Sentier découverte nature du Mas Martin

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Les zones humides
Ce site est caractérisé par la présence
de milieux humides très différents.
Les zones humides aux sols fréquemment
gorgés d’eau abritent une flore et une faune
très particulières, très différentes selon les
milieux. Ainsi, au Mas Martin, ce ne sont
pas moins de 5 types différents de zones
humides que vous pouvez découvrir :
• Les prairies humides, essentiellement
composées de joncs.
• Les moliniaies qui sont dans les clairières
du bois. Leur végétation est très peu diversifiée
car elle est dominée par une graminée,
la Molinie bleue. Les Sphaignes, petites mousses
des marais, se développent dans les trous d’eau.
Un petit jonc rare en Limousin a même été
découvert dans ce milieu : le Jonc ténu.
Mégaphorbiaie
• Les boisements humides, présents le long
des ruissellements sont composés presque
exclusivement de Saules roux. Ce sont des
biotopes très favorables aux insectes.
• La mégaphorbiaie forme un cordon autour
du ruisseau qui traverse le bois. Elle est
composée de grandes plantes à fleurs qui
se développent dans la vase, comme par
exemple la Salicaire, l’Angélique des bois
ou le Lycope d’Europe.
• Le site du Mas Martin dispose aussi d’une
mare artificielle qui est utilisée par au moins
5 espèces d’amphibiens, dont le Triton palmé
et la Rainette verte.
Renoncule de Lenormand
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Le rôle écologique
des lisières
La lisière se définit comme la zone de transition
entre un boisement et des milieux ouverts
(prairies, cultures, coupes forestières,
surfaces urbanisées).
Les prairies
de fauche
Un ensemble de prairies de fauche, humides
ou non, ceinture le bois.
Genêt à balais
prairie humide à Lychnis fleur-de-coucou
Mauve musquée
Aubépine
Houx
Jacinthe des bois
Au Mas Martin, les lisières possèdent généralement plusieurs strates ou étages qui contribuent
à augmenter la richesse de la flore :
• la strate arborée est composée de gros chênes
âgés qui servent de gîtes pour les insectes, les
oiseaux (Pics, Chouette hulotte) ainsi que pour
certaines chauves-souris comme la Noctule
commune, la Sérotine commune et la Pipistrelle
commune qui sont toutes les trois présentes sur
le site.
• la strate herbacée, variée et fleurie, est
constituée pour l’essentiel de Fougère aigle,
de Stellaire holostée, de Germandrée scorodoine
mais aussi parfois d’un enchevêtrement de
Ronces. Au printemps, la Jacinthe des bois
peut former de jolies colonies d’un bleu violacé.
Au Mas Martin, les prairies sont assez riches
en espèces végétales (25 plantes en moyenne).
Cela permet le développement de belles
populations d’insectes. Les Libellules, qui
se déplacent souvent sur de grandes distances
pour se nourrir, s’en servent de terrain de chasse.
Les secteurs humides accueillent des amphibiens
comme la Grenouille agile. Au crépuscule, le
bal des chauves-souris commence. Elles sortent
chasser en virevoltant au dessus des prairies.
Les hautes herbes abritent aussi de nombreux
• la strate arbustive est assez diversifiée. D’une
hauteur d’environ 3 mètres, elle est composée
d’Aubépines, de Houx, d’Ajoncs d’Europe et
de Genêts à balais, dans lesquels s’entremêlent
le Lierre et le Chèvrefeuille. Toutes ces plantes
à fleurs sont de véritables garde-manger pour
de nombreuses espèces d’insectes et d’oiseaux.
Lisière en bordure de prairie
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Les insectes
En 2008, la commune de Veyrac a confié l’étude
des insectes du site à la Société Entomologique
du Limousin (S.E.L.).
Carabus arvensis
sylvaticus
Mycetina cruciata
• Dryophthorus corticalis. Ce petit charançon
xylophage, bien que présent partout en France,
a été observé ici pour la première fois en Limousin.
• Enfin, le site abrite Mycetina cruciata, dont la
carapace s’orne d’une large croix noire. Cette
espèce montagnarde est rare en Limousin. La
station de Veyrac est atypique car elle se situe
à une altitude très basse.
Parmi tous les papillons observés, l’espèce la
plus notable est le Gazé, typique des régions
bocagères. Ses effectifs sont actuellement en
régression en France.
L’inventaire des Orthoptères a aussi confirmé
l’intérêt d’un talus sec situé près de la grande
allée : 5 espèces ont été inventoriées sur une
surface de quelques mètres carrés.
Enfin, chose assez rare, les haies du Mas Martin
abritent simultanément 3 des 4 espèces de
perce-oreilles connues en Limousin.
1
qui se nourrit de bois mort
Paon du jour
prairie mésophile
à Marguerite
petits mammifères comme les campagnols
et les musaraignes, attirant ainsi des rapaces
diurnes (Buse variable, Faucon crécerelle),
mais aussi nocturnes (Effraie des clochers).
Ces belles prairies naturelles ne subsistent
que par une fauche ou un pâturage régulier.
Leur abandon entraînerait le boisement du
milieu par les arbustes, ce qui serait défavorable
à la biodiversité du site.
Les chauves-souris
du bois
Des inventaires ont été menés au Mas Martin
par le Groupe Mammalogique et Herpétologique
du Limousin (GMHL) à l’aide de détecteurs
d’ultrasons.
Dryophthorus corticalis
Devant l’ampleur de la tâche, les entomologistes
chargés d’inventorier les insectes sur le site se sont
concentrés sur des groupes bien spécifiques :
les papillons de jour (Lépidoptères), les criquets,
sauterelles et grillons (Orthoptères), les perce-oreilles
(Dermaptères) et les Coléoptères xylophages1.
Ces recherches ont permis de recenser 143
espèces (95 de Coléoptères, 30 de Lépidoptères,
15 d’Orthoptères et 3 de Dermaptères), et 3
d’entre-elles sont particulièrement remarquables :
• Carabus arvensis sylvaticus. Ce gros carabe
vert doré très rare, a été découvert dans la partie
humide du bois. Déjà connu à Saint-Gence depuis 1999, ces 2 petites populations sont fragiles
car isolées des autres populations dont les plus
proches sont en Allier et en Indre-et-Loire.
Leur aspect varie en fonction de la flore.
D’une coloration terne lorsque dominent les
graminées comme la houlque laineuse ou
la flouve odorante, elles peuvent en revanche
être très colorées avec l’apparition de plantes
à fleurs plus spectaculaires : marguerites,
centaurées, mauves ou lotiers. Sur les sols les
plus humides s’ajoutent les joncs, les cirses et
le Lychnis fleur-de-coucou, baptisé ainsi car
il fleurit lorsque l’oiseau du même nom se met
à chanter.
Cirse anglais
Sept espèces ont été recensées, ce qui représente
près du tiers de toutes celles connues en
Limousin. Rappelons que les chauves-souris
(ou Chiroptères2) sont protégées en France.
Certaines espèces inventoriées sont bien
répandues en Limousin, comme les Pipistrelles
et la Sérotine commune. Elles fréquentent toutes
deux les mêmes terrains de chasse : lisières,
prairies pâturées et boisements de feuillus.
Toutefois, la Sérotine aime plus particulièrement
chasser au-dessus des arbres à la recherche de
nuages d’insectes. Les Pipistrelles sont connues
pour tournoyer autour des lampadaires dès le
crépuscule. Comme elles apprécient la chaleur
qui règne sous nos toits, elles s’y réfugient pour
donner naissance à leurs petits.
D’autres espèces sont plus rares, comme par
exemple les deux espèces de Noctules (Noctule
commune et Noctule de Leisler) qui fréquentent
le bois du Mas Martin. Elles utilisent les trous
de pics et les fentes spacieuses dans les grands
arbres feuillus comme gîte d’hibernation ou de
reproduction. En chasse, la Noctule commune
utilise de préférence les prairies et les lisières
entre forêts et espaces agricoles. La Noctule
de Leisler recherche quant à elle des terrains
Sérotine commune
Noctule commune
de chasse de façon opportuniste, à l’extérieur
comme à l’intérieur des bois, où elle
exploite surtout les clairières,
les coupes rases,
les trouées et les chemins.
2
Chiroptère vient du grec
kheir signifiant main et ptéron
signifiant aile
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Les amphibiens
Au Mas Martin, les amphibiens ont une place
privilégiée du fait de la présence de nombreuses
zones humides : mares forestières, fossés, petit
cours d’eau.
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Les landes
sèches
Ajonc nain
Le site du Mas Martin possède deux petites
landes sèches au cœur du bois.
Rainette verte
Callune
Salamandre
tachetée
Grenouille agile
Au total, 7 espèces y ont été observées. Même
la petite mare à proximité des terrains de sport
accueille d’importantes populations d’amphibiens.
Ce sont les grenouilles vertes qui sont les plus
abondantes sur le site. Elles fréquentent les
abords des cours d’eau, les fossés ou les mares
dont la végétation aquatique, bien développée,
est riche en invertébrés. D’autres grenouilles sont
aussi présentes, comme la Grenouille rousse,
dont les pontes sont visibles dès le mois de mars,
et la Grenouille agile.
Au Mas Martin, l’espèce la plus remarquable est
la Rainette verte. Elle fréquente la mare proche
du terrain de sport ainsi qu’une mégaphorbiaie
toute proche. Elle affectionne les milieux aquatiques bien exposés dont la végétation est assez
haute pour y monter prendre le soleil grâce aux
petites ventouses de ses doigts. Son chant très
puissant peut être entendu dès la fin de l’hiver et
au cœur de l’été.
Autre amphibien intéressant, la Salamandre
tachetée, dont le corps noir et boudiné est taché
de jaune flamboyant. On la rencontre souvent
près des sources et mares forestières. Ses larves,
peu exigeantes, colonisent toutes sortes de
milieux humides, même les ornières des chemins.
Cette espèce est abondante en Limousin. Toutefois, elle est en régression dans d’autres régions
françaises, sa principale cause de raréfaction
étant les écrasements routiers.
Lande sèche atlantique
Sur le plan botanique, ces landes se distinguent
par l’abondance de la Callune, espèce de la
famille des Bruyères, dont les inflorescences sont
composées de nombreuses petites clochettes
mauves. Avec elle, on rencontre aussi l’Ajonc
nain, dont les fleurs jaune d’or apparaissent
en été. Hormis les mousses qui courent au sol,
ces deux espèces composent l’essentiel de la
flore les landes du Mas Martin. Parfois, dans
les secteurs plus humides, d’autres espèces
apparaissent comme la Molinie bleue ou
la Campanille à feuille de lierre.
Petit à petit, des arbustes comme le Chêne
pédonculé et la Bourdaine commençaient
à coloniser ces landes. A terme, ces milieux
auraient disparu. Alors des travaux de débroussaillage ont été réalisés en 2008. Les landes
ont été « rajeunies » : les arbres et les arbustes
qui s’y développaient ont été coupés, laissant
la lumière revenir. Dans les années futures, il
sera indispensable de veiller à ce que ces arbres,
mais aussi la Fougère aigle, ne reviennent pas
s’imposer afin de conserver durablement ce
milieu original.
En Limousin, comme partout en France, les
landes à bruyère sont en régression suite à
l’abandon généralisé des pratiques pastorales.
Conception
GRAPHIK STUDIO
Illustrations
Julie MAUBRAS (www.monakini.com)
Crédits photographiques
Service des Espaces Naturels de Limoges Métropole
Insectes : R. CHAMBORD (SEL) / Chiroptères : L. ARTHUR
Paon du jour et Rainette verte : A. GOUDOUR
Photo aérienne : Limoges Métropole – Juin 2005
Groupement Mammalogique
et Herpétologique du Limousin
Maison de la Nature
11 rue Jauvion
87000 Limoges
Tél : 05 55 32 43 73
http://gmhl.asso.fr
Papier recyclé
Direction
Limoges
Veyrac
D9
Société Entomologique du Limousin
46 avenue Garibaldi
87000 Limoges
www.selweb.fr
n
i
t
r
a
M
s
a
Le M
Mairie de Veyrac
1 place de la mairie
87520 VEYRAC
Tél : 05 55 03 50 76
Fax : 05 55 03 83 40
www.mairiedeveyrac.com
P
Direction
St Junien
D28
St Gence
Limoges Métropole
Service des Espaces Naturels
87000 Limoges
Tél : 05 55 45 79 00
Fax : 05 55 45 79 79
www.agglo-limoges.fr
Contacts :
Des milieux naturels aménagés
pour augmenter la biodiversité
n
Le Mas Marti
Un secteur au patrimoine
naturel intéressant
La commune de VEYRAC a acheté en 2007 un ensemble
Le site du Mas Martin est constitué d’habitats
naturels variés et intéressants qui confèrent un
grand intérêt au site. Autour du complexe sportif,
on peut observer des prairies naturelles humides,
des boisements constitués de Chênes pédonculés,
de Chênes rouges (chênaies) ou encore de
Saules (saulaies). Quelques petites surfaces sont
occupées par des landes sèches.
de parcelles boisées, localisées sur le secteur du Mas
Martin. Après avoir étudié le patrimoine naturel du
site avec l’aide d’experts scientifiques, la commune
a souhaité valoriser ces terrains en créant un sentier
de découverte. Cette démarche a été engagée en
partenariat avec Limoges Métropole.
Jusqu’en 2008, la richesse écologique du bois du
Mas Martin et de ses environs n’était pas connue.
Puis une étude à caractère scientifique et pluridisciplinaire a été menée sur le site. Ce travail,
réalisé sur 40 hectares autour du Mas Martin,
a permis d’inventorier 15 habitats naturels, plus
de 200 espèces de plantes (dont 1 protégée au
niveau régional), 13 espèces de mammifères
(dont plusieurs espèces de chauves-souris), 44
espèces d’oiseaux, 4 espèces de reptiles, 7 espèces
d’amphibiens et enfin 143 espèces d’insectes.
L’allée principale
Ce document a pour but de vous faire découvrir, en
La commune de Veyrac a participé activement au
projet en recréant et en réaménageant différents
milieux naturels. Tout d’abord, une haie champêtre
a été plantée le long de la route départementale
afin de sécuriser le cheminement. Les espèces
choisies sont celles les plus fréquemment rencontrées dans les haies limousines : l’aubépine,
le houx, le fusain, le charme, le noisetier et le
prunellier. Elles forment des corridors denses
et produisent de nombreux fruits, ce qui est
favorable aux oiseaux et aux insectes.
Ensuite, le sentier de découverte passant à proximité de l’ancienne décharge municipale, celle-ci
a été convertie en prairie fleurie. Les dépôts de
déchets sont à présent interdits.
Enfin, deux mares forestières ont été créées dans
les endroits les plus humides du boisement.
L’Ophioglosse vulgaire,
une fougère protégée
en Limousin…
L’Ophioglosse vulgaire
(Ophioglossum vulgatum) est une petite fougère
qui ne possède qu’une seule feuille arrondie
assez épaisse. Ses organes fertiles sont portées
par un pétiole haut de plusieurs centimètres, c’est
pourquoi cette plante est aussi appelée « langue
de serpent ».
Ophioglosse
vulgaire
Cette espèce croît habituellement dans les
milieux humides voire un peu marécageux. Elle
peut cependant se développer en milieu forestier,
dans les lisières, les allées ou dans les sous-bois
clairs, comme c’est le cas au Mas Martin.
Cette espèce est présente partout en France,
mais ses stations sont très disséminées.
En Limousin, elle est mentionnée assez fréquemment dans le bassin de Brive (Corrèze). Quelques
stations existent en Haute-Vienne mais elle n’a
jamais été vu en Creuse.
La station du Mas Martin
Cette espèce est protégée.
a quant à elle été
du
Si vous la trouvez le long
découverte en 2008.
!
chemin, ne la cueillez pas
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le
site du Mas Martin possède donc un patrimoine
naturel riche et varié même s’il se situe à proximité
du bourg. Par ailleurs, ce travail d’inventaire sera
certainement enrichi dans les années à venir par
la découverte de nouvelles espèces.
7 points du parcours, la faune, la flore et les milieux
naturels les plus remarquables du site.
Lin bisannuel
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