France pittoresque Département du Maine-et-Loire Abel Hugo Le texte qui suit est extrait de l'ouvrage éponyme. Les numéros des pages et leurs contenus correspondent aux pages imprimés. Des notes et un index des noms propres ont été ajoutés. Pour accéder aux autres pages sur le Maine-et-Loire consulter : http://domuslibri.free.fr/Textes/FrancePittoresque/FPAH.php Aranei-Orbis Ces pages sont présentées par Domus Libri un site qui s'est donné pour vocation de présenter des textes anciens ou qui lui ont été confiés par leurs auteurs htttp://domuslibri.free.fr Ce site est animé par Jean-Claude Raymond avec l'aide de Fernande Germain pour leur simple plaisir. FRANCE PITTORESQUE. — MAINE-ET-LOIRE. En 1225 l'ancienne église cathédrale tombait en ruine ; on commença à élever à sa place la cathédrale qui existe encore et fait un des plus beaux ornements d'Angers.— Sous saiuti Louis, la ville fut pour la troisième fois enceinte de murs, et son vaste château fut construit pour résister aux incursions des Bretons et des Normands. Souvent assiégé, il ne fut pris qu'une fois, et ce fut par stratagème, en 1585, pendant les guerres de la ligue. Avant la révocation de l'édit de Nantes la population d'Angers s'élevait à 50,000 âmes, elle décrut graduellement jusqu'à la révolution de 1789 ; elle avait alors moins de 30,000 hab., mais depuis elle a repris une progression croissante. — Angers, situé sur un sol schisteux, au penchant de deux collines dont la Mayenne baigne le pied, présente aujourd'hui, dans son aspect physique, le spectacle grave et pittoresque d'une ville qui se dépouille de sa vieille et sombre parure pour revêtir celle dont les progrès de la science et de l'industrie peuvent la doter en monuments d'arts et d'utilité publique. Cependant,au milieu de cette transformation qui s'accomplit chaque jour, les traces de son ancienne origine se montrent encore en nombre d'endroits.— Au milieu de la ville s'élèvent la vieille Citadelle et la Basilique chrétienne. Ces deux monuments, témoins de la splendeur et de l'illustration d'Angers sous le gouvernement chrétien et féodal, sont encore ses édifices les plus majestueux, et paraissent plus remarquables par leur contraste avec les constructions de nos jours, simples et bien entendues, mais mesquines. C'est du sommet de ces deux monuments que la ville offre un spectacle vraiment imposant : ses faubourgs s'étendent au loin sur le penchant des collines que baigne la Mayenne couverte d'une foule de bateaux.— De nombreuses carrières d'ardoises entourent Angers et semblent attester, aux regards de l'observateur, son importance et son activité, tandis qu'un examen attentif de sa construction accidentelle et bizarre prouve que cette ville a eu pour plan la commodité et la fortune des particuliers, et non pas la prévoyance d'une administration éclairée. Ses rues étroites et tortueuses, ses places petites et irrégulières (le Champ-de-Mars excepté) justifient cette remarque. Cependant depuis quarante ans on fait disparaître les sombres et hautes murailles qui donnaient à la ville l'aspect d'un donjon.— A la place d'une multitude de couvents, d'églises, de chapelles et de cimetières, s'élèvent de nouvelles rues qu'embellissent d'élégants magasins remplis de tous les produits de l'industrie.— La Mayenne divise Angers en trois parties, dont l'une est la ville proprement dite ; la seconde couvre une petite île, la troisième, nommée la Doutre, est un quartier que les embellissements n'ont point atteint. — De beaux boulevartsii neufs ceignent la ville et se continueront autour de la Doutre On se propose même de faire construire deux nouveaux ponts à l'endroit où la rivière interrompt la communication des boulevarts.— Au bas de la ville, sur un mamelon séparé de la colline par des fossés profonds, s'élève, comme un géant hideux et menaçant, l'antique château, dont le plan offre un vaste parallélogramme, à hautes murailles défendues par dix-huit grosses tours, il est construit de blocs d'ardoises, dont la noirceur est rendue plus triste par des bandes de pierres blanches dont tout l'édifice est rubané ; on n'y trouve qu'une seule porte garnie d'un pontlevis. Ce côté du château vers la rivière, tombe en ruines. — La cathédrale est un beau et grand monument, remarquable surtout par sa façade, dont les deux clochers symétriques ont 225 pieds de haut. Toute cette façade est couverte de sculptures gothiques, d'un travail plus laborieux qu'élégant — Après la cathédrale et le chateauiii, on peut citer l'hôtel de la mairie, non encore terminé, et dont la position sur le boulevart, en face du Champ-de-Mars et du mail, est charmante ; l’hôtel de la préfecture, le muséum, la ci-devant académie qui sert maintenant de caserne, la salle de spectacle, la nouvelle poissonnerie, etc. La ville n'a que deux ponts fort laids et manque à la fois de bonne eau et de fontaines propres et suffisantes ; mais l'administration s'occupe d'y remédier. — La bibliothèque publique d'Angers contient 25,000 volumes. DURTAL, sur le Loir, ch-1 de cant., à 4 l. 1/2 d'Angers, Pop. 3,465 hab. — Durtal dut sa fondation, dans le XIe siècle, à un comte d'Anjou, Foulques de Néra, dont le fils, Geoffroi- 205 Martel, y fit construire un château considérable, qui offre encore deux tours énormes et très bien conservées. — Durtal est dans une situation agréable, sur la rive droite du Loir, qu'on y passe sur un joli pont de pierres de taille. La ville s'étend sur le penchant d'une colline que les ruines du château dominent de la manière la plus pittoresque. LES-PONTS-DE-CÉ-, sur la Loire, ch-1. de cant., a 1 1. d' Angers. Pop. 3,665 hab. — Deux communes forment cette petite ville, qui s'élève sur des îles jointes entre elles, et communiquant avec les deux rives de la Loire par une suite de ponts et de chaussées, de 3,000 mètres de longueur. A l'ouest de ces ponts, au confluent de la Loire et de la Mayenne, se trouve un camp de César qui existe encore en grande partie depuis Frémur jusqu'auprès de la rive droite de la Loire. La ville de Pont-de-Céiv est célèbre par la défaite de l'armée de la reine mère de Louis XIII, par le maréchal de Créqui, en 1620, et par une bataille sanglante qui y eut lieu, en 1793; entre les Républicains et les Vendéens. BAUGÉ sur la rive droite du Couesnon, ch.-l. d'arrond., à 9 l. 1/2 E.-N.-E d'Angers. Pop. 3,553 hab. — Baugé est situé agréablement dans une riante vallée, il offre beaucoup de belles maisons; mais il est construit avec la plus grande irrégularité. Son pont sur le Couesnon est neuf et beau. — En 1421, le maréchal de La Fayette, qui commandait les armées de Charles VII, battit complètement, près de cette ville, le duc de Clarence, général de l'armée anglaise.— Non loin de Baugé est Baugé-le-Vieil, gros village où l'on remarque l'ancien château des ducs d'Anjou, construit au XIe siècle. BEAUFORT, près de la rive gauche du Couesnon, ch.-l. de cant., à 3 1. 1/2 S.-O. de Baugé. Pop. 5,914 hab. — Au XIVe siècle, cette ville fut donnée par le roi Philippe de Valois à un neveu du pape Clément XI, dont le nom était Roger, et qui prit celui de Beaufort. Cette maison y fit élever un château dont les ruines sont l'objet le plus remarquable de Beaufort ; on peut encore citer le collège, la halle. les hospices, constructions bien entendues Près de la ville se trouvent les restes d'une voie romaine. BEAUPRÉAU, près de l'Èvre, ch.-l. d'arrond., à 15 1. S.-O. d' Angers Pop. 3,200 hab. — La terre de Beaupréau, autrefois baronie, puis marquisat, fut en 1562 érigée en duché-pairie en faveur de Charles de Bourbon, prince de la Roche-sur-Yon. La ville avait alors deux églises paroissiales, une collégiale, un chapitre, etc. Beaupréau est situé dans une contrée fertile, au confluent de l'Oudon et de la Vezée. En 1793, Beaupréau fut témoin d'un combat furieux entre les Vendéens et l'armée républicaine commandée par le général Ligonnier, qui y fut complètement défaite. CHOLLET, près de la Moine, ch.-l. de cant., à 4 1. 1/2 S.-E. de Beaupréau. Pop. 7,345 hab. — La position de Chollet, sur la rive droite de la rivière, est fort agréable. Avant la révolution, plusieurs beaux édifices religieux, et surtout un vaste et superbe château, ornaient cette ville ; ils ont disparu pendant la guerre de la Vendée, guerre désastreuse et dont plus d'une fois v Chollet fut le théâtre et la victime Cette ville est depuis long-tempsvi recommandable par ses fabriques de mouchoirs et de toiles, dites de Chollet, dont le débit est considérable en France et même à l'étranger. MAULEVRIER, à 8 l. de Beaupréau. Pop. 1,757 hab. — Foulques de Nera fonda cette petite ville et la donna à un de ses chevaliers, dont un des descendants fit construire un château-fort, qui fut longtemps remarquable par sa grandeur et sa beauté. Sous Louis XVI, le seigneur de Maulevrier était le comte Colbert, colonel de grenadiers dans un régiment où se trouvait un jeune caporal nommé Stofflet, qui eut le bonheur de lui sauver la vie. Ce gentilhomme, par reconnaissance, emmena le caporal dans ses terres d'Anjou et le fit son garde-chasse général. La révolution éclata, le garde-chasse devint un des plus braves et des plus fameux chefs vendéens, et acquit dans cent combats une réputation dont s'honorera long-temps Maulevrier, où pour la première fois il leva l'étendard de la révolte, le 11 mars 1793.— Le château de Maulevrier a été démoli pendant la guerre de la Vendée. SAINT-FLORENT-LE-VIEIL, sur la rive droite de la Loire, ch.-l. de cant., à 5 l. de Beaupréau. Pop. 2,100 hab. — Saint-Florent s'élève de la manière la plus agréable et la plus pittoresque sur i ii iii iv Sic, lire saint. v Sic. On écrit aujourd'hui Cholet. vi Sic. Sic. La ville est souvent appelée Pont-de-Cé sans le pluriel à ponts. Annexes Index des noms propres Angers Anjou Baugé BAUGÉ Baugé-le-Vieil Beaufort Beaupréau BEAUPRÉAU Bretons César Champ-de-Mars Charles de Bourbon Charles VII Chollet CHOLLET Clarence Clément XI Colbert Couesnon Créqui Doutre Durtal DURTAL édit de Nantes Èvre Foulques de Nera Foulques de Néra Frémur Geoffroi-Martel guerre de la Vendée La Fayette LES-PONTS-DE-CÉ Ligonnier Loir Loire Louis XVI Maulevrier Mayenne Moine Nantes Normands Oudon Philippe de Valois Roche-sur-Yon Roger SAINT-FLORENT-LE-VIEIL Stofflet Vendée Vendéens Vezée 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3