
 
 
4 
 
La cyberfraude provoque également des pertes de ressources financières pour les 
individus et les États. Selon une étude de la Compagnie Européenne d'intelligence 
Stratégique (CEIS), en 2013, le coût estimé de la cybercriminalité en Côte-d’Ivoire 
est de 26 milliards de F CFA (3,8 millions d’euros) et de 15 milliards de F CFA (2,2 
millions d’euros) au Sénégal. En France, cette criminalité affecte le PIB à hauteur de 
0,11%. 
 
La cybercriminalité constitue aussi une menace pour la paix et la stabilité des pays. 
En plus de la professionnalisation de la cybercriminalité, certains États ou groupes 
organisés  utilisent  des  attaques  informatiques  à  des  fins  stratégiques.  Ces 
cyberattaques  touchent  des  infrastructures critiques de nos pays. On se rappelle 
l’attaque subi sans précédent par notre opérateur de la Francophonie TV5 Monde. 
Des cyber-hacktivistes paralysent des sites des pouvoirs publics. Par exemple, en 
juin 2015, tous les sites gouvernementaux et parapublics du Burkina-Faso ont subi 
une attaque de « défacement ». Le Sénégal, le Cameroun et d’autres pays africains 
ont subi des attaques de même type ou de déni de services. 
 
On peut évoquer ici la question du cyber-terrorisme avec la radicalisation des jeunes 
sur Internet. Mais, plus grave encore, les cyberattaques peuvent être dirigées contre 
des  infrastructures  physiques  comme  des  réseaux  d’énergie,  de  transport,  des 
chaînes  de  production,  etc.  A  l’avènement  de  l’Internet  des  objets  et  le 
développement  des  logiciels  de  supervision  et  de  contrôle  SCADA,  les  risques 
encourus  par  les  individus,  les  entreprises  et  les  États  vont  s’accroître  de  façon 
vertigineuse. 
 
On  ne  peut  négliger  aussi  les  opérations  de  renseignement  ou  de  surveillance 
massive des populations. Le développement du cyber-espionnage met en danger les 
secrets industriels et commerciaux. 
 
Mesdames, Messieurs, 
 
Au  vu  de  ces  enjeux  économiques,  politiques  et  sociaux,  les  chefs  d’États  et  de 
gouvernement  de  l’OIF  ont  clairement  exhorté  l’OIF  à  accompagner  les  États  et 
gouvernements membres à lutter contre la cybercriminalité et à promouvoir la cyber-