La politique et les honneurs
Dès les années 1850, la réputation de Joseph Zaman n’est plus à faire. C’est devenu un industriel
connu et respecté. Léopold Ier va d’ailleurs reconnaître ses mérites en lui octroyant en 1858 un titre de
noblesse héréditaire. Il le fait écuyer.
En 1857, son oncle et protecteur, François Wyns de Raucour décède en lui léguant toute sa fortune.
Zaman veut-il perpétuer la tradition familiale ou rendre un hommage posthume à son bienfaiteur ?
Toujours est-il qu’en 1858, il se lance en politique sous la bannière du parti libéral.
Il devient, en juin de la même année, sénateur de l’arrondissement de Nivelles en remplacement du
comte Coghen qui vient de décéder. Il sera élu directement au suffrage censitaire aux élections de
1859 et réélu en 1867. Son mandat prendra fin en août 1870.
Joseph Zaman devient donc « monsieur le sénateur », lui qui était déjà surnommé le « baron Zaman »
(sans doute en référence au « chevalier d’industrie » qu’il était).
Léopold II, qui a accédé au trône en 1865, lui décerne, en juin 1867, la distinction honorifique de
« chevalier de l’ordre de Léopold ».
La rumeur raconte que Zaman était apprécié du monarque et qu’il avait ses entrées à la Cour.
Rien d’étonnant que des affinités aient pu exister entre les deux personnages lorsqu’on sait que
Léopold II voulait faire de la Belgique « un pays fort, prospère et beau… ». Zaman devait être pour lui
le prototype même de l’industriel visionnaire, innovateur et ingénieux. Il symbolisait le modernisme
pour ce roi qui contribua incontestablement à faire de la Belgique de l’époque un pays riche doté d’une
industrie de pointe, d’infrastructures décentes, de bâtiments prestigieux.