L’environnement et la santé De mauvaises conditions ambiantes et une mauvaise santé vont souvent de pair. Jusqu’à un tiers du fardeau mondial des maladies peut être attribué à des indicateurs négatifs de l’état de l’environnement tels que la pollution de l’eau et de l’air. Promouvoir la salubrité de l’environnement exige la prise de mesures pour protéger les populations et leur environnement contre l’exposition nocive à des micro-organismes et des polluants présents dans l’eau, l’air, le sol et les aliments. Les problèmes Le saviez-vous ? • Les maladies d’origine aquatique continuent d’être une des causes majeures de maladie et de mort dans beaucoup de pays moins développés, où plus d’un milliard de personnes boit de l’eau insalubre. • Plus de cinq millions de personnes meurent chaque année de maladies se rapportant à de l’eau insalubre, trois millions meurent de diarrhée et deux millions meurent de paludisme. • La qualité de l’environnement est un facteur déterminant des chances de survie d’un enfant durant ses premières années de vie et a une influence profonde sur son développement ultérieur physique et mental. • Les infections respiratoires aiguës, les maladies diarrhéiques et le paludisme représentent environ 40% des décès d’enfants âgés de moins de cinq ans. • • Les allergies ont quadruplé durant les 20 dernières années. Un adulte sur trois développera une allergie à un certain moment. Quatre enfants d’âge scolaire sur dix souffrent d’au moins une allergie et un enfant sur cinq souffre d’asthme. Le simple fait de se laver les mains avec du savon a coupé de moitié le taux de diarrhée parmi les enfants réfugiés au Pakistan. Les décharges de l’industrie, des usines et les déversements d’eaux usées peuvent contaminer les cours d’eau, l’air et le sol. Les produits d’alimentation humaine cultivés dans de telles conditions peuvent aussi être contaminés, ou sont de mauvaise qualité et sont responsables d’intoxication alimentaire et de malnutrition. Pollution de l’eau Les rejets d’eaux usées, les déchets des pâturages d’origine animale, les fuites des fosses septiques, le bétail pataugeant et souillant les cours d’eau de leurs excréments sont des causes communes de contamination microbienne de l’eau et menacent la santé des populations. Presque toutes les infections gastro-intestinales comme la diarrhée, le choléra, la poliomyélite et la fièvre typhoïde sont transmises par l’eau de boisson, polluée par des microorganismes spécifiques ou par des aliments ou des objets contaminés. L’usage de pesticides et d’engrais en culture intensive peut être nuisible à la qualité des eaux de surface et souterraines. Par exemple, de fortes concentrations en nitrate dans l’eau de boisson des populations locales peut être la cause de maladie telle le syndrome de la maladie bleue (méthémoglobinémie) chez les nouveau-nés allaités au biberon. L’eau non protégée ou stagnante offre des sites de reproduction pour moustiques et autres vecteurs biologiques, capables de transmettre des maladies comme le paludisme, l’éléphantiasis et la dengue. Elle peut aussi servir de réservoir pour le vibrio cholerae (bactérie qui cause le choléra) et d’autres bactéries. Pollution de l’air A travers le monde, beaucoup de ménages se servent de biomasse (résidus de culture, bois et déjections animales) pour la cuisson et le chauffage, dans des poêles à mauvais rendement, sans aérage approprié. On a estimé que deux millions de personnes, surtout parmi les femmes pauvres et les enfants, meurent chaque année des résultats de l’exposition à la pollution d’air intérieure. La pollution atmosphérique locale constitue aussi un danger pour la santé dans beaucoup de grandes villes. Chez les personnes sensibles, l’exposition aux échappements des diesels peut déclencher une réaction allergique. Avec le réchauffement du climat, les allergènes comme les pollens sont concentrés dans l’atmosphère où, par leur interaction avec les polluants urbains tels que l’ozone, ils ajoutent à une épidémie déjà croissante d’asthme. Déchets bruts décharge ou mis en Les déchets organiques abandonnés à pourrir dans les rues constituent un risque sérieux pour la santé du fait qu’ils attirent les rats et autres porteurs de maladies. Un lixiviat toxique de décharge est produit lorsque l’eau de pluie ou d’autres liquides traversent la décharge entraînant des métaux lourds et des déchets organiques en décomposition. Si ce lixiviat n’est pas extrait, il peut contaminer l’ eau et le sol. Beaucoup de produits chimiques, tels que les métaux lourds, ont tendance à s’accumuler dans les sédiments, les matières organiques, les plantes ou les poissons. Prendre des mesures pour améliorer les conditions sanitaires ! La façon dont la santé humaine est menacée par la dégradation de l’environnement varie selon les régions. Dans plusieurs parties de l’Amérique du Sud et Centrale, l’Afrique centrale et l’Asie, les communautés sont extrêmement vulnérables aux maladies d’origine aquatique et à transmission vectorielle. La pollution atmosphérique menace les grandes zones urbaines et les mégapoles. Par contre, les gens dans les pays développés sont plus vulnérables à l’exposition des produits chimiques toxiques. Prendre des mesures pour réduire les menaces pour l’environnement peut apporter une contribution majeure à la santé des populations. Prévenir les maladies d’origine aquatique Améliorer l’hygiène l’assainissement • • Se laver les mains au savon avant de préparer les aliments, avant les repas et après être passé aux toilettes. Faire provision d’eau de boisson dans des récipients propres qui seront gardés couverts pour prévenir la contamination. • Traiter l’eau (bouillir, filtrer, désinfecter) lorsque sa qualité est douteuse. • Couvrir les réservoirs d’eau de pluie pour éviter de créer un habitat de reproduction pour insectes. • Couvrir les puits pour les protéger de la pollution et des agents pathogènes. • Nettoyer régulièrement les égouts pluviaux, les canaux et les tuyaux d’assainissement pour éviter que de fortes pluies viennent inonder les eaux usées. Prévenir respiratoires les maladies • Autant que possible, faire la cuisine avec des combustibles plus propres tels que l’énergie solaire ou le gaz. • Si on se sert de bois, s’assurer qu’il y a une cheminée qui fonctionne bien et laisse échapper la fumée vers l’extérieur. • • Les antioxydants, tels que les vitamines A, E et C, peuvent aider à prévenir les effets de la pollution de l’air sur les inflammations allergiques. Aménager des terrasses jardins pour garder les bâtiments frais et les isoler pour ne pas perdre la chaleur, économisant ainsi de l’énergie et améliorant la qualité de l’air. • Utiliser les transports en commun ou choisir des véhicules qui ne dépendent pas des combustibles fossiles ou qui les consomment plus efficacement (à savoir, convertisseur, hybride). et • Suivre les « Cinq clés de la sécurité des produits alimentaires » de l’OMS pour réduire les risques d’intoxication: garder tout propre ; séparer ce qui est cuit de ce qui est cru ; cuire à fond ; garder les aliments à des températures sures ; et utiliser de l’eau et des matières premières salubres. • Composter vos déchets organiques ou installer un élevage de vers de terre plutôt que de tout jeter aux ordures. • Traiter les eaux usées de façon appropriée, p. ex., établir des étangs de décantation. • Concevoir et entretenir des latrines qui retiennent les excréments pour empêcher la contamination de l’eau et du sol et l’accès aux mouches qui pourraient ensuite transporter des germes jusqu’aux aliments. • Nettoyer les marchés car ils ont souvent des surfaces glissantes et sales. Faire attention aux conditions non hygiéniques dans les zones d’aliments cuits, aux ordures à la traîne, aux murs sales, aux plumes et excréments de la volaille sur pied. • Nettoyer les caniveaux, les terrains de décharge et autres endroits considérés comme pouvant abriter les larves d’insectes vecteurs. • Eduquer les enfants sur la nécessité d’une bonne hygiène et sur le lien entre un environnement sain et un corps sain et, en fin de compte, une communauté saine ! Initiatives des membres Au Ghana, Nettoyons le Volta a mis en place un projet de démoustication lequel, depuis ses débuts en 2001, a réduit le paludisme de façon significative. Au Pérou, l’association Non Nibopotati a introduit des toilettes publiques au système de compostage pour s’assurer que les matières de vidange sont éliminées de façon hygiénique et respectant l’environnement L’Organisation des Bons Penseurs pour le Développement humain à Kasur au Pakistan, organise des séminaires pour sensibiliser aux risques sanitaires de la pollution de l’air et de l’eau et des mauvais procédés d’élimination des déchets. Complément d’information Nettoyons la Terre www.cleanuptheworld.org Clean Up Australia www.cleanup.com.au Alliance en faveur d’un environnement sain pour les enfants www.who.int/heca Fondation internationale des villes saines www.healthycities.org/ Les enfants du nouveau Millénaire : Impact de l’environnement sur la santé : www.unep.org/cehh Organisation mondiale de la Santé www.who.int Organisation panaméricaine de la santé: www.paho.org WaterAid - L’eau c’est la vie www.wateraid.org.uk Ces renseignements ont été mis à jour en janvier 2006