souci, aujourd’hui, ce sont mes sourcils qui ne repoussent pas... » Les effets secondaires des
traitements obligent souvent les patientes à consulter d’autres spécialistes (dermatologues,
dentistes...). Des consultations qui ne sont pas prises en charge dans le cadre de l’Allocation
longue durée. Il en est de même pour les produits de soins consécutifs aux traitements : une crème
hydratante pour la sécheresse cutanée ne sera pas remboursée à 100 % même si ces problèmes ont
été provoqués par les traitements. En cas de reconstruction mammaire, les prothèses font l’objet
d’un remboursement à 100 %. En revanche, les maillots de bain et les soutiens-gorge adaptés au
port de prothèse ne le sont pas.
Colette, du Havre, a mal vécu cette période. Elle dénonce le coût et le manque de prise en charge
: «Déjà, on t’oblige presque à acheter une perruque en faisant porter sur toi le spectre de la
calvitie. Tu as la Sécu mais à moins de 400 euros, les perruques sont moches et, de toute façon,
rares sont celles qui les portent finalement. Le moindre foulard coûte 75 euros non remboursés.
Le moindre soutien-gorge ou maillot de bain orthopédique un peu stylé coûte 100 euros, non
remboursés. On te vend les vernis au silicium 20 euros non remboursés, puis des produits pour ne
pas perdre les sourcils et cils, 40 euros non remboursés. Enfin les crèmes, les maquillages semi-
permanents hors de prix non remboursés... Un véritable business pour les pharmacies et
parapharmacies. Toutes les boutiques spécialisées te mettent bien la pression en te disant que tout
ça est indispensable. Et comme tu es fragile et malade, tu le fais. Et je ne parle pas des prothèses
pour aller se baigner : 60 euros non remboursés. J’estime à 1 500 euros les soins de ma poche
pendant le traitement. Qui peut se le permettre quand on est payé au Smic ou au chômage ? »
Pour les prothèses capillaires, l’assurance maladie propose un forfait de remboursement de 125
euros, quel que soit le montant de la perruque. À Rouen, la Clinique du cheveu-institut Mongour
est l’un des spécialistes du remplacement capillaire. « Les hommes, les femmes, les juniors... Nous
traitons les zones irradiées et nous faisons des prothèses sur mesure, pendant ou après les
traitements car parfois les cheveux ne repoussent plus », indique Maryvonne Gest, la responsable
depuis 2010. « Oui, nos clients sont en détresse. 75 % sont dépités. Les femmes souffrent
beaucoup, la perte de leur féminité lorsqu’il y a ablation d’un sein, plus la perte des cheveux...
Nous sommes là pour les réconforter et trouver des solutions pour qu’elles retrouvent leur image.
C’est un beau métier que nous faisons. Nous leur conseillons de se rapprocher le plus de leur
image pour que l’entourage familial ou le travail ne s’en aperçoive pas. Beaucoup de personnes
ne veulent pas répondre aux questions, elles veulent être tranquilles. » Maryvonne Gest conseille
l’achat de perruque en cheveux synthétiques « car le plus souvent c’est pour une période
provisoire. Autant être raisonnable. » Le prix peut monter jusqu’à 700 euros pour du haut de
gamme. De 1 000 à 2 000 euros pour des cheveux naturels !
A. L.
a.lemarchand@presse-normande.com
n 1er : le cancer du sein est le premier cancer et la première cause de décès par cancer chez la
femme. n90 % : détecté à un stade précoce, le cancer du sein peut être guéri dans plus de 90 %
des cas. n 30 % : les mastectomies représentent aujourd’hui 30 % des chirurgies du sein : deux
femmes sur trois peuvent conserver leur sein.
n 1,5 % : la mortalité par cancer du sein en France a diminué de 1,5 % par an entre 2005 et 2012.
n 86 % : le taux de survie nette à 5 ans d’un cancer du sein est de 86 % pour les personnes
diagnostiquées entre 1989 et 2004. À titre de comparaison, le taux de survie nette à 5 ans après un
diagnostic de cancer du poumon n’est que de 14 %.
n 2004 : année de généralisation du dépistage du cancer du sein pour l’ensemble des départements
français. n 53 % : plus d’une femme sur deux a participé au dépistage organisé en 2012, soit près
de 2 400 000 femmes de 50 à 74 ans.