Inflammation cutanée et borréliose de Lyme

publicité
UNIVERSITÉ DE STRASBOURG
ÉCOLE DOCTORALE VIE ET SANTÉ
EA 4438 Physiopathologie et médecine translationnelle
Groupe borréliose de Lyme
THÈSE
présentée par :
Frédéric SCHRAMM
soutenue le : 29 mars 2012
pour obtenir le grade de : Docteur de l’université de Strasbourg
Discipline/ Spécialité : Vie et Santé / Aspects cellulaires et moléculaires de
la biologie
Inflammation cutanée et borréliose de
Lyme
– étude in vitro des interactions entre les
cellules résidentes de la peau et Borrelia –
THÈSE dirigée par :
BOULANGER-CHICOIS Nathalie
JAULHAC Benoît
Docteur, Université de Strasbourg
Professeur, Université de Strasbourg
RAPPORTEURS :
LOZNIEWSKI Alain
GUEIRARD Pascale
Professeur, Faculté de Médecine de Nancy
Docteur, Institut Pasteur de Paris
AUTRES MEMBRES DU JURY :
LIPSKER Dan
BOYE Thierry
Professeur, Université de Strasbourg
Docteur, Hôpital d'instruction des armées, Toulon
1
REMERCIEMENTS
À Madame le Docteur Nathalie Boulanger et Monsieur le Professeur Benoît Jaulhac. Je vous
remercie d’avoir dirigé ce travail de thèse.
Aux membres du jury, Monsieur le Professeur Professeur Alain Lozniewski, Madame le
Docteur Pascale Gueirard, Monsieur le Professeur Dan Lipsker, Monsieur le Docteur Thierry
Boye. Je vous remercie d’avoir accepté d’évaluer la qualité scientifique de ce travail.
Je tiens également à remercier Cathy Barthel, Élodie Colin, Chantal Deléna, Aurélie Kern,
Sylvie de Martino et Claire Marchal. Merci pour votre gentillesse, votre disponibilité et toute
l’aide que vous m’avez apportée durant de ce travail.
À mes parents et grands-parents qui m’ont soutenu tout au long de mes études.
À toute ma famille.
À Gaëlle, Thomas et Valentine, avec tout mon amour.
2
LISTE DES ABRÉVIATIONS
ACA : acrodermatite chronique atrophiante
MCP-1 : monocyte chemoattractant protein 1
ADN : acide désoxyribonucléique
MFAP : microfibril-associated glycoprotein
ARN : acide ribonucléique
MMP : matrix metalloprotease
BCR : B cell receptor
MSCRAMMs :
Bgp : Borrelia gag binding protein
adhesive matrix molecules
Bip : B-cell inhibitory protein
Msp : major surface protein
Bmp : Borrelia membrane protein
MyD88 : myeloid differentiation primary response gene 88
BSK : Barbou – Stoenner – Kelly
NK : natural killer cell
CD : cluster de différenciation
NKT : natural killer T lymphocyte
CFHRs : complement factor H-related proteins
NLR : nucleotide-binding domain and leucine- rich repeat-
CLA : cutaneous lymphocyte-associated antigen
containing molecule
CMH : complexe majeur d’histocompatibilité
NOD : nucleotide oligomerization domain
CPA : cellule présentatrice d’antigène
Oms66 : outer membrane-spanning 66-kDa protein
CRASP : complement regulator-acquiring surface protein
Osp : outer surface protein
CSF : colony stimulating factor
PAI : plasminogen activator inhibitor
Dbp : decorin binding protein
PAMPs : pathogen associated molecular patterns
DC-SIGN : dendritic cell-specific intercellular adhesion molecule-
PBMCs : peripheral blood mononuclear cells
3-grabbing non-integrin
PBS : phosphate buffered saline
ELAM-1 : endothelial leukocyte adhesion molecule 1
PCR : polymerase chain reaction
Erp : OspE-F related lipoprotein
PRR : pattern recognition receptor
FGF : fibroblast growth factor
RFLP : restriction length fragment polymorphism
Fnbp : fibronectin binding protein
RST : ribosomal spacer type
GAG : glycosaminoglycane
Salp : salivary protein
GM-CSF : granulocyte/macrophage colony-stimulating factor
Serpin : serin protease inhibitor
hBD : human β-defensin
Sfbp : streptococcal fibronectin binding protein
ICAM-1 : intercellular adhesion molecule 1
STARI : southern tick-associated rash illness
IFN : interféron
TBE virus : tick-borne encephalitis virus
IL : interleukine
TGF : transforming growth factor
Irac : Ixodes ricinus salivary anticomplement protein
TIMP : tissue inhibitors of metalloproteases
IRIS : Ixodes ricinus immunosuppressor
TLR : Toll-like receptor
Ir-LBP : Ixodes ricinus leukotriene B4-binding protein
TNF : tumor necrosis factor
IRS-2 : Ixodes ricinus serpin-2
tPA : tissue-type plasminogen activator
Isac : Ixodes scapularis salivary anticomplement protein
Tpr : Treponema pallidum repeat
KGF : keratinocyte growth factor
TROSPA : tick receptor for OspA
LFA-1 : lymphocyte function-associated antigen 1
uPA : urokinase-type plasminogen activator
LIPER : lipocalin from Ixodes persulcatus
VEGF : vascular endothelial growth factor
LIR : lipocalin from Ixodes ricinus
VlseE : VMP (vesicular membrane protein)-like sequence E
LPS : lipopolysaccharide
microbial
surface
components
recognising
3
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION
8
I
8
LA PEAU : SA STRUCTURE ET SES PRINCIPALES COMPOSANTES
A
L’ÉPIDERME ET LES KÉRATINOCYTES
10
B
LA JONCTION DERMO-ÉPIDERMIQUE
14
C
LE DERME : FIBROBLASTES ET MATRICE EXTRACELLULAIRE
15
1
Les fibroblastes
17
2
La matrice extracellulaire
21
Composants principaux de la matrice extracellulaire
23
Les enzymes protéolytiques : métalloprotéases et sérine-protéases
25
D
LES DÉFENSES IMMUNITAIRES DE LA PEAU
27
1
La réponse immunitaire innée
27
La cascade du complément
29
Les peptides antimicrobiens
30
Activation de la composante cellulaire de l’immunité innée
31
2
La réponse immunitaire adaptative
35
II
BORRÉLIOSE DE LYME : ASPECTS ÉPIDÉMIOLOGIQUES ET CLINIQUES
37
A
HISTORIQUE
37
B
ÉPIDÉMIOLOGIE DE LA BORRÉLIOSE DE LYME
40
C
MANIFESTATIONS CLINIQUES
41
1
Aspects cliniques principaux et histoire naturelle de la maladie
41
2
Manifestations cutanées de la borréliose de Lyme
49
III
A
L’érythème migrant
49
Le lymphocytome borrélien
51
L’acrodermatite chronique atrophiante
52
BORRÉLIOSE DE LYME : LE VECTEUR, LA BACTÉRIE ET SA TRANSMISSION
56
BIOLOGIE DES TIQUES
56
4
1
2
B
Généralités
56
Taxonomie
56
Anatomie
56
Cycle de développement
58
Biotope et répartition géographique des espèces vectrices de la borréliose de Lyme
62
La salive de tique
65
Activité anti-hémostatique
65
Activité anti-inflammatoire de la salive et modulation de la réponse immunitaire innée
66
Effet sur la réponse immunitaire adaptative
70
BIOLOGIE DES BORRELIA
75
Taxonomie et répartition géographique
75
Structure et organisation génomique de la bactérie
78
C
TRANSMISSION DE BORRELIA
80
1
Dynamique de la transmission
81
2
IV
1
2
3
Évolution topographique et dynamique de Borrelia chez le vecteur
81
Délai de transmission du vecteur à l’hôte
82
Bases moléculaires de la transmission
83
Situation avant la prise du repas sanguin
83
Modifications moléculaires engendrées par le gorgement
84
Initiation de l’infection chez l’hôte vertébré
85
L’histoire du vaccin
86
INTERACTION DE BORRELIA AVEC LA PEAU ET SON SYSTÈME IMMUNITAIRE
88
Interaction de Borrelia avec la matrice extracellulaire
88
Les adhésines de Borrelia
88
Borrelia et destruction de la matrice extracellulaire
91
Initiation de la réponse immunitaire par Borrelia
93
Interaction de Borrelia avec les TLRs
94
Interaction de Borrelia avec les autres PRRs
96
Activation des réponses immunitaires spécifiques
97
Mécanismes d’échappement de Borrelia à la réponse immunitaire
101
5
Mécanismes d’échappement à l’action du complément
101
Mécanismes d’échappement à la réponse immunitaire humorale
103
Mécanismes « physiques » d’échappement à la réponse immunitaire
105
Contribution de la salive de tique aux mécanismes d’échappement de Borrelia
108
PRÉSENTATION DU PROJET
112
1
Contexte général
112
2
Présentation du projet de recherche
113
ARTICLE 1
115
ARTICLE 2
129
DISCUSSION
145
I
DISCUSSION TECHNIQUE
145
1
In vitro et in vivo
145
2
Choix des cellules étudiées : kératinocytes et fibroblastes
147
3
Choix des spirochètes utilisés et conditions expérimentales de culture
149
4
Préparation des extraits de glandes salivaires de tique
151
5
Analyse des microarrays
152
II
DISCUSSION SCIENTIFIQUE
154
1
La salive de tique dans la transmission de Borrelia
154
Effet antialarmine de la salive de tique
155
Effet lytique de la salive de tique sur les fibroblastes cutanés humains
156
2
Inflammation cutanée dans la borréliose de Lyme
158
3
Recherche d’une « signature » inflammatoire liée à l’origine de la souche
160
4
Peau, immunité et maladies à transmission vectorielle
163
CONCLUSIONS
166
BIBLIOGRAPHIE
167
6
TABLE DES ILLUSTRATIONS
FIGURE 1 : PRINCIPALES STRUCTURES DE LA PEAU................................................................................. 7
FIGURE 2 : ORGANISATION DE L’ÉPIDERME ET DES KÉRATINOCYTES ............................................ 9
FIGURE 3 : PRINCIPAUX ÉLÉMENTS DE LA JONCTION DERMO-ÉPIDERMIQUE ................................ 13
FIGURE 4 : ULTRASTRUCTURE DES FIBROBLASTES ............................................................................... 16
FIGURE 5 : HÉTÉROGÉNÉITÉ ANATOMIQUE ET INTRATISSULAIRE DES FIBROBLASTES .............. 16
FIGURE 6 : PRINCIPAUX ÉLÉMENTS DE LA MATRICE EXTRACELLULAIRE ...................................... 22
FIGURE 7 : SYSTÈME DU COMPLÉMENT ..................................................................................................... 28
FIGURE 8 : LES RÉCEPTEURS DE TYPE TOLL ............................................................................................. 32
FIGURE 9 : BORRELIA BURGDORFERI, MALADIE DE LYME – ORIGINE DES MOTS............................ 39
FIGURE 10 : MANIFESTATIONS CUTANÉES DE LA BORRÉLIOSE DE LYME ....................................... 47
FIGURE 11 : ASPECTS HISTOLOGIQUES DES MANIFESTATIONS CUTANÉES DE LA BORRÉLIOSE DE LYME . 48
FIGURE 12 : POSITION TAXONOMIQUE DES TIQUES DU GENRE IXODES ............................................ 55
FIGURE 13 : PRINCIPAUX ÉLÉMENTS ANATOMIQUES DE LA TIQUE ET DE SES PIÈCES PIQUEUSES ..... 55
FIGURE 14 : STASES DE DÉVELOPPEMENT DE LA TIQUE I. RICINUS ................................................... 57
FIGURE 15 : ORGANE DE HALLER................................................................................................................. 57
FIGURE 16 : CYCLE DE DÉVELOPPEMENT DE LA TIQUE ........................................................................ 59
FIGURE 17 : TIQUE « À L’AFFÛT » SUR LA VÉGÉTATION, EN ATTENDANT LE PASSAGE D’UN HÔTE .... 61
FIGURE 18 : PIQÛRE DE TIQUE....................................................................................................................... 61
FIGURE 19 : DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES PRINCIPALES TIQUES VECTRICES DE LA
BORRÉLIOSE DE LYME ................................................................................................................................... 61
FIGURE 20 : POSITION TAXONOMIQUE DES BACTÉRIES DU GENRE BORRELIA................................ 74
FIGURE 21 : STRUCTURE DES BACTÉRIES DU GENRE BORRELIA ......................................................... 77
TABLEAU 1 : PROTÉINES ANTI-HÉMOSTATIQUES ET IMMUNOMODULATRICES DE LA SALIVE DE TIQUE. . 64
7
Figure 1 : Principales structures de la peau
crête
épidermique
Épiderme
papille
dermique
derme papillaire
rete subpapillare
glande
sudoripare
Derme
derme réticulaire
glande
sébacée
Hypoderme
follicule
pileux
rete cutaneum
D’après Grice et coll., 2011.
8
Introduction
INTRODUCTION
I
LA PEAU : SA STRUCTURE ET SES PRINCIPALES COMPOSANTES
La peau est un tissu complexe qui constitue une barrière contre les agressions
physiques et chimiques du milieu extérieur [Proksch et coll., 2008]. Elle constitue également
une barrière immunologique contre les microorganismes qui colonisent de façon transitoire ou
permanente sa surface [Grice et coll., 2011], ou qui y pénètrent au bénéfice d’une effraction
cutanée, à l’image des bactéries, virus, ou parasites des maladies à transmission vectorielle
[Nestle et coll., 2009]. Outre son rôle de protection, la peau est également un organe sensoriel
[Birder et coll., 1994]. Elle exerce aussi diverses fonctions métaboliques (synthèse de la
vitamine D3, par exemple [Holick, 1988]), et participe à la régulation thermique de
l’organisme. La peau est constituée d’un épithélium – l’épiderme – qui repose sur un tissu
conjonctif – le derme (Figure 1). La peau repose elle-même sur le tissu adipeux sous-cutané –
l’hypoderme –, qui assure la jonction entre celle-ci et les organes et tissus sous-jacents.
9
Introduction
Figure 2 : Organisation de l’épiderme et des kératinocytes
D’après Denecker et coll., 2008.
10
Introduction
A L’ÉPIDERME ET LES KÉRATINOCYTES
L’épiderme constitue la couche la plus superficielle de la peau. Son épaisseur est faible,
de l’ordre du dixième de millimètre, mais varie considérablement selon la partie du corps
considérée1 [Kanitakis, 2002]. L’épiderme est un épithélium pavimenteux stratifié kératinisé
d’origine ectodermique. Les kératinocytes y sont très largement majoritaires puisqu’ils
représentent à eux seuls plus de 95 % des cellules de l’épiderme [Kanitakis, 2002].
L’agencement et la différenciation des kératinocytes permettent d’individualiser quatre
couches successives au sein de l’épiderme [Stevens et coll., 2006].
La couche basale est la couche la plus profonde (Figure 2). Elle est constituée d’une
seule assise de kératinocytes non différenciés : les kératinocytes basaux. Ce sont des cellules
hautes, cylindriques, dont le grand axe est perpendiculaire à la jonction dermo-épidermique.
Elles sont reliées entre elles et aux cellules de la couche épineuse adjacente par des
desmosomes ; elles sont également reliées à la lame basale sous-jacente par des
hémidesmosomes [Kanitakis, 2002]. Les kératinocytes basaux sont des cellules souches dont
la prolifération, puis la migration vers les couches supérieures et la différenciation cellulaire
permettent le renouvellement constant de l’épiderme. Les cellules basales qui migrent dans la
couche épineuse perdent leur morphologie cylindrique, elles s’aplatissent et prennent un
aspect polygonal. Sur les préparations histologiques, où existe une certaine rétraction du
cytoplasme, les kératinocytes de la couche épineuse semblent accrochés entre eux par des
épines (d’où le nom donné à cette couche de cellules), qui correspondent à autant de
desmosomes permettant l’ancrage des filaments de kératine2 [Kanitakis, 2002]. La production
de kératine dans ces cellules augmente, les filaments de kératine deviennent plus épais et plus
1
En peau fine (paupières par exemple) son épaisseur ne dépasse pas 50 µm, alors qu’en peau épaisse (paume des
mains et plante des pieds) son épaisseur peut atteindre 1 mm en raison de l’importance de la couche cornée.
2
Les kératines sont les composants des filaments intermédiaires des cellules épithéliales.
11
Introduction
denses. Les kératinocytes de la couche épineuse de l'épiderme forment plusieurs rangées
cellulaires (3 à 4 assises cellulaires en peau fine et 8 à 10 en peau épaisse). La couche
granuleuse, située au-dessus de la couche épineuse, est formée par 2 à 3 rangées de cellules.
Les kératinocytes de la couche granuleuse sont très aplatis et leur noyau commence à
dégénérer [Stevens et coll., 2006]. Ces cellules sont caractérisées par l’accumulation de
matériel cytoplasmique majoritairement composé de kératine et de lipides. L’aspect granuleux
est dû à la présence de grains de kératohyaline3 et de petits grains lamellaires riches en
lipides, les kératinosomes4. La couche cornée représente la couche la plus superficielle de
l’épiderme. C’est elle qui confère le plus à la peau sa fonction de barrière physique [Proksch
et coll., 2008]. Elle est composée de 5 à 10 assises de cellules mortes, les cornéocytes. Ces
cellules sont complètement aplaties, dépourvues de noyau et d’organites intracellulaires, et
leur cytoplasme est composé de kératine et de filaggrine5. Les cornéocytes les plus
superficiels se détachent de l’épiderme après la lyse du ciment intercellulaire et des
desmosomes6. Dans certaines régions corporelles (en peau épaisse uniquement), on distingue
encore une 5e couche, la couche claire (stratum lucidum) qui correspond à une zone
intermédiaire de transition entre la couche granuleuse et la couche cornée et dont le rôle
principal est de limiter les forces de friction entre ces deux structures [Stevens et coll., 2006].
Outre les kératinocytes, l’épiderme comprend également les mélanocytes, les cellules de
Merkel7, ainsi que des cellules immunitaires spécialisées d’origine hématopoïétique : il s’agit
3
Les grains de kératohyaline contiennent de multiples copies de profilaggrine. Dans la couche cornée, la
profilaggrine se transforme en filaggrine qui participe à formation de la matrice cytoplasmique des cornéocytes.
4
Les kératinosomes déversent leur contenu par exocytose dans les espaces intercellulaires de la couche cornée ;
ils y forment un ciment intercornéocytaire fait de lamelles lipidiques.
5
6
7
La filaggrine agrège les filaments de kératine et permet leur organisation en faisceaux dans les cornéocytes.
C’est le phénomène de desquamation.
Ces cellules ont pour fonctions celles de mécanorécepteurs, et pourraient également exercer des fonctions
trophiques sur les terminaisons nerveuses périphériques et les annexes cutanées.
12
Introduction
majoritairement des cellules de Langerhans, mais également de lymphocytes T,
principalement CD8+ [Nestle et coll., 2009]. Les cellules de Langerhans sont les cellules
dendritiques de l’épiderme, leur fonction principale est de capturer les antigènes et de les
présenter aux lymphocytes T CD4+ après avoir migré vers les ganglions lymphatiques.
L’épiderme ne contient ni vaisseaux sanguins ni vaisseaux lymphatiques. Il est séparé du tissu
conjonctif sur lequel il repose – le derme –, par une lame basale qui constitue la jonction
dermo-épidermique.
Introduction
13
Figure 3 : Principaux éléments de la jonction dermo-épidermique
Adhésion focale
Hémidesmosome
laments de kératine
Kératinocyte
basal
Épiderme
laments d’actine
plectine - BPAG1
BPAG2
intégrine α3β1
intégrine α6β4
Filaments
d’ancrage
Lamina
lucida
collagène XVII
laminine
laminines
Lame basale
collagène IV
nidogène
Fibres
d’ancrage
perlécane
Lamina
densa
collagène VII
collagènes I et III
NOTE. BPAG1 : bullous pemphigoid antigen-1. BPAG2 : bullous pemphigoid antigen-2.
D’après http://www.netzwerk-eb.de/e14/e193/e249/index_eng.html.
Derme
14
Introduction
B LA JONCTION DERMO-ÉPIDERMIQUE
La jonction dermo-épidermique représente une structure spécialisée de la matrice
extracellulaire, qui sépare l’épithélium sus-jacent – l’épiderme – du tissu conjonctif sousjacent – le derme (Figure 3). La jonction dermo-épidermique est une lame basale, synthétisée
conjointement par les fibroblastes du derme et par les kératinocytes de la couche basale de
l’épiderme. La lame basale joue un rôle fondamental comme support mécanique permettant
l’adhésion entre derme et épiderme. Elle intervient également comme support à l’adhésion et
la migration des kératinocytes lors de la restauration de l’épiderme après blessure cutanée
[Martin, 1997]. Enfin, la lame basale se comporte également comme une barrière régulant les
échanges métaboliques et les migrations cellulaires (cellules de Langerhans, lymphocytes)
entre derme et épiderme [Kanitakis, 2002].
15
Introduction
C LE DERME : FIBROBLASTES ET MATRICE EXTRACELLULAIRE
Le derme est un tissu conjonctif d’origine mésodermique sur lequel repose l’épiderme. Il
contient des vaisseaux sanguins, des vaisseaux lymphatiques, des nerfs, ainsi que les annexes
cutanées (glandes sudoripares, follicules pileux et glandes sébacées). La diversité cellulaire du
derme est plus importante que celle de l’épiderme. Outre les fibroblastes qui y représentent
les cellules résidentes principales, le derme comprend également de nombreuses cellules
immunitaires spécialisées (cellules dendritiques dermiques, mastocytes, macrophages,
lymphocytes T CD4+, lymphocytes T γδ et lymphocytes NKT8), et les cellules de soutien des
fibres nerveuses et des vaisseaux sanguins et lymphatiques. L’épaisseur du derme, de l’ordre
du millimètre, est plus grande que celle de l’épiderme, mais varie selon la partie du corps
considérée9 [Kanitakis, 2002]. La surface du derme au contact de l’épiderme présente de
nombreuses projections – papilles dermiques – qui s’imbriquent avec des projections
épidermiques – crêtes épidermiques (Figure 1, page 7). L’interdigitation entre derme et
épiderme renforce la jonction dermo-épidermique et augmente considérablement la surface
d’échange entre les deux structures. Le derme est divisé en deux couches : le derme papillaire
(en superficie) et le derme réticulaire (en profondeur), séparés par le plexus vasculaire souspapillaire (rete subpapillare). Un plexus vasculaire dermique profond (rete cutaneum) sépare
le derme réticulaire de l’hypoderme sous-jacent. Le derme, à l’image de l’épiderme, est un
tissu en renouvellement constant qui résulte d’un équilibre entre synthèse et destruction des
composants protéiques de la matrice extracellulaire.
8
9
NKT : lymphocyte natural killer T.
L’épaisseur du derme peut atteindre près de 4 mm au niveau du dos, des paumes des mains ou des plantes des
pieds.
Introduction
16
Figure 4 : Ultrastructure des fibroblastes
A
B
granule
de sécrétion
microtubule
appareil
de Golgi
noyau
réticulum endoplasmique
rugueux
ribosome
nucléole
mitochondrie
cytoplasme
brilles de
collagène
D’après : http://medinfo.ufl.edu/~dental/denhisto/em/em2_fibroblast.jpg
prolongement
cellulaire
D’après : http://www.rejuvenal.info/images/Terminology/FibroblastImage.jpg
Figure 5 : Hétérogénéité anatomique et intratissulaire des fibroblastes
A
B
1
2
Épiderme
derme papillaire
3
retesubpapillare
Derme
derme réticulaire
4
Hypoderme
retecutaneum
NOTE. A : Les fibroblastes des régions anatomiques 1–4 présentent des différences importantes dans leur
expression génique [Chang et coll., 2002]. B : Au sein d’une même zone anatomique, les fibroblastes du derme
papillaire, du derme réticulaire et les fibroblastes associés aux follicules pileux présentent également des
différences fonctionnelles.
17
1
Introduction
LES FIBROBLASTES
Les fibroblastes sont les cellules résidentes principales du derme. Ce sont des cellules
allongées de morphologie fusiforme ou étoilée. En microscopie optique, leur cytoplasme est
peu visible, au contraire de leur noyau. En microscopie électronique, on y observe tous les
organites cellulaires habituels et en particulier les organites impliqués dans la synthèse des
protéines (Figure 4).
Les fibroblastes du derme représentent une population hétérogène de cellules.
L’hétérogénéité des fibroblastes se décline à deux niveaux : anatomique et intratissulaire
(Figure 5). L’hétérogénéité anatomique relative à la zone corporelle considérée est liée à
l’origine embryologique multiple de ces cellules, mésodermique ou neurectodermique [Sorrell
et coll., 2009]. L’impact fonctionnel de cette hétérogénéité anatomique est important : des
études transcriptomiques réalisées sur des fibroblastes cutanés issus de sites anatomiques
variés ont montré l’existence de différences significatives dans l’expression de gènes
impliqués dans la synthèse de la matrice extracellulaire, dans le métabolisme lipidique, ainsi
que dans les mécanismes de migration et de différenciation cellulaire [Chang et coll., 2002;
Rinn et coll., 2006; Rinn et coll., 2008]. Par ailleurs, au sein d’un même site anatomique, les
fibroblastes cutanés présentent une hétérogénéité intratissulaire, également objectivée par des
différences fonctionnelles entre trois sous-populations cellulaires distinctes de fibroblastes :
les fibroblastes superficiels du derme papillaire, les fibroblastes profonds du derme réticulaire
et les fibroblastes associés aux gaines des follicules pileux [Sorrell et coll., 2004; Pflieger et
coll., 2006].
Les fibroblastes synthétisent les quatre grandes classes des constituants de la matrice
extracellulaire : les collagènes, l’élastine, les protéoglycanes et les glycoprotéines de liaison
(fibronectine et laminines) [Alberts et coll., 2011]. Les fibroblastes synthétisent également des
enzymes protéolytiques (métalloprotéases matricielles et sérine-protéases) dont le rôle
18
Introduction
principal est le clivage des différents constituants protéiques matriciels [Shapiro, 1998]. Dans
le derme, les fibroblastes sont donc à la fois les cellules principales de soutien et les maîtresarchitectes du remodelage de la matrice extracellulaire. Néanmoins, la restriction des
fibroblastes à ce seul rôle a longtemps conduit à considérer ces cellules comme les moins
spécialisées du tissu conjonctif. C’est oublier les nombreuses autres fonctions jouées par ces
cellules qui sont au centre de nombreux processus de régulation cellulaire [Sorrell et coll.,
2009].
Les fibroblastes du derme interagissent avec les autres cellules résidentes de la peau,
comme les kératinocytes et les cellules endothéliales des vaisseaux dermiques. Des boucles
paracrines permettent une interaction étroite entre kératinocytes et fibroblastes : la production
d’IL-1α par les kératinocytes induit notamment la synthèse par les fibroblastes dermiques de
KGF-110 et de GM-CSF11 [Maas-Szabowski et coll., 1996], deux facteurs de croissance qui
agissent en retour sur la croissance et la différenciation des kératinocytes [Maas-Szabowski et
coll., 2001]. Les boucles paracrines de stimulation cellulaire entre fibroblastes et cellules
épithéliales (kératinocytes, cellules endothéliales des vaisseaux dermiques) jouent un rôle
majeur dans la prolifération et la différenciation cellulaire épidermique [Yamaguchi et coll.,
1999], dans la constitution et l’organisation de la jonction dermo-épidermique [Marinkovich
et coll., 1993] ainsi que dans les processus de cicatrisation des blessures cutanées [Martin,
1997; Werner et coll., 2007]. Les fibroblastes sont des cellules clés dans la cicatrisation
cutanée après une blessure, et ce à toutes les étapes successives de ce processus – phase
inflammatoire, phase épithéliale, phase de remodelage tissulaire –, et l’interaction des
fibroblastes avec les kératinocytes et les cellules endothéliales y contribue largement. De plus,
les fibroblastes jouent un rôle important dans la synthèse de la nouvelle matrice
10
11
KGF-1 : keratinocyte growth factor-1.
GM-CSF : granulocyte/macrophage colony-stimulating factor.
Introduction
19
extracellulaire (riche en collagène, fibronectine et acide hyaluronique) et participent ainsi à la
formation du tissu de granulation12 [Martin, 1997]. Enfin, la différenciation des fibroblastes
en myofibroblastes13, stimulée par l’expression forte de TGF-β114 et de fibronectine dans la
plaie, confère à ces cellules des propriétés contractiles qui contribuent au rapprochement des
parois de la plaie [Martin, 1997; Lorena et coll., 2002].
Enfin, les fibroblastes interagissent avec les cellules immunitaires spécialisées. Lors d’un
processus cutané pathologique (tumoral ou infectieux, par exemple), les fibroblastes
contribuent au recrutement et à l’infiltration des cellules immunitaires dans la peau par la
synthèse de cytokines et de chimiokines (comme l’IL-8, l’IL-6 ou encore MCP-115) [BroutyBoye et coll., 2000; Galindo et coll., 2001; Silzle et coll., 2004]. L’expression de CD4016 par
les fibroblastes permet également une interaction directe avec les cellules immunitaires
exprimant
CD40-ligand
(lymphocytes
B,
lymphocytes
T,
cellules
dendritiques,
macrophages …) [Smith et coll., 1997; Brouty-Boye et coll., 2000]. L’interaction
CD40/CD40-ligand contribue d’une part à l’activation des leucocytes recrutés et d’autre part à
l’accentuation du recrutement de ces dernières par une stimulation de la synthèse des
chimiokines et cytokines pro-inflammatoires [Banchereau et coll., 1994]. De plus, les
fibroblastes dermiques sont également capables d’induire la maturation des cellules
dendritiques cutanées, lors de leur migration depuis la peau vers les ganglions lymphatiques
de drainage [Saalbach et coll., 2007]. Les fibroblastes peuvent ainsi être considérés comme de
12
Le tissu de granulation est un tissu conjonctif richement vascularisé qui remplace le caillot de fibrine lors de la
phase proliférative du processus de cicatrisation cutanée. Il est composé d’une matrice extracellulaire riche en
collagène de type III, synthétisée par les fibroblastes.
13
Les myofibroblastes présentent des caractéristiques ultra-structurales et fonctionnelles proche de celles des
muscles avec une forte expression d’α-actine musculaire.
14
15
16
TGF-β1 : transforming growth factor β1.
MCP-1 : monocyte chemoattractant protein 1.
CD40 est un membre de la superfamille des récepteurs au TNF-α.
20
Introduction
véritables cellules sentinelles du système immunitaire inné [Smith et coll., 1997; Silzle et
coll., 2004; Saalbach et coll., 2007].
Introduction
21
2
LA MATRICE EXTRACELLULAIRE
Dans la peau, la matrice extracellulaire est un réseau tridimensionnel complexe de
macromolécules au sein duquel les cellules du derme sont dispersées. La matrice
extracellulaire n’est pas seulement un échafaudage structural qui supporte les tensions
mécaniques auxquelles le tissu est soumis, elle joue aussi un rôle important dans les
mécanismes qui régulent l’adhérence, la migration, la prolifération ainsi que la différenciation
cellulaire [Alberts et coll., 2011]. Dans la peau, la matrice extracellulaire est principalement
synthétisée par les fibroblastes. Parmi les composants moléculaires de la matrice
extracellulaire, les protéines fibreuses que sont les collagènes et l’élastine (organisés sous
forme de fibres) représentent les éléments de structure les plus importants. Les autres
éléments protéiques principaux de la matrice extracellulaire (fibronectine, laminine)
contribuent à la fois à organiser les éléments structuraux de la matrice et à favoriser
l'adhérence
des
cellules
à
celle-ci.
Enfin,
des
chaînes
polysaccharidiques
de
glycosaminoglycanes17 viennent constituer une substance de base fortement hydratée dans
laquelle les protéines fibreuses et les cellules sont incluses. La matrice extracellulaire est un
tissu dont le remodelage permanent repose sur l’équilibre entre synthèse et destruction de ses
constituants : cette dernière fonction est assurée par des métalloprotéases matricielles et des
sérines-protéases.
17
Associés de façon covalente avec un corps protéique, les glycosaminoglycanes forment des protéoglycanes.
Introduction
22
Figure 6 : Principaux éléments de la matrice extracellulaire
Collagène
chaînes α
procollagène
Fibres élastiques
tropocollagène
Fibre élastique
Réseau de bres élastiques
brilles de collagène
micro brilles
( brilline)
10 - 300 nm
relaxation
étirement
liaison croisée
élastine
bres de collagène
0,5 - 3 m
MFAP
D’après Alberts et coll., 2011.
D’après Alberts et coll., 2011.
Fibronectine
Laminines
auto-assemblage
S S
domaines de liaison
chaîne β
S S
N-term
C-term
brine
collagène brine
brine intégrine
brine
héparine
syndécane
brine
S
S
ponts disulfures
intégrine
perlécane
N-term
intégrine
chaîne γ
modules de type I, II et III
région variable
C-term
chaîne α
nidogène
--R-G-D--
auto-assemblage
D’après http://en.wikipedia.org/wiki/Fibronectin
D’après Alberts et al., 2011
D’après Alberts et coll., 2011.
Protéoglycanes
coeur protéique
chondroïtine sulfate
kératane sulfate
acide hyaluronique
protéines de liaison
D’après Alberts et coll., 2011.
23
Introduction
Composants principaux de la matrice extracellulaire
Les fibres de collagène : une molécule de collagène est formée par l’assemblage
hélicoïdal de trois chaînes α, la polymérisation des molécules de collagène permet la
formation de fibrilles de collagène (10 à 300 nm de diamètre) et l’agrégation finale de ces
polymères permet la constitution des fibres de collagène (plusieurs micromètres de diamètre)
[Alberts et coll., 2011]. La grande majorité des fibres présentes dans le derme sont des fibres
de collagène de type I et III18 : le derme réticulaire contient plus de collagène de type III que
le derme papillaire et les fibres de collagène y sont plus organisées [Kanitakis, 2002]. Les
fibres de collagène sont responsables de la résistance aux tensions mécaniques qui s’exercent
sur le derme.
Les fibres élastiques : les fibres élastiques sont constituées d’un noyau protéique fibreux
central – l’élastine –, recouvert d’une gaine de microfibrilles. Les microfibrilles sont ellesmêmes principalement composées d’une glycoprotéine qui se lie à l’élastine – la fibrilline –,
associée à de petites molécules, les microfibril-associated glycoproteins (MFAP) [Alberts et
coll., 2011]. Le réseau de fibres élastiques dans la matrice extracellulaire du derme confère à
la peau son élasticité.
La fibronectine : la fibronectine est un dimère composé de deux sous-unités19 réunies par
des ponts disulfures à l’une de leurs extrémités, et chaque sous-unité est repliée en une série
de domaines fonctionnels distincts, connectés par des segments polypeptidiques flexibles
[Alberts et coll., 2011]. Les différents domaines fonctionnels représentent des sites
18
Plus de 42 gènes humains codent des chaînes α de collagène différentes et 27 types de collagènes résultent des
différentes combinaisons d’assemblage de ces chaînes α.
19
Dans le génome humain, un seul gène code la fibronectine, mais l’épissage alternatif des transcrits est à
l’origine de nombreuses isoformes différentes de la fibronectine.
24
Introduction
spécifiques d'interaction avec d'une part les constituants moléculaires de la matrice
extracellulaire (comme le collagène ou l’héparine) et d'autre part les cellules. Une séquence
particulière de trois acides aminés – arginine/glycine/acide aspartique (ou RGD) – constitue
un site d’interaction important pour la fixation des intégrines et représente ainsi une des
composantes de l’interaction entre cellules et matrice extracellulaire [Alberts et coll., 2011].
Les laminines : les laminines sont une des composantes principales de la lame basale. Il
s’agit d’une famille de protéines flexibles, composées de trois longues chaînes
polypeptidiques (α, β et γ)20 reliées par des ponts disulfures, arrangées à la manière d’un
bouquet à trois fleurs dont les tiges sont enroulées et les têtes restent séparées [Alberts et coll.,
2011]. Les molécules de laminine jouent un rôle majeur dans l’assemblage et l’organisation
de la lame basale et dans son ancrage aux cellules (par son domaine de liaison aux intégrines).
Les glycosaminoglycanes et les protéoglycanes : les glycosaminoglycanes (GAG) sont
des chaînes polysaccharidiques composées de répétitions d’unités disaccharidiques21. Il existe
quatre groupes de GAG – les acides hyaluroniques, les chondroïtines/dermatanes sulfates, les
héparines sulfates et les kératanes sulfates –, et à l’exception de l’acide hyaluronique, tous les
GAG établissent une liaison covalente avec une protéine pour former un protéoglycane
[Alberts et coll., 2011]. Parmi les protéoglycanes d’intérêt, on peut citer le perlécane qui est
un composant de la lame basale, et la décorine qui se lie aux fibres de collagène et en
contrôle l’assemblage.
20
Cinq types de chaînes α, trois types de chaînes β et trois types de chaîne γ sont connues, mais seules 12
isoformes de laminines sont décrites chez l’homme.
21
Un des deux sucres qui composent le disaccharide répétitif est toujours aminé et aussi le plus souvent sulfaté.
25
Introduction
Les enzymes protéolytiques : métalloprotéases et sérine-protéases
La capacité des cellules du derme à détruire la matrice extracellulaire est aussi
importante que leur capacité à la synthétiser et à se lier à elle. Cette capacité est mise à profit
dans les processus de réparation tissulaire, mais également dans les mécanismes de
prolifération et de migration cellulaire. Ainsi, même dans un tissu sain, la matrice
extracellulaire n’est pas statique, il s’agit vraiment d’un tissu dynamique soumis à un lent
renouvellement constant. La destruction des composantes de la matrice extracellulaire repose
sur l’activité d’enzymes protéolytiques (protéases) qui appartiennent principalement à la
classe des métalloprotéases22 matricielles ou à la classe des sérines-protéases23.
Certaines métalloprotéases comme la collagénase MMP124 (qui clive le collagène de type
I et II) ou l’élastase MMP12 (qui clive l’élastine des fibres élastiques) sont assez spécifiques,
d’autres comme la stromélysine MMP3 ou la matrilysine MMP7 ont une activité catalytique
sur un plus grand nombre de substrats, et le spectre protéolytique de ces différentes
métalloprotéases est parfois chevauchant [Vu et coll., 2000]. L’intégrité structurale de la
matrice est obtenue grâce à un contrôle étroit de l’activité des métalloprotéases matricielles.
La régulation de cette activité est assurée par le contrôle de l’activation des précurseurs
enzymatiques, la sécrétion d’inhibiteurs tissulaires de métalloprotéases (TIMP25), et le
confinement de certaines protéases à la surface cellulaire (métalloprotéases membranaires
MMP14, MMP15, MMP16 et MMP17) [Vu et coll., 2000]. Outre leur rôle majeur dans le
remodelage de la matrice extracellulaire, les métalloprotéases matricielles interviennent
également dans le contrôle et la modulation de la réponse inflammatoire et de l’immunité
22
23
24
25
Le site catalytique des métalloprotéases contient un ion métallique (zinc le plus souvent), d’où leur nom.
La séquence peptidique du site catalytique des sérines-protéases contient toujours une sérine, d’où leur nom.
MMP : matrix metalloprotease.
TIMP : tissue inhibitors of metalloproteases.
26
Introduction
innée, par leur action potentialisatrice ou inhibitrice sur l’activité des cytokines et des
chimiokines [Parks et coll., 2004]. Par exemple, la métalloprotéase MMP9 induit le clivage et
l’activation de la chimiokine IL-8 [Van den Steen et coll., 2000]. À l’inverse, d’autres
métalloprotéases comme MMP1, -3, -13 et -14 induisent le clivage et l’inactivation des
chimiokines CCL2, CCL8 et CCL13 [McQuibban et coll., 2002].
Des sérines-protéases participent également à la destruction des composants protéiques
matriciels. L’exemple typique de ces sérines-protéases est la plasmine, enzyme clé du
processus de fibrinolyse, et dont le rôle tissulaire est moins souvent évoqué. La plasmine est
synthétisée sous forme d’un précurseur inactif – le plasminogène. L’activation du
plasminogène en plasmine est sous la dépendance d’activateurs du plasminogène (tPA26 et
uPA27), eux-mêmes contrôlés par les inhibiteurs de l’activateur du plasminogène (PAI-128 et
PAI-2). Dans les tissus, la plasmine est capable de détruire directement les composants
protéiques de la matrice extracellulaire (à l’exception du collagène) [Saksela et coll., 1988],
ou indirectement par l’activation des métalloprotéases (comme MMP1 et MMP9) [Davis et
coll., 2001].
26
27
28
tPA : tissue-type plasminogen activator.
uPA : urokinase-type plasminogen activator.
PAI : plasminogen activator inhibitor.
27
Introduction
D LES DÉFENSES IMMUNITAIRES DE LA PEAU
La première ligne de défense de la peau contre les agents pathogènes est la barrière
physique que l’épiderme (et en particulier sa couche cornée) constitue. La flore commensale
cutanée contribue également à la protection de la peau contre les agents pathogènes, dans la
mesure où les germes commensaux entrent en compétition avec les germes pathogènes pour
la même niche écologique [Alberts et coll., 2011]. À cette première protection s’ajoutent les
défenses immunitaires spécialisées, dont les composantes innée et adaptative sont étroitement
liées.
1
LA RÉPONSE IMMUNITAIRE INNÉE
La principale fonction du système immunitaire inné (dans la peau mais également dans
tous les autres organes) est d’assurer la défense immédiate de l’organisme contre les agents
pathogènes, avant que les mécanismes plus spécifiques – mais aussi plus lents à se
développer – du système immunitaire adaptatif ne se mettent en place. De plus, le système
immunitaire inné contribue, par l’intermédiaire des cellules présentatrices d’antigènes et des
très nombreuses molécules de signalisation extracellulaires qu’il produit, à l’activation des
réponses adaptatives. Le système immunitaire inné de la peau s’articule autour de médiateurs
solubles variés (cascade du complément, peptides antimicrobiens, cytokines et chimiokines),
de cellules immunitaires spécialisées, et de cellules épithéliales et conjonctives (kératinocytes,
fibroblastes), qui participent à la synthèse des médiateurs solubles.
28
Figure 7 : Système du complément
Introduction
29
Introduction
La cascade du complément
Le système du complément29 (Figure 7) est composé de plus d’une trentaine de protéines,
présentes à la fois dans le compartiment plasmatique et dans les espaces extracellulaires
tissulaires. Il est organisé sous la forme d’une cascade enzymatique comportant trois voies
d’activation, un composant central (C3) et une voie effectrice commune. Le système
comprend également un ensemble complexe de protéines régulatrices qui assurent son
contrôle et permettent de protéger les cellules de l’hôte. La voie classique (activation initiale
de C1) est initiée par la fixation d’anticorps de type IgG ou IgM à leurs antigènes cibles30 ; la
voie des lectines (activation initiale de la lectine liant le mannane) et la voie alternative
(activation directe de C331) sont initiées par divers résidus (comme le mannose ou la N-acétylglucosamine pour la voie des lectines, ou le lipopolysaccharide (LPS) des bactéries à Gram
négatif pour la voie alternative) présents à la surface des microorganismes [Male et coll.,
2007]. Les trois voies conduisent à l’immobilisation du fragment C3b à la surface du
pathogène, qui déclenche à son tour l’activation des composants tardifs du complément (C5 à
C9), dont l’assemblage en « complexe d’attaque membranaire » aboutit à la formation d’un
pore transmembranaire qui entraîne finalement la lyse du pathogène cible. Outre l’action
lytique directe exercée sur les agents pathogènes, le complément participe également au
recrutement des cellules phagocytaires (effets chimiotactiques de petits composants formés
comme C3a et C5a), à l’induction du processus de phagocytose (opsonisation de la cible), et à
29
Le terme « complément » a été proposé par Paul Ehrlich en 1897 pour désigner les capacités de ce système à
amplifier (ou « complémenter ») les propriétés bactéricides du sérum.
30
Cette voie nécessite que l’hôte ait préalablement développé des anticorps spécifiques contre le
pathogène cible. À ce titre, la voie classique du complément est liée à la réponse immunitaire adaptative.
31
L’hydrolyse naturelle de C3 permet la génération permanente à bas bruit de C3a et C3b.
Introduction
30
la sélection de lymphocytes B spécifiques (reconnaissance simultanée des complexes
C3d/antigènes par les récepteurs CR2 et BCR32) [Male et coll., 2007].
Les peptides antimicrobiens
Les peptides antimicrobiens sont de petites molécules cationiques33 qui, comme leur nom
l’indique, exercent une activité antimicrobienne directe sur un large spectre de
microorganismes (bactéries à Gram positif et négatif, champignons, parasites, virus). Dans la
peau, les deux principales familles de peptides antimicrobiens sont les défensines et les
cathélicidines [Yamasaki et coll., 2008], mais d’autres peptides possédant une activité
antimicrobienne y sont également synthétisés, comme la psoriasine [Gläser et coll., 2005], la
dermcidine [Schittek et coll., 2001], la RNase7 [Harder et coll., 2002] ou encore le lysozyme
[Klenha et coll., 1967]. L’unique membre des cathélicidines chez l’homme – LL-37 – est
produit par de nombreuses cellules cutanées, incluant les kératinocytes, les polynucléaires
neutrophiles et les mastocytes. Les défensines les plus exprimées dans la peau chez l’homme
sont les β-défensines34 : les kératinocytes participent notamment à la synthèse de hBD-135, -2
et -3. Outre leur activité antimicrobienne, les peptides antimicrobiens ont une activité
chimiotactique sur une large variété de cellules immunitaires spécialisées36 [Yamasaki et
coll., 2008] ; ils stimulent également la migration, la prolifération et la production de
cytokines par les kératinocytes (à ce titre, ils contribuent également aux mécanismes de
cicatrisation cutanée) [Niyonsaba et coll., 2007]. Les peptides antimicrobiens représentent
32
33
34
BCR : B cell receptor.
Les peptides antimicrobiens sont riches en acides aminés basiques (arginine et lysine).
La distinction entre α-, β- et θ-défensines est liée à la répartition des ponts disulfures qui unissent les feuillets
β dont ces molécules sont constituées ; l’homme ne produit pas de θ-défensines.
35
36
hBD : human β-defensin.
LL-37 stimule le recrutement des polynucléaires neutrophiles, des monocytes/macrophages et des
lymphocytes T ;
les
β-défensines
stimulent
le
recrutement
des
polynucléaires
monocytes/macrophages, des lymphocytes T, des cellules dendritiques, et des mastocytes.
neutrophiles,
des
Introduction
31
donc d’importants « signaux de dangers », et le concept émergeant d’« alarmine » qui leur
est attaché [Oppenheim et coll., 2007] résume la diversité de leurs effets sur les réponses
immunitaires innée et adaptative.
Activation de la composante cellulaire de l’immunité innée
De nombreuses cellules participent à la réponse immunitaire innée cutanée. Les cellules
immunitaires spécialisées qui résident dans la peau, ou qui y sont recrutées à la faveur d’un
processus inflammatoire, en font bien entendu partie au premier plan : il s’agit des cellules
dendritiques
(cellules
de
Langerhans
et
cellules
dendritiques
dermiques),
des
monocytes/macrophages, des polynucléaires neutrophiles, des mastocytes, et des cellules
NK37 [Nestle et coll., 2009]. Les fonctions principales de ces cellules sont :
— la phagocytose : elle est assurée par les cellules phagocytaires professionnelles
(macrophages et polynucléaires neutrophiles) ;
— la lyse directe des pathogènes ou des cellules les ayant internalisés : elle repose sur la
libération dans le milieu extracellulaire du contenu des granules des polynucléaires
neutrophiles (lysozyme, hydrolase acide, peptides antimicrobiens) et des cellules NK
(perforine et granzymes) [Male et coll., 2007] ;
— l’apprêtement puis la présentation des antigènes aux cellules de l’immunité adaptative par
les cellules présentatrices d’antigène (cellules dendritiques) ;
De plus, les mastocytes [Kumar et coll., 2010] ainsi que les principales cellules résidentes
épithéliales (kératinocytes) ou conjonctives (fibroblastes) de la peau participent également à
l’initiation et la coordination de la réponse inflammatoire générée lors d’un processus
infectieux.
37
NK : natural killer.
Introduction
32
Figure 8 : Les récepteurs de type Toll
PAMPs bactériens
PAMPs viraux
acide
lipotéichoïque
??
lipopeptides
triacylés
lipopeptides
diacylés
agelline
LPS
TLR5
TLR4
ilôts CpG
ARN
double brin
ARN
simple brin
peptidoglycane
TLR10
TLR1
TLR2
TLR6
compartiment
extracellulaire
cytoplasme
TLR8
endosome
TLR9
TLR7
TLR3
noyau
D’après Kapetanovic et coll., 2007 ; Nestle et coll., 2009.
Cyt okines
I nt erférons
Pept ides
ant imicrobiens
33
Introduction
L’activation de ces différents types cellulaires nécessite au préalable la reconnaissance
sélective des agents pathogènes par ces cellules. Cette reconnaissance repose sur des
récepteurs capables de distinguer les immunostimulants associés aux pathogènes (non-soi)
des molécules de l’hôte (soi). Ces immunostimulants sont fréquemment présents sous forme
de motifs répétés à la surface des pathogènes, et sont ainsi appelés motifs moléculaires
associés aux agents pathogènes – ou PAMPs38. Le peptidoglycane et les flagelles bactériens,
les ilots dinucléotidiques – cytosine polyguanine (CpG) – non méthylés de l’ADN bactérien et
viral, le LPS des bactéries à Gram négatif, ou encore le mannane et la chitine des
champignons font partie des PAMPs les mieux caractérisés [Alberts et coll., 2011]. Ces
PAMPs sont reconnus par des récepteurs de reconnaissance de motif – ou PRRs39. Les PRRs
incluent la famille emblématique des récepteurs de type Toll40 – ou TLRs41,42 [Medzhitov et
coll., 1997], mais d’autres familles de récepteurs comme les récepteurs intracellulaires de type
NOD – ou NLRs43 – et certains récepteurs de type lectine (à l’exemple du récepteur au
mannose, DC-SIGN44, ou dectine-1 et -2, exprimés notamment par les cellules phagocytaires
mononucléées et les cellules dendritiques) sont également impliqués dans la reconnaissance
des pathogènes [Kapetanovic et coll., 2007]. À l’heure actuelle, dix TLRs fonctionnels
(Figure 8) ont été identifiés chez l’homme [Kawai et coll., 2011]. TLR1, -2, -4, -5, -6, et -10
sont exprimés à la surface des cellules, alors que TLR-3, -7, -8 et -9 sont des récepteurs
38
39
40
PAMPs : pathogen associated molecular patterns.
PRR : pattern recognition receptors.
Chez la drosophile, la protéine Toll, initialement décrite comme un récepteur cellulaire impliqué dans le
positionnement embryonnaire de l’axe dorso-ventral, est impliquée dans la défense immunitaire anti-fongique.
41
42
TLR : Toll-like receptor.
Les TLRs (homologues de la protéine Toll de drosophile) ont été décrits pour la première fois chez l’homme à
la fin des années quatre-vingt-dix.
43
NLR : initialement acronyme de NOD (Nucleotide Oligomerization Domain)-like receptors, le terme NLR
représente actuellement l’acronyme de nucleotide-binding domain and leucine- rich repeat-containing
molecules.
44
DC-SIGN : dendritic cell-specific intercellular adhesion molecule-3-grabbing non-integrin.
34
Introduction
intracellulaires situés dans la voie endosomale [Blasius et coll., 2010]. Chez l’homme, les
TLRs sont très largement exprimés par les cellules immunitaires, mais également par les
kératinocytes [Nestle et coll., 2009] et les fibroblastes [Wang et coll., 2011].
La stimulation de ces différents récepteurs active les voies de signalisation intracellulaire
(et notamment la voie NF-κB45) qui conduisent à la synthèse de cytokines proinflammatoires. Les cytokines contribuent à initier, amplifier et coordonner les réponses
immunitaires innée et adaptative. Il est impossible ici d’en faire une description détaillée –
tant le nombre et la diversité de ces médiateurs solubles sont grands. Les cytokines sont
classées dans un certain nombre de catégories, dont les principales sont :
— les interleukines : elles sont produites majoritairement par les leucocytes, mais les
kératinocytes et les fibroblastes sont également capables de les synthétiser ;
— les chimiokines46 : leur principale fonction (chimiotactisme) est de stimuler la migration et
le recrutement cellulaire sur le site d’une réaction inflammatoire ; elles sont produites par les
cellules immunitaires spécialisées, mais aussi par les cellules épithéliales et conjonctives ;
— les familles du TNF47, du TGF (éléments clés du processus inflammatoire), et les CSF48
(qui contrôlent la division et différentiation des cellules d’origine hématopoïétique) ;
— les interférons : les interférons de type I (IFN-α et IFN-β en particulier) sont
principalement produits par les cellules infectées par un virus ; l’interféron de type II (IFN-γ)
est produit par les lymphocytes T et les cellules NK. Bien connus pour leur rôle dans
l’immunité antivirale [Sadler et coll., 2008], les interférons sont également impliqués dans la
défense contre les bactéries intra- [Perry et coll., 2005] et extracellulaires [Mancuso et coll.,
2009].
45
46
47
48
NF-κB : nuclear factor κB.
L’espacement des deux premières cystéines définit quatre catégories de chimiokines (CC, CXC, C, et CX3C).
TNF : tumor necrosis factor.
CSF : colony stimulating factor.
35
2
Introduction
LA RÉPONSE IMMUNITAIRE ADAPTATIVE
La réponse immunitaire adaptative est un système de défense contre les pathogènes,
propre aux vertébrés. Contrairement à la réponse immunitaire innée, la réponse immunitaire
adaptative se caractérise par sa spécificité à l’égard de l’agent pathogène qui l’induit, et sa
capacité à conserver une mémoire immunologique, à même d’assurer plus efficacement et
plus rapidement la destruction d’un pathogène « connu » lors d’une réinfection. Néanmoins,
la distinction dichotomique (dont l’objectif didactique fait pourtant sens) entre réponse
immunitaire innée et adaptative est très réductrice, car les deux systèmes sont
interdépendants. L’activation efficace du système immunitaire adaptatif nécessite par exemple
qu’il soit préalablement stimulé par le système immunitaire inné, et plusieurs types cellulaires
– de même que de nombreux médiateurs solubles – participent aux deux systèmes. Les deux
bras armés du système immunitaire adaptatif – la réponse à médiation cellulaire et la réponse
de type humorale (médiée par les anticorps) – reposent respectivement sur les lymphocytes de
type T et les lymphocytes de type B (ainsi que leur forme mature plasmocytaire). Alors que
les lymphocytes B reconnaissent les antigènes associés aux pathogènes dans leur
configuration native, les lymphocytes T reconnaissent des fragments antigéniques apprêtés
par les cellules présentatrices d’antigènes, en association aux protéines CMH49.
Dans la peau, on retrouve les cellules présentatrices d’antigène capables d’initier la
réponse adaptative : ce sont les cellules dendritiques dermiques et les cellules de Langerhans
dans l’épiderme [Nestle et coll., 2009]. Elles sont l’exemple type des cellules situées à
l’interface entre immunité innée et adaptative. Après avoir capté l’antigène, les cellules
dendritiques quittent la peau par les vaisseaux lymphatiques pour rejoindre les ganglions
lymphatiques locorégionaux correspondants, au sein desquels ils présentent l’antigène aux
lymphocytes T naïfs. La stimulation (spécifique de l’antigène présenté) et l’expansion clonale
49
CMH : complexe majeur d’histocompatibilité.
36
Introduction
des lymphocytes conduisent à la génération d’un grand nombre de lymphocytes effecteurs et
de lymphocytes mémoires. Dans l’épiderme, la majorité des lymphocytes T résidents sont des
lymphocytes T CD8+ mémoires, alors que dans le derme la proportion entre lymphocytes T
CD8+ et lymphocytes T CD4+ (mémoires pour la plupart) est approximativement équivalente
[Nestle et coll., 2009]. La plupart de ces lymphocytes expriment le marqueur CLA50 dont
l’affinité pour la E-sélectine (ou ELAM–151) – exprimée plus spécifiquement par les cellules
endothéliales d’un site cutané inflammatoire – permet leur adressage spécifique dans la peau
[Picker et coll., 1991]. Lors d’un processus inflammatoire cutané, les différentes chimiokines
et autres médiateurs solubles chimiotactiques exprimés localement contribuent au recrutement
approprié des leucocytes circulants et leur migration depuis le courant circulatoire vers la
peau, au niveau du site inflammatoire. Les lymphocytes T auxilliaires (T helper), dont la
capacité à stimuler la production d’anticorps par les lymphocytes B est essentielle pour
l’élimination des pathogènes extracellulaires, sont également présents dans la peau, en
particulier lorsqu’une réaction inflammatoire s’y produit. Les Th1, Th2 et Th17 en sont les
principaux sous-types [Nestle et coll., 2009] ; cependant, une autre catégorie de lymphocytes
T auxilliaires – les Th22 –sécrétant l’IL-22 mais (à la différence des Th17) pas l’IL-17 ni
l’IFN-γ, semblent également impliqués dans la réponse immunitaire adaptative cutanée
[Eyerich et coll., 2009].
50
51
CLA : cutaneous lymphocyte-associated antigen.
ELAM-1 : endothelial leukocyte adhesion molecule 1.
37
Introduction
II BORRÉLIOSE DE LYME : ASPECTS ÉPIDÉMIOLOGIQUES ET CLINIQUES
A HISTORIQUE
Les premières descriptions de la maladie de Lyme ont été rapportées en Europe dès la fin
du XIXe siècle. Buchwald en 1883 [Buchwald, 1883], puis Pick en 1894 [Pick, 1894],
décrivaient les caractéristiques cliniques de ce qui fut identifié par Herxheimer et Hartmann
en 1902 [Herxheimer et coll., 1902] comme l’acrodermatite chronique atrophiante52 (ACA).
La manifestation clinique cardinale de la maladie de Lyme, l’érythème migrant, a été décrite
dès le début du XXe siècle. Afzelius en 1910 [Afzelius, 1910] décrivait un érythème faisant
suite à une piqûre de tique, évoquant déjà ainsi la possibilité d’une maladie infectieuse à
transmission vectorielle, puis Lipschütz en 1913 [Lipschütz, 1913] proposa le terme
d’« erythema chronicum migrans »53. Garin et Bujadoux en 1922 [Garin et coll., 1922] furent
les premiers à décrire les manifestations neurologiques de la maladie54. Garin et Bujadoux
décrivaient alors le cas d’une méningoradiculite survenue chez un patient ayant présenté un
érythème migrant. La notion d’une piqûre de tique préalable et d’un test de BordetWassermann55 positif chez ce patient en l’absence d’arguments cliniques en faveur d’une
syphilis a conduit ces auteurs dès cette époque à évoquer l’hypothèse d’une spirochétose
transmise par les tiques. Quelques années plus tard, Bannwarth rapporta la première
description de méningite lymphocytaire après piqûre de tique [Bannwarth, 1941]. Parmi les
autres manifestations cutanées de la maladie de Lyme, le lymphocytome cutané bénin (dont le
52
53
L’acrodermatite chronique atrophiante est également connue sous le nom de maladie de Pick-Herxheimer.
L’érythème migrant (terme à préférer à celui d’érythème chronique migrant) est également connu sous le nom
d’érythème de Lipschütz.
54
L’atteinte méningoradiculaire de la neuroborréliose précoce est également appelée syndrome de Garin-
Bujadoux-Bannwarth.
55
Le test de Bordet-Wassermann est un test sérologique basé sur la réaction de fixation du complément, utilisé à
cette époque pour le diagnostic biologique de la syphilis.
38
Introduction
terme fut introduit en 1943 par Bäfverstedt [Bäfverstedt, 1943], et dont l’usage consacre
désormais le nom de « lymphocytome borrélien ») fut décrit pour la première fois en 1911
par Burckhardt [Burckhardt, 1911].
Bien que les aspects dermatologiques et neurologiques de la maladie aient été identifiés
dès le début du XXe siècle en Europe, il aura fallu attendre le début des années soixante-dix
pour que soit décrite par Scrimenti la première observation clinique de la maladie (un
érythème migrant) en Amérique du Nord [Scrimenti, 1970]. Le nom de la maladie de Lyme
provient de celui de la commune d’Old Lyme (Connecticut, États-Unis, Figure 9) où, en
1977, les manifestations articulaires de la maladie ont été décrites pour la première fois par
Steere [Steere et coll., 1977a]. Steere et ses collaborateurs ont ensuite pu établir un lien entre
les manifestations cutanées et articulaires observées avec les autres aspects neurologiques et
cardiaques de la maladie [Steere et coll., 1977b]. Les diverses manifestations cliniques de la
maladie n’ont été finalement regroupées dans le cadre nosologique de la borréliose de Lyme
que dans les années quatre-vingt, après la découverte de l’agent étiologique par Burgdorfer
[Burgdorfer et coll., 1982], un spirochète dont l’espèce type, Borrelia56 burgdorferi, porte
désormais le nom.
56
La dénomination du genre bactérien est un hommage à Amédée Borrel, directeur de l'Institut d'hygiène et de
bactériologie de Strasbourg, de 1919 à 1936.
Introduction
39
Figure 9 : Borrelia burgdorferi, maladie de Lyme – origine des mots
A
http://www.pbase.com/csw62/image/51179027
B
C
NOTE. (A) Localisation géographique de la commune de Old Lyme, (Connecticut, États-Unis).
(B) Amédée Borrel (http://www.pasteur.fr/ip/portal/action/WebdriveActionEvent/oid/01s-00000f-025)
(C) Willy Burgdorfer (http://www.sciencephoto.com/image/)
40
B
Introduction
ÉPIDÉMIOLOGIE DE LA BORRÉLIOSE DE LYME
La borréliose de Lyme est la maladie à transmission vectorielle la plus fréquente de
l’hémisphère nord. Elle survient en Europe, en Amérique du Nord, en Asie ainsi que dans
quelques pays du Maghreb, suivant ainsi la distribution géographique de son vecteur (Figure
19, page 61). En l’absence de systèmes de déclaration obligatoire de la maladie dans la
plupart des pays concernés, les chiffres d’incidence rapportés sont à considérer avec
précaution : dans une récente revue de la littérature, le nombre annuel moyen de cas était
estimé à environ 65 000 en Europe, 16 000 en Amérique du Nord et 3 000 en Asie [Hubalek,
2009]. En Europe, les taux d’incidence présentent d’importantes variations géographiques
avec un gradient décroissant d’est en ouest : les plus fortes incidences sont observées en
Europe centrale avec plus de 100 cas pour 100 000 habitants en Autriche et en Slovénie
[Hubalek, 2009]. En France, l’incidence de la borréliose de Lyme a été estimée à 9,4 cas pour
100 000 habitants57 avec également de fortes variations régionales, les incidences les plus
élevées étant observées dans le Nord-Est (et en particulier en Alsace) et dans le Limousin
[Letrilliart et coll., 2005]. Enfin, aux États-Unis, l’incidence est estimée à environ 6 cas pour
100 000 habitants et par an [Hubalek, 2009].
57
Estimation obtenue sur une période d’observation de mai 1999 à avril 2000.
41
Introduction
C MANIFESTATIONS CLINIQUES
1
ASPECTS CLINIQUES PRINCIPAUX ET HISTOIRE NATURELLE DE LA MALADIE
La maladie de Lyme évolue en deux phases, précoce et tardive. La phase précoce
localisée (anciennement phase primaire) correspond à l’apparition d’un érythème migrant qui
survient après un délai de quelques jours le plus souvent, et parfois jusqu’à quelques semaines
après la piqûre de tique. Sa fréquence est variable en fonction des études, mais se situe
environ autour de 70 à 80 % des patients présentant une borréliose de Lyme confirmée [Strle
et coll., 2009]. La lésion cutanée évolue généralement sur plusieurs semaines, voire plusieurs
mois avant de régresser spontanément ; l’administration d’un traitement antibiotique adapté
permet de réduire la durée globale de son évolution.
De façon parfois presque concomitante, ou plus souvent décalée par rapport à la phase
précoce localisée, peut suivre une phase précoce disséminée. Cette phase précoce disséminée
(anciennement phase secondaire) correspond à la dissémination du pathogène, par voie
sanguine, vers ses organes cibles profonds (système nerveux central et périphérique,
articulations, cœur, œil notamment), mais aussi superficiels puisque la peau est l’un des sites
de dissémination possible et même privilégié de la bactérie. La dissémination hématogène de
la bactérie peut se traduire par des signes généraux à type de syndrome pseudogrippal. Les
manifestations cliniques observées à ce stade sont très variées avec une prédominance des
formes neurologiques et rhumatologiques ; les atteintes dermatologiques, cardiaques ou
ophtalmologiques étant plus rares. L’atteinte neurologique58 se manifeste principalement par
des méningo-radiculites sensitives, et les localisations crâniennes de la méningo-radiculite
sont fréquentes [Oschmann et coll., 1998]59. Toutes les paires de nerfs crâniens peuvent être
58
59
On parle à ce stade de neuroborréliose précoce.
Dans cette étude, l’atteinte des nerfs crâniens concernait 47 % des 330 cas de neuroborréliose étudiés.
42
Introduction
potentiellement touchées, mais l’atteinte uni- ou bilatérale du nerf facial est prépondérante
[Oschmann et coll., 1998], en particulier chez l’enfant [Christen et coll., 1993]. La borréliose
de Lyme représente d’ailleurs en zone d’endémie une des étiologies les plus fréquentes des
paralysies faciales de l’enfant [Jenke et coll., 2011]60. Des atteintes méningées ou motrices
périphériques pures isolées sont possibles, mais plus rares ; il en est de même pour les
atteintes encéphalitiques, cérébelleuses ou médullaires, qui surviennent principalement lors de
la phase tardive de la maladie [Strle et coll., 2009]. Les manifestations rhumatologiques sont
essentiellement des arthrites inflammatoires, mono- ou plus rarement oligoarticulaires, qui
concernent principalement les grosses articulations comme le genou [Strle et coll., 2009]. Les
manifestations dermatologiques de la phase disséminée précoce sont représentées par
l’érythème migrant multiple et par le lymphocytome borrélien (anciennement lymphocytome
cutané bénin). Les manifestations cardiaques de la borréliose de Lyme sont principalement en
rapport avec des troubles de la conduction à type de bloc auriculo-ventriculaire [Strle et coll.,
2009]. L’atteinte oculaire peut concerner toutes les tuniques de l’œil61 (conjonctive, cornée,
corps vitré, rétine) ainsi que le nerf optique [Bodaghi, 2007]. Le spectre clinique des
manifestations oculaires associées à la borréliose de Lyme étant particulièrement large et sa
fréquence particulièrement faible, leur diagnostic demeure difficile.
Les manifestations tardives de la maladie (anciennement phase tertiaire) peuvent
survenir plusieurs mois voire plusieurs années après le début de l’infection ; elles sont de
nature cutanée, neurologique ou articulaire et elles évoluent sur un mode chronique. L’atteinte
cutanée tardive de la borréliose de Lyme correspond à l’ACA. Le rôle pathogénique de
Borrelia dans la survenue d’autres dermatoses chroniques comme les morphées, les lichens
scléreux ou encore les dermatites granulomateuses interstitielles [Moreno et coll., 2003] a été
60
61
Dans cette étude, les neuroborrélioses représentaient 23,5 % des cas de paralysie faciale (106 enfants inclus).
Dans le cadre d’une neuroborréliose, la symptomatologie oculaire peut aussi être liée à l’atteinte
méningoencéphalitique ou à l’atteinte des nerfs crâniens III, IV et VI (oculomoteurs) ainsi que du V et du VII.
43
Introduction
évoqué. Les études dont le diagnostic étiologique est basé sur la sérologie sont non seulement
contestables par leur méthodologie (la sérologie ne permettant pas à elle seule d'apporter la
preuve d'une infection active à Borrelia) mais également contradictoires, les unes affirmant
[Aberer et coll., 1985; Aberer et coll., 1987b; Aberer et coll., 1987c; Weber et coll., 1988;
Aberer et coll., 1991b] et les autres infirmant [Hansen et coll., 1987; Hoesly et coll., 1987;
Vaillant et coll., 1992; Akimoto et coll., 1996] l'existence d'un lien entre infection à Borrelia
et survenue de morphées/lichens scléreux. Par ailleurs, les études basées sur la recherche de la
bactérie par PCR dans ces lésions cutanées sont également contradictoires, car même si la
plupart d'entre elles excluent ce lien de causalité [Meis et coll., 1993; Ranki et coll., 1994;
Dillon et coll., 1995; Fan et coll., 1995; Wienecke et coll., 1995; Weide et coll., 2000;
Goodlad et coll., 2002], deux études suggèrent cependant que certaines espèces particulières
de Borrelia (B. afzelii et B. garinii notamment) pourraient être responsables de morphées ou
de lichens scléreux dans des zones géographiques bien déterminées (Allemagne, Japon)
[Schempp et coll., 1993; Fujiwara et coll., 1997]. La controverse sur ce sujet pourrait être lié,
en partie au moins, à la confusion des différentes entités nosologiques, très proches sur le plan
anatomo-clinique, ainsi qu'à la coexistence, chez un même individu, de ces différentes
manifestations cliniques [Aberer et coll., 1987a; Coulson et coll., 1989; Carlesimo et coll.,
2010]. Les complications neurologiques62 sont essentiellement des encéphalomyélites
chroniques et des polyneuropathies sensitives axonales qui surviennent principalement chez
des patients atteints d’une ACA, dans les dermatomes concernés par l’atteinte cutanée
[Kindstrand et coll., 1997; Oschmann et coll., 1998]. Enfin, les manifestations
rhumatologiques tardives sont caractérisées par des arthrites chroniques qui viennent
compliquer l’évolution des arthrites de la phase précoce.
62
On parle à ce stade de neuroborréliose tardive.
44
Introduction
Une présentation complète de la maladie – un érythème migrant après piqûre de tique,
suivi de manifestations disséminées neurologiques ou articulaires, et le développement tardif
d’une acrodermatite ou de lésions neurologiques ou articulaires chroniques – est relativement
rare. Si la description schématique de l’histoire naturelle de la maladie sous forme de phases
(primaire localisée, primaire disséminée et tardive) présente un avantage didactique
indéniable, elle présente aussi malheureusement l’inconvénient d’une vue trop théorique et
parfois décalée par rapport à la réalité des observations rapportées par les praticiens de terrain.
Les différentes phases de la maladie peuvent être chevauchantes et la progression de la
maladie d’une phase à une autre n’est pas systématique. Même en l’absence de traitement, les
manifestations de la phase précoce (localisée ou disséminée) peuvent régresser spontanément
sans jamais conduire au développement des manifestations de la phase tardive. Inversement,
la phase précoce peut être totalement asymptomatique ou ses manifestations cliniques peuvent
passer inaperçues, les manifestations tardives de la maladie survenant alors de façon
inaugurale sans qu’aucun élément de la phase précoce de la maladie ait pu être décelé.
Le seul signe clinique permettant d’établir de façon formelle le diagnostic de borréliose
de Lyme est la présence d’un érythème migrant typique, qu’on peut à ce titre considérer
comme une manifestation pathognomonique de la maladie. Cependant, aux États-Unis,
l’existence d’une autre pathologie transmise par les tiques, le STARI63, responsable de lésions
cutanées de présentation très similaire à celle de l’érythème migrant, ne permet pas d’être
aussi catégorique et doit faire évoquer la possibilité d’un diagnostic différentiel [Strle et coll.,
2009]. D’autres manifestations cliniques, comme le lymphocytome cutané bénin et l’ACA, de
diagnostic parfois difficile, sont également extrêmement évocatrices d’une borréliose de
Lyme. Les autres manifestations cliniques de la maladie ne sont pas spécifiques de la
borréliose de Lyme : c’est l’exposition possible à des piqûres de tique en zone d’endémie
63
STARI : southern tick-associated rash illness. Le STARI est dû à Borrelia lonestari (espèce génétiquement
proche du groupe des Borrelia des fièvres récurrentes), transmise par la tique dure Amblyomma americanum.
Introduction
45
associée à des arguments cliniques et des données biologiques compatibles qui permettent
d’évoquer le diagnostic. À l’exception de l’érythème migrant typique, la positivité d’un test
biologique est requise pour confirmer le diagnostic de borréliose de Lyme [Schramm et coll.,
2009].
L’infection par Borrelia est plus souvent symptomatique aux États-Unis (90 % des cas
avec séroconversion) qu’en Europe (<50 % des cas) [Strle et coll., 2009] et la présentation
clinique de la borréliose de Lyme aux États-Unis et en Europe est différente. Ces différences
sont en partie liées à la distribution géographique transatlantique très différente des espèces
pathogènes de Borrelia et à l’existence d’un organotropisme relatif lié à l’espèce de Borrelia
en cause [Baranton et coll., 2009]. En Amérique du Nord, la borréliose de Lyme se complique
plus souvent d’atteintes articulaires que d’atteintes neurologiques et les manifestations
cutanées représentées par le lymphocytome borrélien et l’ACA ne sont que très rarement
rapportées [DiCaudo et coll., 1994; Lipsker, 2007; Strle et coll., 2009; Smetanick et coll.,
2010]. Si l’on excepte les exceptionnelles identifications de B. bissettii chez l’homme,
B. burgdorferi ss est la seule espèce pathogène présente aux États-Unis [Girard et coll., 2011],
et toutes les manifestations cliniques de la borréliose de Lyme qui y sont observées lui sont
entièrement attribuées. À l’inverse, toutes les espèces pathogènes actuellement connues sont
présentes en Europe, y compris B. lusitaniae [Collares-Pereira et coll., 2004], B. valaisiana
[Diza et coll., 2004; Saito et coll., 2007] et B. bissettii [Rudenko et coll., 2009b], même si les
descriptions cliniques sont rares et parfois sujettes à discussion [Baranton et coll., 2009], et
quatre d’entre elles sont plus fréquemment observées chez l’homme : B. garinii,
B. bavariensis,
B. afzelii
et
B. burgdorferi ss.
De façon
schématique,
en
Europe
B. burgdorferi ss est plus souvent associé aux manifestations articulaires de la borréliose de
Lyme [Jaulhac et coll., 2000], B. garinii et B. bavariensis aux manifestations neurologiques
[Ruzic-Sabljic et coll., 2001; Fingerle et coll., 2008] et B. afzelii aux manifestations cutanées
46
Introduction
(lymphocytome et ACA) [Lenormand et coll., 2009; Smetanick et coll., 2010]. Cependant,
l’organotropisme attribué aux différentes espèces de Borrelia n’est pas exclusif. À titre
d’exemple, bien que B. afzelii soit l’espèce la plus souvent associée à l’ACA [Ruzic-Sabljic et
coll., 2002], trois autres espèces – B. burgdorferi ss, B. garinii et B. valaisiana – ont
également été occasionnellement détectées dans des lésions d’ACA [Rijpkema et coll., 1997;
Picken et coll., 1998].
Introduction
47
Figure 10 : Manifestations cutanées de la borréliose de Lyme
B
A
C
D
E
G
H
F
I
J
NOTE. (A, B, C) Érythème migrant. (D, E, F) Lymphocytome borrélien. (G, H, I, J) Acrodermatite chronique
atrophiante.
Illustrations : Müllegger et coll., 2008 ; Strle et coll., 2008 (dans Current problems in dermatology – Lipsker D, Jaulhac B, eds ; Karger) ;
Stanek et coll., 2003 ; http://www.zeckenrollen.de/Zeckenschutz/Zecken-und-Krankheiten#.
48
Introduction
Figure 11 : Aspects histologiques des manifestations cutanées de la borréliose de Lyme
NOTE. (A, B) Érythème migrant. (C, D) Lymphocytome borrélien. (E, F) Acrodermatite chronique atrophiante.
Illustrations : Strle et coll., 2008 (dans Current problems in dermatology – Lipsker D, Jaulhac B, eds ; Karger)
49
2
Introduction
MANIFESTATIONS CUTANÉES DE LA BORRÉLIOSE DE LYME
L’érythème migrant
L’érythème migrant est à la fois la plus fréquente des manifestations cliniques de la
borréliose de Lyme64 et la première à apparaître après le début de l’infection [Berglund et
coll., 1995] : c’est la manifestation cardinale de la maladie. L’érythème migrant débute
quelques jours à quelques semaines après le début de l’infection par une lésion
maculopapuleuse érythémateuse, centrée par le site de la piqûre de tique, qui s’étend
progressivement de manière annulaire et centrifuge sur une période de quelques jours à
quelques semaines pour former une lésion cutanée qui peut atteindre jusqu’à plusieurs
dizaines de centimètres de diamètres [Müllegger et coll., 2008]. Bien qu’inconstant, un
éclaircissement central progressif partiel ou total de la lésion peut survenir et lui donner son
aspect annulaire typique à centre clair et à bordure inflammatoire. La bordure active de la
lésion représente le front de migration des Borrelia dans la peau et la réaction inflammatoire
cutanée, mais l’isolement de la bactérie par culture à partir du centre de la lésion [Jurca et
coll., 1998] ou en peau « saine » périlésionnelle [Berger et coll., 1992] est possible. La
topographie de la lésion est variable puisqu’elle dépend de la localisation de la piqûre de
tique : les localisations préférentielles sont les membres inférieurs, les zones de striction des
vêtements et les plis chez l’adulte ; la partie supérieure du corps, la face, le cou et les oreilles
sont plus fréquemment concernés chez l’enfant [Berglund et coll., 1995]. Même en l’absence
de traitement, la lésion est spontanément résolutive, mais la disparition complète de celle-ci
peut prendre plusieurs mois alors qu’elle est obtenue en quelques jours après instauration
d’une antibiothérapie efficace.
64
Dans cette étude suédoise, la survenue de l’érythème migrant concernait 77 % des cas (1 471 patients inclus).
50
Introduction
Les lésions multiples d’érythème migrant ont une signification bien différente de
l’érythème migrant « unique », puisqu’elles sont la conséquence d’une diffusion hématogène
de la bactérie puis de sa localisation et de sa multiplication dans la peau à distance du site
d’inoculation. L’érythème migrant multiple est défini par la présence d’au moins 2 lésions
cutanées évocatrices. Ces lésions secondaires sont généralement de taille équivalente, mais
sont cependant de plus petite taille que la lésion initiale et sont dépourvues de l’induration
centrale correspondant au point de piqûre de la tique [Müllegger et coll., 2008]. L’érythème
migrant multiple est plus fréquent chez l’enfant que chez l’adulte et son incidence est plus
élevée aux États-Unis qu’en Europe [Berglund et coll., 1995; Gerber et coll., 1996].
L’analyse histologique de biopsies réalisées dans la partie centrale de lésions d’érythème
migrant montre un infiltrat interstitiel et périvasculaire du derme à prédominance
lymphohistiocytaire, et la présence dans une moindre mesure de plasmocytes, de
polynucléaires neutrophiles et de cellules de Langerhans [de Koning, 1993; Hulinska et coll.,
1994]. L’aspect histologique de la bordure inflammatoire des lésions et de la peau « saine »
périlésionnelle montre également un infiltrat lymphohistiocytaire du derme, essentiellement
périvasculaire. L’épiderme est épargné, mais l’infiltration lymphohistiocytaire en regard de la
jonction dermo-épidermique en zone centrale de la lésion peut s’accompagner d’une rupture
de la membrane basale [de Koning, 1993; Hulinska et coll., 1994]. Les caractéristiques
histologiques de l’érythème migrant sont donc peu spécifiques, mais la présence de
plasmocytes au sein de l’infiltrat ainsi que son caractère neurotrope et syringotrope permettent
d’évoquer une étiologie infectieuse – en particulier borrélienne [Lipsker, 2007].
La production accrue dans les lésions d’érythème migrant de cytokines pro-inflammatoires,
comme l’IFN-γ [Müllegger et coll., 2000] (stimulant le recrutement et l’activation des
macrophages), et des chimiokines CXCL9 et CXCL10 (stimulant le recrutement des
lymphocytes T) [Müllegger et coll., 2007] est bien corrélée avec les observations
Introduction
51
histologiques montrant la prédominance des lymphocytes et des macrophages activés dans
l’infiltrat
lésionnel.
L’infiltrat
lymphocytaire,
d’immunophénotype
T,
associé
à
l’augmentation du nombre de cellules de Langerhans suggère une participation forte de la
réponse immunitaire à médiation cellulaire dans la réponse initiale de l’hôte à l’infection par
Borrelia.
Le lymphocytome borrélien
Le lymphocytome est l’une des manifestations cutanées disséminées de la borréliose de
Lyme. Cette manifestation de la maladie ne concerne presque que les borrélioses de Lyme
européennes ; elle est exceptionnelle en Amérique (de rares cas ont été rapportés aux ÉtatsUnis [Finkel et coll., 1990; Strle et coll., 2009] ainsi qu’au Mexique [Gordillo-Perez et coll.,
2007]). En Europe, le lymphocytome demeure une manifestation relativement rare de la
maladie : dans une cohorte suédoise, sa fréquence était respectivement de 2 % et 7 % chez les
adultes et les enfants présentant une borréliose de Lyme confirmée65 [Berglund et coll., 1995].
L’aspect clinique est celui d’un nodule solitaire, ou plus rarement d’une plaque ferme, de
quelques centimètres de diamètre et dont la couleur est variable – rose, rouge, voire bleu
violacé. Ses localisations préférentielles sont le lobe de l’oreille (chez l’enfant) et la région
aréolo-mamelonnaire (chez l’adulte) [Stanek et coll., 2003], mais le visage, le tronc et le
scrotum peuvent également être concernés par cette lésion [Müllegger et coll., 2008].
L’aspect histologique de ces lésions montre un infiltrat dermique dense à prédominance
lymphocytaire, structuré en follicules lymphocytaires avec centre germinatif : l’infiltrat est
mixte, à prédominance de lymphocytes B66, mais comprend également des plasmocytes, des
macrophages et des polynucléaires éosinophiles [de Koning, 1993]. La lésion respecte
l’épiderme et en est séparée par une bande dermique d’aspect normal. À la différence de
65
66
Confirmation clinique et biologique (sérologique) des cas dans cette étude.
Le diagnostic différentiel avec un lymphome cutané de type B peut se poser.
52
Introduction
l’érythème migrant et de l’ACA où la production des chimiokines CXCL9 et CXCL10
stimulant le recrutement des lymphocytes T est majoritaire, les lésions cutanées du
lymphocytome montrent au contraire une faible expression de CXCL9 et CXCL10 et une
forte expression de CXCL13 dont l’activité principale est le recrutement des lymphocytes B
et leur organisation au sein des follicules lymphocytaires [Müllegger et coll., 2007].
L’acrodermatite chronique atrophiante
L’acrodermatite chronique atrophiante est la manifestation cutanée de la phase tardive de
la borréliose de Lyme. Cette atteinte cutanée n’est que très rarement rencontrée aux ÉtatsUnis [DiCaudo et coll., 1994; Smetanick et coll., 2010], elle reste donc l’apanage des
borrélioses européennes. Dans une étude suédoise, sa fréquence globale était estimée à 3 %
des cas confirmés de borréliose de Lyme [Berglund et coll., 1995]. Par ailleurs, l’ACA
concerne un peu plus souvent la femme que l’homme67 [Aberer et coll., 1991a; de Koning et
coll., 1995; Brehmer-Andersson et coll., 1998] et cette manifestation clinique est très
exceptionnellement rencontrée chez l’enfant [Brzonova et coll., 2002; Zalaudek et coll., 2005;
Andres et coll., 2010]. Du fait de la très longue durée d’incubation et d’évolution des lésions
[Asbrink et coll., 1986; Brehmer-Andersson et coll., 1998], il est très difficile d’établir un lien
précis entre la notion d’une piqûre de tique, sa topographie et la survenue d’une ACA.
Néanmoins, si la majorité des patients relatent une exposition fréquente à des piqûres de tique,
seuls 10 % à 20 % d’entre eux se souviennent avoir présenté un érythème migrant localisé
dans le même territoire que l’ACA dans les quelques mois ou années précédents [Asbrink,
1985; Müllegger et coll., 2008]. L’évolution de l’ACA se fait en deux phases. Elle débute par
une phase initiale inflammatoire caractérisée par l’apparition de plaques érythémateuses
infiltrées, plus ou moins œdémateuses, parfois cyanotiques, et dont la localisation prédomine
67
Ratios femme/homme : 1,7 – 19 patients – dans l’étude de Aberer et coll., 1991 ; 2,3 – 23 patients – dans
l’étude de de Koenig et coll., 1995 ; 2 – 111 patients – dans l’étude de Brehmer-Andersson et coll., 1998.
53
Introduction
sur les faces d’extension des membres, dans leur région acrale et en regard des surfaces
articulaires [Müllegger et coll., 2008]. Un traitement antibiotique efficace administré à ce
stade peut permettre une régression complète des lésions inflammatoires, mais en l’absence
de traitement l’ACA progresse en quelques mois vers une phase atrophique irréversible qui
lui confère son nom et son aspect caractéristique [Lipsker, 2007]. En zone lésée, la peau
devient plus fine, elle prend un aspect en « papier cigarette » et laisse apparaître par
transparence le réseau veineux sous-jacent. Au toucher, la peau est lisse et a perdu son
élasticité. Des lésions fibrotiques peuvent se surajouter aux lésions atrophiques, elles prennent
alors l’aspect de nodules fibrotiques ou de bandes fibreuses [Marsch et coll., 1993; BrehmerAndersson et coll., 1998]. Par ailleurs, une allodynie68 et l’association d’une ACA avec une
polyneuropathie sensitive axonale plus symptomatique dans le territoire de l’ACA sont très
fréquentes (environ deux patients sur trois) [Kindstrand et coll., 1997]. Enfin, des troubles
ostéo-articulaires à type de luxation ou subluxations des petites articulations et des arthralgies
voire des arthrites des grosses articulations situées dans le territoire des lésions cutanées
peuvent aussi s’observer [Müllegger et coll., 2008].
À la phase inflammatoire, l’étude histopathologique des lésions montre un infiltrat
lymphoplasmocytaire dermique périvasculaire et périannexiel – pouvant s’étendre à
l’hypoderme, mais respectant l’épiderme –, des modifications vasculaires à type de
télangiectasies69, ainsi qu’un certain degré d’œdème [Brehmer-Andersson, 1993]. À ce stade,
l’épiderme peut encore être intact ou présenter un léger amincissement. Au stade atrophique,
le derme est très aminci et la fibrose dermique est nette. Le nombre des fibres de collagène et
des fibres élastiques est très réduit, l’infiltrat cellulaire est beaucoup moins dense, mais
constitué d’une plus grande proportion de plasmocytes, et les annexes sont raréfiées [de
68
69
L’allodynie est une douleur ressentie à la suite d’une stimulation non nociceptive.
La télangiectasie est une dilatation vasculaire anormale par sa taille et par sa permanence.
54
Introduction
Koning et coll., 1995; Brehmer-Andersson et coll., 1998]. L’épiderme est lui aussi très
atrophique et l’interdigitation dermo-épidermique disparaît au profit d’une ligne basale
aplatie. La réponse immunitaire cellulaire de type T observée dans les lésions d’ACA –
objectivée par l’infiltrat lymphocytaire, d’immunophénotype majoritaire T, et l’expression par
ces lymphocytes de molécules d’activation70 – [Buechner et coll., 1993], suggère que les
lésions d’ACA résultent d’une réaction immunitaire dirigée contre Borrelia [Lipsker, 2007].
Au plan moléculaire, les lésions d’ACA montrent une expression élevée des cytokines proinflammatoires IL-1β, TNF-α et IFN-γ, ainsi qu’une expression forte et plus élevée que celle
observée dans les lésions d’érythème migrant pour les chimiokines CXCL9 et CXCL10
[Müllegger et coll., 2007].
70
LFA-1 (lymphocyte function-associated antigen 1) et ICAM-1 (intercellular adhesion molecule 1).
Introduction
55
Figure 12 : Position taxonomique des tiques du genre Ixodes
D’après http://www.ncbi.nlm.nih.gov/Taxonomy/
Figure 13 : Principaux éléments anatomiques de la tique et de ses pièces piqueuses
Ixodes ricinus : adult e femelle
Capitulum
*
A
B
Hypostome
Chélicères
Pédipalpes
Base
*
© A ut orit és de la Confédé rat ion Suisse
©Christ ian Gaut ier
C
Idiosome
*
*
* 4 paires de pattes
© Science Phot o Lib rary
NOTE. Capitulum d’I. ricinus observé en microscopie électronique (A et C) et contraste de phase (B).
Illustrations : (A) http://web.expasy.org/prolune/dossiers/025/ ; (B) http://www.vernamicrographie.fr/rostre_ricinus_view.htm ;
(C) http://www.sciencephoto.com/
56
Introduction
III BORRÉLIOSE DE LYME : LE VECTEUR, LA BACTÉRIE ET SA TRANSMISSION
A BIOLOGIE DES TIQUES
1
GÉNÉRALITÉS
Taxonomie
Les tiques, ou Ixodoidea, sont des acariens : ils appartiennent donc sur le plan
taxonomique à l’embranchement des arthropodes71, et à la classe des arachnides (Figure 12).
On distingue deux principales familles de tiques, les tiques dures (famille des Ixodidae) et les
tiques molles (famille des Argasidae)72. La borréliose de Lyme est une maladie transmise à
l’homme par des tiques dures du genre Ixodes.
Anatomie
À la différence des insectes dont le corps est segmenté en trois parties (tête, thorax et
abdomen), les tiques présentent un corps globuleux non segmenté – l’idiosome –, dont la
partie postérieure (équivalent de l’abdomen) est fusionnée avec la partie antérieure
(équivalent du thorax), laquelle se détache nettement, chez les tiques du genre Ixodes, du
capitulum73 (équivalent de la tête) (Figure 13). La base du capitulum porte elle-même trois
pièces piqueuses – un hypostome en position ventrale et deux chélicères en position dorsale –
ainsi que deux pièces sensorielles – les pédipalpes en position latérale [Pérez-Eid, 2007].
71
72
73
Les arthropodes constituent un embranchement des animaux invertébrés.
Une troisième famille, les Nuttalliellidae est représentée par une seule espèce présente en Afrique du Sud.
Le capitulum est en position antérieure chez les Ixodidae et en position ventrale chez les Argasidae.
Introduction
57
Figure 14 : Stases de développement de la tique I. ricinus
A
B
© Infect ious Diseases Societ y o f Am erica
N . Boulanger (collect ion pe rsonnelle)
NOTE. A : Les quatre stases de développement de la tique I. ricinus non gorgée (de la gauche vers la droite) :
adulte femelle, adulte mâle, nymphe et larve [Parola et coll., 2001]. La cuticule rigide (flèche) recouvre la
totalité de la surface dorsale chez le mâle, mais reste limitée à la partie antérieure du corps chez la femelle. B :
Nymphe gorgée (en bas) et non gorgée (en haut) d’I. ricinus.
Figure 15 : Organe de Haller
http://www.flickr.com/photos/28088928@N07/sets/72157605874720396/
http://www.flickr.com/photos/28088928@N07/sets/72157605874720396/
58
Introduction
Les tiques du genre Ixodes présentent trois stases74 de développement : la larve (qui
sort de l’œuf75), la nymphe et l’adulte (Figure 14-A). La stase larvaire est la seule à ne
posséder que trois paires de pattes, les stases nymphales et adultes en possèdent quatre.
La cuticule des lxodidae porte sur sa face dorsale un écusson sclérifié rigide, le reste du
tégument est plus lâche et permet la dilatation du corps de la tique lors de la prise du repas
sanguin (Figure 14-B). Les organes internes sont composés d’un tube digestif ramifié, de
deux glandes salivaires s’abouchant dans le rostre et d’organes sexuels. L’ensemble des
organes internes baigne dans un liquide circulatoire, l’hémolymphe. Les structures
sensorielles de la tique comprennent les pédipalpes, des soies distribuées sur le tégument,
ainsi qu’un complexe sensoriel – l’organe de Haller (Figure 15) – localisé à la partie dorsale
du tarse de la première paire de pattes [Parola et coll., 2001] : ces différentes « organes »
sensoriels permettent à la tique de repérer ses hôtes cibles.
Cycle de développement
À toutes les stases de développement, la tique est un ectoparasite hématophage strict76.
Le caractère parasitaire n’est que temporaire et correspond pour chaque stase à la prise d’un
unique repas sanguin sur un hôte vertébré. Le repas sanguin dure plusieurs jours, mais les
Ixodes pouvant survivre plusieurs années dans leur biotope, la tique passe donc la plus grande
partie de son existence à l’état libre. Les trois phases parasitaires sont séparées entre elles par
deux phases à terre où se passent les métamorphoses : le cycle parasitaire est donc
triphasique.
74
Alors que le « stade » est la forme prise par un acarien après une simple mue de croissance, la « stase » est la
forme prise après une métamorphose qui entraîne en plus des modifications de croissance un changement
d’aspect. À la différence de certains autres groupes d’acariens, les tiques n’ont qu’un seul stade par stase.
75
76
La femelle pond entre 500 et 2 000 œufs.
À l’exception de l’adulte mâle qui ne prend que rarement un repas sanguin de faible volume.
59
Introduction
Figure 16 : Cycle de développement de la tique
D’après Parola et coll., 2001.
60
Introduction
La durée totale du cycle est variable (de 2 à 3 ans en moyenne, et jusqu’à 6 ans), et cette
variation dépend principalement des conditions environnementales [Parola et coll., 2001]. La
larve et la nymphe n’ont pas de tropisme particulier et peuvent se nourrir sur 300 espèces de
vertébrés (oiseaux, mammifères de petite et grande taille, reptiles) [Anderson, 1991] alors que
les adultes en revanche ont un tropisme plus marqué pour les animaux de grande taille : le
cycle des Ixodes est de type télotrope77 (Figure 16). Dans le cycle parasitaire de la tique,
l’homme n’est qu’un hôte accidentel. La transmission de Borrelia à l’homme (voir aussi
chapitre « Transmission de Borrelia », page 80) peut survenir quelle que soit la stase de
développement de la tique – larve, nymphe ou adulte. Néanmoins, la transmission par les
larves est d’autant moins probable que le passage vertical transovarien des Borrelia chez
I. persulcatus [Nefedova et coll., 2004], I. pacificus [Schoeler et coll., 1993], I. scapularis
[Magnarelli et coll., 1987] et I. ricinus [Bellet-Edimo et coll., 2005] est rare ; la transmission
par un adulte mâle est elle aussi très peu probable, car celui-ci ne prend que très
exceptionnellement un repas sanguin. Ce sont les nymphes qui sont le plus souvent78
responsables de la transmission de la borréliose de Lyme à l’homme [Matuschka et coll.,
1992; Nahimana et coll., 2004], car leur dispersion au niveau du biotope colonisé est large,
leur densité en zone endémique est élevée – jusqu’à 10 voire 30 fois celle observée pour les
adultes [Mermod et coll., 1975] –, et leur petite taille rend leur détection sur la peau beaucoup
plus difficile et tardive que pour les adultes femelles.
77
78
Les individus immatures (larves et nymphes) sont ubiquistes et les adultes plutôt spécialistes.
Dans l’étude de Nahimana et coll., 2004, concernant les régions ouest de la Suisse, le risque relatif de
transmission de la borréliose de Lyme après piqûre de nymphe était trois fois plus élevé qu’après piqûre de tique
adulte.
Introduction
61
Figure 17 : Tique « à l’affût » sur la végétation, en attendant le passage d’un hôte
© Biopix.dk
© Olivier M at t el art
http://www.biopix.dk/photo.asp?photoid=35842&photo=ixodes-ricinus
http://photographienature.blogspot.com/2009_06_01_archive.html
Figure 18 : Piqûre de tique
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Ixodes_ricinus_PL.jpg
Figure 19 : Distribution géographique des principales tiques vectrices de la borréliose de Lyme
D’après Gern, 2009 ; Dennis et coll., 1998.
62
Introduction
En dehors des périodes de diapause hivernale, les tiques à l’état libre sont en quête d’un
hôte vertébré pour la prise du repas sanguin. Les espèces du genre Ixodes sont exophiles79 :
leur « quête » s’effectue au-dessus de la strate herbacée, elles grimpent sur la végétation basse
où elles attendent à l'affût le passage d’un l'hôte (Figure 17) qu’elles repèrent avec différents
« organes » sensoriels (pédipalpes, organe de Haller, soies …), sensibles à des stimuli
mécaniques, thermiques et chimiques. Une fois la tique sur l’hôte, celle-ci se déplace sur lui et
peut mettre jusqu’à plusieurs heures avant de piquer la peau pour la prise du repas sanguin
(Figure 18). Le repas sanguin s’effectue en une phase initiale de gorgement lent, suivie d’une
deuxième phase de gorgement rapide durant laquelle l’alternance d’ingestion de sang et de
salivation–régurgitation permet de concentrer le repas sanguin ingéré. La durée du repas varie
entre 3 et 10 jours en fonction de la stase de développement de la tique. Une fois repue, la
tique se laisse tomber sur le sol puis digère son repas sanguin qui va permettre sa
métamorphose [Pérez-Eid, 2007]. Lors du repas sanguin, la femelle peut ingérer jusqu’à 150
fois son poids de sang [Capinera, 2008].
Biotope et répartition géographique des espèces vectrices de la borréliose de Lyme
Les tiques sont très sensibles à la dessiccation, on les retrouve essentiellement dans les
zones forestières humides. Elles sont exclues des biotopes trop secs comme le pourtour
méditerranéen et les zones d’altitude80. La nécessité de coloniser des biotopes
humides conditionne leur activité saisonnière et leur distribution géographique. I. ricinus,
vecteur principal de la borréliose de Lyme en Europe, présente une distribution géographique
(Figure 19) qui s’étend du nord vers le sud entre les latitudes 65 °N (Islande) et 39 °N (sud de
l’Italie), ainsi qu’en Afrique du Nord (Tunisie, Algérie, Maroc) et de l’ouest vers l’est depuis
le Portugal jusqu’en Russie [Gern, 2009]. Une autre espèce de tique très répandue en Europe,
79
80
Le cycle de développement, depuis la ponte jusqu’au stade adulte, s’effectue en milieu extérieur ouvert.
La limite verticale de distribution d’I. ricinus est variable en Europe, autour de 1 000 à 1 500 mètres.
63
Introduction
I. hexagonus, pourrait aussi transmettre la borréliose de Lyme : la compétence81 de ce vecteur
pour la transmission du pathogène a été démontrée expérimentalement [Gern et coll., 1991],
et le hérisson (hôte habituel de I. hexagonus), dont le contact avec l’homme est possible en
dehors des zones forestières, représente également un réservoir potentiel pour Borrelia [Gern
et coll., 1997]. I. persulcatus, vecteur principal de la borréliose de Lyme en Asie, est présent
depuis la partie la plus orientale de l’Europe jusqu’en Chine et au Japon [Parola et coll.,
2001]. En Amérique du Nord les deux vecteurs principaux de la borréliose de Lyme sont
I. scapularis82, présent dans le centre et la moitié est des États-Unis ainsi qu’au sud et sud-est
du Canada, et I. pacificus, principalement présent sur la côte ouest des États-Unis jusqu’en
Colombie-Britannique au sud-ouest du Canada [Dennis et coll., 1998; Ogden et coll., 2008].
81
La compétence représente ici la capacité à être infecté, puis se comporter comme un réservoir pour la bactérie,
et à transmettre celle-ci à une tique lors de son repas sanguin.
82
I. scapularis est la dénomination actuelle de l’espèce anciennement connue sous le nom de I. dammini.
64
Introduction
Tableau 1 : Protéines anti-hémostatiques et immunomodulatrices de la salive de tique.
65
2
Introduction
LA SALIVE DE TIQUE
La salive de tique présente de très nombreuses fonctions. La salive joue tout d’abord un
rôle important dans la dynamique du repas sanguin, puisque sa sécrétion est nécessaire pour
éliminer l’eau contenue dans le sang ingurgité et concentrer ce dernier ; la salive participe
également à la constitution d’un cément autour des pièces piqueuses, favorisant l’ancrage de
la tique à la peau ; enfin, la salive véhicule un ensemble complexe de molécules dont les
effets anti-hémostatiques, antalgiques/anti-inflammatoires et immunomodulateurs – déjà
décrits depuis plus de 25 ans [Ribeiro et coll., 1985] – permettent d’inhiber la réaction de rejet
– générée lors d’une effraction cutanée par un corps étranger (ici les pièces piqueuses de la
tique, et les sécrétions salivaires injectées) –, autorisant ainsi la poursuite du repas sanguin,
dont la durée s’étale sur plusieurs jours. Les fonctions des molécules contenues dans la salive
de tique sont redondantes (une même cible pour plusieurs molécules), et de nombreuses
molécules de la salive de tique sont multifonctionnelles (une même molécule pour plusieurs
cibles). Dans ce chapitre ne seront évoquées que les activités pharmacologiques principales de
la salive de tique, et seuls quelques exemples choisis (concernant plus particulièrement les
espèces vectrices de la borréliose de Lyme) seront présentés (Tableau 1). Pour une revue
détaillée, se référer articles de Francischetti et coll., 2009 et de Hovius et coll., 2008b.
Activité anti-hémostatique
La salive de tique agit sur les trois volets de l’hémostase, que représentent la
vasoconstriction, l’agrégation plaquettaire et la coagulation. La salive de tique contient en
particulier des protéines de la famille des serpines83, qui jouent un rôle important dans le
contrôle des sérines protéases impliquées dans la cascade de la coagulation. Parmi ces
83
Serpin : serin protease inhibitor.
66
Introduction
protéines, IRIS84 contribue à l’activité anti-hémostatique de la salive d’I. ricinus, en inhibant
à la fois l’agrégation plaquettaire et la coagulation : la capacité d’IRIS à inhiber la cascade de
la coagulation repose notamment sur l’inhibition de sérines protéases clés, comme la
thrombine ou le facteur Xa [Prevot et coll., 2006]. Une autre serpine présente dans la salive
d’I. ricinus, IRS-285 (plus récemment décrite), inhibe l’agrégation plaquettaire induite par
deux sérines protéases, la cathepsine G et – à forte dose – la thrombine [Chmelar et coll.,
2011]. D’autres molécules de la salive à activité anticoagulante sont maintenant bien
caractérisées, en particulier chez I. scapularis, comme les protéines Ixolaris et Penthalaris,
inhibant la voie extrinsèque de la coagulation (Ixolaris et Penthalaris inhibent l’activation du
facteur X par le complexe facteur tissulaire/facteur VII activé) [Francischetti et coll., 2002;
Francischetti et coll., 2004; Nazareth et coll., 2006], ou encore la protéine Salp1486 inhibant
l’activité du facteur Xa (à la convergence des deux voies d’activation de la cascade de la
coagulation) [Narasimhan et coll., 2002]. La prostaglandine E2 (composé lipidique présent
dans la salive d’I. scapularis) contribue également aux effets anti-hémostatiques de la salive
par son action vasodilatatrice [Sa-Nunes et coll., 2007].
Activité anti-inflammatoire de la salive et modulation de la réponse immunitaire innée
L’inflammation cutanée, provoquée par la piqûre de tique, libère un grand nombre de
médiateurs. Parmi ces médiateurs, l’histamine (produite par les mastocytes et les
polynucléaires basophiles) – entrainant un prurit –, la sérotonine (produite par les plaquettes,
les mastocytes ou encore les macrophages) et la bradykinine (dont la production est
secondaire à l’activation du facteur XII de la cascade de la coagulation) – entrainant une
84
85
86
IRIS : Ixodes ricinus immunosuppressor.
IRS-2 : Ixodes ricinus serpin-2.
Salp14 : salivary protein 14.
67
Introduction
sensation douloureuse87 [Julius et coll., 2001] –, ont des effets délétères pour la tique, car la
réaction de grattage induite pourrait perturber la prise du repas sanguin, obérant dès lors les
chances de son succès. Une famille de protéines contenues dans la salive de tique – les
lipocalines – (dont plusieurs membres, dénommés LIRs88 et LIPERs89, ont été
respectivement décrits chez I. ricinus [Beaufays et coll., 2008a] et chez I. persulcatus [Konnai
et coll., 2011]), ont la capacité de séquestrer et d’inhiber l’action de l’histamine et de la
sérotonine [Sangamnatdej et coll., 2002]. Par ailleurs, les lipocalines constituent une famille
protéique aux multiples fonctions90 [Flower, 1996], dont certaines (anti-inflammatoire,
antiagrégant plaquettaire, inhibition du complément) ont été caractérisées dans la salive
d’espèces variées de tiques dures et de tiques molles [Francischetti et coll., 2009]. La salive
d’I. scapularis contient également une métallo-enzyme dont l’activité kininasique induit
l’hydrolyse de la bradykinine [Ribeiro et coll., 1986; Ribeiro et coll., 1998].
La voie alternative du complément est un des piliers, le plus efficace et le plus précoce,
de la réponse immunitaire innée. L’inactivation du complément représente pour la tique un
impératif absolu, devant lui permettre d’échapper à la réaction cutanée de rejet, à laquelle
s’expose tout corps étranger qui pénètre la peau en profondeur. La corrélation entre la
spécificité d’hôte de certaines espèces du genre Ixodes91, et l’aptitude de la salive de ces
mêmes espèces à inhiber plus spécifiquement la cascade du complément de leurs hôtes
préférentiels, mise en évidence par l’équipe de Nuttall et coll. [Lawrie et coll., 1999],
témoigne de l’importance particulière que revêt l’inhibition du complément pour la réussite
du repas sanguin, et des capacités développées par les tiques pour s’adapter à leurs hôtes et se
87
88
89
90
La sérotonine et la bradykinine activent les terminaisons des fibres nerveuses nociceptives afférentes.
LIR : lipocalin from Ixodes ricinus.
LIPER : lipocalin from Ixodes persulcatus.
Exemples de fonctions des lipocalines : modulation de la réponse immunitaire, transport de molécules (rétinol,
phéromones …), régulation de l’hémostase.
91
Les espèces de tique étudiées dans cet article étaient I. ricinus, I. hexagonus, et I. uriae.
68
Introduction
prémunir de leurs défenses. Plusieurs protéines de la salive de tique inhibant l’activité du
complément sont maintenant bien caractérisées. La protéine Isac92, isolée de la salive
d’I. scapularis, empêche (à la manière du facteur H) la formation de la C3 convertase en
inhibant le recrutement du facteur B (fB) par le composant C3b, et accélère également la
dissociation des complexes C3bB préformés [Valenzuela et coll., 2000]. Salp20, une autre
protéine salivaire identifiée chez I. scapularis, inhibe de façon similaire la C3 convertase, en
dissociant la liaison covalente entre fB et C3b [Tyson et coll., 2007]. Par ailleurs, deux
analogues structuraux d’Isac ont été identifiés dans la salive d’I. ricinus, et respectivement
dénommés Irac-1 et Irac-293 [Daix et coll., 2007] : la coexpression de ces deux protéines
confère à la salive d’I. ricinus une activité inhibitrice sur la cascade du complément d’une
large variété d’hôtes vertébrés, dont l’homme [Schroeder et coll., 2007]. Plus récemment, ont
encore été décrites cinq autres protéines de la salive d’I. ricinus – IxAC-B194, IxAC-B2,
IxAC-B3, IxAC-B4 et IxAC-B5 – et dont le mécanisme d’action est similaire à celui des
protéines Isac et Irac [Couvreur et coll., 2008]. Enfin, une analyse transcriptomique a
également permis d’identifier dans la salive d’I. pacificus une séquence nucléotidique
analogue à celle du gène codant pour la protéine Isac [Francischetti et coll., 2005b].
Devant la blessure cutanée induite par les pièces piqueuses de la tique, la réussite de la
mise en place des réponses immunitaires à médiation cellulaire repose sur la capacité de
l’hôte à produire, de façon efficace et coordonnée, les chimiokines et cytokines permettant le
recrutement et l’activation des leucocytes sur le site de la piqûre de tique. Les mécanismes de
défense élaborés par les tiques incluent la sécrétion salivaire de molécules possédant une
activité anticytokinique et antichimiokinique large. Dans une étude de Nutall et coll.,
l’activité de sept cytokines/chimiokines – IL-8 (CXCL8), MCP-1 (CCL2), MIP-1α (CCL3),
92
93
94
Isac : Ixodes scapularis salivary anticomplement protein.
Irac : Ixodes ricinus salivary anticomplement protein.
IxAC : Ixodes anti-complement.
69
Introduction
RANTES (CCL5), Eotaxin (CCL11) – était inhibée (à des degrés divers) par la salive des
tiques dures (Dermacentor reticulatus, Amblyomma variegatum et I. ricinus) [Hajnicka et
coll., 2005]. Des travaux plus récents ont identifié, dans la salive de tique, une nouvelle
famille de molécules capables d’inhiber l’activité des chimiokines pro-inflammatoires,
dénommées « évasines ». Evasin-1 (premier membre de cette famille, décrit chez
Rhipicephalus sanguineus) inhibe de façon sélective les chimiokines CCL3, CCL4 et CCL18
[Frauenschuh et coll., 2007] ; Evasin-395 inhibe l’activité de CXCL1 et CXCL8, et Evasin-4
inhibe l’activité de CCL5 et CCL11 [Deruaz et coll., 2008].
Les polynucléaires neutrophiles représentent une composante cellulaire importante de la
réponse immunitaire innée, à laquelle les tiques sont confrontées : ils infiltrent précocement et
massivement le derme lésé par les pièces piqueuses de la tique [Castelli et coll., 2008]. Les
tiques ont développé des mécanismes de protection contre l’activité de ces cellules. La salive
d’I. scapularis altère certaines fonctions clés des polynucléaires neutrophiles, comme la
phagocytose [Ribeiro et coll., 1990] ; la production d’ions superoxydes par les polynucléaires
neutrophiles est également altérée par deux protéines salivaires, dénommées ISL-929 et
ISL-1373 [Guo et coll., 2009]. Une lipocaline de la salive d’I. ricinus est également capable
d’altérer le recrutement in vitro et in vivo des polynucléaires neutrophiles, en inhibant le
leucotriène B4 (agent chimiotactique de premier plan pour ces cellules) : il s’agit de LIR6,
maintenant renommée Ir-LBP96 [Beaufays et coll., 2008b].
Les cellules NK semblent peu impliquées dans l’immunité développée par l’hôte vertébré
contre la piqûre de tique [Wikel, 1999]. Si la salive de certaines espèces de tique (comme
D. reticulatus) présente la capacité d’inhiber l’activité des cellules NK humaines in vitro, la
salive d’I. ricinus semble au contraire dépourvue d’une telle action [Kubes et coll., 2002].
95
96
La fonction et le ligand de Evasin-2 ne sont pas connus à ce jour.
Ir-LBP : Ixodes ricinus leukotriene B4-binding protein.
70
Introduction
Enfin, les molécules IRIS, IRS-2, et la prostaglandine E2, dont l’activité antihémostatique a été évoquée plus haut, présentent également une activité immunosuppressive.
IRIS agit sur la réponse immunitaire innée et adaptative de l’hôte, en inhibant à la fois la
synthèse de cytokines pro-inflammatoires, et en modulant l’activité des macrophages et des
lymphocytes T [Leboulle et coll., 2002]. L’activité d’IRIS sur les monocytes/macrophages
repose en particulier sur sa capacité à inhiber la sécrétion du TNF-α [Prevot et coll., 2009].
IRS-2 présente quant à elle des propriétés anti-inflammatoires, qui reposent sur sa capacité à
inhiber spécifiquement deux sérines protéases leucocytaires – la cathepsine G97 et la
chymase98 [Pejler et coll., 2007; Korkmaz et coll., 2008; Chmelar et coll., 2011]. La
prostaglandine E2 participe quant à elle aux effets immunomodulateurs de la salive en
inhibant la maturation des cellules dendritiques [Sa-Nunes et coll., 2007], dont le rôle, à
l’interface entre immunité innée et immunité adaptative, est essentiel. Outre ses effets
inhibiteurs sur la maturation des cellules dendritiques, la salive de tique inhibe également leur
migration vers les ganglions lymphatiques de drainage cutanés, ainsi que leur capacité à y
présenter les antigènes transformés aux lymphocytes T [Skallova et coll., 2008].
Effet sur la réponse immunitaire adaptative
Alors qu’une tique ne doit faire face « qu’aux seuls » mécanismes de la réponse
immunitaire innée de l’hôte lors du premier repas sanguin, c’est aux deux types de réponse
immunitaire – innée et adaptative – auxquels une tique doit répondre pour éviter la réaction
cutanée de rejet lors d’un deuxième repas sanguin. L’acquisition d’une « résistance » aux
97
La cathepsine G est une protéase contenue dans les grains azurophiles des polynucléaires neutrophiles,
impliquée dans le remodelage de la matrice extracellulaire et possédant une activité antimicrobienne et une
activité chimiotactique directe sur les leucocytes.
98
La chymase est une protéase mastocytaire, impliquée dans l’activation de l’IL-1β et de l’IL-18, ainsi que dans
la dégradation de nombreux substrats comme l’angiotensine I et différents composants de la matrice
extracellulaire.
71
Introduction
piqûres de tique est un phénomène qui dépend à la fois de l’espèce de tique et de l’hôte
concerné par la piqûre : par exemple, s’il est établi que la résistance acquise des cobayes aux
piqûres de Dermacentor andersoni est liée au développement d’une réponse immunitaire
spécifique à médiation cellulaire [Wikel et coll., 1978], le développement d’une immunité
adaptative chez la souris ne semble en revanche pas suffisante pour altérer significativement
la prise du repas sanguin d’I. scapularis ou d’I. pacificus [Schoeler et coll., 2000].
Néanmoins, une étude histologique comparée de biopsies cutanées (murines et humaines) a
montré que la réponse inflammatoire locale après piqûre unique d’I. scapularis (dilatation
vasculaire importante, mais infiltration cellulaire très modérée au niveau des pièces
piqueuses) est très différente de celle observée après piqûres répétées (faible dilatation
vasculaire mais infiltration cellulaire massive par des lymphocytes, des histiocytes, ainsi que
des polynucléaires neutrophiles et éosinophiles) [Krause et coll., 2009] : ces données
soulignent l’importance des mécanismes immunitaires adaptatifs dans la réaction cutanée aux
piqûres de tique.
Le rôle des anticorps et des lymphocytes B, dans les mécanismes de résistance aux
piqûres de tique développés par les hôtes vertébrés n’est pas formellement établi
[Francischetti et coll., 2009]. Cependant, la salive de tique d’I. ricinus est capable d’inhiber la
fonction et les capacités de prolifération de lymphocytes B murins [Hannier et coll., 2003]. La
protéine salivaire responsable de cette activité inhibitrice sur les lymphocytes B a été
caractérisée, et dénommée Bip99 ; son mécanisme d’action n’a pas été clairement déterminé,
mais il semble intervenir sur la voie de signalisation des TLRs [Hannier et coll., 2004].
L’inhibition des lymphocytes T par des constituants salivaires représente un autre volet
des mécanismes de défense des tiques face à la réponse immunitaire adaptative de l’hôte.
99
Bip : B-cell inhibitory protein.
72
Introduction
L’équipe de Ribeiro et coll. a montré qu’une cystatine100 sécrétée dans la salive
d’I. scapularis – la sialostatine L101 – inhibe la prolifération de lymphocytes T cytotoxiques
murins in vitro, et présente également une activité anti-inflammatoire in vivo [Kotsyfakis et
coll., 2006]. Les effets inhibiteurs de la salive de tique sur la capacité des cellules dendritiques
à présenter les antigènes aux lymphocytes T est connue [Sa-Nunes et coll., 2007; Skallova et
coll., 2008], et la sialostatine L participe au défaut d’activation lymphocytaire T, secondaire à
l’altération de la présentation antigénique par les cellules dendritiques : celui-ci est lié à un
défaut de clivage des antigènes à présenter, induit in vivo par l’inhibition directe de la
sialostatine L sur la cathepsine S [Sa-Nunes et coll., 2009]. Par ailleurs la salive
d’I. scapularis contient une autre cystatine, la sialostatine L2, dont le rôle essentiel pour la
réussite du repas sanguin a été démontré par ARN interférence [Kotsyfakis et coll., 2007].
Une protéine de liaison à l’IL-2, capable d’inhiber la prolifération des lymphocytes T
humains in vitro, a également été mise en évidence dans la salive d’I. scapularis [Gillespie et
coll., 2001]. Enfin, l’action de la protéine IRIS sur les lymphocytes T, déjà évoquée plus
haut, repose en particulier sur l’inhibition de la prolifération et de la capacité des lymphocytes
T murins à produire de l’IFN-γ [Leboulle et coll., 2002].
Parmi les nombreuses protéines de la salive de tique, Salp15 (initialement décrite chez
I. scapularis [Das et coll., 2001]) est de loin la protéine la plus étudiée, car c’est probablement
la protéine salivaire qui contribue le plus aux mécanismes d’échappement de Borrelia à la
réponse immunitaire cutanée de l’hôte, lors de la phase initiale de l’infection (voir chapitre
« Contribution de la salive de tique aux mécanismes d’échappement de Borrelia », page 108).
La protéine Salp15 agit en particulier sur la réponse immunitaire adaptative de l’hôte.
L’interaction de Salp15 avec le co-récepteur CD4 inhibe l’activation des lymphocytes T CD4+
100
Les cystatines sont une famille protéique dont la fonction métabolique principale est l’inhibition des
cystéine-protéases (comme les cathepsines ou les caspases).
101
Cet inhibiteur présente, in vitro, une forte affinité pour la cathepsine L, d’où son nom.
73
Introduction
[Anguita et coll., 2002; Garg et coll., 2006; Juncadella et coll., 2007], et l’interaction de
Salp15 avec le récepteur DC-SIGN inhibe à la fois la production de cytokines proinflammatoires et l’activation des lymphocytes T par les cellules dendritiques [Hovius et coll.,
2008a].
74
Introduction
Figure 20 : Position taxonomique des bactéries du genre Borrelia
NOTE. Les espèces en caractère rouge sont celles pour lesquelles des cas d’infection humaine ont été rapportés.
D’après http://www.ncbi.nlm.nih.gov/Taxonomy/.
Introduction
75
B BIOLOGIE DES BORRELIA
Taxonomie et répartition géographique
La borréliose de Lyme est due à des spirochètes (bactéries spiralées) appartenant à
l’ordre des Spirochaetales, à la famille des Spirochaetaceae et au genre Borrelia (Figure 20)
[Paster et coll., 2000]. Outre le genre Borrelia, les spirochètes comptent trois autres genres
bactériens d’intérêt médical : Treponema, Leptospira et Brachyspira. Le genre Treponema
comprend l’espèce Treponema pallidum – agent de la syphilis –, ainsi que les espèces
responsables des tréponématoses non vénériennes ; le genre Leptospira comprend plusieurs
espèces de leptospires responsables de la leptospirose ; le genre Brachyspira comprend
différentes espèces responsables de spirochétoses intestinales, mais leur caractère pathogène
est controversé [Tsinganou et coll., 2010].
Le genre Borrelia comprend quant à lui les espèces bactériennes responsables des fièvres
récurrentes
ainsi
que
l’ensemble
des
espèces
responsables
ou
apparentées
phylogénétiquement aux agents de la borréliose de Lyme. Ces dernières sont regroupées dans
le complexe B. burgdorferi sensu lato (B. burgdorferi sl). À ce jour, le complexe
B. burgdorferi sl compte 19 espèces102 et un genomospecies103 décrits. Huit d’entre elles sont
impliquées en pathologie humaine : B. burgdorferi sensu stricto [Burgdorfer et coll., 1982;
Johnson et coll., 1984], B. garinii [Baranton et coll., 1992], B. afzelii [Canica et coll., 1993],
B. spielmanii [Richter et coll., 2004], B. valaisiana [Wang et coll., 1997], B. lusitaniae [Le
Fleche et coll., 1997], B. bavariensis [Margos et coll., 2009] et B. bissettii [Postic et coll.,
102
Toutes ces espèces ne sont pas encore formellement validées, cinq espèces sont proposées mais pas encore
confirmées : B. americana, B. bavariensis, B. kurtenbachii, B. yangtze et B. finlandensis.
103
Borrelia genomospecies 1 (depuis renommée Borrelia americana) et Borrelia genomospecies 2 n’avaient
pas été proposées initialement comme des espèces à part entière en raison de données insuffisantes et d’un
nombre d’isolats trop restreint.
76
Introduction
1998]. En Europe, toutes les espèces pathogènes sont présentes, mais trois d’entre elles sont
plus fréquentes : B. garinii, B. afzelii et B. burgdorferi ss, avec une plus grande prévalence de
B. garinii et B. afzelii. À l’inverse, en Amérique du Nord, B. burgdorferi ss est la seule espèce
pathogène pour l’homme présente (en exceptant les exceptionnelles descriptions de cas
humains liés à B. bissettii [Girard et coll., 2011]). Les autres espèces du groupe
B. burgdorferi sl, majoritairement décrites aux États-Unis (B. californiensis [Postic et coll.,
2007], B. carolinensis [Rudenko et coll., 2011], B. americana [Rudenko et coll., 2009a],
B. andersonii [Marconi et coll., 1995], B. kurtenbachii [Margos et coll., 2010], et Borrelia
genomospecies 2 [Postic et coll., 2007]), en Asie (B. japonica [Kawabata et coll., 1993],
B. turdi [Fukunaga et coll., 1996], B. tanukii [Fukunaga et coll., 1996], B. sinica [Masuzawa
et coll., 2001], et B. yangtze [Chu et coll., 2008]) ou en Europe (B. finlandensis [Casjens et
coll., 2011]) n’ont pas été identifiées à ce jour chez l’homme et sont donc considérées comme
des espèces non pathogènes [Baranton et coll., 2009].
77
Introduction
Figure 21 : Structure des bactéries du genre Borrelia
D’après Guerau-de-Arellano et coll., 2005 ; Rosa et coll. 2005.
78
Introduction
Structure et organisation génomique de la bactérie
Comme les autres spirochètes d’intérêt médical, les bactéries du genre Borrelia sont
facilement reconnaissables en microscopie optique à fond noir par leur morphologie
hélicoïdale et leur mobilité caractéristique. D’une longueur de 4 à 30 µm et d’un diamètre de
0,2 à 0,5 µm, les bactéries du genre Borrelia se caractérisent par une ultrastructure
particulière (Figure 21) qui se compose, de l’intérieur vers l’extérieur, par [Barbour et coll.,
1986] :
— le cylindre protoplasmique, correspondant au corps cellulaire délimité par la membrane
cytoplasmique et un peptidoglycane104 très mince [Rosa et coll., 2005] ;
— l’espace périplasmique, contenu entre la membrane externe et le cylindre protoplasmique,
renfermant 7 à 30 endoflagelles (associés à une protéine, la flagelline) insérés aux extrémités
du cylindre protoplasmique et dont l’enroulement autour de ce dernier confère à la bactérie à
la fois sa mobilité caractéristique (associant des mouvements de rotation, de torsion et de
compression) et sa forme spiralée [Motaleb et coll., 2000] ;
— la membrane externe, de structure trilamellaire, où sont enchâssés plus d’une centaine de
polypeptides et de lipoprotéines [Fraser et coll., 1997].
La structure de la paroi des Borrelia présente des similitudes avec la paroi des bactéries à
Gram négatif, mais celle-ci ne prend pas la coloration de Gram. Une différence importante
avec de nombreuses autres bactéries à Gram négatif est l’absence de LPS [Takayama et coll.,
1987] impliqué dans la physiopathologie du sepsis. En revanche, elle comprend de très
nombreuses protéines de surface (comme les protéines Osp105 dont il existe 6 membres
connus – OspA à OspF [Norris et coll., 1992; Lam et coll., 1994] – ou encore les protéines
104
La synthèse de ce peptidoglycanne est la cible des β-lactamines, classe antibiotique majeure du traitement de
la borréliose de Lyme.
105
Osp : Outer surface protein.
79
Introduction
VlsE106), dont la diversité et la variabilité d’expression témoignent des importantes capacités
d’adaptation de la bactérie à des hôtes et environnements différents. Ces protéines de surface
jouent également un rôle essentiel dans la transmission, la dissémination et l’échappement de
Borrelia au système immunitaire de l’hôte.
Le génome de B. burgdorferi est de petite taille (environ 1,5 Mb). Il est segmenté,
composé d’un chromosome linéaire de petite taille (environ 900 kb) et de très nombreux
plasmides linéaires et circulaires (d’une taille de 5 à 56 kb), dont la somme représente près de
40 % du génome. Le chromosome présente un faible taux de guanine et de cytosine, avec un
contenu en G+C moyen de 28,6 % [Fraser et coll., 1997] distinguant Borrelia des genres
Leptospira (G+C ≈ 35 %) et Treponema (G+C ≈ 53 %) [Hyde et coll., 1984]. Le matériel
génétique de B. burgdorferi est inhabituel : cette bactérie présente en effet la double
singularité de posséder à la fois un chromosome et des plasmides linéaires – alors que la
plupart des bactéries ont un chromosome circulaire et ne possèdent pas de plasmides
linéaires – et d’être au sein du règne bactérien l’espèce qui compte le plus grand nombre de
plasmides connue [Fraser et coll., 1997; Casjens et coll., 2000]. À titre d’exemple, la souche
B31 de B. burgdorferi ss compte au total 21 plasmides107, dont 9 circulaires et 12 linéaires
[Stewart et coll., 2005].
106
107
VlseE : VMP (vesicular membrane protein)-like sequence E.
On peut même imaginer que la souche native comptait plus que les 21 plasmides décrits, certains plasmides
ayant pu être perdus lors de la culture in vitro de la souche étudiée.
80
Introduction
C TRANSMISSION DE BORRELIA
Chez la tique à jeun, c’est à dire avant le début du repas sanguin, Borrelia est localisée
dans l’intestin de la tique. Cependant, il est maintenant bien établi que la transmission de
Borrelia à l’hôte vertébré ne se fait pas par régurgitation passive du contenu intestinal, mais
fait suite au contraire à une migration active des spirochètes qui franchissent successivement
la barrière constituée par l’épithélium intestinal pour disséminer dans l’hémolymphe, puis la
paroi des glandes salivaires avant d’être injectés avec la salive de tique dans la peau
[Dunham-Ems et coll., 2009]. Lorsque la tique infectée par Borrelia débute son repas
sanguin, l’environnement physiologique initial dans lequel se trouvent les spirochètes est
considérablement transformé : sa composition, mais aussi ses constantes physiques de
température et de pH sont modifiées108 [Yang et coll., 2000], d’abord par la transsudation de
liquide interstitiel dans l’intestin de la tique, puis par l’irruption soudaine des facteurs
solubles plasmatiques et des éléments figurés du sang ingéré. Aux changements
environnementaux majeurs auxquels Borrelia doit faire face lors du gorgement de la tique, la
bactérie répond par une modification tout aussi majeure de sa dynamique de croissance et de
l’expression de ses protéines de surface majoritaires.
108
L’afflux de sang dans l’intestin de la tique induit une augmentation de température et une diminution du pH.
81
1
Introduction
DYNAMIQUE DE LA TRANSMISSION
Évolution topographique et dynamique de Borrelia chez le vecteur
Le gorgement de la tique induit une multiplication rapide des Borrelia : plusieurs études
réalisées in vivo chez la tique montrent une augmentation très importante du nombre de
Borrelia dans l’intestin de celle-ci, passant de la centaine de bactéries avant la prise du repas
sanguin à la dizaine, voire la centaine de milliers d’organismes 72 heures après [de Silva et
coll., 1995; Piesman et coll., 2001]. La multiplication bactérienne exponentielle et la très forte
population de Borrelia au niveau intestinal [de Silva et coll., 1995] contrastent avec le très
faible nombre de Borrelia qui disséminent dans l’hémolymphe après avoir franchi la barrière
intestinale, puis pénètrent dans les glandes salivaires [Piesman et coll., 2001; Dunham-Ems et
coll., 2009]. Ainsi, l’infection de l’hôte vertébré repose sur la transmission d’un inoculum
bactérien très faible, mais composé de bactéries virulentes [Ohnishi et coll., 2001; Lima et
coll., 2005]. La migration de Borrelia dans la tique est biphasique : à la phase initiale
d’adhérence aux parois latérales des cellules épithéliales intestinales, pendant laquelle les
spirochètes – alors immobiles – migrent vers la profondeur de l’épithélium digestif, succède
une phase de migration « active » permettant aux spirochètes devenus mobiles de franchir la
membrane basale, puis de pénétrer dans les glandes salivaires via l’hémolymphe [DunhamEms et coll., 2009]. Le délai au bout duquel les premiers spirochètes sont observables dans les
glandes salivaires de la tique, une fois le repas sanguin débuté, reflète le temps nécessaire à la
migration des Borrelia depuis l’intestin jusqu’à l’invasion des glandes salivaires : ce délai
moyen (36 à 72 heures) [Ohnishi et coll., 2001; Dunham-Ems et coll., 2009], est concordant
avec les délais moyens de transmission – observés ou estimés – chez l’homme et l’animal.
82
Introduction
Délai de transmission du vecteur à l’hôte
La transmission de Borrelia à l’homme ne survient effectivement pas au tout début du
repas sanguin. Le risque théorique de transmission existe dès les premières heures qui suivent
l’attachement de la tique, mais l’expérience clinique montre que le risque est faible durant les
24 premières heures et il est également clairement établi que ce risque augmente avec la durée
d’attachement de la tique109. Les données expérimentales obtenues chez l’animal montrent
une transmission possible de Borrelia par la tique I. scapularis dès 24 heures après le début
du repas sanguin avec une efficacité maximale de transmission à 72 heures [Piesman et coll.,
1987; Hojgaard et coll., 2008]. Une transmission encore plus précoce de Borrelia à l’animal
par la tique I. ricinus a été décrite dès 17 heures après l’attachement de la tique avec une
efficacité maximale de transmission à 47 heures [Kahl et coll., 1998]. Sur le modèle européen,
la dynamique de transmission semble également être influencée par la nature du couple
Borrelia/Ixodes : I. ricinus est en effet capable de transmettre B. afzelii plus précocement et
plus efficacement que B. burgdorferi ss [Crippa et coll., 2002].
109
Les recommandations en matière de prévention de la borréliose de Lyme insistent sur la nécessité de retirer
une tique fixée à la peau le plus rapidement possible afin de limiter le risque d’infection.
83
2
Introduction
BASES MOLÉCULAIRES DE LA TRANSMISSION
Situation avant la prise du repas sanguin
Dans le vecteur – la tique du genre Ixodes –, et avant que celle-ci ne puisse prendre un
repas sanguin chez un nouvel hôte vertébré, les spirochètes se développent dans l’intestin de
la tique au contact de la muqueuse intestinale. Dans cet environnement, Borrelia y exprime de
façon prédominante les protéines de surface OspA et OspB, alors que l’expression de la
protéine de surface OspC reste indétectable [Schwan et coll., 1995; Schwan et coll., 2000].
Les gènes ospA et ospB sont localisés sur le plasmide linéaire de 54 kb (lp54) et organisés
dans un seul et unique opéron sous le contrôle du même promoteur [Bergstrom et coll., 1989].
Les protéines OspA et OspB jouent un rôle essentiel pour la colonisation et la survie de
Borrelia dans l’intestin de la tique [Yang et coll., 2004]. OspA interagit notamment de façon
spécifique avec une protéine de la tique, TROSPA110, située à la surface des cellules
épithéliales intestinales et plus particulièrement exprimée au niveau des jonctions serrées qui
unissent ces dernières [Pal et coll., 2004a]. L’interaction d’OspA avec son récepteur TROSPA
permet non seulement l’adhésion de Borrelia à la surface de l’épithélium intestinal de la
tique, mais aussi la persistance de la bactérie dans l’environnement physiologique hostile que
constituent la lumière intestinale et son contenu [Fikrig et coll., 2006]. L’importance de cette
protéine de surface pour le cycle de Borrelia chez la tique est soulignée par les expériences
qui montrent que des mutants ospA- sont incapables de coloniser efficacement la tique, mais
gardent leur capacité à infecter la souris [Yang et coll., 2004]. OspB semble également
constituer un facteur de virulence, essentiel à l’adhésion de Borrelia à l’intestin de la tique,
mais son récepteur n’a pas encore été identifié [Fikrig et coll., 2004; Neelakanta et coll.,
2007].
110
TROSPA : tick receptor for OspA.
84
Introduction
Modifications moléculaires engendrées par le gorgement
Le gorgement de la tique induit la synthèse rapide et l’expression majoritaire par
Borrelia de la protéine de surface OspC, initialement non exprimée chez la tique à jeun
[Schwan et coll., 1995]. OspC ne semble pas strictement indispensable à la dissémination
systémique de Borrelia dans la tique et son passage dans les glandes salivaires [Grimm et
coll., 2004; Tilly et coll., 2006], mais son expression pourrait cependant faciliter ce processus
[Pal et coll., 2004b]. L’induction de OspC n’est observée que de façon transitoire lors du
gorgement (la proportion de Borrelia dans l’intestin de la tique exprimant OspC diminue à
nouveau à la fin du repas sanguin), et seulement chez la tique déjà infectée par Borrelia avant
le repas sanguin, alors que OspC n’est pas exprimée par Borrelia lorsque la tique acquiert la
bactérie lors de la prise d’un repas sanguin sur un hôte infecté [Schwan et coll., 2000]. Ces
données indiquent un rôle important d’OspC dans la transmission du pathogène de la tique
vers l’hôte mammifère, mais pas dans la transmission de l’hôte mammifère vers la tique.
Par ailleurs, l’induction de la protéine OspC lors du repas sanguin s’accompagne d’une
réduction réciproque de l’expression de la protéine OspA [Schwan et coll., 2000; Pal et coll.,
2004a]. Ce changement dans l’expression des protéines de surface OspA et OspC observé in
vivo est bien corrélé avec les données obtenues in vitro, lesquelles soulignent notamment
l’importance de la température dans ce mécanisme avec une expression faible d’OspA mais
forte d’OspC à 37 °C, et une inversion de tendance rendant la protéine OspC indétectable à
24 °C [Schwan et coll., 1995]. La protéine de surface OspA intervient néanmoins dans la
dissémination systémique de Borrelia dans la tique au tout début de la phase de gorgement
rapide, car elle présente un domaine de liaison pour le plasminogène et pour un activateur du
plasminogène – uPA [Fuchs et coll., 1994; Klempner et coll., 1995]. Le plasminogène de
l’hôte vertébré, contenu dans le sang ingéré par la tique, est ainsi lié puis transformé en son
principe actif – la plasmine –, dont l’activité protéolytique est mise à profit par la bactérie
85
Introduction
pour franchir la barrière intestinale de la tique. À ce titre, OspA est un élément important dans
la transmission de Borrelia à l’hôte vertébré, car cette protéine permet d’amorcer la migration
systémique de la bactérie depuis l’intestin vers l’hémolymphe puis les glandes salivaires de la
tique [Coleman et coll., 1997]. Enfin, la répression d’OspA lors du gorgement de la tique
s’accompagne également d’une répression de son récepteur TROSPA ; ces modifications
parallèles et concomitantes contribuent au « décrochement » des spirochètes, facilitant ainsi le
franchissement de la barrière épithéliale intestinale par les spirochètes et leur passage dans
l’hémolymphe [Pal et coll., 2004a].
Initiation de l’infection chez l’hôte vertébré
Parmi les liporotéines de surface de Borrelia, OspC est certainement celle qui joue le rôle
le plus important dans la transmission de Borrelia à l’hôte vertébré puis sa dissémination. Des
souches déficientes pour la synthèse d’OspC sont en effet incapables d’induire une infection
chez la souris [Grimm et coll., 2004; Tilly et coll., 2006]. De tels mutants ospC-/- sont
éliminés de la peau moins de 48 heures après leur injection : étant donné l’importance d’OspC
aux étapes les plus précoces de l’infection, l’équipe de Rosa et coll. évoque un rôle possible
de cette protéine dans les mécanismes d’échappement à la réponse immunitaire innée de
l’hôte [Tilly et coll., 2007]. Cependant, l’équipe de Liang et coll. a démontré que l’absence
d’OspC peut être compensée par la surexpression d’autres lipoprotéines de surface (OspA,
OspE, VlsE ou DbpA), prévenant ainsi la destruction rapide des souches déficientes pour
OspC, et restaurant la capacité de Borrelia à établir l’infection initiale puis à disséminer vers
ses organes cibles [Xu et coll., 2008]. Ces nouvelles données indiquent que le rôle d’OspC
évoqué par Rosa et coll. repose principalement sur la capacité d’OspC et des autres
lipoprotéines de surface à maintenir l’intégrité de la membrane externe de Borrelia,
protégeant ainsi la bactérie des défenses immunitaires innées de l’hôte. Néanmoins, OspC
étant la lipoprotéine de surface majoritairement exprimée lors de la transmission, c’est bien
86
Introduction
d’elle dont dépend la réussite de l’infection initiale, et il apparaît également que cette protéine
de surface est spécifiquement requise pour la dissémination efficace de Borrelia vers ses
organes cibles [Xu et coll., 2008; Seemanapalli et coll., 2010].
L’histoire du vaccin
Enfin, il est difficile de terminer ce chapitre portant sur les bases moléculaires de la
transmission de Borrelia à l’homme sans évoquer l’« aventure » du seul vaccin humain de la
borréliose de Lyme ayant été commercialisé jusqu’à ce jour [Steere et coll., 1998] et dont le
mode d’action reposait précisément sur l’inhibition de la transmission de Borrelia de la tique
vectrice vers l’hôte accidentel que représente l’homme. Il s’agissait d’un vaccin recombinant
de la protéine de surface OspA, choisie pour son rôle essentiel dans le cycle des Borrelia au
niveau du vecteur et les bonnes performances observées avec son utilisation lors des phases
précliniques de développement du vaccin [Fikrig et coll., 1990]. La stratégie vaccinale était
basée sur la neutralisation du pathogène dans l’intestin de la tique au tout début de la phase de
gorgement rapide (c’est à dire avant la modification de l’expression des lipoprotéines de
surface OspA/B et OspC) par les anticorps anti-OspA ingérés avec le repas sanguin [de Silva
et coll., 1996]. La neutralisation du pathogène était attendue (et confirmée lors des différentes
expérimentations in vivo) par un effet bactéricide direct ou par blocage de la multiplication,
de l’attachement à la muqueuse intestinale et de la dissémination systémique des Borrelia
dans la tique [Pal et coll., 2001]. Le vaccin111, dont la Food and Drug Administration (FDA) a
autorisé la mise sur le marché le 21 décembre 1998 aux États-Unis, a vu sa production
volontairement abandonnée par son fabricant tout juste trois ans après sa commercialisation
en raison d’un trop faible succès commercial lié non seulement au coût et à la lourdeur du
111
Vaccin commercialisé sous le nom de LYMErixTM par la société GlaxoSmithKline.
87
Introduction
protocole vaccinal,112 mais aussi, et surtout à une controverse autour d’un risque potentiel
d’arthrite auto-immune dont la survenue chez l’homme n’a pourtant jamais été démontrée
[Abbott, 2006; Nigrovic et coll., 2007].
112
Le vaccin présentait également une efficacité insuffisante (protection estimée à 80 % des individus ayant
reçu trois doses vaccinales) limitée dans le temps (obligeant le recours à des doses booster additionnelles) et une
protection croisée avec des souches non nord-américaines probablement limitée.
88
Introduction
IV INTERACTION DE BORRELIA AVEC LA PEAU ET SON SYSTÈME IMMUNITAIRE
1
INTERACTION DE BORRELIA AVEC LA MATRICE EXTRACELLULAIRE
Dans la peau, mais également dans tous les autres tissus et organes que Borrelia est
susceptible de coloniser et au sein desquels Borrelia se multiplie, la bactérie entretient des
liens étroits avec les éléments de la matrice extracellulaire, grâce à plusieurs protéines de
surface dont certaines jouent le rôle de véritables adhésines. Borrelia étant par ailleurs
dépourvue d’activité protéolytique intrinsèque, la bactérie détourne à son profit les propres
systèmes de destruction de la matrice extracellulaire (métalloprotéases et sérines-protéases) de
l’hôte pour se mouvoir dans les espaces intercellulaires.
Les adhésines de Borrelia
Borrelia exprime à sa surface plusieurs lipoprotéines capables de lier la fibronectine,
dont la plus étudiée est BBK32 [Probert et coll., 1998]. La synthèse de BBK32 (codée par le
gène bbk32 situé sur le plasmide lp36) débute lors du gorgement de la tique et son expression
est fortement induite après transmission à l’hôte vertébré [Fikrig et coll., 2000]. In vitro, les
données expérimentales indiquent que les modifications de température et de pH sont deux
facteurs environnementaux importants qui participent à la modification de l’expression de
BBK32 [He et coll., 2007]. Au même titre que d’autres protéines de liaison à la fibronectine
exprimées par des pathogènes extracellulaires, comme les protéines FnbpA113 de
Staphylococcus aureus ou SfbI114 de Streptococcus pyogenes, avec lesquelles BBK32 possède
des analogies structurales et fonctionnelles [Raibaud et coll., 2005], BBK32 appartient à la
113
114
Fnbp : fibronectin binding protein.
Sfbp : streptococcal fibronectin binding protein.
89
Introduction
famille des MSCRAMMs115 [Kim et coll., 2004] – molécules de surface spécialisées dans
l’adhésion aux éléments de la matrice extracellulaire [Patti et coll., 1994]. Outre sa capacité
d’adhésion à la fibronectine, BBK32 est également capable de lier différents
glycosaminoglycanes de l’hôte (comme le dermatane ou l’héparine sulfate) [Fischer et coll.,
2006]. Grâce à ces différents types d’interactions, BBK32 semble impliquée dans la capacité
des Borrelia circulantes à adhérer aux vaisseaux et à pénétrer dans les tissus à partir du
système circulatoire [Norman et coll., 2008]. Les données expérimentales concernant les
conséquences d’une perte de fonction de BBK32 indiquent que l’absence de BBK32 réduit
l’infectiosité de Borrelia [Seshu et coll., 2006], mais que sa présence n’est cependant pas
essentielle à la transmission et à la dissémination du pathogène [Li et coll., 2006]. D’autres
lipoprotéines de surface, comme RevA116 et RevB, sont également capables d’assurer une
liaison de Borrelia avec la fibronectine [Brissette et coll., 2009a], et permettent probablement
de compenser la perte de fonction de BBK32 dans ces modèles expérimentaux. La
redondance des fonctions d’adhérence (une même cible tissulaire pouvant être reconnue par
différentes protéines de surface de Borrelia), et la multiplicité des cibles tissulaires avec
lesquelles Borrelia interagit, contribuent certainement à limiter pour la bactérie les
conséquences fonctionnelles inhérentes à la perte de matériel génétique (BBK32 est codée par
un gène plasmidique), et traduit un fort potentiel d’adaptation de Borrelia aux différents
environnements rencontrés.
Deux autres lipoprotéines, DbpA117 et DbpB, permettent l’adhésion de Borrelia à la
décorine [Guo et coll., 1995], et assurent ainsi une liaison indirecte entre la bactérie et les
fibres de collagène du derme et des autres tissus conjonctifs cibles de l’infection. Elles sont,
comme BBK32, à considérer comme de véritables membres de la famille des MSCRAMMs
115
116
117
MSCRAMMs : microbial surface components recognising adhesive matrix molecules.
L’appellation rev indique l’orientation réverse des gènes rev par rapport aux gènes adjacents dénommés rep.
Dbp : decorin binding protein.
90
Introduction
[Guo et coll., 1998]. DbpA et DbpB sont respectivement codées par les gènes dbpA et dbpB
situés sur le plasmide lp54, et la transcription de ces derniers est induite après transmission à
l’hôte vertébré [Hagman et coll., 1998]. DbpA et DbpB représentent des facteurs de virulence
importants pour Borrelia [Shi et coll., 2008b] : les résultats expérimentaux sur modèle murin
indiquent notamment que l’infectivité des souches déficientes en protéines de liaison à la
décorine est diminuée [Shi et coll., 2008a], et que la dissémination de Borrelia chez des
souris déficientes en décorine est également altérée [Brown et coll., 2001]. Enfin, bien que
l’étude initiale de Guo et coll. n’ait pas permis de démontrer que Borrelia peut interagir de
façon directe avec les fibres de collagène [Guo et coll., 1995], des données plus récentes
indiquent au contraire que la bactérie est capable non seulement d’adhérer aux fibres de
collagène de type I, mais également d’y former des microcolonies, et ce en l’absence de
décorine ou d’autres protéoglycanes [Zambrano et coll., 2004]. Outre les protéines de liaison
à la décorine, d’autres protéines de surface de Borrelia, comme BBK32 mais aussi Bgp118
permettent l’adhésion de la bactérie aux protéoglycanes et glycosaminoglycanes de l’hôte
[Parveen et coll., 2000]. Si Bgp représente l’une des nombreuses protéines d’adhésion de
Borrelia, Bgp est en revanche l’une des rares protéines sécrétées dans le milieu extérieur par
la bactérie [Cluss et coll., 2004].
Par ailleurs, des travaux récents ont permis de mettre en évidence une interaction directe
entre Borrelia et la laminine (composant majeur des lames basales) et d’identifier plusieurs
protéines de surface impliquées dans cette interaction. Il s’agit d’un membre de la famille des
lipoprotéines Erps119 – ErpX – [Brissette et coll., 2008; Brissette et coll., 2009c], ainsi que de
la lipoprotéine BmpA120 et de ses trois paralogues BmpB, BmpC, et BmpD [Verma et coll.,
118
119
120
Bgp : Borrelia gag binding protein. Le gène codant Bgp est situé sur le chromosome linéaire de Borrelia.
Erp : OspE-F related lipoprotein.
Bmp : Borrelia membrane protein. La fonction de BmpA, initialement décrite comme la protéine P39, et de
ses paralogues n’a pas encore été identifiée.
91
Introduction
2009] : ces protéines constituent ainsi encore d’autres facteurs d’adhésion de Borrelia à la
matrice extracellulaire, probablement impliqués dans la dissémination, puis l’invasion et la
persistance des tissus cibles de l’infection.
Enfin, une autre protéine de surface – P66 –, bien que n’interagissant pas directement
avec la matrice extracellulaire, représente une autre adhésine majeure de Borrelia [Antonara
et coll., 2007]. La protéine P66 (également connue sous le nom de Oms66121), codée par un
gène chromosomique [Probert et coll., 1995], est une protéine exposée à la surface
membranaire de Borrelia [Bunikis et coll., 1995; Probert et coll., 1995; Skare et coll., 1997].
Alors que la synthèse de P66 est indétectable chez la tique non gorgée, son expression est
induite par le gorgement [Cugini et coll., 2003]. P66 reconnaît spécifiquement la sous-unité β3
des intégrines, et permet notamment l’adhésion de Borrelia aux plaquettes via l’interaction
avec l’intégrine αIIbβ3122 et à l’endothélium via l’interaction avec l’intégrine αVβ3 [Coburn et
coll., 1993; Coburn et coll., 1999; Coburn et coll., 2003] : l’adhésion de Borrelia aux
plaquettes activées, agrégées sur la paroi des vaisseaux lésés, pourrait constituer l’un des
mécanismes par lesquels la bactérie accède à la circulation sanguine systémique et dissémine
vers ses organes cibles.
Borrelia et destruction de la matrice extracellulaire
Au contraire d’autres bactéries invasives qui produisent et excrètent dans le milieu
extérieur des protéases (on pourra citer par exemple la synthèse par Staphylococcus aureus
des protéases SspA, ScpB et de l’auréolysine [Skare et coll., 1997]), Borrelia est dépourvue
d’activité protéolytique intrinsèque [Coleman et coll., 1995; Klempner et coll., 1995].
Néanmoins, Borrelia compense l’absence de cette activité en induisant la synthèse de diverses
métalloprotéases (MMP-1, MMP-3, MMP-9, par exemple) à la fois in vitro [Gebbia et coll.,
121
122
Oms66 : outer membrane-spanning 66-kDa protein.
L’intégrine αIIbβ3 est également connue sous le nom de glycoprotéine GpIIb-IIIa.
92
Introduction
2001; Hu et coll., 2001; Behera et coll., 2004] et in vivo [Lin et coll., 2001; Zhao et coll.,
2003]. Par ailleurs, Borrelia peut lier le plasminogène ainsi que les activateurs tissulaires du
plasminogène [Klempner et coll., 1995] (dont la production locale est – au moment de la
transmission à l’hôte vertébré – avantageusement augmentée par l’inflammation générée à la
fois par la blessure liée à la piqûre de tique et par la réponse immunitaire dirigée contre la
bactérie). L’activation du plasminogène en plasmine, liée à la surface de Borrelia, permet à la
bactérie de détruire les composants adjacents de la matrice extracellulaire et des membranes
basales [Coleman et coll., 1999] (à la faveur du large spectre protéolytique intrinsèque de la
plasmine et à l’activation indirecte des métalloprotéases, voir chapitre « Les enzymes
protéolytiques : métalloprotéases et sérine-protéases », page 25), favorisant ainsi la migration
tissulaire et probablement aussi la pénétration vasculaire du spirochète [Coleman et coll.,
1995; Klempner et coll., 1995]. Plusieurs protéines de surface de Borrelia sont capables de
lier le plasminogène. OspA est la première d’entre elles [Fuchs et coll., 1994], mais comme
nous l’avons vu plus haut, si la liaison OspA/plasminogène présente en effet une importance
fonctionnelle pour la migration de Borrelia dans la tique [Coleman et coll., 1997], la synthèse
de la protéine OspA est ensuite réprimée chez l’hôte vertébré au profit d’OspC. La protéine
OspC présente aussi une affinité pour le plasminogène, mais si le rôle de la liaison
OspC/plasminogène comme facteur de virulence potentiel pour Borrelia a également été
suggéré [Lagal et coll., 2006], la diminution de la production d’OspC jusqu’à son absence
complète de synthèse dans les quelques jours qui suivent de début de l’infection chez l’hôte
vertébré [Liang et coll., 2002a; Crother et coll., 2004] ne permet pas de considérer cette
liaison comme un facteur de virulence déterminant pour les manifestations disséminées de la
phase tardive de la maladie. Trois lipoprotéines de la famille Erp – ErpP, ErpA et ErpC –
sont capables de lier le plasminogène [Brissette et coll., 2009b], mais à la différence d’OspA
et OspC, les lipoprotéines de la famille Erp sont fortement exprimées tout au long de
93
Introduction
l’infection chez l’hôte vertébré [Miller et coll., 2005; Miller et coll., 2006]. Ces protéines Erp
contribuent probablement à la dissémination du pathogène, en particulier dans les phases
tardives de la maladie [Brissette et coll., 2009b]. Enfin, une autre protéine de surface,
CRASP-1123, mieux connue pour son rôle dans le mécanisme d’échappement de Borrelia à la
lyse médiée par le complément (voir chapitre « Mécanismes d’échappement à l’action du
complément », page 101), est également capable de lier le plasminogène (ainsi que plusieurs
autres composants de la matrice extracellulaire comme la fibronectine, la laminine, et le
collagène), et de le convertir en plasmine [Hallstrom et coll., 2010].
2
INITIATION DE LA RÉPONSE IMMUNITAIRE PAR BORRELIA
Borrelia interagit avec une grande variété de cellules immunitaires spécialisées – comme
les cellules dendritiques [Filgueira et coll., 1996; Suhonen et coll., 2003], les lymphocytes
[Knigge et coll., 1996; Kalish et coll., 2003; Kinjo et coll., 2006; Collins et coll., 2008], les
monocytes/macrophages [Cruz et coll., 2008; Salazar et coll., 2009], ou encore les mastocytes
[Talkington et coll., 1999] – dont la présence dans la peau constitue un réseau de surveillance,
indispensable à la défense de l’organisme contre les infections [Nestle et coll., 2009]. Mais
Borrelia est également capable d’induire l’activation de cellules résidentes « structurales »
comme les kératinocytes et les fibroblastes [Ebnet et coll., 1997; Marchal et coll., 2009], ou
encore les cellules endothéliales [Sellati et coll., 1995; Sellati et coll., 1996; Ebnet et coll.,
1997], qui participent elles aussi (directement ou indirectement) à ce réseau de surveillance.
L’activation de ces différentes catégories cellulaires par Borrelia repose d’une part sur
l’interaction de la bactérie avec les récepteurs cellulaires de reconnaissance de motif (comme
les récepteurs TLRs ou NODs) impliqués principalement dans la réponse immunitaire innée
123
CRASP : complement regulator-acquiring surface protein.
94
Introduction
non spécifique, et d’autre part sur l’interaction plus spécifique entre les cellules de l’immunité
adaptative et les antigènes bactériens apprêtés par les cellules présentatrices d’antigènes.
Interaction de Borrelia avec les TLRs
Les TLRs jouent un rôle important dans l’initiation de la réponse immunitaire dirigée
contre Borrelia [Guerau-de-Arellano et coll., 2005]. Borrelia ne produit pas de LPS
[Takayama et coll., 1987] mais possède au contraire de nombreuses lipoprotéines de surface
fortement immunogènes [Brandt et coll., 1990], dont un motif triacylé124 de la partie lipidique
constitue un véritable PAMP [Singh et coll., 2006]. In vivo, l’injection intra-articulaire
[Gondolf et coll., 1994] ou intradermique [Norgard et coll., 1995] de lipoprotéines (ou de
leurs équivalents lipopeptidiques) de Borrelia induit une atteinte inflammatoire localisée. Les
lipoprotéines de Borrelia sont en effet capables d’induire une réponse pro-inflammatoire
caractérisée par la production de cytokines et chimiokines résultant de l’activation de la voie
NF-κB, elle-même activée par la stimulation des récepteurs TLRs [Singh et coll., 2006].
Cette réponse pro-inflammatoire est liée in vitro à l’interaction des lipoprotéines de
Borrelia avec TLR2 [Hirschfeld et coll., 1999]. Les modèles expérimentaux dans lesquels
TLR2 ou MyD88125 (son effecteur intracellulaire) sont inactivés montrent que la voie de
signalisation TLR2 joue un rôle majeur dans le contrôle initial de l’infection tissulaire : les
charges bactériennes tissulaires observées à la phase initiale de l’infection dans les systèmes
TLR2-/- ou MyD88-/- sont en effet jusqu’à 250 fois plus élevées que dans leurs témoins
« sauvages » [Wooten et coll., 2002; Bolz et coll., 2004; Liu et coll., 2004; Wang et coll.,
2004; Behera et coll., 2006]. Néanmoins, Borrelia est capable d’induire des lésions
inflammatoires (parfois même plus sévères ou touchant des tissus habituellement non
concernés par l’infection à Borrelia [Wooten et coll., 2002; Behera et coll., 2006]) en
124
125
N-palmitoyl-S-[2,3-bis(palmitoyloxy)-(2RS)-propyl]-(R)-cysteinyl, encore appelé Pam3Cys.
MyD88 : myeloid differentiation primary response gene 88.
95
Introduction
l’absence d’une voie de signalisation TLR2 opérationnelle : ces données indiquent que
d’autres TLRs (et d’autres PRRs) sont impliqués dans la reconnaissance de la bactérie.
Une étude a démontré que les individus « faiblement répondeurs » à la vaccination par le
LYMErix (protéine OspA recombinante) ont une faible expression cellulaire de TLR1 et que
des souris déficientes en TLR1 et TLR2 ne produisent qu’une très faible réponse anticorps à
la vaccination par OspA [Alexopoulou et coll., 2002]. Ces résultats suggèrent que TLR1 joue
aussi (avec TLR2) un rôle important dans la reconnaissance des lipoprotéines triacylées de
Borrelia ; ces résultats sont par ailleurs en accord avec les données de la littérature indiquant
que l’association hétérodimérique TLR2/TLR1 est responsable de la détection de motifs
lipopeptidiques spécifiques triacylés (l’association TLR2/TLR6 est quant à elle responsable
de la détection des motifs diacylés) [Kawai et coll., 2011]. De plus, une coopération
TLR2/TLR6 dans l’activation de cellules endothéliales par la lipoprotéine OspA ayant été
démontrée in vitro [Bulut et coll., 2001], il n’est pas exclu que TLR6 participe également in
vivo à la reconnaissance de Borrelia et à l’induction de la réponse immunitaire dirigée contre
elle. En revanche, TLR4 ne participe pas à la reconnaissance de la bactérie, car le ligand
principal de TLR4 est le LPS des bactéries à Gram négatif [Kawai et coll., 2011], et Borrelia
en est dépourvue [Takayama et coll., 1987].
Par ailleurs, d’autres composants bactériens que les lipoprotéines de surface sont
susceptibles d’interagir avec les TLRs de l’hôte. Les macrophages de souris déficients en
TLR2, bien qu’insensibles aux lipoprotéines de Borrelia, restent par exemple sensibles à
l’activation par d’autres composants de la bactérie [Wooten et coll., 2002]. La flagelline
(protéine principale des flagelles bactériens) pourrait être l’un de ces composants. La
flagelline est en effet reconnue par TLR5 [Kawai et coll., 2011], mais la flagelline de Borrelia
n’est pas exposée à la surface de la bactérie (car contenue intégralement dans l’espace
périplasmique). Lorsque TLR2 est fonctionnel, TLR5 ne semble pas jouer de rôle significatif
96
Introduction
dans la production de cytokines en réponse à la stimulation par des Borrelia vivantes [Salazar
et coll., 2009]. Deux études ont pourtant mis en évidence un rôle possible de TLR5 dans la
réponse inflammatoire induite par Borrelia [Bernardino et coll., 2008; Shin et coll., 2008],
mais l’induction de la voie TLR5 observée est probablement liée à la stimulation du récepteur
par des constituants flagellaires de bactéries lysées. Par ailleurs, TLR9 reconnaît les ilots CpG
de l’ADN des pathogènes126 [Kawai et coll., 2011]. Ces motifs CpG pourraient également être
à l’origine de l’induction d’une réponse inflammatoire par Borrelia : si deux équipes ayant
évalué la question n’ont pas permis de confirmer cette hypothèse [Bernardino et coll., 2008;
Shin et coll., 2008], seule l’équipe de Schwartz a jusqu’à présent pu montrer que Borrelia est
capable d’induire (après phagocytose dans un système de culture ex vivo de PBMCs127
humains) la synthèse d’interférons de type I et de cytokines pro-inflammatoires en stimulant
non seulement TLR9, mais aussi TLR7 [Petzke et coll., 2009] – impliqué quant à lui dans la
reconnaissance d’ARN simple brin viraux, bactériens ou fongiques [Kawai et coll., 2011].
Encore plus récemment, Cervantes et coll. ont découvert que TLR8 (situé comme TLR7 et
TLR9 dans la voie phagolysosomiale en position intracellulaire, et impliqué comme TLR7
dans la reconnaissance d’ARN simple brin [Kawai et coll., 2011]) intervient également dans
la modulation de la réponse immunitaire induite par Borrelia (après phagocytose dans des
monocytes humains), de façon coopérative avec TLR2, et même exclusive pour la synthèse
d’IFN-β [Cervantes et coll., 2011].
Interaction de Borrelia avec les autres PRRs
La reconnaissance de Borrelia par d’autres PRRs que les TLRs a jusqu’à présent été peu
étudiée. Néanmoins, des études récentes indiquent que Borrelia interagit avec les récepteurs
intracellulaires de type NOD (sensibles au peptidoglycane des bactéries). L’interaction de
126
127
Les ilots CpG sont fréquemment présents dans l’ADN bactérien et viral, mais rares chez les mammifères.
PBMCs : peripheral blood mononuclear cells.
97
Introduction
Borrelia avec NOD2 induit notamment la synthèse de cytokines pro-inflammatoires, et cette
réponse se surajoute à celle déjà produite par l’interaction de la bactérie avec TLR2 [Oosting
et coll., 2010]. Borrelia induit également in vitro l’expression de NOD2 par des cellules
gliales [Sterka et coll., 2006b] et microgliales [Sterka et coll., 2006a] murines. La stimulation
du récepteur NOD2 joue un rôle important dans la réponse inflammatoire (observée à la fois
in vitro et in vivo128) provoquée par Borrelia dans le système nerveux central [Chauhan et
coll., 2009].
Par ailleurs, un autre PRR, le récepteur au mannose (MR) – élément majeur de la
fonction phagocytaire des cellules présentatrices d’antigènes et des macrophages, impliqué
dans la reconnaissance de motifs polysaccharidiques mannosylés présents à la surface de
nombreux pathogènes (bactéries à Gram positif et négatif, mycobactéries, levures,
parasites …) [Apostolopoulos et coll., 2001] – pourrait également participer à la
reconnaissance de Borrelia, dans la mesure où le rôle de l’interaction Borrelia/MR dans
l’adhésion de la bactérie aux macrophages a été démontré in vitro [Cinco et coll., 2001].
Activation des réponses immunitaires spécifiques
Les cellules présentatrices d’antigènes (CPA) jouent un rôle central dans la réponse
immunitaire contre Borrelia, à l’interface entre les réponses innées et adaptatives. Dans la
peau, les CPA (cellules dendritiques dermiques et cellules de Langerhans) représentent une
des premières lignes de défense contre l’infection à Borrelia : elles sont capables de
phagocyter la bactérie (dérivés notamment des lipoprotéines de surface) et d’apprêter ses
antigènes [Filgueira et coll., 1996; Suhonen et coll., 2003] pour les présenter aux lymphocytes
T CD8+ [Beermann et coll., 2000]. In vivo, la participation des lymphocytes T dans la réponse
immunitaire dirigée contre Borrelia a été démontrée dans plusieurs modèles expérimentaux
128
Dans cette étude, le volet in vivo du protocole expérimental reposait sur l’injection intracérébrale de Borrelia
chez des souris NOD2-/- ou chez des souris témoins sauvages.
98
Introduction
murins129 [Pachner et coll., 1991; Keane-Myers et coll., 1995]. Chez l’homme également, la
réactivité spécifique des populations lymphocytaires T à divers antigènes de Borrelia a été
mise en évidence, en particulier chez des patients atteints de manifestations tardives
chroniques de la maladie [Dattwyler et coll., 1988; Yoshinari et coll., 1991; Kalish et coll.,
2003]. Outre les lymphocytes T CD8+, Borrelia est également capable d’activer les
lymphocytes T CD4+ [Knigge et coll., 1996]. Concernant la polarisation des lymphocytes T
CD4+ (balance Th1/Th2) induite par l’infection à Borrelia, la question de son impact sur
l’évolution de la maladie reste controversée. Certains travaux indiquent que la synthèse
d’IL-12130 et la persistance d’une production cytokinique de type Th1 favoriseraient la
progression de la maladie chez l’homme [Gross et coll., 1998; Widhe et coll., 2004] et les
souris sensibles à l’infection par Borrelia [Matyniak et coll., 1995; Anguita et coll., 1996],
alors qu’une réponse de type Th2 serait corrélée avec une évolution favorable de la maladie
[Matyniak et coll., 1995; Gross et coll., 1998; Widhe et coll., 2004]. Cependant, d’autres
études indiquent au contraire qu’une forte réponse Th1 pourrait avoir des effets bénéfiques et
favoriser la résolution de l’infection à la fois chez l’animal (réduction de la cardite induite par
Borrelia dans un modèle murin) [Bockenstedt et coll., 2001] et chez l’homme [Sjowall et
coll., 2005], en particulier à la phase initiale cutanée de l’infection [Sjowall et coll., 2011].
Par ailleurs, la mise en évidence d’une synthèse locale d’IL-17 dans le liquide céphalorachidien [Henningsson et coll., 2011]131 ainsi que dans les surnageants de culture de
129
Dans l’étude de Kaene-Myers et coll., 1995, la déplétion des LT CD4+ induisait une aggravation des
manifestations articulaires, alors que la déplétion en LT CD8+ induisait au contraire une amélioration de la
symptomatologie articulaire, suggérant un rôle protecteur des LT CD4+ et un effet facilitateur des LT CD8 dans
l’infection à Borrelia.
130
131
L’IL-12 représente un stimulus puissant qui oriente les cellules T vers une différenciation de type Th1.
Dans cette étude, une réponse locale de type Th1 prédominait, mais la synthèse concomitante d’IL-17 a été
détectée dans le liquide céphalo-rachidien de 49 % des patients (65 sur 133) atteints de neuroborréliose.
99
Introduction
lymphocytes T synoviaux [Codolo et coll., 2008]132 de patients respectivement atteints de
neuroborréliose et d’arthrite de Lyme indique un rôle possible des lymphocytes de type
Th17 dans les manifestations disséminées de la borréliose de Lyme.
Borrelia induit l’activation des cellules NKT, qui représentent une sous-population très
particulière de lymphocytes T133 : les cellules NKT reconnaissent en effet de façon spécifique
un antigène glycolipidique134 de Borrelia, que les CPA leur présentent par l’intermédiaire de
CD1d [Godfrey et coll., 2006; Kinjo et coll., 2006]. L’importance des cellules NKT dans la
défense de l’hôte contre l’infection à Borrelia a été évaluée in vivo sur modèle murin. Dans le
tissu hépatique, les cellules NKT participent, en collaboration avec les cellules de Kupffer
(capables de phagocyter Borrelia [Sambri et coll., 1996]), à la clairance vasculaire des
spirochètes : les cellules NKT limitent ainsi la dissémination systémique de Borrelia et son
passage dans ses organes cibles [Lee et coll., 2010]. Les cellules NKT contribuent également
à limiter la sévérité des manifestations articulaires [Tupin et coll., 2008] et cardiaques [Olson
et coll., 2009] de la maladie. Borrelia induit aussi l’activation d’une autre sous-population
spécifique de lymphocytes, les lymphocytes T γδ. L’équipe de Budd et coll. a montré que la
stimulation de lymphocytes T γδ synoviaux par Borrelia induit leur prolifération à la fois in
vitro [Vincent et coll., 1996] et in vivo, via un mécanisme partiellement dépendant de TLR2
[Collins et coll., 2008; Shi et coll., 2011]. Les lymphocytes T γδ ainsi stimulés induisent
également la maturation des cellules dendritiques in vitro [Collins et coll., 2005], et
participent in vivo à l’induction d’une réponse immunitaire adaptative protectrice contre
132
Dans cette étude, les lymphocytes T utilisés dans les tests in vitro ont été collectés chez 5 patients atteints
d’arthrite de Lyme.
133
Les cellules NKT se distinguent des cellules T classiques par le fait que le TCR (T cell receptor) ne reconnaît
pas des antigènes peptidiques apprêtés par le CMH, mais des antigènes lipidiques ou glycolipidiques présentés
par la molécule CD1d (molécule présentatrice d’antigène).
134
La structure glycolipidique reconnue est un diglycéride (diacylglycérol).
100
Introduction
l’infection à Borrelia [Shi et coll., 2011]135. Les cellules NKT et les lymphocytes T γδ sont
donc deux catégories spécifiques de lymphocytes T, capables de stimuler, en réponse à
l’infection par Borrelia, les deux types de réponse immunitaire – innée et adaptative –, à
l’embranchement desquelles elles se situent.
Enfin, la stimulation des lymphocytes B et la production subséquente d’anticorps
spécifiques sont des données largement reprises dans la littérature (expérimentale,
diagnostique et clinique) au sujet de la borréliose de Lyme. Mais si la réponse anticorps est
capable d’induire la rémission des animaux infectés dans les modèles expérimentaux murins
(sans toutefois parvenir à une élimination complète de la bactérie) [Barthold et coll., 2006], il
n’en demeure pas moins que les manifestations cliniques chez l’homme (et en particulier
celles de la phase tardive chronique de la maladie) surviennent en dépit d’une forte réponse
humorale dirigée contre la bactérie [Kraiczy et coll., 2002] (voir chapitre « Mécanismes
d’échappement à la réponse immunitaire humorale », page 103).
135
Dans cette étude, des souris déficientes en LT γδ présentaient une expansion lymphocytaire (B, T CD4+ et T
CD8+) réduite, corroborée par une production faible d’anticorps anti-Borrelia et de cytokines
pro-inflammatoires ; parallèlement, la charge bactérienne tissulaire et l’inflammation cardiaque observée étaient
plus élevées que chez les souris témoin.
101
3
Introduction
MÉCANISMES D’ÉCHAPPEMENT DE BORRELIA À LA RÉPONSE IMMUNITAIRE
Mécanismes d’échappement à l’action du complément
La voie alternative du complément est une des grandes composantes de la réponse
immunitaire innée à laquelle Borrelia, et de façon plus large les micro-organismes infectieux,
doivent faire face dans l’environnement représenté par l’hôte vertébré, et ce dès les premières
heures après leur inoculation.
Afin de se protéger de la lyse cellulaire médiée par la voie alternative du complément,
Borrelia détourne à son profit le propre mécanisme de protection des cellules du soi contre le
complément. Borrelia exprime en effet à sa surface plusieurs protéines qui peuvent lier le
facteur H (fH), le facteur 1 de type H (fHL-1, factor H-like 1), ou encore d’autres protéines
apparentées au facteur H (CFHRs, complement factor H-related proteins) : ces différentes
protéines sont des inhibiteurs spécifiques de la convertase de la voie alternative du
complément [Brissette et coll., 2008]. Les protéines de surface de Borrelia qui possèdent la
plus grande affinité pour fH sont les protéines CRASP-1 et CRASP-2 [Kraiczy et coll., 2001],
ainsi que trois membres de la famille des protéines Erp – ErpP (CRASP-3), ErpC (CRASP-4)
et ErpA (CRASP-5) [Brissette et coll., 2008] ; CRASP-1 et CRASP-2 possèdent aussi une
affinité pour fHL-1, alors que les protéines Erp en sont dépourvues [Kraiczy et coll., 2001;
Brissette et coll., 2008] ; ErpP, ErpC et ErpA peuvent également lier plusieurs autres
protéines apparentées au facteur H (CFHR-1, CFHR-2 et CFHR-5) [Haupt et coll., 2007;
Siegel et coll., 2010]. D’autres protéines membranaires de Borrelia sont capables de lier le
facteur H, comme OspE [Hellwage et coll., 2001] ou ErpX [Stevenson et coll., 2002], mais
leur affinité pour cette protéine est plus faible [Brissette et coll., 2008]. L’adhésion de
Borrelia à des protéines de l’hôte, spécialisées dans l’inhibition de la voie alternative du
complément, constitue ainsi le mécanisme d’échappement principal de Borrelia à la lyse
102
Introduction
médiée par le complément. De plus, fH étant lié aux cellules eucaryotes par différents
récepteurs (comme les sélectines leucocytaires [Malhotra et coll., 1999] ou encore l’intégrine
αIIbβ3 des plaquettes [Vaziri-Sani et coll., 2005]), la liaison fH/Borrelia pourrait également
favoriser l’adhésion de la bactérie aux cellules et tissus de l’hôte : un mécanisme similaire
d’adhésion cellulaire a été décrit chez Streptococcus pneumoniae [Hammerschmidt et coll.,
2007]. L’acquisition de protéines régulatrices de l’hôte, pour se prémunir de l’activité du
complément, est un mécanisme utilisé par de nombreux pathogènes (y compris les bactéries
du genre Leptospira – proches du genre Borrelia –, dont les protéines LenA136 et LenB lient
fH [Fraga et coll., 2011]).
Par ailleurs, Borrelia exprime également à sa surface une protéine apparentée à CD59
(ou protectine) [Pausa et coll., 2003]. CD59 est une protéine membranaire, exprimée par la
plupart des cellules eucaryotes, qui participe à la protection des cellules du soi contre le
complément : elle vient se loger dans le complexe membranaire d’attaque en cours
d’assemblage et bloque sa formation [Male et coll., 2007]. Le mimétisme moléculaire avec un
facteur de régulation clé de la voie d’attaque membranaire du complément représente ainsi un
autre mécanisme d’échappement de Borrelia à la lyse médiée par le complément.
Enfin, Borrelia bénéficie indirectement et localement (au niveau du site de la piqûre de
tique) des effets immunomodulateurs de certaines protéines de la salive de tique (voir chapitre
« Contribution de la salive de tique aux mécanismes d’échappement de Borrelia », page 108),
comme les protéines Isac137 d’I. scapularis [Valenzuela et coll., 2000], leurs homologues
Irac138 chez I. ricinus [Schroeder et coll., 2007], et la protéine Salp20 [Tyson et coll., 2007],
inhibant spécifiquement l’activité du complément (voir chapitre « Activité anti-inflammatoire
de la salive et modulation de la réponse immunitaire innée », page 66) [Valenzuela et coll.,
136
137
138
Len : leptospiral endostatin-like protein.
Isac : Ixodes scapularis salivary anticomplement protein.
Irac : Ixodes ricinus salivary anticomplement protein.
103
Introduction
2000; Tyson et coll., 2007]. Borrelia bénéficie également de façon plus directe de l’effet de la
protéine Salp15 qui inhibe le dépôt des constituants du complexe d’attaque membranaire à sa
surface [Schuijt et coll., 2008].
Mécanismes d’échappement à la réponse immunitaire humorale
Lorsque la bactérie est injectée dans la peau d’un hôte vertébré, OspC est la lipoprotéine
de surface la plus exprimée. OspC représente un facteur de virulence majeur pour Borrelia,
mais il représente également un antigène puissant, à l’origine d’une réponse humorale
spécifique [Fung et coll., 1994]. Celle-ci vient exercer une forte pression immunitaire sur la
bactérie : OspC induit notamment la synthèse d’anticorps neutralisants [Rousselle et coll.,
1998] dont l’action lytique est médiée par le complément et par l’opsonisation de la bactérie
[Steere et coll., 2004]. Les spirochètes inoculés dans la peau sont (au moins localement et
temporairement) protégés des effets bactéricides de ces anticorps, car la protéine OspC est
initialement « masquée » par la protéine Salp15. L’association OspC/Salp15 a lieu dans les
glandes salivaires de la tique avant l’injection des Borrelia dans la peau [Ramamoorthi et
coll., 2005] (voir chapitre « Contribution de la salive de tique aux mécanismes d’échappement
de Borrelia », page 108). Dans un second temps, la synthèse de cet antigène fortement
immunogène est inhibée : cette inhibition, secondaire à la mise en place de la réponse
anticorps chez l’hôte vertébré, représente un mécanisme important d’échappement de
Borrelia à la réponse immunitaire humorale [Liang et coll., 2002a; Xu et coll., 2006]. Sur un
modèle murin d’immunodépression (souris SCID), Borrelia exprime OspC tout au long de
l’infection [Liang et coll., 2002a; Liang et coll., 2002b], alors que l’expression d’OspC est
inhibée chez la souris immunocompétente. De plus, l’expression constitutive « forcée » de la
protéine OspC empêche la bactérie d’établir une infection chronique chez des souris
immunocompétentes [Xu et coll., 2006].
104
Introduction
Les modifications antigéniques de surface, induites par la pression immunitaire exercée
sur la bactérie, sont considérables [Liang et coll., 2002b]. À l’inhibition de la synthèse
d’OspC, s’ajoute en particulier la surexpression d’une autre lipoprotéine de surface – la
protéine VlsE [Liang et coll., 2004b]. Outre la modification de son niveau d’expression, la
protéine VlsE présente également de façon très précoce des variations antigéniques
majeures. Le gène vls qui code la protéine VlsE est situé sur un plasmide linéaire (le plasmide
lp28) ; vls est constitué d’un site d’expression (vlsE) et de 15 cassettes silencieuses (non
transcrites) situées en amont de celui-ci [Zhang et coll., 1997]. Des phénomènes aléatoires de
recombinaison génétique entre le site d’expression et les différentes cassettes surviennent dès
les premiers jours qui suivent l’infection de l’hôte vertébré et conduisent à l’expression d’un
grand nombre de variants VlsE [Zhang et coll., 1997]. Cette mosaïque antigénique permet à la
bactérie d’échapper à la destruction par les anticorps anti-VlsE. Il s’agit d’un mécanisme
majeur d’échappement à la réponse immunitaire humorale de l’hôte, diamétralement opposé à
celui observé pour OspC. La perte du plasmide lp28 (qui porte le gène vls et ses cassettes de
recombinaison) n’abolit pas la capacité de Borrelia à infecter un hôte vertébré, mais elle
empêche la bactérie de persister chez des souris immunocompétentes, alors qu’elle n’a aucune
conséquence sur sa persistance chez des souris immunodéprimées [Labandeira-Rey et coll.,
2003; Lawrenz et coll., 2004]. Ces études indiquent que la protéine VlsE n’intervient pas dans
la dissémination du pathogène vers ses organes cibles, mais que ses variations antigéniques
constituent un élément essentiel pour la persistance de la bactérie dans les tissus au sein
desquels la bactérie aura pu disséminer. Ce mécanisme d’échappement à la réponse
immunitaire humorale par variation antigénique d’une protéine de surface fortement exprimée
et immunogène est retrouvé de façon analogue chez d’autres bactéries :
105
Introduction
c’est le cas notamment pour la protéine TprK139 de Treponema pallidum ou encore de la
protéine majeure de surface Msp2140 d’Anaplasma marginale (bactérie pathogène transmise
également par les tiques) [Palmer et coll., 2009].
Mécanismes « physiques » d’échappement à la réponse immunitaire
Parmi les tissus et organes que Borrelia peut coloniser lors de sa dissémination
hématogène, le système nerveux central et l’œil sont deux exemples particuliers de sites dont
la faible activité immunologique locale et la faible accessibilité aux réponses immunitaires
systémiques en font des organes « privilégiés » sur le plan immunologique [Male et coll.,
2007]. La « séquestration » de Borrelia dans de tels sites représente pour la bactérie un
mécanisme purement « physique » d’échappement à la réponse immunitaire [Embers et coll.,
2004]. De façon tout à fait similaire, la matrice extracellulaire et les cellules de la peau (mais
aussi des autres organes) dans lesquelles Borrelia est susceptible de pénétrer pourraient
constituer un véritable refuge, à l’abri des défenses immunitaires de l’hôte.
Les adhésines de Borrelia, dont le rôle dans les interactions entre la bactérie et la matrice
extracellulaire a été discuté plus haut, pourraient participer à ce type de mécanismes
d’échappement, avec par exemple :
— la liaison à la décorine (résultant en un recouvrement de Borrelia par des antigènes du soi)
et la capacité de la décorine à inhiber l’action du complément [Krumdieck et coll., 1992] et du
TGF-β [Yamaguchi et coll., 1990], offrant une protection locale à Borrelia [Liang et coll.,
2004a] ;
— la sécrétion de Bgp dans les espaces extracellulaires pouvant constituer un véritable
« leurre antigénique » [Cluss et coll., 2004].
139
Tpr : Treponema pallidum repeat. La protéine TprK est une protéine de la membrane externe de T. pallidum,
elle induit une réponse humorale et cellulaire et représente une cible des anticorps opsonisants.
140
Msp : major surface protein. La protéine Msp2 est une protéine membranaire de Anaplasma marginale.
106
Introduction
Borrelia pourrait ainsi trouver dans la matrice extracellulaire et ses interactions avec les
molécules qui la compose, un microenvironnement protégé de la réponse immunitaire de
l’hôte, propice à la persistance de la bactérie dans les tissus cibles infectés et favorisant le
développement des manifestations tardives chroniques de la borréliose de Lyme [Liang et
coll., 2004a; Cabello et coll., 2007].
La phagocytose de Borrelia par les cellules de la lignée mono/macrophagique
[Montgomery et coll., 1993, 1994; Sambri et coll., 1996], ou par d’autres cellules
immunitaires spécialisées comme les polynucléaires neutrophiles [Szczepanski et coll., 1988;
Suhonen et coll., 1998], représente un axe important des défenses immunitaires mises en
place pour lutter contre l’infection. La conséquence de cette phagocytose est bien entendu la
destruction de la bactérie et la réduction de l’inoculum bactérien ; mais la phagocytose de
Borrelia, par la production de cytokines pro-inflammatoires qu’elle induit, contribue
également de façon plus globale à l’activation de la réponse immunitaire générée contre la
bactérie [Moore et coll., 2007; Cruz et coll., 2008]. Cependant, même dans ces cellules
phagocytaires professionnelles, la survie intracellulaire d’une faible proportion des Borrelia
phagocytées a été observée [Montgomery et coll., 1993]141. De plus, l’internalisation et la
survie intracellulaire de Borrelia dans plusieurs types cellulaires non phagocytaires d’origine
humaine ont été démontrées in vitro : ces données concernent les cellules endothéliales [Ma et
coll., 1991; Wu et coll., 2011], les lymphocytes T et B [Dorward et coll., 1997], les cellules
neuronales et gliales [Livengood et coll., 2006], et les fibroblastes cutanés [Klempner et coll.,
1993; Wu et coll., 2011] ainsi que les synoviocytes [Girschick et coll., 1996]142. Dans ces
deux derniers types cellulaires, une survie intracellulaire d’une durée respective de quatre
[Wu et coll., 2011] et huit semaines [Girschick et coll., 1996] a été observée. Par ailleurs, une
141
Mais dans cette étude, la durée de cette survie n’a été évaluée que jusqu’à 24 heures après l’infection
cellulaire.
142
Les synoviocytes sont des cellules fibroblastiques spécialisées des membranes synoviales.
107
Introduction
localisation intracellulaire de Borrelia dans des synoviocytes isolés d’un patient atteint d’une
arthrite de Lyme a également été démontrée in vivo [Chary-Valckenaere et coll., 1998]. De
façon similaire à la protection relative offerte par les cellules endothéliales [Brouqui et coll.,
1996] et les fibroblastes cutanés [Georgilis et coll., 1992] [Wu et coll., 2011] contre l’effet
borrélicide d’antibiotiques à faible pénétration intracellulaire, ces cellules (par la localisation
et la possibilité d’une survie intracellulaire prolongée qu’elles procurent à Borrelia)
pourraient également constituer pour la bactérie un sanctuaire à l’abri des défenses
immunitaires de l’hôte.
La possibilité de transformation kystique des Borrelia (et de réversion des formes
kystiques en formes mobiles) constitue potentiellement encore un autre mécanisme
d’échappement à la réponse immunitaire de l’hôte. La crédibilité de cette possibilité repose
essentiellement sur des observations in vitro ou chez l’animal [Brorson et coll., 1997, 1998;
Alban et coll., 2000; Gruntar et coll., 2001; Miklossy et coll., 2008].
Enfin, si les différents mécanismes « physiques » potentiels d’échappement de Borrelia à
la réponse immunitaire (et à l’action des traitements antibiotiques) évoqués ci-dessus
pourraient représenter une hypothèse alternative séduisante pour expliquer la survenue de
certaines manifestations tardives chroniques de la maladie, leur persistance, voire les échecs
cliniques de traitements antibiotiques chez certains patients143, cette hypothèse contribue
malheureusement aussi à alimenter l’argumentaire de certains groupes de patients (et de
praticiens) défendant de façon inconditionnelle l’existence d’un « syndrome post-Lyme » et
les liens entre la symptomatologie fonctionnelle qui y est rattachée et une infection persistante
« occulte » potentielle à Borrelia (pour une revue critique du syndrome post-Lyme et de
l’attitude clinique raisonnable à adopter, voire respectivement [Feder et coll., 2007] et
[Puechal et coll., 2009]). Notons par ailleurs qu’aucune étude scientifique crédible n’a jusqu’à
143
Les « vrais » échecs cliniques d’une antibiothérapie bien conduite dans la borréliose de Lyme sont rares.
108
Introduction
présent pu démontrer formellement que l’existence des formes kystiques et/ou intracellulaires
de Borrelia observées in vitro puisse avoir une conséquence clinique réelle sur l’évolution
naturelle de la maladie chez l’homme ou son évolution après traitement antibiotique.
Contribution de la salive de tique aux mécanismes d’échappement de Borrelia
La salive de tique et ses composants exercent, à des degrés divers, des effets
immunomodulateurs portant à la fois sur la réponse immunitaire innée et adaptative de l’hôte :
ces effets ont une importance capitale pour les pathogènes transmis par les tiques, car ils
favorisent l’établissement de l’infection chez l’hôte vertébré [Wikel, 1999]. Si la modulation
des réponses immunitaires induite par la salive de tique, rapportée dans un grand nombre
d’études (voir chapitre « Activité anti-inflammatoire de la salive et modulation de la réponse
immunitaire innée », page 66), semble intuitivement profitable aux Borrelia transmises,
l’impact réel de la salive de tique sur la transmission, l’initiation de l’infection par Borrelia,
ou encore sa dissémination, n’a été analysé que par un nombre plus restreint d’études. Les
effets de la salive de tique sur l’immunité de l’hôte semblent le plus souvent se cumuler avec
les mécanismes d’échappement développés par Borrelia pour se prémunir de celle-ci.
Plusieurs études réalisées sur modèle murin ont démontré que la salive de tique accentue
la virulence de Borrelia : elle augmente la bactériémie et induit une apparition précoce de
B. afzelii dans le tissu vésical [Pechova et coll., 2002] ; elle favorise également la
multiplication cutanée locale (au site d’injection) et la dissémination par voie hématogène de
B. burgdorferi ss [Zeidner et coll., 2002; Machackova et coll., 2006] et de B. lusitaniae
[Zeidner et coll., 2002] ; elle est enfin capable de restaurer la virulence d’une souche de
B. burgdorferi ss faiblement pathogène [Adusumilli et coll., 2010]. Les résultats de notre
propre équipe montrent que la présence de la salive de tique (inoculée dans la peau de souris
de façon préalable à l’injection des spirochètes) inhibe fortement la réponse inflammatoire
locale induite par Borrelia [Kern et coll., 2011]. Si les résultats de ces quelques études
109
Introduction
indiquent de façon concordante que la salive de tique augmente l’infectivité de Borrelia, il est
cependant important de noter que cette capacité de la salive de tique est dépendante de la
nature du couple Borrelia/tique : certaines espèces de tique ont un effet bénéfique plus
marqué pour certaines espèces de Borrelia [Zeidner et coll., 2002] (ces données témoignent
par ailleurs des capacités importantes d’adaptation du pathogène à son vecteur). Il est
également très important de noter que les modifications de la réponse immunitaire (mise en
place de la réponse immunitaire adaptative « anti-tique ») induite par des piqûres de tiques
successives peut conduire à une résistance acquise aux piqûres de tique et aux pathogènes
qu’elles transmettent. L’équipe de Piesman et coll. a montré que des souris préalablement
infestées par des larves naïves d’I. scapularis présentent une résistance acquise à la
transmission de Borrelia par une nouvelle piqûre de tique [Wikel et coll., 1997], Nazario et
coll. ont obtenu des résultats similaires chez le cobaye [Nazario et coll., 1998], et une étude
clinique rétrospective a également montré que des personnes préalablement exposées à des
piqûres de tique répétées et présentant une réponse inflammatoire locale marquée aux piqûres
de tique ont un risque réduit de contracter la borréliose de Lyme [Burke et coll., 2005].
Les effets de plusieurs protéines sur l’activité du complément (comme les protéines Isac,
Irac, IxAC ou encore Salp20) sont maintenant bien connus, et les données concernant leur
impact sur l’infection par Borrelia sont disponibles pour quelques-unes d’entre elles. Par
exemple, l’inhibition de la synthèse de la protéine Isac (par ARN interférence) entraine une
diminution de la charge bactérienne dans la salive de tique, mais cette diminution est
insuffisante pour bloquer la transmission de Borrelia, ce qui semble indiquer une faible
contribution de la protéine Isac dans l’établissement de l’infection cutanée initiale [Soares et
coll., 2005]. La protéine Salp20 semble protéger par ailleurs de façon efficace B. garinii des
effets bactéricides du complément in vitro [Tyson et coll., 2007].
110
Introduction
De plus, la salive de tique module les fonctions de plusieurs composantes cellulaires de
l’immunité. Il est par exemple établi que la salive d’I. scapularis inhibe la capacité des
polynucléaires neutrophiles à adhérer in vitro aux Borrelia [Montgomery et coll., 2004] et à
phagocyter la bactérie [Ribeiro et coll., 1990]. Il a été également montré que l’immunisation
de souris par les protéines ISL-929/1373 réduit la charge bactérienne observée dans la peau et
les articulations144, ce qui indique un rôle facilitateur de ces deux protéines (capables
d’inhiber la fonction des polynucléaires neutrophiles) dans l’infection initiale et la
dissémination de Borrelia [Guo et coll., 2009]. En outre, la protéine Bip, dont l’activité
immunosuppressive sur les lymphocytes B a été mise en évidence, inhibe très fortement la
prolifération lymphocytaire B induite in vitro par les protéines OspA et OspC : ces données
indiquent un rôle potentiel de la protéine Bip dans la protection initiale de Borrelia contre la
réponse immunitaire de l’hôte au niveau du site de la piqûre de tique [Hannier et coll., 2004].
Enfin, des travaux récents (réalisés in vivo sur modèle murin) ont montré que la sialostatine
L2 (dont la sécrétion salivaire est fortement induite par le repas sanguin et dont la
contribution à la réussite du repas sanguin est essentielle) favorise la multiplication locale de
Borrelia au site d’injection cutanée145, indiquant un rôle facilitateur de la sialostatine L2 dans
l’initiation de l’infection [Kotsyfakis et coll., 2010].
Concernant maintenant le cas particulier de la protéine Salp15, celle-ci est tellement liée
à la « stratégie » utilisée par Borrelia pour se prémunir du système immunitaire de l’hôte,
qu’on pourrait considérer que ses effets sont plus synergiques qu’additifs avec les
mécanismes d’échappement développés par la bactérie. La synthèse de Salp15 est induite par
le gorgement, et cette synthèse est encore un peu plus induite chez la tique infectée par
Borrelia que chez la tique non infectée [Ramamoorthi et coll., 2005]. Nous avons déjà évoqué
144
Dans cette étude, la réduction de la charge bactérienne chez les souris immunisées a été observée dans la
peau 7, 14 et 21 jours après l’infection, et à 21 jours dans l’articulation.
145
Dans cette étude, la charge bactérienne a été observée dans la peau 4 jours après l’injection de Borrelia.
111
Introduction
plus haut les travaux de Ramamoorthi et coll., qui ont montré l’existence d’une interaction
forte et spécifique entre Salp15 et OspC : l’interaction étroite entre Borrelia et Salp15 dans
les glandes salivaires d’I. scapularis permet de protéger directement la bactérie contre l’effet
bactéricide des anticorps neutralisants de l’hôte et d’augmenter l’infectivité des Borrelia
injectées dans la peau [Ramamoorthi et coll., 2005]. Des résultats similaires ont été obtenus
avec un analogue de Salp15 chez la tique I. ricinus (Salp15 Iric-1) [Hovius et coll., 2007;
Hovius et coll., 2008b]. L’interaction entre Borrelia et Salp15 permet aussi d’inhiber le dépôt
des composés de la voie terminale du complément – C5b, C6, C7, C8 et C9 – (qui constituent
le complexe d’attaque membranaire) à la surface de la bactérie, la protégeant ainsi de la lyse
médiée par le complément [Schuijt et coll., 2008]. Borrelia profite enfin de façon indirecte
des effets immunosuppresseurs pléiotropes de Salp15 induits localement au niveau du site de
la piqûre de tique, et notamment de l’inhibition des lymphocytes CD4+ (interaction de Salp15
avec le co-récepteur CD4) [Anguita et coll., 2002; Garg et coll., 2006; Juncadella et coll.,
2007], et des cellules dendritiques (interaction de Salp15 avec le récepteur DC-SIGN)
[Hovius et coll., 2008a].
Enfin, si les effets immunomodulateurs locaux induits par la salive de tique facilitent
bien la transmission de Borrelia, il en va de même pour d’autres pathogènes transmis par les
tiques [Nuttall et coll., 2004], comme le virus TBE146 responsable de l’encéphalite à tique
[Fialova et coll., 2010] ou Francisella tularensis responsable de la tularémie [Krocova et
coll., 2003]. Les effets immunomodulateurs de la salive d’autres arthropodes (moustiques,
mouches) favorisent également la transmission de pathogènes [Titus et coll., 2006], comme
les arbovirus (virus de la dengue, virus West-Nile, virus du Chikungunya) [Schneider et coll.,
2008; Thangamani et coll., 2010], ou les leishmanies [Andrade et coll., 2007].
146
TBE virus : tick-borne encephalitis virus.
112
Présentation du projet
PRÉSENTATION DU PROJET
1
CONTEXTE GÉNÉRAL
La peau représente une interface majeure pour les pathogènes transmis par les tiques
ainsi que par d’autres arthropodes [Frischknecht, 2007]. Elle est une cible privilégiée de
l’infection par B. burgdorferi sl – agent de la borréliose de Lyme –, et ce à toutes les phases
possibles de l’évolution de la maladie. Le pathogène est inoculé dans la peau avec la salive de
tique, puis s’y multiplie avant de disséminer (ou non) par voie hématogène. La peau est donc
à la fois le premier site de l’infection, le point de départ des manifestations disséminées, mais
également le siège de manifestations tardives chroniques de la maladie. De plus, l'interface
cutanée ne constitue pas qu’une cible de l’infection à Borrelia : les interactions que ses
éléments structuraux, ses cellules résidentes et ses défenses immunitaires entretiennent avec la
bactérie font potentiellement aussi du tissu cutané un acteur à part entière du développement
de l’infection et de l’issue qu’elle prend chez un individu donné. Dans la triade – hôte,
pathogène, vecteur – de la borréliose de Lyme, la salive de tique a probablement un rôle
essentiel dans la transmission vectorielle car elle augmente la pathogénicité de Borrelia et
possède un effet immunosuppresseur sur l’immunité adaptative et sur l’immunité innée de
l’hôte. À ce titre, la borréliose de Lyme constitue un excellent modèle pour l’étude de
l’immunité cutanée.
113
2
Présentation du projet
PRÉSENTATION DU PROJET DE RECHERCHE
Une des thématiques principales de notre équipe de recherche est l’étude de l’immunité
innée cutanée – et plus généralement de l’interface cutanée – dans la transmission des
Borrelia responsables de la maladie de Lyme. Dans cette thématique, une attention
particulière est portée à l’impact de la salive de tique sur l’inflammation cutanée et le
développement précoce de la maladie, puisque c’est bien par l’intermédiaire de celle-ci que
Borrelia est inoculée de façon naturelle dans la peau de l’hôte (humain ou animal). Au
laboratoire, deux approches parallèles ont été développées : l’une sur un modèle in vitro de
cultures cellulaires humaines primaires, et l’autre sur un modèle in vivo murin. Le travail
réalisé sur le modèle in vitro fait l’objet des résultats présentés dans ce manuscrit de thèse ; ils
viennent compléter et approfondir les résultats précédemment obtenus sur ce modèle, ainsi
que les résultats récents obtenus sur le modèle in vivo murin (voir les travaux de thèse
correspondants [Marchal, 2009; Kern, 2011]). Le travail de thèse présenté ici porte plus
précisément sur l’étude in vitro de la réponse qu’induit Borrelia sur les deux principales
cellules résidentes de la peau, que sont respectivement les kératinocytes dans l’épiderme et les
fibroblastes dans le derme.
Dans une première étude, nous avons travaillé sur des cultures de kératinocytes humains
primaires. Nous avons analysé la réponse inflammatoire induite par Borrelia, en portant plus
particulièrement notre attention sur les peptides antimicrobiens sécrétés par les kératinocytes
en réponse à l’infection par la bactérie. Nous avons cherché à déterminer quelle lipoprotéine
de surface était impliquée dans la stimulation des kératinocytes, et à préciser l’impact de la
salive de tique (et en particulier de la protéine « phare » de la salive de tique Salp15) dans ce
système expérimental.
Dans la seconde étude, nous avons travaillé sur des cultures de fibroblastes dermiques
humains primaires. Nous avons analysé et comparé les réponses transcriptionnelles des
114
Présentation du projet
fibroblastes induites par des souches bactériennes représentatives de différentes étapes du
cycle infectieux de Borrelia. Nous avons aussi cherché à déterminer si les réponses
transcriptionnelles observées étaient liées à la même protéine de surface que celle induisant la
stimulation des kératinocytes, et si la salive de tique y produisait les mêmes effets.
Les kératinocytes, puis les fibroblastes sont parmi les premières cellules que Borrelia
rencontre chez l’homme ; de plus l’environnement cutané local au moment de la transmission
est lui-même considérablement modifié par la présence initiale de la salive de tique à l’endroit
du point de piqûre et par l’action mécanique des pièces piqueuses (hypostome et chélicères)
qui dilacèrent localement la peau. Par conséquent, les résultats obtenus grâce à l’approche
expérimentale utilisée dans notre modèle in vitro (en présence ou en absence de salive de
tique ou de sa protéine Salp15) apportent des connaissances nouvelles sur le rôle des
kératinocytes et des fibroblastes dans la physiopathologie de la borréliose de Lyme.
115
Résultats — Borrelia et kératinocytes
ARTICLE 1
Antialarmin effect of tick saliva during the transmission of Lyme disease
Claire Marchal, Frédéric Schramm, Aurélie Kern, Benjamin Luft, Xiaohua Yang, Tim Schuijt,
Joppe Hovius, Benoît Jaulhac, Nathalie Boulanger
INFECTION and IMMUNITY, Février 2011
Le rôle de l'immunité innée de la peau lors de la transmission de Borrelia avait déjà fait
l’objet d’un premier travail de recherche dans notre laboratoire. Ce travail montrait d’une part
que la stimulation in vitro de kératinocytes humains primaires par Borrelia induit la synthèse
de médiateurs pro-inflammatoires (IL-8 et hBD-2), et d’autre part que cette synthèse est
inhibée par la présence d’extraits salivaires de tique [Marchal et coll., 2009].
Dans le travail présenté ci-après, nous avons cherché à déterminer si deux des principales
lipoprotéines de surface de Borrelia – OspA et OspC – sont impliquées dans la stimulation
des kératinocytes, et si la protéine de salive de tique Salp15 est responsable des effets
inhibiteurs qu’induit de façon globale la salive de tique sur la réponse pro-inflammatoire des
kératinocytes. Les principales techniques que nous avons utilisées dans cette étude pour
mesurer la réponse des kératinocytes sont la détermination semi-quantitative par PCR des
transcrits générés, et la détermination quantitative par ELISA des protéines synthétisées.
Dans cette étude, nous montrons que l’induction de la réponse pro-inflammatoire des
kératinocytes par Borrelia est – comme nous le supposions – bien liée aux lipoprotéines de
surface OspA mais aussi et surtout OspC (majoritaire au moment de la transmission). Par
ailleurs, le panel des gènes pro-inflammatoires étudiés a été étendu et nous montrons que
l’expression de plusieurs chimiokines (IL-8 et MCP-1) et peptides antimicrobiens (hBD-2,
116
Résultats — Borrelia et kératinocytes
hBD-3, LL-37, psoriasine et RNase7), induite par Borrelia ou sa lipoprotéine de surface
OspC, est inhibée par la protéine Salp15.
Nous émettons l’hypothèse que l’inhibition qu’exerce la salive de tique sur l’expression
des chimiokines et des peptides antimicrobiens (dont la fonction « alarmine » a été évoquée
plus haut) générée par les kératinocytes en réponse à l’infection par Borrelia, constitue un
véritable effet « antialarmine » de la salive de tique, propice à la multiplication cutanée
initiale de Borrelia, puis à sa dissémination ultérieure par voie hématogène.
117
Résultats — Borrelia et kératinocytes
118
Résultats — Borrelia et kératinocytes
119
Résultats — Borrelia et kératinocytes
120
Résultats — Borrelia et kératinocytes
121
Résultats — Borrelia et kératinocytes
122
Résultats — Borrelia et kératinocytes
123
Résultats — Borrelia et kératinocytes
124
Résultats — Borrelia et kératinocytes
125
Résultats — Borrelia et kératinocytes
126
Résultats — Borrelia et kératinocytes
127
Résultats — Borrelia et kératinocytes
128
Résultats — Borrelia et kératinocytes
129
Résultats – Borrelia et fibroblastes
ARTICLE 2
Microarray analyses of inflammation response of human dermal fibroblasts
to different strains of B. burgdorferi ss
Frédéric Schramm, Aurélie Kern, Cathy Barthel, Sophie Nadaud, Nicolas Meyer,
Benoît Jaulhac, Nathalie Boulanger
PloS ONE, Juin 2012
L’étude de l’interaction entre Borrelia et les fibroblastes de la peau avait déjà fait l’objet
d’un premier travail de recherche dans notre laboratoire. Ce travail montrait que la stimulation
in vitro de fibroblastes cutanés humains primaires par Borrelia induit la synthèse de
médiateurs pro-inflammatoires (IL-8, LL-37 et hBD-2) [Marchal et coll., 2009].
De manière à étendre notre champ d’investigation, nous avons choisi dans le travail
présenté ci-dessous d’effectuer un screening initial large des réponses transcriptionnelles
qu’induit Borrelia dans les fibroblastes au moyen de puces à ADN. En comparant les profils
transcriptionnels induits par différentes souches bactériennes d’une même espèce, mais
représentatives d’étapes bien distinctes du cycle infectieux de Borrelia, nous avons cherché à
mettre en évidence un potentiel « effet souche » qui pourrait influencer le déterminisme
évolutif du processus infectieux, dont la variabilité individuelle dans la borréliose de Lyme
est observée couramment en pratique clinique. Nous avons aussi cherché à déterminer si la
réponse pro-inflammatoire générée par les fibroblastes après stimulation par Borrelia était
liée à la même protéine de surface (OspC) que celle induisant la stimulation des kératinocytes.
Nous avons enfin analysé l’effet de la salive de tique sur notre modèle.
Dans cette étude, nous montrons que la stimulation des fibroblastes par Borrelia induit
l’activation d’un large panel de gènes impliqués dans la réponse inflammatoire ainsi que dans
130
Résultats – Borrelia et fibroblastes
la synthèse et le remodelage de la matrice extracellulaire. Les trois souches de
B. burgdorferi ss que nous avons testées dans notre modèle – respectivement isolées d’une
tique et de lésions cutanées d’érythème migrant et d’ACA – induisent au sein des fibroblastes
cutanés humains une réponse transcriptionnelle très similaire : aucune voie d’activation
spécifique à l’une de ces souches n’a pu être mis en évidence. Par ailleurs, nous montrons que
l’induction de la réponse pro-inflammatoire des fibroblastes par Borrelia n’est pas liée à la
lipoprotéine de surface OspC. Nous montrons également que la salive de tique exerce in vitro
un effet toxique direct sur les cultures de fibroblastes, que cet effet est dose-dépendant et de
nature protéique mais non lié à la protéine Salp15.
Nous émettons l’hypothèse que l’effet cytotoxique de la salive de tique sur les
fibroblastes de la peau (cellules clés du processus de cicatrisation) participe au maintien de la
blessure cutanée, favorisant ainsi la poursuite du repas sanguin et l’inoculation des Borrelia
dans la peau. Néanmoins, la présence de la salive de tique et son effet dans la peau sont
limités à la fois dans l’espace (au point de piqûre de tique) et dans le temps (durée du repas
sanguin). Ainsi, la réponse transcriptionnelle pro-inflammatoire des fibroblastes que nous
avons observée in vitro en présence de Borrelia (mais en l’absence de salive de tique) est
probablement un bon reflet de la réponse in vivo des fibroblastes à l’infection par Borrelia
dans la peau, sur le site même des lésions cutanées inflammatoires de la phase précoce
(érythème migrant) ou tardive (ACA) de la maladie.
Résultats – Borrelia et fibroblastes
131
Microarray Analyses of Inflammation Response of
Human Dermal Fibroblasts to Different Strains of
Borrelia burgdorferi Sensu Stricto
Frédéric Schramm 1 , Aurélie Kern 1 , Cat hy Bart hel 1 , Sophie Nadaud 2 , Nicolas Meyer 3 , Benoı̂t Jaulhac1. ,
Nat halie Boulanger 1 *.
1 EA 4438, Physiopathologie et Médecine Translationnelle, Facultés de Médecine et de Pharmacie, Université de Strasbourg, Strasbourg, France, 2 INSERM UMR-S 956,
UPMC Université Paris 06, Paris, France, 3 Laboratoire de Biostatistique et Informatique Médicale, Faculté de Médecine, Université de Strasbourg, Strasbourg, France
Abst ract
In Lymeborreliosis, theskin isthekey site of bacterial inoculation bytheinfected tick,and of cutaneousmanifestations, erythema
migrans and acrodermatitis chronica atrophicans. We explored the role of fibroblasts, the resident cells of the dermis, in the
development of the disease. Using microarray experiments, we compared the inflammation of fibroblasts induced by three
strains of Borrelia burgdorferi sensu stricto isolated from different environments and stages of Lyme disease: N40 (tick), Pbre
(erythema migrans) and 1408 (acrodermatitis chronica atrophicans). The three strainsexhibited asimilar profile of inflammation
with strong induction of chemokines (CXCL1 and IL-8) and IL-6 cytokine mainly involved in the chemoattraction of immune cells.
Molecules such asTNF-alpha and NF-kBfactors, metalloproteinases (MMP-1, -3 and -12) and superoxide dismutase (SOD2), also
described in inflammatory and cellular events,were up-regulated. In addition, weshowed that tick salivary gland extractsinduce
acytotoxic effect on fibroblastsand that OspC,essential in thetransmission of Borrelia to thevertebrate host,wasnot responsible
for the secretion of inflammatory molecules by fibroblasts. Tick saliva components could facilitate the early transmission of the
disease to the site of injury creating a feeding pit. Later in the development of the disease, Borrelia would intensively multiply in
the skin and further disseminate to distant organs.
Cit at ion: Schramm F, Kern A, Barthel C, Nadaud S, Meyer N, et al. (2012) Microarray Analyses of Inflammation Response of Human Dermal Fibroblasts to Different
Strains of Borrelia burgdorferi Sensu Stricto. PLoS ONE 7(6): e40046. doi:10.1371/journal.pone.0040046
Edit or: Roman Ganta, Kansas State University, United States of America
Received November 29, 2011; Accept ed May 31, 2012; Published June 29, 2012
Copyright : ß 2012 Schramm et al. This is an open-access article distributed under the terms of the Creative Commons Attribution License, which permits
unrestricted use, distribution, and reproduction in any medium, provided the original author and source are credited.
Funding: Aurélie Kern was supported by grant 2009.60.053 from the Conseil Regional d’Alsace and Direction Générale de l’Armement. Part of the research
project was supported by the Pasteur Institute, PTR 309 (Programme Transversal de Recherche, Paris, France). The funders had no role in study design, data
collection and analysis, decision to publish, or preparation of the manuscript.
Com p et ing Int erest s: The authors have declared that no competing interests exist.
* E-mail: [email protected]
. These authors contributed equally to this work.
also communicate with other cell types such as dermal dendritic
cells, mast cells, macrophages and K Cs. They also participate in
tissue homeostasis, leukocyte recruitment and inflammation
regulation [8]. Due to their broad and highly specialized roles in
conditioning the cellular and cytokine/ chemokine environment,
resident sentinel fibroblasts function as part of the immune system
[9].
To date, most studies of the cutaneous phase of LB have focused
on the interaction of Borrelia with dendritic cells [10,11], mast cells
[12], and K Cs [13,14]. A few studies have investigated fibroblast
responses to this disease. A recent study indicated that the
interaction of B. burgdorferi ss with dermal fibroblasts induced the
proinflammatory chemokine IL-8, along with the antimicrobial
peptides defensin and cathelicidin [15]. Borrelia has also been
shown to internalize and survive within fibroblasts [16]. Although
K Cs are the first cells to be injured by the tick mouthparts, biting
pieces penetrate deeply into the skin [17]. Spirochetes are
inoculated into the dermis, interacting with additional immune
cells (dermal dendritic cells, mast cells…) and the fibroblasts. We
found it therefore particularly relevant to assess how Borrelia
infection impacts dermal fibroblasts.
Int roduction
Lyme borreliosis (LB) caused by spirochetes of the B. burgdorferi sl
group is the most common vector-borne disease in the Northern
Hemisphere. These bacteria are transmitted by the tick Ixodes spp.
[1]. LB is a multisystemic infection that starts generally with an
erythema migrans (EM) lesion at the site of the tick bite.
Untreated, the infection can progress and disseminate, with
inflammatory complications commonly affecting distant skin sites,
joints, heart, and nervous system [2]. LB differs in clinical features
based upon its geographic distribution and in relation to its
pathogenic potential and/ or tissue tropism [3].
The skin represents a key interface in LB since it is the target of
the spirochetes at the early stage of the disease, the EM and at later
stages of the disease, the borrelial lymphocytoma and a typical
manifestation of late european LB, the acrodermatitis chronica
atrophicans (ACA) [4,5]. The skin constitutes a complex physical
barrier [6]. The external multilayered part, the epidermis, mainly
composed of keratinocytes (K Cs) and Langerhans cells, is tightly
connected to the dermis, in which fibroblasts are the main resident
cells [7]. Dermal fibroblasts not only play an active role in
synthesizing and remodeling the extracellular matrix (ECM), but
PLoS ONE | www.plosone.org
1
June 2012 | Volume 7 | Issue 6 | e40046
132
Résultats – Borrelia et fibroblastes
Interaction Borrelia - Skin Fibroblasts
In this study we investigated the role of dermal fibroblasts in
skin inflammation in response to Borrelia. Since the inflammation
could be related to the specific environments from which the
strains were isolated, we tested one strain isolated from a tick and
two strains isolated from different stages of the disease, potentially
providing a link between spirochetal-related factors and LB
outcome. Toward this end, we used specific skin cDNA
microarrays to compare the global transcriptional response elicited
in human dermal fibroblasts by three different strains of B.
burgdorferi ss, isolated from an infected tick (N40) and from patients
affected by EM (Pbre) or ACA (1408). Then, we investigated more
precisely whether one of the major lipoproteins of Borrelia, OspC,
which is necessary for the transmission of Borrelia to the vertebrate
host [18,19], could be responsible for the induction of inflammatory molecules secreted by fibroblasts. Finally, we tested the effect
of tick salivary gland extracts (SGE) on Borrelia-induced fibroblast
response.
Global Fibroblast Transcriptional Responses to B.
burgdorferi ss N40, Pbre and 1408
Two independent microarray experiments were performed for
each of the three Borrelia strains (N40, Pbre, 1408). Statistical
analysis was then performed using the 6 experiments together by
comparing treated vs untreated samples. Out of 1,302 genes
present on the DNA chip, 241 genes (18.5%) were differentially
regulated with a fold change above 1.7 and a false discovery rate
below 5% (Figure 2A). Of these 241 genes, 103 were up-regulated,
138 were down-regulated and 75 were found to be regulated by
more than 1.7-fold by each of the three Borrelia strains (47 up- and
28 down-regulated). The majority were regulated after Borrelia
stimulation between 1.7 and 5-fold compared to unstimulated cells
for all the three strains tested (Figure 2B). This underlines that
Borrelia has a major effect on fibroblast gene expression. The
transcriptional responses induced by strain N40, Pbre and 1408
have been compared: at this point, we did not to identify relevant
specific strain-related transcriptional pathway. In contrast, a
notable observation was that the three B. burgdorferi ss strains
isolated from various environments of the Borrelia life cycle elicited
very similar transcriptional profiles in primary human dermal
fibroblasts, with a core of 47 genes up-regulated in response to
stimulation by all three strains.
Result s
Fibroblasts Stimulated by B. burgdorferi ss N40, Pbre and
1408 Strains Secrete Inflammatory Genes
B. burgdorferi ss N40 has been shown to induce a proinflammatory response when coincubated with human primary fibroblasts.
In this response, IL-8 was induced in a dose-dependent manner
[15]. To check whether B. burgdorferi ssN40, Pbre and 1408 behave
similarly when co-incubated in vitro with fibroblasts, we measured
IL-8 synthesis. The chemokine was secreted in a dose- and timedependent manner, with peak secretion at 24 hours after cell
stimulation (Figure 1). We then chose a 24 hours time-course for
fibroblast stimulation and a multiplicity of infection (MOI) of
100:1 for all the experiments to get the best signal.
Up-regulated Transcriptional Responses are Largely
Representative of Proinflammatory Pathways,
Extracellular Matrix Synthesis and Remodeling Signals
The core of 47 up-regulated genes in response to stimulation by
all three strains (Table 1), included proinflammatory genes and
genes involved in ECM remodeling and synthesis. High levels of
chemokines (CXCL1 and IL-8) and cytokines (IL-3, IL-6, IL-9,
Figure 1. Measure of IL-8 secretion by fibroblasts co-incubated with different strains of B. burgdorferi ss. (A-C) IL-8 secretion of
fibroblasts stimulated by different concentrations of Borrelia N40, Pbre, 1408 at MOI of 100:1 (100B), 10:1 (10B), and 1:1 (1B) at 24 hours. (D-F) Kinetic
studies of IL-8 secretions in the three strains. NEG: unstimulated fibroblasts. (A-F) Each bar shows the mean 6 SDs of triplicate values and is
representative of three independent experiments. ***P, 0.001; **P, 0.01; and *P, 0.05 compared between stimulated and unstimulated cells.
doi:10.1371/journal.pone.0040046.g001
PLoS ONE | www.plosone.org
2
June 2012 | Volume 7 | Issue 6 | e40046
133
Résultats – Borrelia et fibroblastes
Interaction Borrelia - Skin Fibroblasts
matrix metalloproteinases (MMP-1, -3 and -12). Several other
genes associated with cell–matrix interaction (ITGA1, the alpha
subunit of the a1b1 integrin) or structural components of the ECM
including microfibrils (MFAP3), collagen fibrils (COL8A1), and
laminins (LAMA1) were also up-regulated by all three Borrelia
strains. Cell activation cycle genes encoding growth factors (the
K Cs growth factor FGF7) and cell apoptosis-related genes
encoding TNF ligand superfamily members (TNFSF10 and the
B-cell activating factor TNFSF13B) and two of their receptors
(TNFRSF6, TNFRSF10B), were up-regulated as well. Several
other genes related to metabolism such as SOD2 were upregulated by all three Borrelia strains. Among the three strains, the
strain isolated from EM induced weaker inflammation than the
two other strains. A large number of genes associated with
intracellular metabolic functions, DNA damage repair and cell
cycle control were down-regulated by one or more Borrelia strains
(Table S1).
Validation of Selected Genes Among those Found to be
Differentially Regulated by Microarray Analysis
The mRNA expression of selected genes (IL-8, IL-6, CX CL1,
SOD2, MMP-12) was analysed in kinetic experiments, at 3, 6,
12 and 24 hours after Borrelia stimulation. A similar trend in
transcriptional induction was observed by quantitative reverse
transcriptase polymerase chain reaction (QRT-PCR) and
microarray. We confirmed strong up-regulation of the genes
encoding IL-8, IL-6, CX CL1, and SOD2 for all the three
Borrelia strains (Figure 3). We were not able to confirm the upregulation of MMP-12 mRNA observed in the microarray by
QRT-PCR for the strain 1408. The effects of Borrelia
stimulation on these gene expressions were time-dependent,
with maximal responses observed 24 hours after fibroblast
stimulation. All QRT-PCR data normalized to the b-actin were
further confimed by normalizing them to the expression of the
RNA polymerase II, another housekeeping gene known to be
stable under various stimulatory conditions [21]. Results
obtained after b-actin and RNApol2 normalization were very
similar to each other (data not shown).
Effect of OspC and SGE on Fibroblast Inflammation
Figure 2. Gene expression profiles obtained from dermal
fibroblasts stimulat ed with different strains of B. burgdorferi
ss. (A) Venn diagram of genes significantly up-regulated (q ) or downregulated (Q ) after fibroblast stimulation with Borrelia, and compared
with unstimulated fibroblasts. (B) Number of genes differentially
expressed during fibroblast stimulation with Borrelia. The bars reflect
the number of up-regulated genes (+) and down-regulated genes (-) for
each strain. The light dotted areas correspond to gene expression
changes of 1.7–5.0-fold, the grey hatched areas correspond to changes
of 5.0–20.0-fold and black areas to changes $ 20.0-fold.
doi:10.1371/journal.pone.0040046.g002
OspC is a surface lipoprotein, essential for Borrelia transmission
to the vertebrate host. In addition to its role on K Cs inflammation
[14], we tested whether OspC could also be responsible for
fibroblast inflammation induced by Borrelia. Using an OspCdeficient Borrelia mutant, comparable levels of IL-8 synthesis were
noted 24 hours after stimulation with wild-type spirochetes, OspCdeficient B. burgdorferi, or OspC-deficient B. burgdorferi complemented with OspC (Figure 4A). These data indicate that OspC is
not responsible for Borrelia-induced proinflammatory responses in
skin fibroblasts; other surface-exposed proteins of Borrelia could
induce that activity. To further test the contribution of Borrelia
lipoproteins to fibroblast inflammatory response, lipoprotein
signaling was blocked by anti-TLR2 antibody before Borrelia
stimulation. The blocking effect of anti-TLR2 antibody, already
tested in the interaction OspC–keratinocytes [14], only slightly
(136 2%) and not significantly inhibited IL-8 secretion (Figure 4B),
indicating that Borrelia-induced fibroblast stimulation is TLR2independent. Tick saliva affects different cells in the skin [22] but
its effect on fibroblast inflammation was never investigated in
detail. Co-incubation of fibroblasts with Borrelia and I. ricinus SGE
(20 mg/ ml) showed a dramatic decrease of IL-8 synthesis
(Figure 4C). Microscopic observation of the fibroblast cultures
revealed a cytotoxic effect of SGE confirmed by cell staining with
Trypan blue (data not shown). A significant morphologic change
IL-12B, IL-13, IL-15) were induced, along with gene encoding
pentraxin 3 (PTX3), a fluid-phase pattern-recognition molecule
involved in the acute-phase response and innate immunity [20].
Up-regulated genes were also largely representative of intracellular
signaling/ regulating pathways that sustain inflammatory responses
such as NF-kB transcription factors (NF-kB1, NF-kB2, Rel, RelB,
IkB-a), interferon-related genes (the IFN-responsive factor IRF1,
transducers of the JAK / STAT signaling cascade STAT1, STAT2
and the interferon-inducible genes OAS2 and IFIH1), and other
transcription factors that could play a role in the inflammatory
process (the NF-kB-induced HIF1A and JUN, component of the
AP-1 transcription factor). Among genes involved in ECM
remodeling, all Borrelia strains induced up-regulation of three
PLoS ONE | www.plosone.org
3
June 2012 | Volume 7 | Issue 6 | e40046
Résultats – Borrelia et fibroblastes
134
Interaction Borrelia - Skin Fibroblasts
Table 1. Up-regulated genes in fibroblasts stimulated with B. burgdorferi in comparison to unstimulated fibroblasts.
Gene num ber
Annot ation
N40 (t ick)1
Pbre (EM)1
1408 (ACA)1
Descrip t ion/Funct ion
Inflam mat i on
Chemokines
NM_001511
CXCL1
176.12
101.03
200.92
GROa, chemoattractant for neutrophils
NM_000584
IL-8
66.40
12.89
50.32
Chemoattractant for neutrophils
NM_000588
IL-3
1.96
1.89
1.90
Cytokine, regulate granulocytes and monocytes-macrophages activation and
proliferation
NM_000600
IL-6
39.90
6.07
13.38
Cytokine of the acute phase response
NM_000590
IL-9
1.73
2.00
1.89
Cytokine, regulates T-lymphocytes activation and proliferation
NM_002187
IL-12B
3.41
1.83
2.13
Cytokine, regulates T-lymphocytes and NK cells activation and proliferation
NM_002188
IL-13
2.47
2.68
2.44
Cytokine, regulates inflammatory and immune responses
NM_000585
IL-15
4.31
5.50
5.13
Cytokines
Cytokine, regulates T-lymphocytes and NK cells activation and proliferation
Innate immunity effector
NM_002852
PTX3
9.01
3.68
13.45
Pentraxin-3 : component of the humoral arm of innate immunity
NF-kB pathway
NM_003998
NFKB1
3.89
1.98
2.62
NM_002502
NFKB2
6.62
2.19
2.83
NF-kB p105 subunit
NF-kB p100 subunit
NM_002908
REL
4.51
2.34
3.42
C-Rel proto-oncogene protein, member of the NF-kB transcription factors
NM_006509
RELB
3.43
1.78
2.49
Member of the NF-kB transcription factors
NM_020529
IKBA
8.26
3.47
5.76
Inhibit the NF-kB transcription factor
NM_016817
OAS2
9.43
6.53
15.54
Oligoadenylate synthetase-2 : IFN-induced, innate immune response to viral
infection
NM_022168
IFIH1
11.66
6.53
15.54
IFN-induced, alteration of RNA secondary structure
NM_002198
IRF1
6.01
2.65
6.73
Interferon regulatory factor-1 : transcription factor
NM_007315
STAT1
7.93
6.74
11.24
Signal transducer of activation-1, up-regulate genes in response to IFN type I, II or III
NM_005419
STAT2
4.83
2.29
3.68
Signal transducer of activation-2 : up-regulate genes in response to IFN type I
NM_003745
SOCS1
2.18
1.75
2.60
Suppressor of cytokine signaling-1 : negative feedback loop of the JAK/STAT
pathway
NM_014011
SOCS5
2.05
1.79
1.91
Suppressor of cytokine signaling-5 : negative feedback loop of the JAK/STAT
pathway
NM_002228
JUN
2.45
2.00
3.02
Transcription factor AP-1
NM_001530
HIF1A
4.96
2.11
2.58
Hypoxia-inducible factor 1-a : NF-kB induced, role in myeloid cell-mediated
inflammation
IFN-related pathway
Other transcripti on factors
Ext racellular mat rix
Metalloproteinases
NM_002421
MMP-1
19.86
4.65
6.68
Matrix metalloproteinase-1 : interstitial collagenase
NM_002422
MMP-3
9.46
2.49
4.37
Matrix metalloproteinase-3 : stromelysin
NM_002426
MMP-12
14.15
2.74
5.90
Matrix metalloproteinase-12 : macrophage metalloelastase
Component s of extracellular matrix
NM_001850
COL8A1
3.10
2.06
4.58
Collagen alpha-1(VIII) chain
NM_005559
LAMA1
2.61
1.75
2.24
Laminin subunit a-1
NM_005927
MFAP3
2.29
1.91
1.72
Microfibril-associated glycoprotein-3, component of the elastin-associated
microfibrils
Cell–matrix interactions
NM_181501
ITGA1
4.51
2.15
2.39
Integrin a1
Cellular cycle
TNF pathways and apoptosis
NM_000043
TNFRSF6
2.37
2.04
2.41
Fas receptor, death receptor involved in apoptosis
NM_003810
TNFSF10
11.66
4.58
11.25
TRAIL, TNF-related apoptosis-inducing ligand
PLoS ONE | www.plosone.org
4
June 2012 | Volume 7 | Issue 6 | e40046
Résultats – Borrelia et fibroblastes
135
Interaction Borrelia - Skin Fibroblasts
Table 1. Cont.
Gene num ber
Annot ation
N40 (t ick)1
Pbre (EM)1
1408 (ACA)1
NM_003842
TNFRSF10B
1.86
1.82
2.38
TRAIL receptor 2, death receptor involved in apoptosis
NM_006573
TNFSF13B
19.81
8.79
25.16
BAFF, B-cell activating factor
NM_003183
ADAM17
1.91
1.75
1.83
Cleaves the membrane-bound precursor of TNF-alpha to its mature soluble form
NM_003879
CFLAR
4.95
3.44
3.30
Descrip t ion/Funct ion
Caspase-8 and FADD-like apoptosis regulator
Apoptosis inhibition
NM_001165
BIRC3
4.51
4.30
6.03
Inhibitor of apoptosis protein-1
Growth factor
NM_002009
FGF7
7.36
2.71
2.26
Fibroblast growth factor-7 : stimulates keratinocyte growth
NM_000636
SOD2
33.07
11.84
28.67
Superoxide dismutase
NM_006169
NNMT
6.85
3.39
5.15
Nicotinamide N-methyltransferase
NM_002485
NBN
3.83
3.41
2.15
Nibrin, repair of double strand breaks
NM_001539
DNAJA1
3.15
2.22
3.25
Heat-shock 40 kDa protein 4
NM_000165
GJA1
1.99
1.91
1.88
Connexin-43, component of gap junctions
NM_000345
SNCA
2.46
2.47
2.07
Alpha-synuclein, involved in membrane composition and turnover
NM_000104
CYP1B1
3.41
2.60
2.42
Belongs to the cytochrome P450 superfamily of enzymes
NM_006317
BASP1
1.91
1.71
1.82
Membrane bound protein, unknown function
-
LOC387763
22.02
6.07
14.31
Unknown function
Cellular m et abolisms and miscellaneous
1
For each strain, values shown correspond to the mean ratio of the duplicate measurement determined between normalized gene intensity values obtained after 24
hours of fibroblast stimulation with B. burgdorferi (MOI 100:1) compared with gene intensity values from unstimulated cells.
doi:10.1371/journal.pone.0040046.t001
dendritic cells [9]. Considering the tight relationships between
fibroblasts, other skin cells and Borrelia, it was of particular interest
to study the interaction fibroblasts–Borrelia.
We previously showed that the co-incubation fibroblasts–Borrelia
induces antimicrobial peptides and IL-8 synthesis. Different
Borrelia-host cell ratios were studied 100, 10 and 1 Borrelia for
one cell. Because the MOI 100:1 gave the strongest inflammatory
response, we selected this range to study the global inflammatory
response [15]. By using microarray analysis, we extended the
panel of inflammatory molecules studied using different isolates of
B. burgdorferi ss strains. Genes shown to be strongly up-regulated by
microarray with all three strains were mostly related to proinflammatory signals – IL-6, IL-8 and CX CL1– that were further
validated by QRT-PCR analysis and also at the protein level for
IL-8 by ELISA. These molecules allow immune cell recruitment
and differentiation in damaged tissues [25]. Other studies reported
Borrelia-induced cytokine and chemokine expression (incuding IL6, IL-8, CXCL1, CXCL9, CXCL10, CCL2, and CCL5) in
primary human dermal fibroblasts [13,26]. Müllegger et al., by
using QRT-PCR on skin biopsies, also found similar chemokine
and cytokine induction in EM and ACA, with low but significant
mRNA levels of CX CL1 and the dendritic cell chemoattractant
CCL20, intermediate levels of the macrophage chemoattractant
CCL2, and high levels of the T-cell-active chemokines CXCL9
and CXCL10 [27]. Skin manifestations of LB – EM and ACA –
exhibit dermal infiltrate, composed predominantly of lymphocytes
and histiocytes [28,29,30]. With regard to the potent proinflammatory response elicited by Borrelia in fibroblasts, dermal
fibroblasts could therefore be considered as central mediators in
immune cell recruitment to the skin site of Borrelia invasion. Their
relevance in the immune response has been lately emphasized by
their role on the maturation of dendritic cells [9].
MMPs are molecules important in tissue modeling. Induction of
MMPsynthesisbyresident skin cellsfacilitatesBorreliamigration from
of fibroblasts was already observed at 6 hours(Figure 4D, panels II
and V) leading to a mortality rate . 90% 24 hours after
stimulation (Figure 4D, panels III and VI). Using serial dilutions
of SGE, the ability of fibroblasts to synthesize IL-8 was almost
completely restored when SGE dilution reached a dilution of 1:20
(Figure 4C), and the cytotoxic effect was reversed at the same
dilution (data not shown). The decrease of Borrelia-induced IL-8
synthesis in presence of SGE should obviously be considered as
inability of IL-8 synthesis related to SGE-induced cell death
(Figures 4C and 4D). As Salp15 is a tick protein affecting various
immunological processes [23], we tested whether the observed
cytotoxic effect was due to this protein. Salp15 alone had no toxic
effect on fibroblast cultures and did not inhibit IL-8 synthesis when
coincubated with Borrelia. Heat-denaturation of SGE largely
restored the ability of fibroblasts to synthesize IL-8 (Figure 4C)
and completely abolished SGE cytotoxic effect (data not shown),
indicating that SGE cytotoxic activity is linked to a proteinaceous
compound present in tick saliva.
Discussion
The skin is a major organ in the development of LB since it
constitutes the inoculation site for Borrelia and tick saliva, and for
the early and late manifestations, EM and ACA respectively [4,5].
During and after the long-lasting blood meal of the ixodid tick,
spirochetes multiply locally and interact with skin cells – dendritic
cells, mast cells, fibroblasts and K Cs – before migrating and
reaching other tissues responsible for systemic clinical symptoms.
Ticks first dilacerate the epidermis containing the K Cs, then the
dermis where saliva affects immune cells and the resident cells of
the dermis [17]. Therefore, the immune response of the skin is
essential to control the development of the disease [24]. Fibroblasts
play a key role in this cutaneous immunity by cooperating with
other immune cells. Fibroblasts also affect the maturation of
PLoS ONE | www.plosone.org
5
June 2012 | Volume 7 | Issue 6 | e40046
136
Résultats – Borrelia et fibroblastes
Interaction Borrelia - Skin Fibroblasts
Figure 3. QRT-PCR analysis of mRNA expression induced by Borrelia in kinetic experim ents with fibroblasts. The mRNA levels of IL-8, IL6, CXCL1, SOD2 and MMP-12 were normalized to the b-actin housekeeping gene level and expressed as relative changes in gene expression
PLoS ONE | www.plosone.org
6
June 2012 | Volume 7 | Issue 6 | e40046
137
Résultats – Borrelia et fibroblastes
Interaction Borrelia - Skin Fibroblasts
compared with untreated cells (NEG). Each bar shows the mean 6 SDs of triplicate values and are representative of three independent experiments.
**P, 0.01; and *P, 0.05 compared between stimulated and unstimulated cells.
doi:10.1371/journal.pone.0040046.g003
Figure 4. Role of OspC, I. ricinus salivary gland extracts (SGE) and Salp15 in Borrelia-induced fibroblast inflammation. (A) IL-8
synthesis induced by wild-type strain 297 (wt), OspC-deficient (OspC 2 /2 ), and OspC-deficient strain 297 complemented with a plasmid
carrying the ospC gene (OspC cp) in fibroblasts. (B) IL-8 synthesis in fibroblasts induced by B. burgdorferi ss N40 (Bb) in absence or in presence
of human anti-TLR2 antibody (Ab aTLR2) or isotype control antibody (Ab isotype control). (C) IL-8 synthesis in fibroblasts coincubated with
20 mg/ml SGE alone, 30 mg/ml Salp15 alone, B. burgdorferi ss N40 (Bb) alone, with the combination of Borrelia and SGE at 20 mg/ml (Bb + SGE),
5 mg/ml (Bb + SGE 1:4), 1 mg/ml (Bb + SGE 1:20), and 0.2 mg/ml (Bb + SGE 1:100), with the combination of Borrelia and Salp15 (Bb + Salp15), or
with the combination of Borrelia and 20 mg/ml SGE heat-denaturated at 56uC for 1 hour (Bb + SGE 56uC), or at 98uC for 3 minutes (Bb + SGE
98uC). For (A), (B) and (C) fibroblasts were incubated with Borrelia at MOI of 100:1 for 24 hours. The negative control was unstimulated cells
(NEG). Each bar shows the mean 6 SDs of triplicate values (expressed as % stimulation of IL-8 synthesis induced by Borrelia alone) and is
representative of three independent experiments. ***P, 0.001; and *P, 0.05 compared with the corresponding stimulation induced by Borrelia
alone. (D) Images of fibroblast cell cultures stimulated with SGE, showing SGE-induced cytotoxic effect at 6 and 24 hours (h). Images were taken
at 100x (I, II and III) or at 200x magnification (IV, V and VI).
doi:10.1371/journal.pone.0040046.g004
PLoS ONE | www.plosone.org
7
June 2012 | Volume 7 | Issue 6 | e40046
138
Résultats – Borrelia et fibroblastes
Interaction Borrelia - Skin Fibroblasts
tionnal responses[50], it could be interesting to further explore this
type of interaction.
In addition to theantialarmin effect of SGE on K Cs[14], we also
demonstrate a lytic effect of SGE on dermal fibroblastsand that this
cytotoxiceffect wasofproteinaceousnatureand not related toSalp15.
This tissue lysis induced by tick SGE could explain the feeding pit
described in literatureduringthetick bite[51] and observed invivoby
intravital microscopy (Bockenstedt –personal communication). In a
recent study, Hajnická et al. demonstrated that SGE of hard ticks
displayed an inhibitory effect on cell proliferation in amousecell line,
reduced cell adherenceand induced morphologic changesin human
cell lines[52]. Thelyticaction of IxodesSGEinvitroon human primary
fibroblasts could be linked to this effect in the days immediately
followingthetick bite. Ticksalivacounteractsskin wound repair byits
inhibitory effects on hemostasis (coagulation, platelet aggregation,
and vasoconstriction), inflammation and innate immunity, thus
avoiding tick rejection and allowing maintenance of tick attachment
to thehost during blood feeding [53]. The effect of tick saliva on the
skin occurs rapidly and is strictly limited to the tick bite. We
hypothesized that after the tick detaches, the saliva effect decreases
and Borrelia can multiply intensively locally as shown in different
mouse models, especially at day 7 after syringe inoculation
[45,54,55]. This intense Borrelia multiplication in the skin likely
corresponds to a high ratio pathogens–host cell, at a certain point
during theearly transmission, not too far from theoneweused invitro
in our assay. Oncetheclinical manifestations appear, a few weeksto
few months after the tick bite, Borrelia interacts with fibroblasts at
different time points, first in EM, then later in ACA, inducing an
inflammatory response similar to those observed in the microarray
assays.
theskin toother organs. In our microarray analyses, MMP-1, -3and 12 were found to be up-regulated by Borrelia. MMP-1 and MMP-3
havepreviously beenreported inpatientswith Lymearthritis[31] and
in in vitro models of Lyme arthritis using cartilage explants and
chondrocytes[32,33]. MMP-12, involved in matrix elastin and other
basement membrane component degradation [34], wasup-regulated by Borreliain skin fibroblasts. Interestingly, ACA representsa skin
manifestation where elastic fibers are destroyed [29]. Moreover,
Borrelia was previously found to induce MMP-12 in dendritic cells
[35]. We observed a discrepancy between microarrays and QRTPCR results for MMP-12. This lack of correlation was already
described for the two techniques in similar studies, analyzing the
interaction immune cells–Borrelia[36,37].
Borreliaalsoinduced genesrelated tometabolism, includingSOD2,
an enzyme specifically involved in oxidative burst protection. B.
burgdorferi isknown toelicit oxidativeburst inimmunecells[38,39] and
the role of Borrelia-induced reactive oxygen species in patients with
EM hasbeen postulated [40]. SOD activity hasbeen shown to beone
ofthemechanism bywhich fibroblastsprotect against oxygen reactive
intermediates generated by cytokinesand bacterial cell components
[41]. All three Borrelia strains tested led to a strong up-regulated
expression of SOD2that could function asaprotectivemechanism by
which fibroblasts counteract potential oxidative bursts elicited by
Borrelia.Wealsoobserved up-regulation of factorsinvolved in theIFN
pathway, confirming theroleof thisinflammatory responsetoBorrelia
[36,37].
In our study, the three strains isolated from various environments induced a very similar inflammatory profile in fibroblasts.
So, no specific strain-related pathway has been identified that
could link transcriptionnal responses elicited by clinical strains
1408 (isolated from ACA), Pbre (isolated from EM) or strain N40
(isolated from a tick). Host-related factors are important, asACA is
predominantly observed in elderly patients, particularly women,
and affects primarily sun-exposed acral parts of the body [42].
Spirochetal factors are also likely to play a key role in
dermatoborreliosis outcome, since B. afzelii is the most common
genospecies associated with ACA whereas B. burgdorferi ss and
other genospecies are rarely isolated from this late clinical feature
of LB [43]. However, we compared the fibroblast response of three
strains of B. afzelii in our in vitro culture system (one strain isolated
from an EM lesion and two strains isolated from ACA lesions) to
the B. burgdorferi ss strain 1408 (isolated from ACA). IL-8 release
from fibroblasts co-incubated with these different strains of B.
burgdorferi sensu lato did not differ significantly (data not shown).
A switch from OspA to OspC occurs during the migration of
Borreliafrom themidgut to thesalivary glandsof thetick [44]. OspC is
important in thetransmission to thevertebrate host [18,19], and this
lipoprotein isalso described asasensing moleculeallowing Borreliato
migrate through the skin tissue. By inducing VEGF (Vascular
endothelial growth factor), OspC may affect thevascular permeability facilitating bacterial dissemination [45]. We then tried to
determine whether OspC might be responsible for part of the
fibroblast inflammation. When wetested an OspC-deficient mutant
[46], the inflammatory response was not modified. Moreover, the
blockadeof lipoprotein signalingbyanti-TLR2 antibody onlyslightly
inhibited fibroblast stimulation by Borrelia.Theseresultsindicatethat
OspC is not a major surface protein involved in Borrelia-elicited
proinflammatory responses of fibroblasts and that other surfaceexposed Borreliaproteins, liketheintegrin-binding protein P66, could
elicit that role by direct interaction with fibroblasts or by interaction
with theECM componentstheyproduce[47,48,49]. AsBorreliaisable
to invade fibroblastsby interacting with integrins[16], and that P66
was shown to affect both endothelial and epithelial cells transcrip-
PLoS ONE | www.plosone.org
Mat erials and Met hods
Spirochete Strains
Three european strains of B. burgdorferi ss were selected: N40
isolated from a tick, and two strains (Pbre and 1408) isolated from
skin biopsies of EM and ACA respectively. B. burgdorferi ss 297 and
its OspC-deficient relative mutant have already been described
[46]. All strains were used at passage 5 to 8, cultured in BSK -H
medium (Sigma, Saint Quentin Fallavier, France) at 33uC and
washed before the assays.
Tick Salivary Glands and Salp15
SGE of I. ricinus was prepared as described previously [14].
Absence of endotoxin was checked by the Limulus assay before use,
and an equivalent of salivary glands of one tick (around 20 mg/ ml)
was used. For the assays with heat-denaturated SGE, extracts were
incubated at 56uC for 1 hour, or at 98uC for 3 minutes before use.
Purified Salp15 from I. ricinus was used at a concentration of
30 mg/ ml, as described previously [14].
Fibroblast Culture and Stimulation
Primary human dermal fibroblasts (NHDF, Promocell, Heidelberg, Germany) were maintained in FGM2 medium. To stimulate
the cells, fibroblasts were used at passage 3 to 5 and seeded at
7.56 104 per well in a 12-well plate. At confluence and one day
before Borrelia activation, FGM2 medium was replaced by FGM
medium without fetal calf serum. If not otherwise stated,
fibroblasts were stimulated with B. burgdorferi spirochetes at MOI
of 100:1 for 24 hours. For the assays with tick SGE or with Salp15,
spirochetes were preincubated for 30 minutes with the tick
compounds at room temperature, and the preparation was then
transferred onto fibroblast cellsand further incubated for 24 hours.
For the assays with TLR2-blocking antibody, the anti-human
8
June 2012 | Volume 7 | Issue 6 | e40046
Résultats – Borrelia et fibroblastes
139
Interaction Borrelia - Skin Fibroblasts
TLR2 antibody and itsisotype control antibody (eBioscience, Ltd.,
United K ingdom) were used at 5 mg/ ml and incubated for 30 min
at room temperature on fibroblasts. Borrelia (at MOI of 100:1) was
then added, and the samples were further incubated for 24 hours.
Before collecting stimulated or unstimulated fibroblasts in Trizol
(Invitrogen, Cergy-Pontoise, France), the viability of cells was
checked by Trypan blue staining.
deposited in the GEO repository (http:/ / www.ncbi.nlm.nih.gov/
geo/ ) with the record number GSE31740. Microarray experiments were performed according to the MIAME guidelines [59].
Statistics
For ELISA and QRT-PCR, each experiment of cell stimulation
with bacteria was carried out at least three times in independent
experiments. Results are presented as means 6 standard
deviations (SDs) and were analyzed by Student’s t test. Differences
in values are considered significant at p, 0.05. For ELISAs, the
data are the means 6 SDs of triplicate values and are
representative of three independent experiments. For QRTPCR, the values are normalized to the negative control (medium
alone) and shown as the fold number of the control’s value. The
means 6 SDs of triplicate values were compared between
stimulated and unstimulated cells and are representative of three
independent experiments.
ELISA
IL-8 secretion was measured in supernatants of unstimulated
and Borrelia-stimulated cells by ELISA. The protocol was based on
sandwich techniques, as described by the manufacturer (R&D
systems, Lille, France).
RNA Extraction and Quantitative Real Time RT-PCR
After removal of the supernatant, fibroblasts were directly
suspended in Trizol for RNA extraction according to the
manufacturer’s protocol. After treatment with DNase (Ambion,
Courtaboeuf, France), 2 mg of total RNA was reverse-transcribed
with the Superscript II first-strand synthesis system (Invitrogen,
Cergy-Pontoise, France). Semiquantitative reverse transcription
PCR (QRT-PCR) was done on a LightCycler system 2.0 (Roche,
Meylan, France) with specific primers (Table S2). Expression levels
of all transcripts studied were normalized to housekeeping gene
level and the relative changes in gene expression were compared
with those of untreated cells using the 22 DDCt method. Two
housekeeping genes were tested: b-actin and the RNA polymerase
II genes [21].
Suppo rt ing Informat ion
Down-r egulated genes i n fi br oblasts sti m ulated wi th B. bur gdor fer i i n com par i son to unsti m ulated
fi br oblasts. 1 For each strain, values shown correspond to the
mean ratio of the duplicate measurement determined between
normalized gene intensity values obtained after 24 hours of
fibroblast stimulation with B. burgdorferi (MOI 100:1) compared
with gene intensity values from unstimulated cells. Missing values
are indicated with a hyphen (-). As values are expressed as ratios, a
, 0.58-fold downregulation correspond to a fold change , –1.7.
(PDF)
T able S1
Microarray Analysis
The topic-defined PIQORT M Skin cDNA Microarray (Miltenyi
Biotec GmbH, Bergisch Gladbach, Germany) comprising 1,302
genes was used to generate gene expression profiles of Cy5-labeled
unstimulated versus Cy3-labeled Borrelia-stimulated fibroblasts. All
steps of the microarray process (including hybridization, scanning,
and data analysis) were performed as described elsewhere in detail
[56]. Data were based on independent duplicate measurements for
each Borrelia strain (N40, Pbre, 1408) and inter-array normalization was performed by median normalization using BRBArrayTools developed by Dr. Richard Simon and the BRBArrayTools Development Team (http:/ / linus.nci.nih.gov/ BRBArrayTools.html). The normalized log-ratio values of the 6
experiments (2 experiments/ strain) were analyzed with significance analysis of microarrays (SAM) [57], using the MultiExperiment Viewer (MeV, v4.0.01) software tool [58]. Regulated
genes (all strains together) were selected after one-class analysis
(20,000 sample permutations) with a false discovery rate (FDR)
threshold of 5% and a mean change in their expression level of at
least 1.7-fold. For each particular strain, each gene found
regulated in the global analysis was then considered regulated if
the mean fold change of the duplicate experiments for this
particular strain was above 1.7. The microarray data have been
T able S2 Pr i m er s used for the quanti tati ve RT -PCR.
(PDF)
Ack nowledgment s
We thank Prof B. Betschart and Dr L. Gern, University of Neuchâtel, for
their help in maintaining the tick colony, Prof B. Wilske, University of
Munich and Prof E. Ruzic-Sabljic, University of Ljubljana for providing
some of the Borrelia strains, Dr. J. Hovius for providing purified
recombinant Salp15, C. Delena from the French National Reference
Centre of Borrelia for culture of Borrelia strains, Dr. J. Godet, Université de
Strasbourg, for his help in statistical analysis of ELISA and QRT-PCR
results, Dr C. Ménard for technical assistance in the Limulustests, the REID
‘‘Tiques et maladies à tiques’’ and the GEBLY (Groupe d’Etude sur la
Borréliose de Lyme) for their stimulating discussions. A. K ern was
supported for her PhD by the Direction Générale de l’Armement and the
Conseil Régional d’Alsace.
Aut hor Cont ribut ions
Conceived and designed the experiments: BJ NB. Performed the
experiments: FS AK CB. Analyzed the data: FS AK SN NM.
Contributed reagents/ materials/ analysis tools: FS SN NM. Wrote the
paper: FS BJ NB.
Refer ences
1. Piesman J, Gern L (2004) Lyme borreliosis in Europe and North America.
Parasitology 129 Suppl: S191–220.
2. Steere AC, Coburn J, Glickstein L (2004) The emergence of Lyme disease. JClin
Invest 113: 1093–1101.
3. van Dam AP, K uiper H, Vos K , Widjojokusumo A, de Jongh BM, et al. (1993)
Different genospecies of Borrelia burgdorferi are associated with distinct clinical
manifestations of Lyme borreliosis. Clin Infect Dis 17: 708–717.
4. M üllegger RR, Glatz M (2008) Skin manifestations of Lyme borreliosis:
diagnosis and management. Am J Clin Dermatol 9: 355–368.
5. Strle F, Stanek G (2009) Clinical manifestations and diagnosis of lyme
borreliosis. In: Lipsker D, Jaulhac B, editors. Curr Probl Dermatol. Basel:
K arger. 51–110.
PLoS ONE | www.plosone.org
6. Proksch E, Brandner JM , Jensen JM (2008) The skin: an indispensable barrier.
Exp Dermatol 17: 1063–1072.
7. Sorrell JM , Caplan AI (2004) Fibroblast heterogeneity: more than skin deep.
J Cell Sci 117: 667–675.
8. Sorrell JM , Caplan AI (2009) Fibroblasts–a diverse population at the center of it
all. Int Rev Cell M ol Biol 276: 161–214.
9. Saalbach A, K lein C, Sleeman J, Sack U, K auer F, et al. (2007) Dermal
fibroblasts induce maturation of dendritic cells. J Immunol 178: 4966–
4974.
10. Filgueira L, Nestle FO, Rittig M , Joller HI, Groscurth P (1996) Human dendritic
cells phagocytose and process Borrelia burgdorferi. J Immunol 157: 2998–
3005.
9
June 2012 | Volume 7 | Issue 6 | e40046
140
Résultats – Borrelia et fibroblastes
Interaction Borrelia - Skin Fibroblasts
36. Salazar JC, Duhnam-Ems S, La Vake C, Cruz AR, M oore M W, et al. (2009)
Activation of human monocytes by live Borrelia burgdorferi generates TLR2dependent and -independent responses which include induction of IFN-b. PLoS
Pathog 5: e1000444.
37. Petzke M M , Brooks A, K rupna M A, M ordue D, Schwartz I (2009) Recognition
of Borrelia burgdorferi, the Lyme disease spirochete, by T LR7 and TLR9 induces a
type I IFN response by human immune cells. J Immunol 183: 5279–5292.
38. Suhonen J, Hartiala K , Tuominen-Gustafsson H, Viljanen M K (2000) Borrelia
burgdorferi–induced oxidative burst, calcium mobilization, and phagocytosis of
human neutrophils are complement dependent. J Infect Dis 181: 195–202.
39. Cinco M , M urgia R, Perticarari S, Presani G (1994) Simultaneous measurement
by flow cytometry of phagocytosis and metabolic burst induced in phagocytic
cells in whole blood by Borrelia burgdorferi. FEM S M icrobiol Lett 122: 187–193.
40. Pancewicz SA, Skrzydlewska E, Hermanowska-Szpakowicz T, Zajkowska JM ,
K ondrusik M (2001) Role of reactive oxygen species (ROS) in patients with
erythema migrans, an early manifestation of Lyme borreliosis. M ed Sci M onit 7:
1230–1235.
41. Skaleric U, M anthey CM , M ergenhagen SE, Gaspirc B, Wahl SM (2000)
Superoxide release and superoxide dismutase expression by human gingival
fibroblasts. Eur J Oral Sci 108: 130–135.
42. Smetanick M T, Zellis SL, Ermolovich T (2010) Acrodermatitis chronica
atrophicans: a case report and review of the literature. Cutis 85: 247–252.
43. Picken RN, Strle F, Picken M M , Ruzic-Sabljic E, M araspin V, et al. (1998)
Identification of three species of Borrelia burgdorferi sensu lato (B. burgdorferi sensu
stricto, B. garinii, and B. afzelii) among isolates from acrodermatitis chronica
atrophicans lesions. J Invest Dermatol 110: 211–214.
44. Schwan TG, Piesman J (2000) T emporal changes in outer surface proteins A
and C of the Lyme disease-associated spirochete, Borrelia burgdorferi, during the
chain of infection in ticks and mice. J Clin M icrobiol 38: 382–388.
45. Antonara S, Ristow L, M cCarthy J, Coburn J (2010) Effect of Borrelia burgdorferi
OspC at the site of inoculation in mouse skin. Infect Immun 78: 4723–4733.
46. Pal U, Yang X , Chen M , Bockenstedt LK , Anderson JF, et al. (2004) OspC
facilitates Borrelia burgdorferi invasion of Ixodes scapularis salivary glands. J Clin
Invest 113: 220–230.
47. Fikrig E, Feng W, Barthold SW, T elford SR, 3rd, Flavell RA (2000) Arthropodand host-specific Borrelia burgdorferi bbk32 expression and the inhibition of
spirochete transmissi on. J Immunol 164: 5344–5351.
48. Liang FT, Brown EL, Wang T, Iozzo RV, Fikrig E (2004) Protective niche for
Borrelia burgdorferi to evade humoral immunity. Am J Pathol 165: 977–985.
49. Seshu J, Esteve-Gassent M D, Labandeira-Rey M , K im JH, Trzeciakowski JP, et
al. (2006) Inactivation of the fibronectin-binding adhesin gene bbk32 significantly
attenuates the infectivity potential of Borrelia burgdorferi. M ol M icrobiol 59: 1591–
1601.
50. LaFrance M E, Pierce JV, Antonara S, Coburn J (2011) T he Borrelia burgdorferi
integrin ligand P66 affects gene expression by human cells in culture. Infect
Immun 79: 3249–3261.
51. Radolf JD, Caimano M J, Stevenson B, Hu LT (2012) Of ticks, mice and men:
understandi ng the dual-host lifestyle of Lyme disease spirochaetes. Nat Rev
Microbiol 10: 87–99.
52. Hajnicka V, Vancova-Stibraniova I, Slovak M , K ocakova P, Nuttall PA (2011)
Ixodid tick salivary gland products target host wound healing growth factors.
Int J Parasitol 41: 213–223.
53. Francischetti IM , Sa-Nunes A, M ans BJ, Santos IM , Ribeiro JM (2009) The role
of saliva in tick feeding. Front Biosci 14: 2051–2088.
54. Barthold SW, Persing DH, Armstrong AL, PeeplesRA (1991) K inetics of Borrelia
burgdorferi dissemination and evolution of disease after intradermal inoculation of
mice. Am J Pathol 139: 263–273.
55. K ern A, Collin E, Barthel C, M ichel C, Jaulhac B, et al. (2011) Tick saliva
represses innate immunity and cutaneous inflammation in a murine model of
Lyme disease. Vector Borne Zoonotic Dis 11: 1343–1350.
56. Diegmann J, Junker K , Gerstmayer B, Bosio A, Hindermann W, et al. (2005)
Identification of CD70 as a diagnostic biomarker for clear cell renal cell
carcinoma by gene expression profiling, real-time RT-PCR and immunohistochemistry. Eur J Cancer 41: 1794–1801.
57. Tusher VG, Tibshirani R, Chu G (2001) Significance analysis of microarrays
applied to the ionizing radiation response. Proc Natl Acad Sci U S A 98: 5116–
5121.
58. Saeed AI, Sharov V, White J, Li J, Liang W, et al. (2003) TM 4: a free, opensource system for microarray data management and analysis. Biotechniques 34:
374–378.
59. Brazma A, Hingamp P, Quackenbush J, Sherlock G, Spellman P, et al. (2001)
Minimum information about a microarray experiment (M I AM E)-toward
standards for microarray data. Nat Genet 29: 365–371.
11. Suhonen J, K omi J, Soukka J, Lassila O, Viljanen M K (2003) Interaction
between Borrelia burgdorferi and immature human dendritic cells. Scand JImmunol
58: 67–75.
12. Talkington J, Nickell SP (1999) Borrelia burgdorferi spirochetes induce mast cell
activation and cytokine release. Infect Immun 67: 1107–1115.
13. Ebnet K , Brown K D, Siebenlist UK , Simon M M , Shaw S (1997) Borrelia
burgdorferi activates nuclear factor-kappa B and is a potent inducer of chemokine
and adhesion molecule gene expression in endothelial cells and fibroblasts.
J Immunol 158: 3285–3292.
14. M archal C, Schramm F, K ern A, Luft BJ, Yang X , et al. (2011) Antialarmin
effect of tick saliva during the transmission of Lyme disease. Infect Immun 79:
774–785.
15. M archal CM , Luft BJ, Yang X , Sibilia J, Jaulhac B, et al. (2009) Defensin is
suppressed by tick salivary gland extract during the in vitrointeraction of resident
skin cells with Borrelia burgdorferi. J Invest Dermatol 129: 2515–2517.
16. Wu J, Weening EH, Faske JB, Hook M , Skare JT (2011) Invasion of eukaryotic
cells by Borrelia burgdorferi requires b1 integrins and Src kinase activity. Infect
Immun 79: 1338–1348.
17. Castelli E, Caputo V, M orello V, Tomasino RM (2008) Local reactions to tick
bites. Am J Dermatopathol 30: 241–248.
18. Grimm D, Tilly K , Byram R, Stewart PE, K rum JG, et al. (2004) Outer-surface
protein C of the Lyme disease spirochete: a protein induced in ticks for infection
of mammals. Proc Natl Acad Sci U S A 101: 3142–3147.
19. Tilly K , K rum JG, Bestor A, Jewett M W, Grimm D, et al. (2006) Borrelia
burgdorferi OspC protein required exclusively in a crucial early stage of
mammalian infection. Infect Immun 74: 3554–3564.
20. Deban L, Jaillon S, Garlanda C, Bottazzi B, Mantovani A (2011) Pentraxins in
innate immunity: lessons from PTX 3. Cell Tissue Res 343: 237–249.
21. Radonic A, Thulke S, M ackay IM , Landt O, Siegert W, et al. (2004) Guideline
to reference gene selection for quantitative real-time PCR. Biochem BiophysRes
Commun 313: 856–862.
22. Hovius JW (2009) Spitting image: tick saliva assists the causative agent of Lyme
disease in evading host skin’s innate immune response. J Invest Dermatol 129:
2337–2339.
23. Hovius JW, Levi M , Fikrig E (2008) Salivating for knowledge: potential
pharmacological agents in tick saliva. PLoS M ed 5: e43.
24. Fikrig E, Narasimhan S (2006) Borrelia burgdorferi–traveling incognito ? M icrobes
Infect 8: 1390–1399.
25. Parsonage G, Filer AD, Haworth O, Nash GB, Rainger GE, et al. (2005) A
stromal address code defined by fibroblasts. Trends Immunol 26: 150–156.
26. Jones NC, Germain A, Riley K E, Bautista C, Taylor W, et al. (1994) Borrelia
burgdorferi decreases hyaluronan synthesis but increases IL-6 production by
fibroblasts. M icrob Pathog 16: 261–267.
27. M üllegger RR, Means TK , Shin JJ, Lee M , Jones K L, et al. (2007) Chemokine
signatures in the skin disorders of Lyme borreliosis in Europe: predominance of
CX CL9 and CX CL10 in erythema migransand acrodermatitisand CXCL13 in
lymphocytoma. Infect Immun 75: 4621–4628.
28. de K oning J (1993) Histopathologic patterns of erythema migrans and borrelial
lymphocytoma. Clin Dermatol 11: 377–383.
29. de K oning J, T azelaar DJ, Hoogkamp-K orstanje JA, Elema JD (1995)
Acrodermati tis chronica atrophicans: a light and electron microscopic study.
J Cutan Pathol 22: 23–32.
30. Aberer E, K lade H , H obisch G (1991) A clinical, histological, and
immunohistochemical comparison of acrodermatitis chronica atrophicans and
morphea. Am J Dermatopathol 13: 334–341.
31. Lin B, K idder JM , Noring R, Steere AC, K lempner MS, et al. (2001) Differences
in synovial fluid levelsof matrix metalloproteinases suggest separate mechanisms
of pathogenesis in Lyme arthritis before and after antibiotic treatment. J Infect
Dis 184: 174–180.
32. Hu LT, Eskildsen M A, M asgala C, Steere AC, Arner EC, et al. (2001) Host
metalloproteinases in Lyme arthritis. Arthritis Rheum 44: 1401–1410.
33. Behera AK , Thorpe CM , K idder JM , Smith W, Hildebrand E, et al. (2004)
Borrelia burgdorferi-induced expression of matrix metalloproteinases from human
chondrocytes requires mitogen-activated protein kinase and Janus kinase/ signal
transducer and activator of transcription signaling pathways. Infect Immun 72:
2864–2871.
34. Gronski TJ, Jr., M artin RL, K obayashi DK , Walsh BC, Holman M C, et al.
(1997) Hydrolysis of a broad spectrum of extracellular matrix proteins by human
macrophage elastase. J Biol Chem 272: 12189–12194.
35. Hartiala P, Hytonen J, Pelkonen J, K imppa K , West A, et al. (2007)
Transcriptional response of human dendritic cells to Borrelia garinii–defective
CD38 and CCR7 expression detected. J Leukoc Biol 82: 33–43.
PLoS ONE | www.plosone.org
10
June 2012 | Volume 7 | Issue 6 | e40046
141
Résultats – Borrelia et fibroblastes
Table S1. Down-regulated genes in fibroblasts stimulated with B. burgdorferi in comparison to
unstimulated fibroblasts
142
Résultats – Borrelia et fibroblastes
143
1
Résultats – Borrelia et fibroblastes
Values shown correspond to a ratio determined between normalized gene intensity values obtained after 24 hours of
fibroblast stimulation with B. burgdorferi (MOI 100:1) compared with gene intensity values from unstimulated
cells. Missing values are indicated with a hyphen (-).
144
Résultats – Borrelia et fibroblastes
Table S2. Primers used for the quantitative RT-PCR
Primer type
Actin
Forward
Reverse
Sequence
5’- CCA ACC GCG AGA AGA TGA CC -3’
5’- GAT CTT CAT GAG GTA GTC AGT -3’
Source or reference
RNApol2
Forward
Reverse
5’- GCA CCA CGT CCA ATG ACA T -3’
5’- GTG CGG CTG CTT CCA TAA -3’
Radonic, 2004
IL-8
Forward
Reverse
5’- TCT GCA GCT CTG TGT GAA GGT GCA GTT -3’
5’- AAC CCT CTG CAC CCA GTT TTC CTT -3’
Marchal, 2011
IL-6
Forward
Reverse
5’- CCA GAA CAG ATT TGA GAG -3’
5’- CTA CAT TTG CCG AAG AGC -3’
Designed in this study
CXCL1
Forward
Reverse
F : 5’- GTC ACT GTT CAG CAT CTT TTC G -3’
R : 5’- CTG CAT CCC CCA TAG TTA AGA A -3’
Designed in this study
MMP12
Forward
Reverse
F : 5’- TGG CAT TCA GTC CCT GTA TGG AGA -3’
R : 5’- TCC CAC GGT AGT GAC AGC ATC AA -3’
Designed in this study
SOD2
Forward
Reverse
F : 5’- TCG TGG CTG TGG TGG CTT CG -3’
R : 5’- CCT GCT GGT GCC GCA CAC T -3’
Designed in this study
Designed in this study
145
Discussion
DISCUSSION
I
DISCUSSION TECHNIQUE
1
IN VITRO ET IN VIVO
L’étude des aspects physiopathologiques de la borréliose de Lyme repose sur des
modèles expérimentaux in vitro et in vivo. Les approches in vivo permettent une étude globale
des interactions entre la bactérie et son hôte. Plusieurs modèles animaux sont utilisés pour
l’étude de la maladie : la souris, le rat147 [Barthold et coll., 1988], le lapin (dont l’intérêt
principal est de présenter, comme l’être humain, un érythème migrant) [Foley et coll., 1995],
le chien [Straubinger et coll., 1997] ou encore le macaque rhésus, qui constitue également un
bon modèle d’étude, en raison de l’évolution de la maladie en phase précoce localisée et
précoce disséminée [Philipp et coll., 1993] et des manifestations neurologiques présentées par
l’animal [Pachner et coll., 1995], mais dont les contraintes logistiques et éthiques associées en
limitent considérablement l’utilisation à des fins de recherche. Le modèle in vivo de la
borréliose de Lyme le plus couramment utilisé reste le modèle murin. Les souris de type
C3H/He sont les plus sensibles à l’infection par Borrelia : les souris infectées présentent en
particulier d’importantes atteintes articulaires et cardiaques [Barthold et coll., 1990]. Ce
modèle permet notamment l’étude de la transmission et de la dissémination des bactéries,
ainsi que l’étude ciblée des manifestations rhumatologiques et cardiaques de la maladie.
Néanmoins, quel que soit le fond génétique utilisé, les souris ne développent ni érythème
migrant, ni ACA, qui représentent pourtant chez l’homme deux des trois principales
manifestations cutanées de la maladie.
147
Le rat développe des arthrites.
146
Discussion
Les approches in vitro permettent l’utilisation de matériel d’origine humaine, et l’étude
spécifique des interactions entre Borrelia et un type cellulaire donné (ou l’association de
plusieurs types cellulaires dans les modèles organotypiques). Les informations obtenues sont
donc plus ciblées. Cependant, l’avantage conféré par la possibilité d’étudier les réponses
cellulaires individuelles à la stimulation par le pathogène est à mettre en balance avec les biais
liés à l’absence des autres acteurs cellulaires et des coopérations cellulaires établies dans le
microenvironnement réel chez l’homme (mais les modèles organotypiques visant à mimer
plus précisément le contexte tissulaire approchent cependant un peu plus la réalité que les
modèles in vitro monocellulaires). Dans notre laboratoire, les deux approches expérimentales
– in vivo sur modèle murin [Kern, 2011], et in vitro sur cultures de cellules humaines
primaires – ont été développées en parallèle, et ce manuscrit présente les résultats du travail
effectué in vitro.
147
2
Discussion
CHOIX DES CELLULES ÉTUDIÉES : KÉRATINOCYTES ET FIBROBLASTES
Les kératinocytes sont les cellules résidentes principales de l’épiderme. Nous avons
choisi d’étudier la réponse des kératinocytes à l’infection par Borrelia, car ce sont les
premières cellules que rencontrent les pièces piqueuses de la tique et la salive qui véhicule
Borrelia dans la peau. Par ailleurs, les kératinocytes sont de véritables cellules sentinelles de
l’interface cutanée : les récepteurs TLRs qu’ils expriment permettent la reconnaissance de
motifs spécifiquement exprimés à la surface des pathogènes (PAMPs), induisant la synthèse
de cytokines, de chimiokines et de peptides antimicrobiens, qui constituent autant de
« signaux de dangers » capables d’activer les réponses immunitaires spécialisées [Nestle et
coll., 2009]. Enfin, notre équipe avait montré sur un modèle de culture in vitro de
kératinocytes humains primaires que Borrelia induit la synthèse de médiateurs proinflammatoires (IL-8 et hBD-2), et que cette synthèse est inhibée par la présence d’extraits
salivaires de tique [Marchal et coll., 2009]. Ce système expérimental constitue donc un bon
choix pour étudier de façon plus précise l’impact de la salive de tique sur la réponse
immunitaire innée cutanée à l’infection par Borrelia.
Après le travail réalisé sur les cellules résidentes principales de l’épiderme, nous avons
voulu étudier la participation des fibroblastes cutanés à la réponse inflammatoire observée
lors des manifestations cutanées de la borréliose de Lyme. La pertinence du choix des
fibroblastes comme modèle d’étude repose sur les éléments suivants :
— lors d’une piqûre de tique, les pièces piqueuses pénètrent profondément dans la peau : la
salive de tique et les Borrelia qui y transitent sont injectées jusqu’au contact direct du
derme [Castelli et coll., 2008] ;
— outre leur rôle dans les mécanismes de synthèse et de remodelage de la matrice
extracellulaire (voir chapitre « La matrice extracellulaire », page 21), les fibroblastes sont, à
148
Discussion
l’image des kératinocytes, des cellules sentinelles qui participent aux défenses immunitaires
de la peau [Smith et coll., 1997; Saalbach et coll., 2007] ;
— un premier travail réalisé par notre équipe avait montré sur un modèle de culture in vitro
de fibroblastes humains primaires que Borrelia induit la synthèse de médiateurs proinflammatoires (IL-8, LL-37 et hBD-2) [Marchal et coll., 2009] ;
— des travaux récents montrent que Borrelia est capable de pénétrer et de survivre à
l’intérieur des fibroblastes [Wu et coll., 2011] : les fibroblastes pourraient ainsi constituer
pour Borrelia un « sanctuaire » à l’abri des défenses immunitaires.
149
3
Discussion
CHOIX DES SPIROCHÈTES UTILISÉS ET CONDITIONS EXPÉRIMENTALES DE CULTURE
Toutes les souches testées dans les deux études présentées plus haut (N40, B31, 297 pour
l’étude sur les kératinocytes ; N40, Pbre, 1 408 et 297 pour l’étude sur les fibroblastes)
appartiennent à l’espèce B. burgdorferi ss. Les souches N40 [Anderson et coll., 1990] et B31
[Burgdorfer et coll., 1982] isolées de tiques I. scapularis, très largement utilisées dans les
travaux de recherche sur la borréliose de Lyme, ont été choisies comme souches de référence.
La souche native 297 (isolée du liquide céphalorachidien d’un patient atteint de
neuroborréliose [Steere et coll., 1983]) et les constructions mutées/complémentées pour la
lipoprotéine OspC [Pal et coll., 2004b] (fournies par X. Yang148) dont nous disposions au
laboratoire ont été choisies pour l’étude du rôle d’OspC dans notre modèle expérimental. Les
souches Pbre et 1 408, respectivement isolées de biopsies cutanées de lésions d’érythème
migrant et d’acrodermatite chronique, ont été choisies pour leur caractère pathogène et leur
origine clinique humaine ; leur virulence a été également reproduite sur modèle murin [De
Martino, 2007].
Toutes les souches ont été cultivées dans les mêmes conditions ; seul le temps de culture
(fonction du délai de croissance de chacune des souches) nécessaire à l’obtention d’un
nombre suffisant de spirochètes variait d’une souche à l’autre. Nous avons essayé de limiter
au maximum les biais relatifs à la perte de plasmides lors des repiquages successifs en
cultures in vitro, et dont l’association avec une perte potentielle de virulence est bien connue
[Stewart et coll., 2005]. Pour atteindre cet objectif, toutes les souches testées ont été utilisées
à faible passage (n ≤ 8), et l’intégralité des expériences concernant une souche donnée a été
effectuée à partir de fractions d’un seul et unique lot de bactéries d’un même passage.
148
Stony Brook University, Division of Infectious Diseases, Stony Brook, New York 11794-8153.
150
Discussion
Bien que l’effet du milieu de culture des Borrelia (milieu BSK149) sur les cellules
utilisées semble négligeable par rapport à la stimulation cellulaire obtenue après inoculation
des bactéries [Marchal, 2009], la réalisation d’une étape de lavage des spirochètes avant
inoculation des cultures cellulaires permet d’éliminer tout risque potentiellement lié à une
activation non spécifique des cellules testées par le milieu BSK.
149
BSK : Barbour – Stoenner – Kelly.
151
4
Discussion
PRÉPARATION DES EXTRAITS DE GLANDES SALIVAIRES DE TIQUE
Les extraits salivaires utilisés ont été préparés après dissection de glandes salivaires de
tiques femelles adultes I. ricinus après gorgement sur animal (souris ou lapin), de manière à
ce que la composition de la salive recueillie soit la plus proche possible de celle réellement
sécrétée lors d’une piqûre de tique. La contamination bactérienne des extraits protéiques a été
limitée au maximum par les précautions prises lors de la dissection des tiques (stérilisation
des pinces à disséquer et des lames porte-objet ; bain d’éthanol puis de PBS150 avant la
dissection des glandes salivaires ; attention particulière portée pour éviter toute lésion du tube
digestif de la tique). L’absence d’endotoxine dans les extraits protéiques (vérifiée par le test
du lysat d’amœbocytes de limule) a constitué une condition préalable indispensable à leur
utilisation dans tous nos tests in vitro, afin d’éviter toute stimulation cellulaire par du LPS de
bactéries ayant potentiellement contaminé les préparations salivaires. Enfin, la concentration
finale (20 µg/mL) d’extraits protéiques de glandes salivaires utilisée pour nos tests in vitro
représente l’équivalent moyen (pour un puits contenant 1 mL de milieu) de la quantité de
protéine obtenue à partir d’une tique.
150
PBS : phosphate buffered saline.
152
5
Discussion
ANALYSE DES MICROARRAYS
L’analyse du profil transcriptionnel des fibroblastes stimulés par Borrelia reposait dans
notre étude sur la technique des microarrays. Nous avons choisi de travailler sur les puces
PIQORTM Skin cDNA Microarray, commercialisées par la société Miltenyi, car elles nous
semblaient constituer un bon compromis entre le coût unitaire des puces, et le nombre et la
nature des gènes étudiés151, par rapport aux puces permettant l’analyse du génome complet.
Quelle que soit la technologie utilisée, l’analyse de données microarrays (identification des
gènes significativement régulés) est rendue difficile par les biais inhérents à la variabilité
biologique des échantillons testés, et la variabilité technique du processus analytique
[Hatfield et coll., 2003]. Les différents paramètres dont l’impact sur la variabilité biologique
pouvait être maîtrisé ont fait l’objet d’une attention particulière : ils concernent à la fois les
spirochètes et les extraits salivaires testés (voir ci-dessus), ainsi que les cellules mises en
culture (utilisation d’un seul et unique lot de cellules avec un nombre de passages limités
avant mise en plaque, conditions expérimentales entre les essais similaires – milieux de
culture, température et durée d’incubation, manipulations postincubation des surnageants et
des cellules). La variabilité technique, dont les effets s’ajoutent à chaque étape du processus
analytique (conservation des cellules avant extraction des acides nucléiques, extraction,
amplification, marquage, hybridation et lecture) [Hatfield et coll., 2003], a été limitée par :
— l’utilisation d’un protocole analytique standardisé [Diegmann et coll., 2005];
— la présence en quatre exemplaires de chaque sonde sur les puces, limitant les biais liés à
l’étape d’hybridation (normalisation intraplaque).
151
Les puces PIQORTM Skin cDNA comprennent une sélection de 1 302 gènes, représentative des gènes
habituellement exprimés dans la peau saine.
153
Discussion
Enfin, pour que nos résultats soient analysables sur le plan statistique, deux réplicats
biologiques ont été réalisés de façon indépendante pour les trois conditions expérimentales
testées (comparaison du profil transcriptionnel des fibroblastes stimulés par trois souches
différentes de Borrelia avec les fibroblastes témoins non stimulés). L’utilisation d’un nombre
plus important de réplicats biologiques aurait pu permettre la mise en évidence d’un plus
grand nombre de différences intersouches que celles que nous avons observées [Lee et coll.,
2000] ; néanmoins, la normalisation interplaque152 [Simon et coll., 2007], puis l’analyse
statistique globale des données microarrays [Tusher et coll., 2001] – mise en évidence des
gènes différentiellement régulés, et comparaison intersouche des profils transcriptionnels
induits – ont été réalisées en intégrant pour chaque gène les six valeurs disponibles (deux
réplicats biologiques pour trois conditions expérimentales), augmentant ainsi la puissance
globale de l’analyse statistique.
152
Normalisation par centrage de la médiane des log ratios (réalisée par le logiciel BRB-ArrayTools).
154
Discussion
II DISCUSSION SCIENTIFIQUE
1
LA SALIVE DE TIQUE DANS LA TRANSMISSION DE BORRELIA
La transmission de Borrelia par la tique revêt une problématique bien différente de celle
d’autres agents pathogènes, comme certains arbovirus – virus West-Nile, virus de la dengue,
virus du chikungunya – [Schneider et coll., 2008], les plasmodiums responsables du
paludisme [Cohuet et coll., 2010], ou encore les leishmanies [Andrade et coll., 2007],
transmis par l’intermédiaire d’insectes hématophages dont le repas sanguin est de courte
durée. Alors que dans le paludisme par exemple, les sporozoïtes sont déjà présents dans les
glandes salivaires du moustique vecteur (une femelle du genre Anopheles), et sont transmis au
moment même de la piqûre par le moustique [Ghosh et coll., 2009], la transmission de
Borrelia ne survient – au plus tôt – que plusieurs heures après la piqûre de tique – dont le
repas sanguin s’étale quant à lui sur plusieurs jours [Piesman et coll., 1987; Kahl et coll.,
1998; Crippa et coll., 2002; Hojgaard et coll., 2008]. Pendant tout ce laps de temps, les
défenses de la peau ont le temps de s’organiser et de produire leurs effets, et c’est
probablement pourquoi les mécanismes antihémostatiques, antalgiques/anti-inflammatoires et
immunomodulateurs élaborés par la tique pour faire obstacle à ces défenses sont aussi variés
et complexes [Francischetti et coll., 2009]. Bien qu’il semble contre-intuitif qu’une bactérie
aussi fragile que Borrelia puisse survivre et proliférer dans un environnement aussi hostile
que celui représenté par la poche sanguine dans laquelle les pièces piqueuses de la tique sont
insérées et où les défenses de l’hôte tentent de se mettre en place, les propriétés
immunomodulatrices complexes de la salive de tique [Hovius, 2009; Marchal et coll., 2009]
confèrent au contraire aux spirochètes transmis un réel avantage pour leur implantation
cutanée locale initiale, leur multiplication, et leur future dissémination (voir « Contribution de
155
Discussion
la salive de tique aux mécanismes d’échappement de Borrelia », page 108). Les études que
nous avons réalisées sur les deux principales populations de cellules résidentes de la peau, que
représentent respectivement les kératinocytes dans l’épiderme et les fibroblastes dans le
derme, nous ont permis de mettre en évidence deux nouvelles fonctions de la salive de tique.
Effet antialarmine de la salive de tique
Alors que les premiers travaux de notre équipe montraient que la salive de tique inhibe la
réponse inflammatoire des kératinocytes induite par Borrelia [Marchal et coll., 2009], nos
nouveaux travaux, qui viennent compléter ces observations initiales, montrent aussi que la
salive de tique et sa protéine Salp15 inhibent la synthèse par les kératinocytes de plusieurs
chimiokines et de plusieurs peptides antimicrobiens [Marchal et coll., 2011]. Par ailleurs, nos
résultats indiquent que les deux principaux d’entre eux – la défensine hBD-2 et la
cathélicidine LL-37 – n’ont pas d’effet bactéricide sur Borrelia, mais inhibent simplement –
et de façon transitoire uniquement – la mobilité des spirochètes. L’abolition de cet effet sur
les spirochètes ne représente vraisemblablement pas pour Borrelia un avantage direct capital
pour sa multiplication et son développement dans la peau. En revanche, l’inhibition par la
salive de tique de la synthèse de chimiokines et de peptides antimicrobiens, conduisant de
facto à l’abolition de leurs propriétés chimioattractantes (qui en font de véritables signaux de
dangers capables d’activer le système immunitaire) et donc à l’inhibition d’un pan entier du
système d’alerte de la réponse immunitaire innée cutanée [Oppenheim et coll., 2007],
constitue probablement un avantage indirect majeur pour Borrelia. Nous émettons donc
l’hypothèse que la salive de tique et la protéine Salp15 possèdent une activité « antialarmine »
(non décrite jusqu’à présent), qui participe aux mécanismes d’échappement de Borrelia à la
réponse immunitaire innée cutanée.
156
Discussion
Effet lytique de la salive de tique sur les fibroblastes cutanés humains
Alors que, dans notre système expérimental, les effets de la salive de tique sur les
kératinocytes inhibent la synthèse de médiateurs pro-inflammatoires sans qu’aucune altération
morphologique des cellules survienne, l’utilisation de concentrations identiques d’extraits
salivaires sur les cultures de fibroblastes cutanés humains primaires conduit au contraire à une
altération morphologique franche et rapide, aboutissant finalement à la lyse de ces cellules.
Nous avons par ailleurs montré que cet effet lytique de la salive de tique sur les cultures de
fibroblastes est dose-dépendant et de nature protéique, mais non lié à la protéine Salp15. Une
toxicité cellulaire de la salive de tique a précédemment été observée par Hajnickà et coll.,
avec une méthode de préparation des extraits salivaires et des concentrations finales
équivalentes à celles que nous avons utilisées : cette équipe montrait d’une part que la salive
d’I. ricinus (ainsi que celle d’une autre tique dure A. variegatum) inhibe la prolifération d’une
lignée de fibroblastes murins153, et d’autre part que la salive d’A. variegatum testée sur la
même lignée murine ainsi que sur une lignée de fibroblastes humains154 induit l’altération
morphologique puis la lyse de ces cellules [Hajnicka et coll., 2011], de façon similaire à ce
que nous avons observé dans notre étude sur des fibroblastes cutanés humains primaires.
L’altération des fonctions – voire l’atteinte de l’intégrité cellulaire – par la salive de tique
I. scapularis a aussi été décrite sur d’autres types cellulaires, comme les polynucléaires
neutrophiles [Montgomery et coll., 2004], ou les cellules endothéliales [Francischetti et coll.,
2005a].
Les fibroblastes jouent un rôle déterminant dans les mécanismes de cicatrisation cutanée
[Martin, 1997; Singer et coll., 1999] : par le KGF qu’ils synthétisent, les fibroblastes
stimulent les kératinocytes et favorisent la réépithélialisation de la plaie [Werner, 1998] ; par
153
154
Cellules NIH-3T3.
Cellules MRC-5.
157
Discussion
la synthèse de facteurs proangiogéniques – VEGFs155, FGFs156, TGF-β1, angiopoïétine-1 –
[Jain, 2003], les fibroblastes favorisent la revascularisation du tissu lésé ; par leur rôle central
dans les mécanismes de destruction/remodelage de la matrice extracellulaire [Sorrell et coll.,
2009], ainsi que par les propriétés contractiles acquises lors de leur transformation
myofibroblastique [Desmouliere et coll., 2005], les fibroblastes participent à la formation,
puis à la contraction du tissu de granulation. Ainsi, l’effet lytique de la salive de tique sur les
fibroblastes cutanés humains que nous avons mis en évidence in vitro nous laisse envisager
l’hypothèse que cet effet pourrait contribuer in vivo à l’inhibition du processus de cicatrisation
cutanée. Cette activité cytotoxique directe de la salive de tique sur les fibroblastes (non
décrite jusqu’à présent) complète ainsi l’éventail déjà très largement décrit des activités
pharmacologiques et immunomodulatrices de la salive de tique [Francischetti et coll., 2009],
qui – par leurs effets inhibiteurs sur l’hémostase (coagulation, agrégation plaquettaire,
vasoconstriction), la réponse inflammatoire et la réponse immunitaire innée cutanée –
permettent le maintien de la blessure cutanée, la poursuite du repas sanguin durant les
quelques jours que dure celui-ci, et favorisent ainsi indirectement la transmission de Borrelia
dans la peau.
155
156
VEGF : vascular endothelial growth factor.
FGF : fibroblast growth factor.
158
2
Discussion
INFLAMMATION CUTANÉE DANS LA BORRÉLIOSE DE LYME
Il est important de garder à l’esprit que la plupart des effets (pharmacologiques et
immunologiques) de la salive de tique, aussi variés et puissants qu’ils soient [Francischetti et
coll., 2009], sont limités à la fois dans le temps et dans l’espace, à la seule durée du repas
sanguin et à la seule région cutanée concernée par la piqûre de tique. C’est pourquoi les
nouvelles fonctions de la salive de tique que notre travail de recherche a permis de mettre en
évidence (inhibition de la réponse inflammatoire liée à l’effet « antialarmine » sur les
kératinocytes, inhibition possible de la cicatrisation cutanée liée à l’effet cytotoxique direct
sur les fibroblastes) ne sont à considérer que dans le contexte initial de la piqûre de tique et de
la transmission cutanée de Borrelia.
Ainsi, même si la destruction probable des fibroblastes par la salive de tique au site de la
piqûre de tique exclut a priori une participation importante de ces cellules dans le devenir
initial des spirochètes injectés, la réponse transcriptionnelle observée sur nos cultures de
fibroblastes (ou de kératinocytes) après stimulation par Borrelia (mais en absence d’extraits
protéiques de glandes salivaires de tique) est probablement un bon reflet de la réponse in vivo
des fibroblastes (ou des kératinocytes) à l’infection par Borrelia, lorsque les effets de la salive
de tique se sont dissipés après le détachement de la tique et/ou lorsque les spirochètes ayant
migré dans la peau ne sont plus soumis à ces mêmes effets. Parmi l’ensemble des
modifications transcriptionnelles que nous avons observées dans les fibroblastes, la régulation
positive de signaux pro-inflammatoires (comme la cytokine IL-6 et les chimiokines IL-8 et
CXCL1) est probablement un déterminant majeur dans la physiopathologie des lésions
cutanées observées. La synthèse de nombreuses cytokines et chimiokines par les fibroblastes
cutanés humains avait déjà été décrite dans des modèles in vitro [Jones et coll., 1994; Ebnet et
coll., 1997], et des études réalisées à partir de biopsies cutanées de lésions d’érythème
migrant, de lymphocytome borrélien et d’acrodermatite chronique, examinées ex vivo
159
Discussion
[Müllegger et coll., 2000; Müllegger et coll., 2007], confirment également nos observations.
À ce titre, les fibroblastes cutanés humains peuvent être considérés comme de véritables
cellules sentinelles, capables d’initier le recrutement des cellules immunitaires spécialisées au
niveau des sites cutanés concernés par la présence et la multiplication locale de Borrelia.
Une question fondamentale, mais encore non résolue, dans l’interaction de Borrelia avec
les cellules immunitaires spécialisées ou les cellules résidentes comme les fibroblastes, est de
savoir si cette interaction se résume « simplement » à la mise en place des mécanismes de
défense contre la bactérie, ou au contraire si la réponse inflammatoire générée (ou plutôt son
exacerbation) pourrait être la cause des manifestations cliniques initiales et chroniques de la
maladie. Cette question rejoint aussi celle de la persistance extraordinaire de la bactérie dans
le tissu cutané et la survenue possible de manifestations cutanées chroniques de la maladie
(l’ACA) après un intervalle libre potentiel de plusieurs années sans symptômes apparents
[Asbrink et coll., 1986; Brehmer-Andersson et coll., 1998]. En effet, la forte réponse
inflammatoire locale, induite notamment par l’interaction de la bactérie avec les TLRs (ou
d’autres PRRs), observée à la fois en phase initiale ou tardive chronique de la maladie,
pourrait être liée à la persistance de Borrelia dans les tissus lésés et constituer la cause même
des lésions tissulaires. Les données expérimentales indiquant la possibilité d’une
internalisation [Klempner et coll., 1993] et d’une survie intracellulaire [Wu et coll., 2011] de
Borrelia dans les fibroblastes cutanés font de ces cellules un possible « sanctuaire » favorisant
la persistance à long terme de la bactérie dans la peau.
160
3
Discussion
RECHERCHE D’UNE « SIGNATURE » INFLAMMATOIRE LIÉE À L’ORIGINE DE LA SOUCHE
Dans notre étude effectuée sur les fibroblastes, que la souche ait été isolée d’une tique
(N40), d’une lésion cutanée d’érythème migrant (Pbre), ou encore d’une lésion cutanée ACA
(1 408), les profils transcriptionnels induits sur nos cultures de fibroblastes étaient très
similaires. Ainsi, nous n’avons pas réussi à mettre en évidence de « signature »
transcriptionnelle spécifique à l’origine des souches testées.
Néanmoins, l’impact du choix de ces souches sur l’analyse globale des résultats mérite
d’être discuté plus avant. En effet, si l’espèce B. burgdorferi ss est communément isolée de
lésions d’érythème migrant, il n’en va pas de même pour les lésions d’ACA, où l’espèce la
plus fréquemment isolée est – et de loin – B. afzelii, alors que B. burgdorferi ss n’est
qu’exceptionnellement isolée de telles lésions [Picken et coll., 1998]. Ces différences clinicobiologiques sont à mettre en rapport avec l’existence d’un organotropisme relatif lié à
l’espèce de Borrelia en cause [Baranton et coll., 2009]. Il n’est pas exclu qu’une souche de
B. afzelli isolée d’une ACA induise, dans notre modèle expérimental, une stimulation des
fibroblastes différente de celle que nous avons observée. Pour analyser plus en détail ce point,
l’étude des interactions entre Borrelia et fibroblastes mériterait d’être poursuivie avec des
souches d’autres espèces (B. afzelii, B. garinii …) et une méthodologie similaire, même si les
résultats préliminaires obtenus pour tester cette hypothèse semblent indiquer que des souches
de différentes espèces induisent un profil inflammatoire similaire dans notre modèle
expérimental157, et si les études in vivo réalisées par notre équipe n’ont pas permis d’établir un
lien entre le déterminisme évolutif de la maladie et l’espèce de Borrelia responsable de
l’infection [Kern, 2011]. Mais, si d’aucuns peuvent estimer que l’utilisation de trois souches
d’une même espèce (B. burgdorferi ss) est une faiblesse de notre étude, car interdisant de
157
Des souches cliniques de B. afzelii et de B. garinii induisent la synthèse d’IL-8 à des niveaux comparables à
ceux obtenus avec nos trois souches de B. burgdorferi ss de référence (N40, Pbre, 1 408).
161
Discussion
facto la mise en évidence de spécificités liées à l’espèce, ce choix en constitue également une
force, puisque dans notre analyse comparative intersouche, les biais relatifs aux variations
potentiellement induites par la diversité des espèces utilisées sont limités.
Par ailleurs, la catégorisation formelle des souches bactériennes selon leur pouvoir
pathogène réel chez l’homme est problématique. Une des techniques « classiquement »
utilisées pour évaluer la virulence des souches de Borrelia, basée sur l’analyse de l’espace
intergénique de l’ADN ribosomique 16s–23s par PCR-RFLP158 [Liveris et coll., 1999], a été
réalisée sur les trois souches testées par microarray : la souche N40 isolée de tique montre un
profil de type RST159 3 (profil associé aux souches non ou peu disséminantes [Jones et coll.,
2006]), alors que les deux souches cliniques montrent un profil de type RST 1 (profil associé
aux souches disséminantes [Jones et coll., 2006]). L’étude de ce marqueur génétique semble
donc cohérente avec l’origine des souches ; cependant, il est impossible de savoir quel
pourrait être le devenir de la souche N40 si celle-ci était inoculée à l’homme, ou encore si la
souche Pbre (isolée d’un érythème migrant) eut pu être la cause (comme la souche 1 408)
d’une ACA en l’absence de traitement antibiotique instauré précocement après la survenue de
l’érythème migrant. Ainsi, quand bien même une signature transcriptionnelle eût été identifiée
pour l’une ou l’autre des trois souches testées, des conclusions strictes concernant l’impact
d’un potentiel « effet souche » sur le déterminisme de la maladie auraient été difficiles à
poser.
Enfin, toutes les analyses microarrays permettant l’analyse du profil transcriptionnel des
fibroblastes ont été réalisées à l’aide de cellules fibroblastiques dérivées d’un seul et unique
lot cellulaire160 ; or, l’hétérogénéité anatomique [Sorrell et coll., 2009] et tissulaire [Sorrell et
coll., 2004] des fibroblastes dermiques est connue pour être à l’origine de variations
158
159
160
RFLP : restriction length fragment polymorphism.
RST : ribosomal spacer type.
Ce lot de fibroblastes provient précisément de la peau jugale d’un homme âgé de 55 ans.
162
Discussion
concernant les profils d’expression génique de cette population cellulaire [Chang et coll.,
2002; Rinn et coll., 2006; Rinn et coll., 2008]. Par conséquent, les résultats des analyses
microarrays auraient pu être différents, et des variations entre les profils transcriptionnels
induits par les trois souches testées – plus importantes que celles observées dans notre étude –
auraient pu être mises en évidence, si un autre lot de cellules (issues du même patient mais
d’un site anatomique différent, ou tout simplement d’un autre patient) avait été utilisé.
Cependant, le modèle d’étude que nous avons choisi (fibroblastes dermiques isolés d’une
seule région anatomique, mais de toute l’épaisseur du derme) reste intéressant dans la mesure
où Borrelia est susceptible d’interagir aussi bien avec les fibroblastes du derme papillaire que
du derme réticulaire, et ce quel que soit le stade du cycle infectieux des spirochètes (effraction
cutanée lors de la transmission, érythème migrant, ACA). De plus, l’interprétation des
résultats obtenus est facilitée par l’absence de biais liés aux variations intra- et
interindividuelles qu’aurait inévitablement entraînés l’utilisation respective de lots cellulaires
issus de sites anatomiques différents d’un même patient ou de patients différents.
163
4
Discussion
PEAU, IMMUNITÉ ET MALADIES À TRANSMISSION VECTORIELLE
Dans notre travail, nous nous sommes intéressés spécifiquement à l’étude des
interactions entre Borrelia et les cellules résidentes principales de la peau (kératinocytes et
fibroblastes). Néanmoins, dans la peau, les interactions de Borrelia avec l’hôte ne se résument
pas qu’aux seules cellules résidentes majoritaires de la peau : les cellules spécialisées de la
réponse immunitaire sont fortement impliquées dans la réponse de l’hôte à l’infection par
Borrelia. Si les interactions de Borrelia avec les monocytes/macrophages [Cruz et coll., 2008;
Salazar et coll., 2009], les cellules dendritiques [Filgueira et coll., 1996; Suhonen et coll.,
2003], ou encore les lymphocytes [Knigge et coll., 1996; Kalish et coll., 2003; Kinjo et coll.,
2006; Collins et coll., 2008], sont des données largement reprises dans la littérature, d’autres
types cellulaires jusqu’ici peu étudiés dans le cadre la borréliose de Lyme participent
probablement à la réponse de l’hôte contre l’infection et mériteraient d’être étudiés de façon
plus approfondie. C’est le cas notamment des mastocytes [Talkington et coll., 1999], dont le
rôle dans la reconnaissance des pathogènes et les effets sur la modulation de la réponse
immunitaire (innée et adaptative) n’ont été que très récemment mis en évidence [Abraham et
coll., 2010; Kumar et coll., 2010].
Dans la triade hôte/pathogène/vecteur, l’interface cutanée et ses défenses immunitaires
jouent un rôle clé dans la borréliose de Lyme, mais aussi dans de nombreuses autres maladies
à transmission vectorielles – comme l’anaplasmose, la peste, la dengue ou encore le
paludisme – ; la diversité des stratégies d’invasion puis d’échappement aux réponses
immunitaires de l’hôte, que combinent les différents pathogènes à transmission vectorielle et
leurs vecteurs, montre à quel point pathogènes et vecteurs se sont adaptés à leurs hôtes
respectifs [Frischknecht, 2007]. Dans le cadre de ces maladies à transmission vectorielle,
l’étude de l’interface cutanée (et en particulier son versant immunitaire) suscite un intérêt
164
Discussion
croissant dans la communauté scientifique, et les nouvelles techniques d’imagerie in vivo ont
permis d’établir de nouveaux concepts, voire de remettre en question certains paradigmes.
C’est le cas notamment dans l’étude du paludisme. Ainsi, il semblait établi qu’après
l’inoculation cutanée, le parasite quittait rapidement la peau et que la transformation des
sporozoïtes (formes infestantes du parasite injectées avec la salive du moustique vecteur) en
mérozoïtes (formes du parasite capables d’infecter les hématies) ne pouvait survenir que dans
le foie. De nouvelles données indiquent au contraire que le parasite est capable d’établir, au
sein des différentes structures de la peau – épiderme, derme et follicules pileux [Gueirard et
coll., 2010] – une niche dans laquelle survient une transformation complète des sporozoïtes en
mérozoïtes [Gueirard et coll., 2010]. Dans les ganglions lymphatiques de drainage, le parasite
est également capable d’initier une maturation, même si celle-ci n’est que partielle [Amino et
coll., 2006]. Ces nouveaux éléments physiopathologiques clés de l’infection palustre
établissent clairement l’existence d’une véritable « phase cutanée » pré-érythrocytaire dans le
cycle infectieux du parasite [Sinnis et coll., 2008].
Le virus de la dengue, dont la transmission vectorielle est assurée par des moustiques
hématophages du genre Aedes, amorce aussi son processus infectieux par une phase de
multiplication cutanée, qui précède une éventuelle dissémination hématogène du virus
(responsable de la fièvre dengue) et son passage vers les hépatocytes et les cellules
endothéliales (dont l’infection participe aux mécanismes physiopathologiques responsables de
la fièvre hémorragique de dengue [Green et coll., 2006]). Si la « cible » cellulaire cutanée
principale du virus de la dengue demeure les cellules dendritiques immatures (dans lesquelles
il pénètre en utilisant le récepteur DC-SIGN [Tassaneetrithep et coll., 2003]), des données
récentes indiquent que les kératinocytes sont également des cellules permissives pour ce virus
[Surasombatpattana et coll., 2011] (les kératinocytes sont aussi permissifs pour un autre
flavivirius, le virus West Nile, transmis par les moustiques du genre Culex [Lim et coll.,
165
Discussion
2011]). La réponse antivirale des kératinocytes à l’infection par le virus de la dengue
(synthèse d’interférons et de peptides antimicrobiens [Surasombatpattana et coll., 2011])
souligne une fois encore le rôle de sentinelles des cellules résidentes cutanées dans les
mécanismes immunitaires de défense de la peau [Nestle et coll., 2009].
Les leishmanies, protistes flagellés transmis à l’homme par piqûre de certaines espèces
de phlébotomes161 (comprenant les genres Phlebotomus et Lutzomia), sont un autre exemple
de pathogène à transmission vectorielle, dont la compréhension des mécanismes
physiopathologiques impliqués dans l’atteinte cutanée de la maladie a sensiblement évolué au
cours des dernières années. Les leishmanies ont longtemps été considérées comme des
parasites intracellulaires stricts du système réticulo-histiocytaire, mais de nouvelles données
indiquent que les cellules cibles initiales de Leishmania major sont, comme pour A.
phagocytophilum [Dumler et coll., 2005], les polynucléaires neutrophiles [Ritter et coll.,
2009]. Le parasite est non seulement capable de survivre dans ces cellules phagocytaires
[Laufs et coll., 2002], mais il est également transmis par les neutrophiles apoptotiques aux
macrophages [van Zandbergen et coll., 2004], et son « passage » initial dans les
polynucléaires neutrophiles semble nécessaire au maintien de sa virulence [Peters et coll.,
2008]. Les leishmanies se servent ainsi des polynucléaires neutrophiles comme « cheval de
Troie » pour infecter leurs cellules hôtes définitives, les macrophages [Laskay et coll., 2003].
Outre la borréliose de Lyme, ces quelques exemples de pathologies à transmission
vectorielle nous montrent la complexité des mécanismes mis en jeu à la fois par l’organisme
pour se défendre, mais aussi par les pathogènes et leurs vecteurs pour les contourner, et ils
soulignent l’importance de l’interface cutanée dans le déterminisme évolutif des maladies
qu’ils induisent.
161
La transmission des leishmanies à l’hôte vertébré se fait par régurgitation du contenu intestinal lors de la
piqûre de la peau par ces petits insectes diptères.
166
Conclusions
CONCLUSIONS
Les études que nous avons réalisées in vitro nous ont permis de confirmer la participation
des deux principales cellules résidentes de la peau – les kératinocytes et les fibroblastes –,
dans la réaction inflammatoire dont l’infection cutanée à Borrelia s’accompagne. Aucune
« signature » transcriptionnelle liée à la souche n’a pu être mise en évidence dans le modèle
fibroblaste, mais la poursuite de ce travail avec des souches d’espèces différentes pourrait
permettre l’identification de voies transcriptionnelles spécifiques, en lien avec le
déterminisme évolutif de la maladie. De plus, si nous avons identifié les principaux
déterminants antigéniques de Borrelia responsables de la réponse inflammatoire des
kératinocytes (OspC et OspA), il serait intéressant de poursuivre l’étude des déterminants de
surface responsables de la stimulation des fibroblastes. L’utilisation de souches mutantes pour
BBK32, DbpA et DbpB, ou d’autres lipoprotéines de surface pourrait permettre de répondre à
cette question.
Par ailleurs, le modèle expérimental utilisé nous a permis de mettre en évidence deux
nouveaux rôles de la salive de tique : une fonction « antialarmine » sur la réponse des
kératinocytes à l’infection par Borrelia, et une toxicité cellulaire sur les fibroblastes
dermiques, dont les effets directs ou indirects pourraient favoriser la transmission de Borrelia,
son implantation cutanée initiale, et sa dissémination secondaire aux organes cibles. Les effets
de Salp15 étant maintenant bien déterminés, notre modèle expérimental sur kératinocytes
pourrait constituer un bon outil pour la caractérisation et l’étude d’autres protéines
immunomodulatrices de la salive de tique.
L’étude de l’immunité innée cutanée dans la borréliose de Lyme ne se résumant pas aux
seules cellules résidentes majoritaires de la peau, le rôle d’autres cellules, et notamment des
acteurs cellulaires spécialisés principaux de la réponse immunitaire (lymphocytes, cellules
dendritiques, mastocytes …) mériterait d’être approfondi plus avant, en bénéficiant de la
complémentarité des approches expérimentales in vivo et in vitro maîtrisées dans le
laboratoire.
167
Bibliographie
BIBLIOGRAPHIE
Abbott A (2006) Lyme disease: uphill struggle. Nature 439:524-5.
Aberer E, Klade H, Hobisch G (1991a) A clinical, histological, and immunohistochemical
comparison of acrodermatitis chronica atrophicans and morphea. The American Journal of
dermatopathology 13:334-41.
Aberer E, Klade H, Stanek G et coll. (1991b) Borrelia burgdorferi and different types of
morphea. Dermatologica 182:145-54.
Aberer E, Neumann R, Lubec G (1987a) Acrodermatitis chronica atrophicans in association
with lichen sclerosus et atrophicans: tubulo-interstitial nephritis and urinary excretion of
spirochete-like organisms. Acta dermato-venereologica 67:62-5.
Aberer E, Neumann R, Stanek G (1985) Is localised scleroderma a Borrelia infection? Lancet
2:278.
Aberer E, Stanek G (1987b) Histological evidence for spirochetal origin of morphea and
lichen sclerosus et atrophicans. The American Journal of dermatopathology 9:374-9.
Aberer E, Stanek G, Ertl M et coll. (1987c) Evidence for spirochetal origin of circumscribed
scleroderma (morphea). Acta dermato-venereologica 67:225-31.
Abraham SN, St John AL (2010) Mast cell-orchestrated immunity to pathogens. Nature
reviews Immunology 10:440-52.
Adusumilli S, Booth CJ, Anguita J et coll. (2010) Passage through Ixodes scapularis ticks
enhances the virulence of a weakly pathogenic isolate of Borrelia burgdorferi. Infection and
immunity 78:138-44.
Afzelius A (1910) Verhandlungen der Dermatologischen Gesellschaft zu Stockholm. Archiv
fur Dermatologie und Syphilis 101:405-6.
Akimoto S, Ishikawa O, Miyachi Y (1996) The absence of antibodies against Borrelia
burgdorferi in the sera of Japanese patients with localized scleroderma. The Journal of
rheumatology 23:573-4.
Alban PS, Johnson PW, Nelson DR (2000) Serum-starvation-induced changes in protein
synthesis and morphology of Borrelia burgdorferi. Microbiology 146 ( Pt 1):119-27.
Alberts B, Johnson A, Lewis J et coll. (2011) Biologie moléculaire de la cellule. Flammarion
Médecine Sciences.
168
Bibliographie
Alexopoulou L, Thomas V, Schnare M et coll. (2002) Hyporesponsiveness to vaccination
with Borrelia burgdorferi OspA in humans and in TLR1- and TLR2-deficient mice. Nature
medicine 8:878-84.
Amino R, Thiberge S, Martin B et coll. (2006) Quantitative imaging of Plasmodium
transmission from mosquito to mammal. Nature medicine 12:220-4.
Anderson JF (1991) Epizootiology of Lyme borreliosis. Scandinavian journal of infectious
diseases Supplementum 77:23-34.
Anderson JF, Barthold SW, Magnarelli LA (1990) Infectious but nonpathogenic isolate of
Borrelia burgdorferi. Journal of clinical microbiology 28:2693-9.
Andrade BB, de Oliveira CI, Brodskyn CI et coll. (2007) Role of sand fly saliva in human and
experimental leishmaniasis: current insights. Scandinavian journal of immunology 66:122-7.
Andres C, Ziai M, Bruckbauer H et coll. (2010) Acrodermatitis chronica atrophicans in two
children. International journal of dermatology 49:180-3.
Anguita J, Persing DH, Rincon M et coll. (1996) Effect of anti-interleukin 12 treatment on
murine lyme borreliosis. The Journal of clinical investigation 97:1028-34.
Anguita J, Ramamoorthi N, Hovius JW et coll. (2002) Salp15, an Ixodes scapularis salivary
protein, inhibits CD4(+) T cell activation. Immunity 16:849-59.
Antonara S, Chafel RM, LaFrance M et coll. (2007) Borrelia burgdorferi adhesins identified
using in vivo phage display. Molecular microbiology 66:262-76.
Apostolopoulos V, McKenzie IF (2001) Role of the mannose receptor in the immune
response. Current molecular medicine 1:469-74.
Asbrink E (1985) Erythema chronicum migrans Afzelius and acrodermatitis chronica
atrophicans. Early and late manifestations of Ixodes ricinus-borne Borrelia spirochetes. Acta
dermato-venereologica Supplementum 118:1-63.
Asbrink E, Hovmark A, Olsson I (1986) Clinical manifestations of acrodermatitis chronica
atrophicans in 50 Swedish patients. Zentralblatt fur Bakteriologie, Mikrobiologie, und
Hygiene Series A, Medical microbiology, infectious diseases, virology, parasitology 263:25361.
Bäfverstedt B (1943) U ber lymphadenosis benigne cutis, eine klinische une pathologischanatomische Studie. Acta dermato-venereologica
Banchereau J, Bazan F, Blanchard D et coll. (1994) The CD40 antigen and its ligand. Annual
review of immunology 12:881-922.
Bannwarth A (1941) Chronische lymphozytäre Meningitis, entzündliche Polyneuritis und
„Rheumatismus“ Ein Beitrag zum Problem „Allergie und Nervensystem“ in zwei Teilen.
Archiv fur Psychiatrie und Nervenkrankheiten 113:284-376.
169
Bibliographie
Baranton G, De Martino SJ (2009) Borrelia burgdorferi sensu lato diversity and its influence
on pathogenicity in humans. Current problems in dermatology 37:1-17.
Baranton G, Postic D, Saint Girons I et coll. (1992) Delineation of Borrelia burgdorferi sensu
stricto, Borrelia garinii sp. nov., and group VS461 associated with Lyme borreliosis.
International journal of systematic bacteriology 42:378-83.
Barbour AG, Hayes SF (1986) Biology of Borrelia species. Microbiological reviews 50:381400.
Barthold SW, Beck DS, Hansen GM et coll. (1990) Lyme borreliosis in selected strains and
ages of laboratory mice. The Journal of infectious diseases 162:133-8.
Barthold SW, Hodzic E, Tunev S et coll. (2006) Antibody-mediated disease remission in the
mouse model of lyme borreliosis. Infection and immunity 74:4817-25.
Barthold SW, Moody KD, Terwilliger GA et coll. (1988) Experimental Lyme arthritis in rats
infected with Borrelia burgdorferi. The Journal of infectious diseases 157:842-6.
Beaufays J, Adam B, Decrem Y et coll. (2008a) Ixodes ricinus tick lipocalins: identification,
cloning, phylogenetic analysis and biochemical characterization. PLoS One 3:e3941.
Beaufays J, Adam B, Menten-Dedoyart C et coll. (2008b) Ir-LBP, an Ixodes ricinus tick
salivary LTB4-binding lipocalin, interferes with host neutrophil function. PLoS One 3:e3987.
Beermann C, Wunderli-Allenspach H, Groscurth P et coll. (2000) Lipoproteins from Borrelia
burgdorferi applied in liposomes and presented by dendritic cells induce CD8(+) Tlymphocytes in vitro. Cellular immunology 201:124-31.
Behera AK, Hildebrand E, Bronson RT et coll. (2006) MyD88 deficiency results in tissuespecific changes in cytokine induction and inflammation in interleukin-18-independent mice
infected with Borrelia burgdorferi. Infection and immunity 74:1462-70.
Behera AK, Thorpe CM, Kidder JM et coll. (2004) Borrelia burgdorferi-induced expression
of matrix metalloproteinases from human chondrocytes requires mitogen-activated protein
kinase and Janus kinase/signal transducer and activator of transcription signaling pathways.
Infection and immunity 72:2864-71.
Bellet-Edimo R, Betschart B, Gern L (2005) Frequency and efficiency of transovarial and
subsequent transstadial transmissions of Borrelia burgdorferi sensu lato in Ixodes ricinus
ticks. Bulletin de la Société Neuchâteloise des Sciences Naturelles 128:117-25.
Berger BW, Johnson RC, Kodner C et coll. (1992) Cultivation of Borrelia burgdorferi from
erythema migrans lesions and perilesional skin. Journal of clinical microbiology 30:359-61.
Berglund J, Eitrem R, Ornstein K et coll. (1995) An epidemiologic study of Lyme disease in
southern Sweden. The New England journal of medicine 333:1319-27.
170
Bibliographie
Bergstrom S, Bundoc VG, Barbour AG (1989) Molecular analysis of linear plasmid-encoded
major surface proteins, OspA and OspB, of the Lyme disease spirochaete Borrelia
burgdorferi. Molecular microbiology 3:479-86.
Bernardino AL, Myers TA, Alvarez X et coll. (2008) Toll-like receptors: insights into their
possible role in the pathogenesis of lyme neuroborreliosis. Infection and immunity 76:438595.
Birder LA, Perl ER (1994) Cutaneous sensory receptors. Journal of clinical neurophysiology
11:534-52.
Blasius AL, Beutler B (2010) Intracellular toll-like receptors. Immunity 32:305-15.
Bockenstedt LK, Kang I, Chang C et coll. (2001) CD4+ T helper 1 cells facilitate regression
of murine Lyme carditis. Infection and immunity 69:5264-9.
Bodaghi B (2007) Manifestations oculaires de la maladie de Lyme. Médecine et maladies
infectieuses 37:518-22.
Bolz DD, Sundsbak RS, Ma Y et coll. (2004) MyD88 plays a unique role in host defense but
not arthritis development in Lyme disease. Journal of immunology 173:2003-10.
Brandt ME, Riley BS, Radolf JD et coll. (1990) Immunogenic integral membrane proteins of
Borrelia burgdorferi are lipoproteins. Infection and immunity 58:983-91.
Brehmer-Andersson E (1993) Histopathologic patterns of acrodermatitis chronica
atrophicans. Clinics in dermatology 11:385-92.
Brehmer-Andersson E, Hovmark A, Asbrink E (1998) Acrodermatitis chronica atrophicans:
histopathologic findings and clinical correlations in 111 cases. Acta dermato-venereologica
78:207-13.
Brissette CA, Bykowski T, Cooley AE et coll. (2009a) Borrelia burgdorferi RevA antigen
binds host fibronectin. Infection and immunity 77:2802-12.
Brissette CA, Cooley AE, Burns LH et coll. (2008) Lyme borreliosis spirochete Erp proteins,
their known host ligands, and potential roles in mammalian infection. International journal of
medical microbiology 298 Suppl 1:257-67.
Brissette CA, Haupt K, Barthel D et coll. (2009b) Borrelia burgdorferi infection-associated
surface proteins ErpP, ErpA, and ErpC bind human plasminogen. Infection and immunity
77:300-6.
Brissette CA, Verma A, Bowman A et coll. (2009c) The Borrelia burgdorferi outer-surface
protein ErpX binds mammalian laminin. Microbiology 155:863-72.
Brorson O, Brorson SH (1997) Transformation of cystic forms of Borrelia burgdorferi to
normal, mobile spirochetes. Infection 25:240-6.
171
Bibliographie
Brorson O, Brorson SH (1998) In vitro conversion of Borrelia burgdorferi to cystic forms in
spinal fluid, and transformation to mobile spirochetes by incubation in BSK-H medium.
Infection 26:144-50.
Brouqui P, Badiaga S, Raoult D (1996) Eucaryotic cells protect Borrelia burgdorferi from the
action of penicillin and ceftriaxone but not from the action of doxycycline and erythromycin.
Antimicrobial agents and chemotherapy 40:1552-4.
Brouty-Boye D, Pottin-Clemenceau C, Doucet C et coll. (2000) Chemokines and CD40
expression in human fibroblasts. European journal of immunology 30:914-9.
Brown EL, Wooten RM, Johnson BJ et coll. (2001) Resistance to Lyme disease in decorindeficient mice. The Journal of clinical investigation 107:845-52.
Brzonova I, Wollenberg A, Prinz JC (2002) Acrodermatitis chronica atrophicans affecting all
four limbs in an 11-year-old girl. The British journal of dermatology 147:375-8.
Buchwald A (1883) Ein Fall von diffuser idiopathischer Haut-Atrophie. Archiv fur
Dermatologie und Syphilis 10:553-6.
Buechner SA, Rufli T, Erb P (1993) Acrodermatitis chronic atrophicans: a chronic T-cellmediated immune reaction against Borrelia burgdorferi ? Clinical, histologic, and
immunohistochemical study of five cases. Journal of the American Academy of Dermatology
28:399-405.
Bulut Y, Faure E, Thomas L et coll. (2001) Cooperation of Toll-like receptor 2 and 6 for
cellular activation by soluble tuberculosis factor and Borrelia burgdorferi outer surface
protein A lipoprotein: role of Toll-interacting protein and IL-1 receptor signaling molecules in
Toll-like receptor 2 signaling. Journal of immunology 167:987-94.
Bunikis J, Noppa L, Bergstrom S (1995) Molecular analysis of a 66-kDa protein associated
with the outer membrane of Lyme disease Borrelia. FEMS microbiology letters 131:139-45.
Burckhardt JL (1911) Zur Frage der Follikel und Keimzentrenbildung in der haut. Frankfurter
Zeitschrift fur Pathologie 6:352–59.
Burgdorfer W, Barbour AG, Hayes SF et coll. (1982) Lyme disease-a tick-borne
spirochetosis ? Science 216:1317-9.
Burke G, Wikel SK, Spielman A et coll. (2005) Hypersensitivity to ticks and Lyme disease
risk. Emerging infectious diseases 11:36-41.
Cabello FC, Godfrey HP, Newman SA (2007) Hidden in plain sight: Borrelia burgdorferi and
the extracellular matrix. Trends in microbiology 15:350-4.
Canica MM, Nato F, du Merle L et coll. (1993) Monoclonal antibodies for identification of
Borrelia afzelii sp. nov. associated with late cutaneous manifestations of Lyme borreliosis.
Scandinavian journal of infectious diseases 25:441-8.
Capinera JL (2008) Encyclopedia of Entomology. Springer-Verlag New York Inc.
172
Bibliographie
Carlesimo M, Abruzzese C, Narcisi A et coll. (2010) Acrodermatitis chronic atrophicans and
morphea. European journal of dermatology 20:405-7.
Casjens S, Palmer N, van Vugt R et coll. (2000) A bacterial genome in flux: the twelve linear
and nine circular extrachromosomal DNAs in an infectious isolate of the Lyme disease
spirochete Borrelia burgdorferi. Molecular microbiology 35:490-516.
Casjens SR, Fraser-Liggett CM, Mongodin EF et coll. (2011) Whole genome sequence of an
unusual Borrelia burgdorferi sensu lato isolate. Journal of bacteriology 193:1489-90.
Castelli E, Caputo V, Morello V et coll. (2008) Local reactions to tick bites. The American
Journal of dermatopathology 30:241-8.
Cervantes JL, Dunham-Ems SM, La Vake CJ et coll. (2011) Phagosomal signaling by
Borrelia burgdorferi in human monocytes involves Toll-like receptor (TLR) 2 and TLR8
cooperativity and TLR8-mediated induction of IFN-beta. Proceedings of the National
Academy of Sciences of the United States of America 108:3683-8.
Chang HY, Chi JT, Dudoit S et coll. (2002) Diversity, topographic differentiation, and
positional memory in human fibroblasts. Proceedings of the National Academy of Sciences of
the United States of America 99:12877-82.
Chary-Valckenaere I, Jaulhac B, Champigneulle J et coll. (1998) Ultrastructural
demonstration of intracellular localization of Borrelia burgdorferi in Lyme arthritis. British
journal of rheumatology 37:468-70.
Chauhan VS, Sterka DG, Jr., Furr SR et coll. (2009) NOD2 plays an important role in the
inflammatory responses of microglia and astrocytes to bacterial CNS pathogens. Glia 57:41423.
Chmelar J, Oliveira CJ, Rezacova P et coll. (2011) A tick salivary protein targets cathepsin G
and chymase and inhibits host inflammation and platelet aggregation. Blood 117:736-44.
Christen HJ, Hanefeld F, Eiffert H et coll. (1993) Epidemiology and clinical manifestations of
Lyme borreliosis in childhood. A prospective multicentre study with special regard to
neuroborreliosis. Acta paediatrica 386:1-75.
Chu CY, Liu W, Jiang BG et coll. (2008) Novel genospecies of Borrelia burgdorferi sensu
lato from rodents and ticks in southwestern China. Journal of clinical microbiology 46:31303.
Cinco M, Cini B, Murgia R et coll. (2001) Evidence of involvement of the mannose receptor
in adhesion of Borrelia burgdorferi to monocyte/macrophages. Infection and immunity
69:2743-7.
Cluss RG, Silverman DA, Stafford TR (2004) Extracellular secretion of the Borrelia
burgdorferi Oms28 porin and Bgp, a glycosaminoglycan binding protein. Infection and
immunity 72:6279-86.
173
Bibliographie
Coburn J, Chege W, Magoun L et coll. (1999) Characterization of a candidate Borrelia
burgdorferi beta3-chain integrin ligand identified using a phage display library. Molecular
microbiology 34:926-40.
Coburn J, Cugini C (2003) Targeted mutation of the outer membrane protein P66 disrupts
attachment of the Lyme disease agent, Borrelia burgdorferi, to integrin alpha V beta 3.
Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America 100:73016.
Coburn J, Leong JM, Erban JK (1993) Integrin alpha IIb beta 3 mediates binding of the Lyme
disease agent Borrelia burgdorferi to human platelets. Proceedings of the National Academy
of Sciences of the United States of America 90:7059-63.
Codolo G, Amedei A, Steere AC et coll. (2008) Borrelia burgdorferi NapA-driven Th17 cell
inflammation in lyme arthritis. Arthritis and rheumatism 58:3609-17.
Cohuet A, Harris C, Robert V et coll. (2010) Evolutionary forces on Anopheles: what makes a
malaria vector ? Trends in parasitology 26:130-6.
Coleman JL, Gebbia JA, Piesman J et coll. (1997) Plasminogen is required for efficient
dissemination of B. burgdorferi in ticks and for enhancement of spirochetemia in mice. Cell
89:1111-9.
Coleman JL, Roemer EJ, Benach JL (1999) Plasmin-coated Borrelia Burgdorferi degrades
soluble and insoluble components of the mammalian extracellular matrix. Infection and
immunity 67:3929-36.
Coleman JL, Sellati TJ, Testa JE et coll. (1995) Borrelia burgdorferi binds plasminogen,
resulting in enhanced penetration of endothelial monolayers. Infection and immunity 63:247884.
Collares-Pereira M, Couceiro S, Franca I et coll. (2004) First isolation of Borrelia lusitaniae
from a human patient. Journal of clinical microbiology 42:1316-8.
Collins C, Shi C, Russell JQ et coll. (2008) Activation of gamma delta T cells by Borrelia
burgdorferi is indirect via a TLR- and caspase-dependent pathway. Journal of immunology
181:2392-8.
Collins C, Wolfe J, Roessner K et coll. (2005) Lyme arthritis synovial gamma delta T cells
instruct dendritic cells via fas ligand. Journal of immunology 175:5656-65.
Coulson IH, Smith NP, Holden CA (1989) Acrodermatitis chronica atrophicans with
coexisting morphoea. The British journal of dermatology 121:263-9.
Couvreur B, Beaufays J, Charon C et coll. (2008) Variability and action mechanism of a
family of anticomplement proteins in Ixodes ricinus. PLoS One 3:e1400.
Crippa M, Rais O, Gern L (2002) Investigations on the mode and dynamics of transmission
and infectivity of Borrelia burgdorferi sensu stricto and Borrelia afzelii in Ixodes ricinus
ticks. Vector borne and zoonotic diseases 2:3-9.
174
Bibliographie
Crother TR, Champion CI, Whitelegge JP et coll. (2004) Temporal analysis of the antigenic
composition of Borrelia burgdorferi during infection in rabbit skin. Infection and immunity
72:5063-72.
Cruz AR, Moore MW, La Vake CJ et coll. (2008) Phagocytosis of Borrelia burgdorferi, the
Lyme disease spirochete, potentiates innate immune activation and induces apoptosis in
human monocytes. Infection and immunity 76:56-70.
Cugini C, Medrano M, Schwan TG et coll. (2003) Regulation of expression of the Borrelia
burgdorferi beta(3)-chain integrin ligand, P66, in ticks and in culture. Infection and immunity
71:1001-7.
Daix V, Schroeder H, Praet N et coll. (2007) Ixodes ticks belonging to the Ixodes ricinus
complex encode a family of anticomplement proteins. Insect molecular biology 16:155-66.
Das S, Banerjee G, DePonte K et coll. (2001) Salp25D, an Ixodes scapularis antioxidant, is 1
of 14 immunodominant antigens in engorged tick salivary glands. The Journal of infectious
diseases 184:1056-64.
Dattwyler RJ, Volkman DJ, Luft BJ et coll. (1988) Seronegative Lyme disease. Dissociation
of specific T- and B-lymphocyte responses to Borrelia burgdorferi. The New England journal
of medicine 319:1441-6.
Davis GE, Pintar Allen KA, Salazar R et coll. (2001) Matrix metalloproteinase-1 and -9
activation by plasmin regulates a novel endothelial cell-mediated mechanism of collagen gel
contraction and capillary tube regression in three-dimensional collagen matrices. Journal of
cell science 114:917-30.
de Koning J (1993) Histopathologic patterns of erythema migrans and borrelial
lymphocytoma. Clinics in dermatology 11:377-83.
de Koning J, Tazelaar DJ, Hoogkamp-Korstanje JA et coll. (1995) Acrodermatitis chronica
atrophicans: a light and electron microscopic study. Journal of cutaneous pathology 22:23-32.
De Martino S. (2007) Thèse de Doctorat d'Université. Étude in vitro et sur modèle murin de
souches humaines du complexe Borrelia burgdorferi. Université Louis Pasteur, Strasbourg.
de Silva AM, Fikrig E (1995) Growth and migration of Borrelia burgdorferi in Ixodes ticks
during blood feeding. The American journal of tropical medicine and hygiene 53:397-404.
de Silva AM, Telford SR, 3rd, Brunet LR et coll. (1996) Borrelia burgdorferi OspA is an
arthropod-specific transmission-blocking Lyme disease vaccine. The Journal of experimental
medicine 183:271-5.
Dennis DT, Nekomoto TS, Victor JC et coll. (1998) Reported distribution of Ixodes
scapularis and Ixodes pacificus (Acari: Ixodidae) in the United States. Journal of medical
entomology 35:629-38.
175
Bibliographie
Deruaz M, Frauenschuh A, Alessandri AL et coll. (2008) Ticks produce highly selective
chemokine binding proteins with antiinflammatory activity. The Journal of experimental
medicine 205:2019-31.
Desmouliere A, Chaponnier C, Gabbiani G (2005) Tissue repair, contraction, and the
myofibroblast. Wound repair and regeneration 13:7-12.
DiCaudo DJ, Su WP, Marshall WF et coll. (1994) Acrodermatitis chronica atrophicans in the
United States: clinical and histopathologic features of six cases. Cutis 54:81-4.
Diegmann J, Junker K, Gerstmayer B et coll. (2005) Identification of CD70 as a diagnostic
biomarker for clear cell renal cell carcinoma by gene expression profiling, real-time RT-PCR
and immunohistochemistry. European journal of cancer 41:1794-801.
Dillon WI, Saed GM, Fivenson DP (1995) Borrelia burgdorferi DNA is undetectable by
polymerase chain reaction in skin lesions of morphea, scleroderma, or lichen sclerosus et
atrophicus of patients from North America. Journal of the American Academy of
Dermatology 33:617-20.
Diza E, Papa A, Vezyri E et coll. (2004) Borrelia valaisiana in cerebrospinal fluid. Emerging
infectious diseases 10:1692-3.
Dorward DW, Fischer ER, Brooks DM (1997) Invasion and cytopathic killing of human
lymphocytes by spirochetes causing Lyme disease. Clinical infectious diseases 25 Suppl
1:S2-8.
Dumler JS, Choi KS, Garcia-Garcia JC et coll. (2005) Human granulocytic anaplasmosis and
Anaplasma phagocytophilum. Emerging infectious diseases 11:1828-34.
Dunham-Ems SM, Caimano MJ, Pal U et coll. (2009) Live imaging reveals a biphasic mode
of dissemination of Borrelia burgdorferi within ticks. The Journal of clinical investigation
119:3652-65.
Ebnet K, Brown KD, Siebenlist UK et coll. (1997) Borrelia burgdorferi activates nuclear
factor-kappa B and is a potent inducer of chemokine and adhesion molecule gene expression
in endothelial cells and fibroblasts. Journal of immunology 158:3285-92.
Embers ME, Ramamoorthy R, Philipp MT (2004) Survival strategies of Borrelia burgdorferi,
the etiologic agent of Lyme disease. Microbes and infection 6:312-8.
Eyerich S, Eyerich K, Pennino D et coll. (2009) Th22 cells represent a distinct human T cell
subset involved in epidermal immunity and remodeling. The Journal of clinical investigation
119:3573-85.
Fan W, Leonardi CL, Penneys NS (1995) Absence of Borrelia burgdorferi in patients with
localized scleroderma (morphea). Journal of the American Academy of Dermatology 33:6824.
Feder HM, Jr., Johnson BJ, O'Connell S et coll. (2007) A critical appraisal of "chronic Lyme
disease". The New England journal of medicine 357:1422-30.
176
Bibliographie
Fialova A, Cimburek Z, Iezzi G et coll. (2010) Ixodes ricinus tick saliva modulates tick-borne
encephalitis virus infection of dendritic cells. Microbes and infection 12:580-5.
Fikrig E, Barthold SW, Kantor FS et coll. (1990) Protection of mice against the Lyme disease
agent by immunizing with recombinant OspA. Science 250:553-6.
Fikrig E, Feng W, Barthold SW et coll. (2000) Arthropod- and host-specific Borrelia
burgdorferi bbk32 expression and the inhibition of spirochete transmission. Journal of
immunology 164:5344-51.
Fikrig E, Narasimhan S (2006) Borrelia burgdorferi—traveling incognito ? Microbes and
infection 8:1390-9.
Fikrig E, Pal U, Chen M et coll. (2004) OspB antibody prevents Borrelia burgdorferi
colonization of Ixodes scapularis. Infection and immunity 72:1755-9.
Filgueira L, Nestle FO, Rittig M et coll. (1996) Human dendritic cells phagocytose and
process Borrelia burgdorferi. Journal of immunology 157:2998-3005.
Fingerle V, Schulte-Spechtel UC, Ruzic-Sabljic E et coll. (2008) Epidemiological aspects and
molecular characterization of Borrelia burgdorferi s.l. from southern Germany with special
respect to the new species Borrelia spielmanii sp. nov. International journal of medical
microbiology 298:279-90.
Finkel MF, Johnson RC (1990) Borrelia lymphocytoma: a possible North American case.
Wisconsin medical journal 89:683-6.
Fischer JR, LeBlanc KT, Leong JM (2006) Fibronectin binding protein BBK32 of the Lyme
disease spirochete promotes bacterial attachment to glycosaminoglycans. Infection and
immunity 74:435-41.
Flower DR (1996) The lipocalin protein family: structure and function. The Biochemical
journal 318 ( Pt 1):1-14.
Foley DM, Gayek RJ, Skare JT et coll. (1995) Rabbit model of Lyme borreliosis: erythema
migrans, infection-derived immunity, and identification of Borrelia burgdorferi proteins
associated with virulence and protective immunity. The Journal of clinical investigation
96:965-75.
Fraga TR, Barbosa AS, Isaac L (2011) Leptospirosis: aspects of innate immunity,
immunopathogenesis and immune evasion from the complement system. Scandinavian
journal of immunology 73:408-19.
Francischetti IM, Mather TN, Ribeiro JM (2004) Penthalaris, a novel recombinant fiveKunitz tissue factor pathway inhibitor (TFPI) from the salivary gland of the tick vector of
Lyme disease, Ixodes scapularis. Thrombosis and haemostasis 91:886-98.
Francischetti IM, Mather TN, Ribeiro JM (2005a) Tick saliva is a potent inhibitor of
endothelial cell proliferation and angiogenesis. Thrombosis and haemostasis 94:167-74.
177
Bibliographie
Francischetti IM, My Pham V, Mans BJ et coll. (2005b) The transcriptome of the salivary
glands of the female western black-legged tick Ixodes pacificus (Acari: Ixodidae). Insect
biochemistry and molecular biology 35:1142-61.
Francischetti IM, Sa-Nunes A, Mans BJ et coll. (2009) The role of saliva in tick feeding.
Frontiers in bioscience 14:2051-88.
Francischetti IM, Valenzuela JG, Andersen JF et coll. (2002) Ixolaris, a novel recombinant
tissue factor pathway inhibitor (TFPI) from the salivary gland of the tick, Ixodes scapularis:
identification of factor X and factor Xa as scaffolds for the inhibition of factor VIIa/tissue
factor complex. Blood 99:3602-12.
Fraser CM, Casjens S, Huang WM et coll. (1997) Genomic sequence of a Lyme disease
spirochaete, Borrelia burgdorferi. Nature 390:580-6.
Frauenschuh A, Power CA, Deruaz M et coll. (2007) Molecular cloning and characterization
of a highly selective chemokine-binding protein from the tick Rhipicephalus sanguineus. The
Journal of biological chemistry 282:27250-8.
Frischknecht F (2007) The skin as interface in the transmission of arthropod-borne pathogens.
Cellular microbiology 9:1630-40.
Fuchs H, Wallich R, Simon MM et coll. (1994) The outer surface protein A of the spirochete
Borrelia burgdorferi is a plasmin(ogen) receptor. Proceedings of the National Academy of
Sciences of the United States of America 91:12594-8.
Fujiwara H, Fujiwara K, Hashimoto K et coll. (1997) Detection of Borrelia burgdorferi DNA
(B garinii or B afzelii) in morphea and lichen sclerosus et atrophicus tissues of German and
Japanese but not of US patients. Archives of dermatology 133:41-4.
Fukunaga M, Hamase A, Okada K et coll. (1996) Borrelia tanukii sp. nov. and Borrelia
turdae sp. nov. found from Ixodid ticks in Japan: rapid species identification by 16S rRNA
gene-targeted PCR analysis. Microbiology and immunology 40:877-81.
Fung BP, McHugh GL, Leong JM et coll. (1994) Humoral immune response to outer surface
protein C of Borrelia burgdorferi in Lyme disease: role of the immunoglobulin M response in
the serodiagnosis of early infection. Infection and immunity 62:3213-21.
Galindo M, Santiago B, Alcami J et coll. (2001) Hypoxia induces expression of the
chemokines monocyte chemoattractant protein-1 (MCP-1) and IL-8 in human dermal
fibroblasts. Clinical and experimental immunology 123:36-41.
Garg R, Juncadella IJ, Ramamoorthi N et coll. (2006) Cutting edge: CD4 is the receptor for
the tick saliva immunosuppressor, Salp15. Journal of immunology 177:6579-83.
Garin C, Bujadoux D (1922) Paralysie par les tiques. Journal des maladies régnantes à Lyon
77:765-7.
178
Bibliographie
Gebbia JA, Coleman JL, Benach JL (2001) Borrelia spirochetes upregulate release and
activation of matrix metalloproteinase gelatinase B (MMP-9) and collagenase 1 (MMP-1) in
human cells. Infection and immunity 69:456-62.
Georgilis K, Peacocke M, Klempner MS (1992) Fibroblasts protect the Lyme disease
spirochete, Borrelia burgdorferi, from ceftriaxone in vitro. The Journal of infectious diseases
166:440-4.
Gerber MA, Shapiro ED, Burke GS et coll. (1996) Lyme disease in children in southeastern
Connecticut. Pediatric Lyme Disease Study Group. The New England journal of medicine
335:1270-4.
Gern L (2009) Life cycle of Borrelia burgdorferi sensu lato and transmission to humans.
Current problems in dermatology 37:18-30.
Gern L, Rouvinez E, Toutoungi LN et coll. (1997) Transmission cycles of Borrelia
burgdorferi sensu lato involving Ixodes ricinus and/or I. hexagonus ticks and the European
hedgehog, Erinaceus europaeus, in suburban and urban areas in Switzerland. Folia
parasitologica 44:309-14.
Gern L, Toutoungi LN, Hu CM et coll. (1991) Ixodes (Pholeoixodes) hexagonus, an efficient
vector of Borrelia burgdorferi in the laboratory. Medical and veterinary entomology 5:431-5.
Ghosh AK, Jacobs-Lorena M (2009) Plasmodium sporozoite invasion of the mosquito
salivary gland. Current opinion in microbiology 12:394-400.
Gillespie RD, Dolan MC, Piesman J et coll. (2001) Identification of an IL-2 binding protein
in the saliva of the Lyme disease vector tick, Ixodes scapularis. Journal of immunology
166:4319-26.
Girard YA, Fedorova N, Lane RS (2011) Genetic Diversity of Borrelia burgdorferi and
Detection of B. bissettii-Like DNA in Serum of North-Coastal California Residents. Journal
of clinical microbiology 49:945-54.
Girschick HJ, Huppertz HI, Russmann H et coll. (1996) Intracellular persistence of Borrelia
burgdorferi in human synovial cells. Rheumatology international 16:125-32.
Gläser R, Harder J, Lange H et coll. (2005) Antimicrobial psoriasin (S100A7) protects human
skin from Escherichia coli infection. Nature immunology 6:57-64.
Godfrey DI, Berzins SP (2006) NKT cells join the war on Lyme disease. Nature immunology
7:904-6.
Gondolf KB, Mihatsch M, Curschellas E et coll. (1994) Induction of experimental allergic
arthritis with outer surface proteins of Borrelia burgdorferi. Arthritis and rheumatism
37:1070-7.
Goodlad JR, Davidson MM, Gordon P et coll. (2002) Morphoea and Borrelia burgdorferi:
results from the Scottish Highlands in the context of the world literature. Molecular pathology
: MP 55:374-8.
179
Bibliographie
Gordillo-Perez G, Torres J, Solorzano-Santos F et coll. (2007) Borrelia burgdorferi infection
and cutaneous Lyme disease, Mexico. Emerging infectious diseases 13:1556-8.
Green S, Rothman A (2006) Immunopathological mechanisms in dengue and dengue
hemorrhagic fever. Current opinion in infectious diseases 19:429-36.
Grice EA, Segre JA (2011) The skin microbiome. Nature reviews Microbiology 9:244-53.
Grimm D, Tilly K, Byram R et coll. (2004) Outer-surface protein C of the Lyme disease
spirochete: a protein induced in ticks for infection of mammals. Proceedings of the National
Academy of Sciences of the United States of America 101:3142-7.
Gross DM, Steere AC, Huber BT (1998) T helper 1 response is dominant and localized to the
synovial fluid in patients with Lyme arthritis. Journal of immunology 160:1022-8.
Gruntar I, Malovrh T, Murgia R et coll. (2001) Conversion of Borrelia garinii cystic forms to
motile spirochetes in vivo. Acta pathologica, microbiologica, et immunologica Scandinavica
109:383-8.
Gueirard P, Tavares J, Thiberge S et coll. (2010) Development of the malaria parasite in the
skin of the mammalian host. Proceedings of the National Academy of Sciences of the United
States of America 107:18640-5.
Guerau-de-Arellano M, Huber BT (2005) Chemokines and Toll-like receptors in Lyme
disease pathogenesis. Trends Mol Med 11:114-20.
Guo BP, Brown EL, Dorward DW et coll. (1998) Decorin-binding adhesins from Borrelia
burgdorferi. Molecular microbiology 30:711-23.
Guo BP, Norris SJ, Rosenberg LC et coll. (1995) Adherence of Borrelia burgdorferi to the
proteoglycan decorin. Infection and immunity 63:3467-72.
Guo X, Booth CJ, Paley MA et coll. (2009) Inhibition of neutrophil function by two tick
salivary proteins. Infection and immunity 77:2320-9.
Hagman KE, Lahdenne P, Popova TG et coll. (1998) Decorin-binding protein of Borrelia
burgdorferi is encoded within a two-gene operon and is protective in the murine model of
Lyme borreliosis. Infection and immunity 66:2674-83.
Hajnicka V, Vancova I, Kocakova P et coll. (2005) Manipulation of host cytokine network by
ticks: a potential gateway for pathogen transmission. Parasitology 130:333-42.
Hajnicka V, Vancova-Stibraniova I, Slovak M et coll. (2011) Ixodid tick salivary gland
products target host wound healing growth factors. International journal for parasitology
41:213-23.
Hallstrom T, Haupt K, Kraiczy P et coll. (2010) Complement regulator-acquiring surface
protein 1 of Borrelia burgdorferi binds to human bone morphogenic protein 2, several
extracellular matrix proteins, and plasminogen. The Journal of infectious diseases 202:490-8.
180
Bibliographie
Hammerschmidt S, Agarwal V, Kunert A et coll. (2007) The host immune regulator factor H
interacts via two contact sites with the PspC protein of Streptococcus pneumoniae and
mediates adhesion to host epithelial cells. Journal of immunology 178:5848-58.
Hannier S, Liversidge J, Sternberg JM et coll. (2003) Ixodes ricinus tick salivary gland extract
inhibits IL-10 secretion and CD69 expression by mitogen-stimulated murine splenocytes and
induces hyporesponsiveness in B lymphocytes. Parasite immunology 25:27-37.
Hannier S, Liversidge J, Sternberg JM et coll. (2004) Characterization of the B-cell inhibitory
protein factor in Ixodes ricinus tick saliva: a potential role in enhanced Borrelia burgdorferi
transmission. Immunology 113:401-8.
Hansen K, Serup J, Hoybye S (1987) Antibodies to Borrelia burgdorferi and localised
scleroderma. Lancet 1:682.
Harder J, Schröder JM (2002) RNase 7, a novel innate immune defense antimicrobial protein
of healthy human skin. The Journal of biological chemistry 277:46779-84.
Hatfield GW, Hung SP, Baldi P (2003) Differential analysis of DNA microarray gene
expression data. Molecular microbiology 47:871-7.
Haupt K, Kraiczy P, Wallich R et coll. (2007) Binding of human factor H-related protein 1 to
serum-resistant Borrelia burgdorferi is mediated by borrelial complement regulator-acquiring
surface proteins. The Journal of infectious diseases 196:124-33.
He M, Boardman BK, Yan D et coll. (2007) Regulation of expression of the fibronectinbinding protein BBK32 in Borrelia burgdorferi. Journal of bacteriology 189:8377-80.
Hellwage J, Meri T, Heikkila T et coll. (2001) The complement regulator factor H binds to
the surface protein OspE of Borrelia burgdorferi. The Journal of biological chemistry
276:8427-35.
Henningsson AJ, Tjernberg I, Malmvall BE et coll. (2011) Indications of Th1 and Th17
responses in cerebrospinal fluid from patients with Lyme neuroborreliosis: a large
retrospective study. Journal of neuroinflammation 8:36.
Herxheimer K, Hartmann K (1902) U ber Acrodermatitis chronica atrophicans. Archives of
dermatology 61:57-76.
Hirschfeld M, Kirschning CJ, Schwandner R et coll. (1999) Cutting edge: inflammatory
signaling by Borrelia burgdorferi lipoproteins is mediated by toll-like receptor 2. Journal of
immunology 163:2382-6.
Hoesly JM, Mertz LE, Winkelmann RK (1987) Localized scleroderma (morphea) and
antibody to Borrelia burgdorferi. Journal of the American Academy of Dermatology 17:455-8.
Hojgaard A, Eisen RJ, Piesman J (2008) Transmission dynamics of Borrelia burgdorferi ss
during the key third day of feeding by nymphal Ixodes scapularis (Acari: Ixodidae). Journal
of medical entomology 45:732-6.
181
Bibliographie
Holick MF (1988) Skin: site of the synthesis of vitamin D and a target tissue for the active
form, 1,25-dihydroxyvitamin D3. Annals of the New York Academy of Sciences 548:14-26.
Hovius JW (2009) Spitting image: tick saliva assists the causative agent of Lyme disease in
evading host skin's innate immune response. The Journal of investigative dermatology
129:2337-9.
Hovius JW, de Jong MA, den Dunnen J et coll. (2008a) Salp15 binding to DC-SIGN inhibits
cytokine expression by impairing both nucleosome remodeling and mRNA stabilization.
PLoS pathogens 4:e31.
Hovius JW, Ramamoorthi N, Van't Veer C et coll. (2007) Identification of Salp15
homologues in Ixodes ricinus ticks. Vector borne and zoonotic diseases 7:296-303.
Hovius JW, Schuijt TJ, de Groot KA et coll. (2008b) Preferential protection of Borrelia
burgdorferi sensu stricto by a Salp15 homologue in Ixodes ricinus saliva. The Journal of
infectious diseases 198:1189-97.
Hu LT, Eskildsen MA, Masgala C et coll. (2001) Host metalloproteinases in Lyme arthritis.
Arthritis and rheumatism 44:1401-10.
Hubalek Z (2009) Epidemiology of lyme borreliosis. Current problems in dermatology 37:3150.
Hulinska D, Bartak P, Hercogova J et coll. (1994) Electron microscopy of Langerhans cells
and Borrelia burgdorferi in Lyme disease patients. Zentralblatt fur Bakteriologie :
international journal of medical microbiology 280:348-59.
Hyde FW, Johnson RC (1984) Genetic relationship of lyme disease spirochetes to Borrelia,
Treponema, and Leptospira spp. Journal of clinical microbiology 20:151-4.
Jain RK (2003) Molecular regulation of vessel maturation. Nature medicine 9:685-93.
Jaulhac B, Heller R, Limbach FX et coll. (2000) Direct molecular typing of Borrelia
burgdorferi sensu lato species in synovial samples from patients with lyme arthritis. Journal
of clinical microbiology 38:1895-900.
Jenke AC, Stoek LM, Zilbauer M et coll. (2011) Facial palsy: etiology, outcome and
management in children. European journal of paediatric neurology 15:209-13.
Johnson RC, Schmid GP, Hyde FW et coll. (1984) Borrelia burgdorferi sp. nov.: Etiologic
Agent of Lyme Disease. International journal of systematic bacteriology 34:496-7.
Jones KL, Glickstein LJ, Damle N et coll. (2006) Borrelia burgdorferi genetic markers and
disseminated disease in patients with early Lyme disease. Journal of clinical microbiology
44:4407-13.
Jones NC, Germain A, Riley KE et coll. (1994) Borrelia burgdorferi decreases hyaluronan
synthesis but increases IL-6 production by fibroblasts. Microbial pathogenesis 16:261-7.
182
Bibliographie
Julius D, Basbaum AI (2001) Molecular mechanisms of nociception. Nature 413:203-10.
Juncadella IJ, Garg R, Ananthnarayanan SK et coll. (2007) T-cell signaling pathways
inhibited by the tick saliva immunosuppressor, Salp15. FEMS immunology and medical
microbiology 49:433-8.
Jurca T, Ruzic-Sabljic E, Lotric-Furlan S et coll. (1998) Comparison of peripheral and central
biopsy sites for the isolation of Borrelia burgdorferi sensu lato from erythema migrans skin
lesions. Clinical infectious diseases 27:636-8.
Kahl O, Janetzki-Mittmann C, Gray JS et coll. (1998) Risk of infection with Borrelia
burgdorferi sensu lato for a host in relation to the duration of nymphal Ixodes ricinus feeding
and the method of tick removal. Zentralblatt fur Bakteriologie : international journal of
medical microbiology 287:41-52.
Kalish RS, Wood JA, Golde W et coll. (2003) Human T lymphocyte response to Borrelia
burgdorferi infection: no correlation between human leukocyte function antigen type 1
peptide response and clinical status. The Journal of infectious diseases 187:102-8.
Kanitakis J (2002) Anatomy, histology and immunohistochemistry of normal human skin.
European journal of dermatology 12:390-9.
Kapetanovic R, Cavaillon JM (2007) Early events in innate immunity in the recognition of
microbial pathogens. Expert opinion on biological therapy 7:907-18.
Kawabata H, Masuzawa T, Yanagihara Y (1993) Genomic analysis of Borrelia japonica sp.
nov. isolated from Ixodes ovatus in Japan. Microbiology and immunology 37:843-8.
Kawai T, Akira S (2011) Toll-like receptors and their crosstalk with other innate receptors in
infection and immunity. Immunity 34:637-50.
Keane-Myers A, Nickell SP (1995) T cell subset-dependent modulation of immunity to
Borrelia burgdorferi in mice. Journal of immunology 154:1770-6.
Kern A. (2011) Thèse de Doctorat d'Université. Inflammation cutanée lors de la transmission
vectorielle de la borréliose de Lyme : étude sur modèle murin. Université de Strasbourg,
Strasbourg.
Kern A, Collin E, Barthel C et coll. (2011) Tick saliva represses innate immunity and
cutaneous inflammation in a murine model of Lyme disease. Vector borne and zoonotic
diseases 11:1343-50.
Kim JH, Singvall J, Schwarz-Linek U et coll. (2004) BBK32, a fibronectin binding
MSCRAMM from Borrelia burgdorferi, contains a disordered region that undergoes a
conformational change on ligand binding. The Journal of biological chemistry 279:41706-14.
Kindstrand E, Nilsson BY, Hovmark A et coll. (1997) Peripheral neuropathy in acrodermatitis
chronica atrophicans - a late Borrelia manifestation. Acta neurologica Scandinavica 95:33845.
183
Bibliographie
Kinjo Y, Tupin E, Wu D et coll. (2006) Natural killer T cells recognize diacylglycerol
antigens from pathogenic bacteria. Nature immunology 7:978-86.
Klempner MS, Noring R, Epstein MP et coll. (1995) Binding of human plasminogen and
urokinase-type plasminogen activator to the Lyme disease spirochete, Borrelia burgdorferi.
The Journal of infectious diseases 171:1258-65.
Klempner MS, Noring R, Rogers RA (1993) Invasion of human skin fibroblasts by the Lyme
disease spirochete, Borrelia burgdorferi. The Journal of infectious diseases 167:1074-81.
Klenha J, Krs V (1967) Lysozyme in mouse and human skin. The Journal of investigative
dermatology 49:396-9.
Knigge H, Simon MM, Meuer SC et coll. (1996) The outer surface lipoprotein OspA of
Borrelia burgdorferi provides co-stimulatory signals to normal human peripheral CD4+ and
CD8+ T lymphocytes. European journal of immunology 26:2299-303.
Konnai S, Nishikado H, Yamada S et coll. (2011) Molecular identification and expression
analysis of lipocalins from blood feeding taiga tick, Ixodes persulcatus Schulze. Experimental
parasitology 127:467-74.
Korkmaz B, Moreau T, Gauthier F (2008) Neutrophil elastase, proteinase 3 and cathepsin G:
physicochemical properties, activity and physiopathological functions. Biochimie 90:227-42.
Kotsyfakis M, Horka H, Salat J et coll. (2010) The crystal structures of two salivary cystatins
from the tick Ixodes scapularis and the effect of these inhibitors on the establishment of
Borrelia burgdorferi infection in a murine model. Molecular microbiology 77:456-70.
Kotsyfakis M, Karim S, Andersen JF et coll. (2007) Selective cysteine protease inhibition
contributes to blood-feeding success of the tick Ixodes scapularis. The Journal of biological
chemistry 282:29256-63.
Kotsyfakis M, Sa-Nunes A, Francischetti IM et coll. (2006) Antiinflammatory and
immunosuppressive activity of sialostatin L, a salivary cystatin from the tick Ixodes
scapularis. The Journal of biological chemistry 281:26298-307.
Kraiczy P, Skerka C, Kirschfink M et coll. (2001) Immune evasion of Borrelia burgdorferi by
acquisition of human complement regulators FHL-1/reconectin and Factor H. European
journal of immunology 31:1674-84.
Kraiczy P, Skerka C, Kirschfink M et coll. (2002) Immune evasion of Borrelia burgdorferi:
insufficient killing of the pathogens by complement and antibody. International journal of
medical microbiology 291 Suppl 33:141-6.
Krause PJ, Grant-Kels JM, Tahan SR et coll. (2009) Dermatologic changes induced by
repeated Ixodes scapularis bites and implications for prevention of tick-borne infection.
Vector borne and zoonotic diseases 9:603-10.
184
Bibliographie
Krocova Z, Macela A, Hernychova L et coll. (2003) Tick salivary gland extract accelerates
proliferation of Francisella tularensis in the host. The Journal of parasitology 89:14-20.
Krumdieck R, Hook M, Rosenberg LC et coll. (1992) The proteoglycan decorin binds C1q
and inhibits the activity of the C1 complex. Journal of immunology 149:3695-701.
Kubes M, Kocakova P, Slovak M et coll. (2002) Heterogeneity in the effect of different
Ixodid tick species on human natural killer cell activity. Parasite immunology 24:23-8.
Kumar V, Sharma A (2010) Mast cells: emerging sentinel innate immune cells with diverse
role in immunity. Molecular immunology 48:14-25.
Labandeira-Rey M, Seshu J, Skare JT (2003) The absence of linear plasmid 25 or 28-1 of
Borrelia burgdorferi dramatically alters the kinetics of experimental infection via distinct
mechanisms. Infection and immunity 71:4608-13.
Lagal V, Portnoi D, Faure G et coll. (2006) Borrelia burgdorferi sensu stricto invasiveness is
correlated with OspC-plasminogen affinity. Microbes and infection 8:645-52.
Lam TT, Nguyen TP, Montgomery RR et coll. (1994) Outer surface proteins E and F of
Borrelia burgdorferi, the agent of Lyme disease. Infection and immunity 62:290-8.
Laskay T, van Zandbergen G, Solbach W (2003) Neutrophil granulocytes—Trojan horses for
Leishmania major and other intracellular microbes ? Trends in microbiology 11:210-4.
Laufs H, Muller K, Fleischer J et coll. (2002) Intracellular survival of Leishmania major in
neutrophil granulocytes after uptake in the absence of heat-labile serum factors. Infection and
immunity 70:826-35.
Lawrenz MB, Wooten RM, Norris SJ (2004) Effects of vlsE complementation on the
infectivity of Borrelia burgdorferi lacking the linear plasmid lp28-1. Infection and immunity
72:6577-85.
Lawrie CH, Randolph SE, Nuttall PA (1999) Ixodes ticks: serum species sensitivity of
anticomplement activity. Experimental parasitology 93:207-14.
Le Fleche A, Postic D, Girardet K et coll. (1997) Characterization of Borrelia lusitaniae sp.
nov. by 16S ribosomal DNA sequence analysis. International journal of systematic
bacteriology 47:921-5.
Leboulle G, Crippa M, Decrem Y et coll. (2002) Characterization of a novel salivary
immunosuppressive protein from Ixodes ricinus ticks. The Journal of biological chemistry
277:10083-9.
Lee ML, Kuo FC, Whitmore GA et coll. (2000) Importance of replication in microarray gene
expression studies: statistical methods and evidence from repetitive cDNA hybridizations.
Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America 97:9834-9.
Lee WY, Moriarty TJ, Wong CH et coll. (2010) An intravascular immune response to
Borrelia burgdorferi involves Kupffer cells and iNKT cells. Nature immunology 11:295-302.
185
Bibliographie
Lenormand C, Jaulhac B, De Martino S et coll. (2009) Species of Borrelia burgdorferi
complex that cause borrelial lymphocytoma in France. The British journal of dermatology
161:174-6.
Letrilliart L, Ragon B, Hanslik T et coll. (2005) Lyme disease in France: a primary care-based
prospective study. Epidemiology and infection 133:935-42.
Li X, Liu X, Beck DS et coll. (2006) Borrelia burgdorferi lacking BBK32, a fibronectinbinding protein, retains full pathogenicity. Infection and immunity 74:3305-13.
Liang FT, Brown EL, Wang T et coll. (2004a) Protective niche for Borrelia burgdorferi to
evade humoral immunity. The American journal of pathology 165:977-85.
Liang FT, Jacobs MB, Bowers LC et coll. (2002a) An immune evasion mechanism for
spirochetal persistence in Lyme borreliosis. The Journal of experimental medicine 195:41522.
Liang FT, Nelson FK, Fikrig E (2002b) Molecular adaptation of Borrelia burgdorferi in the
murine host. The Journal of experimental medicine 196:275-80.
Liang FT, Yan J, Mbow ML et coll. (2004b) Borrelia burgdorferi changes its surface
antigenic expression in response to host immune responses. Infection and immunity 72:575967.
Lim PY, Behr MJ, Chadwick CM et coll. (2011) Keratinocytes are cell targets of West Nile
virus in vivo. Journal of virology 85:5197-201.
Lima CM, Zeidner NS, Beard CB et coll. (2005) Differential infectivity of the Lyme disease
spirochete Borrelia burgdorferi derived from Ixodes scapularis salivary glands and midgut.
Journal of medical entomology 42:506-10.
Lin B, Kidder JM, Noring R et coll. (2001) Differences in synovial fluid levels of matrix
metalloproteinases suggest separate mechanisms of pathogenesis in Lyme arthritis before and
after antibiotic treatment. The Journal of infectious diseases 184:174-80.
Lipschütz B (1913) Uber eine seltene Erythemform (erythema chronicum migrans). Archiv
fur Dermatologie und Syphilis 118:349-56.
Lipsker D (2007) Aspects dermatologiques au cours de la maladie de Lyme. Médecine et
maladies infectieuses 37:540-7.
Liu N, Montgomery RR, Barthold SW et coll. (2004) Myeloid differentiation antigen 88
deficiency impairs pathogen clearance but does not alter inflammation in Borrelia
burgdorferi-infected mice. Infection and immunity 72:3195-203.
Livengood JA, Gilmore RD, Jr. (2006) Invasion of human neuronal and glial cells by an
infectious strain of Borrelia burgdorferi. Microbes and infection 8:2832-40.
186
Bibliographie
Liveris D, Varde S, Iyer R et coll. (1999) Genetic diversity of Borrelia burgdorferi in lyme
disease patients as determined by culture versus direct PCR with clinical specimens. Journal
of clinical microbiology 37:565-9.
Lorena D, Uchio K, Costa AM et coll. (2002) Normal scarring: importance of myofibroblasts.
Wound repair and regeneration 10:86-92.
Ma Y, Sturrock A, Weis JJ (1991) Intracellular localization of Borrelia burgdorferi within
human endothelial cells. Infection and immunity 59:671-8.
Maas-Szabowski N, Fusenig NE (1996) Interleukin-1-induced growth factor expression in
postmitotic and resting fibroblasts. The Journal of investigative dermatology 107:849-55.
Maas-Szabowski N, Szabowski A, Stark HJ et coll. (2001) Organotypic cocultures with
genetically modified mouse fibroblasts as a tool to dissect molecular mechanisms regulating
keratinocyte growth and differentiation. The Journal of investigative dermatology 116:81620.
Machackova M, Obornik M, Kopecky J (2006) Effect of salivary gland extract from Ixodes
ricinus ticks on the proliferation of Borrelia burgdorferi sensu stricto in vivo. Folia
parasitologica 53:153-8.
Magnarelli LA, Anderson JF, Fish D (1987) Transovarial transmission of Borrelia
burgdorferi in Ixodes dammini (Acari:Ixodidae). The Journal of infectious diseases 156:2346.
Male D, Brostoff J, Roth DB et coll. (2007) Immunologie. Elsevier.
Malhotra R, Ward M, Sim RB et coll. (1999) Identification of human complement Factor H
as a ligand for L-selectin. The Biochemical journal 341 ( Pt 1):61-9.
Mancuso G, Gambuzza M, Midiri A et coll. (2009) Bacterial recognition by TLR7 in the
lysosomes of conventional dendritic cells. Nature immunology 10:587-94.
Marchal C. (2009) Thèse de Doctorat d'Université. Inflammation cutanée et borréliose de
Lyme : ro le de l'immunité innée et de la tique dans la transmission à l'homme de Borrelia
burgdorferi. Université de Strasbourg, Strasbourg.
Marchal C, Schramm F, Kern A et coll. (2011) Antialarmin effect of tick saliva during the
transmission of Lyme disease. Infection and immunity 79:774-85.
Marchal CM, Luft BJ, Yang X et coll. (2009) Defensin is suppressed by tick salivary gland
extract during the in vitro interaction of resident skin cells with Borrelia burgdorferi. The
Journal of investigative dermatology 129:2515-7.
Marconi RT, Liveris D, Schwartz I (1995) Identification of novel insertion elements,
restriction fragment length polymorphism patterns, and discontinuous 23S rRNA in Lyme
disease spirochetes: phylogenetic analyses of rRNA genes and their intergenic spacers in
Borrelia japonica sp. nov. and genomic group 21038 (Borrelia andersonii sp. nov.) isolates.
Journal of clinical microbiology 33:2427-34.
187
Bibliographie
Margos G, Hojgaard A, Lane RS et coll. (2010) Multilocus sequence analysis of Borrelia
bissettii strains from North America reveals a new Borrelia species, Borrelia kurtenbachii.
Ticks and tick-borne diseases 1:151-8.
Margos G, Vollmer SA, Cornet M et coll. (2009) A new Borrelia species defined by
multilocus sequence analysis of housekeeping genes. Applied and environmental
microbiology 75:5410-6.
Marinkovich MP, Keene DR, Rimberg CS et coll. (1993) Cellular origin of the dermalepidermal basement membrane. Developmental dynamic 197:255-67.
Marsch WC, Mayet A, Wolter M (1993) Cutaneous fibroses induced by Borrelia burgdorferi.
The British journal of dermatology 128:674-8.
Martin P (1997) Wound healing–aiming for perfect skin regeneration. Science 276:75-81.
Masuzawa T, Takada N, Kudeken M et coll. (2001) Borrelia sinica sp. nov., a lyme diseaserelated Borrelia species isolated in China. International journal of systematic and
evolutionary microbiology 51:1817-24.
Matuschka FR, Fischer P, Heiler M et coll. (1992) Stage-associated risk of transmission of the
Lyme disease spirochete by European Ixodes ticks. Parasitology research 78:695-8.
Matyniak JE, Reiner SL (1995) T helper phenotype and genetic susceptibility in experimental
Lyme disease. The Journal of experimental medicine 181:1251-4.
McQuibban GA, Gong JH, Wong JP et coll. (2002) Matrix metalloproteinase processing of
monocyte chemoattractant proteins generates CC chemokine receptor antagonists with antiinflammatory properties in vivo. Blood 100:1160-7.
Medzhitov R, Preston-Hurlburt P, Janeway CA, Jr. (1997) A human homologue of the
Drosophila Toll protein signals activation of adaptive immunity. Nature 388:394-7.
Meis JF, Koopman R, van Bergen B et coll. (1993) No evidence for a relation between
Borrelia burgdorferi infection and old lesions of localized scleroderma (morphea). Archives of
dermatology 129:386-7.
Mermod C, Aeschilimann A, Graf JF (1975) Écologie et éthologie d'Ixodes ricinus L. en
Suisse. Deuxieme note: comparaison des populations 1972 et 1973. Acarologia 16:612-20.
Miklossy J, Kasas S, Zurn AD et coll. (2008) Persisting atypical and cystic forms of Borrelia
burgdorferi and local inflammation in Lyme neuroborreliosis. Journal of neuroinflammation
5:40.
Miller JC, Narayan K, Stevenson B et coll. (2005) Expression of Borrelia burgdorferi erp
genes during infection of non-human primates. Microbial pathogenesis 39:27-33.
188
Bibliographie
Miller JC, Stevenson B (2006) Borrelia burgdorferi erp genes are expressed at different
levels within tissues of chronically infected mammalian hosts. International journal of
medical microbiology 296 Suppl 40:185-94.
Montgomery RR, Lusitani D, De Boisfleury Chevance A et coll. (2004) Tick saliva reduces
adherence and area of human neutrophils. Infection and immunity 72:2989-94.
Montgomery RR, Nathanson MH, Malawista SE (1993) The fate of Borrelia burgdorferi, the
agent for Lyme disease, in mouse macrophages. Destruction, survival, recovery. Journal of
immunology 150:909-15.
Montgomery RR, Nathanson MH, Malawista SE (1994) Fc- and non-Fc-mediated
phagocytosis of Borrelia burgdorferi by macrophages. The Journal of infectious diseases
170:890-3.
Moore MW, Cruz AR, LaVake CJ et coll. (2007) Phagocytosis of Borrelia burgdorferi and
Treponema pallidum potentiates innate immune activation and induces gamma interferon
production. Infection and immunity 75:2046-62.
Moreno C, Kutzner H, Palmedo G et coll. (2003) Interstitial granulomatous dermatitis with
histiocytic pseudorosettes: a new histopathologic pattern in cutaneous borreliosis. Detection
of Borrelia burgdorferi DNA sequences by a highly sensitive PCR-ELISA. Journal of the
American Academy of Dermatology 48:376-84.
Motaleb MA, Corum L, Bono JL et coll. (2000) Borrelia burgdorferi periplasmic flagella
have both skeletal and motility functions. Proceedings of the National Academy of Sciences of
the United States of America 97:10899-904.
Müllegger RR, Glatz M (2008) Skin manifestations of Lyme borreliosis: diagnosis and
management. American journal of clinical dermatology 9:355-68.
Müllegger RR, McHugh G, Ruthazer R et coll. (2000) Differential expression of cytokine
mRNA in skin specimens from patients with erythema migrans or acrodermatitis chronica
atrophicans. The Journal of investigative dermatology 115:1115-23.
Müllegger RR, Means TK, Shin JJ et coll. (2007) Chemokine signatures in the skin disorders
of Lyme borreliosis in Europe: predominance of CXCL9 and CXCL10 in erythema migrans
and acrodermatitis and CXCL13 in lymphocytoma. Infection and immunity 75:4621-8.
Nahimana I, Gern L, Blanc DS et coll. (2004) Risk of Borrelia burgdorferi infection in
western Switzerland following a tick bite. European journal of clinical microbiology &
infectious diseases 23:603-8.
Narasimhan S, Koski RA, Beaulieu B et coll. (2002) A novel family of anticoagulants from
the saliva of Ixodes scapularis. Insect molecular biology 11:641-50.
Nazareth RA, Tomaz LS, Ortiz-Costa S et coll. (2006) Antithrombotic properties of Ixolaris,
a potent inhibitor of the extrinsic pathway of the coagulation cascade. Thrombosis and
haemostasis 96:7-13.
189
Bibliographie
Nazario S, Das S, de Silva AM et coll. (1998) Prevention of Borrelia burgdorferi
transmission in guinea pigs by tick immunity. The American journal of tropical medicine and
hygiene 58:780-5.
Neelakanta G, Li X, Pal U et coll. (2007) Outer surface protein B is critical for Borrelia
burgdorferi adherence and survival within Ixodes ticks. PLoS pathogens 3:e33.
Nefedova VV, Korenberg EI, Gorelova NB et coll. (2004) Studies on the transovarial
transmission of Borrelia burgdorferi sensu lato in the taiga tick Ixodes persulcatus. Folia
parasitologica 51:67-71.
Nestle FO, Di Meglio P, Qin JZ et coll. (2009) Skin immune sentinels in health and disease.
Nature reviews Immunology 9:679-91.
Nigrovic LE, Thompson KM (2007) The Lyme vaccine: a cautionary tale. Epidemiology and
infection 135:1-8.
Niyonsaba F, Ushio H, Nakano N et coll. (2007) Antimicrobial peptides human betadefensins stimulate epidermal keratinocyte migration, proliferation and production of
proinflammatory cytokines and chemokines. The Journal of investigative dermatology
127:594-604.
Norgard MV, Riley BS, Richardson JA et coll. (1995) Dermal inflammation elicited by
synthetic analogs of Treponema pallidum and Borrelia burgdorferi lipoproteins. Infection and
immunity 63:1507-15.
Norman MU, Moriarty TJ, Dresser AR et coll. (2008) Molecular mechanisms involved in
vascular interactions of the Lyme disease pathogen in a living host. PLoS pathogens
4:e1000169.
Norris SJ, Carter CJ, Howell JK et coll. (1992) Low-passage-associated proteins of Borrelia
burgdorferi B31: characterization and molecular cloning of OspD, a surface-exposed,
plasmid-encoded lipoprotein. Infection and immunity 60:4662-72.
Nuttall PA, Labuda M (2004) Tick-host interactions: saliva-activated transmission.
Parasitology 129 Suppl:S177-89.
Ogden NH, Lindsay LR, Morshed M et coll. (2008) La borréliose de Lyme au Canada : un
problème grandissant. Relevé des maladies transmissibles au Canada 34:1-19.
Ohnishi J, Piesman J, de Silva AM (2001) Antigenic and genetic heterogeneity of Borrelia
burgdorferi populations transmitted by ticks. Proceedings of the National Academy of
Sciences of the United States of America 98:670-5.
Olson CM, Jr., Bates TC, Izadi H et coll. (2009) Local production of IFN-gamma by invariant
NKT cells modulates acute Lyme carditis. Journal of immunology 182:3728-34.
Oosting M, Berende A, Sturm P et coll. (2010) Recognition of Borrelia burgdorferi by NOD2
is central for the induction of an inflammatory reaction. The Journal of infectious diseases
201:1849-58.
190
Bibliographie
Oppenheim JJ, Tewary P, de la Rosa G et coll. (2007) Alarmins initiate host defense.
Advances in experimental medicine and biology 601:185-94.
Oschmann P, Dorndorf W, Hornig C et coll. (1998) Stages and syndromes of
neuroborreliosis. Journal of neurology 245:262-72.
Pachner AR, Delaney E, O'Neill T et coll. (1995) Inoculation of nonhuman primates with the
N40 strain of Borrelia burgdorferi leads to a model of Lyme neuroborreliosis faithful to the
human disease. Neurology 45:165-72.
Pachner AR, Itano A, Ricalton N (1991) An outer surface protein is a major T cell antigen in
experimental Lyme disease in CB6F1 mice. Annals of the New York Academy of Sciences
636:393-5.
Pal U, Li X, Wang T et coll. (2004a) TROSPA, an Ixodes scapularis receptor for Borrelia
burgdorferi. Cell 119:457-68.
Pal U, Montgomery RR, Lusitani D et coll. (2001) Inhibition of Borrelia burgdorferi-tick
interactions in vivo by outer surface protein A antibody. Journal of immunology 166:7398403.
Pal U, Yang X, Chen M et coll. (2004b) OspC facilitates Borrelia burgdorferi invasion of
Ixodes scapularis salivary glands. The Journal of clinical investigation 113:220-30.
Palmer GH, Bankhead T, Lukehart SA (2009) 'Nothing is permanent but change'- antigenic
variation in persistent bacterial pathogens. Cellular microbiology 11:1697-705.
Parks WC, Wilson CL, Lopez-Boado YS (2004) Matrix metalloproteinases as modulators of
inflammation and innate immunity. Nature reviews Immunology 4:617-29.
Parola P, Raoult D (2001) Ticks and tickborne bacterial diseases in humans: an emerging
infectious threat. Clinical infectious diseases 32:897-928.
Parveen N, Leong JM (2000) Identification of a candidate glycosaminoglycan-binding
adhesin of the Lyme disease spirochete Borrelia burgdorferi. Molecular microbiology
35:1220-34.
Paster BJ, Dewhirst FE (2000) Phylogenetic foundation of spirochetes. Journal of molecular
microbiology and biotechnology 2:341-4.
Patti JM, Allen BL, McGavin MJ et coll. (1994) MSCRAMM-mediated adherence of
microorganisms to host tissues. Annual review of microbiology 48:585-617.
Pausa M, Pellis V, Cinco M et coll. (2003) Serum-resistant strains of Borrelia burgdorferi
evade complement-mediated killing by expressing a CD59-like complement inhibitory
molecule. Journal of immunology 170:3214-22.
Pechova J, Stepanova G, Kovar L et coll. (2002) Tick salivary gland extract-activated
transmission of Borrelia afzelii spirochaetes. Folia parasitologica 49:153-9.
191
Bibliographie
Pejler G, Abrink M, Ringvall M et coll. (2007) Mast cell proteases. Advances in immunology
95:167-255.
Pérez-Eid C (2007) Les tiques : identification, biologie, importance médicale et vétérinaire.
Tec & Doc Lavoisier.
Perry AK, Chen G, Zheng D et coll. (2005) The host type I interferon response to viral and
bacterial infections. Cell research 15:407-22.
Peters NC, Egen JG, Secundino N et coll. (2008) In vivo imaging reveals an essential role for
neutrophils in leishmaniasis transmitted by sand flies. Science 321:970-4.
Petzke MM, Brooks A, Krupna MA et coll. (2009) Recognition of Borrelia burgdorferi, the
Lyme disease spirochete, by TLR7 and TLR9 induces a type I IFN response by human
immune cells. Journal of immunology 183:5279-92.
Pflieger D, Chabane S, Gaillard O et coll. (2006) Comparative proteomic analysis of
extracellular matrix proteins secreted by two types of skin fibroblasts. Proteomics 6:5868-79.
Philipp MT, Aydintug MK, Bohm RP, Jr. et coll. (1993) Early and early disseminated phases
of Lyme disease in the rhesus monkey: a model for infection in humans. Infection and
immunity 61:3047-59.
Pick PJ (1894) Uber eine neue Krankheit "Erythromelie". Verhandlungen der Gesellschaft
deutscher Naturforscher 66:336.
Picken RN, Strle F, Picken MM et coll. (1998) Identification of three species of Borrelia
burgdorferi sensu lato (B. burgdorferi sensu stricto, B. garinii, and B. afzelii) among isolates
from acrodermatitis chronica atrophicans lesions. The Journal of investigative dermatology
110:211-4.
Picker LJ, Kishimoto TK, Smith CW et coll. (1991) ELAM-1 is an adhesion molecule for
skin-homing T cells. Nature 349:796-9.
Piesman J, Mather TN, Sinsky RJ et coll. (1987) Duration of tick attachment and Borrelia
burgdorferi transmission. Journal of clinical microbiology 25:557-8.
Piesman J, Schneider BS, Zeidner NS (2001) Use of quantitative PCR to measure density of
Borrelia burgdorferi in the midgut and salivary glands of feeding tick vectors. Journal of
clinical microbiology 39:4145-8.
Postic D, Garnier M, Baranton G (2007) Multilocus sequence analysis of atypical Borrelia
burgdorferi sensu lato isolates – description of Borrelia californiensis sp. nov., and
genomospecies 1 and 2. International journal of medical microbiology 297:263-71.
Postic D, Ras NM, Lane RS et coll. (1998) Expanded diversity among Californian borrelia
isolates and description of Borrelia bissettii sp. nov. (formerly Borrelia group DN127).
Journal of clinical microbiology 36:3497-504.
192
Bibliographie
Prevot PP, Adam B, Boudjeltia KZ et coll. (2006) Anti-hemostatic effects of a serpin from the
saliva of the tick Ixodes ricinus. The Journal of biological chemistry 281:26361-9.
Prevot PP, Beschin A, Lins L et coll. (2009) Exosites mediate the anti-inflammatory effects of
a multifunctional serpin from the saliva of the tick Ixodes ricinus. The FEBS journal
276:3235-46.
Probert WS, Allsup KM, LeFebvre RB (1995) Identification and characterization of a surfaceexposed, 66-kilodalton protein from Borrelia burgdorferi. Infection and immunity 63:1933-9.
Probert WS, Johnson BJ (1998) Identification of a 47 kDa fibronectin-binding protein
expressed by Borrelia burgdorferi isolate B31. Molecular microbiology 30:1003-15.
Proksch E, Brandner JM, Jensen JM (2008) The skin: an indispensable barrier. Experimental
dermatology 17:1063-72.
Puechal X, Sibilia J (2009) What should be done in case of persistent symptoms after
adequate antibiotic treatment for Lyme disease ? Current problems in dermatology 37:191-9.
Raibaud S, Schwarz-Linek U, Kim JH et coll. (2005) Borrelia burgdorferi binds fibronectin
through a tandem beta-zipper, a common mechanism of fibronectin binding in staphylococci,
streptococci, and spirochetes. The Journal of biological chemistry 280:18803-9.
Ramamoorthi N, Narasimhan S, Pal U et coll. (2005) The Lyme disease agent exploits a tick
protein to infect the mammalian host. Nature 436:573-7.
Ranki A, Aavik E, Peterson P et coll. (1994) Successful amplification of DNA specific for
Finnish Borrelia burgdorferi isolates in erythema chronicum migrans but not in circumscribed
scleroderma lesions. The Journal of investigative dermatology 102:339-45.
Ribeiro JM, Makoul GT, Levine J et coll. (1985) Antihemostatic, antiinflammatory, and
immunosuppressive properties of the saliva of a tick, Ixodes dammini. The Journal of
experimental medicine 161:332-44.
Ribeiro JM, Mather TN (1998) Ixodes scapularis: salivary kininase activity is a metallo
dipeptidyl carboxypeptidase. Experimental parasitology 89:213-21.
Ribeiro JM, Spielman A (1986) Ixodes dammini: salivary anaphylatoxin inactivating activity.
Experimental parasitology 62:292-7.
Ribeiro JM, Weis JJ, Telford SR, 3rd (1990) Saliva of the tick Ixodes dammini inhibits
neutrophil function. Experimental parasitology 70:382-8.
Richter D, Schlee DB, Allgower R et coll. (2004) Relationships of a novel Lyme disease
spirochete, Borrelia spielmani sp. nov., with its hosts in Central Europe. Applied and
environmental microbiology 70:6414-9.
Rijpkema SG, Tazelaar DJ, Molkenboer MJ et coll. (1997) Detection of Borrelia afzelii,
Borrelia burgdorferi sensu stricto, Borrelia garinii and group VS116 by PCR in skin biopsies
193
Bibliographie
of patients with erythema migrans and acrodermatitis chronica atrophicans. Clinical
microbiology and infection 3:109-16.
Rinn JL, Bondre C, Gladstone HB et coll. (2006) Anatomic demarcation by positional
variation in fibroblast gene expression programs. PLoS genetics 2:e119.
Rinn JL, Wang JK, Liu H et coll. (2008) A systems biology approach to anatomic diversity of
skin. The Journal of investigative dermatology 128:776-82.
Ritter U, Frischknecht F, van Zandbergen G (2009) Are neutrophils important host cells for
Leishmania parasites ? Trends in parasitology 25:505-10.
Rosa PA, Tilly K, Stewart PE (2005) The burgeoning molecular genetics of the Lyme disease
spirochaete. Nature reviews Microbiology 3:129-43.
Rousselle JC, Callister SM, Schell RF et coll. (1998) Borreliacidal antibody production
against outer surface protein C of Borrelia burgdorferi. The Journal of infectious diseases
178:733-41.
Rudenko N, Golovchenko M, Grubhoffer L et coll. (2011) Borrelia carolinensis sp. nov., a
novel species of the Borrelia burgdorferi sensu lato complex isolated from rodents and a tick
from the south-eastern USA. International journal of systematic and evolutionary
microbiology 61:381-3.
Rudenko N, Golovchenko M, Lin T et coll. (2009a) Delineation of a new species of the
Borrelia burgdorferi sensu lato complex, Borrelia americana sp. nov. Journal of clinical
microbiology 47:3875-80.
Rudenko N, Golovchenko M, Ruzek D et coll. (2009b) Molecular detection of Borrelia
bissettii DNA in serum samples from patients in the Czech Republic with suspected
borreliosis. FEMS microbiology letters 292:274-81.
Ruzic-Sabljic E, Lotric-Furlan S, Maraspin V et coll. (2001) Analysis of Borrelia burgdorferi
sensu lato isolated from cerebrospinal fluid. Acta pathologica, microbiologica, et
immunologica Scandinavica 109:707-13.
Ruzic-Sabljic E, Maraspin V, Lotric-Furlan S et coll. (2002) Characterization of Borrelia
burgdorferi sensu lato strains isolated from human material in Slovenia. Wiener klinische
Wochenschrift 114:544-50.
Sa-Nunes A, Bafica A, Antonelli LR et coll. (2009) The immunomodulatory action of
sialostatin L on dendritic cells reveals its potential to interfere with autoimmunity. Journal of
immunology 182:7422-9.
Sa-Nunes A, Bafica A, Lucas DA et coll. (2007) Prostaglandin E2 is a major inhibitor of
dendritic cell maturation and function in Ixodes scapularis saliva. Journal of immunology
179:1497-505.
Saalbach A, Klein C, Sleeman J et coll. (2007) Dermal fibroblasts induce maturation of
dendritic cells. Journal of immunology 178:4966-74.
194
Bibliographie
Sadler AJ, Williams BR (2008) Interferon-inducible antiviral effectors. Nature reviews
Immunology 8:559-68.
Saito K, Ito T, Asashima N et coll. (2007) Case report: Borrelia valaisiana infection in a
Japanese man associated with traveling to foreign countries. The American journal of tropical
medicine and hygiene 77:1124-7.
Saksela O, Rifkin DB (1988) Cell-associated plasminogen activation: regulation and
physiological functions. Annual review of cell biology 4:93-126.
Salazar JC, Duhnam-Ems S, La Vake C et coll. (2009) Activation of human monocytes by
live Borrelia burgdorferi generates TLR2-dependent and -independent responses which
include induction of IFN-β. PLoS pathogens 5:e1000444.
Sambri V, Aldini R, Massaria F et coll. (1996) Uptake and killing of Lyme disease and
relapsing fever borreliae in the perfused rat liver and by isolated Kupffer cells. Infection and
immunity 64:1858-61.
Sangamnatdej S, Paesen GC, Slovak M et coll. (2002) A high affinity serotonin- and
histamine-binding lipocalin from tick saliva. Insect molecular biology 11:79-86.
Schempp C, Bocklage H, Lange R et coll. (1993) Further evidence for Borrelia burgdorferi
infection in morphea and lichen sclerosus et atrophicus confirmed by DNA amplification. The
Journal of investigative dermatology 100:717-20.
Schittek B, Hipfel R, Sauer B et coll. (2001) Dermcidin: a novel human antibiotic peptide
secreted by sweat glands. Nature immunology 2:1133-7.
Schneider BS, Higgs S (2008) The enhancement of arbovirus transmission and disease by
mosquito saliva is associated with modulation of the host immune response. Transactions of
the Royal Society of Tropical Medicine and Hygiene 102:400-8.
Schoeler GB, Lane RS (1993) Efficiency of transovarial transmission of the Lyme disease
spirochete, Borrelia burgdorferi, in the western blacklegged tick, Ixodes pacificus (Acari:
Ixodidae). Journal of medical entomology 30:80-6.
Schoeler GB, Manweiler SA, Wikel SK (2000) Cytokine responses of C3H/HeN mice
infested with Ixodes scapularis or Ixodes pacificus nymphs. Parasite immunology 22:31-40.
Schramm F, De Martino S, Jaulhac B (2009) Biologie des Borrelia et diagnostic biologique
de la borréliose de Lyme. Les Nouvelles Dermatologiques 28:9-15.
Schroeder H, Daix V, Gillet L et coll. (2007) The paralogous salivary anti-complement
proteins IRAC I and IRAC II encoded by Ixodes ricinus ticks have broad and complementary
inhibitory activities against the complement of different host species. Microbes and infection
9:247-50.
195
Bibliographie
Schuijt TJ, Hovius JW, van Burgel ND et coll. (2008) The tick salivary protein Salp15
inhibits the killing of serum-sensitive Borrelia burgdorferi sensu lato isolates. Infection and
immunity 76:2888-94.
Schwan TG, Piesman J (2000) Temporal changes in outer surface proteins A and C of the
Lyme disease-associated spirochete, Borrelia burgdorferi, during the chain of infection in
ticks and mice. Journal of clinical microbiology 38:382-8.
Schwan TG, Piesman J, Golde WT et coll. (1995) Induction of an outer surface protein on
Borrelia burgdorferi during tick feeding. Proceedings of the National Academy of Sciences of
the United States of America 92:2909-13.
Scrimenti RJ (1970) Erythema chronicum migrans. Archives of dermatology 102:104-5.
Seemanapalli SV, Xu Q, McShan K et coll. (2010) Outer surface protein C is a disseminationfacilitating factor of Borrelia burgdorferi during mammalian infection. PLoS One 5:e15830.
Sellati TJ, Abrescia LD, Radolf JD et coll. (1996) Outer surface lipoproteins of Borrelia
burgdorferi activate vascular endothelium in vitro. Infection and immunity 64:3180-7.
Sellati TJ, Burns MJ, Ficazzola MA et coll. (1995) Borrelia burgdorferi upregulates
expression of adhesion molecules on endothelial cells and promotes transendothelial
migration of neutrophils in vitro. Infection and immunity 63:4439-47.
Seshu J, Esteve-Gassent MD, Labandeira-Rey M et coll. (2006) Inactivation of the
fibronectin-binding adhesin gene bbk32 significantly attenuates the infectivity potential of
Borrelia burgdorferi. Molecular microbiology 59:1591-601.
Shapiro SD (1998) Matrix metalloproteinase degradation of extracellular matrix: biological
consequences. Current opinion in cell biology 10:602-8.
Shi C, Sahay B, Russell JQ et coll. (2011) Reduced immune response to Borrelia burgdorferi
in the absence of gamma delta T cells. Infection and immunity
Shi Y, Xu Q, McShan K et coll. (2008a) Both decorin-binding proteins A and B are critical
for the overall virulence of Borrelia burgdorferi. Infection and immunity 76:1239-46.
Shi Y, Xu Q, Seemanaplli SV et coll. (2008b) Common and unique contributions of decorinbinding proteins A and B to the overall virulence of Borrelia burgdorferi. PLoS One 3:e3340.
Shin OS, Isberg RR, Akira S et coll. (2008) Distinct roles for MyD88 and Toll-like receptors
2, 5, and 9 in phagocytosis of Borrelia burgdorferi and cytokine induction. Infection and
immunity 76:2341-51.
Siegel C, Hallstrom T, Skerka C et coll. (2010) Complement factor H-related proteins CFHR2
and CFHR5 represent novel ligands for the infection-associated CRASP proteins of Borrelia
burgdorferi. PLoS One 5:e13519.
Silzle T, Randolph GJ, Kreutz M et coll. (2004) The fibroblast: sentinel cell and local
immune modulator in tumor tissue. International journal of cancer 108:173-80.
196
Bibliographie
Simon R, Lam A, Li MC et coll. (2007) Analysis of gene expression data using BRBArrayTools. Cancer informatics 3:11-7.
Singer AJ, Clark RA (1999) Cutaneous wound healing. The New England journal of medicine
341:738-46.
Singh SK, Girschick HJ (2006) Toll-like receptors in Borrelia burgdorferi-induced
inflammation. Clinical microbiology and infection 12:705-17.
Sinnis P, Zavala F (2008) The skin stage of malaria infection: biology and relevance to the
malaria vaccine effort. Future microbiology 3:275-8.
Sjowall J, Carlsson A, Vaarala O et coll. (2005) Innate immune responses in Lyme
borreliosis: enhanced tumour necrosis factor-alpha and interleukin-12 in asymptomatic
individuals in response to live spirochetes. Clinical and experimental immunology 141:89-98.
Sjowall J, Fryland L, Nordberg M et coll. (2011) Decreased Th1-type inflammatory cytokine
expression in the skin is associated with persisting symptoms after treatment of erythema
migrans. PLoS One 6:e18220.
Skallova A, Iezzi G, Ampenberger F et coll. (2008) Tick saliva inhibits dendritic cell
migration, maturation, and function while promoting development of Th2 responses. Journal
of immunology 180:6186-92.
Skare JT, Mirzabekov TA, Shang ES et coll. (1997) The Oms66 (p66) protein is a Borrelia
burgdorferi porin. Infection and immunity 65:3654-61.
Smetanick MT, Zellis SL, Ermolovich T (2010) Acrodermatitis chronica atrophicans: a case
report and review of the literature. Cutis 85:247-52.
Smith RS, Smith TJ, Blieden TM et coll. (1997) Fibroblasts as sentinel cells. Synthesis of
chemokines and regulation of inflammation. The American journal of pathology 151:317-22.
Soares CA, Lima CM, Dolan MC et coll. (2005) Capillary feeding of specific dsRNA induces
silencing of the isac gene in nymphal Ixodes scapularis ticks. Insect molecular biology
14:443-52.
Sorrell JM, Caplan AI (2004) Fibroblast heterogeneity: more than skin deep. Journal of cell
science 117:667-75.
Sorrell JM, Caplan AI (2009) Fibroblasts–a diverse population at the center of it all.
International review of cell and molecular biology 276:161-214.
Stanek G, Strle F (2003) Lyme borreliosis. Lancet 362:1639-47.
Steere AC, Coburn J, Glickstein L (2004) The emergence of Lyme disease. The Journal of
clinical investigation 113:1093-101.
197
Bibliographie
Steere AC, Grodzicki RL, Kornblatt AN et coll. (1983) The spirochetal etiology of Lyme
disease. The New England journal of medicine 308:733-40.
Steere AC, Malawista SE, Hardin JA et coll. (1977a) Erythema chronicum migrans and Lyme
arthritis. The enlarging clinical spectrum. Annals of internal medicine 86:685-98.
Steere AC, Malawista SE, Snydman DR et coll. (1977b) Lyme arthritis: an epidemic of
oligoarticular arthritis in children and adults in three connecticut communities. Arthritis and
rheumatism 20:7-17.
Steere AC, Sikand VK, Meurice F et coll. (1998) Vaccination against Lyme disease with
recombinant Borrelia burgdorferi outer-surface lipoprotein A with adjuvant. Lyme Disease
Vaccine Study Group. The New England journal of medicine 339:209-15.
Sterka D, Jr., Marriott I (2006a) Characterization of nucleotide-binding oligomerization
domain (NOD) protein expression in primary murine microglia. Journal of neuroimmunology
179:65-75.
Sterka D, Jr., Rati DM, Marriott I (2006b) Functional expression of NOD2, a novel pattern
recognition receptor for bacterial motifs, in primary murine astrocytes. Glia 53:322-30.
Stevens A, Lowe JS, Caratero C et coll. (2006) Histologie humaine, 3ème édition edn.
Elsevier.
Stevenson B, El-Hage N, Hines MA et coll. (2002) Differential binding of host complement
inhibitor factor H by Borrelia burgdorferi Erp surface proteins: a possible mechanism
underlying the expansive host range of Lyme disease spirochetes. Infection and immunity
70:491-7.
Stewart PE, Byram R, Grimm D et coll. (2005) The plasmids of Borrelia burgdorferi:
essential genetic elements of a pathogen. Plasmid 53:1-13.
Straubinger RK, Straubinger AF, Harter L et coll. (1997) Borrelia burgdorferi migrates into
joint capsules and causes an up-regulation of interleukin-8 in synovial membranes of dogs
experimentally infected with ticks. Infection and immunity 65:1273-85.
Strle F, Stanek G (2009) Clinical manifestations and diagnosis of lyme borreliosis. In:
Current problems in dermatology (Lipsker D, Jaulhac B eds) Karger: Basel, 51-110
Suhonen J, Hartiala K, Viljanen MK (1998) Tube phagocytosis, a novel way for neutrophils
to phagocytize Borrelia burgdorferi. Infection and immunity 66:3433-5.
Suhonen J, Komi J, Soukka J et coll. (2003) Interaction between Borrelia burgdorferi and
immature human dendritic cells. Scandinavian journal of immunology 58:67-75.
Surasombatpattana P, Hamel R, Patramool S et coll. (2011) Dengue virus replication in
infected human keratinocytes leads to activation of antiviral innate immune responses.
Infection, genetics and evolution 11:1664-73.
198
Bibliographie
Szczepanski A, Fleit HB (1988) Interaction between Borrelia burgdorferi and
polymorphonuclear leukocytes phagocytosis and the Induction of the respiratory burst. Annals
of the New York Academy of Sciences 539:425–8.
Takayama K, Rothenberg RJ, Barbour AG (1987) Absence of lipopolysaccharide in the Lyme
disease spirochete, Borrelia burgdorferi. Infection and immunity 55:2311-3.
Talkington J, Nickell SP (1999) Borrelia burgdorferi spirochetes induce mast cell activation
and cytokine release. Infection and immunity 67:1107-15.
Tassaneetrithep B, Burgess TH, Granelli-Piperno A et coll. (2003) DC-SIGN (CD209)
mediates dengue virus infection of human dendritic cells. The Journal of experimental
medicine 197:823-9.
Thangamani S, Higgs S, Ziegler S et coll. (2010) Host immune response to mosquitotransmitted chikungunya virus differs from that elicited by needle inoculated virus. PLoS One
5:e12137.
Tilly K, Bestor A, Jewett MW et coll. (2007) Rapid clearance of Lyme disease spirochetes
lacking OspC from skin. Infection and immunity 75:1517-9.
Tilly K, Krum JG, Bestor A et coll. (2006) Borrelia burgdorferi OspC protein required
exclusively in a crucial early stage of mammalian infection. Infection and immunity 74:355464.
Titus RG, Bishop JV, Mejia JS (2006) The immunomodulatory factors of arthropod saliva
and the potential for these factors to serve as vaccine targets to prevent pathogen
transmission. Parasite immunology 28:131-41.
Tsinganou E, Gebbers JO (2010) Human intestinal spirochetosis—a review. German medical
science 8:Doc01.
Tupin E, Benhnia MR, Kinjo Y et coll. (2008) NKT cells prevent chronic joint inflammation
after infection with Borrelia burgdorferi. Proceedings of the National Academy of Sciences of
the United States of America 105:19863-8.
Tusher VG, Tibshirani R, Chu G (2001) Significance analysis of microarrays applied to the
ionizing radiation response. Proceedings of the National Academy of Sciences of the United
States of America 98:5116-21.
Tyson K, Elkins C, Patterson H et coll. (2007) Biochemical and functional characterization of
Salp20, an Ixodes scapularis tick salivary protein that inhibits the complement pathway.
Insect molecular biology 16:469-79.
Vaillant L, Goudeau A (1992) Localized scleroderma is not a Borrelia burgdorferi infection in
France. Dermatology 184:286-8.
Valenzuela JG, Charlab R, Mather TN et coll. (2000) Purification, cloning, and expression of
a novel salivary anticomplement protein from the tick, Ixodes scapularis. The Journal of
biological chemistry 275:18717-23.
199
Bibliographie
Van den Steen PE, Proost P, Wuyts A et coll. (2000) Neutrophil gelatinase B potentiates
interleukin-8 tenfold by aminoterminal processing, whereas it degrades CTAP-III, PF-4, and
GRO-alpha and leaves RANTES and MCP-2 intact. Blood 96:2673-81.
van Zandbergen G, Klinger M, Mueller A et coll. (2004) Cutting edge: neutrophil granulocyte
serves as a vector for Leishmania entry into macrophages. Journal of immunology 173:65215.
Vaziri-Sani F, Hellwage J, Zipfel PF et coll. (2005) Factor H binds to washed human
platelets. Journal of thrombosis and haemostasis 3:154-62.
Verma A, Brissette CA, Bowman A et coll. (2009) Borrelia burgdorferi BmpA is a lamininbinding protein. Infection and immunity 77:4940-6.
Vincent MS, Roessner K, Lynch D et coll. (1996) Apoptosis of Fashigh CD4+ synovial T
cells by Borrelia-reactive Fas-ligand(high) gamma delta T cells in Lyme arthritis. The
Journal of experimental medicine 184:2109-17.
Vu TH, Werb Z (2000) Matrix metalloproteinases: effectors of development and normal
physiology. Genes & development 14:2123-33.
Wang G, Ma Y, Buyuk A et coll. (2004) Impaired host defense to infection and Toll-like
receptor 2-independent killing of Borrelia burgdorferi clinical isolates in TLR2-deficient
C3H/HeJ mice. FEMS microbiology letters 231:219-25.
Wang G, van Dam AP, Le Fleche A et coll. (1997) Genetic and phenotypic analysis of
Borrelia valaisiana sp. nov. (Borrelia genomic groups VS116 and M19). International
journal of systematic bacteriology 47:926-32.
Wang J, Hori K, Ding J et coll. (2011) Toll-like receptors expressed by dermal fibroblasts
contribute to hypertrophic scarring. Journal of cellular physiology 226:1265-73.
Weber K, Preac-Mursic V, Reimers CD (1988) Spirochetes isolated from two patients with
morphea. Infection 16:25-6.
Weide B, Schittek B, Klyscz T et coll. (2000) Morphoea is neither associated with features of
Borrelia burgdorferi infection, nor is this agent detectable in lesional skin by polymerase
chain reaction. The British journal of dermatology 143:780-5.
Werner S (1998) Keratinocyte growth factor: a unique player in epithelial repair processes.
Cytokine & growth factor reviews 9:153-65.
Werner S, Krieg T, Smola H (2007) Keratinocyte-fibroblast interactions in wound healing.
The Journal of investigative dermatology 127:998-1008.
Widhe M, Jarefors S, Ekerfelt C et coll. (2004) Borrelia-specific interferon-gamma and
interleukin-4 secretion in cerebrospinal fluid and blood during Lyme borreliosis in humans:
association with clinical outcome. The Journal of infectious diseases 189:1881-91.
200
Bibliographie
Wienecke R, Schlupen EM, Zochling N et coll. (1995) No evidence for Borrelia burgdorferispecific DNA in lesions of localized scleroderma. The Journal of investigative dermatology
104:23-6.
Wikel SK (1999) Tick modulation of host immunity: an important factor in pathogen
transmission. International journal for parasitology 29:851-9.
Wikel SK, Graham JE, Allen JR (1978) Acquired resistance to ticks. IV. Skin reactivity and
in vitro lymphocyte responsiveness to salivary gland antigen. Immunology 34:257-63.
Wikel SK, Ramachandra RN, Bergman DK et coll. (1997) Infestation with pathogen-free
nymphs of the tick Ixodes scapularis induces host resistance to transmission of Borrelia
burgdorferi by ticks. Infection and immunity 65:335-8.
Wooten RM, Ma Y, Yoder RA et coll. (2002) Toll-like receptor 2 is required for innate, but
not acquired, host defense to Borrelia burgdorferi. Journal of immunology 168:348-55.
Wu J, Weening EH, Faske JB et coll. (2011) Invasion of eukaryotic cells by Borrelia
burgdorferi requires β1 integrins and Src kinase activity. Infection and immunity 79:1338-48.
Xu Q, McShan K, Liang FT (2008) Essential protective role attributed to the surface
lipoproteins of Borrelia burgdorferi against innate defences. Molecular microbiology 69:1529.
Xu Q, Seemanapalli SV, McShan K et coll. (2006) Constitutive expression of outer surface
protein C diminishes the ability of Borrelia burgdorferi to evade specific humoral immunity.
Infection and immunity 74:5177-84.
Yamaguchi Y, Itami S, Tarutani M et coll. (1999) Regulation of keratin 9 in nonpalmoplantar
keratinocytes by palmoplantar fibroblasts through epithelial-mesenchymal interactions. The
Journal of investigative dermatology 112:483-8.
Yamaguchi Y, Mann DM, Ruoslahti E (1990) Negative regulation of transforming growth
factor-beta by the proteoglycan decorin. Nature 346:281-4.
Yamasaki K, Gallo RL (2008) Antimicrobial peptides in human skin disease. European
journal of dermatology 18:11-21.
Yang X, Goldberg MS, Popova TG et coll. (2000) Interdependence of environmental factors
influencing reciprocal patterns of gene expression in virulent Borrelia burgdorferi. Molecular
microbiology 37:1470-9.
Yang XF, Pal U, Alani SM et coll. (2004) Essential role for OspA/B in the life cycle of the
Lyme disease spirochete. The Journal of experimental medicine 199:641-8.
Yoshinari NH, Reinhardt BN, Steere AC (1991) T cell responses to polypeptide fractions of
Borrelia burgdorferi in patients with Lyme arthritis. Arthritis and rheumatism 34:707-13.
201
Bibliographie
Zalaudek I, Leinweber B, Kerl H et coll. (2005) Acrodermatitis chronica atrophicans in a 15year-old girl misdiagnosed as venous insufficiency for 6 years. Journal of the American
Academy of Dermatology 52:1091-4.
Zambrano MC, Beklemisheva AA, Bryksin AV et coll. (2004) Borrelia burgdorferi binds to,
invades, and colonizes native type I collagen lattices. Infection and immunity 72:3138-46.
Zeidner NS, Schneider BS, Nuncio MS et coll. (2002) Coinoculation of Borrelia spp. with
tick salivary gland lysate enhances spirochete load in mice and is tick species-specific. The
Journal of parasitology 88:1276-8.
Zhang JR, Hardham JM, Barbour AG et coll. (1997) Antigenic variation in Lyme disease
borreliae by promiscuous recombination of VMP-like sequence cassettes. Cell 89:275-85.
Zhao Z, Chang H, Trevino RP et coll. (2003) Selective up-regulation of matrix
metalloproteinase-9 expression in human erythema migrans skin lesions of acute lyme
disease. The Journal of infectious diseases 188:1098-104.
Frédéric SCHRAMM
Inflammation cutanée et
borréliose de Lyme
Résumé
Nous avons étudié le rôle de l'immunité innée de la peau lors de la transmission des Borrelia
(agent infectieux de la borréliose de Lyme) par son vecteur, une tique dure du genre Ixodes.
Nous avons montré que la salive de tique et la protéine salivaire Salp15 inhibent la réaction
inflammatoire (production de chimiokines et de peptides antimicrobiens) des kératinocytes
induite par Borrelia. Cet effet anti-« alarmine » de la salive de tique contribue probablement à
créer un environnement cutané local favorable à la transmission de Borrelia. Nous avons
montré que Borrelia induit également au niveau des fibroblastes cutanés la transcription de
nombreux gènes pro-inflammatoires. Nous avons observé un effet toxique direct de la salive
de tique sur les fibroblastes cutanés : cet effet dose-dépendant est de nature protéique mais
non lié à la protéine Salp15. Ces résultats indiquent que les fibroblastes jouent un rôle
important dans l’inflammation cutanée induite par Borrelia.
Mots clés : Immunité innée cutanée ; Borréliose de Lyme ; Cellules résidentes de la peau :
kératinocytes, fibroblastes ; Peptides antimicrobiens ; Salive de tique.
Résumé en anglais
We studied the role of the skin innate immunity during the transmission of Borrelia (the
infectious agent of Lyme borreliosis) by its vector, a hard tick belonging to the genus Ixodes.
We showed that tick saliva and its protein Salp15 both inhibate Borrelia-induced inflammatory
reaction of keratinocytes. The antialarmin effect of tick saliva ensure a favorable environment
for Borrelia. We also showed that Borrelia induce a strong inflammatory response in dermal
fibroblasts. We also demonstrate a dose-dependent lytic effect of tick salivary gland extracts
on dermal fibroblasts and that this cytotoxic effect was of proteinaceous nature and not related
to Salp15. These results indicate that dermal fibroblasts could be considered as central
mediators in immune cell recruitment to the skin site of Borrelia invasion.
Key words : Cutaneous innate immunity; Lyme borreliosis; Skin resident cells: keratinocytes,
fibroblasts; Antimicrobial peptides; Tick saliva.
Téléchargement