A M B A S S A D E D E F R A N C E E N E S P A G N E - S E R V I C E É C O N O M I Q U E
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croissance annuelle pour 2017 (+3 % ; +0,3 pp). Cette révision s’explique par l’absence de signes d’essoufflement de l’activité
(indicateurs de confiance bien orientés, tant pour les consommateurs que pour les entreprises) d’une part et d’effet de second
tour de l’inflation sur la dynamique salariale d’autre part (cf. Tableau 1).
Le déficit commercial espagnol se dégrade de 38 % g.a. sur les deux premiers mois de 2017, pour atteindre 5,7 Md €.
Cette détérioration résulte principalement de la croissance des importations en valeur
(+15,1 % g.a. par rapport au mois de
février 2016) du fait de la hausse du cours du pétrole. Néanmoins, la situation commerciale espagnole hors énergie s’améliore
puisque l’Espagne enregistre un déficit commercial hors énergie de 0,9 Md € au mois de février 2017 (contre 1,5 Md € sur la
même période en 2016).
L’activité des entreprises exportatrices espagnoles semble bien orientée pour l’année 2017. L’indicateur synthétique de
l’activité exportatrice
, élaboré trimestriellement par le Ministère de l’économie, a atteint 26,2 points au T1 2017 contre
25,9 points l’année précédente à la même période
(Cf. Graphique 1). La bonne orientation de cet indicateur, qui mesure la
confiance des exportateurs espagnols, s’explique par l’évolution positive de la demande extérieure. Selon le Ministère de
l’économie, les principales destinations à l’exportation pour les 12 prochains mois sont la France (41,8 %), l’Allemagne (38,7 %),
les Etats-Unis (21,3 %), l’Italie (19,2 %) et le Royaume-Uni (17,9 %).
MARCHE DU TRAVAIL
Le taux de chômage s’inscrit en baisse au T1 2017 et s’établit à 18,2 % (cvs). Selon les calculs de la DG Trésor à partir des
données de l’INE, le premier trimestre 2017 est marqué par une nouvelle baisse du taux de chômage (corrigé des variations
saisonnières) alors que 153 800 emplois nets ont été créés par rapport au T4 2016. A partir des données brutes portant sur les
salariés, à noter une hausse notable des embauches en CDI (+78 000) simultanément à une baisse de plus grande ampleur des
CDD (–122 600). Au T1 2017, l’Espagne compte 4,3 millions de chômeurs et 18,4 millions de travailleurs.
Le coût horaire de la main d’œuvre en Espagne est inférieur de 28 % à la moyenne de la zone euro
. Selon Eurostat : le
coût horaire du travail en Espagne atteint 21 € en 2016, soit 4 € de moins que la moyenne européenne et 8 € de moins que la
moyenne de la zone euro. Le coût horaire est resté stable depuis 2012, malgré la forte croissance économique enregistrée depuis
2014. Pour autant, cette stabilisation ne s’est pas traduite par de forts gains de compétitivité-prix car les entreprises espagnoles
ont préféré augmenter leurs marges pour se désendetter. Par ailleurs, le salaire minimum espagnol est inférieur de 40 % à la
moyenne de la zone euro, et atteint 825 € bruts en 2017 (12 mensualités)
.
FINANCES PUBLIQUES
Eurostat confirme le déficit et la dette publics de l’Espagne pour l’année 2016. L’institut de statistiques européen n’a apporté
aucune modification aux données transmises par le gouvernement au mois de mars. Eurostat confirme ainsi que l’Espagne a
clôturé l’exercice budgétaire 2016 avec un déficit de 4,5 % du PIB (y compris aides financières) et un endettement public de
99,4 % du PIB.
La lutte contre la fraude à la Sécurité sociale aurait rapporté 18,2 Md € depuis 2012. Grâce aux efforts de lutte contre la
fraude des équipes du Ministère de l’emploi et de la Sécurité sociale, 265 700 CDD indument contractés auraient été convertis
en CDI depuis 2012. La lutte contre la fraude aux cotisations sociales aurait ainsi rapporté 18,2 Md € cumulés (soit un montant
équivalent à 1,6 % du PIB).
L’investissement public s’est contracté de 58 % entre 2009 et 2016. Selon une étude de BBVA et de la fondation IVIE
(instituto valenciano de investigación económica), la contraction de l’investissement public (2 % du PIB en 2016, au lieu de plus
de 4 % annuel pendant la période 2000-2009) a été généralisée à l’ensemble des communautés autonomes, entrainant une
destruction nette de la capacité productive dans neuf d’entre elles
. Ainsi, les investissements publics représentaient moins de
5 % des dépenses publiques totales en 2016 (au lieu de 12 % en 2007).
Les importations d’hydrocarbures ont augmenté de 107 % g.a. au mois de février 2017 et contribuent positivement à la croissance des importations espagnoles
totales (contribution de 7 pp).
L’indicateur repose sur un sondage auprès de 1 912 entreprises espagnoles exportatrices. Cet indicateur reflète l’évolution de plusieurs sous-indicateurs associés
aux ventes à l’étranger et aux perspectives d’exportations à 3 et à 12 mois. Chacun de ces sous-indicateurs varie de –100 à 100.
Au T1 2007, le sous-indicateur des perspectives avait atteint la cotation la plus élevé à 28 points.
« Coût total de la main d’œuvre, salarial et non salarial, déduction faite des subventions pour l’ensemble de l’économie hors agriculture et administration
publique. N’inclue pas les coûts de la formation professionnelle ainsi que d’autres dépenses telles que les frais de recrutement, etc. » (méthodologie d’Eurostat).
Hors Italie, Chypre, Autriche et Finlande où il n’existe pas de salaire minimum national (fixation d’un salaire minimum par branches ou par négociation entre
partenaires sociaux). Salaire minimum calculé sur la base de 12 mensualités.
Les flux de formation brute ne compensent pas la consommation de capital fixe annuelle.