L`usage de l`adverbe quantitatif et intensif chez l`apprenant , DM

L'usage de l'adverbe quantitatif et intensif, DM, Déc 2016,n°13-14,PP.59-63
Nassim BENTAALLAHa
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L'usage de l'adverbe quantitatif et intensif chez l'apprenant de 1ère
année secondaire dans le contexte algérien.
Mme BENTAALLAH Nassima, ép SALMI
Université Djilali Liabès, Sidi Bel Abbés
Abstract:
Our study is an academic research that deals with the adverb usage
among secondary school programme. It shows how important is the
place of the adverb among the context. The present paper is also a
continuity of our investigation and the relative procedures used to
reach our research aim. Teaching a foreign language is based on items,
notions and other acquisitions.
Key words:
Adverb, teaching, school, system, context, phrasal construction,
Ce choix de ce travail ne s’articulera pas essentiellement autour
du domaine didactique mais plutôt tachera d’ouvrir une voie d’accès a
la recherche sur les adverbes en situation d’apprentissage. En
questionnant les élèves ne cours sur les adverbes qu’ils connaissent ;
ils répondent par :-simplement -doucement-calmement
Cette réponse est celle qui a motivé notre choix. Nous avons
remarqué une lacune quant à l’enseignement syntaxique de cette
notion, nos apprenants face à cette partie de langue sont incapables de
la caractériser même si elle fait partie de leur capacité passive.Par
ailleurs, il est aussi bien un outil grammatical qu’un outil nécessaire à
la compréhension du sens, il est important dans les énoncés car il
explique, modifie, approfondie le sens et il modalise en un mot.
-j’irai à Oran. -demain, j’irai à Oran.
-Est-ce que l’emploi des adverbes est conditionné par la langue
maternelle ? Ou est-ce que tout simplement c’est la nature complexe
de l’adverbe français qui pose problème?
-Nous proposons des différentes difficultés chez nos
apprenants pour éclairer celles qui sont susceptibles dêtre empruntées
par des personnes spécialisées en vue de leur solution. Il existe des
erreurs liées au désintérêt ou à l’inattention mais le plus grand nombre
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derreurs commises peut servir de soutien pour renouveler l’analyse
de ce qui est pratiqué dans la classe afin de mieux constituer et
d’organiser l’intervention pédagogique.
Par ailleurs, l’enseignant de langue doit se prononcer sur
l’interopérabilité, la grammaticalité des énoncés produits et la
référence à la norme, dans ce qu’elle a de fluctuant, rend la réponse à
ces questions très difficile : quelle norme adopter : celles de l’oral,
celles de l’écrit, celles d’un français régional ou encore standard. La
question de l’enseignement se trouve ainsi confrontée à celle en
relation avec les observations sociolinguistiques.
Nous chercherons à clarifier certaines erreurs relatives, quelque
fois absolues, en relation avec l’emploi des adverbes, nos observations
portent essentiellement sur des productions d’élèves inscrits en
première année secondaire pour se faire, nous proposons dans les
pages qui suivent un itinéraires descriptif et analytique ayant pour but
d’interpréter ces erreurs et principalement celles en relation avec les
adverbes
La tradition grammaticale s'accorde à caractériser l'adverbe
comme appartenant aux mots grammaticaux (partie du discours
prédicative).il est défini étant" mot innvariable dont la fonctionc est de
modifier le sens d'un verbe, d'un adjectif ou d'un autre adverbe"1
Quant au Nouveau dictionnaire Encyclopédique des Sciences du
Langage présente cette catégorie dans la partie lexique:"l'adverbe est
un mot ou groupe de mots qui participent à une représentation de
l'évènement énonciatif"2,dans un autre dictionnaire qui présente la
méme définition"mot qui accompagne un verbe, un adjectif ou un
autre adverbe pour en modifier ou en préciser le sens, en réalité,
l'adverbe étant invariable, on a classé parmis les adverbes d'autres
mots comme"ou" ou "voici"qui ne correspondent pas à cette
définition, la catégorie traditionnelle de l'adverbe regroupe des mots
qui n'ont de commun que l'invariabilité"3, dans un autre ouvrage, il
est appellé "connecteur"4
Parmi les composantes (les unités constitutives) positives
(positives) relevant du niveau pragmatique (énonciatif) l’apparence
générale des productions est suffisamment similaire à celle des
modèles étudiés en classe .de même, la modalité énonciative et celle
qui est attendue puisque nous retrouvons le (je) qui décrit.
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1. Mes besoins en grammaire au collège et au lycée, p65
2. Nouveau dictionnaire encyclopédique des sciences du langage,
p731
3. Dictionnaire de linguistique, Larousse, Pp 19,20
4. Grammaire méthodique du français, Larousse, p646
Pour sa valeur sémantique, Moignet dit dans son
extrait:"l'adverbe est une partie de l'oraison qui se décline, ni se
conjugue, et qui se joint avec le verbe pour exprimer la manière
d'agir, ou de souffrir, et quelque fis aussi avec un deuxième degré
comme "vite" "souvent", de véritables substantifs comme:hier,
demain, des pronoms comme: ici, là, des particules non prédicatives
qui ne sont que des morphèmes, comme, trés, si, ne pas"5
Riegel précise que les adverbes "ce sont des compléments
modalisateurs d'une phrase assertive, positive ou négative, ils
précisent le dégré de réalité que le locuteur assigne au contenu
positionnel du reste de la phrase ou l'évaluation qu'il en fait"6
Nous pouvons dire que l'adverbe assure des fonctions
syntaxiques et sémantiques diverse comme en précise le dictionnaire
des sciences du langage de Ducrot et de Schaeffer"Les adverbes,
Souvent la nuance apportée par une expression adverbiale, c'est le cas
de "franchement" dans"Jean m'a parlé franchement", il précise le type
de parole attribué à Jean"7
L’adverbe "bien"prend deux v aleurs différentes:
-C'était bien bon------ adverbe d'intensité
-Il y a bien des erreurs dans votre devoir--------adverbe de quantité
Ce qui a retenu notre attention, comme le stipule le présent travail est
le fonctionnement dissymétrique des adverbes sur la chaine
syntagmatique .pour les étudier, nous les avons relevés puis nous les
avons classé en différentes groupes.
L’élève a traduit littéralement de la L1 (langue arabe, la langue
d’apprentissage) à la L2 (français, langue étrangère) du moment que
l’adverbe () en L1 correspond l’adverbe beaucoup en L2.
5. G. Moignet, Ladverbe dans la locution adverbiale, cahiers de
psyhcomécanique du langage, 1961, N°5, p61
6. M. Reigel, J.C. Pellat, R. Rioul, Grammaire méthodique du
français, 3ème éd, Quadrige, PUF,2004, p226
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7. O. Ducrot, J.M.Schaeffer, Nouveau dictionnaire encyclopédique
des sciences du langage, Seuil, Paris, 1995, p 731
Cette traduction textuelle de phrases propres à une langue (phrases
dites idiomatiques) est souvent à l’origine de l’erreur ; la langue
maternelle fait peur, elle est considérée comme responsable de fautes
interférentielles. En effet, c’est l’influence de la langue source qui est
en contact avec la langue cible qui engendre les erreurs.
Par ailleurs, l’acceptabilité de l’exemple (j’ai vu une créature
bizarre beaucoup) représente une construction qui ne peut être
acceptée du point de vue sémantique, elle est irrecevable.
L’emploi prototypique de l’adverbe beaucoup est un emploi
quantitatif, dans l’exemple (j’ai vu une créature beaucoup bizarre)
nous n’avons pas l’expression de la quantité, mais si on prend en
considération le contexte l’interprétation serait la suivante : une
créature qui n’est pas simplement bizarre .Ainsi créature serait la cible
de la localisation et bizarre en serait le site.
L’apprenant semble ignorer l’environnement de l’adverbe, c’est
pourquoi il ne choisit pas l’adverbe en fonction de cet environnement.
Ces adjectifs : bizarre, heureux sélectionnent des adverbes intensifs
qu’ils soient comparatifs ou superlatifs, nous pouvons avoir les cas
suivants :
Bizarre : une créature très bizarre /moins bizarre /la plus bizarre,
tellement bizarre.
L’élève en tant qu’apprenant étranger n’a plus de repères vu qu’il
n’y a pas de règles de systématisation, et ne sait plus s’il doit dire :
J’avais peu peur ou j’avais moins peur, il a avancé beaucoup vite
ou il a avancé très vite ou il a avancé tellement vite, etc.
Comme tous les adverbes sont différentes les uns des autres, il nous a
paru inévitable de diversifier suffisamment la sélection des adverbes,
c’est-à-dire les adverbes quantitatifs et intensifs de différentes
structures ou de différentes compositions afin que nous puissions
aborder les diverses difficultés. Si nous établissons une comparaison
des chiffres des résultats obtenus, nous constatons réellement que les
apprenants éprouvent des difficultés à identifier les adverbes dans la
mesure où aucun élève n’a pu réaliser la totalité de l’exercice
correctement.
- Nous parvenons aux observation et remarques suivantes :
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Le premier et le principal point est que l’apprenant est fréquemment
confronté à la langue arabe (la langue maternelle) qui très souvent
vient faire face à la langue française (la langue cible), principalement
lorsqu’il s’agit de forme voisines c'est-à-dire des mécanismes de
m’analogie interlinguale. Autrement dit, face à une difficulté, l’élève a
recours systématiquement aux formes existantes en langue arabe et
cela se traduit par des reproductions exactes, l’apprenant passe à la
traduction des structures déjà existantes en dissimulant les différences
entre la langue source (arabe)et la langue cible(français) , des points
de différence qui peuvent être d’agencement structural (place de
l’adverbe),d’agencement syntaxique.
Le point suivant est que l’apprenant a fréquemment tendance à
systématiser les structures, ignorant pour cela l’environnement des
adverbes et la valeur sémantique, l’apprenant ne trouve aucune
différence entre : beaucoup bizarre, très bizarre.
Le troisième point est que l’apprenant ne fait toujours la une seconde
fois ou l’élève fait intervenir la langue source dans le cas des adverbes
interrogatifs.
Le dernier point est que l’apprenant semble bien connaitre la forme
des adverbes constitués avec *ement* vu le taux de réussite obtenu
(phrase 2 : il a totalement raison, phrase 3 : je suis vraiment désolé …)
.
REFERENCES BIBILIOGRQPHIQUES:
Dubois.J et Lagane.R, .Mes besoins en grammaire au collège et au lycée,
Larousse, 1973
Mével J.P.Dictionnaire de linguistique, Larousse, 1994
Jouette A.Grammaire méthodique du français, Paris, 2007,
G.Moignet, Ladverbe dans la locution adverbiale, cahiers de psyhcomécanique
du langage, 1961, N°5, p61
M.Reigel, J.C.Pellat, R.Rioul, Grammaire méthodique du français, 3ème éd,
Quadrige, PUF, 2004, p226
O.Ducrot, J.M.Schaeffer, Nouveau dictionnaire encyclopédique des sciences du
langage, Seuil, Paris, 1995
Lien internet: TLF (trésor de la langue française)
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