Université de Lyon
Institut d'études politiques de Lyon
Mutation fonctionnelle de l'emploi et
dynamique urbaine
Jean-Matthieu Hautenauve
Sous la direction de Bernard Constantin
soutenu le 3 septembre 2009
Rédigé dans le cadre du séminaire : « Métropole et nouveaux enjeux urbains »
Table des matières
Remerciements et retour sur la conception du sujet . . 4
Introduction . . 5
Première partie : Économie urbaine et dynamique des villes . . 8
Chapitre 1. Fondements de l'agglomération économique . . 8
I. L'impossibilité spatiale ignorée des premiers modèles urbains . . 8
II. Résolution de l'impossibilité spatiale et naissance de la Nouvelle économie
géographique . . 15
Chapitre 2. Dynamique des villes et différenciation : perspectives économiques et socio-
historiques . . 23
I. Multiplication, différenciation et hiérarchisation des villes . . 23
II. Socio-histoire de la dynamique des villes . . 31
Seconde partie : Élaboration d'une typologie fonctionnelle empirique des aires urbaines
françaises . . 38
Chapitre 3. La mesure des aires urbaines et l'analyse fonctionnelle de l'emploi . . 38
I. Les limites de l'analyse sectorielle dépassées par l'analyse fonctionnelle . . 38
II. Développements de l'analyse fonctionnelle des territoires : EMS et AFE . . 42
Chapitre 4. Exploitation de la grille d'analyse fonctionnelle de l'emploi . . 48
I. Analyse statique 1999 : Une typologie empirique des villes . . 49
II. Analyse dynamique 1982-1999 : La dynamique urbaine . . 59
Conclusion . . 69
Bibliographie . . 71
Annexes . . 78
Annexe 1 : L'impossibilité spatiale liée à la convexité des courbes de préférence et
de production . . 78
Annexe 2 : la « grille structurale fonctionnelle » de l'emploi . . 79
Annexe 3. La composition des 15 fonctions en PCS 1982 . . 80
Annexe 4. Composition des 5 strates d'aires urbaines . . 95
Annexe 5 : la progressivité de la répartition fonctionnelle de l'emploi, 1999 . . 97
Annexe 6 : Résultats par aire urbaine pour l'analyse statique détaillée . . 101
Mutation fonctionnelle de l'emploi et dynamique urbaine
4 HAUTENAUVE Jean-Matthieu_2009
Remerciements et retour sur la conception du sujet
Mes remerciements vont en premier lieu à M. Bernard Constantin, mon directeur de mémoire et
professeur pour le séminaire « Métropoles et nouveaux enjeux urbains ». Sa grande connaissance
des questions urbaines, sa disponibilité et son implication en faveur de ses étudiants ont largement
contribué à la réalisation de ce travail.
Je tiens également à chaleureusement remercier M. Robert Reynard, Adjoint au Chef de
service Etudes et Diffusion, Responsable des études à la direction régionale de l'Insee Rhône-
Alpes, pour m'avoir orienté dans l'élaboration de ma problématique et pour m'avoir fourni les
données statistiques essentielles à ce mémoire. Je lui suis très reconnaissant d'avoir fait preuve de
disponibilité et d'attention à mon égard.
Enfin, je tiens à remercier M. Christian Desmaris, professeur agrégé en économie à l'IEP de
Lyon, pour avoir accepté de prendre part au jury de la soutenance.
J'ai eu à cœur, pour ce mémoire de quatrième année à l'IEP de Lyon, de traiter un sujet lié
aux villes, notamment les très grandes aires urbaines. Mon année d'échange universitaire passée à
Sydney et les lectures que j'ai été amené à faire en économie internationale m'ont donné l'envie,
de retour à Lyon, de me replonger dans l'univers cosmopolite et vibrant des grandes métropoles.
C'est ce qui explique mon choix du séminaire « Métropoles et nouveaux enjeux urbains ».
Mon intérêt pour les sciences économiques m'a, en outre, conduit à restreindre le vaste champ
d'étude qu'est la ville à sa dimension économique. M. Constantin m'a alors mis en relation avec M.
Reynard, qui, dans le cadre de son travail à l'Insee, travaille régulièrement sur des problèmes liés
à l'économie géographique et urbaine. La mise en œuvre par l'Insee d'un nouvel outil de mesure,
l'« analyse fonctionnelle de l'emploi » (AFE), a constitué un intéressant objet d'expérience lié au
thème choisi. J'ai donc eu le privilège de travailler avec un outil économique encore peu usité en
testant, très modestement, l'AFE sur les données issues des trois derniers recensements généraux
de la population métropolitaine.
La réalisation de ce travail, au-delà de la satisfaction de l'effort accompli, a été très gratifiante :
elle m'a permis de traiter un sujet au cœur de mes centres d'intérêts, et, de surcroît, dans une
perspective appliquée et « professionnelle ». Les universitaires qui liront ce mémoire seront sans
doute heureux de savoir que sa rédaction m'a confirmé dans mon ambition de poursuivre des études
doctorales.
Introduction
HAUTENAUVE Jean-Matthieu_2009 5
Introduction
La ville est devenu l'échelon de mesure le plus pertinent pour rendre compte des
changements économiques et sociaux de nos sociétés occidentales. « La ville étant au cœur
de nos sociétés, plus encore qu'au temps de l'industrie triomphante, les transformations du
présent s'y concentrent, s'y révèlent et y éclatent » (Viard 1994 p. 65). En effet, l'échelon
national, et à fortiori celui des grands blocs, perd de sa pertinence dans un monde qui
se globalise dans tous les domaines. La hauteur, si elle permet la prise de recul, a aussi
tendance à placer un voile obscurcissant sur les micro-phénomènes. Rapprocher le niveau
de l'analyse à celui du territoire ou de la ville semble donc de plus en plus nécessaire pour
faire la lumière sur les mécanismes à l'œuvre. La pertinence de l'échelon urbain est d'autant
plus renforcée qu'un terrien sur deux vit en ville depuis 2008, et cette tendance s'accélère
(UNWUP 2008). La ville, horizon de l'homme ?
L'objet de ce mémoire s'inscrit dans la montée en puissance de l'urbain, la dynamique
économique et sociale des villes. Il a l'ambition de proposer l'intégration d'une étude
empirique à un travail de synthèse théorique dans le vaste domaine de l'économie urbaine.
Le constat d'une urbanisation croissante de la population et du rôle toujours plus
important que jouent les villes, notamment dans la production culturelle, ont conduit de
nombreux commentateurs à résumer la France ainsi : « Paris et le désert français » (Gravier,
1947). Cette métaphore suggère une forme de hiérarchisation au sein des villes : il y aurait,
ou du moins il y aurait eu, une seule ville en France, Paris, puis rien. Cinquante ans plus
tard, et après plusieurs lois de décentralisation et l'enclenchement d'un nouveau cycle de
mondialisation, la question de la hiérarchie des villes françaises se pose à nouveau. Or, à
l'évidence, non seulement les villes françaises ne se ressemblent pas mais elles évoluent
et se transforment. Il est donc possible de dégager, pour une période donnée, une forme de
hiérarchie des villes, à condition d'en établir au préalable les critères. C'est essentiellement
le critère économique, tel que mesuré par la nature fonctionnelle de l'emploi, qui l'emporte
ici. Plutôt que d'étayer l'existence ou non d'une hiérarchie urbaine, une des questions
maîtresses sera donc de déterminer les modalités de la hiérarchisation des villes.
Mais avant même cela se pose la question de l'agglomération économique tout court.
En effet, sur le plan économique, la ville peut être définie comme une concentration
géographique d'activités de production et de consommation. Mais la concentration
géographique est contre-intuitive en économie puisqu'elle augmente inutilement la
concurrence. Il s'agit d'un paradoxe qui n'a été résolu que récemment
Ces deux questions théoriques s'emboitent et constituent le corps de la première
partie, théorique, du mémoire. Les fondements économiques de l'agglomération ferons
l'objet d'une présentation préalable en vue de rendre légitime l'examen théorique de la
différenciation et de la hiérarchisation de ces entités agglomérées.
Afin d'illustrer la théorie par la pratique, la seconde partie sera consacrée à un
test empirique, en l'occurrence l'analyse économique et qualitative des villes française ;
économique parce que basée sur l'emploi dans les aires urbaines métropolitaines,
qualitative parce qu'ayant pour objet de qualifier les villes selon la nature de cet emploi.
Ce cas pratique, basé sur l'utilisation de l'analyse fonctionnelle de l'emploi (AFE), un outil
de l'Insee encore peu mis en œuvre, permet de rendre compte de la dynamique urbaine
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