Sommaire
Affiner la compréhension du diagnostic de trouble de la personnalité limite est un enjeu
majeur en santé mentale. De nombreuses études remettent
en
question un de ses
éléments centraux, soit la persistance dans
le
temps de cette condition (Paris & Zweig-
Frank, 2001; Zanarini, Frankenburg, Hennen, & Silk, 2003).
Un
nouveau modèle
d'évaluation est proposé (à l'étude) dans la plus récente version du manuel diagnostique
et statistique des troubles mentaux, soit
le
DSM-5 (APA, 2013). Ce modèle s'inspire de
la théorie des cinq facteurs (Costa & McCrae, 1992). Peu d'études se sont attardées à
valider ce modèle sur le plan longitudinal afin d'en éprouver sa stabilité dans le temps.
Le présent essai, de nature exploratoire, compare la stabilité du modèle du DSM-IV -
TR
à celle de la théorie des cinq facteurs. Quatre personnes présentant un trouble de la
personnalité limite ont été évaluées avec deux outils psychométriques. Le premier est
le
PDQ-4 servant à estimer la présence des traits de la personnalité limite selon le modèle
du
DSM
et le second est le NEO-PI-R mesurant le niveau de présence de chacun des
cinq facteurs. Ces deux épreuves ont été administrées au début d'un processus
thérapeutique de groupe. Les mêmes personnes ont été évaluées à nouveau six mois plus
tard. Les résultats démontrent une capacité discriminative en ce qui a trait au modèle du
DSM
, et ce, tant au temps 1 qu'
au
temps 2. Toutefois,
en
l'espace de six mois, trois des
quatre participantes ont vu des changements de un ou plusieurs traits. En ce qui concerne
le modèle des cinq facteurs, la dimension névrose (N) s'est révélée significativement
élevée chez toutes les participantes, tant au temps 1 qu'au temps 2, ce qui concorde avec
le modèle. On remarque toutefois des changements dans les scores de cette dimension