DOSSIER PEDAGOGIQUE
PHOTO 1 - MAMAN ET MOI ET LES HOMMES_Alain Julien.jpg
Maman et moi et les hommes
d’Arne Lygre
mise en scène Jean-Philippe Vidal
du mardi 18 au vendredi 21 octobre 2011
Dossier pédagogique réalisé par Rénilde Gérardin, professeur du service éducatif :
Contacts relations publiques : Margot Linard : m.linard@lacomediedereims.fr
Jérôme Pique : j.pique@lacomediedereims.fr
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texte Arne Lygre
traduction Sindig Terje
mise en scène Jean-Philippe Vidal
collaboration artistique Denis Loubaton
scenographie Christian Boulicaut
lumieres Dominique Mabileau
videos Dominique Brunet
son et musique Aleksandra Plavsic
regie plateau Sami Jlassi
administration Vincent Marcoup
Merci à Thierry Robert pour son aide précieuse à la Régie générale
Avec
Hélène Babu
Constance Larrieu
Adrien Michaux
Sentinelle 0205 est conventionnée par le Conseil gional de Champagne-Ardenne / ORCCA et
soutenue par la Ville de Reims.
Maman et moi et les hommes est créé et coproduit dans le cadre d’une résidence au Salmanazar
Scène de création et de diffusion d’Epernay ; en coproduction avec La Comédie de Reims Centre
Dramatique National.
Comportements sonores
est partenaire de
Maman et moi et les hommes
.
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Maman et moi et les hommes
dossier pédagogique
sommaire
LE PROJET ARTISTIQUE
Note d’intention
Entretien avec Jean-Philippe Vidal
Photographies du spectacle
page 4
page 5
page 10
Maman et moi et les hommes,
d’Arne Lygre
Biographie d’Arne Lygre
Entretien avec Arne Lygre
Extraits de la pièce
page
12
page 12
page 14
ECHOS DANS LA PRESSE
Page
16
L’EQUIPE ARTISTIQUE
page
18
Bibliographie,
Sitographie
page
21
LE PROJET ARTISTIQUE
« C’est comme si mon ombre n’était pas mon ombre mais celle de quelqu’un d’autre
que je paye pour superposer son ombre à la mienne. »
Homme sans but
de Arne Lygre
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Note d’intention
Une accélération du temps
Ce qui frappe immédiatement dans
Maman et moi et les hommes
, c’est la construction. Arne Lygre,
dramaturge norvégien d’une quarantaine d’années seulement, propose une manière totalement
inédite de raconter une histoire et nous donne d’emblée la règle du jeu dans son avertissement.
« L’action de la pièce commence en 1943 et se termine quelques années après le changement de
millénaire. De la première à la dernière réplique, près de soixante ans se sont ainsi écoulés [...]. Les
nombreux monologues [...] doivent créer un effet de rupture et nous permettre d’entendre les
pensées intimes des personnages qui semblent se regarder à une certaine distance, puisqu’ils
parlent d’eux-mêmes à la troisième personne. L’acte IV rompt avec la forme dominante de la pièce.
Au cours de cet acte, la mère et la fille vivent séparées. Les scènes qui les réunissent doivent ainsi
être considérées comme la matérialisation de leurs dialogues imaginaires ou comme la visualisation
des pensées qu’elles ne formuleront jamais ».
Comme tout dramaturge novateur, Arne Lygre nous oblige donc à inventer des solutions théâtrales
pour répondre aux défis qu’il lance et aux libertés formelles qu’il prend. Même s’il nous fait le cadeau
d’une piste – et de taille : les 6 personnages peuvent, suggère-t-il, être joués par 3 acteurs !
C'est dans les frottements, entre temps réel et temps rêvé, entre les dialogues et les monologues
intérieurs des personnages qui semblent parfois vouloir s’affranchir de l’auteur que naît une
impression d’étrangeté. Et c’est dans cet « entre deux» que la dimension poétique de l’écriture
d’Arne Lygre émerge. Pourtant tout semble se dérouler au départ simplement. Des scènes courtes,
haletantes, presque cinématographiques mais qui étrangement se répondent, se rejouent dans une
très savante construction faite d’échos, de répétitions, de ressassements. L’air de rien, Lygre nous
entraine dans un abime, un vertige. Celui de ses personnages condamnés à bégayer leur histoire.
Trois générations de femmes, aujourd’hui
Dans une accélération du temps, trois générations de femmes se succèdent. En 1943. A Knatten,
une petite ferme au fin fond d’un fjord étroit bordé de hautes montagnes. Gudrun 1 épouse Sigurd 1.
De leur union naît Liv. Quelques années plus tard, le père quitte le domicile conjugal pour les USA.
Juste après l’enterrement de sa mère, fin des années 60, Liv épouse Sigurd 2, le pasteur du village
d’à côté. De ce second mariage naît Gudrun 2. Mais Sigurd 2 meurt brutalement, dans un accident
de voiture et sa fille, adolescente, restera définitivement boiteuse. Dans les années 1980, Liv
abandonne sa fille pour les USA. Après 10 ans passés à New York, elle se décide enfin à revoir son
père. Gudrun 2 est restée seule dans la ferme familiale à Knatten. C’est seulement pour le réveillon
de l’an 2000 que Liv, revenue au pays, parviendra enfin à revoir sa fille avant de mourir quelques
semaines plus tard. Presque par accident Sigurd 3, jeune homme en fuite, pénètre dans la ferme de
Knatten. Il sera séquestré par Gudrun 2 qui mourra brutalement en laissant cet homme
désespérément seul et ligoté.
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Ce sont d’abord les hommes qui blessent les femmes. Mais ce sont les mères qui blessent les
filles… inexorablement ! Des personnages féminins singuliers, mais tout autant héritiers de leur mère,
de leur grand-mère…
Gudrun 1 se sent niée par l’homme qu’elle aime. Elle transmettra à sa fille, Liv sa méfiance vis-à-vis
des hommes, la haine de sa féminité, de sa sexualité. Liv, à son tour …
Victimes de violence, elles ne peuvent faire autrement que de la transmettre.
Jamais assouvis, les personnages échouent à faire coïncider leurs désirs avec ce que la vie leur offre.
Ils sont empêchés par quelque chose qui les dépasse. Dans ces moments de violence, ils prennent
conscience qu’ils ne s’appartiennent pas. Ni dans leur passé, ni dans leur devenir.
Ils s’abiment. Ils s’enferment en eux-mêmes. Ils perdent contact avec le réel. Et c’est la folie qui
s’installe. Jusqu’au chaos final.
Cet inassouvissement, profondément humain, est le sujet de la pièce.
Si la violence et la folie, dans l’œuvre de Lygre, se posent l’air de rien sur les pas de la banalité
nous sommes tous les enfants de quelqu’un ! - c’est sans doute, qu’en ce début de siècle, nous
sommes, collectivement, semblables à ses personnages aux identités incertaines et mutantes.
Sommés d’être pleinement en accord avec nos désirs intimes, mais qui s’avèrent souvent être pleins
de ce que nous avons reçu en héritage et qui nous appartiennent si peu. Inquiets dans ce qui nous
relie aux autres et à cet avenir collectif que nous ne savons pas déchiffrer.
Considérons les cauchemars d’Arne Lygre ! Ils sont aussi les nôtres.
Jean-Philippe Vidal et Denis Loubaton
Entretien avec Jean-Philippe Vidal, juillet 2011
Anne-Françoise Benhamou
Quelles ont été les premières choses qui t'ont plu dans cette pièce,
qui t'ont donné envie de la monter?
Jean-Philippe Vidal Les phrases courtes, le minimalisme de l'écriture. L'âpreté. Et la construction
circulaire de la pièce un côté répétitif que j'avais aimé dans
Rêve d'automne
de Fosse, et qu'on
retrouve chez Lygre de façon totalement différente : les textes de Fosse me paraissent beaucoup
plus littéraires. J'ai découvert
Maman, et moi et les hommes
alors que je tournais autour de l'idée de
monter
Some voices
, de Joe Penhall, une pièce assez cinématographique - qui d'ailleurs est devenue
un film. Ça ne saute peut-être pas aux yeux à la lecture, mais j'ai retrouvé dans le texte de Lygre
cette proximité avec le cinéma : des scènes très courtes, un côté épuré, des dialogues très simples. Il
dit d'ailleurs que ses premières inspirations théâtrales sont venues de films. Mais quand on rentre
dans le travail, on oublie le cinéma, parce que la pièce n'a rien de réaliste ni les dialogues, ni le
tempo. Pourtant quelque chose subsiste de cette sensation, du fait des ellipses très rapides que
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