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NOTES DE
PHYTOTHÉRAPIE
Allopathique et
Homéopathique comparées
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PREFACE
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II est toujours intéressant d'étudier la flore médicale d'un pays, et
malgré le grand nombre de travaux parus sur ce sujet, on trouve, à
chaque nouvelle occasion, quelque enseignement à en tirer. L'art
médical en offre beaucoup d'exemples ; il semble même que,
quelquefois, des plantes inconnues surgissent, qui offrent un
nouveau terrain d'exploration à la thérapeutique. Par une curieuse
attention de la nature, peu de pays font exception à la règle banale
que le remède est à côté du mal, et ne produisent pas des plantes
capables de guérir ou, au moins, d'améliorer une des maladies
régnantes. C'est d'ailleurs bien probablement de cette observation
qu'est l'art de guérir. Le hasard et l'expérience nous montrent, en
effet, que nombreuses sont les plantes qui fournissent des remèdes
tout préparés.
C'est à cette source quelque fois nouvelle, et souvent rénovée que
la chimie thérapeutique a largement puisé avant l'avènement de la
chimiothérapie pure. Mais encore, le laboratoire végétal, dans
l'inconnu de la micrchimie cellulaire, reste-t-il supérieur au
laboratoire scientifique, car ses productions sont bien plus
complexes, et toujours constantes avec chaque espèce ou chaque
groupe d'espèces de plantes, tandis que nos laboratoires n'effectuent
que des synthèses limitées. La chimiothérapie n'est pas encore
arrivée à la hauteur de la phytothérapie à ce point de vue. Elle y
arrivera peut-être plus tard, Aussi, tout ce gui a trait à la
connaissance plus exacte des plantes médicinales, de leurs vertus, de
leurs propriétés, est-il à encourager et à retenir. Le livre de M.
Cabre présente., à ce point de vne, un intérêt, considérable. Les
Antilles réunissent, dans un territoire limité et sur des terrains
variés, la plupart des plantes tropicales, plus riches en alcaloïdes
que celles des pays tempérés. Beaucoup d'entre elles sont connues;
d'autres ne le sont guère que des indigènes, et M. Cabre en a dressé
la nomenclature. Il a donné leurs noms populaires, leurs noms
botaniques ce qui facilitera leur étude et mentionné leurs
propriétés curatives ou, du moins, celles qu'on considère comme
telles. Connaissant bien la Guadeloupe dans laquelle il est né et où il
a exercé longtemps., il a pu contrôler leur valeur thérapeutique, et
ses observations se trouvent, de ce fait, garanties.
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.Faisant suite à la remarquable Flore de la Guadeloupe du. Père
DUSS, continuée par MM. Stehlé et Quentin, cet ouvrage bien
intéressant sera certainement recherché, et fournira, peut-être.,
l'occasion de nouvelles études scientifiques.
L. TANON.
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AVANT-PROPOS
A l’époque déjà lointaine je suivais les conférences de
l’Institut de Médecine Coloniale, M. le Professeur Tanon m'a montré
tout l'intérêt que présente la connaissance des plantes médicinales et
tout le profit que l'on peut tirer de la phytothérapie. C'est donc grâce
à lui que j'ai pris goût à l'étude des plantes de la Guadeloupe et que
j'ai consigné les résultats déjà acquis, ainsi que les observations que
je faisais moi-même.
Au moment paraît la Flore de la Guadeloupe et Dépendances,
par H. et M. Stehet L. Quentin, il m'a paru intéressant de réunir
les notes relatives à l'utilisation thérapeutique des plantes de cette
colonie.
La phytothérapie compte encore des partisans qui> tout en
reconnaissant la valeur de la chimiothérapie et des alcaloïdes isolés,
regrettent l'abandon de la thérapeutique par la plante même.
Je me rappelle que, pour une malade sonfrant de dyspepsie
depuis longtemps, présentant un état de maigreur voisin de la
cachexie, et, ayant absorbé force spécialités sans aucun résultat,
j'avais demandé conseil à mon excellent maître et ami le Professeur
Tanon, II prescrivit simplement une infusion de Pimpinella anisum,
après les deux principaux- repas, et la guérison survint bien plus
rapidement que je ne m'y attendais.
Bien d'autres plantes des Antilles ont une action constante et
rapide : Sapota achras comme antispasmodique, avec action élective
sur la vessie ; Simaruba amara, dans la dysenterie amibienne ;
Cassia occidentalis, contre l'asthme ; Ananassa sativa, dont la
caractéristique pathogénésique est la métrorragie ; Musa
paradisiaca, dans les ttraumatismes et contusions, et tant d'autres qui
sont relatées dans ces pages.
Avec les notes prises pendant las années que j'ai passées en
Guadeloupe, j'ai confronté les renseignements de thérapeutique
empirique de la Flore du. P. Duss (renseignements qui, pour la
plupart, sont tirés de la Flore de Descourtilz), ainsi que les notes du
professeur Heckel, dans le même ouvrage, et les propriétés
thérapeutiques des plantes antillaises signalées par Bocquillon-
Limousin, dans son Manuel des Plantes médicinales, coloniales et
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