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Un ours, of course
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Contacts: Alice Zeniter - 06 59 00 57 34 - [email protected]
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Dans une forêt tout ce qu’il y a de plus ordinaire, dans une forêt sans exotisme, se trouve un
ours solitaire, unique spécimen de son espèce, arrivé là sans quon sache bien comment.
Cet ours peureux a toujours vécu dans sa grotte minuscule sans rencontrer personne. Il décide
un beau jour que sa solitude est intenable et qu’il veut désormais partager sa vie avec quelquun.
N’importe qui. La première qui voudra de lui.
Il se oint, se peigne et part en quête dune ancée. Mais les habitants de cette forêt sans ours ne
parviennent pas à l’identier et refusent tous de sintéresser à un animal qui nest probablement
quun gros chien frapadingue.
Rejeté de tous, plus très sûr lui-même dêtre vraiment un ours, notre héros décide alors qu’avant
de trouver lamour, il doit réveiller en lui son
oursitude
- une qualité intérieure qui en impos-
erait à tous ses voisins suspicieux.
Après avoir longuement rééchi, il se résout à croquer un lapin. Cest le genre de choses qui
impressionnent.
Il part alors en chasse, sans bien savoir à quoi peut ressembler le rongeur qu’il cherche. Au
cours de son voyage il rencontre toute une foule de petits animaux... dont un lapin qui pour
échapper à son sort fait semblant d’être un hérisson. Mais que peut alors faire le hérisson qui
croise leur route sinon faire semblant d’être une loutre ? Et la loutre qui arrive ensuite ? Quelle
identité va-t-elle usurper ? Et surtout: quand cet ours têtu va-t-il comprendre que les lapins
nont rien à voir avec sa crise d’identité ?
“Je suis un ours, répétait-il en reprenant son chemin.
J’ai bien l’air d’un ours, murmurait-il en montant une colline.
Est-ce que je suis un ours ? se demandait-il en passant un ruisseau.
Que faire pour être un ours ? voulait-il savoir en traînant des pieds.
Il n’avait pas de famille.
Il n’avait pas de prénom.
Et maintenant, une Belette, un Castor et une ribambelle de tortues se permettaient de lui dire
qu’il n’était pas non plus un ours.
Alors, nom d’un plantigrade, que lui restait-il ?
Il se promit de leur montrer à tous qu’il était bel et bien l’ours qu’il prétendait être.
Ils voulaient de l’ours ? Ils allaient avoir de l’ours !
Oh oui.”
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Romancière et dramaturge, jécris avec un “Un ours, of course” mon premier texte pour enfants.
Tout en utilisant les ingrédients canoniques du conte - monde de la forêt coupé des humains,
animaux parlants et chantants - et la magie qui les accompagne, ce spectacle refuse le parti pris
de la naïveté, dune infantilisation merveilleuse.
Le narrateur (Marc Vittecoq) est un homme un peu blasé, qui nous raconte une histoire “ba-
nale pour tous ceux qui ont des amis ours.” Il fait preuve dun humour nonchalant, parfois
cynique et détaille le monde des animaux dans des aspects socio-réalistes inattendus dans une
histoire de ce genre (le sens de lhumour des lapins, le communautarisme des castors...). Il uti-
lise pour cela un langage recherché. Je nai jamais oublié à quel point le dessin animé de Robin
des Bois (Walt Disney) mavait ouvert loreille à l’aspect poétique de la langue en multipliant les
allitérations au vocabulaire dicile: “pusillanime python, “exaspérant aspic. Tous ces mots je
les entends encore résonner. Je voudrais faire la même chose avec lours, ne pas réduire le lan-
gage à ce quon imagine être le niveau moyen de compréhension dun enfant mais lagrandir au
contraire, y ramener des sonorités étranges, les faire rimer.
Le conte interroge les dicultés réelles de l’identité - est-il dicile dêtre soi ?- et de l’intégration
à une communauté - comment être soi-même quand les autres vous dénient toute reconnais-
sance ?. Il nest donc pas exempt de cruauté, comme le sont tous les contes. Mais la force de la
vie, et de la musique, lemporte nalement sur les doutes et nous permet à tous, artistes comme
spectateurs, de repartir joyeux, et conants.
Alice Zeniter, octobre 2012.
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Une représentation d’“Un ours of course” dure environ 50 minutes.
Texte et mise en scène: ALICE ZENITER
Musique: LAWRENCE WILLIAMS
Scénographie: MORGANE BAUX
Comédiens:
FANNY SINTES
MARC VITTECOQ
Musiciens:
OLIVIER METTAIS-CARTIER
MARCO QUARESIMIN
LAWRENCE WILLIAMS
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Le narateur est seul, semble-t-il. Dailleurs il na pas
tout à fait envie d’être là. Perché sur un grand tabouret,
il prétend que lhistoire qu’il veut raconter est bana-
le. Pourquoi est-il si blasé ? Est-ce quon le dérange?
Est-ce que nous sommes dans un bar ? Ou serait-il
en fait dans un club de jazz à écouter tranquillement
de la musique au moment où nous le surprenons ?
Car il savère en fait qu’il nest pas tout seul. A côté
de lui, se trouvent une jeune femme - peut-être la
chanteuse ? - et trois musiciens, des hommes or-
chestre qui alternent les instruments de musique
au l du spectacle. Comme ces instruments sont de
taille et de forme diérentes, ils représentent les ani-
maux. Ici, une contrebasse et un soubassophone
seront les grosses bêtes ventrues et solides
de la forêt. La clarinette, le melodica, le pi-
peau gambadent légèrement à leurs côtés.
Dans ces conditions, pas besoin de décor, de costumes,
pas besoin de faire semblant que nous sommes des ani-
maux. Une patte d’ours montée sur une tige, comme un
sceptre plantigrade, sura comme accessoire: elle sera
tour à tour bâton, archet, grattoir et passera de main en
main - permettant aux deux comédiens comme aux trois
musiciens dêtre à tour de rôle un ours en quête d’identité.
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Folk entraînant, un peu décalé, la musique prend tour
à tour la forme de chansons et de thèmes musicaux re-
connaissables accompagnant les animaux. En sappuyant
sur un noyau d’instruments à la combinaison inhabitu-
elle (soubassophone, contrebasse, clarinette/saxophone
et guitare), Lawrence Williams crée un monde sonore
unique, en explorant toutes les qualités des instruments,
leurs timbres et leur couleur particulière. Cette riche par-
tition est agrémentée de tout un arsenal d’instruments
secondaires”: melodica, accoron, percussions, ûtes,
voix, pichotte, tuba et cithare. Réels partenaires des acteurs,
les musiciens chantent, jouent, changent d’instruments
sans jamais sarrêter, multipliant les personnalités mu-
sicales dans le but de soutenir et d’éclairer le texte.
Selon les mots de lécrivain anglais Julia Blackburn, la mu-
sique de ce conte est “excentrique, drôle et colle à la peau.
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Fanny Sintès
Après une formation au conservatoire dAntony puis au Studio éâtre dAsnière, elle est reçue en 2007
au Conservatoire National Supérieur dArt Dramatique. Elle y travaille notamment avec Dominique
Valadié, Alain Françon, Jean-Damien Barbin, Caroline Marcadet et Yves Beaunesne. Elle eectue en
parallèle un stage dun an au Centre National des Arts du Cirque où elle développe la technique de
la corde lisse. Elle a joué des extraits de
Tartue
de Molière mis en scène par D.Valadié au festival
dAvignon, dans
Opus Magnum
mis en scène par Olivier Py et dans
Les Détraquées
mis en scène par
Frédéric Jessua. En 2012, elle joue avec lensemble 2e2m, (chef dorchestre : Pierre Roulier ) dans la
pièce
Love Box, Boxons dAmour,
mise en scène par Olivier Fredj , dans
Le Lavoir
de Dominique
Drurvin et Hélène Prevost mise en scène par Brigitte Damiens et dans
Maître Puntila et son valet
Matti,
mise en scène par Guy-Pierre Couleau.
Elle s’intéresse également au cinéma, joue dans plusieurs courts métrages réalisés par Elie Triault,
Véronique Caye, Romain Ozanne ou Jean Louis Boujenah et dans le lm
Les Lendemains
; réalisé par
Bénédicte Pagnot, en 2011.
MarcVittecoq
Né en 1981 dun père sportif et d’une mère migraineuse, il commence véritablement le théâtre en 2001,
après de longues études, auprès de Bob Villette qui, entre autres, le prépare pour le concours du Con-
servatoire. Au CNSAD il travaille principalement avec Muriel Mayette, Árpád Schilling et quelques ca-
marades. Il y monte et joue
Chute libre
(monologue de Yoland Simon) et
Mal dansé, mal dit
(projet de
Martin Barré sur des textes dAntoine Volodine). À sa sortie, en 2006, il joue dans
Phèdre Jouvet Delbo
39/45
(m.e.s J.Kraemer) et
La force de tuer
de Lars Norén. Depuis juin 2007, il travaille régulièrement
avec Á.Schilling et le Krétakör comme acteur et assistant à la mise en scène (
Eloge de lescapologiste,
Labor Hotel, Urban Rabbit
et
Noéplanète
) mais aussi avec la compagnie La Vie Brève, au sein de
laquelle il joue
Robert Plankett
en 2011-2012. Il écrit actuellement son curriculum vitae.
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Olivier Mettais-Cartier
Chanteur et musicien, Olivier suit dabord une formation classique en piano et solfège (Conservatoire
du XIIIème arrondissement de Paris). Il est actuellement l’élève de Raimonde Viret en chant, de Fabien
Wallerand en soubassophone et de Maxime Perrin en accordéon.
Il baigne dans un univers musical et chante depuis 2002 dans le spectacle familial Amal’Gammes
(chanson française), créé par son père Hervé Mettais-Cartier. En 2006, il co-crée la fanfare Texas
Couscous, dans laquelle il est chef dorchestre, joue du soubassophone et orchestre les morceaux. Avec
cette formation, il voyage (Inde, Londres, Berlin, Montréal, New York…), et participe activement à
lorganisation et à la gestion du groupe.
En 2007, il participe en tant que musicien à la pièce
Un Homme est un Homme
(Brecht), adaptée
par Adama Diop du Conservatoire National Supérieur dArt Dramatique.Il crée en 2008 le groupe de
chanson française cuivrée
Jack et les Dissidents
, dans lequel il met en scène ses propres compositions,
textes et orchestrations. Il y chante et joue de laccordéon. Déclaré à la SACEM en tant quorchestrateur
depuis 2010, il orchestre des compositions de Jean-Pierre Stora.
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