien un lIouvement qui I s 'eloigne de l' origine. Alnei Gougenhei. peut enoncer que I • • • Una grande partie des emplois de !!! se groupent auteur de l' idee d' origine, de provenance, d' IHoignement I venir de Paris I ~~~;~rd~ ~~ ~~~O~: ei~~~/~el~agynie. 1 I Vachon-Spilka, de sa part, souligne les -variations semantiques. marquees par !!! lorsqu'elle d1t quel Il ~deJ marque un grand nombre de rapports I rapport vectorial. D'etl venu. vous '?, rapport de provenance, ~eC;i;~~?ded~:~~~~~~e, l' amour de 18 patrie I etc. Malgre ces vadat10ns eemantiques qui ne sont paSais une des Illoindres difficultes du franli , 11 conserve toujours 1a merne valeur grammatica1e et ss c1asse parmi les autns morph~mes2de subordination! ~. 2!t. etc. Nous croyons utile de categoriser lea emp10ie de 1a preposition!!! que noue avona choisis de 1a fag (a) !!! indiquant 1a source (l'origine), (b) lGougenheim 1959. 14- 15. 2Vachon-Spilka 19 6 0.117. J!! on suivantel comms I l. i !j II) 'I I:,I II 89 regime direct. II!' 9Y' inverseur d'extension, (c) quelques cas speciaux, et (d) ~, 1 (a) de indiquant la source (l' origin.cl s Considerons d' abord Ie cas de deux noms relies par la preposition J!!. soit les exemplesl l'eau de source, le lait de vache. 11 nouS semble que la preposition dans ces deux exemples marque l'origine de l'c9.U et du lait, et que sa valeur est d'attirer l'attention sur Ie fait d'un mouvement de provenance d 'une source (sans faire aucun jeu de mots). En effet, c'est la source qui determine la qualite de l'eau; c'est l'eau que l'on trouve dar,s une source et non pas dans un puits. N' en est-il pas encore ainsi de Ie lait de vache? C' est une vache qui nous donne Ie lait et non pas une ch~vre par exemple. De merne I Ie bruit de ma fenetre I 2 Ie train de paris • l1es categories (a), (c) et (d), dont la plupart des 1 exemules sa trouvent dans Vachon-Spilka 1960.1 .7-.118, sont les n~tres, et la categorie (b) est empruntee Guillaume 1964.175-.180.250 • a •rrim :~n ~~~!~i~:~~~i~~r'~.;;a~~r~~::;:~ l:~'n;~~t6t youlons attirer l'attention sur Ie premier aspect. P?urtan nous MUS rendons comute que l' on dit pour etre precJ.S a destination de paris et k-train en provenance de Pans. t ~ . J 90 S1 oous examinons les locutions dent Ie premier element est un nom at Ie second un infinitif, nOllS remarquons, semble-t-il, qu I sHes sont semblables aux examples qui prec~dent, car l'iofioitif est tds proche du nom pur. L' infin1 tif. representation du temps qui n' est paS entre suffisamment dans la ChronogenMe 1 , n'est pas enormement different d 'un nom. Alors I il nous semble que les raisons alleguees en faveur de cas examples s appliquent ~ ceux I qui sulvent. Soit les examples. Ie deair de plaire, l'nabitude de fumerl illill est la source du desir, et f!:!mll represents la source de l'habitude. En plus I considerons une serie d expressions qui I se composent d'un adjectif relie a son nom par premier Jk. La ~Hement est un adjectif parce qu' i l est caracterise par les marques categorielles du genre et du nombre. Exemplesl (une personnel morte de fatigue, (Hs sont) fous de joie. Il apparait que chaque exemple tienne du fait que c'est Ie nom (fatigue, ~) qui est la source CIa cause) des conditions ou physiques ou mentales de la personne a un moment donne du temps et que Ie £!' de sa part, a pour 1 terms designe chez Guillaume la gen~se de la Ce representation mentale du temps sous formes d I espace. Ce~t~ representation se resout en trois moments (modes) caracterlstiques I infini tit, sUbjonctit, indicatif. 91 valeur de montrer la relation entre la source et son effet (re.ultat). De mb,el eil est) canadien de naissence, en est) couvert de boue, He verre est} rempli d'eau, (elle est) douee d' intelligence. Une autre serie sa compose de quelques locutions 1 deux temes dont ls second est relie au premier par J!!l Ie premier element etant un verbe, y compris Ie pronolll de conJU«aison, st Ie second etant un nom. Solt les exemples I Je cite de memoirs, Elle herite d'une fortune. En premier lieu, c'ast la memoire qui me permet de citerl et, en second lieu, c'est la fortune dont elle est Ie legataire. La preposition II a pour valeur, paratt-il, de determiner d t ob. viennent respectivement la citation et l'heritage. Voici d'autres exemplesl neue mourens de faim, ie soutfre de froid, elle tremble de peur, ~ ~, 118 obeissent de force, il se plaint de son sort, il proteste de son innonence, elle profite de l'occasion. A part ces exemples, 11 existe des cas ot!: Ie sens du verbe est tel que Ie preposition ~ s'accollllllode bien l marquer l'idee d'origine (de source). C'est dire que Ie II dans ces cas a pour effet de J'lIontrer la direction du mouvement l partir de sa source. Exemples I 11s sortent de 92 18 maison, Ue dennent de Paris. La reS881lblance entre taus CIS exemples est aisemant remarquabls. Blen que cheque groupe a8 compose de differente ele.ents relies par J!!, 11 semble q~e Ie !!! S8 trouve dans tout cas pour marquer la relation entre 18 source (la cause) at son drat (resll1tat). (b) de comme inveraeur d'extensionl Lee cas dont nous avans traite plUS haut nOUB eemblent hr. une analyse de Is preposition ~ proprement dite, male, d' apds GuillaWll, 11 enste une cadgor!. de ce mot grammaticltl qui depasse 1es limites de 18 preposition pure et qui asswae un. nouvelle fonction. 1 L'8l1ploi Ie plus courant de !l! COlllma inverseur d' extension se trouve dans l' article part! tif I ID!.. ~ •.U!/ De eon c3te, Guillaume affirm. que I' article part! tif comporte una association de l' article def!ni 1! at de Is preposition!l! qui. ll'instant de sa liaison avec I'article 1!., quitte son systbe propre pour s'allier l 1A ce sujet, voir Guillaume 1964.166-1 8 3. 2Cf • -Il existe la preposition ~ et l' invarseur d'exteneion de. Dans l'art1cle partitif gy (~+ ill on a affaire 11'Inverseur (Ie genera11sateur. inverse par g, donnant l'effet de sensdU ·partitif- ou 'utract!ur ou pan1cuJ.arisateur) ••• En consequence, il y a J.ncompabilit8 entre ~ preposition at ~ inverseurl •• Pottier 1962.162. 93 celui de l'article. C'est en ce cas qU'elle joue Ie rele d'inverseur d 'extension. 1 En d 'autres temes, la preposition ~ decategorisee freine et illllllobilise le mouvement extensif exprime par I' article mouvement ll, car cet article represente un A partir de l'infiniment petit (du singulier) jusqu' aI' infiniment grand (a I' universe1). Voici ce que dit Guillaume a oe propos I • • • Au fur et alleaure qu'eUe quitte 80n propre systbe pour entrer dans ce1ui bien different de l' article, Ie preposition ~ perd de plus en plUS son caracdre fonctioMel et devient • • Ie signe d 'un lllouvement recessif, ou si l' on veut inversif, qui a pour effet d' emp8cher 1 'extension indiquee par 1 'article Ie •• , C'est afin d' eviter latotalite d 'extension dana Ie champ d' extension considere, emanant du contexte, que la pensee a construit ropre ;:~ ~~~~::/~;;ti~t~~~~e~~K l' expnssion indiquee par l' article Ie une inversion lui faisant echec, qui, en 18 compensant, l' illl:llobilise, avant qu'eUe !I'aft atteint sa plenitude. sous ces trois fones, ~, de la, des, l'article partitif est essentt'eITement porteur d'une compensation finalelllent obtenue de la tension 2 et du mouvement recess if introouit en elle par Is preposition de, devenue dans Ie systbe de . l 'article qui se l'incorpore un .!n:. verseur, ceci conformement, la lVoir Guillaume 1964.17.5- 180 • I' a remarque v8ut d'.tre faite. sa valeur proprs consistant changer Ie sens du 1I0UVsIlIent directionnel implique par la preposition i· 1 a Pour bien cOlllprendre l' idee d '!n'Yerseur d 'extension, !!!. en quittant son il faut illaginer que la preposition systeme propre, passe de l'etat de preposition a celui d'inverseur d' extension. Dans ce tlouvement, on a affaire a trois moments caracteristiques I d abord, I a une preposition a n ayant rien abandonne de sa valeur propre, ensuite, I une preposition plue ou mains convertie an invereeur d'extension (un mot grammatical qui n'est totalement ni preposition ni inverseur d'extension) , et enfin, a un etat ou. la preposition est un inverseur d'extension. Guillaume nomme rsspectivement ces tI"Ois etl'_pes la preposition J!!, l' inverseur incomplet (impar!ait). et l' inverseur cOlllplet (parfait).2 Quant a l' article partitif. Guillaume constate qu' i l a Ie pI"Opriete de ne pouvoir etre lonlu! que si M est IGuillaume 1964.17 6 . 2 Gu illaume 1964., 77- 178, Voir aussi la figure I .P' 102 , plUS bas. :1 11 II 95 l' inverseur complet. 1 11 en est ainsi dans I 11 boit du ill! en face de le bit est un liquide. Le 1ait dans Ie second cas S'etend sans limitation !!il. a tout peut embrasser (d 'ob vient l' article ce que Ie lIIOt !!.). tandis que ~ du premier cas signi!ie qU'll s'agit d'une partie d'une totalite. A1oI'S. 1'inverseur!!! limite et illll'lobilise l'extensivite du mouvement implique par l'~icle 1!. 11 en est encore dans I bOire du bon vin ob bon vin est devenu unite gemirique, (ce qui exige l'emp1oi de 1'article deftni 1!.), et ob'~ est inverseur complet. pourtant dans l'expression bOire de bons vins, l'adjectif qui precMe 1e substantif lui attribue une action limitative (les vins qui sont bons) , 1 'article 1!. (generique) n'est plUS apte et !!! n'est qu'un inverseur incomplet. on remarque que l' inverseur du mouvement extensif dont l' adjectif prand sur lui une part, dispense l' inverseur ~ de remplir tout seul 1a fonction de limitation. Dans ce cas, Ie J!! n'est pas un inverseur comp1et mels un inverseur incomplet, lOf. "De est etroitement integre dans Ie syet~~e on de l' article. IT y est inverse~r ~u. ~ouveme~t d: extenSl (du singulier l' universel) Slgnlfl e par 1 artlcle d£' a ~;i;::~t~e~~~-~:~i~~ ~i~~~~ekm~~~t~ .'lJU~~~~i~ •. ~ suspend ce mouvement dans. s~n ?o~rs, ~t Ie resultat est l'expression de 1a quantlt~ !lnle. C ,:st ns Ie ·partitif"I du vin, de la bonte, ~ humal • La, !!! n'est plUS priposition,il est decategoriSlL" Molgnet 1960.116. 96 Il en va de meme de la negation i l ne boit pas !:..!!!:!. ob ~ ne represente paS une entite concNte, lIlI.is une entite abstraite. Le fait que l'eau ne peut etre 1Il.esuree marque que l'extensivite impliquee par l'article detini n'entre pas en cause et que la preposition ~ plus ou moins convertie en inverseur d' extension ne se combine pas A I' article defin!. En ce cas, Ie ~ a donc pour effet de marquer un inverseur incomplet. Le mot grammatical ~ a en merne temps la valeur ~I ~I '( d' une preposition et d' un inverseur d' ex:t"ension incomplet dans les expressions beaucoup de, assez de, combien de, etc. C' est dire que Ie !!! n' a pas fei t un abandon total de son caract~re originel de preposition. BeauCOup de, assel de, etc., lilllitent l'extensivite du substanti! qui les suit de sorte que Ie !!! ne peut representer un inverseur complet, car, comme l'adjectif dans de bons vins, l'adverbe de quantite a dejA limite l'extensivite du substantif. Alors, Ie !!!' dans ces caS, est plus ou moins converti en inverseur d' extension. pourtant i l y a ceux qui insistent que Ie ~, dans ces caS, est una preposition pure et simple, car, l leur avis, I' article partitif est toujours supprime apres r I 97 beaucoup de. etc. A. l'appui, ils citent les exemples tels que couvert de boueJcouvert de la boue qu'il avsit renversee. beaucoup de lait/l:!eaucoup du laH qu'il svait bu. En leur repondant, nous remarquons que Guillaume ne nie pas que c'est une preposition, fI~i8 il volt Ie J!! cOll/lle inverseur lncomplet. Par ailleurs, on peut remarquer qu' il n en est pas I de meme dans beauCoUp des lines que j'ai Ius. Le suppose une combinaison de la preposition J!! !!!!! et de l'article extensif et re1atif A une totalitel l!§.' 11 n'y a rien de partitif dans un tel exemp1e car 1a pensee ne quitte une totalite que pour en creer une autre. Voici d'autres examples I 1a p1upart des geflS, bien des gens. Il nous faut maintenant examiner Ie .Ii! qui se trouve devant Ie substantif et 1 'adjectif collllllll qualiticatifs et devant l'infinitit COMe predicat. 1 Dans un dr61e de bonhomme , Ie Bubstantit bonhomme a pour effet de remplir la fonction de qualification. pourtant Ie 8ubstantit, par sa definition, est inapte A la qualification, qui est Ie r61e de 1a partie de langue nommee adjectif. Ceci tient du fait que 1e substantif p08s9de une incidence interne. 2 11 ne peut se dire que l ce sujet, voir Imbs 1956.141-166. A 2vo ir plus haut, p. 24. tI II ! II ~ 96 de ce qu'il signifie. En d'autres termes, un substantif est normalement incapable d' etre incident a un autre substantif. lei s'illlpose ·un refus de langue·'I., mais, pour lever cette impossibilite, on a recours aI' inverseur !!!. A vrai dire, Ie !!! permet a un refus de langue d'etre accepte en discours puisqu'il relie 1es deux substantifs et permet au second la fonction de qualification. Cet inverseur annule ce qui serait autrement une illJlossibilite, et, en abe tempS, i l permet au substantif bonhomme de ne pas etre decategoris e et de rester 8ubstantif tout en fonctionnant colllll8 I' adjectif sans s'adjectiver. Le sens de cette expression est k bonhomme qui est drc5le. Void ce que dit Moignet a ce propos. Le substantif est en soi inapte h la fonction de qualification, qui est devoulue la partie du discours nommee adjectif. 11 fait appel la preposition de pour annuler ce refus, dans Ie tour tI fri on de vet, guel amour d'eman • E Ie ne se borne pas I inverser l'o~' determine-determinant qui tend a prevalo ir en fran9ais I elle a surtout pour effet de permettre au determinant de n' etre pas decategorise et de rester sUbstantif. En eUet, sans l' operation d'inversion Ie substantif s' adjective et ns fait plUS allusion qu'h une qua ntite determines. En restant a a ce lA ce sujet. voir Mo1.gnet '1.960.115· ~ I, II i 99 sUbst~tif, au contraire, par refus ~ l'adJectivation, Ie detenainant signifie qu il s' identifie au determine • • • La. encore le lIecanisme d' in~!~~~n est Ills au service de l'expresslI I C'est pourquoi un 8ubstantif, sans passer en dehors des HILitea d 'un substantif peut fonctionner comma I adject!! en discours I at. en meme temps, il garde 80n identite nominale. De mbe. cat imbecile d'enrant, quelle dr~le J!.:lili, brun de pe@,Arge de J m~tresl Ie garcon de cafe; une couronne d' or. une robe de soie, un: salaire de base. Il est impossible d'employer un adjectif pour qualifier un pronom. tout call1lle i1 est impossible de sa servir d'un nom pour qualifier un nom. Four rendre possible ce 'genre de qualification on a recours l l' inverseur !!!. Solt les examples I 9.B!'lgue chose de beau, ria" de nauf. Un problbe S81l1blable se pose quam l' intinitit joue Ie rllle de predicat dans 1a phrase. 11 est egalement incapable d'~tre incident" un support nominal (son sujet), se car, comme Ie fait Ie sUbStantif, l'infinitif se caracteri par une incidence interne I i1 assigne ce qu'i1 designe. En effet, l'infinitif est trAG proche du Gubstantif car 11 100 est re!Jresentation du verbe t!. peine engage en ehronogenese.' C'est !Jour cette raison que Sa mere aonrouver • , • n'est pas une phrase en franoa-is. pour peI'lliettt'9 l l'infinitif de remplir la fonction de predicat sans entrer totalement dans la chronogenhe. et sans se decategoriser, on a recours a l'inverseur g. Ainsi Guillaume peut constater quel , • • Dans la categorie du verbe une forme toutefois a, comme 1e substantif, une incidence interne Ie' est l' infinitit , lequel ne se peut se dire que de ce qu' il signitie. De It!. l'impossibilite de former une phrase composee d'un sujet et d'un infinitif. pierre pleurer n'est pas une phrase possible en fran9sis. Ce n'est que precede de la preposition ~ et ~~~ed~:~p~:::ivr~p~~;ti~rn~t~~tI; fra n9ais peut relllplir l l'endroit d' un ~j~~e;~ f~:c:i~~r:~,~redicat. Exemple I et Moignet, 1 son tour, peut affirmer que I C'est une 10i de l'infinitif fran9 ais de refuse!' l'incidence l un support nominal I seul dans le verbe, l'infinitif encore trh proche du substantif, coue representation du verbe l ~eine engage, en chr<lnogenbe - ne peut etre rapporte comme predicat l un sujet , • , cependant l' inter4iction peut etre levee en discour8 des fins d'eXPressivite, et l'a&ent Oblige de cette leves d'interdit eat l'inveraeur !!!.J a lYoir plUS haut, p. 90, n, 1, 2 GU illaume 1964,25 1 • JMoignet 1960,115- J16 • I ,I I j I ~ 1 I r L 101 Ce fait semble expliquer ce que les gramrnairiens appellent .1es infinitifs"historiques· tela que Rt grenouilles de se 'Olaindre~ JU'Din de leur dire • (La Fontaine. Paibles. III, 4), et Et son coll~gue "' andals d'aDProuver ••• (L. Taillon, "Diversite de langues et bilinguislIls", J,' A.telier Montreal, Je ed' l 1967. p. 65.), ob l'infinitif, Bans itre decategoris e , peut marquer sa dependance au Bujet nominal. De plus, noUS semble-t-il. Ie ~ eert a marquer l'infinitif comme un agent acti! at donne aI' infini tif un sujet sous-entendu. 11 noue semble que ces emplois du flmot grammatical· !!! servent d'sxemple a un inverseur incolllP1et , car, d'apres Guillaume, 1 ~article partitif est Ie seul invers eur complet c'est Is cOlllbinaison de la preposition ~ at erseur de l'article difini qui constitue l'inv co.plet. (parfait) I La figure suivante represente Ie mouvement Q.ui va eur de la preposition!!! proprelllent dite l'invers lncomplet a et complet. 1 1 lPigure adaptee de Guillaume 1964. 79. I I 10' J!! ...-_-'----=-Preposition preposition inverseur !!! incomplet f------'::....-/----'--->J Il- L' Inverseur complet L; !!! ..::....-i. L, Legende I LI.' '" les limites de la preposition 9.! proprement dite, L L; '" les lillites de la preposition plus ou moins convertie 1 en inverseur d'extension, L2Li"" les lilllites de l'inverseur !!! complet, La figure, en sa totalite, represente Ie passjlge de l'etat de la prepoflition ~ celui d' inverseur d' extension cOlllplet, De plUS. la figure nous montre la Bubductivite de la preposition J!! dans la langue fran9aise, C'est dire que la valeur de la preposition se perd. de plUS en plUS de concert avec 1 'extensivite de son emploi, (c) Quelques cas speciauxl les ver'tles B' eloigner de. se debaras Ser de bien, seJlble-t-ii I a l'idee I 5' apparentent d' eloignement I car ces verbes, 'OJ y cOlllpris 1e~, font entendre que le sujet est en train de quitter un endroit ou une personne. n existe cependant des verbes en franyais modeme qui, ~ premi~re vue pour un anglophone, semblent exiger 10giquement la preposition g, mais 1 'usage courant se sert au contraire de 1a pre- position J!!.1 Soit les exempleS I s' apurocher de Paris, s'occuuer de gue1gue chose/gue1gu'un t se charger de guelgua chose/gue1gu'un, 58 souvenir de gueioue chose/ ouelgu'un, rire de gue1gu'un/guelgue chose •. Considerons chaque exemple ?l son tour. Je m'spproche de Paris parait impliquer un mouvement reasorUr aussi Is distance qui exists actuellement entre 1e sujet et Paris. Paris est 1a cible du Bujet. mais on a tient compte de l'endroit d'ob i l vient pour arriver sa destination (Paris). En outre. c'est l'equi v81ent de Je suis pds de 1s porte dans leque1 Ie position ob 1 'on se trouve est la porte I a present. a une M signale que Is certaine distance de Ie point de depart pour arriver ob l'on est Paris figure done comme 1e point l atteindre, mais chaque pas que l'on fait dans Is direction de Paris lVoir plUS haut, p. 84, n. 1. i ~ i~ d'approche d'une limite du sujet vera Paris et faire II ! 104 lIl8.rque une certaine distance du sujet de Paris. Je Ill'occupe de ilion travail mantre que Ie travail est Ie point de depart du souci du sujet. Ce phenoll~ne n'indique cependant que Ie sujet a dejA teI'lline Ie travail, il l\8.i8 met en relief Ie fait que Ie sujet est A una certaine distance de la fin du t~vail. Le ~ semble done signifier que Ie travail est la source de l'activite de Je lI'I'occune. Elle S8 sDuvient de son mari. Dans cat exelllple M renvoie a l~ source de ses souvenirs I I Ie 80n mario Alltrement dit, son mari est Ie point de depart de Bes reflexion.B. a notre avis, mantra qu'lls font de leur profess eur l'objet de leur rire. En d'autres termeS, leur rire decoule du cOlllportement (du parler) de leur professeur, at Ie pour valeur de llaI'quer ~a la source de leur rire I ieur profeseeur. (d) de/regime direct I Du groupe des verbes exprimant a premi~re vue pour un a un groupe de ~regime direct. A cet egard. anglophone une contradiction. nous pasllons verbes consacre ~ l'alternance considerons individuellement les exemples abuser de guelgu' u.n/abuser guelgu' un, changer de r02Ychanger une robe. Abuser de guelg u '!!!1Iabuser guslgu'un. Dans le sscond syntagms. 11 s'agit de tromper quelqu'un. Dans 1e .~ > ." <~¥..~ 105 premier syntagme I on profite sans aucune discMtion de la credulite d'un autre. A cet egard, la ere-duEt!! est la faiblesee dent on profite pour executer son plan d 'action. La regillle direct marque l' ob jet de l' abus at la construction avec M indique la source de l' abus. Changer de Nbs/changer una robe sa diff~rencient comme suit. 51 une fede affirme qU'eUe a change de robe, c'est qu'elle a rellplace sa robe par une autre. S1 elle dit qU'elle a change une robe, elle signifie qU'elle a fait dn Ilodifications .. la robe. Dans Ie premier exelllple, Ie !!! semble avoir pour valeur de carquer la source du changement, tandis que I dans Ie second cas. la robe S8 trouve atre 1 'objet du changement at non pas la source du chang8l1ent. 11 s'agit. en premier lieu, d'un verba intransitif puisqu'il n'y a rian qui subisS8 un changement. et, en second lieu, d'un verbe transitif, ce qui est demontre par Ie fait que la robe Bubit un changement. 11 va BanS diI"e que ces deux exemples font I"esBortir Ie fait que 1'intervention de 1a preposition!!! s'accompagne d'un changement de sens du verbe. En effet, les raisons que neus avona allegueeS en faveur de la fonction de la preposition!!! en face du regime direct semblent indiquer que les verbes transitifs marquent 1 'objet de l'activite tandis que les verbes intransi tirs montrent Ie. source de 1 'activite et, en mba temps I marquent les resu1tatB obtenus. 106 D'une part, on est done amene a"conClure que la preposition ~ pure et simple a pour efret, tout en representant la seconde phase du tenseur binaire radical (mouvement d'efference) du systeme des prepositions! at ~, de signifier tout simplement un mouvement directionnel qui s'eloignet d-'un point de depart (d'une source). D'!lutre part, les exemples de ~ comme inverseur complet ou plus Oll moins complet apparaissent representer egalement un mouvement d' Hoignement (d' inversion) merna 51 Ie mouvement, lui-ll!emB I est plus abstrait que celui dans la preposition pure at on simple. Bien que I'article partitif soit une combinais de la preposition ~ et de l' article defini ll. on peut remarquer que la limitation de cet article laisSB entendre un mouvement d' extraction quanti te pour, a partir d' une que Ie rOle de l' inverseur a celui plUS grande en obtenir une autre moins grande. et ~ dans ce cas est semblable de la preposition £g, pure et simple de sorte qu' i1 est l' inverseur du mouvement implique par la preposition Et dans les cas du substantif et de l' infinitif comme qualificatifs inherent dans I i l apparatt que le mouvement d' inversion ~ (inverseur) permette .la fonction de ntif qualification sane decategoriser Ie sUbsta et l'infini tif t l' inverseur ~ a pour valeur de permettre un i· 101 -"rUS de langue- (il en est ainsi pour 1 'adjectif qui qualifie un pronom). En fin de compte, il semble que dans tous les exemples cites 1e ~, en tout etat de cause, ait pour valeur d'inverser 1e mouvement implique par la preposition ~, meme en tant que preposition. I I CONCLUSION Le moment est venu de conclure cette brhe etude dans laquelle nous nous s01llllles erforee d' exllllliner Ie systbe des prepositions !. et .!k en franyais lIoderne. I Mals avant de pouvoir aborder ce problhe, cette etude nous a amene a considerer quelques aspects du langage d 'un point de vue guillawnien. Dans les trois premiers chapitres, nous avons tend d' attirer l' attention sur ce qui, selon Guillaume, est l' objet Ie plus important d' une analyse linguistd:que. II nous a fallu de mhe adopter quelques~uns de ses points de vue pour arriver a donner une solution satisfaisante I h nombre de pNblbes poses du langage en general et pour les parties de langue en particulier. En bref, noUS avons essaye de souligner les differents aspects de la ~. ~ et du discours. Notre tachs etait done de dets["IIIiner les facteurs de langue qui conditionnent les emplois du mot en d!scours surtout pour ce qui est des prepositions qui ont fait Ie sujet de notre etude. 1e dernier chapitre fut consacr!: sysdme des prepositions A et !!! en a etablir le e langue, systh qui conditionne et mente contr6le les emplois varUs at momentan 108 es 109 du discours. A cet egard, il nous a sub1e que 1e systeme des prepositions l et ~ se resout en un double lIouvement d 'afference-efference, a savoir un systeme structural bina'.re. En pr~ncipe, 11 nous a paru que Ie ! a pour but de representer un mouvement d'approche d'une 1i11lite at Ie !!! 8xprime un mouvement d'e10ignement d'une limite. Tout exemp1e que ncus aVons examine ncus a semble posseder la representation soit d' un mouvement d' approche, eoit d' un mouvement d' eioignement. En tout etat de cause, la prepoeition il!l9 !!! a pour valeur d' inverser Ie mouvement que par la preposition li !. Voila Ie systhe binaire proprement dit de ces deux prepositions. pourtant nouS ns pretendons pas avoir reso1u definitivement Ie prob1.~me, Notre etude ne se veut pas exhaustive mals voudrait ebaucher les gramel5 lignes du probleme. 11 reste avant Ie prObl~me. a d'eutres chereheurs LeS prepositions l et a traiter plUS £!. en etret, exigent plUS que Ie coup d'oeil que la presente etude a pu leur accorder. BIBLIOGRAPHIE Liste des auteurs et des ouvrages cites dans la presente etude ou qui ont contribue Bally, a sa formation. c~~~~~is~:6~;an~~~':~:~e~egenerale Bidois, Charles et Robert. 1968. modeme. Picard, Paris. et linguistidue Syntaxe du francais de Boer, Cornelius. 1926. Essai sur la syntaxe moderne de la preposition en francais et en itallen. Champ).on, Paris. _ _ _• 19)). Introduction francais. Droz, Paris. a 1 'etude de la syntaxe du Hrpndal. Viggo. 1.9)6. I,e Francais! langue abstraite. Traduction frangaise par Pierre Naert, Munksgaard, Copenhague. _ _ _• 1939. 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Le tenseur binaire radical Les prep,ositions !c et Les prepositions! et ., • . . M en langue . iii-vi 1 - 18 19-··)2 )) - 48 49 - 51. 51-55 55-59 !i! en discours I _ !/de et ies deux phases du tenseur binaire radical . . II _ La preposition! et la premitlre phase du tenseur binaire radical . . . . . 59 - 77 78 - 86 87 - 107 108- 109 CONCLUSION ltO - 113 BIBLIOGRAPHIE • 114 TABLE DES MATIERES 114