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Comment se déroule une consultation d’oncogénétique ?
Dans un premier temps, il est préférable qu’un malade (ayant eu un cancer) soit le premier
reçu en consultation. L’établissement de l’arbre généalogique et le recueil de toutes les
données médicales permettent d’établir ou de réfuter le diagnostic de prédisposition familiale
au cancer. Si celle-ci est affirmée ou fortement suspectée, elle est expliquée au patient et il lui
est proposé un prélèvement sanguin pour l’analyse génétique, dont les difficultés, les limites
et l’utilité pour ses proches lui sont exposées. Les résultats sont rendus et expliqués au patient
en consultation par le généticien, qu’une mutation ait ou non été identifiée. Si une mutation a
été trouvée le patient est incité à avertir toutes les personnes potentiellement à risque de sa
famille.
Dans un second temps, les apparentés qui en font la demande, sont alors reçus dans les
mêmes conditions. Une période de réflexion aidée par le psychologue leur est proposée avant
le « test » (recherche de la mutation identifiée dans leur famille à partir d’une prise de sang).
Le résultat est rendu en consultation multidisciplinaire. Si le patient est porteur de la mutation,
des mesures de dépistage et de prévention sont proposées et le suivi médical est instauré avec
les médecins du patient.
Chez les mineurs l’analyse n’est réalisée qu’en cas de recours possible à des mesures
préventives dans l’enfance, après une période d’aide psychologique systématique.
IMPLICATIONS MEDICALES
Pour le patient malade, l’identification d’une mutation génétique confirme le diagnostic de
prédisposition familiale au cancer. Cela a souvent des implications sur sa prise en charge :
adaptation du rythme de surveillance, parfois prévention du risque de second cancer.
L’absence d’identification de mutation génétique n’écarte pas toujours le diagnostic car les
techniques actuelles ne permettent pas d’identifier toutes les anomalies en cause, et tous les
gènes de prédisposition au cancer ne sont pas encore connus.
Pour les apparentés, ce résultat est capital : il permet de distinguer parmi eux ceux qui
peuvent être rassurés, car non porteurs de l’anomalie, et ceux qui, porteurs de la mutation, se
voient proposer les mesures de prévention selon les recommandations établies pour chaque
pathologie.
IMPLICATIONS PSYCHOLOGIQUES ET ETHIQUES
Les conséquences psychologiques de ce type de démarche doivent impérativement être prises
en compte d’où l’importance du rôle du psychologue.
Pour le malade s’ajoute, aux difficultés liées à la maladie et les traitements souvent lourds qui
lui sont associés, la notion de transmission familiale et le risque de culpabilité vis-à-vis de sa
descendance. Pèse aussi sur ses épaules la charge de prévenir les membres de sa famille de ses
résultats génétiques.
Pour les apparentés les principes éthiques de la médecine prédictive doivent être respectés :
liberté de chacun de choisir s’il veut ou non connaître son statut vis-à-vis de la mutation
familiale, confidentialité, droit au secret.
Les problèmes posés par chaque type de cancer et leurs implications psychologiques et
éthiques sont cependant très divers car les modalités de surveillance et de prévention diffèrent
d’une pathologie à l’autre.